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3. LES ANGES SOLAIRES – LES AGNISHVATTAS. - Partie 1

3. LES ANGES SOLAIRES – LES AGNISHVATTAS

Remarques préliminaires

Nous abordons l'examen des Agnishavattas, ou dévas du Feu sur le plan mental, nous lançant ainsi dans la question la plus [680] prodigieuse de toute l'évolution planétaire ; cette question a pour l'homme la signification la plus occulte, car ces Anges solaires [1]concernent sa nature essentielle, ainsi que le pouvoir créateur grâce auquel il travaille. Dans tous les domaines et pour l'élucidation de l'évolution spirituelle de l'homme, la présente section est de la plus haute importance et du plus grand intérêt ; c'est celle qui, dans ce traité, devrait être la plus largement étudiée. L'homme s'intéresse toujours profondément à lui-même, mais avant de pouvoir se développer convenablement, il doit comprendre scientifiquement les lois de sa propre nature et la constitution de son propre "mode d'expression". Il doit aussi avoir quelques lumières sur les relations réciproques des trois feux, afin que lui- même puisse un jour "s'embraser d'une lumière éclatante".

La question de ces Dhyanis du Feu, et de leur relation avec l'homme, est un profond mystère ; toute la question a été tellement voilée de légendes complexes que les étudiants pourraient désespérer de parvenir à la clarté de pensée nécessaire et souhaitée. Il ne sera pas encore possible de dissiper les nuages voilant le mystère central, mais peut-être que par la synthèse et des tableaux appropriés, par le développement prudent des renseignements déjà communiqués, la pensée de l'étudiant sérieux pourra se clarifier quelque peu.

Il y a deux déclarations dans la Doctrine Secrète qui sont souvent négligées par le lecteur peu attentif et qui, si on y [681] réfléchissait sérieusement, apporteraient beaucoup d'informations. Notons ces deux déclarations :

1. Il faut deux principes de liaison. Cela nécessite un Feu spirituel, vivant du principe médian, tiré des cinquième et troisième états du Plérôme. Ce feu est la possession des Triangles.

2. Ces Êtres sont les Nirvanis d'un précédent Mahamanvantara.

Nous avons quelque peu étudié les dévas de tendance évolutive groupés sommairement sous l'appellation de Pitris lunaires[2].

Ces Pitris lunaires sont divisés en quatre groupes, dont le rôle est de construire le corps physique de l'homme dans sa dualité, son corps astral et son corps mental inférieur ; la force des Pitris apporte l'énergie à ces véhicules par l'intermédiaire des atomes permanents. Mais, pour ce qui est de la nature subjective de l'homme, il faut les diviser en trois groupes – éthérique, astral et mental inférieur. Le rôle des Agnishvattas (les principes soi-conscients, les Constructeurs du corps égoïque sur les niveaux du mental supérieur) est d'unir les trois principes supérieurs – atma, buddhi, manas – et les trois inférieurs ; ils deviennent ainsi vraiment le principe médian de l'homme. Ils ont leur source dans le principe médian logoïque[3]. Le nombre ésotérique de sept est ainsi atteint. Le corps physique, dans sa manifestation la plus dense, n'est pas considéré, nous le savons, comme un principe.

Les dévas du niveau mental inférieur en relation avec l'homme [682] agissent par le canal de l'unité mentale et sont sommairement divisés en quatre groupes ; ils constituent, en fait, la première condensation du corps inférieur triple de l'homme. Ils font partie de son corps lunaire. Ils sont directement reliés aux essences spirituelles les plus hautes et représentent le niveau le plus bas de la manifestation de force émanant du plan mental cosmique, faisant sa jonction avec la Hiérarchie humaine par l'intermédiaire des unités mentales. Ce sont les dévas gazeux du corps physique logoïque. Nous n'en parlerons pas plus en détail maintenant, car à mesure que nous étudierons la question du cinquième principe, certains points deviendront plus clairs ; nous pourrons développer leur fonction par rapport à l'homme au cours de notre étude. Plus de détails actuellement ne feraient que compliquer les choses.

Gardons clairement à l'esprit ce que nous nous proposons d'étudier :

1. Le cinquième état de conscience appelé le plan mental,

2. La substance de ce plan dans son double aspect rupa et arupa[4],

3. Les vies qui sont l'âme de cette matière, spécialement dans leur relation avec l'homme,

4. Les Égos ou unités soi-conscientes formant le point médian de la manifestation,

5. La construction du corps causal, l'épanouissement du Lotus égoïque et la construction de ces groupes appelés groupes égoïques,

6. L'individualité de ces Existences appelées :

a. Agnishvattas. b. Manasa dévas.

c. Dhyanis du Feu.

d. Anges solaires ou Pitris solaires.

e. Asuras.

Beaucoup d'autres noms sont mentionnés dans les livres occultes. [683] Il existe une grande confusion dans l'esprit des étudiants concernant la différence entre les Agnishavattas qui s'incarnèrent chez l'homme, et ceux qui furent simplement chargés d'implanter l'étincelle mentale ou manasique chez l'homme animal. Ceci soulève toute la question de l'individualisation et de l'incarnation de certaines existences spirituelles qui – lorsqu'elles prennent une forme corporelle – sont considérées comme des Avatars, des Bouddhas d'activité ou des manifestations directes du Logos. Le mystère tout entier réside dans la relation des Monades individuelles, formant les divers centres du corps d'un Logos planétaire, avec l'Identité soi-consciente de ce Logos planétaire. L'étudiant doit se souvenir que le plan mental est le premier aspect du corps physique dense du Logos planétaire, le plan bouddhique étant un plan éthérique cosmique et celui où se trouvent les centres éthériques d'un Homme Céleste.

C'est du plan bouddhique (au sens planétaire ou solaire) que viennent l'impulsion et la vitalité qui galvanisent le corps physique dense et lui permet d'agir avec un but précis et de manière cohérente ; c'est donc sur le plan mental que cette impulsion est d'abord ressentie et que le contact entre les deux s'établit. Il y a là une allusion qui peut être utile si on la médite. L'étudiant devrait étudier la place et la destination du plan mental, ainsi que sa relation avec le Logos planétaire et un Logos solaire. À mesure qu'il approfondit ses recherches quant à la nature de son propre corps éthérique, il doit étendre cette connaissance à des niveaux plus élevés et s'efforcer de comprendre la constitution de la plus grande sphère dont il n'est qu'une partie. En comprenant mieux la nature de ses propres centres et leur action effective sur son corps physique dense, il en arrivera à une compréhension plus complète correspondant dans le corps du Logos.

