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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES (suite) - Partie 11

Je ne le dis que dans le but de vous prévenir et je suis heureux de vous revoir dans la sphère d'activité du travail. Je cherche à vous aider. Si vous agissez toujours en pleine coopération avec vos compagnons de travail et si vous cultivez la franchise, l'ouverture du cœur et un langage clair, vous atteindrez votre but.

La clé du succès de votre service réside dans une radiation spirituelle et une observation attentive de vos tendances inférieures de sixième et de troisième rayon. Il faut vous préparer à rencontrer des difficultés et des épreuves jusqu'à ce que vous ayez fait vos preuves ; elles viennent rarement du côté d'où on les attend. Un des meilleurs moyens de vous garder est toujours, comme je vous l'ai déjà dit, de vous en tenir à votre prochain devoir, de l'accomplir et de vous concentrer sur ce que vous entreprenez. Évitez ce qui est hors de la périphérie du travail, le considérant comme un chemin détourné.

Ma bénédiction demeure sur vous ; ma confiance en votre capacité de faire preuve de fermeté et d'éviter le mirage demeure entière.

Mon Frère,

Décembre 1942

Depuis que vous avez cherché à travailler conformément à mes plans, la vie, de nouveau, est devenue difficile pour vous. Les choses ne se sont pas développées comme vous l'attendiez et vous êtes rempli d'angoisse intérieure, de doute [619] et de confusion. C'était inévitable ; vous avez renoué les relations de groupe avec les mêmes idées ambitieuses qui ont toujours causé votre perte, et cela en dépit des avertissements très précis donnés par vos vrais amis, en toute affection et vous connaissant bien. Il fallait que vous vous rendiez compte que l'idée que vous vous faisiez, aussi bien de vous même comme travailleur que du travail devant être accompli, était déformée par des traînées de mirage et que vos désirs et l'idée idéaliste de vous-même devaient être révisés. Un tel processus est bien loin d'être aisé et je n'ai rien fait pour le faciliter ; je voudrais que vous le notiez.

Le travail demande des hommes dévoués et consacrés qui s'engagent dans le service d'une manière inébranlable, service des petites choses, auquel vous pourriez tant donner. Mais vous ne pouvez le faire tant que vous n'aurez pas modifié la façon dont vous vous évaluez vous-même. Dans le passé, vous avez succombé à des mirages de diverses catégories ; mirage me concernant, concernant la Hiérarchie et vos rapports avec elle, concernant certains disciples du monde et vos rapports avec eux ; mirage aussi relatif à l'ampleur du travail, mirage relatif à un certain petit aspirant bien triste, mirage relatif à votre capacité scientifique qui vous a tenu éloigné de mon travail pendant des années ; mirage de l'argent, mirage relatif aux gens.

Aujourd'hui, votre mirage est centré autour de vous-même ; il est centré sur ce que vous pensez que vous êtes et ce que vous pensez pouvoir accomplir, sur la sûreté de votre jugement et l'étendue de votre dévotion. C'est une bonne chose, mon frère, car lorsque ce mirage sera brisé, dissipé et complètement disloqué, vous serez libre et vous trouverez votre place dans le travail. Vos frères l'ont dûment reconnu ; ils connaissaient votre rapport karmique avec le travail et ils ne désiraient nullement modifier la situation. Je ne le désirais pas non plus. Mais vous ne pouvez pas continuer à travailler en encourant les risques de la tension actuelle, sous celle d'un profond mécontentement spirituel, avec un sentiment d'aspiration frustrée et refoulée. Il ne peut pas y avoir de libre influx de force spirituelle, de sagesse et de lumière, ni de ressources matérielles lorsqu'il existe une semblable situation dans votre conscience, situation qui implique inévitablement vos compagnons de travail.

Les rêves et la réalité doivent coïncider ; vous êtes sous l'influence d'un mirage consistant en un rêve relatif au service. [620] Nous qui servons la Hiérarchie et l'humanité, nous savons particulièrement aujourd'hui combien est intense la difficulté de servir dans les conditions mondiales et le degré de déception que cela comporte ; nous savons que le service s'oppose souvent à bien des choses que l'on voudrait voir accomplies et qui ont été projetées par ceux qui servent. Nous savons que le service signifie déception sans fin, luttes incessantes, coups douloureux, échecs sans explication apparente, et cela parce que la force spirituelle de l'humanité n'est pas encore proportionnée à l'attraction de la matière.

Un jour, un point d'équilibre sera atteint : il aura, inutile de le dire, ses propres dangers, mais il apportera aussi un progrès vers la beauté, la bonté et la sagesse ; un jour, la lutte de l'aspect matériel s'avérera vaine, et le pouvoir de l'esprit dominera. Mais le temps n'en et pas encore venu, même s'il n'est pas loin. La bataille, aujourd'hui, est souvent une bataille perdue. Songez, mon frère, aux âges de lutte livrée par la Hiérarchie, à la lente, lente croissance que les Maîtres ont dû observer et alimenter, aux échecs qu'Ils ont dû enregistrer et aux stupidités de certains de Leurs meilleurs serviteurs.

