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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES (suite)  - Partie 12

Mon Frère,

Novembre 1937

Les six derniers mois ont été pour vous des mois de discipline. Vous y avez fait, relativement à votre activité, extérieure et intérieure, trois sérieuses erreurs et vous avez réalisé trois réels succès. Voulez-vous les étudier, découvrant d'abord [641] en quoi consistent erreurs et succès et en tirant l'enseignement nécessaire ? Faites face à la vie, mon frère, et soyez prêt à reconnaître et à admettre vos erreurs ; soyez prêt également à vous rendre compte du succès couronnant vos efforts et embellissant votre chemin ; apprenez aussi à rechercher vos erreurs là où le monde extérieur ne voit que succès ou certaines réalisations.

Vous avez un sens des valeurs qui est sûr mais qui a besoin d'être élevé à une courbe plus haute de la spirale. Vos dons de compréhension et d'intuition psychologiques sont extrêmement valables, mais il conviendrait de les utiliser davantage. Les exigences de la vie de votre personnalité, qui peuvent vous apporter sans doute des satisfactions sur le plan de la personnalité, nécessitent une réorientation vers la demande de la vie actuelle et vers l'urgence des temps présents. Vous avez beaucoup à donner, mon frère, et je vous exhorte à le donner ; je vous exhorte également à ne pas devenir exagérément conscient de la faculté que vous avez de donner.

Il se produit actuellement une sorte d'arrêt dans le flux de vie et d'amour de votre âme de second rayon. Pouvez-vous découvrir ce qu'il en est, mon frère, et changer cette situation au cours des mois qui viennent ? Parmi les disciples de ce groupe se trouvent huit âmes de second rayon. Qu'elle en est la raison ? C'est parce que le rayon de guérison, plus que tous les autres, est le second rayon. Il y a deux principaux rayons de guérison parmi les sept rayons : le second et le septième. Le succès de toute entreprise de guérison dépend donc de la possibilité des membres du groupe de travailler à volonté et sur demande, sous l'influence de leur âme.

Vous comprendrez aussi la raison pour laquelle il a fallu tant de temps à ce groupe de disciples pour se préparer à un service actif de guérison. Il a fallu que je vous aide tous à parvenir à une plus pleine expression de la force de votre âme par l'intermédiaire de votre personnalité. Sous ce rapport, vous n'avez donné que peu de difficulté car votre âme a une ligne de descente facile (si je puis m'exprimer ainsi), par l'intermédiaire de votre mental de quatrième rayon et votre corps astral de second rayon.

Si vous étudiez vos rayons, mon frère, vous noterez que vous êtes éminemment bien équipé pour guérir, car vous avez deux courants d'énergie de second rayon qui s'écoulent à travers vous et également deux courants d'énergie de septième rayon. Ils vous donnent le pouvoir de guérir. Lorsque nous [642] nous mettrons vraiment au travail, on découvrira que certains d'entre vous ont des dispositions pour la guérison mentale, que d'autres agiraient plus facilement dans le domaine de la guérison astrale ou psychique, et que d'autres encore réussiraient mieux dans la guérison physique. Cela signifie que ce groupe doit être capable de s'occuper d'une personne totale ou d'un groupe pris dans son ensemble. Je vous demande à vous tous d'y réfléchir et de considérer l'étendue du champ de service qui s'ouvre devant vous. Je vous demande de vous rendre compte de votre puissance de guérison et de vous préparer soigneusement dans ce but, veillant à ce que le rayon de l'âme de votre groupe domine et gouverne votre personnalité. Cela vous rendra désintéressé en tout ce que vous pouvez tenter d'accomplir et vous préservera de tout intérêt exagéré pour les lieux, les situations et les succès.

Je vous demande de vous stabiliser, au cours des mois qui viennent, au centre de votre être, de parvenir à un contact facile avec votre âme et de construire avec soin l'antahkarana, partant du cœur et allant vers l'âme, passant par la tête. Je vous demande de donner toute l'aide psychologique possible qui vous sera demandée, utilisant tous ces canaux qui vous sont nettement ouverts. Je vous demande de vous approcher de la période de la pleine lune avec une intensité de dessein qui devrait vous amener à un haut degré de fusion de groupe. J'ai demandé à plusieurs d'entre vous de consacrer plusieurs jours à la préparation de cette période de cinq jours de la Pleine Lune et à la période qui suit. Je vous suggère, à vous, une technique différente.

De vous, j'attends tension, acuité dynamique et attention focalisée. Je vous suggère donc de vous focaliser sur l'approche de la Pleine Lune seulement pendant la journée précédant la Pleine Lune, le jour de la Pleine Lune lui- même et la journée qui suit la Pleine Lune, (en raison de la tension et de l'effort que ma suggestion peut provoquer dans vos véhicules). Je vous demande de veiller à certaines réactions, phénoménales et psychologiques, et de vous y attendre. Ces réactions peuvent apparaître immédiatement, ou elles peuvent s'élaborer dans votre conscience au cours de la semaine qui suivra la Pleine Lune. Je ne me réfère pas ici à des phénomènes psychiques inférieurs mais à certaines manifestations spirituelles et à des intuitions de l'âme qui parfois, peuvent être observées lorsque le point de tension est juste. Veillez à ces expériences, intuitives, télépathiques et spirituelles, et notez-les dans votre journal spirituel, en essayant de les interpréter correctement. [643]

Je ne vous demande pas d'autre travail que celui que j'ai donné à tous les membres du groupe. Je vous demande un travail d'intensification qui permettra à ce groupe d'être beaucoup plus utile.

Frère de longue date,

Août 1938

J'ai actuellement peu de choses à dire soit à vous soit à d'autres membres du groupe. Les dernières instructions de groupe étaient longues et riches ; elles demandent une étude et une considération renouvelées. Prêtez attention, je vous prie, à ce que j'ai écrit la dernière fois. Le nouveau travail du groupe doit suffire à vous occuper pleinement. Dans ce que j'ai dit, vous trouverez bien des choses justifiant des études prenant tout votre temps ; il y a une nouvelle méditation à bien comprendre, saisir et pratiquer ; il y a un travail de guérison précis à accomplir. Et vous êtes de même en train de projeter des changements dans votre existence. Ils sont d'une nature académique et non pas réellement personnelle ; votre raison pour les effectuer est bonne. Je voudrais m'y étendre un peu, mais je vous demande, en même temps, de garder à l'esprit que je ne fais que des suggestions.

