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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES (suite) - Partie 7

MON JARDIN

par C.D.P.

Je crois voir, dans les montagnes de l'Himalaya, sur les hauteurs, un beau plateau. De la vallée, une route en lacets y conduit. À l'est et à l'ouest, de hautes montagnes le dominent, alors qu'au nord, elles sont plus basses. Au sud, le sentier descend vers la vallée. [528]

L'air est pur et vif. Cette terre magnifique a été transformée en un grand jardin entouré de murs, de murs orientaux hauts de plusieurs mètres dont les angles sont flanqués d'un petit minaret chinois. Une rivière court tout le long du jardin, d'est en ouest ; elle pénètre dans le jardin et en sort par des ouvertures en forme d'arches qui sont ornées de grilles de fer. Au-dessus de chacune de ces ouvertures, un pont chinois enjambe la rivière. Il est fixé au mur et, du côté de l'eau, on est protégé par une barrière. La courbe de ces deux ponts est douce.

Le jardin est plus long d'est en ouest. L'entrée est placée dans le grand mur du nord. En arrivant, on peut lire au dessus de l'entrée : Paix, Repos, Service. La porte est voûtée ; d'un côté on aperçoit une cloche et sa corde. À la tombée de la nuit, les trois mots sont éclairés.

Une fois admis dans l'enceinte, on foule un sentier qui mène en pente douce à la rivière, à travers une prairie. À quelques pas de l'entrée, deux pommiers en fleur, à gauche et à droite du sentier, se touchent de leurs branches. Une bordure de pivoines rouges s'éloigne de leur pied, symétriquement, jusqu'à deux rosiers dont les roses rouges sont très parfumées. Puis le sentier continue en pente légère jusqu'à la rivière, large de quatre à cinq mètres. Elle est profonde par endroits, moins à d'autres, parsemée de rochers qui en émergent, et de fougères. Les papillons et les oiseaux affectionnent particulièrement cet endroit.

De grandes dalles permettent de traverser la rivière et le sentier se dirige en serpentant vers une vaste pagode de style chinois. En son centre, une table ronde, en bois indien, porte une statue de Bouddha regardant vers l'entrée. Devant lui, une jatte de bois sculptée dont le bord est d'argent contient de l'eau sur laquelle flotte un unique lotus blanc.

Sur les côtés de la pagode, des consoles supportent des caisses dans lesquelles poussent des fleurs au doux parfum, des résédas et des héliotropes.

Un banc appuyé contre le mur fait le tour de la pagode. Le sol est recouvert de tapis tissés avec des herbes asiatiques. De chaque côté de l'entrée, des boiseries garnies d'étagères contiennent des rouleaux et des manuscrits que l'on peut consulter. Devant, à gauche et à [529] droite, s'élèvent deux magnifiques sapins ; diverses espèces de conifères se dressent également derrière la pagode et longent sur quelques mètres le chemin qui suit le mur sud. Dans ce bosquet, poussent des arbres des montagnes voisines ainsi que des cornouillers et de petits chênes. Le sol est recouvert abondamment de fougères et de fleurs des bois qui poussent entre les rochers. L'eau d'une source jaillit entre deux d'entre eux. C'est un lieu de repos et de paix pour tous ceux qui aiment les bois. De cet endroit, la pelouse est invisible, mais on s'y rend sans difficulté en marchant sur les aiguilles de pin et sur la mousse ; on laisse alors derrière soi l'ombre fraîche, les oiseaux et les petits animaux timides qui parfois vous suivent. On aperçoit alors, à deux pas, entre les bois et le ruisseau, au milieu de la pelouse, un parterre de toutes les fleurs que l'on peut aimer. Quels parfums ! Quelles couleurs ! Le rouge ne domine pas alors qu'il éclate de l'autre côté de la rivière grâce aux pivoines et aux rosiers.

À l'ouest, vers l'extrémité de la pelouse, un chêne solitaire semble avoir voulu s'éloigner de l'herbe, poursuivant un dessein druidique bien à lui ; il est jeune et beau, plus haut que les autres arbres du bois et il abrite un banc de pierre.

Le bassin aux lotus est toujours plein grâce à une source voisine. Lorsqu'on est assis sur l'un des rochers, on peut voir, un peu en contrebas, de magnifiques lotus aux couleurs variées.

Les deux extrémités du jardin sont particulièrement belles ; celle à l'est n'est qu'une masse de roses dont les parterres s'étalent en forme d'ailes ; leur attache se trouve près de la rivière, et elles s'étendent jusqu'à un sentier étroit qui court le long du mur à l'est. Des touffes d'herbe de la pampa ondulent aux deux extrémités de l'arche de pierre. De ce pont, on aperçoit, en contrebas, disposées en ailes de séraphins, des roses glorieuses dont les couleurs vont du rose le plus tendre au jaune d'or. À l'ouest du jardin, ce sont les pétales du violet de l'iris au blanc du lis, qui suggèrent les ailes de [530] séraphins. Aux extrémités du pont ouest, des buissons jaunes et des lilas ; lianes vertes et rosiers grimpants recouvrent le mur. Les roses et les lis, les ailes de séraphins, n'atteignent pas le fond du jardin. Là poussent des pins, des sapins et des ifs japonais plus nombreux au sud-ouest où ils forment le commencement du bois. À l'angle sud-est, la pagode et les bois derrière elle ; devant l'entrée, les sapins. De l'autre côté de la rivière, au milieu de la pelouse, un banc de pierre de forme circulaire, appelé le Siège des Disciples. Derrière lui, un petit saule, deux hêtres rouges et, à ses deux extrémités, un arbuste dans un caisson. Devant le banc, un rocher ayant la forme et la hauteur d'un fauteuil ; c'est là que le Maître vient s'asseoir pour parler aux disciples.

Du sentier, lorsqu'on regarde vers l'entrée, on voit contre le mur de droite, des arbres fruitiers en espalier – pêches et brugnons – et, contre le mur de gauche, du raisin blanc et noir.

À gauche de la pelouse, un puits à toit recouvert de mousse, entouré d'arbustes et de lilas blanc ; derrière et sur les côtés, du muguet et, çà et là, une fougère.

