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SECTION III LES FORCES QUI SOUTIENNENT L’EVOLUTION DE LA RACE HUMAINE - Partie 8

 

b. La tendance à un excès de fatigue et à un complet effondrement après la guerre. Cette tendance est due au poids de la guerre, à la tension physique et psychologique, sous laquelle l'humanité a vécu depuis tant d'années.

Il y a, pour la race future, un grand danger dans ces deux tendances. La Hiérarchie est déterminée à les anéantir autant que possible, tandis que les forces du mal essaient ardemment de les entretenir et de les nourrir. Il existe aussi des dangers que les chefs intelligents percevront. C'est lentement qu'ils parviendront à une décision définitive, car ils saisiront la nécessité d'un cycle de restauration avant les décisions définitives et durables. Ils avanceront donc plus lentement et examineront la situation et les possibilités futures avec plus de soin et plus longuement que ne le souhaiteraient les impatients.

Ces forces nouvelles et vivantes de restauration sont sous la direction et la domination d'un Être que nous pourrions appeler (symboliquement, et pourtant selon les faits) l'Esprit de Résurrection. C'est cette Entité spirituelle vivante, dont le travail est temporairement dirigé par le Christ, qui rendra la vie aux buts spirituels de l'homme, et à ce qu'il projette, qui engendrera la vitalité renouvelée, nécessaire à la mise en œuvre des tendances de l'Âge nouveau et qui fera sortir l'humanité de la sombre caverne de la mort, de l'isolement et de l'égoïsme, pour l'amener à la lumière d'un jour nouveau. C'est cette vie de résurrection qui sera déversée sur l'humanité à Pâques cette année, dans une certaine mesure, mais qui – lors des trois prochaines [458] périodes de Pâques – pourra être déversée dans sa totalité, si les hommes de bonne volonté pensent clairement, parlent vigoureusement, demandent spirituellement et exécutent les plans intérieurs avec intelligence.

Sur une échelle planétaire, et non plus simplement par rapport à l'humanité, cet Esprit de Résurrection est l'adversaire de l'Esprit de Mort. La mort physique ne survient que lorsque la vitalité psychologique et mentale de l'individu, d'une nation, ou de l'humanité tombe en dessous d'un certain niveau. L'humanité répond à ce processus de mort depuis 150 ans ; psychologiquement l'humanité a été dominée par l'égoïsme, et l'égoïsme est la puissante semence de mort – mort matérielle, psychologique et mentale. Ceci est bien démontré par la nation allemande. Réfléchissez à cette déclaration, et rendez-vous compte que des semences analogues et des zones de mort analogues existent (bien qu'à un moindre degré) dans toutes les nations – même dans les plus jeunes nations du monde. D'où la guerre, d'où la destruction de tout le vêtement extérieur de la civilisation.

Mais le travail de l'Ange de la Mort, si redoutable qu'il puisse paraître aujourd'hui, en se manifestant sur une échelle planétaire, est néanmoins bénéfique, nous le savons, dans son intention et son dessein : il fera place à l'œuvre de l'Esprit de Résurrection.

C'est l'établissement des plans de cette restauration et de cette activité de résurrection que la Hiérarchie examine actuellement, ceci lui ayant été confié, car Elle est plus proche de l'homme que Ceux qui fonctionnent dans la Chambre du Conseil de Shamballa. Il faut se souvenir que cet Esprit de Résurrection est membre de ce Conseil et son Émissaire élu. Il est en vérité (si on peut se permettre de personnaliser l'impersonnel) le "Soleil de Justice" qui peut se lever maintenant "avec la guérison dans les ailes" ; qui peut apporter l'énergie donneuse de vie qui contrecarre la mort, la vision qui encourage la vie, et l'espoir qui peut faire renaître toutes les nations. À la pleine lune de mars, que retentisse la demande de l'apparition de cet Esprit donneur-de-vie. Qu'elle soit énoncée avec tant d'intensité que la Hiérarchie entende cet appel et y réponde par un service actif et [459] libère immédiatement la puissance de cet Esprit dans le cœur des hommes de partout.

Toutes ces forces spirituelles, travaillant actuellement sous la direction du Chef des Forces de Lumière, le Christ, sont en relation étroite, et leurs activités sont très intimement synchronisées. Dans un sens profondément occulte, elles travaillent ensemble, car dans la famille humaine se trouvent tous les stades de réceptivité. Ce triple travail de la Hiérarchie se poursuit donc simultanément du point de vue du temps. Les Forces de Restauration – sur une échelle restreinte– suscitent la réponse des membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et des disciples en tous lieux. À mesure que leur "moral" psychologique s'affermira, que leur volonté-de-vie et leur volonté-de-bien se renforceront, un effet immédiat sera ressenti sur une plus grande échelle ; le travail de l'Esprit de Résurrection s'intensifiera ; il se fait déjà sentir. De plus en plus de gens commencent à regarder vers l'avenir et à espérer, avec plus de conviction et de courage, une organisation mondiale meilleure ; leurs souhaits vains jusqu'ici et leurs désirs émotionnels sont lentement remplacés par une attitude plus pratique ; leur pensée claire et leur ferme détermination sont beaucoup plus actives et leurs plans mieux établis, car leur pensée et leurs plans sont aujourd'hui basés sur des faits ; ils commencent aussi à discerner quels sont les facteurs et les conditions qui ne doivent pas être rétablis ; ceci est un point d'importance majeure.

Au stade où nous en sommes, ces personnes réceptives tombent dans trois catégories.

Le rêveur visionnaire ou personne bien intentionnée, mais manquant de sens pratique, dont les idées, les plans mondiaux et les suggestions, quant au nouvel ordre mondial, encombrent les bureaux des chefs et des groupes ou organisations qui s'efforcent de dresser un schéma pratique de l'avenir. Leurs rêves et leurs idées traitent de projets pour lesquels le monde d'aujourd'hui n'est pas prêt et ne le sera pas avant plusieurs millénaires. Il leur est facile de présenter des utopies impossibles, qui n'ont pas la moindre relation avec ce qui est [460] nécessaire aujourd'hui et pourrait être rendu possible. Ces personnes sont légion et en ce moment elles constituent une nette entrave. Une vision de l'impossible n'est pas le genre de vision qui empêchera les gens de mourir. À cause de leur inaptitude au compromis et à voir les choses telles qu'elles sont, ces personnes et celles qu'elles influencent finissent dans le désespoir et la désillusion.