Vous êtes naturellement, un bon psychologue ; vous avez une compréhension intuitive des gens. Gardez-le à l'esprit, sans vous surestimer, vous souvenant que la manière académique et intellectuelle d'aborder l'humanité, que l'on appelle la psychologie moderne, ne doit pas émousser le fil de cette compréhension sereine, de cette compréhension automatique, qui ne raisonne pas et qui, aujourd'hui, est vôtre. Gardez toujours cela à l'esprit, car je crains pour vous l'enseignement académique. De bien des façons, vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous aussi que, sensible comme vous l'êtes, (et c'est votre principale contribution au travail que nous cherchons à accomplir), vous pouvez réagir d'une manière regrettable à l'impact du groupe où vous allez vous trouver si vous suivez un enseignement académique. Si cela se produit, le vrai groupe, celui auquel vous appartenez, le groupe des psychologues modernes sur les plans intérieurs, peut reculer vers le fond de votre conscience. Vous ne serez plus alors d'aucune utilité dans le vrai sens du mot. Comprenez- moi bien, mon frère. Je ne cherche pas à vous détourner de vos recherches d'une connaissance académique ; dans une certaine mesure, elles sont justes et nécessaires. Vous êtes cependant [644] susceptible d'oublier que vous pouvez beaucoup apprendre par la lecture et par l'enseignement de certains psychologues soigneusement choisis dont la connaissance et la faculté de saisir ce qu'il y a d'essentiel en l'homme dépassent beaucoup celles de l'ensemble de leurs collaborateurs.

Je vous demande une chose : utilisez comme base de tout votre travail ce que j'ai écrit au sujet des sept rayons et acceptez cet enseignement comme une hypothèse valable ; ne soyez pas découragé par une phraséologie académique. Vous appartenez à la nouvelle école à qui est confiée la tache de créer la nouvelle psychologie ésotérique, basée sur les cinq rayons se manifestant en tout être humain ; le rayon de l'âme, le rayon de la personnalité, et les rayons des trois corps de la personnalité. C'est une science toute de force et d'énergie, et les psychologues modernes l'oublient. Si vous acceptez cette hypothèse occulte comme base fondamentale et si vous référez tout ce que vous pouvez apprendre à la pierre de touche de l'enseignement occulte et spirituel, vous pouvez beaucoup apprendre. Mais, mon frère, occupez-vous d'abord de deux choses : de l'étude des rayons, en premier lieu, et de leur application à la vie humaine, en second lieu. Viendront ensuite la pratique et un travail actif avec des individus. Vous apprendrez beaucoup plus par des contacts personnels et par le service que vous ne le ferez en assistant à des conférences et en lisant, bien que ces dernières méthodes, employées raisonnablement, aient également leur valeur.

Pour le reste de votre vie, votre travail doit être basé sur de justes perspectives, sans fausses valeurs, et sur un service actif et organisé. La discipline pour vous-même (vous n'aimez pas cela) et le service pour votre prochain, libéreront en vous la connaissance acquise au cours de vies précédentes et il y a là, par conséquent, beaucoup de choses que vous pouvez faire. Le seul enseignement dont vous avez besoin de la psychologie orthodoxe et académique est la compréhension de la nature des diverses écoles, chacune d'elle mettant l'accent sur une vérité, de leurs prémisses fondamentales et de leurs modes d'approche.

Puis-je vous demander de garder à l'esprit que vous n'avez pas à vous identifier à une école quelconque. Chacune d'elles réalise une tentative de la pensée humaine de comprendre subjectivement la nature et le dessein de l'évolution humaine. Toutes ont partiellement raison dans leurs conclusions, et toutes ont en grande partie tort ; toutes ne sont qu'une préparation à la nouvelle prochaine école de [645] psychologie qui sera l'aspect distinctif du Nouvel Âge. Si vous le désirez, vous pouvez faire beaucoup pour révéler aux autres cette nouvelle école.

NOTE : Ce disciple travaille toujours dans l'Ashram.

À E.E.S.

Mon Frère,

Mars 1938

Il vous a été demandé de vous joindre au groupe composé d'étudiants que j'ai choisis. Cela pour trois raisons. Connaissant la nature curieuse et raisonnable de votre mental, je pense que la meilleure façon de vous aborder est de vous exposer ces trois raisons :

1. Il y a une place à prendre parmi mes disciples. Il convient d'y mettre, pour gagner du temps, quelqu'un dont l'intérêt pour la guérison est bien établi et qui possède déjà une certaine expérience dans ce domaine. Il faut que ce soit quelqu'un ayant reçu pendant un certain nombre d'années une formation relative aux méthodes de travail correctes.

2. Vous avez avec deux membres de mon groupe un rapport karmique précis ; et vous avez avec moi, votre instructeur Tibétain et votre ami, un lien qu'il est à peine nécessaire de mentionner.

3. Vous êtes exempt de deux défauts qui ont fortement influencé les membres de certains de mes groupes, soit une tendance à critiquer les autres membres et également un fort penchant à d'étroits contacts de personnalité. Ces deux attitudes ne vous intéressent pas ; vous pouvez donc rendre de réels services dans le groupe comme force stabilisatrice.

En raison de ces faits auxquels je vous demande de réfléchir, et en vue des rapports à établir, je vous souhaite la bienvenue dans ce groupe où vous allez subir un entraînement spécial, vous préparant à un service particulier.

Il n'est pas facile de faire pénétrer sa vibration dans un groupe, ou de commencer à travailler dans un groupe qui fonctionne depuis plusieurs années et qui a établi son propre [646] rythme. Celui-ci est un groupe difficile. Certains groupes ont une tâche qui confine automatiquement leur attention aux niveaux mentaux. D'autres groupes ont été choisis à cause de leur habileté à travailler sur les niveaux astraux. La tâche de ce groupe particulier est de travailler avec force sur les niveaux physiques ; de là viennent les tendances distinctes de la personnalité et le désir de contacts extérieurs que plusieurs membres du groupe ont si fortement manifestés. Je vous demande de vous en servir et de vous surveiller vous-même attentivement, tout en offrant votre aide aux autres. Je vous demande donc, si vous l'acceptez, de consacrer cet été à une étude soigneuse et sérieuse de toutes les instructions que le groupe a reçues, de manière que, par un processus d'autostimulation, vous puissiez débuter sur les mêmes bases que les autres membres.

Je ne vous donne aucune méditation particulière jusqu'à ma prochaine communication. Ces instructions vous apportent un matériel de méditation plus que suffisant ; je ne vous demande que de lire, de réfléchir et d'assimiler autant que cela vous sera possible.

Pour vous mettre sur le même plan que les autres membres du groupe, je voudrais aussi non seulement vous indiquer les rayons de votre personnalité et de votre âme, (je le fais toujours pour tout nouveau disciple) mais aussi vous faire connaître ceux des véhicules de votre personnalité.

Le rayon de votre âme est le septième, ce qui vous permettra de travailler facilement dans le nouveau monde qui se manifeste avec une telle rapidité. Ce rayon vous aidera également à mettre ordre et rythme dans votre milieu environnant ; en ces jours de troubles et de difficultés, chaque centre rythmique a pour nous de la valeur.

