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SECTION QUATRE INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES - Partie 9

À mesure que vous avancerez, au cours des douze prochains mois, vous devrez parvenir à une compréhension claire de l'injonction que je vous ai faite précédemment, soit "chercher le sommet de la solitude, qui est le seul endroit où la vérité puisse être connue". Cette injonction a pour but d'accroître votre faculté de vous retirer dans le point focal du mental illuminé, où personne ne peut vous accompagner, et d'y attendre l'arrivée de la vérité – vérité particulière que votre personnalité réclame à votre âme, et dont vous sentez – à un moment donné – qu'il est essentiel de la saisir, afin de faire avancer correctement votre service et votre progrès. Cette demande, basée sur un besoin ressenti, variera d'année en année, mais il y aura toujours quelque vérité, quelque phase de la compréhension et quelque révélation immédiate que vous saurez (au-delà de toute controverse ou discussion) devoir saisir et comprendre, pour avancer selon les désirs de votre âme et de votre Maître.

En ce moment, quelle est la vérité, l'information, la révélation qui vous est immédiatement nécessaire ? Ce n'est pas à moi de vous le dire, bien que je le sache. C'est en formulant ce besoin et cette exigence que vous progresserez. Je vous demande, au reçu de ces instructions, de déterminer dans votre esprit, en réfléchissant calmement, quel est votre besoin spirituel immédiat. Cherchez alors le sommet de la vérité en vous-même et là attendez la révélation. Elle viendra inévitablement si vous y tenez assez et si vous êtes suffisamment patient.

Les deux dernières années ont été des années de préparation pour vous, même si vous ne connaissez pas encore les buts de cette préparation. Elles vous ont beaucoup appris. Mais, je souhaite ici vous rappeler que tout l'enseignement, l'entraînement et l'expérience que vous avez subis, doivent maintenant être rassemblés en un point de synthèse au sein du mental illuminé. Ils deviendront alors une puissante pensée-semence, capable d'apporter beaucoup de perception intuitive et plus tard de révélation. [630]

Voulez-vous donc faire ce qui suit, et observer la méthode indiquée ci- dessous :

1. Résumez dans votre conscience et à la lumière de votre âme la nature et le dessein des expériences et des changements auxquels vous avez été soumis. Essayez de voir le grand mouvement de l'intention et ne vous préoccupez pas du détail. Formulez à vous-même vos conclusions en phrases claires et concises, de sorte que les leçons du passé vous soient révélées.

2. Déterminez en vous-même quelle est la prochaine vérité nécessaire, le genre de révélation ou de besoin qui vous permettront d'avancer avec une puissance accrue, une vision plus claire, une pénétration plus vraie. Ce ne sera pas aussi simple qu'il le paraît, car cette prochaine vérité doit relier le passé à l'avenir de service, selon votre optique de ce service.

3. Puis, en maintenant ces deux lignes de pensée, calmement et clairement dans votre mental, cherchez ce "sommet de la solitude" que l'on trouve si l'on cherche dûment. Là, on peut compter sur la vérité et la révélation désirées, et les attendre. Puis, attendez.

4. Quand votre intuition commence à entrer en jeu et que votre attente patiente, votre calme réflexion, votre attitude mentale ferme et équilibrée apportent la récompense d'une perception clarifiée, essayez alors d'appliquer la vérité reconnue et le germe de la révélation aux affaires pratiques de la vie. Vous constaterez alors un constant enrichissement de toute votre vie.

Ce sera un exercice très fructueux ; si vous pouviez le comprendre, il s'agit là d'une forme nettement avancée de méditation. Vous découvrirez que ce projet de méditation est une expérience des plus intéressantes.

Autre chose, mon frère. Cette période de guerre ne va pas durer indéfiniment. Sa fin est déjà en vue et vous devez y être préparé. Ceci n'est pas simplement de la sagesse pratique de ce monde, mais aussi de la prévision spirituelle. Votre travail dans mon ashram doit nécessairement devenir plus nettement un aspect de mon travail dans le [631] monde extérieur, qu'il ne l'est actuellement par nécessité ; je souhaite que vous réfléchissiez à ce que vous pouvez faire. Les disciples de tous les ashrams (le mien n'est pas une exception) sont engagés dans le travail de leur ashram, vous le savez depuis toujours. Même s'il est vrai que tout travail est spirituel, si son motif et son intention sont justes, les disciples, cependant s'engagent véritablement à certaines formes hiérarchiques de service qui doivent avoir la priorité sur toutes les activités de la vie, même si – en même temps – le disciple remplit ses autres devoirs dans le monde extérieur, basés sur ses justes obligations et responsabilités et sur sa condition de citoyen. Gardez bien cela à la pensée, et rappelez-vous que j'ai besoin de l'aide de tout le groupe faisant partie de mon ashram. J'ai aussi besoin de la compréhension et de la coopération de chacun, face à tous les problèmes à résoudre. Il m'est permis de lancer un appel général, et d'affirmer certains principes particuliers et certaines lignes d'activité devant gouverner le travail de mes disciples. Il ne m'est pas permis de dire où et quand ce service doit être accompli.

Le travail de groupe et les quatre stades de réflexion que j'ai tracés pour vous, suffiront à vos entreprises spirituelles pour l'instant. Ces derniers et le travail que vous faites dans le domaine actuel de votre profession, offrent des possibilités adéquates de vie et de progrès. Mon amour et ma bénédiction sont vôtres ; vous pouvez y compter.

Novembre 1944.

Il y a actuellement une question majeure dans votre conscience. Votre âme vous a appris à vous poser des questions ; vous avez fait vôtre l'injonction selon laquelle le Maître parvient à son but par un processus consistant à se poser des questions et à trouver la réponse, seul et sans aide extérieure. Chez vous, c'est une croyance ferme ; c'est compris et c'est bien. La question de votre mental, qui n'a pas encore sa réponse, est suscitée par l'affirmation – dans mes dernières instructions – selon laquelle le travail de l'ashram est toujours la première obligation du disciple.

Ce travail varie nécessairement selon le rang du disciple et selon sa place dans l'ashram. Je vous ai donné (dans diverses instructions de groupe) les stades de l'état de disciple. C'étaient des stades dans la [632] conscience du disciple et ils concernaient sa relation avec le Maître. Ils entraient dans le détail de son progrès, partant d'un rare contact et allant jusqu'à une position proche du Maître. Il est intéressant maintenant d'ajouter, à ces stades individuels, ceux qui concernent la position du disciple au sein de l'ashram ; ceci sous l'angle de son devoir et de son service ashramiques. C'est une question différente ; bien qu'ils soient liés aux échanges entre lui et son Maître, ces stades concernent l'action et les résultats de l'expansion de sa conscience au sein de la conscience hiérarchique.

