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SECTION TROIS - LES SIX STADES DU DISCIPULAT - Partie 5

On pourrait indiquer comme suit le détail de la descente d'énergie ou du processus d'inspiration spirituelle (ces deux phrases dépeignent le concept de réponse faite à l'aura du Maître) :

1. L'aura du Maître.

2. Le lotus égoïque ou corps de l'âme.

3. L'influx d'énergie ashramique, par la voie

a. Des pétales du sacrifice ou l'aspect volonté.

b. Des pétales de l'amour ou l'aspect amour-sagesse.

c. Des pétales de la connaissance ou l'aspect mental.

Le genre de rayon du disciple exercera une influence sur ce processus.

4. La réponse du disciple sur le plan physique et la réceptivité de ses centres à l'égard de l'activité engendrée par l'âme, sous l'impression du Maître, seraient les suivantes :

a. Les pétales du sacrifice transmettraient l'énergie au centre de la tête, par la voie des pétales du sacrifice, au nombre de trois, qui se trouvent dans la rangée de pétales entourant immédiatement le "Joyau dans le Lotus" ; de là, au pétale du sacrifice dans les trois pétales d'amour et dans les trois pétales de la connaissance. Il y a donc cinq points de transmission de l'énergie-volonté.

b. Les pétales de l'amour transmettent de même l'énergie d'amour au centre cardiaque, par la voie des pétales de l'amour, qui sont également au nombre de cinq.

c. les pétales de la connaissance transmettent l'énergie d'activité intelligente, au centre de la gorge, de la même manière, par la voie des cinq pétales de la connaissance.

Ce processus qui se poursuit dans le véhicule égoïque et qui est enregistré par le disciple sur le plan physique, produit en fin de compte ce qu'on pourrait appeler un "centre puissant [764] d'invocation". Ce centre d'invocation évoque une réponse de la part de la Triade Spirituelle, si bien que finalement, nous avons :

I. La Triade Spirituelle, gardienne de l'énergie monadique.

L'atome atmique permanent. Les pétales du sacrifice.

L'antahkarana.

L'atome physique permanent dans le lotus égoïque. Le centre de la tête.

II. La Triade Spirituelle.

L'atome bouddhique permanent. Les pétales de l'amour. L'antahkarana.

L'atome astral permanent dans le lotus égoïque. Le centre du cœur.

III. La Triade Spirituelle.

L'atome manasique permanent. Les pétales de la connaissance. L'antahkarana.

L'unité mentale.

Le centre de la gorge.

L'intérêt de ces détails, mon frère, est d'ordre technique, purement académique ; ils ne sont que les termes symboliques d'un inévitable processus évolutif. Ils décrivent l'inspiration divine à laquelle sont sujets tous les êtres humains en tant que partie intégrante de la vie de Dieu Lui-même, inspiration qui est consciemment enregistrée lorsqu'un homme atteint les stades du discipulat et de l'initiation. Lorsqu'ils sont correctement compris, ils démontrent la nature de la science de la respiration. Cette respiration est tout ; la méthode d'invocation et d'évocation qui est la base du processus tout entier contient une indication quant à la structure et à l'activité du Cœur du Soleil, l'organe de ce système solaire de deuxième rayon, le système évolutif de diastole et de systole qu'on trouve dans le processus de vie universelle.

NEUVIEME PARTIE

Chaque fois que nous considérons les divers stades du discipulat, il devient plus difficile de donner au néophyte une [765] image réelle de l'état de conscience, de la situation et des rapports intérieurs. La raison en est également que je cherche à traiter, dans ces stades plus avancés, de la conscience qui n'a aucun parallèle, aucune correspondance dans l'expérience de l'aspirant même avancé. Lorsque nous examinons les trois derniers stades, nous traitons nettement de ce qu'on pourrait appeler, la conscience de l'initié à un haut degré d'expansion, et d'une connaissance pour laquelle il n'existe pas de terminologie.