Le rayon de votre personnalité est le sixième. Il vous donne le pouvoir sur le plan astral et, par conséquent, un corps astral puissant et sensible, avec toutes les implications que cela comporte en succès et en échecs.

L'étroite juxtaposition des rayons de votre âme et de votre personnalité est un facteur favorable et non pas une entrave. Il en découle de rapides résultats sur le plan physique lorsque les deux types d'énergie sont employés simultanément. Réfléchissez-y.

Votre corps mental est nettement sur le quatrième rayon ; c'est par ce quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit que vous pouvez établir un rapport rapide avec vos frères. Il vous donne la compréhension intelligemment appliquée, et amène la manifestation de la beauté par l'établissement de [647] ce rapport. C'est la qualité qui vous donne un sens ordonné de la couleur, de la proportion et de l'harmonie dans l'organisation de votre milieu. Ce rayon évoque aussi parfois en vous une violente réaction contre ce qui est faux, inharmonieux et manquant de direction.

Votre corps astral est sur le sixième rayon, et il vous sera donc évident que par ce véhicule, votre personnalité trouvera son point de moindre résistance ; c'est là qu'il faut également exercer une supervision attentive. Je pense que vous le savez et que je n'ai pas besoin de m'étendre sur ce point.

Vous avez un corps physique de premier rayon. C'est le seul véhicule, ou la seule énergie d'expression, qui, dans votre équipement, se trouve sur l'un des rayons majeurs. Assez curieusement, ce fait indique à ceux d'entre nous qui observent sur le plan intérieur, que votre rayon monadique est le premier, et, plus tard, dans votre prochaine vie, il sera nécessaire que vous fassiez passer le centre de votre attention égoïque, ou de l'âme, sur le deuxième rayon. Ce déplacement de l'accent possède en lui l'objectif principal de cette incarnation, et de là vient que vous possédiez une personnalité et un corps astral de sixième rayon. Cette acuité, cette dévotion, cet idéalisme sont pour vous une aide dans le travail de votre âme. Je sais que vous allez trouver là une vaste matière à réflexion et un dessein renouvelé pour le travail de votre vie.

1. Le rayon de l'âme, le septième Rayon d'ordre Cérémonial.

2. Le rayon de la personnalité, le sixième Rayon de Dévotion.

3. Le rayon du corps mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le

Conflit.

4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion.

5. Le rayon du corps physique, le premier Rayon de Volonté ou de

Pouvoir.

Les qualités que vous devriez cultiver sont la persévérance, l'expansion et la force, employées avec amour.

Mon Frère,

Mars 1939

Ces instructions sont nécessairement brèves ; de moi vous en avez reçu deux au cours des douze derniers mois, deux instructions qui, avec ces quelques mots d'encouragement et de vœux, doivent être étudiées et assimilées. Elles formeront ainsi une part de votre connaissance mentale et de l'expression de votre âme. [648]

Je vous conseille très vivement de veiller à la santé de votre corps physique au cours des dix-huit mois qui viennent. La tension provenant de vos contacts intérieurs et de votre travail spirituel se fait naturellement sentir sur le corps physique ; il faut le temps nécessaire à l'adaptation et à l'assimilation. Je crois que vous le comprenez très bien et que vous l'acceptez.

Continuez le travail que nous avons examiné ensemble, à la fois le travail de groupe et celui que j'ai approuvé pour vous personnellement. Expérimentez ce qui vous a été suggéré ; je ne m'y réfère pas de nouveau, car le sujet demeure entre vous et moi. Cherchez à exprimer les pensées que je vous ai suggérées dans mes dernières instructions.

Et c'est tout, mon frère.

Mon Frère,

Janvier 1940

Au cours des trois prochaines années, il vous faudra combattre attentivement le mirage, vous préparant ainsi à nettoyer votre aura en vue d'un service accru. Il faut que vous appreniez à cheminer avec précision dans la lumière, car le sentier du médiateur ne peut être foulé tant que le mirage de la vision elle-même n'a pas été perdu de vue dans l'accomplissement et l'identification. Vous noterez combien souvent j'utilise le terme identification dans mes diverses instructions. La raison en est qu'il contient en lui le but placé devant tous les disciples qui sont entraînés pour certaines expansions de conscience majeure. Je cherche votre aide et vous le savez. La clarté de la définition libère la vision, et la clarté des mots et du langage est un symbole de cette libération, à partir de la vision, dans l'identification. Réfléchissez-y. C'est cette clarté, aboutissant à une certitude occulte et non à une croyance mystique, que je cherche pour vous ; de là vient ma référence au mirage de la vision. La vision évoque sa propre aura et sa propre atmosphère ; le disciple doit les traverser pour atteindre la réalité. Je vous ai donné maintenant de quoi occuper suffisamment votre attention jusqu'en mai.

Je vous dirai aussi que la stimulation du plexus solaire et du centre cardiaque (résultat inévitable de la méditation que je vous ai donnée) vous donnera une capacité particulière [649] à vous mettre à l'unisson des "choses telles qu'elles sont" dans le monde d'aujourd'hui, des aspects indésirables et des tragédies, par la voie du plexus solaire ; des réactions humaines et des justes desseins, par l'intermédiaire du cœur. Préparez-vous par l'activité d'un mental illuminé, par l'appréciation intelligente des véritables valeurs, et par un amour profond et véritable pour votre prochain, ce qui vous permettra de faire les sacrifices voulus pour le bien de l'ensemble. Cherchez à vous imaginer l'humanité libérée, libre et capable de vivre chaque jour dans la lumière de l'amour et accomplissez votre part en le réalisant sur tous les plans ou vous pouvez consciemment fonctionner.

En méditant au cours des prochains mois, vous pouvez acquérir beaucoup de connaissances et procéder à de nombreux ajustements. Dans la stimulation de groupe, vous devez rechercher une fusion et une expansion conduisant à une identification croissante ; cela vous changera de la position de serviteur et de travailleur installé dans la sécurité, et vous transformera en celui qui est prêt à prendre des risques en soutenant la cause de l'humanité, par amour de ses semblables. Aimez-vous les uns les autres. Pensez avec clarté, vous libérant des effets produits par les idées préconçues et par la propagande. Servez avec tout ce que vous avez en ces jours d'agonie pour le monde ; souvenez-vous que si vous ne souffrez pas avec vos frères qui, à travers le monde, se trouvent au milieu du conflit et de l'agitation, (je veux dire : si vous ne participez pas à cette souffrance ; je ne veux pas dire l'effort pour comprendre et sympathiser, comme le monde à présent sympathise avec la Finlande déchirée), vous négligez l'un des plus grands moyens de révélation de tous les temps.

Ma bénédiction demeure sur vous, comme toujours et pour toujours.