C'est sur le plan mental (reflet dans les trois mondes des troisième et cinquième états du Plérome) que toute la force de la vitalité éthérique est ressentie. Une indication relative à la signification [684] de ceci réside dans le fait que le corps éthérique de l'homme reçoit et transmet le prana directement au corps physique, et qu'on peut mesurer la vitalité du véhicule physique en se basant largement sur l'état et l'action du cœur. Le cœur fait circuler la vitalité dans les myriades de cellules constituant le corps physique dense ; il existe une analogie dans le fait que ces dévas du feu sont "le Cœur du groupe des Dhyan Chohans" [5] car leur énergie vient du soleil spirituel, de même que l'énergie des dévas praniques du corps éthérique vient du soleil physique. Cette énergie des Agnishvattas se manifeste sur le plan mental, sous-plan gazeux du physique cosmique, de même que l'énergie des centres éthériques du quatrième sous-plan éthérique se manifeste en premier lieu et puissamment sur la matière gazeuse du corps physique. C'est pourquoi les Fils de Sagesse, incarnant le principe bouddhique, la force de vie, ou aspect amour, sont néanmoins connus sur le cinquième plan en tant que principes soi-conscients ; buddhi utilise manas comme véhicule et les écrivains occultistes s'expriment souvent en termes de véhicule. L'Égo, ou Identité soi-consciente, est dans son essence et en vérité Amour-Sagesse ; il se manifeste principalement sous forme de conscience intelligente.

Efforçons-nous d'étudier soigneusement la déclaration qui suit : elle concerne kama-manas et traite des conditions qui engendrent l'individualisation, ou qui appellent à l'Existence soi-consciente les Monades cherchant la complète expression d'elles-mêmes. La voici :

C'est seulement lorsque le centre du cœur d'un Homme Céleste (chacun dans Son cycle et ceci variant selon les cycles) est vitalisé et atteint une certaine capacité vibratoire que selon la Loi, l'individualisation des Monades devient possible.

De même, c'est seulement lorsque le corps physique dense triple d'un

Logos planétaire (s'exprimant dans nos trois mondes, les plans mental, astral, physique dense) a atteint une vibration correspondante [685] et récapitulé le développement cyclique du précédent mahamanvantara, que se produit ce contact vibratoire provoquant l'apparition lumineuse des groupes égoïques sur le plan mental. Ceci provoque la manifestation des impulsions du cœur de l'Homme Céleste, et en conséquence entraîne dans l'objectivité les Monades (animées par la vie du Cœur) constituant les différents centres. L'ancien Commentaire dit :

"Quand le Cœur du Corps palpite d'énergie spirituelle, quand le contenu septuple tressaille sous l'impulsion spirituelle, alors les courants se répandent et circulent et la manifestation divine devient une Réalité ; l'Homme divin s'incarne."

L'analogie physique réside dans la stimulation vitale ressentie entre le troisième et le quatrième mois de la période prénatale, moment où la vie fait palpiter le cœur de l'enfant et où la vie individuelle devient possible.

Cette vibration vitale émane de l'âme de la mère (la correspondance du Plérome ou âme universelle) et coïncide avec l'éveil de la troisième spirille de l'atome physique permanent de l'enfant. Il faut se souvenir que si chaque ronde récapitule rapidement les stades précédents, et si le développement du fœtus dans la période prénatale récapitule l'histoire des règnes précédents, le même processus existe dans le système solaire. Lorsqu'un certain point est atteint, et que les trois plans inférieurs vibrent ou sont chargés d'énergie, l'incarnation cosmique devient possible ; le "Cœur" s'éveille, au sens occulte, et le "Fils dDieu", expression du désir et de l'amour du Logos, apparaît, [6] [7].

L'incarnation cosmique de certaines Existences supérieures est consommée et l'une des indications de ce fait est l'apparition des groupes égoïques sur le plan mental, et l'individualisation [686] qui en résulte. La méthode et la durée peuvent varier selon la nature de tel ou tel Logos planétaire, mais pour tous, le "Cœur du Corps" doit palpiter à la vie qui s'éveille avant qu'une réaction de réponse puisse venir des plans inférieurs. Les Pitris lunaires doivent poursuivre leur travail dans notre schéma et dans notre système solaire avant que les anges solaires, frémissant dans l'attente, puissent prendre possession des formes préparées grâce à leurs efforts, et les stimuler afin de leur donner une vie soi-consciente et une existence séparée. Ainsi les quatre grands schémas de notre système solaire qui sont les véhicules des quatre Logoï planétaires (constituant le Quaternaire logoïque) doivent atteindre un certain degré de capacité vibratoire et de conscience avant qu'un événement similaire ne survienne dans toute sa plénitude dans le système solaire et que les quatre inférieurs et les trois supérieurs n'effectuent leur synthèse. Le cœur logoïque palpite et une réponse vient déjà de tous les schémas, car la troisième spirille vibre au sein de chacun d'eux ; pourtant le Fils de Dieu n'est pas encore pleinement et cosmiquement conscient. À mesure que viennent les réponses, les centres s'éveillent. L'un des centres logoïques répond pleinement à la stimulation du cœur, et c'est Vénus qui est dans sa dernière ronde.

Si l'étudiant cherche à dissocier notre système solaire de celui qui l'a précédé, et s'il considère le pralaya faisant suite à notre mahamanvantara comme le dernier et l'ultime consommation de toute chose, il se trompe. Dans le système précédent, le plan physique cosmique parvint à une certaine capacité vibratoire, et les dévas des feux inférieurs atteignirent un niveau (relativement) élevé d'évolution ; les "feux de la matière" s'enflammèrent alors, Certaines Existences devinrent soi-conscientes dans ce système antérieur ; ce sont les nirvanis dont parle H.P.B. [8]Ainsi qu'on peut s'y attendre, ils sont caractérisés par l'intelligence active, à laquelle ils sont parvenus et qu'ils ont développée au moyen de l'évolution matérielle pendant le précédent mahamanvantara. Ce sont les [687] Manasa dévas qui dans leur totalité sont le véhicule du mental Divin, les forces des dhyan-chohans, l'ensemble du Ah-hi. Dans notre système solaire, la vibration du plan astral cosmique devient prédominante, et par le moyen de cette vibration se propageant via le quatrième éther cosmique (où, ainsi que cela a déjà été dit, se trouvent les centres éthériques des Logoï planétaires) et notre plan astral systémique, certaines possibilités deviennent réalisables. Les "Fils du désir", logoïques ou humains, peuvent apprendre certaines leçons, passer par certaines expériences et ajouter la faculté d'amour- sagesse à l'intelligence précédemment acquise.