Ils sont liés à sa perception de la vérité, sa réponse à la radiation du maître suscitant en lui certains développements, stimulant certaines qualités et caractéristiques nouvelles et illuminant son mental.

Ces stades dans le service et dans la reconnaissance du devoir et des obligations, sont davantage en rapport avec la position qu'avec le développement de l'âme et la maîtrise qu'elle exerce, bien que ce développement soit l'un des facteurs déterminants de sa position dans l'ashram. Permettez-moi de les énumérer, en vous laissant le soin de vous situer dans la catégorie de serviteurs à laquelle vous appartenez, et vous laissant aussi manifester dans le monde, la nature de votre position ashramique. Je vais vous donner les noms et symboles ésotériques de cette différenciation :

1. Le stade de "l'impulsion qui s'éveille". Le symbole de ce stade est l'œil à demi ouvert. Le néophyte, qui vient d'être admis dans l'ashram, devient (comme le dit le Livre d'Instructions aux Néophytes) victime d'une vue double. Avec l'œil droit, il voit un chemin ombragé conduisant à l'ashram central ; de point en point, de la lumière à l'ombre et de l'ombre à la lumière, les piliers jalonnent le chemin ; il voit un étroit corridor et, au bout, une pièce ; dans cette pièce la silhouette du Maître paraît et disparaît. Avec l'œil gauche, il voit un monde de brume et de brouillard, de ténèbres et de formes indistinctes – pays de malheur, d'affreuse détresse, avec un va-et-vient de lumière et d'ombre. De ce monde enténébré, s'élève un cri : "Nous avons besoin de votre aide. Nous ne pouvons pas voir. Venez à nous avec la lumière." Ces phrases comportent la première réaction du nouveau disciple à la vie double à laquelle son admission dans l'ashram l'a engagé [633] vie d'instruction ashramique et d'approche régulière du Maître, s'ajoutant à une vie de service extérieur qui doit répondre aux besoins et non exécuter un devoir imposé. Il ne voit clairement dans aucune direction. Rappelez-vous toujours que cette approche et ce service doivent être instaurés par soi-même. La seule aide qu'obtient le disciple à ce stade vient de l'effet stimulant de l'aura de l'ashram.

2. Le stade de la "marche en avant". Par là, je ne veux pas parler du progrès dans la compréhension. Celui-ci est inévitable dans le temps et dépend des circonstances dans l'espace, quand le disciple est inébranlable dans sa détermination. Je veux parler du processus de sa marche en avant (au sens technique) le long du corridor aux piliers, et simultanément de son apparition dans le monde extérieur, en tant que travailleur ashramique. Vous avez une expression qui est habituellement employée dans un sens péjoratif – celle d'arriviste ; elle désigne une personne qui n'est pas satisfaite de sa position sociale, de ses contacts sociaux, de ses relations sociales, et qui emploie n'importe quelle méthode pour pénétrer dans les milieux sociaux apparemment inaccessibles. Dire que tous les buts méprisables (leur motif n'étant pas correct) sont la correspondance inférieure ou l'expression symbolique (même déformée) de buts et d'aspirations plus élevés est une banalité. Cette pensée devrait rendre vos idées plus claires. À ce stade, un disciple est un homme dont les capacités et le caractère lui ont permis d'entrer dans l'ashram, avec le consentement de ses membres. Cependant, il erre, hésitant, à la périphérie des activités de l'ashram ; il sait que, dans le cercle infranchissable de l'ashram, se trouvent l'action, les relations, les contacts qui peuvent être un jour les siens. Néanmoins, il sait aussi qu'il lui faut comprendre la signification de l'affirmation paradoxale qui a répondu à l'expression de son aspiration : "Sortez par la porte et quittez l'ashram, tel qu'il est et tel que vous êtes ; cherchez une autre entrée ; trouvez ce que vous cherchez en le laissant derrière vous, allez de l'avant en apprenant l'art d'aller en arrière." Dans la lumière éclatante de l'ashram, le disciple comprend qu'il n'a pas encore gagné le droit de suivre le corridor jusqu'au sanctuaire du Maître, mais qu'il lui faut aller dans le monde des hommes, des ténèbres et de la [634] douleur ; ensuite, il pourra revenir à l'ashram puiser de la force pour continuer son travail extérieur. Ce qui se trouve à l'extérieur de la porte de l'ashram, symboliquement, devient plus important pour lui que de réussir à passer le long du corridor. Ce qui lui est arrivé, c'est que, ses deux yeux "fonctionnant dans la lumière double", son sens des valeurs a été mis au point et la satisfaction de son propre progrès est devenue, pour lui, moins importante que ce qu'il peut faire pour soulager la douleur et la détresse qui sont à l'extérieur de la porte.

3. Le stade où "chaque pilier est dépassé et laissé dans son ombre". C'est un simple truisme de faire remarquer qu'à mesure que le service se poursuit, et que son efficacité augmente, le disciple s'aperçoit, lorsqu'il franchit la porte de l'ashram, qu'il ne se tient plus contre le côté intérieur de la porte, mais qu'il a déjà pénétré le long du corridor, sur une certaine distance. Il a dépassé certains piliers. L'un des Maîtres – utilisant ce mot dans son sens correct – a appelé ces piliers symboliques, "les piliers de la propriété", voulant dire que chaque pilier dépassé indique que certains aspects d'une conduite appropriée ont été atteints. Quand ces aspects sont développés, le disciple peut aller et venir à volonté dans le corridor, ce qui symbolise pour lui, la phase encore non développée de conduite ashramique. Ces piliers incarnent la dernière phase de l'illusion – ces illusions qui troublent le disciple, mais n'ont aucun effet sur celui qui se trouve hors de l'ashram. Vous devez les découvrir vous-même. Il y a encore cinq piliers pour lesquels vous devez acquérir la faculté de dépasser, avant d'avoir le droit de cité dans l'ashram. Vous avez déjà appris à en passer sept ; pour vous, ils sont maintenant inexistants.