N'est-il pas évident pour vous que l'initié de haut degré vit dans un monde de réactions et de phénomènes subtils qui sont totalement inimaginables pour le disciple moyen ? Lorsqu'il fonctionne sur le plan physique ou dans les trois mondes, il ne met en jeu et en activité que l'aspect le plus bas de sa conscience. Depuis des années je vous ai instruits, et profond a été votre intérêt. Vous avez maintenant de nombreux éléments techniques de la science occulte et, en théorie, vous connaissez beaucoup de choses ; on le voit par votre intérêt et par les questions que vous posez ; elles portent sur les atomes permanents, sur leur fonctionnement et leur vitalisation.

Du point de vue de l'initié, ces questions n'ont aucune importance ; être intéressé par les atomes permanents, correspond à être intéressé par la nature des sucs gastriques qui font du processus d'existence sur le plan physique une reconstruction continuelle ; l'analogie est plus exacte que vous ne le pensez. D'une manière occulte, une constante considération du système digestif, ou de toute autre fonction corporelle, amène des difficultés. C'est fréquemment le cas, mais pas toujours, des maladies chroniques, en raison de la préoccupation des malades à l'égard de la forme sur le plan extérieur et pendant de longues années. Il est possible, et je le dis délibérément, d'être sérieusement atteint physiquement et pourtant d'être si plein de vitalité et si peu intéressé par le mécanisme physique que la maladie chronique, comme elle est généralement comprise, n'est pas possible. Il ne s'agit pas ici du triomphe du mental sur la matière, ni de la théorie de la santé parfaite ; il s'agit de l'accent dominant d'une énergie qui empêche que ne s'imposent à la conscience, les effets d'une force. Réfléchissez à cette dernière phrase ; elle contient le secret de la manière dont les problèmes de la santé doivent être traités à l'avenir.

De même, une constante considération des atomes [766] permanents et des spirilles, amènerait une intensification de la vie de la forme, et la tyrannie de la force s'écoulant à travers eux. On peut sans aucun doute établir des analogies et des correspondances, entre les spirilles dans la vie microcosmique, et les plans et sous-plan du macrocosme et également un rapport des deux plans avec les sept centres, compris microcosmiquement, et les sept schémas planétaires compris macrocosmiquement. Mais pour la majorité des aspirants, le but n'est pas de limiter leur conscience par une concentration sur les détails, tels que les atomes permanents et les points relatifs à la nature de la forme individuelle. L'objectif poursuivi par chaque aspirant est d'étendre sa conscience de manière à y inclure ce qui se trouve au-delà de lui-même, d'atteindre les états de conscience les plus élevés de la vie du groupe et de l'humanité, de s'intégrer consciemment à la Hiérarchie et finalement à Shamballa, et de "connaître" Dieu d'une manière occulte, dans les nombreuses phases de Son extension et de Sa perfection qui englobent tout.

Une étude des spirilles et des atomes et une profonde concentration sur ce sujet seraient, du point de vue scientifique et technique, possibles et intéressantes. Toutefois, elles ne conduiraient à aucun accroissement du développement spirituel mais bien à l'accent sur la personnalité et par conséquent à des difficultés accrues pour ceux qui foulent le Sentier. Plus un disciple est avancé et plus deviennent dangereuses une telle insistance et de telles préoccupations, tandis que le scientifique ou l'aspirant, se trouvant sur le Sentier de Probation, peuvent étudier ces matières avec une impunité relative, car ils n’y apportent pas l'énergie qui pourrait galvaniser ces "points de force" et les rendre dangereusement actifs.

Pour cette raison, je ne traiterai pas des atomes permanents étant donné qu'il n'est pas nécessaire que vous leur consacriez votre temps et que vous les étudiez. Si vous vivez comme il est souhaitable de le faire, et si vous vous efforcez de profiter de mes instructions, la formation de la nature inférieure et le développement des forces fonctionnant comme forme "divinement consacrée", s'effectueront normalement et sans danger. J'ai mentionné les atomes permanents afin de montrer comment l'énergie est distribuée mais non pour signaler qu'il était nécessaire de porter une attention à ces aspects de la vie de la forme.