Notre Logos solaire et les Hommes Célestes sont polarisés sur le plan astral cosmique, et l'effet de Leur énergie vitale se déversant dans le "Cœur" systémique se manifeste par l'activité du plan astral, et le rôle joué par le sexe et la passion dans le développement de l'homme. À la fin du mahamanvantara, seront prêts à se manifester, dans le prochain et troisième système, des nirvanis qui seront dans leur essence "amour intelligent et actif" ; ils devront attendre que les cinq plans inférieurs du système aient atteint un stade de développement vibratoire leur permettant d'entrer en manifestation, comme les nirvanis de notre système ont dû attendre que les trois plans inférieurs parviennent à une réponse vibratoire adéquate. Nous parlons ici en termes d'Hommes Célestes. Dans le schéma de la Terre, l'analogie réside dans la venue des Égos dans la troisième ronde, la troisième race-racine et la troisième chaîne. L'individualisation, telle que nous la comprenons, n'était pas possible avant que "le troisième degré du Plérome" ne soit atteint, de manière universelle lorsqu'il s'agit d'un Homme Céleste et de manière relative lorsqu'il s'agit d'une unité humaine.

En prenant la même question de bas en haut, c'est l'animal du troisième règne qui s'individualise. En la prenant de haut en bas, c'est le cinquième règne, le règne spirituel, qui donne une âme au troisième et produit le quatrième, le règne humain soi-conscient. Ces [688] chiffres devraient être étudiés car ils détiennent le mystère, et bien que la vraie signification occulte ne soit pas révélée avant la troisième initiation majeure et qu'elle ne soit pas pleinement comprise avant la cinquième, la lumière pourrait néanmoins éclairer un point difficile. De même, dans le prochain système solaire, l'individualisation (si on peut toutefois appliquer un terme aussi inadéquat à un état de conscience inconcevable, même pour un initié de la troisième Initiation) ne sera pas possible avant le second ou sixième stade du Plérome. À ce moment-là, la lumière ardente de la conscience jaillira sur le plan Monadique, qui sera le plan d'individualisation. Tous les états de conscience inférieurs à ce niveau élevé seront pour le Logos ce que la conscience des trois mondes est pour Lui actuellement. De même que le corps physique de l'homme n'est pas un principe, les plans inférieurs au quatrième éther. cosmique ne sont pas, à l'heure actuelle, considérés par le Logos comme un principe.

Nos Anges solaires du temps présent, ou dévas du feu, auront alors une position analogue à celle qu'occupent actuellement les Pitris lunaires, car tous feront partie de la conscience divine, et cependant, ésotériquement, ils seront considérés comme "en dessous du seuil de la conscience". L'homme doit apprendre à maîtriser, à guider et à utiliser les substances déviques dont sont faits ses véhicules inférieurs ; ce but implique le développement de la pleine soi-conscience atteinte grâce aux Anges solaires qui construisent et vitalisent le corps égoïque ; c'est à travers eux que la soi-conscience devient un fait. Dans le prochain système solaire, ils n'incarneront plus le type de conscience auquel l'homme aspire ; ce dernier devra s'élever à des réalisations encore plus grandes et c'est "en plaçant le pied (au sens occulte) sur les Anges solaires" que ces réalisations plus hautes deviendront possibles. Dans notre système solaire l'homme doit gravir les degrés en se faisant un marchepied du serpent de la matière. Il s'élève par la domination de la matière et devient un serpent de sagesse. Dans le prochain système solaire, il s'élèvera au moyen du [689] "serpent de sagesse", et, par la domination et la maîtrise des Agnishvattas, il parviendra à quelque chose que même le mental illuminé du Dhyan-chohan le plus élevé ne peut encore concevoir.

a. Le Cinquième Principe

Les Anges solaires sont les Pitris, les constructeurs du corps de l'Égo, ceux qui produisent l'individualisation ou la conscience effective, les Agnishvattas, les grands dévas du Mental.

Nous avons formulé certaines affirmations sommaires et générales afin d'entrer dans cette question prodigieuse et pratique, afin de relier notre système solaire dans son aspect manasique fondamental avec le système passé et le futur système.

La section que nous abordons maintenant concerne le développement des Manasaputras divins, envisagés comme un tout collectif contenant le Mental Divin – les Monades individuelles répondant à leur vie, étant considérées comme faisant partie du corps de ces Dhyani Bouddhas.

Du point de vue cosmique

Une phrase occulte a ici sa place. Elle détient la clé du mystère des

Dhyanis quintuples :

"Les Trois supérieurs, dans l'unisson cyclique, cherchèrent à connaître et à être connus. Les Trois inférieurs (car nous ne comptons pas ici le huitième) ne savaient ni ne voyaient ; ils ne faisaient qu'entendre et toucher. Le quatrième n'avait pas sa place. Le Cinquième (qui est aussi le quatrième) forma au point médian un TAU cosmique, qui fut reflété sur le Septième cosmique."

H.P.B. affirme[9], [10] que la Monade individualisée a plus de conscience spirituelle que la monade sur son propre plan, le second. Il faut se souvenir que les Logoï planétaires, dans notre système, sont seulement en incarnation physique et que leur corps d'individualisation est sur le plan mental cosmique ; en conséquence ils ne peuvent s'exprimer pleinement pendant la manifestation. Donc, relativement [690] et pendant la manifestation, l'homme a la possibilité de s'exprimer pleinement lorsqu'il atteint la "conscience des sphères élevées". Il faut donc signaler, dès le début de notre étude de ce cinquième principe, que les Manasaputras sur leur propre plan doivent être considérés du point de vue de l'incarnation physique, tandis que l'homme peut être considéré sous un aspect qui, pour lui, est spirituel[11].

L'individualisation humaine, ou apparition d'unités soi-conscientes sur le plan mental, est comprise dans un développement plus large, car elle est synchronisée avec l'appropriation d'un corps physique dense par le Logos Planétaire ; ce corps est composé de la matière de nos trois plans inférieurs. À mesure que les centres éthériques des Manasaputras sur le quatrième éther cosmique sont vitalisés, ils engendrent une activité croissante sur le plan mental systémique, le gazeux cosmique, de sorte que la conscience de l'Homme Céleste et Son énergie vitale commencent à se faire sentir. Simultanément, et selon la Loi, un flot de force mentale ou énergie manasique vient du cinquième plan cosmique, le plan mental cosmique. Cette énergie double, entrant en contact avec celle qui est inhérente au corps physique dense du Logos, produit la correspondance des centres sur ce plan et les groupes égoïques apparaissent. Ils fusionnent, sous une forme latente, les trois types d'électricité, et sont eux-mêmes des phénomènes électriques. Ils sont composés de ces atomes, ou types de [691] vies, qui font partie de la quatrième Hiérarchie Créatrice, groupe de Monades purement humaines. De même, cette force triple, engendrée par cette appropriation consciente qu'effectue l'Homme Céleste, anime la substance dévique, et le corps physique dense du Logos planétaire se manifeste objectivement. C'est ce que signifient les affirmations selon lesquelles les dévas n'existent que dans les trois mondes. C'est une affirmation analogue à celle disant que l'humanité n'existe que dans les trois mondes ; néanmoins les Monades humaines, dans leurs sept types, existent sur le plan de l'esprit et, comme c'est le plan de la dualité, les monades déviques s'y trouvent aussi.

