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SECTION TROIS - LES SIX STADES DU DISCIPULAT - Partie 4

SEPTIEME PARTIE Stade IV. Le Chéla sur le Fil

Après ces remarques préliminaires, passons à un autre des Stades sur le

Sentier du Discipulat. Le quatrième stade est décrit comme suit :

"Le stade au cours duquel le disciple est instruit de la manière dont il peut, en cas d'urgence, attirer l'attention du Maître. Il porte le nom particulier de Chéla sur le Fil."

Toute la question de la sensibilité psychique supérieure est impliquée à ce stade. Dans mes écrits, j'ai enseigné de la manière la plus claire et la plus nette que les expériences de psychisme inférieur étaient indésirables. Je l'ai fait parce qu'il était grandement besoin de mettre les aspirants en garde à l'égard de ce problème. La difficulté est augmentée du fait qu'il n'est pas facile de parvenir à atteindre les personnes psychiques d'un ordre inférieur et de les mettre en garde ; elles sont en effet convaincues que leurs pouvoirs de clairvoyance et de clairaudience indiquent un type avancé de haut développement spirituel. Leur mental est fermé à tout avertissement ; elles opèrent souvent derrière une barrière de béate satisfaction de soi-même. Elles oublient que les races primitives et les animaux, sont tous psychiques et qu'ils enregistrent ce que les types plus mentaux ne parviennent pas à enregistrer. La majorité des gens sont naturellement astraux dans leurs activités, leur interprétation des phénomènes, leurs attitudes et leur focalisation. Il est donc nécessaire d'insister sur ces avertissements et de mettre en garde les psychiques en général contre le caractère indésirable de leur vie astrale.

Toutefois, les disciples considèrent qu'aucun aspect de la manifestation divine ne se trouve en dehors de leurs expériences. Ils savent que, dans ses manifestations les plus basses, le psychisme fait partie de l'expression divine et qu'il est de nature plus élevée que les processus d'existence purement physique dans le corps. Un disciple ne peut pas dire que, parce qu'il est un disciple, il ne sera plus soumis maintenant à telle ou telle expérience. Il doit se préparer à les subir toutes ; il [742] doit faire face au fait que, finalement, tous les disciples doivent devenir psychiques, aussi bien supérieurs qu'inférieurs, comme l'était le Christ. La seule mesure de sauvegarde qu'il prend est d'empêcher que les pouvoirs psychiques inférieurs ne se manifestent avant que ne fonctionnent les facultés psychiques supérieures ; alors, les pouvoirs inférieurs se trouvent dominés ; ils sont manœuvrés, si je puis m'exprimer ainsi, du niveau de la conscience supérieure. Pour le disciple, tout n'est que vie et forme ; il apprend donc à s'occuper des processus de vie par l'intermédiaire de la forme, de manière à amener une manifestation divine.

Le monde entre aujourd'hui dans une phase d'extrême sensibilité ; les disciples doivent se préparer à l'aider. La conscience des gens ordinaires et médiocres va se transférer sur les niveaux de l'astralisme conscient ; le voile entre ce qui est vu et ce qui demeure invisible disparaîtra rapidement. Comment les disciples pourraient-ils servir dans cette période difficile, s'ils n'ont aucune expérience et ne peuvent interpréter les divers aspects des phénomènes, et les distinguer les uns des autres ? Comment pourraient-ils mettre les autres en garde et, au besoin, leur venir en aide, s'ils ont peur d'entrer dans des domaines de vie où règne le psychisme inférieur ? Je ne vous demande pas de cultiver les pouvoirs psychiques, mais je vous demande de vous tenir prêts à voir et entendre sur tous les niveaux de service, de savoir ce que vous voyez et entendez, et de l'interpréter correctement, sans être aveuglés par le préjugé ou la crainte. Le Sentier du Discipulat n'est pas un sentier facile, mais les compensations qu'il offre sont proportionnelles ; cette phase du discipulat inclut la compréhension de la sensibilité psychique.

Tandis que vous procédez très brièvement à l'étude de ce stade, il doit y avoir dans votre esprit une corrélation entre le chéla, l'Ashram dans lequel il travaille, et le Maître. Cette corrélation et la croissance de cette relation triangulaire sont toujours provoquées par une compréhension de la tension. Un enseignement abondant a été donné aux étudiants relatifs au fil, au sutratma et à l'antahkarana. Ce fil part de la Hiérarchie, d'un point de tension dans cette Hiérarchie, comme le Maître au centre de tout Ashram, vers des lieux éloignés, vers beaucoup de plans et dans beaucoup de cœurs. Ce fil permet au disciple, s'il lui a été permis d'apprendre comment l'utiliser, de revenir instantanément à son centre de travail et à atteindre le "Maître de sa vie" chaque fois qu'il le désire. Ce rapport triangulaire peut être décrit comme suit : [743]

Le Maître

L'âme * * L'Ashram

*Le disciple

Cette idée, développée, se trouve à la base de la plus grande partie de ce que je vous ai enseigné au sujet de la Fête de Wesak ; il faudrait que vous vous en souveniez lorsque vous vous préparez à y participer.

Shamballa

*

Le Bouddha * * Le Christ

*

La Hiérarchie

* L'Humanité

*

Le sujet tout entier du chéla sur le fil et des techniques relatives à cet état de conscience, est lié à la capacité de l'être humain, sous la domination de l'âme, de devenir magnétique et "d'émettre l'appel vibratoire qui peut parvenir à l'oreille de Celui qui tient le fil." Cette situation est tirée d'un très ancien manuscrit se trouvant dans les Archives de la Hiérarchie et relatif à ce stade du discipulat. Pour la première fois, je divulgue cette information, sous une forme brève, nécessairement voilée et inadéquate, pour le bénéfice des disciples se trouvant assemblés actuellement à l'appel de la Hiérarchie. Seuls ceux qui sont parvenus à ce stade du discipulat comprendront vraiment ce dont je parle et profiteront de mes indications.

Ce quatrième stade n'est accessible qu'au disciple qui a été un disciple accepté pendant plus d'une vie, et qui a fait preuve de sa capacité de travailler avec désintéressement et opiniâtreté. Les conditions exigées sont les suivantes :

1. Le disciple a réussi à se décentraliser ; il n'est plus le centre d'intérêt dramatique de sa petite vie. Il n'est plus préoccupé par sa nature sensible; un intérêt [744] excessif porté à soi-même, dont font preuve tant de gens, ne domine plus ses pensées et ses aspirations.