4. Le stade de "l'alcôve où l'on se retire". Il me faut traduire ces aspects de la conscience en formes matérielles symboliques, afin de porter à votre attention, par des images, les phases de l'approche par lesquelles vous-même et tous les disciples devez passer. Les piliers (toujours symboliquement) ne se dressent plus de chaque côté de la voie d'approche. Bien qu'existant pour d'autres, ils ne constituent plus pour vous un souci. La voie s'étend libre devant vous. L'espoir d'un libre accès dans la pièce où travaille le Maître est une [635] possibilité actuelle. Mais au sein de l'ashram, protégeant la retraite du Maître, se trouve l'antichambre du lieu où Il travaille ; son disciple le plus ancien préside dans cette antichambre. Ce disciple veille à ce que le Maître ne soit pas indûment dérangé : il est responsable du soin de son corps physique lorsqu'Il entre en "samadhi" ; il a le droit de l'interrompre en cas d'urgence ; il lui est fait confiance pour entrer et sortir de Son bureau, quand il estime que c'est désirable. Cet arrangement exige du disciple en progrès qu'il reconnaisse le disciple ancien. C'est ce processus de reconnaissance qui constitue l'épreuve finale, avant que soit donnée l'autorisation de franchir la porte intérieure.

5. Le stade appelé "le droit d'entrée". Quand ce stade est atteint, le disciple peut aller et venir selon ce que lui dictent sa conscience et les nécessités de son service dans le monde extérieur. Il a acquis une sensibilité telle qu'il sait quand il peut ou non faire intrusion auprès du Maître. Lorsqu'il en est à ce point, il s'aperçoit que, en lui, tout désir a disparu, désir d'entrer en contact avec le Maître pour sa propre satisfaction ou pour se faire aider. Une seule chose lui fait parcourir le corridor sur les ailes de la lumière, et fortifie sa main pour ouvrir grande la porte, c'est le besoin du monde.

Mon frère, vous découvrirez derrière ces symboles la leçon que j'essaie de vous transmettre. Je vous ai enjoint, dans mes dernières instructions, de comprendre la nécessité de parvenir au sommet de solitude, car sur ce sommet se trouve ce dont vous avez besoin. Ce que c'est, vous devez le trouver vous- même. Avez-vous appris quelque chose concernant ce lieu solitaire ? Si oui, votre prochain développement peut comporter (je n'ai pas dit qu'il "comporterait") les moments de solitude passés par vous, de pilier en pilier, en avançant le long du corridor, aiguillonné par les besoins de ceux que vous vous efforcez de servir. Puis, viendra le moment où le disciple ancien symbolisera pour vous la fin de la solitude, et vous accueillera comme un frère. Ce qui passera plus tard, entre vous et le Maître, est votre secret, partagé avec lui.

Un point sur lequel je souhaite insister auprès de vous, actuellement, est la nécessité pour vous de reconnaître plus nettement [636] que le chemin conduisant au sanctuaire intérieur est le chemin du service extérieur. Ce service ne doit pas avoir pour motif les exigences du moment, ou des considérations financières, ou les ordres de la personnalité. Il peut englober ou non le lieu de votre travail extérieur ; il se peut qu'il nécessite un changement de votre cadre et de vos conditions de vie, mais le disciple – s'il est fidèle à son âme et à l'ashram – sert ses semblables en tant qu'ésotériste aussi bien que comme individu qui vise au bien de l'humanité et comme psychologue. C'est un point que vous devez saisir. Il vous faut alors faire cadrer les tâches assumées et entreprises dans le tableau symbolique que je vous ai donné. Je compte sur votre compréhension, car je n'énonce pas des paroles vaines ; je compte aussi que vous examinerez la déclaration qui suit, et y réfléchirez calmement.

Il y a un travail précis, prévu par moi, qui doit être mis en œuvre par les membres de mon ashram ; c'est un travail que vous pouvez entreprendre. Il est en rapport avec la tâche majeure de bonne volonté, qui est si chère à mon cœur ; il nécessitera un sacrifice de votre part et peut-être l'abandon d'objectifs moins importants. Si vous le reconnaissez, cela voudra dire que "les piliers gardant l'approche du sanctuaire" de votre Maître peuvent être dépassés ; vous aurez atteint le point où vous pourrez entrer dans la "pièce de retraite". De nouveau, je vous parle en symboles. Vous avez presque soixante ans, mon frère. La soixante-troisième année de votre vie, comme celle de tous les disciples, sera une année de crise et de très grande opportunité ; vous devriez tourner vos regards vers ce point et vous y préparer. Dans l'intervalle, vous devriez dépasser les piliers, de point en point, en maintenant toujours fermement votre conscience dans l'ashram, et l'activité de votre personnalité consacrée à la tâche imposée par votre âme.

Une décision fondamentale va bientôt se présenter à vous ; de cette décision, dépendra votre droit d'entrée, au sens technique. Je ne peux même pas vous indiquer la nature de la prochaine crise, ni vous donner une indication quant à ce que devrait être votre décision. Néanmoins, j'ai confiance en vous, car vous avez beaucoup appris au cours des cinq dernières années ; vous êtes allé de point fort en point fort, et vous êtes passé de pilier en pilier, même si vous ne vous en rendiez pas compte. Vous découvrirez la qualité de votre force quand la nécessité d'une [637] décision se présentera à vous. Je vous attends dans la pièce intérieure.

Août 1946.

Mon frère je n'ai rien à vous dire aujourd'hui de très important. Mes dernières instructions pour vous étaient longues et très importantes ; vous n'en avez pas encore absorbé la pleine signification. Dans ces instructions-là ; il y avait deux phrases sur lesquelles je souhaite de nouveau mettre l'accent dans votre conscience. Ce sont :

1. Le chemin du sanctuaire intérieur est le chemin du service extérieur.

2. La soixante-troisième année de votre vie – comme celle de tous les disciples – sera une année de crise et de très grande opportunité.

Ces deux affirmations sont en relation étroite. Les crises, mon frère, peuvent être objectives ou subjectives ; elles peuvent se produire sur le plan physique, et n'ont pas une aussi grande signification sous l'angle spirituel, même si elles causent beaucoup de souffrances à la personnalité ; elles peuvent surgir, dans la conscience, sur le plan émotionnel ou mental ; elles présentent alors des possibilités d'action, mais surtout d'action se rapportant à la personnalité ; elles peuvent résulter de l'intention de l'âme, enregistrée par la personnalité et le cerveau. Elles sont alors de très grande importance, mais très souvent elles ne sont pas reconnues à moins que le disciple ne soit très vigilant et constamment conscient du flux cyclique d'énergie spirituelle.