Débarrassez-vous de vos images et de vos rêves, mon frère ; travaillez sans illusions, sans consacrer de temps à considérer de magnifiques possibilités. Nous vivons le moment le plus difficile de l'histoire humaine, son heure la plus sombre. Soyez reconnaissant de posséder une vision, mais ne perdez pas de temps à y penser. La réalité de la vision est une chose qui existe. Le travail consistant à frayer la voie de sa matérialisation est la tâche présente de tous les disciples. Dans la poussière, le chaos et les ruines, la vision disparaît à la vue, mais elle continue à exister. Aucun d'entre vous ne reverra peut-être cette vision, mais vous l'avez vue. Lorsqu'elle sera devenue un fait sur le plan physique, ce sera à cause de vous et de beaucoup d'autres qui auront travaillé dans l'enfer d'aujourd'hui.

NOTE : Ainsi que vous l'aurez noté, ce frère fut prié de démissionner. Il cessa, pendant quelques années, de travailler activement dans l'Ashram. Son acceptation de la discipline, sa foi inébranlable, malgré le retour périodique de certains mirages, aboutirent finalement à sa nouvelle installation dans l'Ashram ; maintenant, il fait activement partie du groupe. [621]

À B.S.W.

Mon Frère,

Février 1933

J'ai à vous dire ce qui suit : puisque, comme disciple, vous fonctionnez sur le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir, travaillant sous la direction du Maître de ce rayon, le Maître Morya, je vous suggère de réfléchir au fait que le premier rayon est le premier sous-rayon du second Rayon d'Amour-Sagesse et que vous devez donc compléter votre développement par l'amour à l'égard de tous les êtres. Vous êtes parvenu très judicieusement à éviter les principaux aspects destructeurs du premier rayon, et il faut vous féliciter de votre emploi de l'énergie dans le travail du service. Vous devez viser à éviter toute condition statique. De nombreuses personnes de premier rayon deviennent statiques ou cristallisées, car c'est la méthode qu'emploient les destructeurs de premier rayon ; et tout cela fait partie du travail divin.

Je voudrais vous dire, mon frère, et vous me comprendrez, que vous avez la force, car vous avez fermement foulé le sentier solitaire du disciple. Vous avez la sagesse et vous l'utilisez pour aider les petits. La beauté doit maintenant devenir l'objet de votre attention. Au cours de votre méditation, je voudrais que vous méditiez sur le lotus aux douze pétales du cœur, le visualisant comme étant d'un rose profond avec un cœur de couleur or. Je choisis la couleur rose, car elle vitalisera la contrepartie astrale du centre cardiaque, à la fois dans son aspect supérieur dans le centre de la tête et dans la colonne vertébrale. Mon frère, n'en déduisez pas que vous n'aimez pas ; mais les gens appartenant au type prononcé de premier rayon ont besoin de ce qu'on appelle d'une manière occulte "la rose de l'attachement". Ils trouvent facilement le chemin du détachement; ils construisent facilement une enveloppe protectrice et ils chérissent, avec un idéalisme élevé, leur isolement. Mais lorsque la leçon de l'isolement est apprise et que le détachement est la ligne de moindre résistance, alors la Rose de l'âme doit être alimentée et briller. Il vous est facile d'être impersonnel. Il vous faut maintenant apprendre à être personnel avec une impersonnalité totale, chose paradoxale à acquérir, mais de grande valeur.

Je vous suggère aussi, mon frère, de chercher à enseigner (même si ce n'est qu'à une ou deux personnes) le Chemin du Disciple, et à préparer, au cours des trois prochaines années, au moins deux personnes pour le Sentier du Discipulat. Elles [622] vous seront envoyées. Vous en connaissez déjà une. Vous reconnaîtrez l'autre plus tard. Votre travail consistera à les amener à découvrir le lien avec leur propre groupe et avec leur Maître, car ce seront des personnes ayant déjà établi le contact avec leur âme.

Votre rayon est d'une manière dominante le rayon de l'occultisme. Votre Maître, le Maître Morya, est la tête de toutes les organisations ésotériques du monde. J'attire votre attention sur ce point, car un certain travail deviendra possible lorsque vous aurez développé la faculté d'enregistrer avec une plus grande sensibilité les troubles psychologiques des autres. Mentalement, vous saisissez rapidement une situation ; mentalement, et par un langage équilibré, vous savez répondre aux besoins. Votre tête y répond, et aussi votre âme. À cette compréhension de la tête et à cette sagesse de l'âme, ajoutez l'approche du cœur. Rejoignez vos frères dans la vallée et ne les aidez pas seulement des sommets de la sagesse. Vous avez le pouvoir mental, une claire compréhension et la faculté de trouver des solutions par de sages ajustements. Si vous ajoutez à tout cela la possibilité de réagir aux besoins émotionnels des autres, vous coordonnerez la personnalité d'une manière nouvelle et fructueuse et vous augmenterez votre possibilité de service. Vous pourriez, si vous le vouliez, travailler avec de nombreux groupes ; vous devriez toujours travailler comme facteur énergétique. Vous devriez tenir soigneusement votre journal spirituel, particulièrement sous cet angle et sous l'angle des motifs venant du cœur, qui sont sous-jacents à vos activités et que vous noteriez avec soin. Votre champ de service, de cette manière, s'étendrait considérablement, à travers l’existence. Cette activité peut être accrue en augmentant la beauté du flux d'amour et en augmentant votre amour de la beauté.

