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DIVISION D KUNDALINI ET LA COLONNE VERTEBRALE

DIVISION D

Voir [1],[2].

KUNDALINI ET LA COLONNE VERTEBRALE

Nous allons examiner très brièvement la question de Kundalini et de la colonne vertébrale, car il n'est pas possible de révéler beaucoup de choses sur ce sujet nécessairement dangereux.

Il faut nous souvenir que nous traitons de la contrepartie éthérique de l'épine dorsale, et non de la structure osseuse que l'on appelle colonne vertébrale ou épine dorsale. C'est un fait insuffisamment reconnu par ceux qui étudient cette question. On a trop insisté sur les trois canaux qui composent la moelle épinière triple.

Ces canaux sont importants en ce qui concerne le système nerveux [135] de l'homme ; ils n'ont pas l'importance primordiale du canal éthérique qui les enserre tous trois. Rappelons-nous donc strictement que nous traitons :

a. Du canal éthérique.

b. Du feu qui remonte dans ce canal.

c. De la conjonction de ce feu avec le feu radiant qui apporte l'énergie au corps physique. Cette conjonction s'opère à un point entre les omoplates.

d. De leur ascension unifiée, jusque dans la tête.

e. Finalement de leur fusion avec le feu manasique qui apporte l'énergie aux trois centres de la tête.

I. KUNDALINI ET LES TROIS TRIANGLES

 

Le feu animant le triangle de la tête, est la correspondance supérieure du triangle du prana, à mi-corps, et de son reflet inférieur à la base de l'épine dorsale. Nous avons donc, dans l'unité humaine, trois triangles importants :

1. Dans la tête

Le triangle des trois centres principaux,

a. La glande pinéale,

b. Le corps pituitaire,

c. Le centre Alta Major.

2. Dans le corps

Le triangle du prana,

a. Entre les épaules,

b. Au-dessus du diaphragme,

c. La rate.

3. En bas de la colonne vertébrale

Les trois centres inférieurs,

a. Au bas de la colonne vertébrale,

b. et c. Les deux organes sexuels majeurs, chez l'homme et la femme[3].[136]

La fusion des feux de la matière avec les feux du mental, apporte l'énergie à l'ensemble des atomes de matière du corps. C'est le secret de l'immense puissance de travail des grands penseurs, et des grands travailleurs de la race. Cela produit aussi une stimulation considérable des trois centres supérieurs du corps, le centre de la tête, du cœur, de la gorge, ainsi que l'électrification de cette partie du corps. Ces trois centres supérieurs forment alors un champ d'attraction pour la descente du troisième feu, celui de l'Esprit. Le centre du sommet de la tête, aux pétales multiples devient excessivement actif. C'est le centre synthétique de la tête, le total de tous les autres centres. La stimulation de tous les centres du corps est parallèle et correspond à la vivification simultanée du lotus aux pétales multiples. C'est le lieu de rencontre des trois feux, celui du corps, celui du mental, et celui de l'Esprit. L'union avec l'Égo est parachevée lorsqu'il est totalement stimulé, et la combustion s'ensuit ; ce processus se répète dans les véhicules subtils entraînant la consommation finale et la libération de l'Esprit.

La fusion des feux de la matière résulte de la croissance évolutionnaire, lorsque celle-ci est abandonnée au développement normal et lent que seul le temps peut effectuer. La jonction des deux feux de la matière s'opère de bonne heure dans l'histoire de l'homme, et produit la robuste santé dont devrait normalement jouir l'homme à la vie pure et aux pensées élevées. Lorsque les feux unis de la matière sont montés encore plus haut le long du canal éthérique de la colonne vertébrale, ils entrent en contact avec le feu de manas qui radie à partir du centre de la gorge. Il est essentiel que les idées soient bien claires, et nous allons devoir élucider quelque peu ce sujet assez abstrus.

1. Les trois centres majeurs de la tête sont (du point de vue physique) :

a. Le centre Alta,

b. La glande pinéale,

c. Le corps pituitaire. [137]

2. Ils forment un triangle manasique, après leur jonction avec les deux feux des deux triangles inférieurs, c'est-à-dire, lorsqu'ils deviennent synthétiques.