Une table rustique a été placée sur le gravier devant le puits. On y dépose, dans des paniers plats, les raisins et les fruits que l'on expédie à dos d'âne vers les vallées, pour ceux qui sont las ou malades. Ameck, le vieux et saint jardinier, mort depuis longtemps, compte sans doute parmi ceux qui font ce travail ; je ne le sais pas. Il y a toujours un seau prêt à être descendu dans le puits ; l'eau en est froide. Je crois qu'elle a la propriété de conférer une vision plus grande. C'est une vraie joie de l'offrir à ceux qui ont soif ou qui sont fatigués. Chaque jour, parmi les âmes qui viennent là, il se trouve un gardien du puits différent ; c'est toujours une âme qui a eu un aperçu de la vision.

Tel est le tableau de mon jardin.

Comme vous pouvez le voir, c'est un jardin magique, car toutes les fleurs y sont toujours épanouies ; bien entendu, il [531] y en a beaucoup que je n'ai pas nommées, mais toutes les fleurs qu'on peut aimer se trouvent là. J'y ai planté des dahlias, en souvenir de ma jeunesse, des campanules, des œillets, des phlox, de petits chrysanthèmes, des primevères – autre souvenir – des géraniums, de la lavande, de la verveine, des corbeilles d'or, des roses anciennes, des lis tigrés et, près de la rivière, de la menthe et d'autres plantes qui aiment l'eau. Je pense que le frère qui entre dans ce jardin y voit ses fleurs préférées.

À R.L.U.

Frère de longue date,

Avril 1935

Vous trouverez ici une réponse à votre question, qui était : pourquoi ai-je été choisi comme membre de ce groupe ? En raison d'un lien ancien qui nous unit, et en raison d'un développement caché très exceptionnel mais dont l'expression extérieure est jusqu'à présent entravée par le caractère inhibitif de votre personnalité. Ces deux facteurs, vos anciennes relations avec moi d'une part et la beauté de ce qui est déjà révélé au sein de vous-même, d'autre part, me poussent à vous offrir l'opportunité d'un entraînement spécialisé. Vous avez été étonné de ce choix, n'ayant pas une admiration particulière pour la qualité de votre personnalité. N'est-ce pas vrai ? Je choisis mes mots avec soin. Vous êtes enclin à être dégoûté de vous-même, dégoût assez vague et que souvent vous ne comprenez pas. Il provient de ce que fermente en vous la vie spirituelle cachée que vous n'avez pas encore offerte à vos frères. Vous avez une faculté de compréhension que vous utilisez rarement, et une possibilité de travailler comme psychologue dont vous ne vous êtes absolument pas rendu compte, soit mentalement, soit en fait. Ce sont ces choses cachées que j'ai comprises et que j'ai cherché à faire se manifester.

Le cadre de votre vie a dû être changé avant qu'il ne vous ait été possible de libérer cette qualité de l'âme pour le service. Manifestant cette qualité au cours des années qui viennent, vous découvrirez qu'elle jette la lumière sur vos propres relations passées : vous pourrez alors être chagriné en [532] comprenant tout ce que vous n'êtes pas parvenu à accomplir dans le passé. N'oubliez pas que, d'après la Loi qui gouverne les Disciples, doivent inévitablement se présenter les opportunités qui vous permettent d'ajuster les conditions passées et les erreurs que vous auriez pu commettre. Veillez à ce que l'esprit naissant de l'amour rayonne dans votre vie et se déverse dans les autres par votre intermédiaire ; veillez aussi à rendre à tous l'amour que vous avez reçu et que vous recevrez.

Je demande à A.A.B. de vous donner une copie du texte de la méditation pratiquée à l'école Arcane. J'y ai fait des changements et apporté un supplément que je vous indiquerai (...) Pratiquez-la, mon frère, durant les six mois qui viennent. Comme pensées-semence, je vous suggère ce qui suit :

- Premier et deuxième mois : La lumière d'or de l'amour rayonne sur mon Sentier. Je suis ce Sentier.

- Troisième et quatrième mois : Comme la lumière d'un phare dans un endroit obscur, j'irradie la lumière. Je demeure en l'être spirituel.

- Cinquième et sixième mois : J'affirme une gratitude envers tous les Porteurs-de-Lumière. J'affirme mon amour envers tous ceux que je rencontre. Je suis moi-même l'amour de Dieu, la lumière qui brille, le Chemin.

La simplicité même de mes instructions vous décevra peut-être ; pourtant, il y a relativement si peu de choses à faire avant que la beauté intérieure ne trouve sa libération que je cherche à vous faire accomplir cela d'abord ; ensuite, nous pourrons commencer notre travail. Dans mes prochaines instructions et si vous accomplissez les progrès escomptés, je commencerai l'entraînement occulte que vous désirez tant ; Toutefois, je vous demande de faire une chose ; réfléchissez à l'utilisation de l'imagination créatrice et au pouvoir de la visualisation. Je vous demande aussi de matérialiser les résultats de ces réflexions et de ces pensées et de les noter par écrit, extériorisant ainsi vos reconnaissances intérieures.

Frère de longue date,

Octobre 1935

Il vous paraîtra évident que vous n'auriez rien à gagner si je changeais actuellement votre travail. Vous avez été depuis si peu de temps dans ce groupe que vous avez à peine dépassé les stades du début et couvert tout le travail assigné. Le "ferment de vie spirituelle" reposant si profondément dans votre [533] vie personnelle augmente son activité. Ce que vous avez à donner à vos frères de groupe et à autrui se trouve maintenant plus près de la surface qu'il y a six mois. Celui qui chemine à vos côtés sur le sentier de la vie a beaucoup fait pour vous libérer, car, dans la vie, la principale force de libération est l'amour. De là, pour vous, la fin de la vie ancienne et le commencement de la nouvelle.

De nouveaux et pour les six mois qui viennent, je désire que le thème de la compréhension aimante soit le centre de votre attention. N'oubliez pas que le rayon de votre âme est le Rayon d'Amour-Sagesse et que, par conséquent, par un alignement approprié et la discipline de la personnalité, votre nature aimante se déversera chez les autres à travers vous dans toute sa plénitude et toute sa richesse. Votre pouvoir d'exprimer l'amour d'une manière croissante sera la garantie de l'efficacité de votre alignement et du succès de votre méditation. Avant que vienne pour vous le temps de passer à une vie plus pleine, temps vécu par l'âme séparée du corps, l'expression de l'amour sera pour vous la ligne de moindre résistance. Je veux dire amour, mon frère, et non sentiment.