Juillet 1933

Avec vous, mon frère, j'ai toujours le sentiment que, comme ancien camarade, vous connaissez parfaitement ce que je veux vous dire, par conséquent, je n'ai en réalité pas besoin de parler. Parfois, je vous entends rire et dire : "Je sais tout cela. Un jour, je mettrai tout cela en pratique." Un jour, certainement, vous le ferez et vous êtes beaucoup plus près de ce jour qu'il ne le paraissait, il y a dix ans.

Poursuivez la méditation que je vous ai donnée la dernière fois ; n'utilisez plus la couleur rose, mais la couleur orange et or. Mélangez le rose et l'orange et maintenez la méditation entièrement dans le centre cardiaque, vous souvenant que ce centre se trouve sur la colonne vertébrale, entre les [623] omoplates. Gardez toujours l'attitude de l'Observateur dans la tête. Ainsi croîtra le détachement de l'âme tandis que l'attachement de l'âme aux âmes croîtra. Le seul exercice respiratoire que je vous donne est une série de longues respirations normales ; dites mentalement tout en inhalant : "Je rassemble vie et force." En exhalant, dites mentalement : "Avec amour, je les envoie." Ainsi se trouve exprimé et indiqué le rythme de la vie de service.

Le don que vous faites au groupe est une connaissance illuminée ; vous lui fournirez une base solide pour son action, accompagnée de l'exemple de l'habileté en action. Plus tard, lorsque je pourrai faire appel au groupe de disciples en vue d'une action commune dans un but particulier, la faculté que vous avez de connaître la cause de ce qui est sera d'une grande utilité. Ce groupe de disciples est un groupe de service ; il faut toujours s'en souvenir.

Ne dispersez pas vos pouvoirs. Centralisez vos activités et travaillez de plus en plus avec des individus. C'est ainsi que les personnes de premier rayon parviennent à la compréhension ; c'est ainsi qu'elles croissent en amour.

Frère de longue date,

Février 1934

L'année écoulée a été pour vous une année de tension et de mise à l'épreuve, et aussi de travail solide, loyal et intérieur. Vous avez toujours été sûr de vos rapports spirituels et c'est juste et bon, mais vous êtes heureusement moins sûr maintenant du jugement de la personnalité. Lorsqu'elle est reléguée à sa place légitime qui est celle d'un instrument, et lorsque la conscience s'éloigne de la vie extérieure de la forme vers la vie intérieure de l'âme, alors peut commencer une véritable vie ésotérique. Dans la vie de tout disciple, il arrive une période, un intermède, de difficultés. Durant cet intermède, il découvre que la volonté de la personnalité, le jugement de la personnalité et l'aspiration de la personnalité forment une partie du mirage général, mirage qui ne peut être dissipé que lorsque l'âme déverse sa vie et sa lumière dans son instrument, avec un rayonnement soutenu.

Le mieux que je puisse désirer pour vous, mon frère, est que cette lumière qui dissipe puisse inonder votre vie et évoquer la simplicité qui est toujours l'indication que l'âme domine. Ce mot "simplicité" devrait représenter tout le [624] thème de votre pensée au cours des mois à venir et devrait être la note-clé de votre méditation.

Vous êtes une âme forte et il vous faut frayer votre chemin à travers la jungle de l'existence dans le monde. Que veux-je dire par les mots "une âme forte" ? Je veux dire d'abord que votre qualité de pouvoir de premier rayon s'exprime ; cela va de soi. Mais je veux dire essentiellement que vous avez de l'expérience, et que cette expérience vous met à même de faire preuve de stabilité et de cet équilibre dans l'isolement qui communique aux autres le sentiment qu'ils peuvent compter sur vous. Cela veut aussi dire une capacité croissante à être magnétique ; dans ce mot "magnétique" vous trouvez le but des expériences de votre personnalité. La personne de premier rayon est facilement forte, mais pas si facilement magnétique ; le magnétisme est soit une émanation du cœur, soit une émanation du plexus solaire.