Stade VI. Le Chéla dans le Cœur du Maître

Nous arrivons maintenant à l'examen du dernier des six stades du discipulat. Je l'avais décrit ainsi : [767]

"Le stade où le disciple est toujours en contact étroit ; il est nettement préparé pour une initiation immédiate, ou, s'il vient de prendre une initiation, un travail spécialisé lui est confié. À ce stade, il est décrit comme étant le Chéla dans le cœur de son Maître."

M'efforçant d'éclairer quelque peu ce sujet, je voudrais insister ici sur un point. Se trouver dans le cœur du Maître n'indique en aucune façon qu'il existe entre le Maître et le disciple une relation affectueuse. On peut normalement penser que le disciple a enfin mérité le droit d'être vraiment aimé et de se trouver par conséquent vraiment proche du Maître. Sa vie ou ses vies de service lui ont enfin apporté cette récompense ; il peut donc librement approcher le Maître en un rapport mutuel étroit de compréhension aimante. Mais en réalité, ce stade du discipulat n'a absolument rien à voir avec tout cela.

Il y a autre chose, mon frère : lorsque le disciple atteint ce stade, il n'est plus ce que vous entendez par les termes de disciple accepté. Il est un initié de haut degré ; il n'est plus sous la direction et la protection d'un Maître. Il se trouve en rapport direct avec le Maître de tous les Maîtres, le Christ Qui est le point central de la Hiérarchie, comme le Maître est le point central dans un Ashram. Le Maître est le cœur de Son groupe et le Christ est le cœur de la Hiérarchie. Plus on s'approche de la réalisation et plus claire devient l'idée que le point au centre et la périphérie ne font qu'un.

La signification du mot "cœur" est celle de la vie elle-même, ainsi qu'elle bat éternellement au cœur de l'univers. Dans cette vie, l'initié, consciemment, demeure maintenant ; il se conçoit non pas tant comme un récipiendaire de la vie mais comme un distributeur de celle-ci. C'est là une chose très différente ; elle détient le secret de ce stade du discipulat.

Le "Cœur du Maître" est un terme technique ; il indique la source de vie et peut être interprété de bien des manières analogues. À ce stade, et après une certaine initiation majeure, il existe une ligne directe d'énergie ou de vie, perçue, reconnue, active et utilisée, entre le disciple conscient et :

1. Le centre cardiaque du disciple.

2. Le centre cardiaque dans la tête. [768]

3. Le lotus égoïque qui, jusqu'à la quatrième initiation, est le centre cardiaque de la vie monadique.

4. Le Maître au centre de Son groupe.

5. Le Christ, centre cardiaque de la Hiérarchie.

6. La vie de la Monade qui commence à se faire sentir à la troisième initiation.

7. Le Seigneur de la Vie Lui-même, centre cardiaque de Shamballa.

De ces points, la ligne de relation progresse, s'étendant alors vers l'extérieur et vers le haut, ceci considéré sous une forme sphérique, vers la Vie se trouvant au centre même de "l'alter ego" de notre planète la Terre, vers la planète Vénus, vers Jupiter, et de là vers le Seigneur solaire Lui-même, et jusque vers un point dans le Soleil Sirius. Vous pouvez donc voir combien ce stade est différent de ce qu'on pourrait l'imaginer. Il marque un nouveau départ, un nouveau commencement et une grande transition. C'est un stade où l'on entre par la porte ouverte du Nirvana, le début du Sentier de l'évolution Supérieure. C'est un stade qui marque un lieu bien déterminé, si on peut employer un terme aussi peu approprié, où se trouve le disciple sur cette Voie ascendante révélée par la Voie lumineuse ; c'est l'arrivée au point de réalisation le plus secret qu'on appelle ésotériquement "dans le cœur".

