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l’AME ET SES FORMES PENSEES - Partie 1

L'AME ET SES FORMES-PENSÉES

 

 

Dans la règle précédente, nous avons traité du processus de création en relation avec :

1. Le créateur d'un système solaire ou d'un système planétaire.

2. L'égo, créateur de ses corps de manifestation. Il faut se rappeler que toute la famille humaine a été amenée à la manifestation par un groupe pareil d'égos.

3. L'homme, créateur des formes-pensées à l'aide desquelles il s'exprime, agit et dont il est entouré ; il faut avoir présent à l'esprit que seuls peuvent faire un travail vraiment créateur ceux qui agissent sur le niveau mental, les penseurs et les disciples des Maîtres.

Dans chaque cas, la forme objective est le résultat de la méditation de l'agent créateur, de la réaction de la matière sur laquelle agit la force générée dans la méditation, réaction qui détermine la forme et son utilisation par le son. Vient ensuite le stade où la forme, vue objectivement, devient une entité vibrante et vivante. Ainsi "le Verbe est fait chair" et ainsi toutes les formes, tous les univers, les hommes et les pensées viennent en manifestation.

Trois facteurs retiennent l'attention de l'agent créateur avant que la forme physique n'apparaisse sur le plan extérieur : [158]

1. La condition des eaux.

2. La sécurité de celui qui crée.

3. Une constante contemplation.

Nous traiterons brièvement de ces trois points, puis nous examinerons les trois facteurs auxquels le disciple doit prêter attention s'il veut devenir un collaborateur actif et puissant de la Hiérarchie. Les trois facteurs sont le cœur, la gorge et l'œil. Les règles, objet de notre étude, se prêtent à diverses interprétations. Pour le but poursuivi ici, nous nous occuperons seulement de l'interprétation qui concerne le disciple et son travail, sa préparation au travail magique de l'égo pendant qu'il occupe et emploie une forme physique. Ces enseignements visent à être pratiques ; nous relèverons l'importance de l'entraînement et de la discipline du disciple, et nous donnerons des indications et des suggestions ésotériques qui, bien comprises, conduiront à l'expérience et l'expérimentation de la vérité. Ceux qui ne sont pas de vrais aspirants ne connaîtront pas les indications et seront ainsi préservés du danger d'une expérience prématurée.

Commençons l'étude des trois facteurs du point de vue de l'homme qui crée des formes-pensées et non du point de vue d'un créateur solaire ou d'un égo sur le point de s'incarner dans une forme. Deux idées méritent ici d'être examinées. L'une est que le processus de création de formes-pensées fait partie du travail quotidien des aspirants dans la méditation. Si l'étudiant se rappelait que, pendant sa méditation, il apprend à construire des formes-pensées et à leur donner vie, il aurait plus d'intérêt pour son travail. La tendance de beaucoup d'aspirants, pendant la méditation, est de s'occuper de leurs défauts, de leur incapacité à dominer leur [159] mental, alors que ces aspects de leur effort seraient facilités s'ils concentraient leur attention sur la construction de formes-pensées.

L'autre idée, moins importante, est que, quand les égos se préparent à prendre des corps humains, ils sont très engagés dans le travail de méditation ; aussi est-il fort improbable qu'ils puissent être atteints par les médiums au cours des séances spirites ordinaires. Tout au plus, les médiums peuvent entrer en contact avec les égos récemment désincarnés, qui, dans la plupart des cas, sont dans des conditions de profonde abstraction d'un genre différent. Ce n'est pas le moment de nous étendre sur ce sujet, mais il peut intéresser ceux qui s'occupent du spiritisme.

 

 

1. LA CONDITION DES EAUX

 

 

L'homme, agent créateur, sous l'impulsion d'un but coordonné, d'une profonde méditation et d'une activité créatrice, a construit la forme-pensée qu'il cherche à animer par sa propre vitalité et à diriger par sa volonté. Le moment est venu pour cette forme-pensée d'accomplir sa mission et d'atteindre le but de son existence. Comme nous l'avons vu dans la règle précédente, la forme est "poussée hors" de son créateur par le pouvoir de l'expiration. Cette expression symbolique décrit un fait expérimental dans le travail magique. L'insuccès que le disciple rencontre dans son travail est souvent dû à son incapacité de comprendre la signification, à la fois ésotérique et littérale, de cette expiration dans son travail de méditation. L'expiration est le résultat d'une période précédente de respiration rythmique, parallèle au travail concentré de méditation, suivie de la fixation de l'attention et de la respiration, quand le but de la forme créée est défini mentalement ; elle est aussi le résultat de la vitalisation de la forme-pensée par son créateur, forme-pensée dotée ensuite d'énergie, de vie et d'activité indépendante.

Le premier obstacle à la réussite de ce travail vient de l'incapacité du disciple à mener simultanément ces activités. Le [160] deuxième obstacle vient de la négligence dans l'étude de la condition des eaux, c'est-à-dire l'état de la substance émotive dans laquelle la forme mentale doit puiser la matière du plan astral pour devenir une entité agissante sur ce plan ; sinon, elle reste une forme morte sur le plan mental, privée du pouvoir moteur du désir, nécessaire pour l'accomplissement sur le plan physique.