Les étudiants doivent toujours se rappeler que ces questions occultes peuvent être exprimées de deux manières :

En termes des trois mondes – du point de vue du corps physique dense du Logos.

En termes de force ou énergie – du point de vue du corps logoïque de prana ou de vitalité, les quatre éthers cosmiques.

Ce que nous entendons par cinquième principe n'est que l'expression sur le plan causal de cette force ou énergie émanant du corps causal logoïque sur le cinquième plan cosmique, via la correspondance logoïque de l'unité mentale. (Ces correspondances impliquent un concept très en avance sur ce qu'il est actuellement possible de comprendre, même pour un initié). Dans la cinquième ronde, la signification subjective apparaîtra peut-être au disciple. À mesure que la volonté logoïque se transmue progressivement en désir, produisant l'incarnation physique, un flot considérable de force vitalisante descend du cinquième plan cosmique et arrive à notre cinquième plan, le mental. C'est cette force qui – au moment cyclique adéquat – provoque certains événements dans le temps, l'espace et dans les trois mondes, Son corps physique dense. Le premier de ces événements est l'appropriation, par le Logos, de ce véhicule physique dense, et le jaillissement lumineux de l'incarnation [692] du Soleil physique et des planètes physiques. Bien que, de notre point de vue, ceci couvre une période d'une durée inconcevable, pour le Logos, ce n'est que la brève période de gestation commune à tous les corps physiques. Un second événement très important est l'appropriation, par les divers Prajapatis [12] ou Hommes Célestes, de leur corps physique, à différents moments selon leur stade évolutionnaire. Ceci vient plus tard pour les sept que pour les trois.

L'étudiant peut se faire une idée du sens de cette distinction en étudiant le processus de l'égo qui s'incarne.

Qu'avons-nous donc ? Tout d'abord l'impulsion, ou volonté d'être, émanant du plan mental ; puis le désir émanant du plan astral, produisant la manifestation physique dense.

Cette idée doit être étendue aux trois Logoï, ou Aspects logoïques, et nous avons la clé du mystère des neuf Sephiroth, le Trimurti triple.

Notons l'autre événement, l'appropriation à une période plus tardive dans le temps et l'espace de leur corps de manifestation par les Monades individuelles.

Le déversement de cette force ou énergie, émanant du cinquième Principe Logoïque, entraîne deux choses :

L'appropriation par le Logos septuple de son corps physique dense. L'apparition sur le cinquième plan systémique du corps causal des

Monades humaines.

ou bien

Pour la Vie majeure c'est l'incarnation. Pour les vies mineures, l'individualisation.

Il y a lieu de méditer ceci. [693]

Tous les penseurs comprendront donc pourquoi ce cinquième principe a stimulé l'activité soi-consciente du troisième aspect.

Voir du point de vue hylozoïstique. [13]

En poursuivant notre examen du cinquième Principe logoïque, nous allons maintenant l'envisager sous son aspect hylozoïstique. Nous avons vu qu'il peut être considéré comme la force, l'énergie ou la qualité émanant de l'unité mentale logoïque sur le plan mental cosmique ; ceci a nécessairement un effet précis sur le cinquième plan systémique et le cinquième sous-plan du plan physique, le plan gazeux. Avant d'aborder, dans le détail, la question des Agnishvattas, il faut avoir trois points présents à l'esprit :

Premièrement, rappelons-nous que l'ensemble des plans du système, envisagés comme substance dévique, constitue les spirilles de l'atome physique permanent du Logos solaire. Cela a déjà été dit, mais il y a lieu d'y insister à nouveau ici. Toute conscience, toute mémoire, toute faculté est emmagasinée dans les atomes permanents et nous traitons donc de cette conscience ; l'étudiant doit néanmoins se souvenir que c'est sur les sous- plans atomiques, (si loin soient-ils de la Réalité) que se centre la conscience logoïque. Cet atome permanent du système solaire, qui a la même relation avec le corps physique logoïque que l'atome permanent humain avec le corps de l'homme, est un récepteur de force ; il est donc réceptif à des émanations de force provenant d'une autre source extra- systémique. On peut se faire une idée du caractère illusoire de la manifestation, à la fois humaine et logoïque, en considérant la relation des atomes permanents avec le reste de la structure. En dehors de l'atome [694] permanent, le corps physique humain n'existe pas.

De plus, les formes diffèrent, comme les règnes, selon la nature de la force qui les pénètre. Dans le règne animal, ce qui correspond à l'atome permanent répond à une force de caractère involutif, émanant d'un groupe particulier. L'atome permanent humain répond à la force émanant d'un groupe placé sur l'arc évolutif, et sur le Rayon d'un Logos planétaire particulier, dans le corps duquel la Monade humaine a une place précise.

Deuxièmement, compte tenu de ce qui a été dit plus haut, notons que, dans l'actuelle période d'influx et de développement manasique, ce qui compte pour nous, c'est que la cinquième spirille logoïque entre en pleine activité et en pleine vitalité ; cette vitalisation se manifeste par l'intense activité du plan mental et la nature triple des phénomènes électriques que l'on y observe.

a. Sous-plan atomique

atomes permanents manasiques.

Positifs

b. Quatrième sous-plan

unités mentales.

Négatives

c. Groupes égoïques

corps causals.

Équilibrés ou neutres

Ceci se manifeste progressivement au cours de l'évolution. Nous traitons ici de l'aspect substance et envisageons l'énergie dans ses différentes manifestations. La réaction de réponse de la substance dévique à l'influx de force sur le plan mental a un effet triple par rapport au Logos ou Septénaire :

1. Elle produit une vitalité fortement accrue dans les centres logoïques, sur le quatrième éther cosmique, grâce à l'action réflexe, qui est ressentie à la fois au-dessus et au-dessous du plan d'activité.