Les pensées-semence destinées à votre travail de méditation au cours des cinq prochains mois seront les suivantes. Vous avez de quoi occuper vos pensées pendant plusieurs mois.

- Premier mois : L'âme et le soi sont un. Entre le soi de la nature inférieure et le soi du plan plus élevé, doit se produire l'union totale.

- Deuxième mois : Lorsque Moi, homme émotionnel, je me consacre à l'âme, l'amour se déverse. Ainsi, je peux servir.

- Troisième mois : Je n'élève aucune barrière entre moi et les autres. Je suis comme eux, et ne fais qu'un avec ceux que je rencontre.

- Quatrième mois : Il n'y a pas de changements sur le chemin de l'amour. Je demeure uni à tous, et à travers le soi inférieur l'amour s'écoule.

- Cinquième mois : Donnez-moi à aimer, et donnez-moi ceux qui ont besoin de mon amour et laissez-moi satisfaire ce besoin.

Que l'apparente simplicité de ces pensées-semence ne vous fasse pas illusion, mon frère. Elles sont profondes et vastes, elles contiennent le mystère de l'âme et du cosmos. [534]

Mars 1936

Ce n'est guère mon habitude, mon frère, et ce n'est guère nécessaire non plus à l'égard de disciples, d'exprimer une appréciation excessive du travail accompli ou d'alimenter la vanité de l'aspirant moyen. Cependant, je voudrais vous dire que dans le processus d'ajustement avec vous-même, vous avez fait un bon travail. Vous avez accompli davantage de réels progrès au cours des trois dernières années que vous n'en aviez accompli au cours des dix années précédentes. Il s'est produit une nette expansion de votre conscience ainsi qu'un approfondissement délibéré de votre vie spirituelle. Je suis certain que vous vous en rendez compte. Pour un disciple ancien, reconnaître la croissance chez un disciple plus jeune est une responsabilité pour le premier à l'égard du second. Je vous signale donc que je reconnais vos progrès. Je le fais afin de vous stimuler à renouveler votre effort et aussi pour me donner à moi-même l'occasion de vous indiquer la nécessité d'élargir votre vie de service. La croissance verticale et la croissance horizontale doivent aller de pair.

Je voudrais vous dire deux choses. Les temps actuels sont des temps d'opportunité spirituelle et de crise mondiale. Pour vous, comme individu ce sont des jours d'opportunité. Un disciple produit lui-même ses propres crises, et lorsqu'une vie est exempte de crises, cela signifie, au stade du développement, que le disciple demeure immobile. Cela signifie que son travail est tel qu'il n'influence aucunement son milieu et ceux auxquels il est associé dans la vie ; cette vie, par conséquent, n'a aucune valeur. Quant à vous, il est nécessaire que vous demeuriez dans un centre de calme, mais que ce soit le calme atteint en dominant le tumulte et non pas le calme des eaux stagnantes.

Frère de longue date, je vous observe depuis neuf ans, car, comme vous le savez, il existe entre nous un lien karmique. Je vous ai vu croître et devenir plus profond. J'ai vu, sous l'être extérieur, un autre être, tendre et compréhensif qui venait à l'existence, car je peux voir aussi bien l'être physique que l'être plus subtil. Pendant bien des années, vous paraissiez extérieurement dur, mais le moment n'est pas loin où la personne plus subtile, déjà connue et reconnue par d'autres, apparaîtra et exercera son influence sur un plus vaste cercle. Cela ne sera pas accompli par un effort délibéré mais par la reconnaissance de la libération et de l'accomplissement. Réfléchissez à ces deux mots : Comme âme, demeurez libre dans votre milieu. [535]

L'autre chose que j'ai à vous dire se réfère à la précise organisation de votre vie. Vous devez remplir toutes les obligations justes et nécessaires que vous avez à l'égard de ceux avec lesquels vous a placé la destinée. Mais il faudrait aussi que vous disposiez de périodes de temps réservées à la vie du disciple. En vous exposant ainsi la situation, mon devoir se trouve accompli. La manière, les moyens et les méthodes relèvent de votre décision. La libération vous viendra par la juste décision de l'élément temps et la véritable discrimination entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas. Je vous demande d'y réfléchir.

Je sais qu'une vie intérieure plus intense et une vie de service plus vitale sont vos idéaux, mais l'une dépend de l'autre.

Je voudrais maintenant changer votre méditation. Celle que je vous ai précédemment donnée a atteint les buts préliminaires souhaités. Je vous suggère donc de faire celle qui suit, régulièrement, réservant cependant votre principal effort au travail de l'Approche de la Pleine Lune ; chaque mois, pendant cinq jours, remplacez votre travail habituel de méditation par le suivant :

1. Comme âme, reliez-vous à vos frères de groupe et à tous ceux qui sont près de vous sur les plans intérieurs et répandez l'esprit d'amour et de paix.

2. Faites ensuite l'exercice de visualisation suivant après avoir centré votre conscience dans la tête.

a. Dans votre œil mental, voyez un lac aux eaux bleues, entièrement entouré de montagnes.

b. C'est la nuit ; sur le lac, on n'entend aucun son, sauf le clapotis de l'eau sur la coque du petit bateau où vous êtes assis. Vous ne pouvez rien voir.

c. Ensuite, comme votre bateau se balance sur les eaux du lac, observez l'aube qui s'éveille lentement à l'est derrière les sommets des montagnes.

d. Voyant la lumière croître, vous devenez conscient de la présence d'autres bateaux qui tous se dirigent lentement vers l'or qui miroite à l'extrémité orientale du lac.

e. Vous êtes ensuite entièrement libre de choisir la suite des exercices de visualisation. Je laisse ce [536] tableau inachevé, vous donnant ainsi l'occasion de développer votre imagination créatrice. Je serai intéressé de connaître, après six mois de méditation, ce que vous avez fait dans votre petit bateau.

3. Élevant ensuite votre conscience dans la tête aussi haut que possible, méditez "dans la lumière" sur les pensées-semence suivantes :

- Premier mois : Pour moi, il n'y a pas d'autre lumière que celle des autres. S'ils sont dans les ténèbres, dans les ténèbres je vais.