Les personnes intelligentes qui sont poussées par la bonne volonté et la conviction que l'état de choses doit être modifié, sont souvent ébranlées par l'énormité de la tâche à entreprendre, ce qui les conduit fréquemment à l'une des trois positions suivantes :

a. Elles tombent dans un abîme de pessimisme, basé sur une capacité véritable à pressentir l'envergure du problème et à évaluer les ressources disponibles. Ceci peut les conduire à l'inactivité.

b. Elles peuvent laisser les hommes d'État compétents, les diplomates et les politiciens, régler la question, demeurant prêtes à aider quand – et seulement quand – la décision sera prise. Ceci conduit à un transfert de responsabilité. Cependant, vu que la guerre a impliqué des gens de tous pays et toutes les masses, il doit en être de même de la reconstruction.

c. Elles peuvent assumer une responsabilité, démasquer les abus qu'il faut redresser, discuter de plans éventuels et, selon leur angle de vision particulier, se mettre au travail pour créer de justes relations humaines, au mieux de leurs possibilités. Cette attitude de responsabilité et d'action subséquente peut conduire à des erreurs, mais par ces efforts elle répondra à la nécessité d'une action juste en cas d'urgence – cette fois, d'urgence mondiale.

Les personnes de mentalité partisane et nationale qui s'efforceront d'exploiter la situation mondiale à leurs fins personnelles immédiates et au profit de leur propre nation ou groupe. Ces gens, qui existent dans toutes les nations, ont des motifs égoïstes ; ils ne se soucient pas de l'humanité dans son ensemble, n'aiment ni ne s'intéressent à rien ni [461] à personne, sauf à leur parti politique et aux intérêts réactionnaires de tel groupe national. Dans l'actuelle situation mondiale, ils voient une splendide occasion de manigancer des coups au profit d'un individu, d'une classe, ou d'une nation. Ce faisant, ils font fréquemment preuve d'une large compréhension des affaires et sont d'habiles politiciens, mais toutes leurs connaissances sont utilisées et mises en œuvre en vue d'atteindre leurs objectifs étroits, quoi qu'il en coûte au reste du monde. Ces personnes sont habituellement en large majorité. Leur attitude conduit inévitablement à des ennuis et entrave le travail de restauration ; elles handicapent ceux qui cherchent à établir, pour la famille humaine tout entière, un mode de vie plus sain qu'auparavant, et à susciter des mobiles plus sensés, plus sages, dans les relations internationales. Ces personnes seront les plus redoutables à la prochaine conférence de San Francisco. Il faudra prendre garde aux isolationnistes de toutes les nations, particulièrement des États-Unis, à l'idéalisme national de la France, à l'obsession de certains facteurs de la race polonaise concernant les frontières, car ces attitudes peuvent être employées par les intérêts égoïstes et pernicieux, qui (dans la coulisse) cherchent à empêcher le monde de parvenir à l'équilibre qui permettra la tranquillité. Ces trois groupes, néanmoins, indiquent le bon fonctionnement des Forces de Restauration. Elles font une tentative pour commencer le travail, et pour ouvrir la voie d'une expression plus complète des intentions de l'Esprit de Résurrection, après la prochaine pleine lune de mars et pendant les trois années à venir.

Les Forces d'Illumination

Une compréhension de ce qui est nécessaire à l'humanité, et une estimation sérieuse de ce qui doit être fait pour satisfaire à cette nécessité ont éveillé chez les hommes de bonne volonté une réceptivité aux Forces de Restauration ; ceci a conduit à une demande insistante pour que la seconde phase du travail hiérarchique soit entreprise. Cette phase est dirigée vers les activités et le développement de l'esprit d'invocation, qui amènera les Forces d'Illumination au contact de l'humanité et la rendra [462] active. Ces forces peuvent fonctionner pleinement et dominer le mental des hommes jusqu'en 1949, si l'on réussit à organiser la population du monde pour qu'elle soutienne de son intention de masse le type de politique visant au plus grand bien du plus grand nombre, envisageant le monde comme un grand tout interdépendant, refusant de se laisser dévier par les clameurs des petits esprits égoïstes et par les demandes des forces réactionnaires qui existent en tous pays.

Ces Forces d'Illumination sont toujours présentes sur terre à une faible échelle, influençant le mental des membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, de ceux qui travaillent avec altruisme pour l'humanité, et des penseurs de toutes les écoles de pensée, œuvrant dans tous les domaines du perfectionnement de l'homme. Elles agissent sur ceux qui aiment véritablement leurs frères semblables et par leur intermédiaire. Elles sont incapables d'influencer le mental des personnes fermées et égocentriques ; elles ne peuvent pas faire grand-chose de l'isolationniste séparatiste ; elles sont inefficaces vis-à-vis des théologiens de tous groupes – politiques, religieux, sociaux – ainsi que devant le genre d'esprit concentré sur les problèmes personnels ou de groupe (leur groupe, exprimant leurs idées et travaillant à leur manière) qui n'aperçoit pas sa relation ou celle de son groupe avec l'ensemble de l'humanité. À l'heure actuelle, néanmoins, la communauté de la souffrance, et la prise de conscience générale que les causes de la guerre résident dans l'égoïsme et la cruauté inhérente, a beaucoup élargi l'approche des gens à la réalité et à la possibilité telles qu'elles existent aujourd'hui. Les hommes d'Église, les hommes d'État, les chefs d'importants groupes mondiaux admettent l'échec de leur église, de leur corps législatif, de leur politique à engendrer l'ordre mondial et la tranquillité mondiale. Ils cherchent ardemment de nouvelles manières de gouverner, de nouveaux modes de vie adéquats et une méthode pour établir de justes relations humaines. Ils présentent un champ d'expression aux Forces d'Illumination et leur offrent une occasion de modifier le cours de la pensée humaine ; ils sont mobilisés par les énergies porteuses de lumière de la planète, afin que la sagesse, la compréhension et l'habileté dans l'action puissent caractériser les activités de l'homme dans l'avenir immédiat. [463]

Actuellement, l'organisateur de ces Forces est le Bouddha. Il est le symbole de l'illumination. Des millions de personnes au cours des âges l'ont reconnu comme le Porteur-de-Lumière d'en haut. Ses Quatre Nobles Vérités ont exposé les causes du malheur humain et indiqué le remède. Son message peut être paraphrasé dans les termes suivants : Cessez de vous identifier avec les choses matérielles ; parvenez à un sens correct des valeurs spirituelles ; cessez de considérer les possessions et l'existence terrestre comme d'importance majeure ; suivez le Noble Sentier Octuple, qui est le sentier des justes relations – justes relations envers Dieu et entre vous ; et ainsi, soyez heureux. Les degrés de ce Sentier sont :

Les Valeurs justes       L'Aspiration juste Les Paroles justes       La Conduite juste Le Mode de vie juste      L'Effort juste  La Pensée juste La Joie juste ou vrai Bonheur

Son message ancien est aujourd'hui aussi neuf que lorsqu'Il l'énonça sur terre ; c'est une urgente nécessité que d'en reconnaître la vérité et la valeur, ce qui permettra à l'humanité de trouver la libération, en suivant les huit modes de vie justes. C'est sur la base de son enseignement que le Christ a élevé la superstructure de la fraternité humaine, représentant une expression de l'amour de Dieu. Aujourd'hui, devant le monde croulant et dévasté, l'homme a une nouvelle occasion de rejeter la philosophie et les motifs matérialistes et égoïstes, et d'entamer les processus qui – progressivement et fermement – amèneront sa libération. Il sera alors possible aux hommes de fouler le Chemin de Lumière qui retourne à la Source divine de lumière et d'amour.