2. Elle stimule les efforts des spécimens les plus élevés du troisième règne, ce qui produit un effet double, car le quatrième [695] règne de la nature fait son apparition sur le plan physique, et les Triades sont reflétées sur le plan mental dans les corps causals qui s'y trouvent.

3. Ainsi qu'il a été dit plus haut, le physique dense est lié et coordonné avec le corps éthérique du Logos solaire et celui du Logos planétaire. En conséquence, les trois plans inférieurs sont synthétisés avec les quatre plans supérieurs, et les dévas d'un précédent mahamanvantara, ou cycle solaire, rejoignent ceux d'un nouvel ordre qui étaient dans l'attente de conditions adéquates. L'incarnation physique du Logos est achevée. Les trois règnes inférieurs, étant négatifs par rapport à la force supérieure, l'attraction mutuelle de ces deux facteurs et leur action réciproque engendrent le règne humain, le quatrième. Les trois feux du mental, de l'Esprit et de la matière, sont mis en contact et le travail de la pleine soi-conscience commence.

Finalement ; l'étudiant devrait étudier avec beaucoup d'application la signification des nombres trois, quatre et cinq dans l'évolution de la conscience. Jusqu'ici, la numérologie a été étudiée principalement, et à juste titre, sous l'angle de la substance et pas tellement du point de vue de l'énergie consciente. La Triade, par exemple, est habituellement considérée par les étudiants comme le triangle formé par les atomes permanents manasique, bouddhique et atmique ; le cube représente l'homme matériel inférieur et l'étoile à cinq branches a souvent une interprétation très matérielle. Tous ces angles de vision sont nécessaires et doivent précéder l'étude de l'aspect subjectif, mais ils mettent l'accent sur le côté matériel plutôt que subjectif ; la question doit néanmoins être étudiée psychologiquement. Dans notre système solaire, les nombres ci-dessus sont les plus importants du point de vue de l'évolution de la conscience. Dans le système [696] précédent, les nombres six et sept détenaient le mystère. Dans le prochain système, ce seront les nombres deux et un. Ceci se rapporte uniquement au développement psychique. Voici une illustration : L'étoile à cinq branches sur le plan mental signifie (entre autres choses) l'évolution au moyen des cinq sens dans les trois mondes (ceux-ci pouvant aussi être soumis à une différentiation quintuple) du cinquième principe, la réalisation de la soi-conscience et le développement de la cinquième spirille.

À l'initiation, sur le plan bouddhique, lorsque ce nombre apparaît dans un éclair, il signifie que le cinquième principe (ou qualité) est pleinement développé, que le cycle de l'Égo sur les cinq Rayons du Mahachohan est terminé, que tout ce qui pouvait être appris sur ces rayons est assimilé, que l'on a atteint – non seulement la pleine soi-conscience, mais aussi la conscience du groupe où l'homme se trouve. Ce nombre implique le complet développement de cinq des pétales égoïques, les quatre derniers devant s'ouvrir avant l'initiation finale.

Lors des initiations sur le plan mental, l'étoile à cinq branches apparaît soudain au-dessus de la tête de l'initié. Ceci vaut pour les trois premières initiations qui sont prises dans le véhicule causal. On a dit que les deux premières initiations s'effectuaient sur le plan astral et c'est exact, mais cela a donné lieu à un malentendu. Elles sont profondément ressenties dans le corps astral, le corps physique et le mental inférieur et ont pour effet de les maîtriser. Le principal effet est enregistré dans ces véhicules, et comme il est très vif et stimule surtout le corps astral, l'initié peut penser que l'initiation a eu lieu sur ces plans. Mais il faut se souvenir que les initiations majeures sont prises dans le corps causal, ou sur le plan bouddhique lorsque l'initié est dissocié du corps causal. Aux deux initiations finales qui libèrent l'homme des trois mondes et lui permettent de fonctionner dans le corps logoïque de vitalité et de manier la force [697] animant ce véhicule logoïque, l'initié devient l'étoile à cinq branches ; elle descend sur lui, fusionne avec lui et il apparaît en son centre. Cette descente résulte de l'action de l'Initiateur qui manie la Baguette de Pouvoir ; elle met l'homme en contact avec le centre du Corps du Logos planétaire dont il fait partie ; ceci est effectué consciemment. Les deux initiations, appelées sixième et septième initiations, ont lieu sur le plan atmique ; quant à l'étoile à cinq branches, l'expression ésotérique dit que "du fond d'elle-même jaillit un flamboiement éclatant" et qu'elle devient l'étoile à sept branches ; elle descend sur l'homme, et il entre dans la Flamme.

L'initiation et le mystère des nombres concernent en tout premier lieu la conscience et non "l'aptitude à fonctionner sur un plan", ni l'énergie de la matière, comme on pourrait le croire d'après certains livres occultes. Il s'agit de la vie subjective, de la vie en tant que partie de la conscience et de la réalisation de soi d'un Logos planétaire, ou d'un Seigneur de Rayon ; il ne s'agit pas de la vie dans la matière telle que nous la comprenons. Un Homme Céleste fonctionne dans son véhicule pranique ; c'est là que se trouve sa conscience en ce qui nous concerne, dans ce système solaire ; Il travaille consciemment par l'intermédiaire de Ses centres.

En résumé : Il existe un stade d'évolution de la conscience où les trois, les quatre et les cinq se fondent et s'unissent parfaitement. La confusion sur ce point a deux causes qui sont le niveau individuel d'évolution atteint par l'étudiant. Nous interprétons et colorons nos affirmations selon l'état intérieur de notre propre conscience. H.P.B. À fait allusion à ceci [14] lorsqu'elle traitait des principes ; l'interprétation de ces nombres varie aussi selon la clé employée. Les unités du quatrième règne pénètrent dans le règne spirituel, le cinquième, lorsqu'elles ont réussi à vitaliser la cinquième spirille dans tous les atomes de l'homme triple inférieur ; lorsque trois des pétales [698] égoïques sont épanouis et que le quatrième et le cinquième sont en cours de développement ; lorsqu'elles deviennent conscientes de la force pranique de l'Homme Céleste.

Les Anges solaires et le Cinquième Principe

Étudions maintenant les Entités en rapport avec ce cinquième principe et leur effet sur l'évolution de la conscience.

En ce qui concerne l'homme, ces Anges solaires, les Agnishvattas, engendrent l'union de la Triade spirituelle, ou Soi divin, et du Quaternaire, ou soi inférieur. Lorsqu'il s'agit du Logos, solaire ou planétaire, ils produisent des conditions grâce auxquelles l'éthérique et le physique dense deviennent une unité.