C'est une crise de ce genre qui se présente à vous. Votre sensibilité spirituelle s'est-elle accrue au cours des dernières années, au point que vous soyez sûr de pouvoir reconnaître dans cette crise l'occasion offerte, lorsqu'elle se présentera ? Voilà les points que je souhaite vous voir examiner, car de ces reconnaissances et de vos décisions dépendra votre utilité pour le reste de votre vie, c'est-à-dire, sous l'angle de l'ashram.

Il existe une difficulté particulière, liée au fait qu'il reste relativement [638] peu d'années devant la majorité des membres du groupe. Voici quatre difficultés parmi celles qui entravent l'intelligente et heureuse réalisation de la future transition :

1. La tendance à "se tasser", à estimer que l'on a fait le mieux possible, et que c'est tout ce que l'on peut vous demander. Ceci fait des quelques années qui restent une simple expression de l'habitude et du caractère établi, et empêche d'entreprendre toute nouvelle aventure spirituelle.

2. La reconnaissance que l'on a atteint son niveau le plus élevé pour cette vie, et qu'il n'y a plus rien à attendre. Ce peut être vrai sous l'angle de la personnalité, mais l'âme demeure éternellement jeune et insatisfaite ; elle ne connaît pas de point statique.

3. La préoccupation, grandissant avec les années, concernant le processus de vieillissement, ses servitudes, ses symptômes physiques, sa laideur, et ses nécessaires (?) abandons. C'est la manière habituelle dont la majorité des gens abordent leurs dernières années. Veillez à ce que ce ne soit pas la vôtre au cours de la prochaine décennie.

4. La reconnaissance que l'âme, riche des expériences accumulées d'une vie, est maintenant libre de servir. Aucun nouveau problème n'est pris en mains, aucune nouvelle discipline n'est appliquée ; le disciple utilise tout ce qu'il possède au service de l'ashram, et cela pour le reste de sa vie.

Je cherche à vous faire réfléchir à tous ces points, car ils représentent les choix qui vous attendent, et c'est votre droit de savoir ce qu'ils sont. Je n'ajoute aucun commentaire ; j'insiste sur le fait qu'il y a un choix précis et conscient à faire, et je vous laisse libre de réfléchir à fond à cette question.

Dans le passé, vous avez fait beaucoup pour aider au travail prévu par moi. Aujourd'hui, vous êtes parmi ceux que la découverte de leur entreprise spirituelle intéresse. Découvrez-la, mon frère, et entreprenez quelque chose qui comptera pour la réalisation (je n'utilise pas le [639] mot manifestation) du royaume de Dieu sur terre. Intéressez-vous vivement, de nouveau, aux plans hiérarchiques, et insérez-vous dans le programme, réglé dans le temps, de mes desseins ashramiques. Mettez au point votre sens des valeurs qui s'est considérablement modifié dernièrement (je ne dis pas si c'est bien ou non, car cela est votre affaire), et faites que votre vie compte à l'heure des besoins de l'humanité.

J'ai les suggestions suivantes à faire en ce qui concerne votre travail de méditation :

1. Orientez-vous dynamiquement vers l'ashram et vers moi, votre Maître, et réfléchissez pendant un certain temps à votre relation avec moi et à ses diverses implications.

2. Orientez-vous vers les entreprises spirituelles (car il y en a plusieurs) émanant de l'ashram, sous ma direction ; réfléchissez à votre responsabilité envers elles.

3. Orientez-vous vers le travail quotidien que vous avez choisi, et examinez ce qu'il offre comme possibilités, pouvant s'insérer dans la vision spirituelle que tous les disciples portent en eux.

4. Orientez-vous vers votre âme, et examinez quels sont les devoirs, les responsabilités et les relations de cette âme dans les trois mondes de l'expérience.

5. Puis énoncez le OM trois fois afin de clarifier le mental ; calmez toute réaction émotionnelle et essayez de rendre votre cerveau réceptif à l'impression spirituelle supérieure.

6. Puis, en tant qu'âme, en vos propres termes, parlez-moi et discutez avec moi de votre vie et de votre intention spirituelle. Je ne vous répondrai pas ; rappelez-vous que ce qui aura le pouvoir de pénétrer dans l'ashram sera enregistré.

7. Dites la Nouvelle Invocation, et prononcez le OM après chaque stance.

8. Terminez votre méditation en disant – en tant que personnalité, et avec force :

"Puissé-je faire tout mon devoir alors que je chemine vers Tes pieds sacrés." [640]

Vous me connaissez depuis de très nombreuses armées, mon frère. Je demeure le même ; donc à tout moments, vous pouvez compter avec certitude sur mon amour, ma force et ma compréhension.

à E.E.S.

Mon frère de longue date et compagnon de travail,

Août 1940.

Cette année et en fait les trois dernières années ont vu surgir beaucoup de problèmes dans votre vie ; ils ont été compliqués du fait que le véhicule physique ne fonctionne pas comme il le devrait. Vous devez apprendre à vivre avec cet état de santé, à le traiter avec la sagesse voulue et, en même temps, à n'en tenir aucun compte dans le service de l'humanité et de nous-mêmes. L'une de ces attitudes suppose des soins physiques corrects ; l'autre donne la note de la réaction mentale. Je pense que vous le savez et que vous travaillez avec succès à obtenir ce mode de vie. Je le mentionne, car l'une des choses auxquelles tout disciple doit parvenir avant l'initiation, est une juste attitude mentale envers cet aspect du corps physique qui n'est pas considéré comme un principe mais seulement comme l'automate des forces affluentes et de l'homme intérieur. L'énergie gouvernant le corps physique émane de l'aspect ou des aspects intégrés, où se situe le point focal de la conscience. La santé parfaite viendra donc quand la conscience sera focalisée dans l'âme, en permanence. Cela n'est possible pour aucun de vous, actuellement, à cause du point d'évolution et à cause de la relation de masse et du karma de masse qui s'ajoute au karma individuel.