Le Bouddha a pu indiquer le but et la Voie car Il était parvenu à l'illumination complète ; le Christ nous a donné l'exemple d'un Être ayant atteint le même but ; le Bouddha quitta le monde après avoir atteint la complète illumination ; le Christ est revenu vers nous, se proclamant la Lumière du Monde. Il nous a montré comment nous pouvions aussi apprendre à fouler le Chemin de Lumière. [464]

Le Bouddha, dont la fête se tient toujours pendant la pleine lune de mai (ou du taureau, tombant cette année sur la dernière semaine d'avril), agit aujourd'hui en tant qu'agent de la grande Vie en laquelle nous vivons, nous mouvons et avons notre être, qui est Elle-même la vraie Lumière du Monde, celle qui éclaire la planète. Je veux parler de l'Ancien des Jours (comme on l'appelle dans l'Ancien Testament) le Dieu d'Amour, Sanat Kumara, l'Être éternellement jeune. Celui qui maintient tous les hommes en vie, qui conduit toute sa création sur le chemin de l'évolution jusqu'à sa consommation – dont nous n'avons encore pas la moindre idée. Chaque année, depuis que le Bouddha est parvenu à son illumination, un effort a été fait pour augmenter le flot de lumière se déversant dans le monde, et pour faire pénétrer la lumière de la sagesse, de l'expérience et de la compréhension (ainsi qu'on l'appelle) dans le mental des hommes. À chaque pleine lune de mai, c'est l'effort que font les forces spirituelles, exécutant la Volonté de Dieu. Elles feront un effort suprême cette année pendant les cinq jours de la pleine lune (25-30 avril) – la conférence de San Francisco sera une épreuve majeure de leur efficacité. Je vous demande de vous en souvenir et, à cette fin, je vous prie de vous mobiliser.

Pendant ces cinq journées, un grand Triangle de Force entrera en action, formant le noyau par l'intermédiaire duquel les Forces d'Illumination pourront travailler. Les trois Vies disposant de l'énergie que l'on espère libérer pour l'illumination du mental de l'homme sont :

1. Le Seigneur du Monde, Lumière même de la Vie.

2. Le Bouddha, Seigneur de Sagesse, apportant la Lumière spirituelle à la Hiérarchie et révélant le dessein divin.

3. Le Christ, Seigneur d'Amour, présentant la demande de l'humanité et jouant le rôle d'Agent de distribution des Forces d'Illumination.

Les Forces de Lumière, sur le plan physique, ont repoussé les forces du mal et de l'ombre ; elles mettent fin à la guerre par la défaite des nations de l'Axe. [465]

Mais une autre grande "division" de ces Forces (si je puis employer symboliquement un terme militaire) est en cours de mobilisation ; elle peut être "engagée" à la pleine lune de mai (Taureau) si la demande est assez forte, mentalement puissante et correctement centrée. Ces Forces agissent entièrement sur le niveau mental avec le mental des hommes ; c'est leur tâche de mettre fin à la lutte entre les Forces de Lumière et les forces de l'ombre – non seulement sur le plan physique, mais par l'instauration d'une ère de pensée juste. Cela mettra fin au cycle actuel de détresse émotionnelle, d'angoisse, de mirage, d'illusion et de désir matérialiste qui forment aujourd'hui le canevas de la vie des hommes. Ceci doit être accompli au moyen de la volonté spirituelle, se manifestant en illumination sur le plan mental, et se révélant en sagesse et habileté dans l'action, motivées par une compréhension aimante. Ces trois aspects de la Lumière – illumination mentale, illumination conférée par la sagesse et compréhension aimante – trouvent leur expression parfaite chez le Seigneur du Monde (dont l'appellation orthodoxe est Dieu) et chez Ses réflexions, le Bouddha et le Christ – Celui qui apporta l'illumination au monde, et Celui qui montra la réalité de l'Amour de Dieu. Ces trois grandes expressions de la divinité (l'une d'elles si divine que nous ne pouvons la connaître que par ses représentants) peuvent être appelées à une activité nouvelle et très puissante, par une invocation correcte au moment de la pleine lune de mai. Ceux qui peuvent exécuter ce grand acte d'invocation sont les personnes d'inclination spirituelle de partout, les hommes d'État éclairés, les chefs spirituels et les hommes de bonne volonté, s'ils peuvent se dresser en une intention de masse, en particulier pendant tout le mois d'avril. Leur aide peut aussi être invoquée par la triste nécessité des hommes, femmes, enfants de partout, qui ne peuvent lancer aucun cri, car ils ne savent vers qui se tourner, mais dont l'appel est entendu et noté.

Leur travail, néanmoins, doit être centré sur l'intelligentsia mondiale qui l'exécutera de concert avec les amis éminents de l'humanité œuvrant dans les diverses organisations ou les divers groupes, consacrés au perfectionnement humain, et avec les individus [466] représentatifs et altruistes. C'est eux qui doivent recevoir l'influx de "sagesse éclairée" et de compréhension aimante ; aujourd'hui, ceci peut être rendu possible, d'une manière inconnue jusqu'ici. La réussite de l'effort projeté spirituellement, à l'heure actuelle, dépend de l'aptitude des humains à utiliser la lumière qu'ils possèdent déjà, en vue d'établir des relations justes dans leur famille, leur communauté, leur nation et le monde.

Cette question d'être en état de recevoir, et ensuite de devenir les agents de l'illumination, est de nature intensément pratique. Il faut espérer que la réponse sera si véritable, qu'elle constituera une grande activité uniforme, atteignant absolument toutes les personnes pensantes et qu'elle placera la responsabilité d'établir de justes relations humaines sur les épaules des hommes de bonne volonté, et non sur les épaules des masses souffrantes, non pensantes et non développées. Ceci est un point essentiel à garder à l'esprit. Si le mental des gens qui pensent et ont des pouvoirs exécutifs peut être "illuminé" par l'esprit de sagesse et de compréhension, ces gens pourront distribuer cette lumière grâce à des plans et à une législation éclairée, affectant ainsi le monde entier. C'est l'occasion qui se présente dans l'immédiat ; quand je dis "immédiat", je veux parler des cinq jours de la prochaine fête de Wesak. Ceci devrait avoir un effet prononcé sur la Conférence de San Francisco. Je veux parler aussi des cinq prochaines années, avec leurs cinq fêtes de Wesak pendant les cinq pleines lunes de mai.