Il est important de se rappeler que si la forme-pensée envoyée dans le monde émotif pour se revêtir d'un corps de désir (force agissante, cause de toute objectivité) se trouve immergée dans une "condition des eaux" purement égoïste, elle se perd, absorbée par le corps astral du disciple qui représente le point focal de toute l'énergie astrale employée par lui. Elle est entraînée dans un tourbillon dont le corps astral est le centre et elle perd la possibilité d'existence séparée. La comparaison avec le tourbillon est utile. Le penseur peut être comparé à celui qui, de la rive, lance un petit bateau dans le courant. Si le petit bateau est attiré dans un tourbillon, il disparaît bien vite. Beaucoup de formes-pensées construites par l'aspirant pendant la méditation sont ainsi perdues à cause de l'état chaotique et tumultueux de son corps émotif. Ainsi les bonnes intentions n'aboutissent à rien et le travail prévu au profit du Maître ne se réalise pas, parce que, en passant sur le plan du désir et des émotions, la forme-pensée ne rencontre que les eaux troubles de la peur, du soupçon, de la haine, du désir purement physique. Les flots, plus puissants que la petite forme, la font disparaître ; elle cesse d'exister et l'homme est conscient d'un autre effort vain. [161]

Il se peut que la condition des eaux ne présente pas l'aspect d'un tourbillon engendré par soi-même, mais celle d'une mare dont l'eau est agitée sous l'effet des activités d'autrui. Beaucoup de disciples ont atteint un degré suffisant de maîtrise de soi et de détachement émotif. Ils ne sont plus victimes des désirs et des ambitions personnelles, et ils sont relativement débarrassés du tourbillon des tendances égoïstes. Mais leur corps astral est encore fréquemment en état d'agitation du groupe pour lequel et dans lequel ils travaillent. Ils sont gais ou déprimés, satisfaits ou mécontents des résultats qu'ils atteignent ou n'atteignent pas. Ils s'agitent et se troublent tant pour le succès que pour l'insuccès, pour les preuves de fidélité ou de trahison de leurs compagnons de travail et de service ; devant ces puissantes réactions, leurs formes-pensées, bien que construites avec soin, sont vaines. Leur capacité d'action est perdue, car ils sont encore trop attachés à la réussite de leur travail ; leurs efforts n'aboutissent à aucun résultat bénéfique.

Il existe encore d'autres conditions des eaux que chaque aspirant peut concevoir lui-même, mais il y en a une dont je voudrais parler. Le corps émotif du disciple, ou de l'aspirant, qui doit nourrir et alimenter la petite forme-pensée, avec son noyau mental, fait nécessairement partie de la forme émotive planétaire et vibre à l'unisson avec elle. Il faut bien le prendre en considération, car le corps émotif est mis en activité par les conditions générales des émotions et il doit être sagement traité de ce point de vue.

Trois sentiments dominent aujourd'hui dans la forme planétaire : la peur, l'incertitude, le désir exaspéré, dans la famille humaine, de biens matériels. Notez le mot "exaspéré". Le sommet du désir humain de bien-être matériel a été atteint et même dépassé. On peut dire que l'humanité a déjà surmonté de grandes [162] difficultés. Toutefois, le rythme des temps est encore très fort. L'aspirant qui cherche à servir au niveau mental doit comprendre, expérimenter et dépasser ces trois sentiments. À la peur, il doit substituer la paix, prérogative de celui qui vit dans la lumière de l'Éternel. À l'incertitude, il doit substituer l'assurance de l'objectif ultime qui naît de la vision du plan divin, du contact avec d'autres disciples et, plus tard, avec le Maître. Le désir des biens matériels doit être remplacé par l'aspiration aux biens qui sont la joie de l'âme : Sagesse, Amour, Pouvoir de Servir. Paix, confiance et juste aspiration sont les trois mots qui, bien compris et appliqués dans la vie quotidienne, produiront la juste condition des eaux qui garantira la survie de toute forme-pensée justement engendrée dans la méditation par l'homme qui fonctionne comme âme.

 

 

2. LA SECURITE DE CELUI QUI CREE

 

 

Il faut insister ici sur le fait, même si c'est un lieu commun, que beaucoup de personnes sont fréquemment tuées (au sens occulte, donc le plus important) par leurs propres formes-pensées La création de formes-pensées par la concentration et la méditation est quelque chose de très dangereux. Ne l'oublions pas. Il y a en effet des formes-pensées qui, n'étant pas revêtues de matière émotive, ne réussissent pas à descendre au niveau de la manifestation et empoisonnent l'homme au niveau mental ; ceci de deux manières :

1. Elles deviennent si puissantes au niveau mental que l'homme devient la victime de ce qu'il a créé. C'est "l'idée fixe" selon le langage des psychiatres, l'obsession qui conduit à la folie, la persistance d'une pensée sur un unique sujet qui terrorise son créateur.

2. En se multipliant si rapidement que l'aura de l'homme [163] devient comme un nuage épais à travers lequel la lumière de l'âme ne peut pénétrer. L'affection des êtres humains, les activités plaisantes, belles et réconfortantes de la nature et de la vie dans les trois mondes, ne réussissent pas non plus à y pénétrer. L'homme est étouffé, suffoqué par ses propres formes-pensées et il succombe aux miasmes qu'il a lui-même engendrés.

Il y a en outre des pensées qui provoquent, dans le corps émotif, une réaction de nature toxique. Par exemple, il y a une certaine attitude mentale à l'égard de ses semblables qui engendre la haine, la jalousie et l'envie et qui a, sur le plan physique, des conséquences mortelles pour leur créateur.

Cela se vérifie dans le cas de délit ou de maladie, résultat d'une intention cristallisée. La pensée pure, le juste motif et le désir aimant sont les vrais remèdes à la maladie. Chaque fois que le désir s'élève à une activité constructive, la maladie est graduellement éliminée. Beaucoup d'hommes le désirent, mais peu sont ceux qui pensent. Il ne faut pas oublier que les Grands Êtres ne cherchent pas ceux qui ne font que désirer et aspirer, mais ceux qui, au désir et à l'aspiration, unissent la détermination d'apprendre à employer leur corps mental et à devenir créateurs, et qui travaillent constructivement pour atteindre ces buts.