Depuis votre venue dans mon groupe de disciples il s'est produit un éveil évident du centre cardiaque ; ceci devrait vous encourager. Voyons ce point un peu plus en détail. Je ne veux pas modifier actuellement votre méditation ; vous avez pourtant reconnu, sous la pression du travail et pour une période de quelques années, que votre travail peut être placé sous ma direction, si vous en décidez ainsi. Dans ces conditions, vous avez accepté de vous soumettre, pendant un court laps de temps, aux suggestions d'un disciple de deuxième rayon, qui est moi-même. La pression exercée par le travail sur les Maîtres Morya et K.H. est telle que certains d'entre nous les soulagent comme ils le peuvent dans leur tâche. De la même manière, le Maître Hilarion soulage le Maître Jésus d'une bonne partie de la tâche consistant à entraîner des disciples de sixième rayon. En raison des exigences et de la tension de ce cycle, un certain nombre d'ajustements intérieurs se font. Ce n'est qu'un seul travail, mon frère : toutes les forces sont des expressions de l'énergie d'amour et des potentialités de la sagesse.

Vous répondez facilement à la force de sagesse du Bouddha. Vous vibrez facilement aussi à l'esprit militant et à la vibration de Son organisation, l'église militante, car la prêtrise a été longtemps le champ de service de votre choix. Vous êtes un ancien samnyasin. Mais vous ne répondez que secondairement à la compréhension et à l'amour inclusif de l'aspect christique, tel qu'il s'exprime dans le "feu de la compassion divine". Éveiller cette compassion devrait être l'un de vos objectifs dans votre méditation. Elle vous conduira à l'inclusivité [625] et au pouvoir de "voir les choses comme les autres les voient."

Votre méditation ne nécessite plus la pratique de la visualisation et l'enregistrement des couleurs. La pompe et les cérémonies anciennes d'un passé de prêtrise se trouvent enfouies dans votre conscience et sont facilement évoquées, dans l'émotion provoquée par les cérémonies officielles et le rythme des organisations, vous avez votre ligne de moindre résistance. La personne de premier rayon a conscience de la vie bien ordonnée, de la majesté des forces bien organisées ; la gloire des "arrangements" intelligents des pouvoirs se trouvant derrière le monde manifesté est son champ de service approprié. Mais il faut y ajouter le pouvoir de percevoir intuitivement le Plan tel qu'il existe dans le cœur de l'amour, car seul l'amour révèle le Plan et la part qu'y doivent jouer les âmes en un temps et un lieu donnés. Je m'étends sur ce point car je voudrais enrichir votre vie de deux choses : d'une reconnaissance du Plan tel qu'il existe actuellement sur le plan astral, prêt à se matérialiser, et de la reconnaissance de la liberté qu'ont toutes les âmes d'élaborer ce Plan de concert, sans se préoccuper des méthodes que chacune emploie, mais en donnant à chacune, amour et coopération lorsque le devoir et l'obligation les mettent en contact. Réfléchissez-y...

Décembre 1934

Dans ma dernière instruction, frère de longue date, je vous disais d'être un puissant appui pour vos frères. Prompt comme d'habitude à accepter des suggestions vous paraissant intellectuellement et intuitivement constructives, vous avez cherché à le faire. Mais, mon frère, le rôle de l'Observateur du haut d'une tour, et plutôt séparatif, a joué une trop grande part dans votre attitude. J'ai peut-être eu tort d'employer le mot "tour". La vision que j'ai de vous, être fort, ajoutée à votre isolement inné, vous a peut-être placé trop loin à l'écart des autres. Le disciple de premier rayon aime l'isolement. C'est sa ligne de moindre résistance. Comme vous le savez, il est celui qui demeure solitaire. C'est sa force et c'est aussi sa faiblesse. Il se glorifie de son détachement, de même que vous vous glorifiez intérieurement de votre possibilité de vous adapter à moi, l'instructeur qui vous a été désigné par votre propre Maître. N'est-il pas vrai que vous avez aimé la facilité [626] avec laquelle vous avez fait l'ajustement nécessaire ?

Il n'est pas facile pour le disciple de premier rayon d'apprendre l'attachement, juste et spirituel, pas plus qu'il n'est facile au disciple de deuxième rayon d'apprendre le détachement. Les disciples se trouvant sur ces deux rayons ont une leçon difficile à apprendre sous ce rapport ; il leur faut aborder le problème avec des attitudes différentes, car le problème de l'attachement et du détachement est un ; c'est le problème des justes valeurs. Le disciple de premier rayon s'aime trop lui-même, il aime trop son pouvoir et son isolement. Le disciple de deuxième rayon commet l'erreur de s'attacher profondément aux autres, de manifester une inclusivité trop changeante qui s'exprime avant que le disciple ne comprenne la vraie nature de l'inclusivité. Son erreur est aussi de craindre de ne pas être compris ou suffisamment aimé ; il se préoccupe trop de ce que les autres peuvent penser et dire de lui. Le disciple de premier rayon commet l'erreur de ne pas penser assez aux réactions des autres à ce qu'il dit et fait ; il est fier de son attitude détachée et de son immunité à l'attachement : il aime voir sa force et son isolement appréciés. L'un souffre de la crainte ; l'autre de la vanité. Vous demandez la sincérité, mon frère, et vous en faites vous-même preuve totalement ; d'où ma sincérité envers vous.