Cette année marquera un effort maximum dans la longue relation entre le Bouddha et l'humanité. Chaque année, depuis qu'Il a quitté la terre, Il est revenu vers l'humanité, apportant lumière et bénédiction. Chaque année, Il a libéré cette lumière, et a offert aux Forces d'Illumination l'occasion de raffermir leur emprise sur le mental des hommes. La réussite de leur effort a été si grande, qu'elle a conduit à un crescendo dans la connaissance, à la gloire de la science moderne, et à l'éducation largement répandue qui a caractérisé les cinq siècles derniers. La connaissance a été le sceau de notre civilisation ; souvent, [467] il s'est agi de connaissance mal appliquée et consacrée à l'égoïsme des hommes, mais ce fut un facteur impersonnel appliqué personnellement ; ceci doit prendre fin. Une autre phase de cette lumière peut maintenant commencer à se manifester, résultant du passé ; cette phase est la sagesse. La sagesse est l'application éclairée de la connaissance dans les affaires humaines, grâce à l'amour. C'est la compréhension, jaillissant de partout comme résultat de l'expérience.

Je vous appelle donc tous à un grand service de demande et d'invocation en faveur de l'humanité – demande d'afflux de lumière sur les décisions des hommes. Je vous appelle à solliciter l'illumination nécessaire pour ceux qui doivent prendre des décisions dans l'intérêt des hommes de partout – et de vous attendre à ce qu'ils la reçoivent. Vos lumières individuelles n'ont rien à voir avec cette demande. Ce qu'il faut, c'est un motif altruiste qui soutienne votre demande individuelle ou de groupe. Vous demandez une perception éclairée et illuminée pour ceux qui doivent guider la destinée des races, des nations et des groupes mondiaux. C'est sur leurs épaules que repose la responsabilité de l'action sage, basée sur une compréhension mondiale, dans l'intérêt d'une coopération internationale, et pour l'établissement de justes relations humaines.

C'est un devoir majeur que vous devez accomplir pendant tout le mois d'avril, jusqu'au premier mai. Je vous appelle tous aujourd'hui à soutenir les Forces d'Illumination. En tant qu'individus, que vos efforts tendent vers un mental réceptif et ouvert, libre de préjugés ou de partialité nationale. Pensez en termes plus larges, d'unité du monde et d'unité de l'humanité. La pensée juste de la masse, et la demande convaincue que vous, qui servez le Christ, pouvez lancer à l'appui des hommes qui légifèrent pour le monde, peuvent avoir de grands résultats et libérer les Forces d'Illumination d'une manière nouvelle et puissante.

Vous concentrer sur le travail à accomplir est d'une telle importance, et fera appel à de telles activités pratiques que je n'en dirai pas plus aujourd'hui. Je désire que la question immédiate demeure claire. Nous traiterons plus tard des Forces de Reconstruction. Je voudrais terminer ce message par quelques mots que j'ai écrits il y [468] a bien des années. Ils expriment l'attitude et l'orientation nécessaire :

Je vous demande d'abandonner vos antagonismes et vos antipathies, vos haines et vos différends raciaux, et d'essayer de penser en termes de famille une, de Vie une, et d'humanité une.

MESSAGE DE PAQUES

Jour de Pâques 1945

En ce jour, nous nous rappelons le fait de la Résurrection – résurrection universelle et éternellement renouvelée. Je voudrais vous parler du Christ et de son travail à la tête de la Hiérarchie, de la reconstruction que l'humanité doit entreprendre, et à laquelle la Hiérarchie cherche actuellement à donner le premier élan. Une grande période de reconstruction est projetée. Les deux mots autour desquels je souhaite développer mon thème sont : Résurrection et Reconstruction. Il s'agira d'une reconstruction mise en œuvre par Ceux qui connaissent le sens de la résurrection ; elle impliquera la résurrection de l'humanité par le canal de son intelligentsia et des hommes de bonne volonté. Les deux groupes, la Hiérarchie et l'humanité, doivent être mises en rapport plus étroit, et ceci est parfaitement possible si les serviteurs du Christ comprennent l'occasion offerte et endossent leurs responsabilités. Je signale qu'en employant l'expression "serviteurs du Christ", je veux dire tous ceux qui aiment leurs semblables, quelle que soit leur croyance ou leur religion. C'est seulement sur cette prémisse de base qu'un avenir plein d'espoir peut reposer.

Peu m'importe que ceux qui lisent ces mots acceptent l'enseignement occulte d'une Hiérarchie spirituelle planétaire que préside le Christ, ou qu'ils pensent en termes du Christ et de ses disciples. La reconnaissance essentielle que je demande ardemment est que le grand groupe d'Individus spirituels qui sont si généralement reconnus dans le monde entier et dans toutes les grandes religions, soit considéré [469] comme actif. Le point de vue chrétien du Christ est construit sur le rôle qu'Il joua il y a deux mille ans, et grâce auquel Il nous indiqua symboliquement, le chemin que devaient suivre tous les aspirants. C'est l'image d'un Christ dans l'attente, tranquille, vivant dans quelque vague paradis lointain, "se reposant sur ses lauriers", et ne faisant pratiquement rien jusqu'à ce que les fils des hommes de toutes races et de toutes croyances l'acclament comme leur Sauveur. Ceci, ils doivent le faire à la fois comme individus et comme représentants de l'Église chrétienne organisée. C'est l'image d'un Christ qui écoute et qui observe, qui est animé de pitié et de compassion. mais qui a fait tout ce qu'Il pouvait, et qui attend maintenant que nous jouions notre rôle ; c'est aussi l'image d'un Être qui attend de voir ce que l'humanité dans son ensemble acceptera théologiquement. Dans l'intellect du théologien fondamentaliste étroit, le Christ apparaît comme présidant un lieu paisible appelé Paradis, où les élus sont bienvenus. Il apparaît aussi comme envoyant tous ceux qui demeurent conscients de leur propre responsabilité et de leur intégrité spirituelle, qui refusent de se laisser rassembler dans les églises organisées, ou ceux qui traversent la vie dans l'oisiveté ou la perversité, dans un lieu vague de châtiment éternel. Son amour et sa compassion n'atteignent apparemment pas cette vaste multitude (probablement la majorité) et son cœur n'est pas touché. Il semble que peu lui importe que ces êtres souffrent éternellement ou soient complètement annihilés.

Il ne peut évidemment pas en être ainsi. Aucune de ces images n'est exacte ou adéquate ; aucune n'est vraie, dans aucun sens du terme. Ceci a été compris par les plus intelligents des penseurs. Au moment de la pleine lune de juin (des Gémeaux, célébrée cette année pendant la dernière semaine de mai), un message différent doit être adressé aux églises de la chrétienté, si elles doivent satisfaire aux besoins de l'humanité, et aider au futur travail de reconstruction. Elles ne peuvent arrêter ce travail, mais elles pourraient être ignorées, si elles se révélaient inaptes à penser clairement, et si elles ne se libéraient pas d'une théologie étroite. La résurrection est la note-clé de la nature ; la mort n'existe pas. La mort n'est que l'antichambre de la résurrection.