Voilà pourquoi, dans tous les systèmes et les méthodes de véritable entraînement occulte, l'accent est mis sur la pensée juste, le désir aimant et la vie pure. Seulement ainsi on peut se livrer à un travail constructeur ; seulement ainsi la forme-pensée peut passer sur le plan de l'objectivité et devenir un agent constructif sur le plan de la vie humaine.

 

 

3. UNE CONSTANTE CONTEMPLATION

 

 

On peut remarquer que le mot "méditation" n'est pas [164] employé ici. L'idée est différente. Le processus de méditation implique l'utilisation de la pensée et la construction mentale de la forme qui s'intègre dans celle des autres membres du groupe, et qui est donc selon le Plan, au mieux des capacités de l'homme. Le moment arrive où celui-ci doit contempler avec constance ce qu'il a créé et, avec la même constance, lui insuffler la vie nécessaire pour accomplir sa fonction.

L'homme cesse de raisonner, de penser, de formuler et de construire avec la matière mentale. Il donne simplement vie et énergie à la forme et l'envoie accomplir sa volonté. Plus il peut contempler avec constance et fermement, plus sa forme-pensée servira son intention ; et plus efficacement il exprimera l'idéal qu'il entend porter en manifestation. Dans ce travail est le secret de toute collaboration réussie avec le Plan.

Étudions maintenant les mots Cœur, gorge et œil, car ils ont une signification particulière. Ces trois organes constituent l'appareil dont les hommes disposent pour agir dans le cycle mondial, aujourd'hui plus proche.

Il est vrai que le nombre de disciples en incarnation en ce moment n'est pas considérable et que l'appareil dont ils se servent pour agir au niveau du discipulat est embryonnaire. Il faut se rappeler, toutefois, que ce cycle vient de commencer et qu'il durera longtemps. Il n'y a guère que quatre cents disciples acceptés dans le monde aujourd'hui (écrit en 1934), c'est-à-dire des hommes et des femmes qui savent réellement qu'ils sont disciples, qui connaissent leur travail et l'accomplissent. Plusieurs centaines, parmi les jeunes, sont près d'être acceptés et des milliers d'aspirants avancent sur le sentier de probation. [165]

Dans tous les groupes vraiment ésotériques, devrait se former un groupe où existerait la compréhension intellectuelle du mécanisme du cœur, de la gorge et de l'œil. Ces membres devraient se soumettre à une discipline et un entraînement qui leur permettraient d'en faire eux-mêmes la démonstration. J'attire votre attention sur ces paroles et en recommande l'étude.

Un mécanisme dans le corps physique entre en fonction de deux manières. Premièrement, son usage est involontaire, c'est-à-dire que le possesseur de ce mécanisme ne comprend ni comment, ni pourquoi, ni quand il fonctionne.

L'animal emploie un mécanisme semblable à celui de l'homme ; ses organes lui permettent de voir, d'entendre et de fonctionner comme l'homme ; mais il lui manque la compréhension mentale et la relation de cause à effet, caractéristiques du règne de la nature supérieur au sien.

Un état de choses semblable existe lors des premiers pas sur le sentier du disciple et du stade final sur le sentier de probation. Le disciple est conscient de capacités et de pouvoirs qu'il ne domine pas encore intelligemment. Il a des éclairs d'intuition et de connaissance, apparemment inexplicables et de peu d'importance immédiate. Il entre en contact avec des vibrations et des phénomènes d'autres niveaux, mais il est inconscient du processus qui lui permet de les atteindre et il ne sait ni renouveler ni répéter l'expérience. Dans son corps éthérique, il sent des forces actives ; parfois il peut les localiser et il admet théoriquement qu'il se produit un éveil à une activité consciente, une structure septuple de forme symbolique et d'un effet puissant. Il ne réussit pas encore à la dominer et à l'employer en collaboration intelligente avec ses buts et ses idées, quand bien même il s'y efforce. Tout ce qu'il peut faire, c'est d'enregistrer ces phénomènes et noter ces expériences tenant compte que, dans les premiers stades de son développement [166], seules les vibrations les plus grossières et matérielles sont enregistrées par sa conscience cérébrale. Il n'a qu'à attendre, s'appliquer à la purification de ses véhicules et à l'élimination de tout ce qui peut déformer et obscurcir sa vision. Cette période peut être plus ou moins longue selon qu'il se trouve pour la première fois dans la conscience subjective ou qu'il renoue le fil d'un travail déjà en partie réalisé.

Je voudrais dire à tous les sincères aspirants que l'entraînement spirituel qu'ils feront durant les prochaines années les conduira à la complète révélation de la vision et de l'ouïe astrales qui devront être complètement dominées. Le vrai disciple a essayé de transférer son centre d'activité du plan astral au plan mental, tendant à des états de conscience plus élevés encore jusqu'à la perception plus vaste et inclusive de l'âme.

Son but est d'arriver à des niveaux supérieurs et, à son stade atteint, il est inutile de regagner les facultés astrales, apanage, comme vous le savez, des races humaines peu évoluées et des animaux supérieurs. Quand il sera arrivé à l'état d'adepte, il pourra fonctionner sur le plan astral si c'est son choix ; il faut se souvenir que le Maître agit sur l'aspect âme des hommes et de toutes les formes, et non par leurs corps astraux, ce qui est souvent oublié des instructeurs en Orient et en Occident.