Vous traitez la situation de manière adéquate, mon frère, et vous n'avez pas besoin que je vous dise où l'expression de la vie de l'âme pourrait être imposée, car vous connaissez vos limitations et vos faiblesses. Votre corps physique de premier rayon vous rend service de beaucoup de manières. Veillez à ce que la tendance du premier rayon à éviter les contacts et à prendre une attitude distante ne vous domine pas exagérément sur le plan physique. Vous saurez à quelle tendance je [641] fais allusion. Tout le but de votre vie est actuellement de donner une force aimante aux autres, en puisant vous-même à la source de tout amour. Il y a ceux que vous pouvez aider. Vous le ferez, actuellement, en leur donnant de plus en plus de compréhension aimante.

En ce qui concerne certains problèmes d'activité que vous connaissez, je vous encourage à persévérer avec beaucoup de précautions et de prudence. Les stades de début du travail que vous souhaitez faire comportent un certain danger, comme vous le savez. Ces difficultés, si elles sont surmontées avec succès, conduiront à une grande diminution des autres risques, dans le travail que vous prévoyez. A.A.B. vous parlera de cette question si vous le désirez et vous transmettra mes suggestions quand vous en aurez besoin. Je lui en ai parlé et les lui ai fait connaître, d'où la brièveté de la présente communication. Vous comprendrez.

J'ai néanmoins une méditation que je voudrais vous demander de faire dynamiquement. Par là je veux dire que vous deveniez simplement un point de concentration quand vous la ferez, tous les problèmes et toutes les conditions personnelles étant temporairement chassés de votre conscience. Pour produire cette concentration, je vais vous donner un exercice de respiration avec la méditation.

1. Détendez-vous et levez les yeux vers le haut. Le système hindou qui consiste à diriger le globe oculaire vers le haut aide véritablement en l'occurrence, et le moment où le battement des paupières cesse ou est oublié indique le point d'équilibre physique relatif.

2. Respirez sept fois longuement, lentement et sans tension ; ce faisant, imaginez-vous montant de plus en plus haut à chaque respiration. Pour plus de facilité, imaginez-vous montant sept marches raides.

3. Alors, à votre point le plus élevé, prononcez le OM en retenant sa force dans la tête par un acte de la volonté, mais sans tension. Retenir l'énergie n'est pas une affaire physique, mais un processus mental. Ceci est un point important.

4. Puis, maintenant la conscience aussi élevée que possible dans la tête, voyez pendant combien de temps vous pouvez réussir à [642] écouter sans devenir négatif ou perdre la notion de qui vous êtes et de ce que vous faites. N'abandonnez jamais pendant ce travail le sens de l'identité personnelle. Jusqu'à ce que je vous y autorise, ne maintenez pas cette attitude d'écoute plus de trois minutes.

5. Puis, "expirez" le OM par le centre ajna, le centre entre les sourcils, et dites :

Je choisis la voie de l'interprète, et donc je demande la lumière.

Je choisis la voie consistant à guider avec amour, donc je demande le pouvoir d'élever.

Je choisis la voie de l'inspiration, donc je demande la vie coulant à flots.

Je choisis la voie de l'intégration, donc je demande le sceau du silence.

6. Prononcez alors le OM sept fois et passez à la méditation de groupe.

Ces expressions ont chacune trois sens ésotériques. Prenez une des phrases ci-dessus, pendant un mois, puis répétez le processus de réflexion, ce qui couvrira une année de travail. Voyez si vous pouvez parvenir aux significations plus profondes que celles qui apparaissent en surface.

Note : Ces dernières instructions adressées à ce disciple suivent immédiatement celles qui se terminent à la page anglaise 649 du Vol. I; le renvoi en bas de page est toujours valable.

à D.P.R.

Janvier 1940.

La vie a été si difficile pour vous, mon frère, que j'hésite (car je comprends beaucoup de ce que vous endurez) à vous imposer un fardeau supplémentaire de discipline personnelle, ou davantage de vie introspective. Vous êtes resté debout au milieu de votre monde et vous l'avez vu sombrer, s'effondrer autour de vous ; vous avez été un puissant appui pour ceux qui sont liés à vous très étroitement ; vous ne les [643] avez pas abandonnés ; vous avez conservé vos valeurs pures alors que vous voyiez les valeurs matérielles disparaître en fumée. Que vous ayez encore quelques mirages personnels et que vous soyez encore trompé par vos réactions de haute qualité aux circonstances et aux gens, est évidemment vrai, mais je me demande si vous gagneriez quoi que ce soit à en faire actuellement le centre de votre attention.

Donc, demeurez ferme, et ne soyez pas indûment angoissé. Évitez, du moins, un mirage, celui qui consiste à croire que c'est votre devoir d'endosser toutes les responsabilités et de prendre toutes les décisions finales. Laissez aux gens, mon frère, l'occasion que vous-même êtes si heureux d'accueillir, l'occasion d'apprendre les leçons nécessaires. Ne cherchez pas trop à élever et à protéger, car le complexe protecteur de la mère est en soi un mirage.

Mon amour et ma force sont à votre service.

Mon frère,

Août 1940.

L'une des caractéristiques marquantes du disciple engagé est qu'il apprend à rester ferme et inébranlable, quoiqu'il puisse lui arriver, ou survenir autour de lui. Il arrive beaucoup de choses aux disciples, actuellement, car ils supportent le choc du cataclysme mondial. Vous trouvez peut-être cette affirmation étonnante, mais je vous demande de vous rappeler qu'ils affrontent les conditions présentes simultanément sur les trois plans, et que, dans le même temps, ils s'efforcent de vivre comme des âmes. L'exactitude de mon affirmation apparaît donc si vous voulez bien réfléchir quelques minutes à ses implications. Il y a partout une souffrance effroyable. Physiquement et émotionnellement, à travers le monde, les gens subissent un maximum de douleur. Cependant, le disciple accepté souffre aussi mentalement, ce à quoi il faut ajouter sa capacité à s'identifier au tout ; son imagination entraînée présente aussi des difficultés spéciales, car elle peut évoquer des possibilités que les autres n'envisagent peut-être pas ; il est à présumer que sa vision ou compréhension du plan est plus vaste. Le disciple s'efforce [644] aussi d'appliquer sa connaissance du plan à la situation environnante immédiate, il essaie avec acharnement de comprendre tout en interprétant les choses aux autres personnes, quoi qu'il puisse subir dans sa vie personnelle.

Dans beaucoup de cas, tel que le vôtre, les conditions environnantes et les associés choisis tendent à compliquer la question ; vous affrontez donc, aujourd'hui, la crise majeure de votre vie et j'ajoute que vous l'affrontez de façon satisfaisante.