C'est cet "isolement" intérieur, profondément aimé de vous et favorisé par un entraînement antérieur et par les circonstances présentes, qui milite contre vous et vous empêche d'être télépathiquement sensible aux autres. Au lieu d'exprimer tant de "volonté d'aimer", pourquoi ne pas aimer plus simplement ? Vous et F.C.D. êtes les types extrêmes de vos rayons respectifs. Bien qu'il ait une profonde sagesse et une rare compréhension, en lui le cœur domine. En vous, la tête domine ; vous demeurez au sommet de votre tour alors que tout le temps à travers votre être et dans vos oreilles résonne l'appel du cœur. Et pourtant, vous craignez de descendre et de marcher au milieu de vos frères, vous identifiant en amour à eux. C'est seulement en marchant le long des rues poussiéreuses de la vie en compagnie de nos frères que nous pourrons finalement passer par le portail de l'initiation.

Et pourtant, frère de longue date, j'ai observé que dans des moments de tension et d'incompréhension, vous avez choisi le chemin du cœur. S'il n'en était pas ainsi, je ne vous écrirais pas de la sorte.

Je voudrais vous charger de la tâche d'écrire un article sur l'utilisation de l'amour comme interprète des hommes. [627] Je vous recommande ce thème pour la méditation. Vous donnez de la puissance à ce que vous écrivez et vous êtes capable d'exprimer les vérités les plus profondes par des mots ; votre champ de service peut être étendu par ce moyen. Écrivez donc pour ceux qui, nombreux, s'intéresseront à ce que vous direz ; écrivez avec votre pleine compréhension du cœur lorsque vous descendez de votre tour et que vous donnez à l'amour le temps et l'espace.

Puis-je vous signaler également que la reconnaissance de ces problèmes de rayons, et de leurs difficultés, existant dans votre vie et dans la vie de ceux qui vous entourent, n'implique aucune critique de ma part ou de la vôtre. Les faits de la nature existent ; l'homme sage leur fait face, les connaissant pour ce qu'ils sont, et il cherche à les transcender...

Puis-je vous demander également d'étudier de nouveau les dernières instructions ; elles contiennent l'indication d'un travail des plus nécessaires. Cette communication-ci est plutôt une causerie très franche avec un frère très estimé. Car je vous estime beaucoup, mon frère.

Frère de longue date,

Juin 1935

Vous êtes descendu à mi-hauteur de votre tour et c'est bien. Dans ma dernière communication je vous parlais avec franchise et vous avez reconnu la justesse de ce que je disais ; Vous avez commencé à faire les ajustements nécessaires. Ce travail doit être poursuivi pendant une année encore.

Avez-vous une idée, mon frère, du soin avec lequel j'observe le travail de ce groupe de disciples ? Je l'observe avec une patiente attention, non pas en raison d'un intérêt personnel quelconque concernant la personnalité des disciples, mais parce qu'il existe une puissance latente dans de tels groupes consacrés. Si les personnes du groupe peuvent être suffisamment purifiées et entraînées, si les disciples le composant peuvent être suffisamment soudés en une seule unité agissante, beaucoup peut être accompli. Beaucoup de ces disciples, se trouvent encore en une période d'essai ; et c'est seulement au cours des quelques années qui viennent que les Maîtres sauront quels sont ceux de Leurs groupes qui peuvent résister à la tension et pourtant préserver le lien de l'âme qui est sous-jacent en toutes les différentes personnalités.

Le problème de l'intégration de groupe est toujours un problème difficile ; il vous a été particulièrement difficile de [628] vous intégrer dans mon groupe de disciples en raison de votre sentiment d'isolement très cher et profondément enraciné. Vous l'avez développé au cours de votre dernière vie, tel un mécanisme de défense pour une personnalité très sensible. Vous apprenez pourtant à abandonner cette attitude. Pour les autres disciples, les raisons militant contre l'intégration varient. Pour les uns, cette attitude est basée sur le fait qu'ils se plongent dans les problèmes de la personnalité qui tiennent fermement le disciple en prison, de même que vous avez été tenu dans votre tour d'isolement. Pour d'autres, le problème se trouve dans la puissante volonté d'être au centre, à la fois dans son juste et noble sens et dans la personnalité et son sens erroné. Cette attitude produit un sentiment d'identité et d'individualité qui entrave l'intégration. Pour d'autres disciples encore, une attitude contraire et le pouvoir d'attachement et d'inclusivité de deuxième rayon les entravent. Cet attachement doit être éliminé et cela exige une focalisation où la tendance à l'expansion est constructivement possible.