2. Le disciple peut travailler maintenant avec impersonnalité, quelles que soient les réactions de sa nature personnelle. Cela veut dire que ses propres sentiments, ses propres pensées, ses goûts, ses aversions et ses désirs ne sont plus les facteurs dominants. Dans ses activités journalières et ses relations, il n'est conditionné que par les intentions et les activités qui favorisent le bien du groupe. Il ne sacrifiera personne au bien du groupe tant que l'effort nécessaire n'aura pas été fait, pour aider cette personne à comprendre et à faire preuve de justes relations ; mais il n'hésitera pas à prendre des mesures énergiques s'il est nécessaire et opportun de le faire.

3. Le disciple a développé un sens des proportions en ce qui concerne le travail et la valeur relative de sa contribution au travail du Maître et à la vie de l'Ashram. Il est entièrement occupé par sa tâche et par l'opportunité qui lui est offerte, et non par le Maître et ni par la position qu'il occupe individuellement dans les pensées du Maître. Dans les premiers stades de leur noviciat, la plupart des disciples n'oublient jamais qu'ils sont des disciples. C'est ce que le Maître Morya a appelé : "la récollection satisfaite du mental absorbé en lui- même." C'est une forme voilée de vanité qu'il est difficile aux débutants d'éviter. Ils n'oublient jamais une minute, le fait qu'ils sont des disciples, ni l'existence du Maître, si actif que soit leur service. Cependant, s'ils travaillaient vraiment d'un point de tension, ils oublieraient l'existence même du Maître en accomplissant le travail pour leur prochain.

4. Le chéla sur le fil a atteint un point où se trouve la correspondance supérieure de ce qu'on appelle le "dédoublement de la personnalité" ou, en d'autres mots, cet état de conscience, dont le dédoublement de la personnalité n'est que l'ombre et la déformation, fait son apparition. Le disciple est simultanément conscient de deux états de conscience, ou de deux points d'activité concentrée :

a. Le point de tension spirituelle où il est focalisé et qu'il s'efforce de préserver intact et constant. [745]

b. La sphère focalisée d'activité, dans les trois mondes, par l'intermédiaire de laquelle il poursuit son travail et son service comme disciple.

Ces deux points reliés entre eux ne sont pas en réalité deux activités séparées, sauf quand ils émergent dans la conscience du disciple sur le plan physique et expriment sa vie objective et sa vie subjective ; ils proviennent du fait qu'il lui faut travailler dans le temps et l'espace par l'intermédiaire d'un cerveau physique. Le second point de focalisation devrait être en réalité une extériorisation du point intérieur de tension. Ces mots contiennent la clé de la véritable science du discipulat et de la relation en voie de développement entre le centre humain et le centre hiérarchique. Ils se rapportent aussi au travail du Bouddha et du Christ lorsqu'ils représentent le point de tension à Shamballa et dans la Hiérarchie.

La plupart des disciples ne travaillent pas d'un point de tension spirituelle, mais d'un point de focalisation de la personnalité ; c'est déjà un progrès comparé à ce que font la plupart des gens qui ne pensent pas, mais c'est un point où les disciples s'attardent trop longtemps. Tant qu'un homme reste focalisé dans sa personnalité, le point de tension spirituelle lui échappe : il demeure poussé par les aspirations de la personnalité et non par la force ashramique ; cette focalisation dans la forme amènera des difficultés à la fois à l'aspirant individuellement et à son groupe. Comme résultat de la consécration totale de la personnalité au service de l'humanité, la tension spirituelle stimule et confère un certain pouvoir, mais elle n'évoque pas la vie inférieure du soi personnel.

Telles sont les conditions que doit remplir le disciple avant qu'il lui soit enseigné à atteindre le Maître à volonté lorsque le besoin urgent se présente.

Je voudrais ici appeler votre attention sur l'attitude du Maître à ce stade de progrès de Son chéla. Comme le nom l'indique, le disciple parvenu à ce point est autorisé à appeler l'attention du Maître ; mais il n'est autorisé à le faire que lorsqu'on peut être certain qu'il n'utilisera ce privilège que pour des motifs de service de groupe et jamais pour lui-même ou dans son propre intérêt. Cela signifie que le disciple est capable de s'occuper lui-même de sa propre vie et de ses problèmes et ne sera donc pas enclin à introduire ses crises personnelles dans la vie de l'Ashram. Cela signifie également que la dévotion et le désintéressement essentiel et fondamental du chéla sont tels, qu'il n'est pas besoin de protéger l'Ashram, des [746] vibrations de ses activités ; le chéla ne demande du Maître aucun pouvoir susceptible de rebuter, pour employer l'expression ésotérique. Le Maître sait que si un appel vient du chéla sur le fil, Il ne perdra pas son temps en y répondant car l'appel sera toujours lancé pour le besoin du groupe et dans le but de servir les desseins du groupe.

Quoi que ce soit que fasse le Maître ou quelles que soient Ses préoccupations, Il doit répondre à cet appel, car c'est le droit bien établi du disciple qui ne lance cet appel que lorsque l'urgence l'exige. Vous pourriez demander comment le chéla sait qu'il peut "obtenir la communication" avec le Maître. Je peux vous assurer qu'il est totalement empêché de le faire lorsque l'appel ne doit pas être lancé, un empêchement qui, dans le rapport qui l'unit au Maître, provient de son côté à lui et qui n'est pas imposé par le Maître ; en outre, lorsqu'il y a un doute dans son esprit, il n'éprouve pas le désir de lancer l'appel et il ne le fait pas. La question relève d'une perception claire et intuitive, de la reconnaissance d'un canal libre et d'un acte de volonté spirituelle. C'est en réalité un processus d'invocation et d'évocation. Tout ce concept du chéla sur le fil repose sur l'enseignement déformé qu'on en a tiré, au sujet des prérogatives et des privilèges du clergé et, par exemple, des rapports du Pape avec Dieu, ou au sujet de "l'élu" de la Divinité. Cet idéal latent et non atteint, est celui du chéla sur le fil, vis-à-vis du Maître et de son Ashram, mais interprété par l'esprit ecclésiastique, telle l'église. Lorsque la future religion mondiale sera édifiée autour du travail et de l'activité des disciples mondiaux, nous verrons les symboles appelés "droits" et "prérogatives" du clergé correctement interprétés et justement exprimés. On peut tirer les mêmes conclusions symboliques de ce qui se passe en Inde dans la Caste des Brahmanes.