La résurrection est la clé du monde de la signification, et le thème fondamental de toutes [470] les religions mondiales, passées, présentes et à venir. La résurrection est l'esprit de l'homme, dans toutes les formes, dans tous les règnes, et c'est l'objectif du processus de l'évolution tout entier ; elle implique la libération du matérialisme et de l'égoïsme. Dans cette résurrection, l'évolution et la mort ne sont que des stades préparatoires et familiers. La note et le message émis par le Christ, la dernière fois qu'Il vint sur terre, fut la résurrection, mais l'humanité est si morbide et tellement ensevelie dans le mirage et l'illusion que sa mort n'a pas été comprise ; en conséquence, depuis des siècles, l'accent a été mis sur la mort, et c'est seulement le jour de Pâques, ou dans les cimetières que l'on acclame la résurrection. Ceci doit changer. Si cet état de choses se perpétue, cela n'aidera pas à comprendre progressivement les vérités éternelles. Aujourd'hui, la Hiérarchie se consacre à provoquer ce changement, ce qui modifiera la manière dont l'humanité abordera le monde invisible et les réalités spirituelles.

Néanmoins, avant que la Hiérarchie ne puisse faire quoi que ce soit, notre civilisation actuelle devait mourir. Pendant les cent prochaines années, le sens de la résurrection sera développé, et l'âge nouveau révélera sa vraie signification. Le premier pas, pour l'humanité, consistera à se dégager de la mort de sa civilisation, de ses anciennes idées et modes de vie, à abandonner ses buts matérialistes et l'égoïsme qui la condamne, à avancer dans la claire lumière de la vie de résurrection. Je ne parle pas ici en termes symboliques ou mystiques. Je parle de faits – faits aussi réels que le prochain cycle de Conférences, et faits auxquels les deux siècles derniers ont préparé l'humanité. Cette préparation a atteint son point culminant dans l'effervescence du vingtième siècle, qui a conduit à l'horreur de la guerre mondiale, 1914-1945 que nous venons de subir.

Le véritable travail du cycle de Conférences dont j'ai traité précédemment ne commencera qu'à San Francisco. Là, on établira le cadre où s'inséreront les processus devant introduire une ère de tranquillité relative ; ainsi, la porte de la sombre caverne du matérialisme sera ouverte, et la pierre scellant le sépulcre qui a trop [471] longtemps enseveli l'humanité sera enlevée. Puis, suivront d'autres mesures qui conduiront à une vie nouvelle et meilleure et indiqueront l'expression de l'esprit de résurrection. Ces faits (si près de la manifestation) sont des faits physiques ; ils se révéleront tels si les disciples du monde reconnaissent ce que le Christ désire, et si les hommes de bonne volonté mettent en œuvre leur réponse à ses vœux.

En termes symboliques, le premier stade succédant à l'avènement de l'esprit de résurrection sera semblable à celui de l'histoire biblique. Marie, femme de douleur, d'expérience et d'aspiration, est (comme toujours dans le symbolisme du monde) le symbole du matérialisme. L'humanité doit dire avec elle : "Ils ont emmené mon Seigneur, et je ne sais pas où ils l'ont mis." Mais elle le dit au Seigneur lui-même, sans le reconnaître, et n'ayant conscience que de sa profonde nécessité, et de son profond désespoir. Il faut qu'il en soit ainsi de nouveau. L'humanité – matérialiste, souffrante, envisageant l'avenir avec désespoir et angoisse, mais encore pleine d'aspiration – doit quitter la caverne de la matière, pour chercher le Christ, d'abord sans reconnaître ni lui-même, ni le travail qu'Il essaie d'accomplir. Les églises – matérialistes, réactionnaires et submergées par leurs concepts théologiques, recherchant le pouvoir politique ou les possessions, mettant l'accent sur des monuments de pierre et des cathédrales, alors qu'elles négligent "le Temple de Dieu, qu'aucune main n'a bâti, éternel dans les Cieux" – se préoccupent de symboles et non de réalité. Maintenant, elles doivent apprendre à reconnaître que le Seigneur n'est pas avec elles, et elles doivent aussi, comme l'a fait Marie, partir de nouveau à sa recherche. Si elles le font, elles le retrouveront sûrement, et pourront à nouveau transmettre son message.

Le fait de la résurrection se manifestera au cours des prochains siècles, et le Christ vivant marchera parmi les hommes, et les conduira au Mont de l'Ascension. La Pentecôte deviendra vérité. Tous les hommes ressentiront le flot d'inspiration d'en haut et, bien que parlant plusieurs langues, ils se comprendront tous.

J'ai l'intention de diviser ce que j'ai à dire en deux parties : [472]

Le travail du Christ aujourd'hui

Le futur travail de Reconstruction

Ces deux aspects du travail expriment les mêmes idées de base, et se complètent réciproquement. Ils proclament le fait que tout ce qui nous concerne véritablement est ce qui a lieu sur terre, dans la ligne des "projets" qui guident le travail du Christ. (Quand j'emploie l'expression "nous concerne", je veux dire les réactions physiques, émotionnelles, et mentales de l'homme). Ils proclament le fait que tout état de conscience est ancré au sein de l'humanité, et que tous existent, ici, maintenant, si seulement les hommes le savaient. Ils proclament aussi la vérité que le Christ ne nous a jamais quittés pour un lointain paradis aux contours incertains, mais qu'Il est toujours à notre portée. Ils proclament aussi que son intérêt, sa tâche ardue en notre faveur, et les activités de ses disciples au travail, les Maîtres de Sagesse et les Seigneurs de Compassion, sont avec nous, ici, maintenant. Ils proclament que nous ne sommes pas seuls, mais que les Forces de Lumière et les Forces d'Illumination travaillent continuellement ; que la force et la sagesse de Ceux qui savent sont mobilisées pour aider l'humanité, et que rien ne peut maintenant arrêter ou prévenir le contact entre le centre intelligent d'aspiration appelé l'humanité, et le groupe spirituel intérieur, la Hiérarchie.