En présence de ces idées, vous pouvez comprendre le besoin que je ressens de voir tous les disciples de ce groupe parvenir à une juste compréhension des règles relatives au travail de groupe, et à une juste compréhension de la place que chacun doit occuper dans l'œuvre future. Si tous les disciples saisissent cette opportunité avec un effort et un enthousiasme renouvelés, ils découvriront ce que peuvent parvenir à accomplir les disciples dans l'Ashram d'un Maître.

Je vous ai dit plusieurs fois que votre rôle dans ce groupe particulier est de fournir force et pouvoir à vos condisciples. Pouvez-vous le faire avec un pur détachement, et avec un profond attachement ? Tel est votre problème. Chacun d'eux a besoin, bien que d'une manière différente, de ce que vous avez à donner. Je vous recommande d'adopter ceci comme un thème d'étude pour les mois qui viennent et je vous propose le travail suivant. Étudiez ceux de vos condisciples que vous connaissez et cherchez à entrer en rapport étroit avec eux. Étudiez ce qu'ils disent et ce qu'ils écrivent et tâchez de vous mettre à l'unisson de leur âme et de comprendre leur personnalité. Le résultat sera partiellement correct et partiellement faux. S'ils découvrent ce que vous faites, vous verrez qu'ils sont assez impersonnels pour vous permettre d'apprendre un peu de psychologie en faisant une étude de leur caractère, de leur tempérament et de leurs tendances. J'aurais aussi la possibilité de vous entraîner un peu comme psychologue pratique, chose jamais facile pour un ego de premier rayon... [629]

Mon frère de longue date,

Février 1936

Cette année n'a-t-elle pas été pour vous une année de développement intérieur intéressant ? Vous avez beaucoup appris, et, heureusement pour votre progrès, votre belle tour d'ivoire et d'isolement chancelle sur ses fondements. Votre âme l'a sérieusement sapée. Elle tient toujours, mais vous vous en méfiez et elle ne vous intéresse plus ; vous avez accompli là un grand pas en avant. Continuez ce bon travail et faites en sorte que, durant l'année, votre tour d'ivoire, construite avec soin au cours des six incarnations, disparaisse et que vous vous retrouviez parmi les hommes, partageant avec eux tout ce qui intéresse l'humanité. Vous n'allez pas vivre une période très facile, mais vous pouvez devenir vous-même une tour pleine de force pour les autres et vous le deviendrez.

Votre principale activité spirituelle doit être maintenant le travail à l'époque de la Pleine Lune. Chaque mois, employez vos moments de récollection intérieure à vous préparer pour le travail des cinq jours de la période de la Pleine Lune :

1. Les deux jours de préparation et d'introspection.

2. Le jour de la Peine Lune, avec son opportunité de vous mettre à l'unisson de vos condisciples dans mon Ashram.

3. Les deux jours passés à tenter de tirer le maximum de ce qui a été subjectivement acquis, le rendant objectif dans votre conscience.

Si cet exercice est conduit avec succès, le gain que vous en tirerez pour le développement de votre sensibilité intérieure sera incommensurable et beaucoup plus utile pour vos condisciples que vous ne le pensez.

Les mois qui viennent sont destinés à être (pour tous les disciples dans tous les Ashrams) une période de préparation pour un service plus abondant. Aucun coût n'est trop élevé qui permette d'être de quelque utilité pour la Hiérarchie au moment de la Peine Lune de mai, celle de la Fête de Wesak ; aucun prix n'est trop élevé pour obtenir l'illumination spirituelle qui est possible, particulièrement à cette époque.

Août 1936

L'année a été une année de changements, mon frère guerrier ; il en est résulté qu'il y a en vous moins du guerrier et [630] plus du disciple sur le Chemin de Lumière. Votre tour d'ivoire est toujours là, s'élevant dans sa réelle beauté. Elle ne sera peut-être jamais détruite ; elle deviendra peut-être un havre et un refuge pour les autres. Ses portes demeurent largement ouvertes ; souvent vous n'y êtes pas ; vous êtes occupé quelque part ailleurs au service de vos frères. Laissez les portes ouvertes, passez-les et repassez-les librement, utilisant votre tour comme une "Tour de silence" pour le soi inférieur, comme une entrée là où se trouve le "Lieu Secret du Plus Haut" et comme un "Temple de Refuge" ou ceux qui sont las, troublés et solitaires peuvent passer pour y être aidés et fortifiés. Vous avez beaucoup de sagesse, et aussi la faculté de premier rayon de prendre nettement position pour un principe. Pendant des décennies, ces deux facultés se sont exprimées dans toute la mesure permise par votre personnalité. Mais vous avez en vous beaucoup d'amour inné et profond qui doit trouver une expression plus nette, grâce au processus d'équilibrage auquel sont soumis tous les vrais disciples. Avant d'émettre les mots de pouvoir et de sagesse, que vous émettez si réellement et si facilement et qui proviennent de ce que vous avez accumulé au cours d'une longue expérience, il vous faut déverser l'amour de votre cœur sur ceux qui se tournent vers vous pour en recevoir lumière et force. Les hommes aujourd'hui ont besoin d'amour. Si je vous avais dit cela il y a cinq ans, vous m'auriez peut-être cru mais vous ne m'auriez pas compris. Maintenant, vous comprenez.