Ce rapport et cette activité réciproque ne sont atteints qu'après un long cycle de relations extérieures pratiquées par le disciple accepté à la périphérie de l'Ashram et finalement dans l'Ashram même. Ils ne sont pas le résultat des efforts faits par le disciple lui-même, pour se préparer à cette position de pouvoir et d'influence dans le service. C'est simplement le résultat atteint silencieusement et presque inconsciemment par l'effacement de soi et l'oubli de soi qui caractérisent le disciple accepté ; celui-ci est décentralisé et entièrement occupé à accomplir le plan divin au mieux de ses possibilités. Si je puis m'exprimer ainsi, c'est la récompense accordée au travailleur qui sait ce qu'il est venu accomplir dans [747] cette incarnation, et qui s'efforce de le faire en s'y consacrant tout entier. Ce qui dans cette vie le pousse à agir est le besoin de l'humanité et la conscience croissante du pas en avant que l'homme doit faire.

Lorsqu'un disciple fait son entrée dans l'Ashram, la tâche principale du Maître est de l'amener à penser dans le sens de la décentralisation. Ainsi se trouvent impliqués le transfert de la conscience du disciple, de lui-même vers le travail à accomplir et, incidemment, la réponse aux questions suivantes :

1. Savez-vous ce qu'est réellement la tâche de votre vie ?

2. Avez-vous essayé de l'accomplir à travers les processus ordinaires de votre vie ?

3. Votre objectif principal est-il la formation du caractère et le développement de la pureté ? S'il en est ainsi, ne croyez-vous pas que vous devriez être sur le Sentier de Probation, et que vous devriez vous débarrasser de l'idée suivant laquelle vous vous trouvez sur le Sentier du Discipulat ?

4. Êtes-vous préoccupé des besoins des hommes, ou êtes-vous entièrement préoccupé de votre propre position comme disciple, de vos propres problèmes spirituels et de l'illusion des terribles difficultés rencontrées dans votre vie personnelle ?

Tant que vous pensez que votre vie est du plus grand intérêt et qu'elle est particulièrement dure, vous n'êtes que dans les tout premiers stades du discipulat accepté et vous n'avez pas encore abandonné vos anciennes manières de penser. Ces questions doivent recevoir une réponse avant que l'étudiant ne puisse recevoir ce que je pourrais appeler "la pleine liberté de l'Ashram".

Il faut vous souvenir que l'Ashram n'est extériorisé que dans la mesure où il fournit un point de tension spirituelle. De cet Ashram, les disciples partent pour travailler dans le monde. Le groupe extérieur, travaillant dans le monde, ou l'Ashram exotérique, s'extériorise en reflétant le rayonnement de l'Ashram intérieur et en établissant un champ magnétique de pouvoir spirituel. Ce résultat est atteint dans la mesure exacte où les membres de l'Ashram, se trouvant dans la périphérie extérieure, se relient à l'Ashram intérieur, et par conséquent réagissent à la note et à la qualité du groupe intérieur assemblé autour du Maître.

Un Ashram n'est pas un groupe de personnes recherchant une réalisation spirituelle. C'est un centre d'activité de groupe animé par des énergies qui, lorsqu'elles peuvent exercer leur [748] propre et pleine influence, permettent au groupe de mettre à exécution le plan du Maître et de répondre aux besoins humains. Vous vous demandez sans doute pourquoi je mets constamment l'accent sur ces besoins. Je le fais parce que ces besoins constituent d'une manière pressante le principe d'invocation. Ils peuvent évoquer et ils évoqueront la réponse de la Hiérarchie et ils mettront ainsi en rapport deux centres, celui de l'Humanité et celui de la Hiérarchie. C'est la correspondance de groupe à l'invocation de l'âme par la personnalité, et l'évocation qui s'ensuit sur le plan de la vie de chaque jour, qui conduit à la fusion. L'Ashram ou le groupe d'un Maître est donc un centre d'invocation ; lorsque le disciple individuel devient un chéla sur le fil, c'est comme récompense d'un service désintéressé poursuivi à n'importe quel prix personnel. Alors, l'Ashram peut être un centre de puissance mondiale incomparable.

Les chélas sur le fil emploient une technique particulière, suivant leur rayon ; ils travaillent toujours par le centre de la tête. Par ce centre ils font résonner leur appel (appel qu'on ne peut entendre sur le plan physique) lequel, telle une vibration le long du fil, parvient au Maître. Le Maître enseigne directement la technique de l'appel au disciple lorsqu'Il reconnaît à celui-ci le privilège de l'utiliser. Il ne m'est pas possible de vous indiquer ces techniques. Lorsque vous serez "sur le fil", vous recevrez inévitablement les informations voulues.

Ce fil n'est pas l'antahkarana ; c'est un fil de liaison fait de vivante lumière. Le Maître le projette lorsque le service du disciple en évoque une réponse. L'évocation augmente sa force lorsque le disciple construit l'antahkarana entre la personnalité et la Triade Spirituelle. Finalement, le chéla sur le fil voit le fil de vie (aspect de l'antahkarana) relié au fil ashramique, et il en résulte l'établissement par la monade de sa domination sur l'individu, ce qui, dans sa forme de groupe, signifie la domination de la Hiérarchie par Shamballa. Le plus grand et le moindre rapport doivent toujours être présents à l'esprit.

Pour l'aspirant moyen, les implications de ce stade de discipulat présentent un intérêt certain en raison de l'accent qui est placé sur ce qui n'a pas été accompli ; ce sont donc des implications négatives ; elles sont souvent souhaitables lorsque des disciples acceptés dont l'attitude devrait être positive et [749] intelligente sont concernés. La Loi des relations Positives et Négatives se trouve à la base de tous ces stades. Au début, le plus élevé est toujours négatif par rapport à ce qui est moins élevé ; puis ensuite des changements se produisent qui rendent le plus élevé, positif par rapport à ce qui est moins élevé et qui, par conséquent, conduisent à une ascension continue du Chemin de la Vie et de l'Échelle de l'Ascension Spirituelle.

HUITIEME PARTIE Stade V. Le Chéla dans l'Aura

La définition que j'ai donnée plus haut est la suivante :

"Le stade où il est permis de connaître la méthode par laquelle il peut élever (...) un appel qui lui donnera droit à un entretien avec le Maître. À ce stade, le disciple est appelé un chéla dans l'aura."