Ils représentent un type particulier de force électrique ; leur rôle est de fusionner et d'unir, et par-dessus tout ce sont les "feux de transmutation" du système ; ce sont les agents qui font passer par leur corps de flamme la vie de Dieu lorsqu'elle descend du supérieur à l'inférieur, puis à nouveau, lorsqu'elle remonte de l'inférieur au supérieur. Leurs groupes les plus élevés sont en relation avec la partie du centre logoïque de la tête correspondant au cœur, et c'est là que se trouve l'explication du mystère de kama-manas. Les anges kamiques sont vitalisés à partir du centre du "cœur" et les anges manasiques à partir du centre logoïque de la tête, en passant par le point situé dans ce centre et relié au cœur. Ces deux groupes prédominants représentent la totalité de kama-manas dans toutes ses manifestations. Les anges solaires existent en trois groupes ; ils sont tous en relation avec l'aspect soi-conscient et la cinquième spirille de l'atome permanent logoïque dont ils reçoivent leur énergie ; tous travaillent comme une unité. L'un des groupes, le plus élevé, est lié au centre logoïque de la tête, qu'il s'agisse de Logos solaire ou planétaire. Les entités de ce groupe travaillent avec les atomes manasiques permanents et incarnent la volonté d'être dans l'incarnation physique dense. Leur pouvoir est ressenti sur le sous-plan [699] atomique et le second sous-plan ; elles sont la substance et la vie de ces plans. Un autre groupe est relié de manière précise avec le corps causal de tous les Égos ; il est d'importance primordiale dans notre système solaire. Ces Anges solaires viennent du centre du cœur et en expriment la force. Le troisième groupe, correspondant au centre de la gorge, manifeste son pouvoir sur le quatrième sous-plan, par le canal des unités mentales. Il représente la totalité de la faculté qu'a l'Égo de voir, d'entendre et de parler (ou de résonner) au sens strictement occulte.

On peut ici donner une indication à ceux qui ont la faculté de voir.

Trois constellations sont en relation avec le cinquième principe logoïque dans sa manifestation triple : Sirius, deux étoiles des Pléiades et une petite constellation dont l'étudiant devra découvrir le nom par intuition. Ces trois facteurs gouvernent l'appropriation de Son corps dense par le Logos. Lorsque le dernier pralaya prit fin et que le corps éthérique fut coordonné, il se forma dans les Cieux et selon la loi un triangle permettant un influx de force, produisant une vibration sur le cinquième plan systémique. Ce triangle existe toujours et il est la cause de l'influx continu de force manasique ; il est lié avec les spirilles de l'unité mentale logoïque ; aussi longtemps que durera Sa volonté-d'être l'énergie continuera d'affluer. Dans la cinquième ronde, elle sera ressentie au maximum de sa force.

Dans l'examen de ces Entités [15] qui donnèrent à l'homme le principe manasique, n'oublions pas que ce sont les êtres qui, au cours de manvantaras antérieurs, avaient atteint le but et qui, dans cette ronde, attendirent le moment spécifique pour pouvoir entrer et [700] continuer leur travail. L'entrée des Égos de la chaîne lunaire – aux temps Atlantéens – est un cas parallèle. Le parallélisme n'est pas parfait, car il existait une condition particulière sur la Lune et un dessein karmique particulier, qui les fit tous arriver à ce moment-là.

Rappelons-nous que sur la Lune le cinquième principe de manas incuba normalement, que l'instinct se développa progressivement et qu'imperceptiblement il fusionna avec manas, étant de nature similaire ; dans notre ronde une condition particulière rendit nécessaire une stimulation extra- planétaire et ce groupe spécial de Pitris effectua une transition de l'inférieur au supérieur grâce à une descente d'énergie venue d'un centre extra-systémique et passant par le Primaire de la Terre.

Les trois rondes centrales, comme pour les plans et les principes, sont les plus importantes pour l'évolution des unités soi-conscientes du système ; le progrès vers la perfection des facteurs trois, quatre et cinq indique pour le Logos planétaire, comme pour l'homme, le cycle de maturité. Les cycles antérieurs et postérieurs marquent respectivement, le développement vers la maturité et l'engrangement des fruits de l'expérience passée. On peut envisager les trois Salles sous cet aspect, la Salle de l'Enseignement occupant la période centrale.

Ces manasadévas sont au travail sur toutes les planètes, toujours dans leurs trois groupes, mais les méthodes employées varient selon le stade d'évolution de la planète en cause et le karma de son Seigneur planétaire. Leur méthode de travail sur la terre peut être étudiée dans la Doctrine Secrète et a un intérêt des plus significatifs pour les hommes à l'heure actuelle[16]. Il faut examiner soigneusement ces trois groupes du point de vue de leur travail occulte, auquel il est fait allusion dans les termes suivants :

a. Ceux qui refusèrent de s'incarner.

b. Ceux qui implantèrent l'étincelle de manas.

c. Ceux qui prirent des corps et modelèrent le type. [701] Le groupe intermédiaire, le deuxième, peut être divisé en deux : a. Ceux qui implantent l'étincelle de manas,

b. Ceux qui stimulent et nourrissent la flamme latente chez le meilleur

type d'homme animal, et nous arrivons à nouveau au nombre cinq. On a admis la valeur de ces affirmations, mais on n'a pas prêté beaucoup d'attention à leur sens profond. Il serait très profitable pour l'étudiant d'étudier la question du point de vue de l'énergie et de l'interaction magnétique. Ceux qui refusèrent de s'incarner, ou d'animer de leur vie les formes préparées, agissaient selon la Loi, et leur refus de s'incarner dans ces formes était basé sur la répulsion magnétique. Ils ne pouvaient pas animer les formes proposées, car cela impliquait l'opposition de ce qui est de même nature du point de vue occulte. La vie mineure n'était pas négative à la plus grande Vie. Là où l'Étincelle fut implantée existait la réceptivité de l'aspect négatif à la force positive, d'où la possibilité de progresser. Dans tous les cas, nous avons la substance dévique d'une polarité recevant l'énergie d'une autre polarité, afin de produire – par action réciproque – un équilibre des forces et l'obtention d'un troisième type de phénomènes électriques.