Comme je l'ai souvent signalé à mes disciples de ce groupe, il n'est pas possible de donner constamment des conseils personnels. Il y a une limite à ce qui peut être assimilé et bien des choses doivent l'être grâce au développement quotidien. Toutefois, je peux vous donner à vous et à vos condisciples bien des choses ayant pour le groupe, importance et signification et, ainsi, familiariser les disciples avec les règles d'activité de groupe qui doivent gouverner le développement et le service au cours du Nouvel Âge qui approche. Je peux indiquer les techniques de l'avenir. Je vous demande de beaucoup penser au travail des nouveaux groupes de disciples, ceux-ci formant les groupes- semences où la technique du Nouvel Âge est en mesure d'être exprimée. Efforcez-vous de former l'image du travail futur clairement dans votre mental et dans son triple aspect. Pensez au dessein mental se trouvant derrière tous les Ashram et à mon plan pour mon Ashram. Je dis "mon plan" à dessein, mon frère, car je vous demande [631] de comprendre ce que je cherche à accomplir. Je planifie pour l'avenir et conformément au Plan. Moi, votre ami et votre instructeur, je vous prépare, vous et vos condisciples, d'une manière déterminée, pour une expansion de conscience certainement possible et même imminente. Plus tard, je vous demanderai de vous mettre à l'unisson de la vie du cœur de ce groupe particulier dans mon Ashram et de sa vie de désir et d'aspiration, et cela par l'intermédiaire de votre corps astral. Certaines coopérations et certaines activités, qui vous apparaîtront clairement, se manifesteront inévitablement sur le plan physique, lorsque le dessein et le désir de groupe (celui-ci s'efforçant de se mettre à l'unisson de mes plans) commenceront à mûrir dans votre mental. Ces activités deviendront apparentes plus tard, mais le moment n'est pas encore venu.

Cher Frère,

Janvier 1937

Vos réponses à mes questions n'ont diverti. Elles vous ressemblent tant, ferventes, sincères, mentales, logiques, marquées par l'impersonnalité de l'homme de premier rayon. Vos réponses étaient à prévoir. Elles devraient aider tous ceux qui les liront. Ce travail vous a-t-il aidé ? Répondre à ces questions vous a-t-il apporté une certaine illumination et des moments d'auto révélation qui ne sont pas faciles pour des hommes de votre genre ? Lorsqu'ils viennent, ils le font sur les ailes d'une lumière aveuglante. Une étude de Saint-Paul, de sa révélation et de sa manière d'exposer les vérités, de sa ténacité logique (quels qu'aient pu en être les effets désastreux pour la chrétienté), et de son impersonnalité, devrait vous apporter beaucoup d'encouragement, d'avertissement et de vérité. Vous auriez pu facilement écrire l'Épître aux Romains, mon frère. Voulez-vous chercher pourquoi ?

Le travail de ce groupe de disciples auquel vous êtes associé manifeste sa croissance ; votre jugement équilibré, votre claire vision peuvent être nécessaires dans les temps à venir. Distribuez pleinement vos avis et votre aide, les tempérant par un amour plus manifesté. Un "corps mental dur comme l'acier" devra un jour être détruit. Pourquoi ne pas commencer par préserver intact le principe du mental, permettant ainsi qu'il fonctionne librement, mais l'employant avec les ailes de l'amour et à des œuvres de compassion ? L'homme ordinaire travaille des niveaux émotionnels, sans être [632] aidé par le mental et sans l'illumination de l'âme. L'homme évolué et l'aspirant travaillent des niveaux mentaux, amenant ainsi l'intégration de la personnalité et acquérant par conséquent le pouvoir. Le disciple travaille des niveaux de l'âme qui sont les niveaux de l'amour divin. Il choisit l'amour pour motiver son mental, assujettissant les sentiments de la personnalité à l'amour universel, et le faisant d'une manière pratique, et non théorique. Pourrais-je vous aider, mon frère, si je ne vous aimais pas de cette façon ?

Puis-je vous demander d'accomplir un certain travail en vous-même et par vous-même ? Veuillez étudier la théorie de la transmutation des attitudes mentales par les processus d'amour, processus qui n'abolissent en aucune façon la possibilité de manifester ces attitudes, mais qui les motivent et les universalisent. Par ces processus, un concept mental peut devenir un fait sur le plan physique grâce à l'activité de l'amour correctement utilisée. Vous pourriez accomplir beaucoup avec cette idée et enseigner bien des choses à ceux qui liraient votre étude.