En agissant avec les âmes, la vraie technique de l'évolution est appliquée, car c'est l'âme dans les formes qui est responsable du développement extérieur et intérieur de la forme. Qu'il me soit permis de répéter aux aspirants que leur objectif principal est d'acquérir et de cultiver la conscience de l'âme et d'apprendre à agir et à vivre comme âmes. Tant que l'usage de leur appareil spirituel n'est pas volontaire, c'est-à-dire soumis à la volonté [167] consciente, il vaut mieux qu'ils cultivent leur mental, qu'ils étudient les lois qui régissent la manifestation et qu'ils apprennent à inclure dans leur conscience tout ce qui est désigné comme "supérieur".

Deuxièmement, quand l'usage de l'instrument subjectif sera devenu volontaire, et que l'homme saura comment et quand l'employer, alors sa condition sera complètement changée et son utilité pour le service accrue.

L'utilisation du mental a conduit l'homme à la compréhension des buts de l'appareil physique. Maintenant l'usage d'une faculté supérieure, caractéristique de l'âme, lui donnera la maîtrise intelligente de son instrument et la compréhension des buts de son existence. Cette faculté supérieure est l'intuition.

Puis-je ajouter et souligner que c'est dans la mesure où un homme devient intuitif qu'il peut être utile au groupe du Maître ; aussi, je recommande à tous les aspirants d'étudier avec le plus grand soin la signification de l'intuition. Quand cette faculté commence à fonctionner, le disciple en probation peut passer à l'état de disciple accepté dans le groupe d'un Maître.

Comment, me demandera-t-on, le disciple peut-il le savoir sûrement ?

Je dirai que le disciple en probation est soumis à un entraînement intensif sans qu'il en soit toujours conscient. Quand il cherche avec sincérité à se préparer au service, ses tendances erronées lui deviennent évidentes. L'analyse des motifs de ses actions l’aide beaucoup à s'élever du monde astral ou émotif au monde mental où il pourra prendre contact avec les Maîtres ; c'est là qu'il faut les chercher.

Il arrive un moment où la lumière dans la tête non seulement est présente, mais elle peut, dans une certaine mesure, être utilisée. [168] Le karma de l'aspirant est tel qu'il lui est possible, en vertu d'efforts répétés, de gouverner sa vie de façon à satisfaire son karma et remplir ses obligations, et d'avoir une volonté suffisante pour faire face aux exigences de l'état de disciple. Son service, fait pour de bons motifs, commence à être efficace, car il perd de vue ses propres intérêts en considérant ceux des autres ; certains événements ésotériques ont alors lieu.

Le Maître discute avec quelques-uns de ses disciples anciens de la possibilité d'admettre l'aspirant dans l'aura du groupe et d'harmoniser sa vibration avec celle du groupe. En cas de décision positive, l'un des disciples anciens sert, pendant deux ans, d'intermédiaire entre le Maître et l'aspirant récemment admis. Ils travaillent ensemble, le disciple ancien adaptant la vibration du Maître pour permettre au corps du jeune disciple de s'accoutumer à une vibration plus élevée. Il imprime sur son mental, par le moyen de l'égo, les plans et les idéaux de groupe et surveille ses réactions aux circonstances et aux occasions que la vie lui présente. Pour un certain temps, il assume les devoirs et la position du Maître.

Pendant cette période, l'aspirant ou le disciple en probation reste dans l'ignorance de ce qui lui arrive et ne se rend pas compte des contacts subjectifs.

Toutefois, il reconnaît en lui trois choses :

Une activité mentale plus grande. Elle lui cause, au début, beaucoup d'inquiétude, car il croit perdre le contrôle de ses pensées au lieu de les maîtriser. Ce n'est qu'un effet temporaire et graduellement, il reprend la maîtrise de son véhicule mental.

Une plus grande réaction aux idées et une plus grande capacité de vision du plan de la Hiérarchie, ce qui le rend tout d'abord très fanatique pour des idéaux nouveaux, de nouvelles théories, de [169] nouveaux rêves pour améliorer le monde. Il adopte un culte après l'autre, s'illusionnant d'avoir découvert la voie pour rendre possible le millenium. Toutefois, il retrouvera son équilibre et se dédiera aux tâches que la vie lui impose, apportant ainsi sa contribution à l'activité de tous, de son mieux.

Une sensibilité psychique plus grande, ce qui est un indice de croissance et une épreuve. L'aspirant peut se laisser séduire par les pouvoirs psychiques et avoir la tentation de détourner ses efforts consacrés au service de l'humanité, et de les utiliser pour affirmer sa personnalité. Il est vrai que l'aspirant doit se développer harmonieusement, mais tant qu'il ne fonctionne pas consciemment comme âme, en collaboration avec l'intelligence, ses pouvoirs inférieurs doivent demeurer en veilleuse. Ils ne sont sans danger que pour les disciples avancés et les initiés ; ce sont des instruments de service qu'ils utilisent dans les trois mondes quand ils sont encore liés par la loi de Renaissance. Ceux qui ont atteint la Grande Libération et qui ont occultement "traversé le pont" n'ont plus besoin d'employer les pouvoirs inhérents aux enveloppes inférieures. Ils disposent de la faculté infaillible de l'intuition et de l'illumination du principe de Lumière.

Il y a beaucoup de confusion sur le fait de savoir comment un Maître fait savoir à un disciple qu'il est accepté. On croit par exemple qu'il est averti au cours d'une entrevue dans laquelle le Maître l'accepte et lui assigne sa tâche. Il n'en est rien. La loi demeure vraie dans le cas du disciple comme dans celui de l'initié, et l'homme avance à l'aveuglette. Il espère, mais il n'est pas sûr. Il doute, mais il ne reçoit aucune assurance. De l'étude de soi-même et des exigences nécessaires, il déduit que, peut-être, il est arrivé à l'état de disciple accepté. Il agit donc en l'admettant et [170] surveille avec soin ses actes, ses paroles, ses pensées afin que rien d'indésirable ne vienne déranger le rythme qu'il croit avoir établi en lui. Il poursuit son travail, intensifie la méditation, examine les motifs de ses actions et cherche à équiper son corps mental. Il ne manque aucune occasion de servir, et il est fidèle à son idéal de service. Puis, quand il sera plongé dans son travail au point de s'oublier soi-même, il verra un jour

Celui qui le voit depuis si longtemps.