Le travail du Christ aujourd'hui

N'oubliez pas un point important. La Hiérarchie est le résultat de l'activité et de l'aspiration humaines. Elle a été créée par l'humanité. Ses membres sont des êtres humains qui ont vécu, souffert, réussi, échoué, atteint le succès, subi la mort et passé par l'expérience de la résurrection. Ils sont de la même nature que ceux qui luttent aujourd'hui avec les processus de désintégration, mais qui– néanmoins – portent en leur sein la semence de la résurrection. Ils connaissent tous les états de conscience et les ont tous maîtrisés. Ils les ont maîtrisés en tant qu'hommes, ce qui garantit à l'humanité la même réussite ultime. Nous avons tendance à considérer les membres [473] de la Hiérarchie comme radicalement différents de l'humanité, en oubliant que la Hiérarchie est une communauté d'hommes ayant réussi, qui, antérieurement se sont soumis aux feux purificateurs de la vie quotidienne, et ont fait leur propre salut en tant qu'hommes et femmes plongés dans les choses de ce monde, en tant qu'hommes d'affaires, maris, femmes, fermiers, gouvernants, et qu'ils connaissent donc la vie dans toutes ses phases, et tous ses degrés. Ils ont surmonté les expériences de la vie ; leur grand Maître est le Christ ; ils sont passés par les initiations de la nouvelle naissance, du baptême de la transfiguration, de la crucifixion et de la résurrection. Mais ce sont toujours des hommes, et Ils ne diffèrent du Christ que par le fait que lui, le premier de notre humanité à atteindre la divinité, l'Aîné d'une grande famille de frères (comme l'a exprimé l'apôtre Paul), le Maître des Maîtres et l'Instructeur des anges et des hommes, fut jugé si pur, tellement saint et éclairé, qu'on lui permit d'incarner, à notre intention, le grand principe cosmique d'amour ; Il nous a donc révélé, pour la première fois, la nature du cœur de Dieu.

Ces hommes parfaits existent donc ; ils sont plus que des hommes car l'esprit divin en eux enregistre tous les stades de la conscience – subhumaine, humaine et suprahumaine. Ce développement inclusif leur permet de travailler avec les hommes, d'entrer en contact avec l'humanité lorsque c'est nécessaire, et de savoir comment guider son progrès jusqu'aux phases de résurrection.

Point n'est besoin que je m'attarde ici sur le monde qu'Ils essaient d'aider et de sauver. La condition de l'humanité est aujourd'hui connue de tous ceux qui pensent véritablement. La dévastation, la crucifixion, le carnage, la mort sont largement répandus ; la souffrance, la désillusion et le pessimisme influencent la pensée et la réaction de millions d'individus, tandis que la triste situation des masses non pensantes et impuissantes a atteint un point inconcevable de misère. L'ignorance, le manque de compréhension et l'égoïsme des hommes de partout, particulièrement dans les pays qui ont échappé aux ravages de la guerre, aggravent la situation. Néanmoins, avec sérénité et confiance, la Hiérarchie fait face aujourd'hui à sa tâche ardue.

J'aimerais aborder un des aspects de son travail et de son attitude, car il peut engendrer un malentendu parmi les personnes à [474] vision étroite et (si je puis les décrire ainsi) au cœur rétréci, mais aimant. Je veux parler de l'attitude adoptée par la Hiérarchie, pendant ces dernières années de guerre. Certains ont estimé que cette attitude prêtait à critique. Permettez-moi d'être explicite, et de faire entrer en jeu le facteur temps. Je suis en mesure de le faire, car c'est par mes écrits que la position de la Hiérarchie fut affirmée et publiquement déclarée.

En 1932, j'ai écrit une série d'opuscules dans le but de mobiliser les disciples du monde sous le nom de Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, et de stimuler chez les hommes de bonne volonté un ultime effort pour éveiller l'humanité à la nécessité du changement. J'ai essayé d'instituer un grand nettoyage mondial, et d'inciter les hommes à prendre les mesures nécessaires pour éviter la guerre – guerre que la Hiérarchie voyait se rapprocher de jour en jour. D'une manière que l'homme ordinaire n'a pas comprise ni imaginée, les forces du mal sortaient de leur antre ancien, avec une extrême puissance ; elles s'appliquaient à rechercher ceux qu'elles pourraient influencer et obséder, hâtant ainsi le désastre pour l'humanité. Elles trouvèrent des hommes au mental réceptif à leur incitation au mal dans tous les pays ; elles s'aperçurent aussi qu'il était possible de prendre possession de deux pays, le Japon et l'Allemagne – et dans une proportion bien plus faible – l'Italie.

La Hiérarchie, prévoyant ceci, chercha à anéantir leurs efforts. Elle lança un appel aux personnes spirituelles du monde. Son appel atteignit des millions de personnes, ce qui résulta en un effort planétaire maximum en mai 1936, date où la Grande Invocation fut employée sur une grande échelle dans la plupart des pays. Pendant trois ans encore, la Hiérarchie poursuivit son œuvre d'amour. Elle lutta pour sauver l'humanité, et éveiller les hommes au péril imminent, s'efforça de mettre fin à l'égoïsme de l'humanité, et de lui donner une

 orientation nouvelle vers les valeurs spirituelles, afin d'éviter la guerre. Elle échoua. Les hommes de bonne volonté et les personnes spirituelles ne purent apprécier la vraie nature du danger menaçant. Certains le comprirent, et firent le maximum ; un petit nombre travailla dur, [475] confiant dans la sagesse de ceux qui savaient et demandaient leur aide ; la plupart des gens furent troublés et inquiets, mais n'apprécièrent pas correctement le double danger qui menaçait l'humanité : le danger résultant de l'égoïsme et de la cupidité de l'homme, et le danger qui s'approchait de la terre, par l'action des forces combinées du mal. Ces forces furent organisées par des êtres d'expérience, très pervers et compétents, qui se préparaient à obséder et finalement à prendre possession du peuple allemand négatif, gouverné par un groupe d'hommes d'un égoïsme si positif, d'esprit si matérialiste et agressif qu'ils pouvaient aisément devenir les agents des forces subjectives du mal.

En septembre 1939, une suprême perversité se déchaîna sur terre. Du fait que la Hiérarchie ne pouvait pas, et ne voulait pas empiéter sur le libre arbitre de l'homme, le mal que l'humanité avait elle-même engendré se manifesta, et le mal auquel certaines nations et certains individus avaient été réceptifs apparut, faisant éclater la deuxième Guerre Mondiale. Un mal effréné prit possession de la terre par l'intermédiaire des nations de l'Axe. Les Allemands entrèrent en Pologne. Cette nation reçut le premier impact à cause de son égoïsme national, de sa répression des classes inférieures, de l'exaltation de son aristocratie de mentalité fasciste, et de sa haine des Juifs. Les Nations alliées commencèrent lentement à s'organiser, sous l'influence des Forces de Lumière. C'était la guerre.

Dans ces circonstances, que devait faire la Hiérarchie ? Toutes les occasions avaient été offertes à l'humanité d'arrêter la descente du mal en manifestation. Partout la voix des chefs et des personnes à but humanitaires proclamait la nécessité d'une réforme. De quel côté la Hiérarchie devait-elle jeter le poids de son influence ? Devait-elle prendre parti ou demeurer neutre ? Devait-elle rester à l'écart, et adopter l'attitude du spectateur, de l'observateur ? Devait-elle demeurer au-dessus des actions de l'homme et attendre la décision de la bataille à livrer ? Devait-elle se conformer aux idées sentimentales du public instruit par l'église et parler "de paix, de paix" alors qu'il n'y [476] avait pas de paix, et présenter l'aspect négatif de l'amour de tous les peuples, alors que la haine déchaînée parcourait la terre ?