- Deuxième mois : Je suis une fenêtre à travers laquelle la lumière peut briller. Cette lumière doit atteindre mes semblables.

- Troisième mois : Au service du plus proche et du plus éloigné, je dois chaque jour dédier mes principaux efforts.

- Quatrième mois : Je ne guéris pas avec mes mains. Je guéris par la parole. Ainsi, je dois apprendre à parler et à parler comme il convient.

- Cinquième mois : Le mental révèle la vérité. Je suis cette vérité.

Mes paroles doivent ouvrir le chemin vers les autres cœurs et les autres pensées.

- Sixième mois : Je n'ai ni barrières ni préférences, aucun choix, aucun mur de séparation. Sur le Sentier je chemine et pour moi tous ne font qu'un.

4. Dites ensuite cette Invocation :

"Que les Forces de Lumière apportent l'illumination à l'humanité.

Que l'Esprit de Paix se répande partout.

Que partout les hommes de bonne volonté s'assemblent en un esprit de coopération.

Que le pardon de la part de tous les hommes soit la note-clé de cette époque.

Que la puissance accompagne les efforts des Grands Êtres. Qu'il en soit ainsi, et aidez-nous à accomplir notre part."

5. Terminez par la bénédiction suivante :

"Que les Êtres Saints dont nous aspirons à devenir les élèves nous montrent la lumière que nous cherchons. Qu'ils nous donnent l'aide puissante de Leur compassion et de Leur sagesse. Il y a une paix qui dépasse tout entendement ; elle demeure dans le cœur de ceux qui vivent [537] en l'Eternel. Il existe une puissance qui rend toute chose nouvelle ; elle vit et agit en ceux qui savent que le Soi est Un. Puisse cette paix nous envelopper. Puisse cette puissance demeurer en nous jusqu'à ce que nous nous tenions là où est invoqué l'Unique Initiateur, jusqu'à ce que nous voyions briller son Étoile.

Que la paix et la bénédiction des Saints Êtres se déversent sur les mondes."

Septembre 1936

Le don caché de l'intuition, libéré par l'amour, est ce que vous avez à donner à votre groupe. On trouve en vous la base et la technique de la vérité qui sont pratiquement les mêmes dans leurs détails que celles que possèdent vos frères, à un degré plus ou moins grand ; ceux-ci n'ont donc pas besoin de votre aide pour cela. Ils ont besoin par contre de la compréhension intuitive qu'a l'âme. Ils ont besoin de la voir manifestée par l'amour et non aveuglée par la personnalité. Lorsque vous aimez quelqu'un, fréquemment vous ne voyez pas ses défauts et vous l'acceptez tel qu'il se juge lui-même. Lorsque quelqu'un ne produit aucune impression sur vous, vous demeurez indifférent. Aucune de ces attitudes n'est juste. Vous avez une claire vision, l'amour pour tous les êtres et un pur rayonnement, et vous pouvez les donner si vous en décidez ainsi. Par conséquent, donnez.

Mon Frère,

Mars 1937

Il n'est pas nécessaire de vous demander d'aller gravir la montagne de l'accomplissement. Les pensées-semence suggérées ci-dessous vous donneront les indications nécessaires et relatives à la manière de grimper.

- Premier mois : Lève les yeux vers le ciel. Ne regarde pas le sol.

- Deuxième mois : Reconnais le groupe des autres grimpeurs et non pas seulement deux ou trois d'entre eux.

- Troisième mois : Que tes pieds soient rapides et qu'ils ne soient pas entravés par des amitiés terrestres.

- Quatrième mois : Que ton cœur soit plein d'amour, et aime tout le monde.

- Cinquième mois : Tends la main à tous et aide ceux qui trébuchent sur le chemin.

- Sixième mois : Donne la force à ceux qui travaillent pour les autres et travaille ainsi toi-même. [538]

Écrivez ensuite un article qui éclairera vos idées sur l'utilisation de l'amour dans le service, et énoncez sept règles d'escalade, règles que vous aurez élaborées vous-même dans le creuset du service.

Je vous confie une tâche quasiment unique. Réfléchissez au symbole, de forme ésotérique, qui représentera les objectifs de ce groupe de mes disciples auquel vous êtes affilié, qui indiquera aussi le chemin du service, et dessinez- le.

Mon Frère,

Octobre 1937

Je n'ai pour vous aujourd'hui qu'un message assez simple ; et pourtant les méthodes, par lesquelles vous pouvez vous conformer aux indications que je cherche à vous donner, sont très loin d'être simples. Ce dont vous avez surtout besoin est une intensification de votre aspiration spirituelle intérieure. Il faut que vous travailliez d'une manière plus nette de ce qu'on pourrait appeler un point de tension. Étudiez ce que j'ai dit dans les instructions du nouveau groupe au sujet de la tension et de l'intensité. C'est une intensité de dessein qui vous changera, vous l'aspirant assez lent, assez satisfaisant, en un disciple dont le cœur et le mental sont enflammés. Toutefois, vous préférez peut-être aller assidûment de l'avant, sans prendre part à l'effort du groupe, faisant de votre travail pour moi et pour le groupe une partie bien ordonnée de votre vie journalière que vous organisez à peu près comme il vous plaît. La vie de l'esprit y reçoit une part raisonnable, la part du service n'y est pas négligée, et votre vie se présente donc d'une manière bien équilibrée, sans réelle tension. Lorsqu'il en est ainsi, il peut s'agir du choix de votre personnalité ou de la décision de votre âme pour une vie déterminée, mais cela signifie que vous n'êtes pas le disciple pour lequel tout est subordonné à la vie de disciple.

Je voudrais ici vous signaler deux choses.