3. Mais le triangle purement manasique avant cette fusion est :

a. Le centre de la gorge,

b. La glande pinéale,

c. Le corps pituitaire.

Cela correspond à la période pendant laquelle l'unité humaine ressent une aspiration consciente, et jette le poids de sa volonté du côté de l'évolution, rendant ainsi sa vie constructive.

L'autre feu de la matière (le feu double) est attiré vers le haut, et se fond avec le feu du mental, effectuant sa jonction par le centre Alta major. Ce centre est situé à la base du crâne, et il y a un léger intervalle entre ce centre et le point où les feux de la matière sortent du canal de la colonne vertébrale. Une partie du travail, que l'homme développant ses facultés de pensée doit accomplir, est de construire un canal temporaire en matière éthérique pour franchir cet intervalle.

Ce canal est le reflet, dans la matière physique, de l'antahkarana [4] que l'Égo doit construire, afin de franchir l'intervalle entre le plan mental inférieur et le plan mental supérieur, entre le véhicule causal sur le troisième sous-plan du plan mental, et l'atome permanent manasique sur le premier sous-plan. C'est  le travail qu'inconsciemment tous les penseurs avancés accomplissent actuellement. Quand le pont franchissant cet intervalle est parachevé, le corps de l'homme se [138] coordonne au corps mental, et les feux du mental et ceux de la matière sont unis. Cela permet d'atteindre la perfection de la vie personnelle, et ainsi qu'on l'a dit plus haut, cette perfection amène l'homme au portail de l'initiation – l'initiation étant le sceau apposé sur le travail accompli ; cela marque la fin d'un petit cycle de développement, et le début du transfert de tout le travail sur une courbe plus élevée de la spirale.

Il faut toujours garder à l'esprit que les feux à la base de la colonne vertébrale, et du triangle de la rate, sont des feux de la matière. Il ne faut pas oublier cela, ni faire de confusions. Ils n'ont pas d'effet spirituel et concernent uniquement la matière où les centres de force sont situés. Ces centres de force sont toujours dirigés par manas ou le mental, ou par l'effort conscient de l'entité qui habite la forme ; mais cette entité est retardée dans les effets qu'elle s'efforce d'obtenir, tant que les véhicules au moyen desquels elle cherche à s'exprimer, et les feux qui les dirigent et les stimulent, ne réagissent pas de manière adéquate. En conséquence, c'est seulement à un moment donné de l'évolution, et quand la matière de ses véhicules reçoit l'énergie suffisante de ses propres feux latents, que l'entité peut réaliser son dessein, longtemps différé. D'où la nécessité de l'ascension du feu de la matière jusqu'à sa place légitime, d'où sa résurrection après avoir été longtemps enfoui et apparemment prostitué, avant qu'il ne puisse s'unir à son Père dans le Ciel, le troisième Logos, Qui est l'Intelligence même de la matière. À nouveau, la correspondance se vérifie. Même l'atome du plan physique a son but, ses initiations et son triomphe final.

Nous traiterons les autres aspects de ce sujet, tels les centres et leur relation avec manas, le feu de l'Esprit et manas, la fusion ultime des trois feux, dans les deux divisions suivantes. Dans le chapitre actuel, nous nous en tenons à l'étude de la matière et du feu, et nous ne devons pas faire de digression car la confusion s'ensuivrait. [139]

II. L'EVEIL DE KUNDALINI

La manière dont on peut éveiller le feu à la base de l'épine dorsale, ce que doit être sa progression (selon le Rayon), sa fusion avec le feu pranique, et ensuite l'acheminement unifié des deux feux, sont pour beaucoup des choses du passé, et, heureusement pour la race, le travail s'est accompli sans effort conscient. La deuxième fusion avec le feu de manas reste à effectuer. C'est à peine si, jusqu'ici, les hommes ont réussi à faire monter le feu par plus d'un des trois canaux de la colonne vertébrale ; il en résulte, que, dans la majorité des cas, les deux tiers de son effet se limitent encore à la stimulation des organes destinés à la propagation de la race. C'est seulement, lorsque le feu montera librement dans un autre canal, que l'union complète avec le feu de manas s'effectuera, et c'est uniquement lorsqu'il progressera géométriquement dans les trois canaux, simultanément et avec une vibration uniforme, que le véritable feu de Kundalini sera complètement éveillé, et apte à accomplir sa tâche de purification, en brûlant le réseau qui emprisonne, et les particules qui séparent. Lorsque ceci aura été mené à bonne fin, le canal triple deviendra un canal unique. D'où le danger.