Il y a beaucoup de sortes de crises dans la vie des aspirants, mais pour les disciples consacrés il y a toujours deux crises majeures dans leur vie : La première est la crise d'occasion offerte et sa sage reconnaissance. À un certain moment, chaque disciple se trouve en face d'un choix déterminant, qui conduit finalement à la nature particulière du service de toute sa vie. Cela survient habituellement entre vingt-cinq et quarante ans, ordinairement aux environs de trente-cinq ans. Je ne parle pas ici du choix que tout homme sain de corps et d'esprit doit faire lorsqu'il détermine le travail de sa vie, son lieu de résidence et ses associés dans la vie. Je parle d'un choix libre lorsque les choix moindres ont été faits. Vous avez fait ce genre de choix dans vos premières années. Ce choix d'opportunités se rapporte toujours au service de la vie. Ceci est vrai en dépit du karma et des circonstances environnantes. Ce n'est pas un choix de la personnalité, basé sur la commodité ou des motifs matériels, sur la nécessité ou tout autre chose. C'est un choix basé sur la relation de l'âme avec la personnalité et qui s'offre aux seuls disciples.

La deuxième crise est la crise d'expression. Elle survient habituellement au cours des dernières années de la vie du disciple. Elle concerne la tendance stabilisée de sa vie, et met à l'épreuve tout ce qu'il croit, tout ce qu'il a soutenu, et tout ce pour quoi il s'est battu dans l'expérience de la vie. C'est une épreuve dure et amère, allant jusqu'aux racines de sa vie ; pour ceux qui préparent l'initiation, elle est particulièrement aiguë. Les conditions de cette épreuve peuvent, en apparence, n'être pas pires que les épreuves et les difficultés qui assaillent les autres personnes, mais, comme je l'ai signalé plus haut, il faut les affronter sur tous les plans en même temps. L'énergie de l'âme y est toujours impliquée, ce qui intensifie la réaction de chaque corps de l'homme inférieur, ainsi que celle de la personnalité dans son ensemble, l'homme intégré. Le stade de réceptivité atteint par chaque disciple vis-à-vis [645] de son entourage, de ses associés et de son service, aggrave considérablement ces difficultés. Je vous explique ceci assez en détail, car je désire vivement que vous compreniez la nature de votre problème, de sorte que vous puissiez le prendre en main avec plus d'équilibre, de compréhension et de succès. La crise d'opportunité est derrière vous ; vous l'avez affrontée de manière satisfaisante. Aujourd'hui, vous êtes placé en face de votre crise d'expression et vous en sortirez victorieusement ; le véritable succès dépend de ce qui est accompli sur les plans intérieurs et des vraies valeurs que l'on trouve à n'importe quelle situation ; parmi ces valeurs, celles qui sont basées sur le plan physique sont de loin les moins importantes.

Si vous voulez bien, tous, étudier les instructions que je donne individuellement aux membres du groupe et au groupe lui-même, vous vous apercevrez que je vous donne des instructions précises sur la Voie de l'Initiation. Votre réponse et votre recherche, néanmoins, se situent davantage dans le champ de la reconnaissance ésotérique que dans le champ de la réception de faits nouveaux. Tant de choses ont été communiquées concernant l'initiation, au cours des dernières années ; pour une large part, cela a été fait exotériquement, et reçu exotériquement ; la vraie signification de l'enseignement a été voilée. Ma tâche n'est pas tellement de vous communiquer des faits, vérités, points de vue et intérêts nouveaux, que d'éveiller à la réalité ce que votre mental a déjà reçu à titre de théorie et d'hypothèse.

Vous vous trouvez aujourd'hui, mon frère, à un point majeur de crise, et vous êtes seul. Votre entourage immédiat ne peut pas vous rendre vraiment service, car il n'est pas encore sur le Sentier du Disciple. Ces personnes sont dans les stades de début du sentier de probation et, de plus, n'en ont pas conscience. Vous n'avez donc que trois sources de force :

1. Avant tout, le contact avec votre âme par la méditation, la réflexion et la joie.

2. Votre contact avec moi, votre Maître, car par moi un peu de la force du monde des âmes et de la hiérarchie peut vous atteindre.

3. Vos frères de groupe dans ce nouveau groupe semence.

Je souhaite vous signaler que dans ces trois contacts, apparaissent [646] les trois aspects de l'expression divine – sous l'angle de la stimulation et du pouvoir de vitaliser – et qu'ainsi les trois types de pouvoirs sont rendus disponibles. Pour commencer par le contact le plus bas, vos frères de groupe, vous avez l'activité intelligente et la stimulation qui s'ensuit sur le plan physique de votre contact avec eux; grâce au contact avec votre âme, l'aspect amour de la divinité peut se manifester en vous ; et grâce au contact hiérarchique, la volonté de Dieu peut pénétrer en vous. Ainsi les trois aspects de la nature divine peuvent se déverser en vous et trouver une réponse dans les trois aspects de votre expression inférieure manifestée ; vous pouvez ainsi être mis au service du divin. Réfléchissez à ceci et efforcez-vous d'établir fermement ces contacts sur une base saine et non émotionnelle.

Vous êtes conditionné par un groupe particulièrement intéressant de forces ou énergies vitales, intéressant par sa combinaison particulière. La grâce qui a sauvé la manière de vous exprimer est votre corps astral de second rayon, car la combinaison d'une âme de premier rayon, d'une personnalité de cinquième rayon et d'un corps physique de troisième rayon, aurait pu donner une personne dure et matérialiste. Ces rayons sont ceux qui ont produit ce que l'on appelle le type du mental prussien.

Soit dit en passant, cette combinaison de rayons a produit vos relations karmiques dans cette vie. Heureusement pour vous, votre incarnation passée immédiate en tant que personnalité était entièrement dominée par le second rayon, ce qui vous a valu une nature astrale de second rayon et des caractéristiques mentales de quatrième rayon. D'où l'équilibre dans deux directions, d'où aussi la tendance générale du conditionnement de votre vie.

Ce furent vos lignes de force de premier rayon qui vous placèrent dans la localité particulière où vous résidez et qui vous amenèrent la compagne de votre vie. Ce fut votre acquis de second rayon et ses effets dans votre vie actuelle, qui a hâté votre affiliation à moi-même et vous a fait rencontrer votre groupe particulier de frères du nouveau groupe-semence. Ce renseignement peut vous être utile même s'il ne sert qu'à renforcer votre foi et à vous indiquer le caractère raisonnable de la situation que les conditions de votre vie vous ont obligé à affronter.