Ailleurs, je parlais des disciples du monde qui se trouvent "proches du cœur du Maître". Ce n'est pas la même chose que d'être "dans le cœur du Maître". La première expression se réfère au Maître sur le rayon du disciple ; l'autre se réfère au Christ, Synthèse, au sein de la Hiérarchie, de tous les rayons. Le monde aujourd'hui offre à tous les disciples une opportunité de devenir des disciples mondiaux, proches du cœur du Maître, et de passer rapidement par les premiers stades du discipulat. Il offre aux disciples mondiaux l'opportunité de commencer à approcher le Cœur de la Hiérarchie, le Christ. C'est à cette première possibilité que vous devriez vous intéresser, car, vous rapprochant de votre groupe, vous pouvez commencer à recevoir cet entraînement qui développera en vous votre utilité à l'égard du monde. Êtes- vous pour la plupart, trop âgés pour y parvenir ? Il vous appartient de répondre à cette question. L'âme ignore l'âge et peut toujours utiliser son instrument si ce dernier devient approprié. Êtes-vous trop cristallisé et trop préoccupé de vous- même pour parvenir au détachement nécessaire pour le service du monde ? C'est à vous de le découvrir et de faire vos preuves. [769] Beaucoup d'opportunités et un large enseignement ont été offerts à ce groupe ; son rendement en dévotion et en service devrait être tout à fait hors de l'ordinaire ; il devrait revêtir la forme d'une manifestation de groupe. Puis-je vous demander s'il en est ainsi ? Êtes-vous trop déprimé, autre terme pour l'égoïsme, et trop sensible pour rendre service à l'humanité d'une manière plus importante qu'auparavant ? Cela peut être surmonté si vous vous en préoccupez suffisamment. Votre conscience est-elle une constante conscience de groupe ? Ou est-ce une constante conscience de vous-même qui sans cesse s'interpose entre vous et votre prochain ? C'est à vous de le découvrir. Avez-vous une profonde humilité, fondée sur la réalisation du Plan et la gloire du but, et non un sentiment auto dénigrement dans lequel vous vous complaisez et que vous considérez comme un signe d'humilité spirituelle ? Vous devez interpréter à nouveau ce sujet de l'humilité, de même que toutes vos valeurs, en les plaçant dans la lumière des valeurs ésotériques et spirituelles. Le pouvez-vous ?

J'ai employé précédemment une phrase dans laquelle je me réfère aux "disciples se réunissant, dans ce cycle, à l'appel de la Hiérarchie" ; elle a un rapport précis actuellement avec le thème du discipulat et ses divers stades. "L'appel de la Hiérarchie" s'adresse à l'humanité dans son ensemble ; il est émis par l'intermédiaire des groupes et des Ashrams auxquels président de nombreux Maîtres. Il est reçu et entendu par beaucoup de gens différents ; leur réponse à cet appel est souvent déformée. Seul le disciple avancé le transmet ou y répond correctement. Les autres ne répondent qu'à des aspects partiels de cet aspect ; l'activité qui en résulte est spasmodique, basée sur des interprétations erronées, colorées par les défauts de la personnalité, freinée par l'inertie et souvent fondée sur l'égoïsme. Le Maître évalue la place et la position du disciple d'après la réponse que font les disciples de Son groupe ou de Son Ashram, bien qu'il y ait, évidemment, de nombreuses autres indications.

Considérons certains types de gens qui répondent à l'appel. La plupart le font inconsciemment, mais ils y réagissent avec sympathie parce que quelque chose en eux se synchronise à l'appel, ou parce qu'ils sont sensibles à certaines influences vibratoires.

1. Il y a ceux qui aiment vraiment l'humanité ; bien qu'ils n'aient absolument aucune connaissance de l'ésotérisme, leur préoccupation est suffisante pour les amener à faire ce qu'ils peuvent pour aider l'humanité. Inconsciemment, ils peuvent être utilisés par la Hiérarchie [770] pour faire le bien et accomplir avec efficacité un travail désintéressé. Ils sont fréquemment plus constructifs que les disciples consacrés ou acceptés, parce qu'ils n'ont pas conscience de leur état, de leurs responsabilités vis-à-vis d'un Ashram quelconque, ni de leur importance individuelle.