NOTE : Ce disciple occupait une place particulièrement proche du Tibétain et un travail bien défini avait été projeté pour lui. Mais des considérations temporaires et l'influence d'une autre personne ont accaparé son attention et, à présent, il ne travaille pas dans l'Ashram.

À R.R.R.

Mon Frère de longue date,

Janvier 1936

Vous vous êtes comporté vis-à-vis de la vie avec courage, avec inspiration et avec trop de tempérament. N'est-ce pas [650] vrai ? Si à l'avenir vous vous efforciez de ne pas manifester ce dernier point, votre vie de service s'écoulerait avec une liberté plus grande, avec moins d'entraves et de difficultés et par conséquent avec moins de perte de temps. Je me rends bien compte que vos accès d'humeur vous ont parfois beaucoup soulagé. Vous avez atteint maintenant le stade de travailleur consacré et celui du samnyasin, vous avez fait vos preuves en face de graves difficultés. Une grande quantité de résidus a été brûlée. Votre courage vous a soutenu et l'inspiration de votre âme (que vous pouvez atteindre avec une telle facilité) a assuré votre fermeté et adouci votre personnalité. Veillez à ajouter à ces deux belles qualités pour le service, le sens et le pouvoir vous permettant de vous reposer, car c'est ce dont vous avez besoin.

Étudiez les notes-clé de votre vie. Elles devraient et peuvent être vos caractéristiques les plus remarquables et les raisons pour lesquelles vous pouvez être connu avant que ne se termine la durée de votre service.

Quant à la formation du caractère, il y a bien peu de choses que je puisse vous dire et que vous ne connaissiez déjà. Il y a si peu de chose de vraiment nouveau que je puisse vous indiquer, à vous qui avez déjà une si grande expérience sur le Sentier. Théoriquement, vous avez une grande connaissance ; il convient maintenant de transférer cette théorie en une pratique appropriée, et vous y travaillez déjà. Que puis-je donc dire ou faire d'autre, excepté me tenir à vos côtés, vous dire un mot à l'occasion, souvent sourire avec vous et m'occuper de mes nombreuses tâches lorsque votre mauvaise humeur se manifeste ! Je ne tiens pas à voir cela et symboliquement je tourne le dos. N'est-ce pas ce que vous désirez, mon frère ?

Votre contribution au travail de mes disciples consiste à apporter une pensée réfléchie et à rédiger ce qui sera utile d'une manière constructive, car vous pouvez accomplir ces deux choses très bien. Soyez patient en observant le développement du travail de ce groupe, car vous ne pouvez pas encore apercevoir son véritable dessein, ni l'intégration proche, ni les rapports de groupe.

Il y a deux personnes, mon frère, dont l'influence sur vous est destructrice et qui vous ont souvent fait beaucoup souffrir (Je ne me réfère pas à ce que vous pouvez sentir). Tant que vos rapports intérieurs avec eux ne seront pas d'un détachement complet et pourtant affectueux, ils pourront entraver votre développement. Je ne vous en dis pas plus, mais cette situation vous nuit, même si vous ne vous en rendez pas compte ; vous en souffrez parce que, en ce qui les concerne, il n'y a pas d'amour dans la vie de votre pensée. Un attachement affectueux est la méthode qui devrait régir la manière [651] dont vous abordez ceux que vous rencontrez. Vous évoquez chez les autres une réponse encore trop violente ; elle est due à la façon erronée dont vous maniez la force qui s'écoule à travers vous. Procédez à l'ajustement qui s'impose et votre sphère de service vous offrira un excellent terrain d'entraînement. Votre pouvoir d'assistance sera alors grandement accru. Moi-même et vos frères de groupe se trouvant sur le plan intérieur, nous attendons que vous apportiez votre aide au service du monde. Pour vous encourager, puis-je dire que vous avez déjà bien commencé ?

Je voudrais vous suggérer d'ajouter à vos notes ordinaires dans votre journal, un compte-rendu des idées enregistrées. Vous découvrirez que cet exercice est fructueux et constructif. Chaque six mois, établissez la liste de ces idées de manière que vos frères de groupe puissent en avoir connaissance. Ajoutez-y toutes les pensées pouvant les enrichir et les matérialiser. C'est une façon de répandre les idées nouvelles. Il faut que quelqu'un les pense, que quelqu'un les énonce et que quelqu'un les répande.

Poursuivez la méditation indiquée ci-dessous jusqu'en avril ou jusqu'à nouvel avis :

1. Après un bref exercice respiratoire, faites l'alignement et oubliez-vous.

2. Dites l'O.M. à haute voix.

3. Dites ensuite l'invocation suivante :

"Que les Êtres Saints dont nous aspirons à devenir les élèves nous fortifient de manière que nous puissions nous donner sans réserve, ne cherchant rien, ne demandant rien, n'espérant rien pour le soi séparé ; puissions-nous nous satisfaire d'être dans la lumière ou dans les ténèbres, d'être actifs ou passifs, de travailler ou d'attendre, de parler ou d'être silencieux, de recevoir des félicitations ou des reproches, de ressentir de la peine ou de la joie ; notre seul désir est d'être ce dont Ils ont besoin comme instrument pour Leur grand travail, et d'occuper n'importe quel poste se trouvant vacant dans Leur maison."

4. Méditez ensuite pendant 15 minutes sur l'une des pensées-semence suivantes :

- Premier mois : Tranquillité. "Le Lieu du Repos est au sommet de la montagne où je demeure, détaché. Je suis inondé par la vie et l'amour de Dieu. Cet amour, je l'envoie à tous mes semblables." [652]

- Deuxième mois : "Le repos a son centre dans l'activité."

- Troisième mois : Raffinement. "Les feux de Dieu, électriques et dynamiques, consument l'alliage. Ils laissent intact l'or pur."

- Quatrième mois : "Le feu brûlant flambe dans les trois mondes et les trois corps passent dans les flammes. La divinité demeure."

- Cinquième mois : Rayonnement. "Le Repos de Dieu est derrière, toute vie. Les feux de Dieu flambent. Les hommes se chauffent devant mon feu. Le rayonnement divin brille à travers moi."

- Sixième mois : "Puis-je être perdu de vue, et puissent le rayonnement et le repos seuls parvenir jusqu'aux hommes."

5. Maintenez alors le mental fermement dans la lumière et apportez à la

Présence vos plans et votre service.

Mon Frère,

Avril 1937

Vous vous trouvez aujourd'hui à un moment critique de votre vie intérieure et au seuil d'une grande opportunité. Les progrès accomplis au cours des deux prochaines années indiqueront si vous pouvez entrer en une vie plus utile, ou si vous continuerez simplement à être, à l'avenir, ce que vous êtes maintenant, laissant pour une autre vie la leçon dont vous avez besoin et que vous pourriez apprendre maintenant.