Si vous pouvez modifier votre tension d'une manière telle que vous serez mené par la vie de l'esprit, cela entraînera un bouleversement qui galvanisera votre vie intérieure. Y êtes-vous préparé ? Aucun changement extérieur ne s'ensuivra dans les relations avec votre milieu. Vos obligations extérieures et vos intérêts demeureront les mêmes ; ce dont je vous parle se réfère à une orientation intérieure, à des décisions dynamiques intérieures et à une organisation intérieure en vue du service et du sacrifice. Préférez-vous peut- être la voie plus lente et plus facile ? S'il en est ainsi, c'est là entièrement votre [539] affaire, et vous poursuivrez quand même votre route ; vous serez toujours une personne constructive et utile. Je ne fais ici que de vous placer en présence d'une de ces crises survenant dans la vie de tous les disciples et où il convient de procéder à un choix qui détermine un cycle, mais un cycle seulement. C'est avant tout une question de vitesse et d'organisation en vue de la vitesse. Cela implique l'élimination de ce qui n'est pas essentiel et la concentration sur ce qui l'est, sur les choses intérieurement essentielles, celles qui concernent l'âme et ses relations avec la personnalité, et sur les choses qui, extérieurement, vous concernent vous et votre milieu.

Je voudrais vous donner trois pensées-clé sur lesquelles réfléchir au cours des mois qui viennent. Voulez-vous y réfléchir d'abord dans la tête et, plus tard, les soumettre, dans votre cœur, à une sorte de continuelle réflexion intérieure. Ces pensées-clé sont les suivantes :

1. La nécessité de la vitesse.

2. La réorganisation des standards de pensée et d'existence.

3. L'expression de :

a. Sincérité,

b. Sacrifice,

c. Simplicité.

Je suggère qu'ensuite, à la fin de cette période et comme contribution à la vie du groupe, vous rédigiez une note expliquant ce que vous comprenez par ces cinq mots, vitesse, standards, sincérité, sacrifice, simplicité, et leur signification intérieure. Un des mots-clés que je vous ai donnés lorsque je vous ai admis dans ce groupe était compréhension. Vous avez un haut degré de compréhension mentale ; c'est sur la compréhension du cœur que j'appelais votre attention. Vous pourrez aller loin sur le Sentier du Discipulat, mon frère et ami, lorsque votre centre cardiaque s'ouvrira et que vous pourrez penser avec amour. Comprenez-vous ce paradoxe ?

Je vais vous dire, comme aux autres, les rayons qui vous gouvernent. Ainsi que vous le savez déjà, le rayon de votre âme est le second. Vous comprendrez donc les raisons de mon insistance sur le développement du cœur ; il nécessitera l'effort de votre âme et de votre mental travaillant conjointement pour produire ce résultat. Votre personnalité est sur le quatrième rayon ; vous avez considéré que cela était pour vous le [540] rayon de l'artiste, du créateur. Mais il est nécessaire de se souvenir que c'est aussi le Rayon d'Harmonie par le Conflit, et c'est sur cet aspect du rayon relativement à votre personnalité que j'appelle votre attention. Ce conflit intérieur, donné par Dieu et d'une profonde importance spirituelle, est un service.

Votre corps mental est sur le cinquième rayon, vous permettant de saisir les faits et d'embrasser les contours des sciences occultes. Mais le corps mental doit être guidé afin de devenir un instrument d'illumination et non pas simplement un appareil enregistrant des faits ; cela ne devient possible que lorsque la tête et le cœur vibrent à l'unisson.

Votre corps astral est sur le sixième rayon. Il vous donne l'acuité qui est d'une grande valeur pour un disciple, mais il vous donne aussi une certaine étroitesse de vue qui parfois vous handicape.

Votre corps physique est sur le troisième rayon. Cela vous donne une emprise active et intelligente sur la vie et un véhicule physique coordonné. Éloignez cependant le centre de votre attention du corps physique qui parfois la captive ; portez-le du corps mental vers le corps astral. Utilisez alors la force se déversant dans ce véhicule à la tâche de compréhension du "cœur des choses et des gens" par l'intermédiaire de votre cœur ouvert. Vos rayons sont donc :

1. Le rayon de l'âme, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le quatrième Rayon d'Harmonie par le

Conflit.

3. Le rayon du corps mental, le cinquième Rayon de Science Concrète.

4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion.

5. Le rayon du corps physique, le troisième Rayon d'Intelligence Active.

Mon Frère,

Mars 1938

Vous devez être félicité ; vous avez en effet gardé votre sens du but à atteindre et vous êtes parvenu à accomplir vos devoirs de groupe, malgré un continuel changement de milieu et des déplacements constants. Je voudrais que vous sachiez que votre persévérance a été observée et accueillie avec l'appréciation qui lui est due. De votre horizon élargi et de contacts largement étendus, devraient émerger maintenant une vie de [541] service plus riche, et aussi une réaction dénotant moins de satisfaction du milieu et de la condition de votre personnalité. Un certain sens des valeurs devrait vous apparaître clairement ; il nécessitera quelques ajustements fondamentaux dans votre vie journalière ; ces ajustements seront intérieurs et subjectifs. Ils n'amèneront (comme je vous le disais dans mes dernières instructions) aucune défaillance dans vos relations et dans vos obligations envers ceux que vous aimez et auprès desquels votre destinée vous a placé pour le reste de votre vie.

Ils ne permettront aucun relâchement de vos responsabilités envers ceux auxquels vous vous êtes consacré intérieurement pour les aimer et les servir. Mais ils serviront à fournir un champ d'action plus large pour plus de service magnétique et pour une vie d'accomplissements spirituels extérieurs. À cette fin, vous êtes bien équipé mais pourtant, à l'exception de quelques paroles adressées parfois à des amis ou à des gens de votre connaissance, à l'exception encore des devoirs domestiques que vous remplissez et des travaux que vous exécutez pour le groupe, votre vie n'est pas dynamiquement focalisée sur le service ou sur l'accomplissement de votre part dans le travail mondial qui s'impose. La nécessité de servir ne vous accable pas. Vous ne luttez pas pour planifier votre vie de manière à pouvoir rendre un service bien précis ; vous n'avez pas de programme intérieur de service en dehors de l'accomplissement de vos justes devoirs comme épouse et comme mère et de vos obligations sociales. Vous manquez encore de ce "plus" qui indique l'efficacité spirituelle ; la plus grande partie de votre temps est gaspillée d'une manière ou d'une autre et sans profit. C'est ce "plus" que je cherche en vous, mon frère, ainsi qu'une vie vécue d'une façon stable, sage et basée sur un meilleur standard de valeurs.