C'est un stade du discipulat beaucoup plus avancé que celui atteint par la plupart des disciples, car il suppose une union totale presque complète entre le disciple et le groupe du Maître. Il lui a déjà été donné le privilège d'invoquer l'attention du Maître dans des cas d'urgence et il est certain de recevoir Sa réponse. Du point où il était entraîné à devenir un individu intégré utilisé dans l'Ashram, il a progressé jusqu'au point où il est devenu un agent de confiance. Maintenant, son orientation est fixée ; il est encore soumis à de nombreux tests et difficultés, mais de plus en plus ceux-ci concernent la vie et les conditions de groupe et non pas le disciple lui-même. Je ne me réfère pas ici aux difficultés qu'un groupe ashramique peut avoir, ni à celles liées à une affiliation de groupe, que le disciple peut avoir sur le plan physique, mais à sa sensibilité aux besoins de groupe de l'humanité. Lorsque cette sensibilité se manifeste, elle est l'indice que l'ensemble a pour lui plus d'importance que la partie. Sa capacité de travailler avec des individus n'en est en aucune façon affectée, ni celle d'offrir un amour compréhensif et de la compassion à ceux qu'il rencontre sur son sentier de vie et qui en ont besoin. Mais il est parvenu à un juste sens des proportions et à une correcte organisation des processus, des tendances et des activités de sa vie, dans le temps et dans l'espace. On peut donc toujours compter sur lui pour substituer le bien du tout au bien individuel tel que la personnalité peut l'envisager. [750]

Le Maître sait que le chéla qui a atteint ce stade est pour Lui un instrument digne de confiance et qui ne doit plus être considéré comme une entrave dans la vie du groupe. Je vous ai déjà signalé combien est ardu le processus consistant à intégrer un nouveau disciple dans un Ashram ; il faut lui apprendre à progresser graduellement de la périphérie de la conscience du groupe vers le centre. Chaque pas en avant demande l'attention du Maître qui doit veiller à ce que l'Ashram soit préservé de toute activité perturbatrice. C'est seulement lorsque le chéla a atteint la "sérénité occulte" qu'il peut être autorisé à se focaliser de manière permanente dans l'aura du groupe, ce qui se produit lorsqu'il devient conscient de la vibration particulière de l'aura du Maître. D'où, comme vous pouvez le voir, le besoin de sérénité.

Je vous signale que sérénité et paix sont différentes. La paix ne peut jamais être que temporaire ; elle se réfère au monde de la sensation et à des états susceptibles d'être troublés. Il est essentiel pour le progrès et il est inévitable que chaque pas en avant soit marqué par des troubles, par des points de crise et de chaos remplacés plus tard, lorsqu'ils ont été confrontés avec succès, par des périodes de paix. Mais la paix n'est pas la sérénité et un chéla n'est autorisé à demeurer dans l'aura du Maître que lorsque la sérénité a remplacé la paix. Sérénité signifie le calme profond exempt de troubles émotionnels qui distingue le disciple focalisé dans un "mental maintenu fermement dans la lumière". À la surface, et du point de vue du monde, sa vie peut se trouver dans un état de changement violent et continuel ; tout ce qu'il aime et tout ce à quoi il est attaché dans les trois mondes peut s'écrouler autour de lui ; mais en dépit de tout, il demeure fermement équilibré dans la conscience de son âme, et sa vie, dans ses profondeurs, demeure paisible. Il ne s'agit pas là d'insensibilité ni d'autosuggestion forcée ; il ne s'agit pas non plus d'une possibilité d'extérioriser la conscience d'une manière telle, que l'individu ignore les choses et les événements qui le touchent. C'est l'intensité de sensation transmuée en une compréhension focalisée. Lorsque cet état est atteint, le chéla a le droit de vivre dans l'aura du Maître. Il n'y a plus rien en lui maintenant qui puisse obliger le Maître à détourner Son attention des efforts d'importance capitale qu'il fait, pour la porter vers la tâche sans importance qui consiste à aider un disciple. [751]

Par conséquent, un disciple accepté avance, si je puis m'exprimer ainsi, au moyen de trois réalisations vibratoires :

1. Il réagit à la vibration, à la note ou la qualité d'un Ashram, suivant son type de rayon. Il contacte la périphérie de la sphère d'un groupe placé sous la domination d'un Maître, et il devient un disciple accepté en pleine conscience de veille. Le Maître est conscient de sa présence sur la périphérie extérieure de Sa conscience ; ses condisciples sont conscients d'un autre point de lumière dans l'Ashram, en grande partie en raison de l'effort qu'ils doivent faire, afin de contrebalancer les réactions de la personnalité du nouveau chéla à l'égard de ce nouveau mode de vie, à l'égard des effets produits dans sa conscience par sa pénétration dans le monde de la signification, et à l'égard du déversement de sa dévotion vis-à-vis du Maître. Protéger le Maître des réactions violentes du nouveau chéla et se tenir entre Lui et le néophyte devient la tâche des chélas plus avancés. Un chéla-initié le prend en main et agit comme intermédiaire. Le chéla, ainsi que je l'ai signalé précédemment, se trouve en contact avec le Maître uniquement lorsque le Maître le désire et lorsque cela est bon et utile pour le groupe entier.

2. Il comprend toujours mieux la nature et la note de son Ashram, et il avance de la périphérie vers l'intérieur de la sphère d'influence du Maître de Son groupe ; il commence alors à participer de plus en plus à la vie de groupe et il est de moins en moins intéressé par lui-même. Par conséquent, il devient dans l'Ashram un élément actif ayant plus de valeur, et il lui est confié des charges et des tâches bien définies, pour lesquelles il est personnellement responsable vis-à-vis du chéla initié qui l'a pris en charge. Le Maître commence à le contacter plus fréquemment ; il se décentralise, son développement et sa croissance propres deviennent pour lui de moins en moins importants par rapport au service rendu aux autres. De ce fait il est autorisé à attirer l'attention du Maître lorsque le groupe a besoin d'aide ; ainsi, il devient un chéla sur le fil. L'antahkarana s'édifie rapidement et le flux de la vie venant de la Triade Spirituelle augmente lentement et régulièrement. Le chéla a atteint un point où, sur le plan extérieur, il assemble autour de lui, comme une sphère d'influence due au rayonnement de son âme, par la voie de sa personnalité. On pourrait dire qu'aucun disciple ne devient un chéla sur le fil tant qu'il n'a pas, dans le monde extérieur, beaucoup de personnes qui, sur un niveau plus bas de la spirale, sont pour lui ce qu'il est pour le [752] Maître, des chélas sur le fil. D'une manière déformée et souvent peu satisfaisante, il est occupé à former son propre groupe et c'est très souvent le cas actuellement. Le monde est rempli de disciples qui luttent, qui sont intensément occupés à former des organisations, à grouper autour d'eux ceux qu'ils peuvent aider, émettant ainsi une note particulière et apprenant les rudiments, je répète, mon frère, les rudiments du travail de groupe tel que la Hiérarchie désire le voir exécuter.