Vous êtes à un endroit où les possibilités de service sont grandes. L'opportunité qui vous est offerte d'effectuer un réel impact sur la conscience de ceux qui se trouvent autour de vous est une opportunité sortant de l'ordinaire. Le besoin du monde aujourd'hui n'a jamais été aussi grand ; la responsabilité de ceux qui foulent le Sentier du Discipulat n'a jamais été aussi profonde, aussi réelle et urgente. Nous avons besoin de ceux qui travaillent sur ce Sentier et qui aspirent à la libération. Nous avons besoin de ceux qui recherchent un contact étroit avec leur âme et avec Nous qui cherchons aujourd'hui à guider la race. Nous avons besoin de personnes qui coopèrent avec nous dans un esprit de consécration et de désintéressement comme nous n'en avons jamais eu besoin auparavant dans l'histoire de la race. Placé comme vous l'êtes à une position-clé et rencontrant des gens de toute nation, votre [653] opportunité d'enflammer d'autres vies, de passer à d'autres la torche de l'amour vivant et de renvoyer chez eux des gens comme agents de la lumière dans leur propre pays et leurs propres zones d'influence peut être grande. Son étendue dépend de votre bonne volonté à opérer certains changements et certains ajustements en vous et à vous réorienter. Ces changements sont simples, mais si profonds, si radicaux dans leur portée que je me demande si vous êtes suffisamment conscient du besoin du monde pour sacrifier votre puissante personnalité à ce besoin, en toute sincérité et avec bonne volonté et amour. L’êtes-vous ?

Nous vivons des temps où l'individu compte pour très peu de chose, n'a qu'une valeur collective normale en présence de la tension du monde et du chaos actuel, ou elle peut compter pour beaucoup.

À présent, vous comptez pour très peu, comparé au besoin du monde, mais vous pourriez compter pour beaucoup. Vous effectuez un très faible impact sur la conscience publique, malgré vos opportunités et malgré votre équipement naturel. Mais vous pourriez être un des disciples mondiaux les plus utiles de votre degré et dans votre sphère de service, si vous le désiriez.

Tout en vous est pourtant court-circuité ; votre lumière et votre rayonnement sont donc ceux de la personnalité et non ceux de l'âme ; votre pouvoir d'émouvoir et de faire progresser les autres est vain ; il m'apparaît à chaque instant, et si vous vouliez considérer les implications de mes paroles, vous pourriez voir aussi leur justesse. C'est vous-même, le travailleur, vous- même, celui qui fait face aux situations, qui s'occupe des gens, vous-même, le centre dramatique de tout ce qui se passe autour de vous, vous-même, celui qui parle, qui enseigne et qui écrit, vous-même, celui qui désire ardemment, lutte, est torturé, incompris et confronté par une crise constante (qui, sur un plan plus vaste, n'a aucune importance) ; c'est vous qui êtes la préoccupation essentielle de votre esprit. Vous êtes celui qui est heureux ou malheureux, qui est anxieux ou confiant, qui agit avec sagesse ou qui apprend des leçons effroyablement dures ; tout est court-circuité par vous, arrêté par vous ; par conséquent, il n'y a aucune lumière rayonnante qui ne soit obscurcie par les nuages du soi, du petit soi, ni obstruée par les réflexions de la personnalité.

Je vous parais dur, mon frère ? Je ne pense pas que je le [654] sois. Ce que je cherche à faire est fondé sur ma connaissance de vous comme Âme et sur ce que vous pourriez faire comme âme. Vous êtes doué, sage et fort, mais tout cela est relativement annulé parce que vous n'êtes pas capable de sortir du centre de votre propre image et de votre propre scène et d'être simplement un canal désintéressé d'amour et de lumière. Vous n'êtes pas ce canal. Vous travaillez avec acharnement pour l'être, mais vous êtes si occupé de votre propre lutte, vous êtes si conscient du fait que vous luttez, que la réalité pour laquelle vous luttez est souvent oubliée. Vous la perdez de vue dans l'image dramatique que vous avez de vous-même sous les traits d'un disciple au supplice, rencontrant dans la vie d'énormes difficultés.

Mais vos difficultés et vos problèmes ne sont pas énormes, mon frère. Vos expériences n'ont rien de dramatique ; elles sont beaucoup moins éprouvantes et difficiles que celles de beaucoup. Voici le message que je vous envoie. Votre vie est reconnue prête pour le service, car vous êtes libre de servir et l'opportunité de le faire vous est offerte. Sous le rapport du mental, du cerveau et du cœur, vous êtes doué au delà de la moyenne, ces dons étant liés à la personnalité, bien sûr, mais ils sont prêts à être libérés et à être utilisés. Ils peuvent être utilisés afin de vous donner une grande influence et le pouvoir d'élever les autres. Vos points faibles sur le plan physique n'ont aucune importance car ils n'ont pas réellement une base physique ; ils sont liés à votre nature émotionnelle, ils ne font qu'exprimer des orages intérieurs dans lesquels vous vivez continuellement. Lorsque vous aurez décidé de ne plus vous centrer sur vous-même et de ne plus empoisonner votre corps par une activité astrale constante, vos troubles physiques disparaîtront graduellement.

Vous avez le don de trouver les mots qu'il convient lorsque vous parlez et que vous écrivez ; c'est un don rare et précieux ; vous avez un dessein dont la sincérité fait mon admiration et sur lequel je me fonde en ce moment. Cependant, vous l'utilisez surtout pour vous dépeindre vous-même auprès des gens qui vous entourent. Vous êtes le thème de tout ce que vous dites. Vous en êtes-vous rendu compte, mon frère ? Je ne le pense pas.

Nous avons besoin de vous dans notre travail. Comme je vous l'ai déjà signalé, vous occupez une situation où les responsabilités sont grandes. L'endroit où vous vous trouvez est pour vous le lieu de la révélation et de l'illumination. C'est également le lieu où vous pouvez actuellement servir au mieux. Votre problème n'est pas du tout obscur ou difficile à définir ; [655] il est donc facile à saisir, à traiter et à résoudre. C'est simplement le problème de l'oubli de soi. Lorsque vous vous serez forcé à n'être pas toujours en scène, que vous aurez appris à ne pas parler de vous et de ce que vous pensez, sentez et faites, vous pourrez, mon frère, apporter une contribution si riche que votre champ de service et votre puissance de coopération avec la Hiérarchie se trouveront grandement augmentées. On a besoin de vous. On a besoin de vous là où vous vous trouvez. Voulez-vous faire les ajustements nécessaires, en coopération avec moi, quant à ce que je désire faire pour amener votre libération ?