2. Il y a les personnes ayant des facultés psychiques très diverses, qu'on rencontre dans le monde entier. Elles réagissent à ceux qui se trouvent sur le plan astral et qui perçoivent des impressions supérieures ou qui reçoivent télépathiquement un aspect de l'idée projetée. Dans ces cas, il y a toujours un mirage, une déformation et une fausse représentation des faits. Cet état de choses provoque bien des difficultés ; mais c'est une force dont doivent tenir compte les chefs et les instructeurs de l'humanité. Elle influence les gens les moins intelligents dans la masse des hommes et leur donne, même si elle est déformée, une idée générale du Plan ; mais elle est capable de révolter l'intellectuel et de compliquer le travail du disciple entraîné.

3. Il y a les disciples en probation qui reçoivent l'impression et y répondent plus rapidement et plus clairement que le groupe précédent. Ils la reçoivent généralement par la vision et l'enseignement d'un disciple plus avancé. La manière dont ils servent le Plan est souvent gâtée par leur ignorance, leur égocentrisme et la fausse interprétation qu'ils donnent à l'enseignement reçu. La façon dont ils approchent la vérité et l'instructeur est trop personnelle.

4. Il y a les disciples acceptés qui reçoivent l'idée du Maître et ses plans d'une manière beaucoup plus complète, mais qui souvent ne parviennent pas à les mettre à exécution dans le monde de la vie journalière et dans le service, parce qu'ils sont trop préoccupés de leurs propres problèmes comme disciples, de la formation de leur propre caractère, de leur place dans l'Ashram du Maître et de l'intérêt qu'Il leur porte. S'ils voulaient s'oublier, oublier leurs difficultés et leur propre interprétation de la vérité, s'ils voulaient seulement aimer leur prochain et s'aimer les uns les autres, et s'ils voulaient simplement obéir jusqu'à la crucifixion à "l'ordre de service" ils passeraient plus rapidement par les divers stades du discipulat.

5. Il y a les disciples proches du cœur du Maître, les disciples mondiaux et ceux qui sont consciemment dans Son aura, qui connaissent Son plan, qui est le Plan de la Hiérarchie dans son ensemble bien que mettant en relief certain aspect approprié. Ces disciples s'acquittent [771] généralement de leur rôle avec succès et ce succès est largement dû à leur constante conscience de groupe, à une profonde humilité et, naturellement, à un intellect bien développé et à un corps astral bien dominé.

Il n'y a pas grand-chose d'autre que je puisse vous dire à vous tous actuellement au sujet du travail et des relations de groupe. Il existe une loyauté ésotérique qui diffère de la loyauté du monde, et que je cherche à voir se développer dans le groupe. Certains d'entre vous, particulièrement ceux qui sont prompts à défendre leurs positions personnelles, ont besoin d'apprendre cette loyauté silencieuse qui sert à l'intégration du groupe en un tout. Lorsqu'on se défend, il est facile de sacrifier ses frères et ses camarades de travail ; il n'est pas facile de réparer la fissure subjective ainsi causée.

Sous bien des rapports et tandis que ce groupe commence à faire preuve de cohésion et à travailler avec ensemble, une pensée bien claire est indispensable ; il faut aussi un discernement aigu. Nous vivons une époque où il faut clairement tracer la ligne de démarcation entre les Forces du Matérialisme et les Forces de la Lumière. Lorsque le contraste avec la voie d'amour et de bonne volonté, et la voie de cruauté et de haine est en train d'être clairement tracée, les disciples doivent manifester une attitude exempte de préjugés. À ce groupe revient la tâche difficile de demeurer, sur le plan physique, fermement opposé à ce qui est destructif et détestable, dans le vrai sens du mot, en accomplissant tout ce qui peut être accompli pour provoquer la fin de ces agents de destruction et les priver finalement de leur pouvoir, tout en préservant une attitude intérieure d'innocuité totale et de compréhension aimante. Car il y a actuellement dans le monde, mes frères, des principes et des idéaux qui valent la peine qu'on se batte, mais pendant que cette bataille est livrée, il est nécessaire de préserver et de créer consciemment le champ d'énergie vivante et aimante qui finalement réunira les deux factions opposées et permettra ainsi que, plus tard, le contact s'établisse entre ces groupes.