3. Il répond avec force et, de son point de vue, de manière inattendue à la vibration du Maître qu'il saisit, lorsque Celui-ci fonctionne au centre de Son groupe. Il a reconnu l'appel vibratoire du Maître ; il est devenu conscient de la qualité de l'Ashram évoquée par le Maître. Il est maintenant admis dans le lieu secret qui se trouve au cœur de l'Ashram et il devient un chéla dans l'aura.

L'aura de toute forme de vie peut être définie comme étant la qualité d'une sphère rayonnante. On sait encore très peu de chose au sujet de l'aura et on a écrit beaucoup d'ineptie à son sujet. Lorsqu'on parle de l'aura, on parle généralement de couleurs et de lumière en raison de la nature de la vision de celui qui voit et de l'appareil de réponse utilisé. Deux mots suffisent à décrire l'aura du point de vue de la connaissance occulte : "qualité" et "sphère d'influence". Ce que contacte réellement le clairvoyant est une impression que le mental traduit rapidement suivant le symbolisme des couleurs, tandis qu'en réalité il n'y a aucune couleur. Voir une aura, comme on le dit, est en réalité un état de conscience. Ce que le clairvoyant peut, en toute sincérité, croire qu'il a enregistré comme couleur, comme série de couleurs ou comme lumière, correspond dans de nombreux cas à une réalité ; mais ce qu'il a réellement enregistré est la qualité d'une sphère d'activité rayonnante ; c'est ce qui se produit lorsque sa propre sphère d'activité rayonnante est de même nature et de même qualité que celle qu'il a contactée. La plupart des voyants enregistrent le champ de vibrations astrales d'une personne ou d'un groupe par l'intermédiaire de leur propre corps astral. L'impact d'une vérité ou d'un concept mental, et leur connaissance, sont des expressions d'un contact similaire qui a lieu, cette fois, dans le domaine du mental.

Ainsi se trouve expliquée la vérité résidant en toutes les prétendues "expansions de conscience" auxquelles le mental [753] de l'homme peut répondre. Il enregistre une succession constante d'impacts vibratoires émanant de certaines sphères d'activité ; cela va des premiers stades de conscience croissante par le développement des cinq sens et des trois véhicules de contact, dans les trois mondes de l'expérience humaine, aux reconnaissances qui conduisent l'homme dans la sphère d'influence d'un Maître et, plus tard, lui permettent de prendre ce qu'on appelle l'une des initiations majeures.

Ces sphères d'activité rayonnante sont toujours présentes, même lorsqu'elles ne sont ni enregistrées ni reconnues. Le processus évolutif consiste en un processus de développement d'un appareil de réponse permettant de les enregistrer ; ceci étant fait, le stade suivant consiste à réagir de manière intelligente à de tels contacts, et ainsi de produire un champ toujours plus étendu de conscience qui constitue finalement la totalité de la conscience.

Je ne peux m'étendre ici sur ce sujet et décrire la marche du processus sous la poussée et la force de l'évolution. Je ne m'intéresse ici qu'à la sphère d'activité rayonnante du Maître, et de sa qualité particulière, et de la coloration du rayon, compris occultement.

Le facteur de base qui rend possible chacun de ces six stades de discipulat est l'existence, chez le disciple, de qualités, d'activités vibratoires et d'impulsions et d'émanations qui correspondent à ce qu'émet un Ashram. Lorsqu'elles ont évoqué une réponse et amené le disciple à la périphérie de la sphère d'activité d'un tel Ashram elles intensifient graduellement leur qualité magnétique et attractive ; elles portent à une puissance encore plus grande les mêmes qualités chez le disciple, l'attirant d'une manière occulte encore plus près du point central qui est le foyer de toute la capacité entraînée, et de toute la vie spirituelle très puissante du Maître, au cœur même de l'Ashram.

C'est à ce point que le disciple parvient à la réalisation que ses trois corps ou véhicules, éthérique, astral et mental, ne sont que le reflet des trois aspects de la Triade Spirituelle, et qu'ils peuvent lui donner la clé de son propre être, et aussi la capacité de répondre à la triple vibration du Maître, telle qu'elle est exprimée par Son aura.

L'enseignement suivant lequel la personnalité doit être détruite est une déformation de la vérité ; le centre de la conscience du disciple doit être déplacé de la triple nature inférieure vers la nature de la Triade, et cela, avec l'aide de la triple nature de l'âme. Ce déplacement progressif s'accomplit par une réponse à un degré toujours plus élevé d'activité [754] vibratoire. Aussitôt que se manifeste dans la conscience du disciple la capacité de répondre à la qualité et à la radiation émanant d'un Ashram, il avance dans cette sphère d'influence. Ce qui dans sa propre aura s'apparente à la qualité de l'aura du Maître est entraîné, intensifié et purifié. Sa propre activité rayonnante est augmentée alors que la vie de l'Ashram influence ses véhicules, jusqu'à ce qu'il devienne le chéla dans l'aura. Dans une faible mesure, sa vibration et celle du Maître tendent à se synchroniser.

Je voudrais signaler que, de cette manière, le disciple commence à apporter une contribution importante à la vie de l'Ashram. Chaque disciple pénétrant dans la vie du Maître, en raison de la similitude de qualité et de l'activité vibratoire, enrichit et intensifie le groupe auquel il est affilié. À mesure que le temps s'écoule, l'Ashram du Maître devient de plus en plus puissant, magnétique et rayonnant. Le disciple initié poursuit son travail dans cet aura, se tenant au centre rayonnant de la vie de groupe, et de là, il accomplit son service extérieur. Il est toujours attentif à protéger ce centre de toute influence provenant de sa propre aura, et qui ne serait pas en harmonie avec la qualité exprimée par le Maître, et de garder, dans la mesure du possible, en dehors de sa propre conscience toute pensée ou tout désir pouvant troubler l'aura du groupe. Lorsqu'il est admis à ce stade du discipulat, c'est là une chose dont il porte la responsabilité ; un tel privilège n'est du reste jamais accordé tant qu'il n'est pas en mesure de se protéger lui-même, et de protéger la sphère d'influence dont il est maintenant une partie.