Votre problème relève de la méditation et d'une observation constante et journalière. Il faut le traiter en employant une juste manière de penser ; la première chose que vous ayez à faire est de vous découvrir vous-même et de vous rendre compte de l'impression que vous faites sur les autres. Il faut que vous réfléchissiez et que vous décidiez vous-même si mon analyse est juste et si ce que j'écris est basé sur la vérité. Ainsi donc, vous pouvez être aidé à entreprendre un voyage de découverte à votre sujet ; si vous l'entreprenez avec humour, détachement et sincérité, il finira par vous permettre d'établir un rapport étroit avec la Hiérarchie et à passer sur le Sentier de Discipulat à un degré plus élevé. Je ne mentionne pas ce résultat comme étant en aucune façon une récompense, mais comme indiquant une possibilité qui enrichirait grandement votre service.

Au cours des trois prochains mois, votre méditation peut suivre les lignes indiquées ci-dessous. Au cours de ces trois mois, vous pouvez adopter ma suggestion et ensuite reprendre la méditation que je vous ai suggérée la dernière fois et la faire pendant les trois mois qui suivront.

FORMULE DE MEDITATION

1.      Installez-vous confortablement et procédez à l'alignement et à maîtrise. Je n'ai pas besoin d'y insister ; vous savez de quoi il s'agit.

2.      Dites l'O.M. comme âme, l'exhalant comme bénédiction sur personnalité.

3.      Dites l'O.M. comme personnalité, répondant à l'âme.

4.      Dites l'O.M. comme synthèse de la personnalité et de l'âme.

5.      Ensuite, en vous détendant, examinez, chaque jour de la semaine, l'une des sept questions suivantes : [656]

- Dimanche : Ai-je servi hier comme une âme ou comme une personnalité? Mon intérêt était-il centré sur moi, comme serviteur ? Ou étais-je absorbé par le besoin de ceux que je servais ?

- Lundi : En aidant les autres, ou en parlant avec quelqu'un, ai-je parlé de moi ? (hier, pendant que je servais).

- Mardi : Quelle a été la tendance générale de mes pensées durant la journée ? Était-ce le travail que j'avais à faire, les autres ou moi-même ?

- Mercredi : Quel a été le centre de ma vie hier ? L'âme dont la nature est l'amour impersonnel, ou la personnalité dont la nature (à mon point d'évolution) est celle de l'unique qui est au centre, le soi dramatique qui exprime avec logique la nature inférieure ?

- Jeudi : Combien de fois me suis-je référé à moi-même hier, soit avec pitié, soit comme exemple, soit pour susciter un certain intérêt ?

- Vendredi : Quelle a été ma préoccupation majeure, hier ? Étais-je heureux ? Pourquoi ? Étais-je malheureux ? Pourquoi ? Avais-je une tendance au drame ? Pourquoi ?

- Samedi : Quel effet ai-je fait sur les autres ? Pourquoi l'ai-je fait ?

Leur ai-je parlé de moi ?

6. Ensuite, humblement, avec reconnaissance et avec joie, affirmez ce qui suit :

a. Je me hâte vers le but d'un service plus abondant ; je suis l'âme, dont la nature est lumière, amour et désintéressement.

b. J'oriente mon mental vers la lumière et, dans cette lumière, je vois l'âme. Je suis le Plan et je suis en union étroite avec tout ce qui respire.

c. Je purifie ma vie astrale et je sais que je ne suis qu'un canal pour l'amour de Dieu. Et dans ce corps puissant du soi inférieur, rien ne peut exister qui bloque l'amour de Dieu se déversant vers tous ceux que je rencontre.

d. Je me tiens debout, grâce à l'amour et à la force divins. Je manifeste la nature d'un Fils de Dieu. Ainsi, je puis sauver ceux qui souffrent le long du [657] chemin de la vie et élever les petits.

Pouvez-vous vous ajuster au besoin indiqué ci-dessus, mon frère ? Votre amour de notre travail et de vos frères de groupe est-il capable de vous amener à faire face à vos problèmes ? Je le pense ; vous savez et vous devez comprendre qu'en toute affection je me tiens à vos côtés et que je ne vous abandonnerai pas si vous avez besoin de moi et si vous faites appel à moi. Je ne peux pas dire plus.

Octobre 1937

Je me demande, mon frère, si vous avez jamais saisi vraiment combien il est exact que le sentiment d'être au centre de la scène dans votre vie est une caractéristique de premier rayon ? Dans votre cas, c'est essentiellement un trait de la personnalité, car les personnes de deuxième rayon ne sont pas enclines à cette attitude dramatique et égocentrique. Par conséquent, lorsque votre âme de deuxième rayon régnera, ce sentiment qui vous domine maintenant, sentiment d'être toujours au centre, d'être le point central d'intérêt, commencera certainement à disparaître.

Ce qui précède vous indiquera ce que vous avez à faire, car, actuellement, votre vie, vos pensées, votre travail et votre service, comme vos rapports avec les autres, sont tous bâtis autour de vous. Jamais, mon frère, même pour une seule seconde, vous ne disparaissez de la scène, même dans ce que vous considérez comme vos moments spirituels les plus élevés. Vous êtes toujours une personnalité active et non pas une âme active, car vos théories surpassent votre manière d'agir. De là viennent votre tristesse réellement profonde et votre déception.

Que faut-il faire ? Comment pouvez-vous changer tout cela ? De quelle utilité serait ma description de votre situation si, en même temps, je ne vous signalais pas le remède ou le chemin de la libération ? En même temps, puis-je vous dire quoi que ce soit que vous ne connaissiez déjà ? Existe-t-il quelque aspect de la vérité se rapportant à vous dont vous êtes encore inconscient ?

Tout ce que je peux dire est que votre libération doit venir par la substitution du Plan à vos plans, celle des besoins humains à vos propres besoins, et celle du Travail à votre propre tâche. Réfléchissez à ce mot "Substitution". Actuellement, il s'agit de vos plans et non du Plan ; il s'agit de vos besoins, financiers et physiques, émotionnels et mentaux, et non des besoins du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ; [658] il s'agit de votre travail et de ce que vous avez à faire et non pas de satisfaire journellement les besoins de ceux qui attendent. Vous voyez ceux qui viennent à vous dans la lumière de votre propre personnalité et sous le jour de leurs réactions à votre égard. Vous ne les voyez pas comme des âmes ou comme nos agents.