Une partie de ce problème est liée à votre corps physique de troisième rayon qui demande des changements et a besoin de variété. Il n'aime pas la quiétude et la stabilité ; c'est partiellement le résultat de votre mentalité de cinquième rayon (votre personnalité y est essentiellement focalisée) qui vous empêche d'être magnétique et vous donne vis-à-vis de la vie une attitude verticale mais non une attitude horizontale. Le rayon de votre personnalité, le quatrième, ouvre largement la porte au contact de l'âme et, ce contact étant bien établi, il amène l'énergie de votre deuxième rayon. Dans votre cas, cela s'exprimera comme amour, davantage que comme sagesse ; cela vous amènera à construire dans un sens nouveau et plus puissant, et vous rendra si magnétique que vous deviendrez un point focal d'inspiration et de service aimant pour tous ceux qui vous entourent. [542]

Reprenez votre travail créateur, mon frère, et que cet amour caché dans les profondeurs de votre nature émerge plus pleinement à la surface, s'adressant au grand nombre et non seulement à quelques-uns.

Je voudrais vous suggérer de poursuivre la méditation indiquée ci-dessous. C'est nettement une méditation de cinquième rayon. Son but est de révéler la science du service. Le cinquième Rayon de Science Concrète est en réalité celui sur lequel un homme apprend à utiliser toutes les connaissances acquises au sujet de la "forme divine" d'une manière telle que soit servie la vie intérieure et que la forme extérieure devienne l'expression magnétique de la vie divine. C'est avant tout le rayon de l'amour intelligent, de même que le deuxième rayon est le rayon de l'amour intuitif, fait peu connu ou souvent oublié.

MEDITATION SUGGEREE

1. Alignement. Focalisez votre attention sur la nature mentale de la vibration, qualité de l'âme de second rayon qui vous adombre.

2. Faites ensuite l'effort nécessaire pour atteindre un point de fusion, maintenant la conscience à ce point aussi fermement et aussi longtemps que possible.

3. Puis, prononcez l'O.M. comme personnalité qui aspire et de nouveau comme âme qui adombre, et encore une fois en partant du point de fusion que vous avez atteint.

4. Réfléchissez ensuite aux pensées-semence ou phrases symboliques de cinquième rayon, vous efforçant de les voir visuellement dans leur forme symbolique.

- Premier mois : La Grande Roue tourne, la roue du Potier. Le vase de vie est formé.

- Deuxième mois : La boîte de puzzle en ivoire contient les nombreuses petites formes, toutes pareilles au prototype, se conformant toutes au modèle. Elles voilent une boule centrale, le germe de vie.

- Troisième mois : Une chrysalide apparaît. Sur son enveloppe extérieure, du côté intérieur, apparaît le modèle de la forme qui devra se manifester. Quelle est cette forme future ?

- Quatrième mois : Un bloc de marbre gît dans les profondeurs de la carrière. Cachée en lui se trouve une forme d'une rare beauté. Le sculpteur travaille, se conformant fidèlement au modèle qui est révélé sur le côté intérieur. Il s'y conforme fidèlement et la beauté vient à la vie.

- Cinquième mois : Un pont est construit. Deux formes sont amenées à la portée l'une de l'autre. Construis toi aussi une forme, un pont.

- Sixième mois : Je vois toutes les formes assemblées au sein de la

Forme de Dieu. Ainsi apparaît une grande Forme.

5. Prononcez l'O.M. et vitalisez la vision du tableau que vous êtes parvenu à évoquer dans votre conscience et votre imagination lorsque vous méditiez sur la pensée-semence du mois.

Mon Frère,

Mars 1939

Ce que je vous ai dit dans ma dernière série d'instructions a pénétré profondément dans votre conscience. Petit à petit, le programme intérieur qui devrait gouverner votre vie prend lentement forme, même si vous en demeurez encore inconscient. Combien rarement ceux qui en ont le temps et le loisir servent comme le font ceux qui n'ont ni ce temps ni ce loisir ! Réfléchissez à cette déclaration et veillez à ce qu'une certaine forme de vie de service, différente cependant de la routine journalière de ceux qui ont un foyer, se réalise. Si souvent les soins d'un foyer, la vie d'une épouse ou d'une mère, et l'accomplissement des obligations sociales sont considérées comme une manière appropriée de servir. Pour certains, cela peut être et doit être ainsi. Mais pour d'autres, ce n'est pas le cas, et vous comptez parmi ceux qui devraient vivre d'une façon créatrice et dont la vie devrait être consacrée à l'expression de la réalité intérieure par l'intermédiaire de certaines formes extérieures. Si je vous dis la vérité, que ferez-vous donc ?

La situation du monde est si critique que ceux qui sont affiliés à la Hiérarchie ou qui en sont membres, font appel à toute l'aide consciente et constructive que nous pouvons trouver. Je fais appel à vous. [544]

C'est à vous de trouver le moyen de servir et d'acquérir le sens nécessaire des proportions, la compréhension nécessaire relative à ce qui est essentiel et fondamental pour la vie spirituelle, et la faculté éprouvée de discernement qui vous indiquera la manière, le moment et le mode de votre service.

Je n'apporte aucun changement à votre méditation. Je vous demande donc de poursuivre celle que je vous ai donnée, en éliminant toutefois tous les stades préliminaires. Après un alignement rapide, prenez l'une des phrases symboliques et réfléchissez-y profondément. Ensuite, faites la méditation de groupe, car le travail de groupe et l'acquisition d'une certaine facilité d'action dans la technique préliminaire du service sont la tâche principale à accomplir par vous au cours de cette prochaine période de travail.

NOTE : Influencé par certains amis, ce disciple s'est retiré temporairement du groupe de disciples du Tibétain ; mais en le faisant, il a beaucoup appris et il reste étroitement lié au groupe sur le plan intérieur.

À K.E.S.