Vous pouvez donc voir que la Hiérarchie elle-même n'est qu'un vaste Ashram avec, au centre, un triangle composé du Christ, du Mahachohan et du Manu. En termes symboliques, ce triangle constitue un centre rayonnant, car l'activité rayonnante de chacun des Grands Seigneurs est telle qu'Ils se trouvent entraînés dans Leur aura réciproque en une fusion et une union totales. Chaque Ashram rayonne d'une qualité particulière suivant le rayon du Maître qui se trouve au centre ; de la même façon, la Hiérarchie irradie la qualité du deuxième aspect divin, de même que l'Ashram incluant le tout, auquel nous donnons le nom de Shamballa, manifeste essentiellement la caractéristique du premier aspect, la vie elle-même. Ce n'est pas une qualité mais ce dont la qualité est une émanation. [755]

L'aura du Maître, qui détermine l'aura de tout l'Ashram, a trois radiations principales, en ce qui concerne la faculté de réponse du disciple :

1. La radiation provenant des niveaux supérieurs du plan mental, ou de l'aspect le plus bas de la Triade Spirituelle. La puissance de cette radiation et l'étendue de la sphère d'influence, seront déterminées par le degré de contact spirituel établi entre le Maître et le Mental de Dieu. Je n'emploie pas ici le terme "consciemment" en traitant des conditions supérieures au niveau égoïque. C'est cette radiation particulière qui évoque une réponse du mental abstrait embryonnaire du disciple, lorsque l'antahkarana s'édifie ; c'est aussi le premier genre de contact auquel répond le néophyte dans les stades plus avancés du Sentier de Probation. Entre le Maître et le disciple qui s'éveille, se produit un rapprochement d'influence :

a. L'atome manasique permanent du disciple.

b. Les pétales de la connaissance du lotus égoïque.

c. Le mental inférieur concret "maintenu fermement dans la lumière".

d. Le centre de la gorge.

e. Le cerveau du disciple sur le plan physique.

Tout cela a un caractère nécessairement relatif. Mais à partir du moment où le disciple a établi cette ligne d'approche à l'égard de la Triade Spirituelle, même dans une faible mesure, il répondra pour la première fois à l'aura du Maître. La distinction entre l'aura du Maître et celle de l'Ashram, réside en ce que l'aura du Maître est dynamique, et l'aura du groupe est caractérisée par son influence ; et pourtant, les deux ensemble constituent l'aura du groupe. Lorsque cette réponse initiale a lieu, elle conduit finalement le disciple à devenir le chéla dans l'aura.

2. La radiation provenant du plan bouddhique ou de l'intuition spirituelle.

C'est une expression de la nature aimante du Maître ; elle Lui permet d'être en contact avec le Cœur de Dieu. On peut noter ici que ces trois radiations émanant du Maître et augmentées par les radiations similaires, bien que beaucoup moins puissantes, des membres intérieurs de l'Ashram sont les facteurs qui mettent le Maître et l'Ashram en contact avec [756] ce qu'on appelle occultement le Soleil physique, le cœur du Soleil et le Soleil Central Spirituel.

La ligne suivant laquelle cette activité vibratoire du Maître atteint le disciple et l'attire finalement dans l'aura est la suivante :

a. L'atome bouddhique permanent, ou véhicule de l'intuition du disciple avancé.

b. Les pétales d'amour du lotus égoïque.

c. Le corps astral dans son aspect le plus élevé.

d. Le centre cardiaque.

3. La radiation provenant du niveau atmique ou aspect volonté de la Triade Spirituelle. C'est l'expression émanant de la capacité du Maître d'entrer au Conseil de Shamballa, d'enregistrer le dessein de Dieu et de travailler avec le Plan qui est l'expression, pour un cycle donné, de l'exécution de la Volonté divine. Cet aspect de l'activité rayonnante du Maître est d'une nature si élevée que seul le chéla initié peut l'enregistrer. Il est transmis dans la conscience physique du disciple par la voie suivante:

a. L'atome atmique permanent, ou focalisation de la volonté spirituelle, premier aspect de la Triade Spirituelle.

b. Les pétales de sacrifice du lotus égoïque.

c. Le véhicule éthérique dans ses aspects les plus élevés.

d. Le centre de la tête.

e. Le centre à la base de la colonne vertébrale, qui est éveillé et lancé en activité en réponse à la radiation vibratoire des quatre autres points de transmission.

L'étude de ce qui précède vous montrera combien est abstruse et difficile à exprimer la nature de l'activité vibratoire du Maître. Tout ce que je peux faire pour suppléer à la défaillance de votre compréhension intuitive est de mettre en termes techniques et conventionnels ce qui ne peut être exprimé et, ce faisant, cristallisant la vérité et en quelque sorte la déformant.

Cette triple radiation du Maître, lorsqu'Il exprime Son activité planifie et Sa sphère "d'émanation d'influence", est ce qui attire le disciple dans Son aura et, dans ce cas, non [757] l'aura de l'Ashram, mais celle qui rend possible l'aura ashramique, la Vie du Maître.

Il faut signaler ici un fait intéressant. Au moment où un chéla initié a intensifié sa vibration jusqu'à la rendre identique à celle du Maître, et où il peut maintenir ce taux de vibration comme sa qualité normale de rayonnement, il devient lui-même un Maître. Dans chaque Ashram et à un moment donné, il se trouve toujours un disciple qui est entraîné à prendre finalement la place du Maître, le libérant ainsi pour un travail plus élevé et plus important. Comme vous le savez, j'étais le disciple aîné du Maître K.H. ; lorsque je devins un Maître, je le libérais pour un travail plus important et ma place dans le groupe fut prise par un autre disciple de deuxième rayon. Deux disciples sont nécessaires pour amener la complète libération d'un Maître de tout le travail ashramique et je fus le premier des deux qui furent choisis pour cela. L'autre n'avait pas encore manifesté la capacité de le faire. Lorsque ce processus d'identification se produit, une promotion de chaque membre de tout l'Ashram devient possible, bien que cela arrive rarement. En termes symboliques, on pourrait décrire cette promotion, comme une puissante impulsion d'expansion qui élargit le cercle de l'Ashram, de façon telle que des niveaux plus élevés peuvent être atteints et des sphères inférieures d'influence peuvent être incluses.