La nécessité majeure est donc pour vous de renforcer et de maintenir les trois contacts qui forment les éléments de base de votre vie spirituelle : [647] votre âme, votre relation avec moi et vos rapports avec vos frères de groupe. En agissant ainsi, le sens de l'universalité et d'une conscience en expansion grandira, s'approfondira et vous permettra d'atteindre à ce sens des proportions qui révèle que le petit soi est partie intégrante du grand Soi ou Tout. Dans cette affirmation je ne fais pas seulement allusion à votre relation entre l'âme et la personnalité, mais à votre relation – en tant qu'entité vivante – avec le plus grand tout dont l'humanité et la Hiérarchie sont parties intégrantes. Je suggère donc une ligne de pensée ou de méditation qui approfondira et renforcera ces attitudes. À cette fin, je vais vous suggérer cinq points de recueillement, chaque jour :

1. En vous éveillant le matin avant de vous lever

2. À midi.

3. Au coucher du soleil, quelle qu'en soit l'heure.

4. En vous couchant le soir.

5. Au moment de la méditation de groupe, quel que soit le moment où vous décidez de la faire.

Ainsi, une continuité vivante de relation perçue s'établira dans votre conscience.

1. En vous réveillant, énoncez le OM silencieusement et dites : "Je suis un avec la lumière qui brille par mon âme mes frères et mon Maître."

2. À midi, énoncez à nouveau le OM silencieusement et dites, en réfléchissant lentement et profondément :

"Rien ne me sépare de mon âme, de mes frères, ou de mon Maître. Ma vie est la leur, et leur vie est mienne."

3. Au coucher du soleil, énoncez de nouveau le OM et dites : "Rien ne peut obscurcir l'amour qui circule entre mon âme et moi, le petit soi. Rien ne peut s'interposer entre mes frères et moi. Rien ne peut arrêter le courant de force entre moi et mon âme, entre mes frères et mon âme, entre le Maître de ma vie et moi, son disciple consacré." [648]

4. En vous couchant, avant de vous endormir, énoncez encore le OM et dites :

"De l'obscurité conduisez-nous à la lumière. Je foule le sentier de la vie et de la lumière car je suis une âme. Avec moi, cheminent mes frères et mon Maître. De sorte qu'à l'intérieur, à l'extérieur, et de tous côtés, il y a de la lumière, de l'amour et de la force."

5. Quand vous faites la méditation de groupe, commencez à tirer profit de cette conscience grandissante et, avant de faire le travail, reliez- vous, avec autant de réalisation consciente que possible, à votre âme, à vos frères et à moi-même, et prenez conscience de l'indestructibilité de ce lien.

Ce travail, exécuté comme un véritable exercice, produira chez vous une disponibilité de force et d'équilibre approfondis. Cela ne prendra que quelques secondes à chaque point au moment indiqué, mais ces secondes serviront de points de crise et de force affluente.

Août 1942.

1. Je viens à Toi, Seigneur de ma Vie et, ayant atteint ce point, je travaille tout près de Tes pieds.

2. Entre moi et le monde extérieur apparaît une brume bleue. Ce bleu protège, de sorte que je n'ai pas peur. Je n'ai pas le droit de le traverser.

3. À partir de cette heure et dorénavant sur la Voie, je m'efforce d'Être.

Je ne cherche plus à savoir, car cette vie m'a appris comment savoir et ayant acquis ce savoir, je peux maintenant servir en Étant.

4. Devant moi court le Sentier de Lumière. Je vois le Chemin. Derrière moi s'étend le sentier de montagne, avec ses pierres et ses cailloux. Autour de moi sont les épines. Mes pieds sont fatigués. Mais devant moi, tout droit, s'étend la Voie illuminée et je marche sur cette Voie.

5. La douleur vient de l'attachement à la forme. Il prend deux aspects : l'attachement aux formes de la terre, des hommes et des lieux et l'attachement à la vérité. Tous deux apportent la douleur, et la douleur doit cesser. Demandez à votre âme "comment ?" [649]

6. Le triple fardeau, l'étoile qui brille, le sentier de lumière, la plus grande Étoile, tous sont traversés par les palpitations du cœur d'amour jaillissant de l'ashram de D.K., et t'enveloppant ainsi que tous les autres.

Mon frère bien-aimé,

Septembre 1943.

A.A.B. vient de rappeler à mon attention les six affirmations que je vous ai données, il y a un an, afin que vous y réfléchissiez. Sachant tout ce que vous avez subi dans l'intervalle, et ce que vous supportez maintenant, elle s'est rendu compte qu'elles s'étaient révélées extrêmement appropriées. La douleur a englouti les vôtres et vous-même ; l'inquiétude, dans de nombreuses directions très éprouvantes, a été votre lot. Si vous n'aviez pas été "près des pieds du Seigneur de votre Vie", vous auriez sombré dans ce que l'on pourrait considérer comme la vallée du désespoir.

Vous n'avez pas été vraiment désespéré car la "brume bleue" vous a protégé ; vos frères de groupe ont formé comme un bouclier autour de vous et la force de mon ashram a été à votre disposition. Les gens comprennent rarement la nature et la puissance de cette force – force émanant d'un profond amour impersonnel et de la conscience du fait que, à la lumière des vérités éternelles, toute douleur n'est que temporaire, tout ennemi ou lutte n'est qu'éphémère, et que nous sommes souvent passés par là sur la malheureuse petite planète de souffrance que nous appelons la terre. Nous en venons à savoir que nous ne passerons pas aussi souvent par ce chemin à l'avenir. Avez-vous saisi la signification de cette phrase, mon frère ?

De même que certains jours de l'année semblent marqués par leur obscurité et surchargés de noirceur et d'angoisse, de même certaines vies, dans un cycle de vies, marquent également par les expériences variées qu'elles apportent, par l'amer amoncellement de douleur et de détresse, par l'accumulation de karma malheureux et souvent angoissant qu'il faut prendre en main. Mais, mon frère, toutes les vies ne sont pas de ce genre, et le fait que votre vie actuelle a été si dure depuis des années est la garantie que vous vous êtes débarrassé de beaucoup de [650] karma, que vous êtes infiniment plus libre et moins handicapé. Vous allez récolter les fruits de toute cette souffrance quand vous entrerez dans la prochaine incarnation.