Cela peut se produire de deux manières, en pleine conscience de veille ou par l'enregistrement, dans le cerveau physique, de ce qui s'est passé pendant les heures de sommeil. Cet événement est accompagné d'autres reconnaissances.

1. L'événement est reconnu incontestablement, ne laissant aucun doute dans l'esprit du disciple.

2. Le disciple éprouve de la réticence à parler de l'événement à qui que ce soit. Des mois ou des années pourront s'écouler avant qu'il n'en parle et alors seulement à celui qu'il reconnaît comme disciple, soumis à la même influence de groupe, et dont le droit de savoir est confirmé par le Maître de groupe.

3. Certains facteurs régissant le rapport entre Maître et disciple sont graduellement reconnus et la vie du disciple s'oriente d'après eux.

a. Il s'aperçoit que les moments de contact avec son Maître dépendent des nécessités du groupe et se rapportent au service du groupe. Il découvre progressivement que le Maître ne s'intéresse à lui que dans la mesure où son égo peut être utilisé pour le service, par la personnalité sur le plan physique. Il commence à comprendre que le Maître travaille avec son âme et que c'est son égo et non sa personnalité qui est en rapport avec le Maître. Son [171] problème est de plus en plus clair et c'est celui de tous les disciples ; c'est de garder ouvert le canal faisant communiquer l'âme et le cerveau par le mental afin que le Maître, s'Il veut communiquer, puisse le faire sans difficulté. Parfois, un Maître doit attendre des semaines avant de se faire entendre de son disciple, car le canal est obstrué et l'âme n'est pas en rapport avec le cerveau. C'est spécialement le cas dans les premiers stades du discipulat.

b. le disciple se rend compte que c'est lui-même qui ferme la porte par son psychisme inférieur, son incapacité physique et son manque de maîtrise mentale. Il découvre la nécessité de travailler sans arrêt sur son soi inférieur.

c. Il trouve qu'il lui faut apprendre à discerner entre : La vibration de son âme,

La vibration du groupe de disciples avec qui il est associé.

La vibration du Maître.

Toutes trois sont différentes, mais il est facile de les confondre, surtout au commencement. La règle sûre pour les aspirants est d'admettre que, s'ils entrent en contact avec une haute vibration, il s'agit de leur propre âme, du Maître dans le cœur ; qu'ils ne s'imaginent pas (chose flatteuse pour leur orgueil personnel) que le Maître cherche à établir un contact avec eux.

d. Le disciple s'aperçoit aussi qu'il n'est pas dans les habitudes des Maîtres de flatter ou de faire des promesses aux disciples. Ils sont trop occupés et trop sages pour dire à leurs disciples qu'ils sont destinés à de hauts postes, ou qu'ils sont leurs intermédiaires, ou que la Hiérarchie compte sur eux. L'ambition, l'amour du pouvoir, l'affirmation de soi, caractéristiques de beaucoup de types mentaux, sont des épreuves à surpasser que sa personnalité lui fournit abondamment. Ces caractéristiques le trompent et [172] l'égarent, le conduisent à se mettre sur un piédestal d'où il est forcé de redescendre. Les Maîtres ne disent rien qui alimente l'orgueil ni ne prononcent des mots qui encourageraient l'esprit de séparation.

e. Très vite, le disciple devient conscient que les Maîtres ne sont pas facilement accessibles. Ils ne peuvent consacrer que peu d'instants à communiquer avec lui ; seulement en cas d'urgence, s'il s'agit d'un débutant sur le Sentier, ils dépensent l'énergie nécessaire pour se mettre en rapport avec lui. Avec les disciples anciens, il est plus facile d'établir un contact et d'obtenir des résultats plus rapides. Souvenons-nous, toutefois, que plus le disciple est récemment reconnu, plus il a besoin d'attention et il croit qu'elle lui est due. Les serviteurs de longue date et plus expérimentés cherchent à remplir leurs obligations et à faire leur travail avec aussi peu de contacts avec le Maître que possible ; ils cherchent à lui éviter une perte de temps et considèrent souvent une entrevue avec le Maître comme la preuve d'un échec de leur part ; ils regrettent d'avoir dû prendre un temps précieux au Maître en le forçant à employer son énergie à sauver l'œuvre de l'erreur et, eux-mêmes, du mal. Le but de tout disciple est d'accomplir son travail en contact avec le centre d'énergie spirituelle constitué de son groupe, gardant ainsi le contact constant avec le Maître sans entrevue et sans contact phénoménal. Beaucoup de disciples attendent le contact avec leur Maître seulement une fois par année, généralement lors de la pleine lune de mai.

f. Le disciple apprend aussi que la relation de Maître à disciple est régie par la loi et qu'il y a des stades définis de contact et des degrés dans les rapports désirés. Nous allons les énumérer, mais sans nous y attarder.

1. Le stade où le disciple entre en rapport avec le Maître par un autre chéla sur le plan physique. C'est l'état de "petit chéla". [173]

2. Le stade où un disciple de haut rang dirige le chéla du niveau égoïque. C'est le stade de "chéla dans la lumière".

3. Le stade où, selon le besoin, le Maître entre en contact par :

a. l'expérience d'un rêve vivifiant,

b. un enseignement symbolique,

c. l'usage d'une forme-pensée de lui-même,

d. d’un contact pendant la méditation,

e. le souvenir d'une entrevue dans son ashram. C'est le stade du "disciple accepté".