La question de la venue des Seigneurs de la Flamme sera discutée plus loin sous le titre "Individualisation". Actuellement, nous traitons du rôle de ces forces chohaniques du point de vue systémique et cosmique. Ces entités solaires, étant des Essences intelligentes libérées, se trouvaient dans un pralaya de nature secondaire lorsque vint le temps de leur réapparition dans la manifestation. Lorsque le MOT résonna produisant chez la Triade le désir de s'exprimer, et quand le son de la manifestation inférieure eût fusionné avec lui et se fût élevé dans les Cieux, selon l'expression des livres occultes, il se produisit un effet qui suscita une réponse de [702] certaines constellations apparentées ; ceci libéra une énergie qui balaya le système solaire et entraîna avec elle ces anges solaires qui "reposaient au Cœur de Dieu jusqu'à ce que l'heure sonnât". Leur apparition sur le plan mental effectua l'union de l'Esprit et de la matière, et de cette union naquit l'Identité soi-consciente, l'Égo. Sur les niveaux cosmiques, un processus analogue se produit, impliquant des Identités aussi prodigieuses qu'un Logos solaire et les Vies septénaires.

L'énergie de l'être humain, cherchant à s'incarner, et descendant du plan du dessein intensif, le plan mental, dans le véhicule physique sur le sous-plan gazeux, le cinquième, a une certaine analogie avec la stimulation se produisant dans le corps logoïque. On peut noter un processus quelque peu semblable, en relation avec l'énergie du corps humain stimulant la vie de la cellule individuelle, obtenant sa coopération relativement intelligente dans le travail de groupe et lui permettant de jouer son rôle dans le corps organique. Il en va de même pour les Monades humaines, les cellules du corps logoïque. Quand la science reconnaîtra ce fait (ce qui prendra encore du temps) l'attention se tournera vers les essences volatiles du corps, vers le centre du cœur en particulier, et vers ses relations avec ces éléments gazeux. On s'apercevra que le cœur n'est pas seulement le moteur qui fait circuler les fluides vitaux, mais aussi le générateur d'un certain type d'essence intelligente, qui est le facteur positif de la vie de la cellule.

D'après ceci, on peut se faire une idée du processus microcosmique, car l'individualisation des unités est engendrée par un événement macrocosmique qui produit des effets dans le microcosme.

Il faut ici mettre l'accent sur un dernier point. Au sens occulte, les cinq Kumaras ou les cinq Fils Nés-du-Mental de Brahma, incarnent cette force manasique sur notre planète ; mais Ils ne font [703] que refléter (dans la Hiérarchie de notre planète) la fonction des cinq Kumaras ou Rishis qui sont les Seigneurs des cinq Rayons se manifestant par les quatre planètes mineures et la planète de synthèse.

Ces cinq Kumaras offrent un canal à cette force, et l'un d'Eux, le Seigneur de la planète Vénus, incarne la fonction de la cinquième Hiérarchie. Ceci explique l'activité de Vénus au moment de l'individualisation dans notre ronde. Dans la prochaine ronde, la cinquième Hiérarchie utilisera le schéma de la Terre de la même façon et nous verrons alors manas en pleine maturité fonctionner dans la famille humaine. Cette cinquième Hiérarchie d'Agnishvattas dans leurs nombreux degrés incarne le "principe du Je" ; ils produisent la soi-conscience et construisent pour l'homme son corps de réalisation. Dans le temps et l'espace et sur le plan mental, ils sont l'Homme lui-même dans son essence essentielle ; ils lui permettent de construire son propre corps causal, de développer son propre lotus égoïque et de se libérer progressivement des limitations de la forme qu'il a construite, et de se placer – lorsque le temps en est venu – dans la ligne d'un autre type d'énergie, celle de buddhi. En d'autres termes, grâce à Leur travail, l'homme peut devenir conscient sans véhicule manasique, car manas n'est que la forme par l'intermédiaire de laquelle un principe plus élevé se fait connaître. La vie de Dieu passe cycliquement sous l'influence des différentes Hiérarchies ou forces, qui toutes lui construisent temporairement un véhicule, font passer cette vie dans leur substance, conférant à celle-ci une certaine qualité ou coloration, accroissant ainsi sa capacité vibratoire, jusqu'à ce que finalement la vie soit libérée de la limitation hiérarchique. Elle revient alors à sa Source éternelle, avec en plus, le gain de l'expérience acquise et l'énergie accrue résultant des diverses transitions.

Souvenons-nous bien que les Rayons sont l'aspect positif de la [704] manifestation, qu'ils descendent dans la matière négative, substance hiérarchique ou dévique, donnant ainsi certaines preuves d'activité. Les Hiérarchies sont l'aspect négatif par rapport aux Rayons, et répondent à leur impulsion. Mais au sein de chaque Rayon et de chaque Hiérarchie dans notre système, on trouve une dualité de force. Les Fils de Dieu sont bisexuels. La substance dévique a aussi un aspect double, car les dévas évolutifs sont l'énergie positive de l'atome, de la cellule, ou de la forme subhumaine, par exemple, tandis que les électrons, ou vies mineures au sein de la forme, sont négatives.

C'est là que réside le mystère des Manasaputras, ainsi que dans la fonction de la cinquième Hiérarchie, mais il n'est pas possible d'en révéler davantage. Le secret de Buddhi, le principe christique (et sixième principe), concernant ces Fils de Dieu, et le secret de la cinquième Hiérarchie qui est le véhicule de buddhi, ne peuvent pas être révélés en dehors des cercles d'initiés. Ces facteurs détiennent le secret du développement égoïque et du karma des Hommes Célestes, les cinq Kumaras.

Le cinquième principe de manas est incarné chez les cinq Kumaras, et si l'étudiant réfléchit à la signification des cinq pétales du lotus égoïque qui s'épanouissent les premiers, il touchera peut-être la frange du mystère. Le cinquième Rayon qui est celui du cinquième Kumara répond puissamment à l'énergie de la cinquième Hiérarchie. Ainsi que le savent les étudiants de l'occultisme, le Seigneur du cinquième Rayon occupe cette cinquième place dans l'énumération Septénaire, mais dans la classification quintuple il occupe la place médiane, la troisième.

1. Seigneur cosmique de Volonté et de Pouvoir

 

2. Seigneur cosmique d'Amour-Sagesse.

 

3. Seigneur cosmique d'Intelligence Active

1

4. Seigneur cosmique d'Harmonie.

2

5. Seigneur cosmique de Connaissance Concrète

3

6. Seigneur cosmique d'Idéalisme Abstrait

5

7. Seigneur cosmique de Magie cérémonielle

5

 

[705]

Il y a lieu de réfléchir à ceci, et en conséquence de garder à l'esprit Sa relation étroite, en tant que transmetteur de force dans la chaîne Lunaire, la troisième, avec le règne animal, le troisième et avec la troisième ronde. Le symbole des documents archaïques qui remplace Son Nom ou Son signalement est une étoile à cinq branches inversée, avec un Triangle lumineux au centre. Notons que les points impliqués dans ce symbole sont au nombre de huit – image de cet état de conscience particulier, engendré lorsque le mental tue le Réel.