Un jour, tout sera "Hiérarchie réalisée", car la Hiérarchie n'est qu'un état de conscience ayant l'aspect vie, Shamballa, au centre, et le cercle de l'humanité constituant le facteur d'émanation, l'influence rayonnante ou l'aura, au moyen de laquelle est évoquée la réponse active des autres règnes de la nature.

Ce qui précède est un vaste tableau général de ce stade du discipulat, un tableau par lequel j'ai essayé de vous communiquer ses implications individuelles et ses résultats de groupe ésotériques. Je ne peux pas en dire plus ni m'étendre sur le processus par lequel un chéla dans l'aura peut s'entretenir avec le Maître de l'Ashram dans des cas d'urgence. Je ne puis vous dire qu'une seule chose : le Maître a toujours trois disciples qui sont Ses collaborateurs et intermédiaires les plus proches. Ces disciples ont émergé "dans Sa conscience" ainsi qu'on le dit, en réponse à l'activité rayonnante de Sa triple nature spirituelle. Ils travaillent étroitement avec [758] Lui et veillent sur les autres disciples du groupe, selon leurs besoins, leur rayon et leur point de développement. Souvenez-vous à ce sujet que le Christ même avait trois disciples qui étaient plus près de Lui que les neuf autres. Il en est toujours de même. Le récit biblique relatif au Christ présente le tableau d'un Ashram techniquement constitué et celui de la Hiérarchie telle qu'Elle existe essentiellement. Il y avait en effet les trois disciples bien-aimés et près du Christ, puis les neuf autres qui complétaient l'Ashram intérieur. Puis venaient les soixante-dix qui symbolisaient l'Ashram dans sa totalité, et finalement, les cinq cents qui représentaient ceux qui étaient sur le Sentier de Probation, sous la direction du Maître, mais pas sous celle des trois, des neufs et des soixante- dix, avant d'être admis sur le Sentier de Discipulat Accepté. Dans le plus vaste de tous les Ashrams, Sanat Kumara a le même ordre de relations parmi les Grands Êtres formant Son groupe de travailleurs actifs. Souvenez-vous cependant que ces chiffres sont symboliques et non réels. Le nombre de disciples dans un Ashram varie constamment, mais on y trouve toujours les trois disciples qui ont, vis-à-vis du Maître, la responsabilité de toutes les activités ashramiques, qui assistent à Ses conseils les plus fermés et qui exécutent Ses plans. La chaîne de la Hiérarchie est vaste et immuable, et l'ordre ne peut y être modifié.

En examinant ce thème du chéla dans l'aura du Maître, nous avons vu que le véritable disciple consacré ayant atteint le stade où il devient disciple accepté, passe d'un point à un autre dans le cercle de la sphère d'influence du Maître, jusqu'à ce qu'il atteigne un moment où il "connaît" consciemment l'aura de son Maître. Voilà, mes frères, une phrase totalement dénuée de sens, mais qui est techniquement et ésotériquement correcte. Je vais la paraphraser en m'efforçant de vous donner certaines de ses implications essentielles.

1. Le disciple est conscient non seulement du Maître mais aussi de ce qui se trouve dans le mental du Maître. Ce qui veut dire qu'il est en rapports télépathiques avec son Maître.

2. Il a dépassé en conscience le stade où il pourrait discuter intérieurement ce que le Maître désire qu'il fasse. Il connaît le rôle qu'il doit jouer.

3. Il répond avec sensibilité à l'aura de son Maître non seulement sur les plans intérieurs de la vie et dans l'Ashram même, mais aussi avec son cerveau physique. [759] Il se meut dans l'aura au cours de sa vie sur le plan physique. Ce processus se divise en cinq stades :

a. Il est lui-même télépathiquement en rapport : son mental et son cerveau répondent au mental du Maître.

b. Il est donc mentalement conscient du contenu du mental du Maître. Sa vie et son service en sont influencés ; son mental transforme constamment les impressions télépathiques en formules articulées qui se trouvent ainsi toutes prêtes à devenir des directives.

c. Étant à ce stade relativement exempt de mirage, il est capable de répondre sous l'angle de la sensibilité et de la sensation, et par conséquent, capable de faire passer sur le plan astral les plans du Maître (du moins, la part qu'il y prend).

d. Esthétiquement, il peut commencer à manier et à utiliser la force ashramique que le Maître et son âme, peuvent mettre à sa disposition afin de l'employer sur le plan physique. Il devient ce qu'on appelle un "projecteur de force" et peut alors obtenir des résultats sur le plan physique.

e. Son cerveau devient pleinement conscient de la simultanéité de ces quatre processus, et il passe ainsi dans une nouvelle phase du discipulat conscient. Grâce à sa propre âme et à la sphère d'influence du Maître, le Plan s'ouvre devant lui. Je signale que ceci n'est pas seulement un stade plus élevé du discipulat, mais présuppose la compréhension de l'état d'initié.

Le néophyte sait que le but de l'occultiste est de travailler avec les forces.

Toutefois, il ne se rend pas compte que ce but ne peut être atteint consciemment que lorsqu'il :

1. À été simplement un canal pendant longtemps. Je voudrais que vous réfléchissiez à cette idée. Parvenir à la capacité d'être un pur canal et un libre distributeur, est le premier but à atteindre et demande beaucoup de temps. La force généralement distribuée par un disciple, tant que n'est pas atteint et bien établi le stade du canal, est normalement colorée par ce qui distingue la personnalité même dans le cas d'une personnalité de [760] haut degré. Le temps doit venir où le disciple est capable de distribuer à volonté l'énergie ashramique et l'énergie de l'âme de groupe dans leur état pur.

2. Il doit donc distribuer l'énergie et non la force. Il y a à ce sujet dans l'esprit des disciples une grande confusion. Tant qu'un homme n'est pas un initié d'un haut degré, il distribue rarement de l'énergie ; il travaille avec les forces qui concernent les trois mondes. On a dit ésotériquement, que "lorsque le disciple peut distribuer les quatre forces et faire entendre leur sept notes, chaque note possédant une quadruple expression, il n'est pas en mesure de travailler avec de l'énergie. Lorsqu'il travaille avec de l'énergie, il travaille avec sept énergies et non avec vingt-huit". Réfléchissez-y. J'ajouterai que les vingt-huit appartiennent aux sept et que lorsque le disciple travaille avec les sept, il libère normalement et automatiquement les vingt-huit, travaillant sous l'impression des qualités des sept rayons.