Il faut se souvenir que si cette guerre avait ressemblé aux guerres des siècles passés, et n'avait été qu'une lutte entre des groupes ou des nations, la Hiérarchie serait restée en dehors du conflit, et aurait laissé les hommes arriver à une victoire décisive, selon le mérite de leurs unités combattantes. Mais cette fois-ci, il s'agissait de beaucoup plus et la Hiérarchie le savait. Cette guerre n'a pas été simplement un conflit d'agression entre nations, ou de haine entre les tenants d'idéologies différentes, mais quelque chose de beaucoup plus grave. La Hiérarchie savait que des forces extrêmement puissantes tiraient parti de la stupidité humaine, pour se mêler des affaires mondiales et que des groupes puissants d'êtres malfaisants étaient organisés pour exploiter la situation. Elle savait aussi que la combinaison du mal ancien et de l'égoïsme des hommes se révélerait inévitablement trop fort, même pour les Nations alliées, si on les laissait rencontrer, sans assistance, les Puissances de l'Axe et les seigneurs du mal qui sortaient de leur demeure cachée. De sorte que la Hiérarchie prit position du côté des Nations alliées et le fit savoir. En même temps, des mesures physiques précises étaient prises pour aider les Forces de Lumière ; les hommes et les chefs furent soigneusement choisis, et des disciples d'élite placés dans des positions de pouvoir et d'autorité. Les chefs des Nations alliées et de leurs armées ne sont pas des hommes sans foi ni loi, comme les chefs des Puissances de l'Axe ; ce sont des hommes de rectitude, d'intention humanitaire et spirituelle, qui sont donc capables de travailler – consciemment ou inconsciemment – sous l'inspiration de la Hiérarchie. Ceci a été amplement démontré. Du fait de cette décision de la Hiérarchie, le Christ devint automatiquement le Chef de ces Forces.

Son travail a été sérieusement entravé par la mièvre sentimentalité du chrétien non pensant, et par le pacifiste bien intentionné, mais souvent inintelligent. Ces deux groupes étaient prêts à sacrifier l'avenir de l'humanité, pour être temporairement "gentil" et "bon", et prendre des mesures bénignes. Les forces du mal, qui parcourent le monde [477] aujourd'hui, ne comprennent pas de telles mesures. Le cri de ces personnes disant que "Dieu aime tous les hommes" est vrai – éternellement vrai – c'est l'un des faits inaltérables de l'existence même – Dieu aime – sans distinction, et quelle que soit la race ou la croyance. Pour cette Grande Vie, rien n'a d'importance que l'humanité et son progrès, car de l'humanité dépend le salut de tous les règnes de la nature. Mais cette déclaration (faite dans le temps et l'espace, et concernant l'aspect forme, et non l'esprit de l'homme) est fréquemment trompeuse, et les simples d'esprit sont aptes à oublier que le Christ a dit "Celui qui n'est pas avec moi est contre moi."

Les hommes ne comprennent pas non plus la puissance de la pensée maniée par ceux qui travaillent sous les ordres du Christ et avec lui. La pensée est de l'énergie divine pure, impersonnelle et – comme le soleil – elle se déverse sur les bons et les méchants, à moins d'être dirigée de façon précise et délibérée. La Hiérarchie avait donc à faire face au problème et à la nécessité de veiller à ce que l'énergie de la pensée pure et impersonnelle, n'aille pas jusque dans les rangs de ceux qui luttaient contre la liberté humaine, car elle stimule l'intellect et les processus mentaux des bons comme des méchants. Elle compensa délibérément ce danger, en dirigeant sa pensée vers les forces qui se battaient sous les ordres des chefs des Nations alliées, et en prenant ouvertement position du côté des justes relations humaines. Elle n'osa pas agir autrement car – à leur place et dans des circonstances données – les chefs des forces du mal se sont révélés plus ingénieux, calculant mieux que ceux qui se battent pour la liberté humaine. C'est cette distinction et sa nécessité que certains penseurs chrétiens bienveillants et bien-intentionnés, mais ignorants, négligent souvent.

Le travail du Christ, concernant la guerre, a aussi été handicapé par ceux qui sont préoccupés de commerce, dans toutes les nations, et spécialement dans les pays neutres qui ont profité de la guerre, ainsi que par les intérêts financiers des "grosses affaires" en bien des contrées. En ce moment, ces intérêts sont centrés sur certains groupes financiers dans toutes les nations puissantes, et surtout aux États-Unis. Il a aussi été gêné [478] par les individus qui cherchent à exploiter la triste situation de l'humanité souffrante à leur avantage financier.

Donc, quand la guerre éclata, que l'humanité décida de se battre, et que les forces du mal se déchaînèrent sur la planète, la Hiérarchie cessa ses efforts pour engendrer la paix par la bonne volonté, et se rangea ouvertement aux côtés de ceux qui luttaient pour repousser le mal jusqu'à son point de départ, et pour vaincre les Puissances de l'Axe. À cause de cette décision de la Hiérarchie, les personnes qui ne réfléchissent pas proclament que les déclarations de ceux qui représentent la Hiérarchie sur terre sont contradictoires, et que les actions de la Hiérarchie sont incompatibles avec leurs idées préconçues sur la manière de manifester l'amour. Pendant les cinq dernières années, en conséquence, les efforts du Christ et de ses disciples, les Maîtres de Sagesse ont été dirigés vers une clarification des vrais problèmes dans le mental des hommes, et vers une unification de la politique interalliée. Ils se sont occupés de liguer entre eux les hommes de bonne volonté du monde entier, en vue du prochain cycle de Conférences, et des réajustements mondiaux à venir. Ils ont cherché à protéger ceux qui souffraient, à organiser des méthodes de secours, guidant l'esprit des chefs des armées, éveillant l'opinion publique afin qu'elle prenne les mesures qui finalement conduiront à de justes relations humaines. Temporairement, les Allemands et les Japonais ont été abandonnés à leur destin et à la merci des armées du mal ; la débâcle actuelle de l'Allemagne témoigne de ce que le mal peut apporter à ceux qui lui obéissent. En dehors de tous ces modes de renforcement des Forces de Lumière, et de leurs efforts pour libérer l'humanité du mal descendu sur elle, la Hiérarchie avait d'autres lignes d'activité qui ne peuvent être dévoilées, car elles concernent le maniement des forces subjectives du mal. On comprendra la puissance de ces forces si on considère la durée de la guerre, et le fait que deux nations ont pu tenir tête – jusqu'à ces derniers mois – aux nations du monde entier, unies contre elles.