4. Le stade où, ayant manifesté de la sagesse dans son activité et apprécié le problème du Maître, il est enseigné au disciple (en cas d'urgence) comment attirer l'attention du Maître pour faire appel à sa force, sa connaissance, ses conseils. C'est instantané et ne prend pas de temps au Maître. C'est le stade du "chéla sur le fil, ou sutratma".

5. Le stade où le disciple peut savoir par quel moyen il peut établir une vibration et un appel qui lui donne droit à un entretien avec le Maître. Ce n'est concédé qu'aux chélas dignes de confiance et qui n'en useront que pour les besoins du travail. Nulle raison personnelle, nulle détresse ne les inciteraient à l'utiliser. À ce moment-là, le disciple est appelé "celui qui se trouve dans l'aura".

6. Le stade où le disciple peut atteindre le Maître n'importe quand. Ils sont en étroite relation. C'est le stade où le disciple est préparé à une initiation immédiate ou, l'ayant prise, il est formé à un travail spécial qu'il doit faire en collaboration avec lui. C'est le stade de "celui qui est dans le cœur du Maître".

Il y a encore un stade ultérieur, de plus intime identification, [174] où les lumières se mêlent, mais il n'y a pas de mots pour l'exprimer. Les périphrases employées pour distinguer les six stades mentionnés sont adaptées à la compréhension des Occidentaux et ne doivent nullement être considérées comme une traduction littérale des termes orientaux.

Tels sont certains des enseignements concernant les disciples ; il est essentiel qu'ils en reconnaissent l'importance et en fassent objet de méditation. Il faut qu'ils se rendent compte qu'un bon caractère, un haut niveau éthique, de bonnes mœurs et l'aspiration spirituelle, bien qu'étant une base indispensable, ne suffisent pas à ce que soit concédée l'entrée dans l'ashram du Maître.

Pour avoir le privilège de devenir un poste avancé de la conscience du Maître, il faut un désintéressement et une consécration auxquels peu sont prêts. Être attiré dans l'aura du Maître de sorte que l'aura du disciple soit partie intégrante de celle du groupe, présuppose une pureté que peu connaissent. Avoir accès au Maître et en être écouté demande un discernement aigu et une sensibilité que peu sont disposés à en payer le prix. Toutefois, la porte demeure grande ouverte à tous ceux qui désirent entrer et nulle âme sincère et sérieuse, qui se soumet aux exigences, n'est repoussée.

Nul doute, aujourd'hui, que ceux qui ont fait des progrès dans leur évolution ne voient hâter cette évolution comme jamais encore dans l'histoire. La crise actuelle est si grave, les besoins du monde si urgents que tous ceux qui sont capables d'entrer en contact avec la vie intérieure et, même dans une petite mesure, de sentir les vibrations des disciples plus avancés et des Frères Aînés de l'humanité, de capter les idéaux émanant des niveaux supérieurs, sont soumis à un entraînement intensif, afin qu'ils deviennent des interprètes et des intermédiaires capables d'agir avec exactitude et efficacité.

Il est nécessaire de mettre en évidence certains facteurs et certaines méthodes qui se rapportent à l'écriture inspirée et l'écriture [175] médiumnique à propos de livres comme la Doctrine Secrète, les Livres Sacrés et tous les ouvrages qui ont eu et qui ont une grande influence sur la pensée de l'humanité. L'interprétation de ces œuvres dépend de beaucoup de causes, et l'importance des auteurs peut être surestimée ou négligée. Les termes employés par celui qui écrit dépendent de son degré de culture ; ils peuvent donc être inexacts ou prêter à une fausse interprétation. Aussi, il est nécessaire d'avoir une bonne compréhension du processus des phénomènes.

Certains transmetteurs travaillent entièrement sur le plan astral ; par conséquent, leur travail fait partie de la grande illusion. Ce sont des médiums qui s'ignorent et qui sont incapables de vérifier la source de leurs enseignements et, s'ils prétendent la connaître, ils se trompent fréquemment. Certains reçoivent des instructions d'entités désincarnées, dont l'évolution n'est pas supérieure à la leur, mais souvent inférieure. D'autres puisent dans leur propre subconscient, aussi il n'y a dans leurs écrits que des platitudes exprimées dans la terminologie chrétienne, teintées par le mysticisme du passé ; leurs œuvres encombrent la table des disciples qui travaillent consciemment sur le plan physique.

Certains autres travaillent sur le niveau mental, apprenant par télépathie ce que les Frères Aînés et leur propre âme ont à communiquer. Ils puisent aux sources de la connaissance qui est dans la conscience égoïque ; ils deviennent conscients de cette connaissance accumulée dans le cerveau des disciples qui se trouvent sur le même rayon qu'eux. Certains encore sont déjà des postes avancés de la conscience d'un Maître et ils en connaissent la pensée. D'autres usent de plusieurs méthodes, consciemment ou inconsciemment. S'ils travaillent consciemment, il leur est possible de vérifier l'origine de l'enseignement reçu, appliquant la loi des [176] Correspondances et interprétant les symboles que la clairvoyance mentale leur permet de percevoir ; si au contraire, ils travaillent inconsciemment (il ne s'agit pas de psychisme astral), ils ne peuvent le faire qu'avec foi et discernement, jusqu'à ce qu'ils atteignent un plus haut degré de développement. Ils ne peuvent rien accepter qui soit contraire à ce qui est communiqué par la Loge des Grands Messagers et ils doivent être prêts à élargir et fortifier le modeste patrimoine de connaissance dont ils disposent.