Frère de longue date,

Août 1935

Cette manière de commencer mes instructions est souvent utilisée par moi, comme vous le savez. C'est évidemment une généralisation. Elle est basée sur la véritable expérience des rapports ayant existé entre vous et moi. C'est ainsi que, dans d'autres existences, j'ai parfois joué vis-à-vis de vous le rôle d'instructeur, et vous celui d'élève, et ce rapport est actuellement en train de se renforcer sur le plan physique. Pendant longtemps, vous avez perçu ma présence et des gens sensibles que vous connaissez bien, l'ont également perçue. Vous le savez bien. Ce contact doit être maintenant établi plus étroitement ; votre instruction sur le sentier prendra à présent un caractère mieux déterminé et votre chemin sera plus exactement défini. Vos amis peuvent également le percevoir ; n'étant pas exempts d'erreurs humaines et cheminant souvent dans la vallée des illusions, ils peuvent être amené à voir, à entendre et à rapporter ce qui n'est pas juste ; vous pouvez certainement le constater vous-même directement. Faites donc preuve de discernement, mon frère. Ce qu'ils ont perçu n'est qu'un reflet déformé sur le plan astral, car tout ce qui s'y trouve réfléchi n'est pas perçu correctement. Le [545] contact avec moi doit être à l'avenir plus direct, de plus en plus affirmé et basé sur l'établissement d'un lien entre votre âme et la mienne sur le plan mental. Réfléchissez-y.

Chaque expansion de conscience est précédée d'une période de mise à l'épreuve relative à l'un des trois corps et à l'un des aspects de la nature inférieure. Vous n'y avez pas fait exception. Depuis deux ans, vous avez été mis à l'épreuve, que vous en ayez été conscient ou non, et l'apogée en a été votre maladie de l'été dernier. Je sais que vous vous en rendez compte. De telles épreuves provoquent un développement intérieur plus apparent à ceux qui enseignent qu'à vous-même. Ces épreuves et leurs résultats constituent une responsabilité ; ils ouvrent des voies d'accès vers la réalité centrale de l'âme jusqu'à présent non utilisées.

Vous entrez actuellement dans une période de quelques années d'entraînement intensif. Êtes-vous prêt, pendant quelque temps, à vous soumettre à toutes mes suggestions et à vous y conformer avec patience, bonne volonté et sans vous préoccuper des résultats ? Si vous le faites, vous observerez que des changements se produisent dans vos intérêts et votre manière de voir et vous parviendrez à de nouvelles façons de faire face à la vie. Vous verrez que jouera ainsi le désaveu, modifiant le cours de vos intérêts dans la vie ; ceux-ci sont basés sur un changement d'attitude d'esprit et  sur une focalisation intérieure plus positive. Ce processus de désaveu est l'un des aspects les plus ardus dans la carrière d'un disciple. Vous avez avancé sur le Sentier du Discipulat et vous devez y être préparé.

Dans la vie intérieure que vous expérimentez, deux choses demandent à être ajustées. D'abord, il faut que vous entriez plus profondément et avec plus d'assurance dans les expériences de l'âme. Cela impliquera des détachements extérieurs, des ajustements intérieurs et le développement soutenu de la capacité de demeurer comme une âme consciente dans la lumière. Vous n'êtes pas encore habitué à ma méthode d'instruction comme le sont les disciples anciens de mon groupe. Je désire faire seulement des suggestions. Je donne des indications suivant l'ancienne manière occulte, vous laissant le soin d'interpréter et d'agir comme il vous semble bon. De ceux que j'enseigne, je demande la sincérité d'intention et le consentement à agir lorsque le prochain pas est illuminé. Je ne dis, en aucun moment, à l'un ou l'autre d'entre vous si mes paroles et mes suggestions ont été bien interprétées. Je cherche à former des âmes conscientes, capables de prendre leurs responsabilités, qui pèseront mes suggestions, les accepteront et agiront lorsque leur intuition leur indiquera le processus à [546] suivre. Il vous faudra réfléchir profondément à mes paroles jusqu'à ce que le rapport entre nous soit plus solidement établi sur le plan mental. Si vous pouviez vous en rendre compte, vous verriez que j'indique la voie vers une action positive accompagnée d'une claire vision. Peut-être le verrez vous sans tarder.

Ensuite, vous auriez intérêt à faire deux ajustements dans vos rapports avec les autres. Ces ajustements auraient un effet libérateur sur l'influence de votre âme et, incidemment, sur la vie et le milieu de votre personnalité. Je ne serai pas plus explicite, car c'est là une question à régler entre vous et votre âme et qui n'intéresse pas vos condisciples. Cette situation se présente dans le champ des rapports et des attitudes et ne demande pas une action particulière énergique sur le plan physique. Si vous ne voyez pas bien clairement ce à quoi je me réfère, patientez un peu, puis conformez-vous à la technique que je vous suggère ; avec le temps, vous finirez sans doute par comprendre.

Pendant un an, procédez avec précaution à votre travail de méditation. Pendant les six prochains mois je voudrais que vous vous absteniez absolument de tout exercice respiratoire, jusqu'à ce que je communique de nouveau avec vous. Plus tard, lorsque votre santé physique sera rétablie, de tels exercices seront utiles.

Je vous donne ci-dessous les grandes lignes d'une méditation assez simple qu'il faudrait faire avec soin. Apportez-y votre attention, mais n'y mettez pas encore une trop grande intensité. C'est une méditation que je donne parfois à mes élèves et qui s'appelle "Méditation sur le Sentier de la Lumière intérieure" Ma communication assez brève dont le principal objectif est d'intensifier le lien qui existe entre nous prend fin avec cette méditation qui, avec le travail d'ordre général assigné à mes disciples, est tout ce que je demande de vous au cours des six prochains mois.

1. Demeurez assis en vous tenant bien droit mais cependant détendu et à votre aise.

2. Retirez la conscience vers l'intérieur, en stades successifs et en utilisant l'imagination. Cette dernière est une activité créatrice qui produit des changements intérieurs déterminés. Vous pouvez compter sur cet effet car l'imagination est une des forces qui influencent la substance elle-même. Par conséquent, retirez votre conscience :

a. De votre cerveau physique, après l'avoir nettement centrée là, et amenez-la au corps astral. [547]

b. Faites-la passer du corps astral au mental. Ensuite, reconnaissez- vous comme étant une personnalité intégrée.

c. Faites passer la conscience de la personnalité intégrée à l'âme.

3. Ce faisant, efforcez-vous de voir le fil de lumière d'or qui relie ces trois corps, gardant fermement votre conscience dans la tête, au centre entre les sourcils, le centre ajna. Composé de deux fils et se présentant comme deux câbles d'or entrelacés, ce fil passe par le cœur et la tête et vous relie, comme personnalité, à l'âme.