C'est, en soi, un fait phénoménal, qui témoigne de la force du groupe [479] du mal – objectif et subjectif – lequel a essayé de parvenir à la domination du genre humain. Si la Hiérarchie n'avait pas pris parti pour les Nations alliées, et jeté la puissance de sa pensée dans la bataille, nous serions encore loin de la victoire. Aujourd'hui, elle nous est presque acquise.

Ainsi que je l'ai dit ailleurs, il est fallacieux de croire que le travail du Christ passe principalement par l'intermédiaire des églises et des religions mondiales. Il travaille nécessairement avec elles quand les conditions le permettent – il existe un noyau vivant de vraie spiritualité en leur sein – ou quand l'appel de leurs invocations est assez puissant pour l'atteindre. Il emploie tous les canaux possibles, grâce auxquels la conscience humaine peut être élargie, et une juste orientation obtenue. Il est, néanmoins, plus exact de dire que c'est en tant qu'Instructeur Mondial qu'Il travaille constamment, et que les églises ne sont que l'une des voies d'enseignement qu'Il utilise. Tout ce qui éclaire le mental des hommes, toute propagande qui tend à créer de justes relations humaines, tous les modes d'acquisition de connaissance véritable, toutes les méthodes de transmutation de la connaissance en sagesse et en compréhension, tout ce qui élargit la conscience de l'humanité et les états de conscience et de sensibilité subhumains, tout ce qui dissipe le mirage et l'illusion, tout ce qui brise la cristallisation et perturbe les conditions statiques, fait partie des activités réalistes du département de la Hiérarchie qu'Il préside. Il est limité par la qualité et le calibre de l'appel invocatoire de l'humanité, ce qui, à son tour, est subordonné au point d'évolution atteint.

Dans l'histoire du Moyen Âge et antérieurement, c'était les églises et les écoles de philosophie qui fournissaient les voies principales de son activité, mais il n'en est pas ainsi aujourd'hui ; c'est un point dont les églises et les religions organisées feraient bien de se souvenir. Son accent et son attention sont maintenant déplacés vers deux nouveaux domaines d'effort : tout d'abord, le domaine de l'éducation mondiale, et deuxièmement, la sphère où l'on met en œuvre intelligemment les activités du secteur gouvernemental, dans ses trois aspects, science de l'homme d'État, politique, législature. Aujourd'hui, les gens du peuple [480] s'éveillent à l'importance et à la responsabilité de gouverner ; en conséquence, la Hiérarchie se rend compte, qu'avant qu'un cycle de vraie démocratie (telle qu'elle existe essentiellement et se manifestera un jour) puisse se faire jour, l'éducation des masses en matière d'art de gouverner, de stabilisation économique par le juste partage, et d'échanges politiques honnêtes, est une nécessité impérative. Le long divorce entre la religion et la politique doit cesser ; c'est possible maintenant grâce au niveau élevé de l'intelligence humaine de masse, et au fait que la science a tellement rapproché les hommes que ce qui survient en quelque lointaine région de la surface du globe est objet d'intérêt général en quelques minutes. Le temps et l'espace sont maintenant abolis.

Le futur travail de Reconstruction

J'ai parlé de la prochaine pleine lune de juin comme étant "l'Occasion Unique du Christ". (Le Retour du Christ, Chapitre II). Ce que comporte exactement cette déclaration, je ne suis pas autorisé à le dire, mais je peux jeter quelque lumière sur l'une de ses phases. Il existe depuis longtemps une légende (et qui dira que ce n'est pas un fait ?) selon laquelle à chaque pleine lune de juin, le Christ répète, prêche à nouveau, devant le monde assemblé (le cœur et le mental des hommes) le dernier sermon du Bouddha, reliant ainsi l'illumination complète de l'ère préchrétienne et la sagesse du Bouddha, au cycle de distribution de l'énergie d'amour, dont Il est responsable.

Cette année, le message du passé et du présent sera accru, rehaussé et complété par l'énonciation d'une note, d'une parole ou d'un thème nouveaux, qui distingueront le Nouvel Âge et caractériseront la civilisation et la culture à venir. Ce message portera le passé à son point culminant et posera les semences de l'avenir. La signification de cette déclaration gît sur le fait que télépathiquement, et avec toute la force de la Hiérarchie derrière lui, ainsi que la puissance des Êtres chargés d'exprimer la Volonté de Dieu (devant plus tard, être exécutée par la Hiérarchie, sous la direction du Christ), l'Instructeur Mondial, ainsi qu'il lui appartient de [481] le faire, fera certaines déclarations et formulera certaines paroles qui créeront le noyau de forme-pensée, et présenteront le schéma autour desquels l'Âge nouveau se développera. En vue de cette époque, la pensée et les projets des aspirants éclairés ont fait – consciemment, mais surtout inconsciemment – une longue préparation. Par leurs efforts, ils ont fourni la masse de substance-pensée que la déclaration prochaine affectera. Le Christ lui donnera une forme appropriée à l'activité créatrice du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde qui travaille dans toutes les nations, dans tous les groupes, religieux, sociaux, économiques et politiques.

La déclaration du Christ sera contenue dans certaines Stances, dont celles qui ont déjà été diffusées ne sont qu'une petite partie. Lui seul peut employer ces Mots de Pouvoir de la manière appropriée, avec la compréhension juste et l'accent juste. On ne peut donner à l'humanité qu'une paraphrase inadéquate de certaines phrases de cette déclaration, et cette paraphrase ne pourra être utilisée qu'après la fin de la guerre, mais pas avant. Cela veut dire qu'elle ne peut être employée avant que l'Allemagne et le Japon ne soient sous la direction complète des Nations alliées par l'intermédiaire desquelles la Hiérarchie a travaillé. Ceci n'implique pas que l'on soit parvenu à la paix complète, mais signifie la fin de tout combat agressif et de toute résistance organisée, conduisant à une période de tranquillité relative.

Debout, dans sa propre demeure, à un point central de l'Asie, loin des foules et de l'impact de l'humanité, le Christ bénira le monde, au moment exact de la pleine lune de juin. Il répétera alors les dernières paroles du Bouddha, son dernier sermon, ainsi que les Béatitudes que lui-même a énoncées lorsqu'Il était sur terre, et qui ont été traduites de façon si inadéquates et trompeuse – traduction basée sur le souvenir de ce qu'Il a dit, mais non sous la dictée directe. À ces deux messages, le Christ en ajoutera un nouveau, chargé de puissance pour l'avenir. Cette partie de ce qu'Il a dit, à laquelle les hommes ne peuvent pas participer, sera utilisée pendant les années à venir, à la place des deux Stances de la Grande Invocation qui ont été employées depuis neuf ans. [482]

Derrière le Christ, se concentrant avec intensité aujourd'hui, et se préparant à un grand acte de coopération spirituelle, au moment de la pleine lune de juin, se trouve la Hiérarchie. Elle invoquera un groupe de Forces Spirituelles que (faute d'un meilleur nom) nous appelons Les Forces de Reconstruction.