Chaque génération doit produire ses voyants. Voir, c'est connaître. La faute de vous tous est de ne pas voir ; vous ne regardez que d'un seul point de vue et vous ne voyez qu'un aspect partiel de la Vérité ; tout ce qui est caché derrière échappe à votre vision à trois dimensions. Ceux qui aspirent à devenir de fidèles transmetteurs entre les Connaisseurs et les "petits" doivent garder les yeux fixés sur l'horizon pour embrasser une vision toujours plus ample ; ils maintiennent fermement la réalisation intérieure, cherchant à l'accroître ; ils croient à la vérité selon laquelle tout tend à la révélation et que la forme importe peu. Ils doivent surtout chercher à être des instruments sur lesquels on peut compter, que ne troublent pas les tempêtes passagères. Libérés du découragement, quoiqu'il arrive, dotés du sens aigu des proportions, d'un jugement équitable, d'un corps physique discipliné, ils se dévouent complètement à l'humanité. Quand ces qualités sont présentes, les Maîtres peuvent se servir de ces travailleurs ; sinon, ils doivent en chercher d'autres.

Certains disciples apprennent de nuit et rapportent régulièrement [177] à la conscience de leur cerveau physique les faits et les notions à transmettre. Diverses méthodes sont employées selon la nature des aspirants, certains ont un cerveau capable de recevoir télépathiquement les messages. Quant à moi, je traite de méthodes plus sûres et plus rares, utilisant le véhicule mental comme intermédiaire entre l'âme et le cerveau ou entre l'instructeur et le disciple. Des méthodes de communication sur le plan astral comme le oui-ja, l'écriture automatique, la voix directe, les déclarations faites par le médium temporairement possédé ne sont pas utilisées généralement par les disciples, bien que la voix directe le soit parfois. Les méthodes mentales supérieures sont plus avancées et plus sûres, mais elles sont rares.

Les vrais transmetteurs des niveaux égoïques supérieurs au plan physique procèdent selon l'une ou l'autre des méthodes suivantes :

1. Ils écrivent d'après leur connaissance personnelle et emploient leur mental concret pour exprimer cette connaissance en termes qui révéleront la vérité à ceux qui ont des yeux pour voir, mais ils sauront cacher ce qui est dangereux aux curieux et aux aveugles. C'est une tâche difficile, car le mental concret est peu adapté à exprimer ce qui est abstrait ; dans l'effort de traduire la vérité en mots, beaucoup de sa valeur réelle est perdue.

2. Ils écrivent suivant leur inspiration. Leurs qualités physiques, la pureté de leur vie, leur ferme propos, leur dévouement à l'humanité et le karma du service ont développé en eux la capacité d'atteindre aux plus hautes sources d'où jaillit la vérité pure, vérité symbolique. Ils peuvent capter des courants de pensée mis en mouvement par les grands Contemplateurs, appelés Nirmanakayas, ou des courants de pensée particuliers issus de l'un des membres du groupe des instructeurs. Leur cerveau réceptif leur permet d'exprimer par écrit les pensées captées, la fidélité de la transmission [178] dépendant de la réceptivité de l'instrument cérébro-mental du transmetteur. Dans ce cas, la terminologie, la forme et le style sont laissés au choix de celui qui écrit ; ils dépendent de sa préparation mentale, de l'éducation et de l'instruction reçues, de la richesse du patrimoine linguistique disponible, de sa capacité de comprendre la nature et la qualité de la pensée et des idées qui doivent être communiquées.

3. Ils écrivent parce que leur ouïe intérieure est en plein développement.

Ils notent en grande partie par la sténographie et leur travail est conditionné par leur degré de culture. L'instructeur qui cherche à donner des plans plus subtils, des notions sur une ligne particulière de pensée, est guidé, dans son choix, par la présence d'un individu ayant un certain développement des centres et des conditions karmiques déterminées. La responsabilité de l'exactitude du message est partagée entre celui qui procure l'enseignement et celui qui le transmet. L'agent sur le plan physique doit être choisi avec soin, car l'exactitude de la transmission dépendra de sa disposition à être employé comme instrument, de sa polarisation mentale positive et de l'absence de réaction astrale. Il faut ajouter que plus un homme est cultivé, plus ses connaissances sont vastes et ses intérêts variés, plus il sera facile au maître intérieur de communiquer la connaissance. Fréquemment la matière dictée est étrangère à celui qui reçoit. Il est donc nécessaire qu'il dispose d'une solide culture, qu'il soit lui-même un chercheur sérieux de la vérité pour être choisi comme récepteur d'enseignements destinés au grand public ou à l'enseignement ésotérique. Surtout, il doit avoir appris, par la pratique de la méditation, à concentrer son attention sur le plan [179] mental. L'affinité de vibration et d'intérêts détermine le choix du transmetteur. Notez : affinité de vibration et d'intérêts et non pas égalité.

Il y a trois méthodes pour accomplir le travail de transmission : Premièrement, la clairaudience supérieure, communication de mental à mental. Il ne s'agit pas de télépathie, mais d'une forme d'audition directe ; il s'agit de la perception directe de la parole de l'instructeur avec lequel se déroule une conversation sur le niveau mental, les facultés supérieures servant de point focal. Les centres de la tête sont utilisés dans ce travail ; il est donc nécessaire qu'ils soient éveillés avant qu'il ne soit possible d'employer cette méthode. Dans le corps astral, les centres qui correspondent au physique doivent être actifs avant que le psychisme astral ne soit possible. Le travail inclut le réveil et l'activité des contreparties mentales.