Donc, ayez bon espoir ; tournez-vous vers l'avenir ; vous y verrez service et joie parce que vous avez essayé de vivre sans égoïsme, de porter courageusement votre fardeau, et parce que votre vie, vos actions, votre carrière tout entière ont aidé tant de personnes.

Je voudrais vous rappeler que la douleur, lorsqu'elle est vécue mentalement pour d'autres, est la pire espèce de douleur. Vous le savez. Mais je voudrais vous rappeler que cette faculté de vous identifier avec une douleur qui n'est pas particulièrement la vôtre, est quelque chose que tous les disciples doivent apprendre, car c'est un des premiers pas vers la prise en charge de la douleur mondiale et de l'anxiété de la famille humaine ; l'on participe alors à la "communion de la souffrance du Christ" et on soulève les fardeaux du monde. Nous travaillons et vivons sur une planète de douleur. Tant que l'homme n'est pas un initié de haut degré, il ne peut même pas commencer à en pressentir les raisons ; il doit forcément se réfugier dans les platitudes rebattues selon lesquelles l'humanité souffrante a évolué pour justifier les choses telles qu'elles sont. Aucune de ces raisons ne s'approche des vraies raisons, ni ne permet de pénétrer vraiment au cœur du problème. Les hommes doivent attendre pour comprendre jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus être blessés ou limités par la douleur des autres. Cela survient quand nous avons appris à venir à bout de notre propre douleur. C'est à ce moment-là seulement que l'on peut commencer à soulever le fardeau de l'humanité dans son ensemble, et à avoir sa part de responsabilité dans l'allégement de ce fardeau.

Nous en arrivons à nouveau à ces mots magnifiques : Unité Isolée. Quand on n'a plus d'attachement à la forme, et quand on est libre de s'identifier avec l'aspect vie, on peut alors connaître la vraie signification de l'unité ; on est alors libéré de la douleur et libre d'en dégager les autres...

Vous êtes en train de l'apprendre ; c'est pour vous la dernière grande leçon de cette vie. Il faut quelque temps pour l'apprendre, car c'est l'une des quelques leçons fondamentales, impliquant des principes qui sont inhérents à la vie planétaire et qui exigent l'intervention de l'âme pour parvenir à leur vraie compréhension. Vous avez fait [651] beaucoup de progrès en ce sens pendant cette vie, et vous n'avez pas de raisons de vous déprécier ou d'avoir des regrets. Je vous dis cela pour vous rassurer et je vous demande de vous en remettre à mes paroles.

Occupez-vous activement de mon travail, mon frère, car il ne reste rien d'autre au vrai disciple que le travail de l'ashram, qui est le travail de la Hiérarchie, le travail pour l'humanité. Telle est la succession des facteurs en direction de l'extérieur. Pour vous maintenant, il ne s'agit plus tellement de travail extérieur, actif, tel que vous en avez tant accompli au cours des dernières années, mais d'adopter une attitude de stabilité, devenant ainsi un canal et un chaînon. Rappelez-vous bien les paroles que je vous ai dites l'année dernière : "Je peux maintenant servir en Étant."

Ne faites pas tant d'efforts, mon frère. Acceptez les conditions de vie telles qu'elles sont ; acceptez la situation telle qu'elle est ; vivez détendu pendant le reste de cette incarnation et, exotériquement, reposez-vous de votre peine ; ésotériquement, entrez dans la lumière. Ne travaillez pas avec une telle impression de tension et d'effort. Je ne veux pas parler des tensions et des efforts extérieurs auxquels vous êtes soumis, car ils existent, sont pénibles et difficiles. Je veux parler de votre attitude intérieure de reconnaissance et d'acquiescement, du fait d'Être et de la réalisation.

Voilà les quatre pensées de votre réflexion personnelle au cours de l'année à venir. L'année qui vient vous apportera de grands changements, mais vous êtes assez fort et assez expérimenté pour les supporter victorieusement. Les prochains mois comporteront pour vous la révélation, et cette révélation intensifiera la lumière sur la Voie illuminée qui s'étend devant vous. Ils vous offriront aussi des possibilités, si vous apprenez la dure leçon de l'abandon ; à la fin de l'année prochaine, vous serez peut-être surpris de la distance que vous aurez parcourue, de l'illumination que vous aurez acquise et de la sphère accrue de votre utilité subjective.

Rappelez-vous, vous n'êtes pas seul. Je suis à vos côtés et je vous porte consciemment dans mon aura.

Mon frère bien-aimé et fidèle disciple,

Novembre 1944.

J'ai été de tout cœur avec vous pendant l'année passée, alors que vous avez lutté contre la fatigue, contre la solitude, contre de sinistres [652] pressentiments et des inquiétudes de toutes sortes. Vous avez fait preuve d'une stabilité constante et vous devez savoir maintenant tout le prix que la Hiérarchie attache à la stabilité. Ces années culminantes de votre vie ont été des années de grande difficulté et de grande douleur, non seulement pour vous, mais pour les autres. Au cours de ces années tout vous a été arraché, vous laissant sur ce "sommet de solitude" dont j'ai parlé à votre frère, W.D.S., dans les instructions que je lui ai adressées l'année dernière. Je souhaiterais que vous considériez ce sommet comme un lieu élevé, d'où la nouvelle vision peut être perçue, et peut être transformé en un mont d'initiation.

Vous avez dépassé les soixante-dix ans et vous avez la chance de voir derrière vous une vie de grande utilité et de grand progrès spirituel intérieur. Vous vous êtes débarrassé de beaucoup de karma et vous êtes bien plus libre que lorsque vous êtes entré en incarnation.

Le point crucial de la leçon que vous êtes en train d'apprendre est d'éviter d'attendre quoi que ce soit de la vie, des gens, des circonstances ; mais attendez quelque chose des occasions spirituelles et de votre relation avec mon ashram. Les disciples doivent considérer davantage l'ashram comme un lieu d'enveloppement spirituel, si je peux utiliser une expression si singulière. Ils doivent le considérer comme un cercle de protection, se rappelant que si leur conscience peut s'échapper jusqu'à l'ashram, ils seront en un lieu de complète sécurité où rien ne peut les atteindre ou les blesser. Ni douleur, ni inquiétude ne peut accabler l'homme qui vit dans la conscience de l'éternel ; ce sens de l'éternel, ajouté à la compréhension de l'unité essentielle, marque tous les membres d'un ashram.