Certains d'entre vous ne réfléchissent pas avec assez de clarté aux problèmes en cause, étant trop préoccupés par les aspects extérieurs de la lutte et perdant ainsi de vue l'ensemble de la question dans sa perspective lointaine. La double vie consistant à prendre une part active dans le monde au mouvement s'opposant à ce qui cherche à empêcher l'avance de l'humanité et à la détruire, elle et ses idéaux les plus élevés et, d'autre part, à garder continuellement une attitude aimante n'est pas facile, particulièrement pour certains d'entre vous. L'humanité est aujourd'hui si intégrée qu'il n'est pas possible à certaines personnes ou à certains groupes de s'isoler des [772] activités humaines et du bien-être général ; une attitude négative ne peut pas du reste conduire à la solution de la présente crise mondiale. Ceux qui se refusent à participer au karma et à la souffrance du monde verront tous leurs progrès inévitablement ralentis, car ils se seront placés eux mêmes à l'écart de ce grand courant de force spirituelle qui déferle actuellement en fleuve régénérateur à travers le monde des hommes. Le conflit mondial actuel est analogue au sévère conflit qui se livre dans le cœur et la vie de tous les aspirants et disciples mondiaux ; c'est un signe évident qu'ils foulent le Sentier du Discipulat Conscient.

Le Soi supérieur et la personnalité se trouvent face à face afin de prendre la décision que l'âme (le Soi) attend sur son propre plan. C'est ce qui se passe aussi actuellement pour l'aspirant mondial, l'Humanité. Réfléchissez soigneusement à cette idée. Les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ne peuvent se dissocier de la situation tendue actuelle. Ils ne peuvent ni ne doivent se réfugier dans le cul-de-sac de leur entraînement personnel et de leurs intérêts individuels. Si telle est votre attitude, il n'y a pas grand-chose que je puisse faire pour vous ; votre attitude m'indiquerait l'incapacité de différencier entre les valeurs, le désir d'ignorer mentalement ce qui est désagréable et malheureux, et de faire passer les responsabilités sur les épaules des autres ; il s'y ajouterait une incapacité à vous identifier à l'humanité.

L'appel pour le salut du monde a été lancé ; a travers le monde entier les disciples s'assemblent aujourd'hui. Ils ne s'assemblent pas sur le plan physique mais en une union profonde et subjective. Chacun des Maîtres lance cet appel ; beaucoup de disciples en probation, bien que placés au point le plus éloigné de la périphérie de l'influence du Maître, y répondent avec ardeur ; leurs motifs sont, et c'est normal, plutôt mélangés ; leur réponse est souvent animée d'un désir de voir progresser et s'agrandir leur personnalité. En ce moment particulier, ils compliquent grandement l'appel au service, mais les déformations qu'ils apportent font s'accomplir la prophétie du Nouveau Testament suivant laquelle, à la fin des temps, la vérité relative à l'expansion de la conscience christique et au retour du Christ, ou à Sa "seconde Venue", sera très déformée.

Ainsi donc, le disciple passe de stade en stade ; il va de lumière en lumière, de perception en perception, de force en [773] énergie, de la focalisation dans la personnalité à l'intégration de l'âme et, ensuite, de l'âme à l'esprit, de la forme à la vie. Il a exploré toutes les voies de la connaissance ; il est descendu dans les profondeurs, en enfer et dans les vallées ; il a gravi le sommet de la montagne de l'initiation et de là, il s'est lancé au-delà de l'espace et du temps ; il a perdu tout intérêt en soi-même et il est un point de pensée focalisé dans le mental de Dieu. Que puis-je vous dire d'autre ? Rien, mes frères. Ainsi donc, je mets une fin à cette série d'instructions ; en ce qui les concerne, ma responsabilité s'arrête ici. C'est maintenant la vôtre qui est engagée.

LE TIBETAIN