4. Après avoir ainsi transporté ce fil vers le haut, et après l'avoir vu alignant et reliant les trois aspects de la personnalité, faites une pause dans votre méditation et rendez-vous bien compte, calmement et silencieusement, que :

a. Vous êtes maintenant face à face avec votre propre âme et que vous vous tenez devant l'Ange de la Présence, qui est vous-même.

b. Vous, le soi personnel, et l'Ange, le Soi divin, vous êtes une seule Réalité essentielle se manifestant sous trois aspects. Vous êtes donc une réflexion de la Trinité, de la Divinité.

c. Il n'y a, en réalité, aucune séparation ni dualité, aucun Moi ou Toi, mais simplement un Dieu en manifestation, Dont la nature est Lumière.

a. Ensuite, dites :

a. "Ayant imprégné ce monde du petit soi manifesté d'une fraction de moi-même, je demeure plus grand, plus vaste, adombrant toute ma vie quotidienne."

Réfléchissez à cette idée pendant cinq minutes.

b. "Moi, le Soi manifesté, grâce au pouvoir magique de ma nature, je revitalise, je rachète et réabsorbe cette fraction qui demeure dans le corps."

Réfléchissez à cette idée pendant cinq minutes.

1. Ensuite, ramenez consciemment de nouveau la vie et la lumière de l'Ange de la Présence dans le corps et sachez qu'elles sont là, illuminant votre mental, rendant votre nature astrale positive et calme, revigorant et stimulant votre corps physique. Accomplissez-le lentement, nettement, en utilisant la volonté. [548]

2. Puis envoyez avec force la lumière et l'amour, ainsi que votre bénédiction

a. À vos frères de groupe.

b. À tous les membres de votre famille et de votre entourage que vous cherchez à aider.

c. À l'humanité angoissée.

En le faisant, considérez-vous agissant consciemment comme âme, comme un petit représentant et un canal pour la Hiérarchie des Maîtres Que vous cherchez à servir. Ce n'est que par votre intermédiaire qu'Ils peuvent atteindre le cercle de vos relations personnelles et votre entourage.

3. Ensuite, dites à haute voix l'invocation suivante :

"Que l'énergie du Soi divin inspire, que la lumière de l'âme dirige ; puissé-je être conduit des ténèbres à la lumière, de l'irréel au réel, de la mort à l'immortalité."

Mon Frère,

Mai 1936

Je vous ai observé très attentivement au cours des quatre derniers mois. Je me rends compte que votre principal besoin en ce moment est davantage une plus grande vitalité physique, les vertus, les caractéristiques et les réalisations considérées généralement comme spirituelles. Un jour, les fils des hommes parviendront à comprendre et à reconnaître que tous les modes d'existence, d'expression et de contact sont spirituels et d'une importance égale à l'âme qui observe et contacte. Je vous demande de vous en servir et d'essayer de le bien comprendre.

Au cours des prochains mois, vous avez deux choses à faire, mon frère et ami. L'une est d'établir et de maintenir un contact plus étroit et toujours renouvelé avec votre âme. Ce contact est déjà établi ; vous pouvez en être assuré. Mais je vous demande de faire passer la compréhension de ce fait dans la conscience de chacune de vos journées en profitant des ressources et de la force que vous avez, particulièrement lorsque vous vous efforcez d'aider les autres. La seconde chose que je vous demande est de faire l'exercice respiratoire que je vous indiquerai. Je ne vous dirai pas son but puisque [549] nous laissons les résultats physiques agir d'eux-mêmes sans aucune pression mentale de votre part (...)

Occupez-vous activement des affaires des Grands Êtres, mon frère. Vous pouvez faire beaucoup par la pensée et par la plume pour aider vos frères à travailler avec plus de pouvoir dans le monde extérieur. Il faut que vous travailliez dans un centre intérieur calme. Votre tâche n'est pas d'aller lutter sur la place publique avec les forces de vie, si je puis m'exprimer ainsi symboliquement.

Votre corps mental se trouve sur le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit, comme vous l'avez sans doute supposé. Le contact avec votre âme de deuxième rayon en est facilité ainsi que l'impression provenant de celle-ci. Vous vous en apercevrez de plus en plus, apprenant à vous focaliser dans le mental. À mesure que le temps s'écoulera, vous ferez donc venir un courant plus abondant de la force de votre âme.

Votre corps astral se trouve sur le sixième Rayon de Dévotion ou d'Idéalisme. Ainsi se trouve expliqué, en bonne partie, ce qui vous intéresse dans la vie, ce qui vous donne des occasions de servir et indique certaines lignes d'impressionnabilité. Ces dernières doivent être surveillées et nécessitent une interprétation correcte. Je vous demande de réfléchir à cette suggestion, vous souvenant que lorsque le corps astral est sur le sixième rayon il s'établit nécessairement entre lui et le sixième plan une ligne de moindre résistance, car vous avez le sixième véhicule, le sixième plan et le sixième rayon tous les trois étroitement reliés. Les étudiants feraient bien de garder ces rapports présents à l'esprit car les lignes de moindre résistance sont rarement celles qui doivent être suivies. Et pourtant, parfois, elles le sont. De là vient la nécessité de considérer les choses avec discernement.

Votre corps physique est sur le septième Rayon d'Ordre Cérémonial ou de Magie ; d'où votre intérêt pour le spiritualisme, d'une part, et votre choix quant à votre profession dans cette vie, d'autre part. De là vient également la facilité [550] avec laquelle vous pouvez établir et maintenir un contact soutenu entre l'âme, le mental et le cerveau. Vous avez une abondante matière avec laquelle travailler, et vous devriez vous en souvenir pour le reste de votre vie. Vous pouvez faire beaucoup pour augmenter votre capacité de développer la continuité de conscience entre les divers plans. Je recommande cette idée à votre soigneuse attention.

Mon Frère,

Janvier 1938

Voulez-vous étudier avec soin l'exercice de visualisation que j'ai donné à P.D.W. et ensuite le faire vous-même ? Il vous sera salutaire à tous deux, car, vous aussi, vous sentez les limitations du corps physique et, tous deux, poussés par le besoin de servir, vous aurez beaucoup à supporter en cultivant la patience et un juste sens des proportions.