3. Il doit apprendre à utiliser la distinction et la synthèse. Il y a là une indication occulte puissante à l'usage particulier des travailleurs.

4. Il est conscient des dangers menaçant le néophyte non encore entraîné qui s'efforce de distribuer les forces, et de distribuer de prétendues énergies dans des directions nettement déterminées. Il comprend que son but est d'être un canal pendant une longue période de temps, par la pureté de sa vie, une orientation appropriée et un esprit non critique. Cette orientation appropriée représente un paradoxe qui confronte tous les disciples : être orienté vers l'âme et par conséquent vers l'Ashram, et être en même temps orienté vers l'humanité. Seuls les disciples se trouvant près du cœur du Maître, au sens technique, et par conséquent pleinement conscients de Son aura, ont le droit – j'allais dire le privilège – de diriger la force dans des directions bien déterminées. Lorsque tel n'est pas encore leur état, leur tâche consiste à agir comme canaux de distribution de l'énergie d'une manière générale et universelle, mais non spécifique.

Un Maître, et dans une beaucoup plus grande mesure le Christ, souffre beaucoup plus par ceux qui se trouvent dans Sa propre demeure que par ceux qui vivent dans le monde extérieur. Son travail est plus entravé par les aspirants avancés que par les penseurs intelligents. Ayez ceci actuellement présent à l'esprit. Ce n'était pas la cruauté des hommes vivant [761] dans le monde extérieur qui causait les profonds chagrins du Christ lorsqu'Il vint sur terre, c'était Ses propres disciples ; il s'y ajoutait le chagrin massif de l'humanité, distribué sur le cycle tout entier de la vie, passée, présente et future.

Les disciples opèrent dans des groupes mondiaux ; beaucoup d'entre eux y font un travail beaucoup plus efficace que ceux qui s'assemblent dans certains groupes ésotériques. Le disciple accepté avancé a toujours son propre groupe qu'il assemble autour de lui pour accomplir un travail actif et créateur. Je voulais vous le rappeler. La mesure de la capacité d'un disciple réside dans son influence sur les autres s'exerçant par la plume, par la parole, personnellement.

Selon la Loi de Correspondance, il existe toujours une relation numérique entre entités numériques déterminées. Les six stades du discipulat sont naturellement relies aux six écoles de la philosophie indienne qui sont en réalité les six "écoles-semence" pour toute théorie et tout travail philosophique. Il n'y a pas six genres d'Ashrams correspondant aux six stades de discipulat parce qu'il y a sept Ashrams, un pour chaque genre de rayon, et que les six stades du discipulat sont reliés à tous les Ashrams et que les sept genres de rayon expriment, à un stade quelconque de leur développement sur le Sentier du Discipulat, ces six progressions vers le centre.

Les centres, tels qu'utilisés par le disciple dans les progrès de son développement, dépendent dans une large mesure du genre de rayon, mais je n'ai pas l'intention de m'étendre sur le sujet des centres dans ces instructions ; je le ferai assez longuement dans la dernière partie du Traité sur les Sept Rayons.

Je voudrais cependant que soit bien claire l'idée que le Maître n'utilise jamais les centres d'un disciple comme agents de distribution de la force. En dernière analyse, les centres sont, lorsqu'ils fonctionnent correctement, des réservoirs de force et des distributeurs d'énergie, colorés par une qualité particulière, une certaine note, une certaine vibration et une certaine puissance. Au cours des derniers stades du Sentier du Discipulat, les centres sont entièrement dominés par l'âme, par la voie du centre de la tête. Il faut cependant se souvenir qu'après la quatrième initiation, et après la disparition du corps causal, il n'y a aucun aspect de la forme ou aucun véhicule, qui puisse garder prisonnier le disciple ou le limiter d'une façon quelconque. Après la troisième initiation, les centres inférieurs n'ont plus aucun contrôle sur le mécanisme extérieur de réponse ; du point de vue de l'entraînement occulte [762] le plus élevé et lorsque le disciple est dans l'Ashram même, les centres sont considérés comme de simples canaux pour l'énergie. Jusqu'au moment de la troisième initiation, ils prennent une importance temporaire dans le processus d'entraînement, parce que c'est par eux que le disciple apprend la nature de l'énergie, ce qui la différencie de la force et des méthodes de distribution. Celles-ci étant l'un des derniers stades du processus d'entraînement.

La constitution de l'égo ou de l'Âme, est pour le Maître le facteur d'importance suprême dans la tâche consistant à entraîner le disciple pour le travail hiérarchique. Ceci implique nécessairement les trois centres supérieurs, de la tête, du cœur et de la gorge. Le Maître s'occupe de ce qu'on appelle le lotus égoïque ; le disciple est enclin à oublier ce point. L'âme se préoccupe de sa propre vie ; les détails de la vie de la personnalité, son expression maladroite ou son ombre dans les trois mondes, ne font aucune impression sur la conscience de l'âme. Alors que s'accroît la violence de la vie de la personnalité, l'âme qui est devenue de plus en plus le récipiendaire de ce que la personnalité qui aspire a de mieux à offrir, et qui tourne lentement son attention vers le mental de la personnalité, devient également consciente d'un facteur d'opposition à sa véritable expression dans la périphérie extérieure de la vie. Alors commence la bataille entre les paires supérieures d'opposés, la bataille entre l'âme et la personnalité consciemment livrée des deux cotés. C'est le point dont il faut se souvenir. Ce conflit atteint son apogée avant chacune des trois grandes initiations, dans l'affrontement de deux antagonistes, le Gardien du Seuil (de l'initiation, mon frère) et l'Ange de la Présence qui se tiennent face à face. Mais cette bataille ne nous concerne pas ici. Nous nous occupons de la réponse à l'énergie hiérarchique telle qu'elle est incorporée dans l'aura du Maître et de là, transmise au disciple. Le canal ou les canaux de direction (il y en a trois) pourraient être décrits comme suit :

I. La Hiérarchie.

1. Le Maître.

2. L'Ashram.

3. L'âme du disciple.

II. L'Humanité.

1. Le disciple. [763]

2. L'antahkarana.

3. Les trois centres supérieurs.

Tel est le vaste processus général, qui va de l'universel, dans la mesure où le disciple est individuellement concerné, au particulier, c'est-à-dire le disciple dans le corps physique.