On ne peut rien communiquer de plus à ce sujet. Celui qui s'efforce de contrôler les feux de la matière, joue dangereusement avec le feu, et peut littéralement se détruire. Il ne doit pas regarder en arrière, mais lever les yeux vers le plan où réside son Esprit immortel, et puis, par la discipline personnelle, le contrôle du mental, l'affinement véritable de ses corps matériels, (subtils ou physiques) se rendre digne d'être le véhicule de la naissance divine, et de participer à la première Initiation. Quand l'Enfant-Christ (ainsi que l'expriment si bien les Chrétiens) sera né dans le cœur, cet hôte divin pourra contrôler consciemment les corps inférieurs, grâce à son mental consacré. C'est seulement quand le buddhi aura une maîtrise toujours croissante sur la personnalité, via le plan mental, (d'où nécessité de [140] construire l'antahkarana) que la personnalité répondra aux plans supérieurs, et que les feux inférieurs s'élèveront pour se fondre avec les deux feux supérieurs. C'est seulement quand l'Esprit, par le pouvoir de la pensée, contrôle les véhicules matériels, que la vie subjective assume sa place légitime, que le Dieu intérieur brille et rayonne, jusqu'à ce que l'on ne voie plus la forme, et que "Le sentier du juste brille d'un éclat toujours plus grand jusqu'à ce que le jour soit avec nous". [141]

 

[1] "Kundalini, le pouvoir du serpent ou feu mystique on l'appelle le pouvoir annulaire ou serpentin à cause de la manière dont il progresse et agit, selon une spirale dans le corps de l'ascète, qui cherche à développer ce pouvoir en lui- même. C'est un pouvoir occulte de feu électrique ou pouvoir fohatique la grande force primitive qui sous-tend toute matière organique ou inorganique. H.P. Blavasky.

[2] "Kundalini est la forme statique de l'énergie créatrice dans les corps qui sont la source de toutes les énergies, y compris le Prana..."

"Ce mot vient de l'adjectif Kundalini, qui signifie "enroulée". On dit qu'elle est "enroulée" car elle dort, enroulée et parce que son pouvoir se manifeste selon une spirale..."

"En d'autres termes, cette Kundalini shakti est celle qui lorsqu'elle s'anime pour se manifester, apparaît comme l'Univers. Dire qu'elle est enroulée, c'est dire qu'elle est au repos – c'est-à-dire à l'état d'énergie potentielle… Kundalini shakti, dans les corps individuels, est un pouvoir au repos, ou centre statique, autour duquel tourne toute forme d'existence ou pouvoir en mouvement." Le pouvoir du Serpent, par Arthur Avalon.

[3] Ce n'est pas mon intention d'insister sur le côté sexe de ce sujet, car ce sont des organes avec lesquels l'occultiste n'a rien à voir. Je ne vais donc pas les énumérer en détail. Cependant, je désire indiquer que c'est par le transfert du feu à la base de l'épine dorsale et en dirigeant son attention vers les deux triangles supérieurs que l'homme parvient à la rédemption.

[4]

1. L'âme suprême est Alaya, l'âme universelle ou Atma, chaque homme possédant un rayon de cette âme, et devant pouvoir s'identifier à elle et s'unir avec elle.

2. Antahkarana est le Manas inférieur, la voie de communication entre la personnalité et le Manas supérieur ou âme humaine.

À la mort il est détruit en tant que voie ou moyen de communication ; ce qui en reste survit sous la forme de Kamarupa la coque. Voix du Silence, p. 71 (édition anglaise).

"L'antahkarana est le chemin imaginaire entre le soi personnel et le soi impersonnel ; c'est la voie de la sensation ; c'est le champ de bataille où l'on cherche la victoire sur le soi personnel. C'est le sentier de l'aspiration, et là où le désir de bonté existe, l'antahkarana persiste". Voir La Voix du Silence. pp. 50, 55, 56, 88 (édition anglaise).