Il faut changer cela, mon frère, et vous pouvez le changer si vous le désirez. L'étude des rayons de votre personnalité peut aider à jeter de la lumière sur votre problème. Vous avez beaucoup à donner et on a besoin de vous pour ce travail. Vous avez de la force et vous pouvez fortifier les autres de votre propre force lorsqu'elle est détournée de vous et de votre sens dramatique d'apitoiement sur vous-même. Vous avez une grande sagesse et vous pouvez l'utiliser lorsque vous vous perdez de vue comme instructeur. Vous ne souffrez pas de complexe d'infériorité, pour employer un terme dont on abuse, et vous n'êtes pas non plus victime d'un complexe de défaitisme. Parfois vous le croyez et cette idée vous réconforte, mais ce n'est qu'une forme d'autosuggestion, une façon d'échapper à la responsabilité consistant à amener des attitudes intérieures correctes. Votre condition physique, ce que vous aimez et ce que vous n'aimez pas, vos réactions émotionnelles et vos propres idées prennent une place si vaste que votre âme sage, aimante, intelligente, a beaucoup de mal à faire sentir sa présence. Il est presque possible que votre sens du drame et de l'apitoiement sur vous-même vous empêche de saisir la signification de la leçon que je cherche à vous faire apprendre. N'est-ce pas vrai ?

Lorsque vous comprendrez qu'en ces jours critiques pour les hommes (lorsque l'appel est fait à tous les disciples et les aspirants d'avoir à venir à l'aide de l'humanité), qu'aucune des choses relatives à la personnalité n'a la moindre importance et que la plupart d'entre elles vont s'évanouir, lorsque vos préoccupations seront d'un ordre plus élevé, votre travail alors connaîtra une vie nouvelle, votre service deviendra un point central dynamique, magnétique, de force spirituelle de laquelle je sais que vous ne vous rendez pas compte.

Votre corps mental est sur le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit, et non sur le premier rayon comme vous l'avez pensé un moment. S'il avait été sur le premier rayon, il aurait dominé votre corps astral, et votre personnalité aurait été différente. Mais il est du type quatrième rayon. Cela signifie que vous appréciez l'harmonie ainsi que le fait d'assembler des opposés en une unité intelligente. Mais c'est une harmonie interprétée en termes d'émotion ; j'appelle votre attention sur ce fait. Il faut que vous réfléchissiez à l'harmonie telle que le mental la conçoit, et vous souvenir que seuls [659] parviennent à transformer la discorde en harmonie ceux qui travaillent eux-mêmes d'un centre d'ajustement stable.

Votre corps astral est nettement sur le sixième rayon, et cela vous prédispose à adopter des attitudes relevant des Poissons ; des idées fixes émotionnelles, à avoir de violents orages d'ordre astral, de grandes dévotions qui provoquent des réactions émotionnelles à propos de matières et de sujets qui, en ces jours de souffrance mondiale, ne justifient pas qu'on s'en occupe et constituent une synchronisation facile avec le mirage et l'illusion.

Votre corps physique est du type premier rayon ; il fait de votre personnalité de premier rayon un point de moindre résistance, car la couleur prédominante des cellules de votre cerveau, actuellement, (si je puis parler symboliquement) est de premier rayon. Réfléchissez-y soigneusement.

L'étude de vos combinaisons de rayons devrait pourtant vous encourager, car l'énergie de deuxième rayon domine nettement, 2.4.6., et bien que les caractéristiques de premier rayon soient fortes et puissantes, elles ne sont compliquées par aucun des attributs subsidiaires, tels que 3.5.7. Il ne vous est donc pas difficile de vous mettre en harmonie avec la ligne d'énergie Amour- Sagesse qui est en manifestation. C'est votre ligne de moindre résistance. Votre problème consiste à relier ce triangle de force (2.4.6.) de manière qu'il y ait un libre jeu réciproque et une libre circulation d'énergie. Ainsi, votre âme pourra établir sa domination. Dans les quelques mots qui précèdent, j'ai indiqué votre problème et sa solution. Je vous rappelle cependant que c'est un problème de l'âme et non de la personnalité. Si vous l'abordez de l'angle de la personnalité, vous ne parviendrez pas à le résoudre, car votre personnalité deviendrait le centre du triangle alors qu'il ne devrait pas y avoir de centre ; vous devriez vivre la même expérience que l'humanité prise toujours comme un tout.

Je vais vous demander d'étudier pendant six mois les mots "indifférence entraînée", et chaque matin de faire l'examen sur l'Indifférence, avant de commencer vos devoirs journaliers. L'indifférence contient la clé de votre libération, libération de la domination et des réactions de la personnalité, libération de l'apitoiement sur vous-même, libération des limitations physiques et émotionnelles. Votre problème n'est pas de vous débarrasser des difficultés, mais simplement d'y devenir indifférent, de ne pas savoir si elles existent ou non.

Ai-je été dur avec vous, mon frère ? Si je l'ai été, la réaction à cette dureté vient de votre côté, non du mien. Je ne cherche qu'à vous aider et à vous libérer pour un service plus [660] abondant et plus joyeux, un désintéressement qui aboutit à la faculté de s'identifier aux autres, donc à une vie de service aimant qui efface ce que le passé comportait de tension.

Mon Frère,

Mai 1938

Vous commencez à changer, mais ce n'est qu'une préparation pour un service plus abondant. Avant que celui-ci ne devienne possible, il faut cependant que se produisent un intermède d'inventaire (n'est-ce pas le terme employé dans le négoce ?) et une période de revue et de consécration renouvelée. Un ajustement physique est également nécessaire, mais il n'a pas besoin d'être aussi sérieux que vous le pensez (malgré ce que, bravement, vous essayez de dire, mon frère). Une grande partie de vos difficultés sont psychologiques et causées par une tension et une rigidité intérieures tout à fait inutiles. Pour compenser cela, je vous demande de réfléchir à l'un des mots-clés que je vous ai communiqués lorsque vous êtes entré dans ce groupe de disciples à l'entraînement, le mot tranquillité.

Ne travaillez donc pas si dur, avec une telle tension, un tel acharnement, à la vie spirituelle ; elle est un état, une façon d'être, et non un état d'accomplissement. C'est un état d'orientation et de direction correctes, et non un effort douloureux, et souvent dramatique, d'être à la hauteur du modèle que, pensez-vous, votre âme vous a fixé, ou que, par exemple, je vous ai fixé, ou encore que vos frères de groupe attendent que vous atteigniez et que vous vous êtes engagé à atteindre. Et pourtant, ce résultat semble vous échapper et vous ne pensez pas que vous l'atteindrez. Pourtant vous n'avez pas échoué aussi nettement que vous êtes enclin à le penser pendant vos moments de dépression.

Pourquoi tellement penser à vous, mon frère ? Est-ce que personne ne vous a jamais cité ces mots : "Éliminez ce qui est bon en vous aussi bien que ce qui est mauvais, et ne laissez voir et entendre que le Christ" ? Vous entendez tant de choses vous parvenant tout le temps de votre personnalité qui lutte. Sa voix se fait entendre si haut que la voix tranquille et douce de votre âme, apportant rayonnement et repos, ne parvient pas à faire un impact sur votre vie.