Le secret de l'avitchi [17] planétaire s'y trouve caché, de même que le troisième schéma majeur peut être considéré comme l'avitchi systémique ; à un certain moment, la Lune avait une position analogue par rapport à notre schéma. Ceci doit être interprété en termes de conscience et non de lieu.

Au milieu de la cinquième ronde, certaines choses vont se produire.

La cinquième Hiérarchie parviendra à la plénitude de son pouvoir. Ceci précédera le Jour du Jugement et marquera un moment de lutte terrible, car le véhicule manasique (manas) qu'elle incarne, se rebellera contre la translation de la vie intérieure (la buddhi). On verra donc, à l'échelle raciale et impliquant des millions d'êtres au même moment, une répétition de la lutte qui entrave l'homme cherchant à transcender le mental et à vivre la vie de l'Esprit. Ce sera l'Armageddon final, le kurukshetra planétaire, qui précédera le Jour du Jugement où les Fils de Manas seront rejetés et où les Dragons de Sagesse triompheront. Ceci veut simplement dire que ceux chez qui le principe manasique sera surpuissant ou sous-développé auront échoué et devront attendre une période plus favorable à [706] leur développement, tandis que ceux qui vivront la vie bouddhique, et chez qui elle ira s'affirmant – les hommes spirituels les aspirants, les disciples de divers degrés, les initiés et les adeptes – pourront poursuivre le cours naturel de leur évolution sur ce schéma.

 

[1] Les anges solaires sont donc des entités d'ordre spirituel élevé, possédant une conscience raffinée qui correspond à la substance matérielle qui les revêt. Afin de relier ceci à ce que j'ai dit précédemment, vous pouvez considérer les anges solaires comme formant collectivement le Seigneur Brahma de l'île de lotus. Ces anges sont désignés par différents noms tels : esprit planétaire, Asuras etc, mais pour se faire une idée exacte de leur nature, vous pouvez considérer qu'ils ont la même relation envers les Brahmins mondiaux, régénérés et libérés, ou Nirmanakayas, que ceux-ci envers l'humanité ordinaire : Ces anges étaient de tels Brahmins dans des Mahamanvantaras précédents ; ils passèrent d'énormes périodes à souffrir et travailler pour élever le niveau de la sagesse dans le monde, et de là émergèrent sous forme d'Anges du sein infini d'Aditi, selon l'impulsion karmique, après une période de Mahapralaya. Quelques Pensées sur la Gîta, p. 137 (édition anglaise).

[2] Les Pitris Lunaires sont tous des Esprits de la Nature. Doctrine Secrète, II, 107.

1. Ils possèdent ou contiennent le feu du troisième aspect. Doctrine

Secrète, II, 81.

2. Leur travail précède celui des Anges Solaires. Doctrine Secrète, I, 268.

3. Ils existent en sept classes comme les Anges Solaires. Doctrine Secrète, II, 96.

a. Trois non corporelles, qui sont les trois règnes élémentaux de la nature, fournissant à l'homme son corps éthérique, astral et mental.

b. Quatre corporelles qui sont les formes des quatre règnes de la nature. Doctrine Secrète, II, 93.

c. Voir Doctrine Secrète, II, 233.

[3] Doctrine Secrète, II, 83.

[4] Pour la définition de rupa et arupa voir page 615 et 616.

 

[5] Ce nom leur est donné dans la Doctrine Secrète, Volume II, p. 96.

[6] Comparer Doctrine Secrète, I, 203 ; II, 108, 122, 279.

[7] Ces trois plans sont la correspondance des trois spirilles inférieures de l'atome permanent physique du Logos solaire et du Logos planétaire.

[8] Voir Doctrine Secrète, II, 83, 84, 243.

[9] Doctrine Secrète, I, 200, 201.

[10] Voir Doctrine Secrète, I, 201 ; II, 251, 252.

[11]

 

1

 

 

2

 

 

3

 

 

4

 

Règne-----------------------------------------------------------------------------Principe

 

5

 

 

6

 

 

7

 

 

8

 

Ceci a une signification cosmique et systémique, et jette de la lumière sur cet événement dans notre propre schéma ; les Stances sur l'arrivée des Seigneurs de la Flamme devraient être étudiées ici.

[12] Prajapatis. Les Progéniteurs, les donneurs de vie à tout sur cette terre, ils sont sept puis dix, correspondant aux sept puis dix Sephiroth. Cosmiquement ce sont les sept Rishis de la Grande Ourse ; du point de vue systémique ce sont les sept Logoï planétaires et du point de vue de notre planète les sept Kumaras. Voir Doctrine Secrète, I, 109, 122, 459, 661 ; II, 33, 36 ; note 80.

[13] Hylozoïsme : Du grec "ule" matière ; "zoon" animal et "isme". Isme est un suffixe représentant la doctrine ou idée abstraite du nom auquel il est rattaché. L'hylozoïsme est la doctrine que toute matière est douée de vie.

"Quand nous aurons atteint cette conception de l'hylozoïsme, d'un univers matériel vivant, le mystère de la nature sera résolu". Standard Dictionary.

[14] Voir Doctrine Secrète, III, 456.

[15] Une question très naturelle pourrait être posée ici : – Pourquoi envisageons- nous cette matière des dévas du système médian (ainsi que nous pourrions désigner ceux qui sont en rapport avec ce système, buddhi et kama-manas) dans notre examen des formes-pensées ? Pour deux raisons : – L'une étant que, dans ce système solaire, tout n'est que substance recevant l'énergie des plans cosmiques mental et astral, édifiée en formes par la puissance de la Loi électrique ; tout ce que l'on peut connaître, ce sont des formes ayant pour âme des idées. Deuxièmement que, par la connaissance des processus créateurs du système, l'homme apprend par lui-même comment devenir un jour créateur. On pourrait illustrer ceci en remarquant qu'une des fonctions principales du mouvement Théosophique dans ses diverses branches est de construire une forme qui, en temps voulu, recevra pour âme l'idée de Fraternité.

 

[16] Voyez toute la première partie du Vol. II de la Doctrine Secrète.

[17] Avitchi. Un état de conscience, pas nécessairement après la mort ou entre deux naissances car il peut avoir lieu aussi sur terre. Littéralement cela signifie "enfer permanent". Le dernier des huit enfers nous dit-on où "les coupables meurent et renaissent sans interruption – cependant non sans espoir de rédemption finale."

Voir Doctrine Secrète, III, 510, 521, 528, 529.