Deuxièmement, il y a la communication par télépathie. C'est l'enregistrement par le cerveau physique d'instructions venant :

a. d'un Maître directement au disciple, d'un disciple à un autre disciple, d'un étudiant à un autre étudiant.

b. du Maître, ou du disciple, à l'égo et de là à la personnalité par l'intermédiaire des sous-plans atomiques. La réussite de cette méthode est garantie surtout par la présence de matière atomique dans le corps de ceux qui l'adoptent.

c. d'égo à égo par le corps causal ; l'information se transmet selon la méthode précédente ou elle est emmagasinée pour être utilisée graduellement et selon le besoin.

Troisièmement, il y a l'inspiration qui présente encore un autre aspect de l'évolution. L'inspiration est analogue à la médiumnité, mais elle intervient entièrement sur le plan égoïque, utilisant le mental comme moyen de transmission au cerveau des connaissances de l'âme. La médiumnité se limite généralement aux niveaux astraux. Réfléchissez à la distinction entre inspiration et [180] médiumnité, elle éclaire bien des choses. La médiumnité est dangereuse. Pourquoi ? Parce que le corps mental n'est pas impliqué, aussi l'âme n'exerce pas d'influence. Le médium est un instrument inconscient ; ce n'est pas lui qui dirige et domine, il est lui-même dirigé et dominé. Souvent aussi, les entités désincarnées, qui usent de ce moyen de communication par le cerveau ou l'appareil vocal du médium, ne sont pas très évoluées et donc incapables d'employer les méthodes du plan mental.

Certains sujets combinent la méthode de l'inspiration avec d'autres moyens de recevoir des instructions ; d'une telle fusion vient une grande exactitude de transmission. Parfois aussi, comme dans le cas de H.P.B., il y a une profonde connaissance unie à la capacité de recevoir l'inspiration et la clairaudience mentale. On se trouve devant un instrument exceptionnel d'utilité et d'aide à l'humanité.

L'inspiration a son origine sur les niveaux supérieurs ; elle présuppose un degré d'évolution très élevé, car elle comprend la conscience égoïque et requiert la présence de la matière atomique, ouvrant ainsi la voie à de nombreux communicateurs. Elle ne présente pas de dangers. Il faut se souvenir que l'âme est toujours bonne ; elle peut présenter des lacunes dans la connaissance des trois mondes, mais pas de mal. L'inspiration est toujours sans danger, tandis que la médiumnité doit être évitée. L'inspiration peut impliquer la télépathie, car celui qui est animé par l'inspiration peut agir de trois manières :

a. Utiliser le cerveau physique d'une personne qui sert de canal transmetteur, y introduisant des pensées.

b. Occuper le corps du disciple, celui-ci se retirant dans ses corps plus subtils, abandonnant son corps physique.

c. Fusionner temporairement, pour ainsi dire, de façon que celui qui utilise et celui qui est utilisé se succèdent ou se complètent, selon le besoin, pour accomplir le travail fixé. Je ne puis l'expliquer plus clairement.

4. Ils écrivent ce qu'ils voient. Ce n'est pas une méthode très élevée.

Vous aurez remarqué que, dans le premier cas, il s'agit de [181]

 sagesse ou de disponibilité sur le niveau bouddhique ou intuitif ; dans le deuxième cas, il y a transmission du corps causal au niveau du mental supérieur ; dans le troisième cas, il y a un développement suffisant pour que l'aspirant puisse recevoir la communication qui lui est dictée ; dans le quatrième cas, il y a la capacité de lire dans la lumière astrale, mais souvent sans savoir faire la différence entre le passé, le présent et le futur. Il y a donc illusion et inexactitude. Pourtant cette méthode est parfois utilisée ; mais, à moins de l'être sous la stimulation directe d'un Maître, elle est sujette à erreur comme la clairaudience astrale. C'est la méthode de la clairvoyance mentale qui demande un mental capable d'interpréter, ce qui est rare.

Dans tous ces cas, des erreurs peuvent se glisser à cause des limitations physiques et de l'insuffisance de notre langue pour traiter de tels sujets. Dans le cas de ceux qui écrivent par connaissance personnelle, les erreurs d'expression n'ont pas d'importance. Dans le deuxième et le troisième cas, au contraire, les erreurs dépendent du degré d'évolution atteint par le transmetteur. Si toutefois, il allie l'intelligence, la consécration au service à la capacité de recevoir, d'entendre et de transmettre, il corrigera rapidement les éventuelles erreurs et sa compréhension augmentera.

Plus tard, deux autres méthodes seront employées qui faciliteront la transmission de la vérité du côté intérieur au plan extérieur. Le pouvoir de l'écriture précipitée sera donné à ceux qui en seront dignes, mais le moment de l'emploi de cette méthode n'est pas encore venu. Il faut attendre que le travail des écoles ésotériques ait atteint un plus grand développement. Les conditions ne sont pas encore favorables, mais l'humanité est incitée à se tenir prête, l'esprit ouvert à de tels développements. Plus tard encore, viendra le pouvoir de matérialiser les formes-pensées. Viendront en [182] incarnation ceux qui seront capables de créer, de donner vie aux formes-pensées et de les rendre visibles aux yeux du monde. Ce n'est pas encore le moment, car le monde est encore trop rempli de peur et il n'a pas assez d'expérience de la vérité. Il faut une plus grande connaissance de la nature de la pensée et de la matière ; l'expérimentation doit se poursuivre par ceux qui ont un mental bien entraîné, capable de réagir aux plus hautes vibrations et des corps faits de matière très fine et purifiée. Arriver là implique discipline, souffrance, abnégation et abstinence. Veillez-y.