Reposez-vous donc, mon frère, et arrêtez cette lutte violente. Ne tombez pas dans le piège que représentent trop de mots lorsque vous rétablirez vos anciens contacts. Entrez dans une période de silence heureux et de récupération [661] intérieure. Mais autant que possible oubliez-vous vous-même, apportant ainsi aux autres joie et inspiration, et ignorant vos propres réactions en une divine indifférence.

Mon Frère,

Mai 1939

Avec raison, vous pourriez maintenant me demander : de quelle manière suis-je en train d'entraver. Je ne suis pas ambitieux. Je ne provoque aucune difficulté pouvant toucher le groupe ; je ne provoque de difficultés que pour moi-même. J'essaie d'être affectueux et bon. Je travaille aussi dur que je pense pouvoir le faire. J'aime la vérité et je m'efforce de satisfaire à toutes ses exigences.

Tout cela est sans doute vrai, mon frère, mais ce que vous dites ne justifie pas ce qui, d'autre part, est erroné. La chose pouvant détruire le travail de construction que votre groupe essaie de faire est la violence de vos réactions et de vos vibrations lorsque vous êtes émotionnellement bouleversé, et c'est fréquent ; c'est aussi les affirmations par lesquelles vous tentez de justifier cette violence, et l'apitoiement dramatique sur vous-même. Vous serez susceptible d'entraver et de mettre en danger le travail constructeur futur du groupe, et vous le ferez, tant que vous n'aurez pas appris à ne plus vous concentrer sur vous- même, à ne plus penser constamment à vous ni à vous apitoyer sur vous, tant que vous ne cesserez pas de vous voir comme le centre de tout, comme le travailleur, comme le membre du groupe, comme celui qui souffre de l'incompréhension et des erreurs des autres, comme celui qui est important, et que vous n'apprendrez pas à vous voir tel que vous êtes réellement. Vous le savez.

En réalité, vous n'aimez personne d'autre que vous. Si vous aimiez vraiment d'une manière impersonnelle, vous ne causeriez pas de peine a ceux qui vous aiment et croient en vos capacités ; vous seriez plus magnétique, et sur une plus vaste échelle, car, jusqu'à présent, vous n'êtes magnétique qu'envers ceux qui reconnaissent votre personnalité, qui aiment votre personnalité. C'est de cette absence d'amour que souffre votre travail. Et pourtant la situation pourrait être si facilement changée si vous appreniez à pratiquer la divine indifférence dont vous avez besoin, indifférence à l'égard de vous-même et des intérêts de votre personnalité, de ce qu'elle aime et de ce qu'elle n'aime pas, indifférence à l'égard de vos soucis, de vos anxiétés et de vos succès. Vous seriez vraiment alors en mesure de sentir l'importance du travail, le caractère unique des opportunités s'offrant actuellement à vous, et votre situation vraiment importante. Mais vous êtes trop plein de [662] crainte et d'intérêt personnel ; et ainsi, vous ne parvenez pas à établir le contact nécessaire avec ceux qui ont besoin de votre aide. Ils reçoivent l'impact de vos soucis, de vos craintes et de votre demande d'affection. Pouvez-vous changer cette situation ? Je ne vous dis rien de neuf. Parmi les chélas de mon Ashram, vous occupez la position de l'enfant désagréable et entêté, car vos erreurs et vos fautes sont celles d'un enfant et non celles d'un adulte. Vous rêvez dans le monde du rêve d'un enfant.

Il faut que vous croissiez, mon frère, car le monde a besoin actuellement de travailleurs adultes, et vous pouvez le devenir ; vous pouvez accomplir un grand et bon travail ; vous pouvez faire un impact de l'âme sur ceux qui se trouvent autour de vous ; vous pouvez cesser d'être un agent de destruction et devenir un travailleur constructif. Mais ce ne sera possible que si vos sympathies et vos antipathies, les décisions et les affections de votre personnalité, vos sentiments et vos maux physiques disparaissent de la scène, et si demeurent seuls les besoins du monde et le désir de les satisfaire, comme vous pouvez le faire. Comme, je le répète, vous pouvez le faire. Moi-même et le groupe, nous avons besoin de vous.

Je ne vous offre pas de vous suspendre de vos fonctions et je ne vous offre pas l'occasion de démissionner. Je vous demande de faire face au problème et de faire ce qu'il faut. Dans ce but, battez-vous jusqu'au bout, et battez-vous seul. Apprenez à garder pour vous les choses qui ne concernent que vous, ce que vous n'avez pas encore appris à faire. N'abandonnez pas vos frères de groupe en démissionnant ou en explosant bruyamment, car les répercussions peuvent faire beaucoup de tort et de mal. Faites fermement face à la vie, comme un adulte qui a appris à l'école de la sagesse que la tendance de toute chose est vers le bien. Traitez la vie avec amour, comme un membre du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.

NOTE : Ce disciple continue son combat ; jusqu'à présent, aucune indication n'a été donnée par le Tibétain que ce disciple soit assez avancé sur le chemin de la victoire pour justifier que lui soit confié un travail plus actif dans l'Ashram. R.R.R. reste toujours, par rapport au groupe, extérieurement inactif.

À J.S.P.

Septembre 1937

Mon Frère,

Le processus de votre intégration dans mon groupe se poursuivant calmement et avec succès, j'ai attendu jusqu'à maintenant pour vous donner mes instructions personnelles. Je sentais qu'il était plus sage d'attendre. Vous avez été [663] confronté par la tâche difficile de l'admission dans un groupe fonctionnant comme une unité depuis déjà quelque temps ; la quantité de documents qu'il vous a fallu étudier à fond et le rythme auquel vous devez vous ajuster ont fait que votre tâche est des plus difficiles. Votre expérience dans le travail de groupe, votre esprit qui s'ouvre aux autres, et le fait que, subjectivement, vous appartenez à ce groupe depuis son commencement même vous ont grandement aidé. Vous avez occupé une position qui, subjectivement, a été la vôtre depuis longtemps. Je mentionne cette relation intérieure continue existant avec moi et vos frères de groupe de manière que vous puissiez vous rendre compte que maintenant il vous suffit d'établir avec nous les liens extérieurs, les liens intérieurs ayant été déjà forgés.

La vie du disciple se poursuit en traversant des moments de crise. Ces crises produisent deux résultats :

1. L'intensification de l'aspiration, si le disciple est encore sur le Sentier de Probation, ou l'intensification de l'illumination, si le disciple approche du Sentier de Discipulat Accepté, ou s'il s'y trouve déjà.

2. La réalisation d'une attitude de détachement plus stabilisée, basée sur une renonciation consciente de la personnalité, sur une juste orientation de la personnalité vers l'âme (le Maître unique, la Lumière de la Vie), et vers la Hiérarchie des Serviteurs. Ces bases produiront donc un pouvoir de domination accru par l'âme, l'Unique Qui ne connaît aucun attachement et Qui demeure unie à toutes les âmes dans toutes les formes.