Je ne vous donne cette fois aucun exercice occulte spécial, vous demandant seulement de faire très attention à votre sensibilité spirituelle à l'époque de chaque Pleine Lune, et de le faire sous trois angles :

1. Cherchez à vous rapprocher de moi et à percevoir ma vibration.

2. Essayez de sentir en même temps la vibration de mon groupe de disciples.

3. Enregistrez tous les phénomènes qui se présenteraient.

Mon Frère,

Juillet 1937

Je n'ai vraiment besoin que de vous indiquer les faits : Vous pouvez opérer vos propres ajustements et vous les opérez. Vous avez la faculté de voir les faits clairement et ensuite d'agir d'après ce que vous avez découvert ou déduit.

Votre corps mental se trouve (vous en serez peut-être surpris) sur le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit, d'où l'intensité de votre vie intérieure mystique. Peu sont conscients de la vie intérieure. C'est, dans votre vie, l'aspect adoucissant et inclusif ; c'est là que vous êtes surtout polarisé et que vous devriez l'être de plus en plus. C'est le facteur qui vous rend magnétique et aimé. Vous avez un mental non séparatif.

Votre corps astral est sous l'influence du sixième Rayon de Dévotion, et de là votre intérêt précoce pour les choses relatives aux Poissons et votre forte tendance chrétienne. De là [633] aussi votre forte nature émotionnelle qui est cependant bien dominée, en grande partie parce que, dans cette vie, vous avez un corps masculin.

Comme vous pouvez facilement l'imaginer, votre corps physique est conditionné par le septième rayon. Je n'ai pas besoin de m'étendre sur ce sujet. Vous êtes donc un agrégat de forces diverses, se présentant ainsi

1. Le rayon de l'âme, le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir.

2. Le rayon de la personnalité, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial.

3. Le rayon du mental, le quatrième Rayon d'Harmonie.

4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion.

5. Le rayon du corps physique, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial.

Mon Frère,

Janvier 1938

Je me demande si vous serez capable de comprendre mon intention, ou si moi-même je serai capable de vous atteindre. Je ne travaille pas sur le plan astral avec les disciples de mon groupe ; je travaille sur les nivaux mentaux, cherchant à vous aider tous dans la construction du pont entre votre personnalité et votre âme, entre chacun de vous comme condisciple, et aussi entre l'Ashram et la Fraternité à laquelle j'appartiens et que votre âme, sur mon propre niveau, cherche consciemment à servir. Mais vous vous êtes trouvé loin de chez vous depuis quelque temps.

Vous n'êtes pas particulièrement intuitif, mon frère ; votre contact avec les "fraternités intérieures" n'a rien à voir avec l'intuition ou l'inspiration. Il n'y a pas de fraternité sur le plan de l'intuition. Les fraternités sont des formes de groupes, leur nature est de représenter les aspects de la personnalité des groupes égoïques. L'expression, le terme de "Hiérarchie", n'est qu'un mot s'appliquant à l'aspect transfiguré de la personnalité de tous ces groupes d'égos ou âmes libérées qui fonctionnent sur les niveaux supérieurs du plan mental, d'où ils cherchent à aider les enfants des hommes. Votre contact avec la Hiérarchie se trouve donc sur les niveaux mentaux. Votre contact avec ce que vous appelez des "fraternités intérieures" est astral, avec tout ce que ce terme implique. Il n'y a rien de nécessairement erroné ou indésirable dans ce contact, à condition que vous reconnaissiez le plan où vous opérez, avec ses limitations évidentes. [634]

Vous êtes-vous jamais aperçu que je vous entraîne afin de vous faire sortir de votre tour d'isolement et qu'en même temps j'entraîne C.D.P. à demeurer au sommet de sa tour ? Mais votre tour a été la tour d'une personnalité isolée, et elle a dû apprendre, et elle continue à apprendre, à devenir une tour d'énergie et de résistance à des appels d'un genre inférieur. Sa tour n'a rien à voir avec la personnalité. N'oubliez pas, mon frère, que lorsque vous aurez appris à quitter votre tour, cela ne voudra pas dire que vous devez parcourir les niveaux de la vie de la personnalité sans suivre une direction appropriée.

Si vous considérez de nouveau l'entraînement que je vous ai donné au cours des années écoulées, vous noterez que j'ai fait un double travail :

1. Vous révéler que vous étiez un être de premier rayon et que par conséquent vous aviez besoin d'apprendre ce qu'est un attachement de la juste espèce. Il vous fallait apprendre à vous intégrer dans mon groupe de disciples et à aimer avec inclusivité et non avec exclusivité.

2. Vous libérer d'une tour où vous étiez enfermé. Cette dernière tâche a été menée avec succès. Mais la première tâche reste encore à être poursuivie jusqu'à une fin satisfaisante.

Le groupe de disciples auquel vous appartenez, mon frère, se trouve sur le plan mental ; il existe en deux parties ; il y a le groupe de disciples auquel vous appartenez, auquel j'assigne un travail particulier ; il y a aussi le groupe hiérarchique, mon Ashram particulier, auquel vous êtes affilié et dans lequel vous devez être absorbé par la consécration de votre âme et, plus tard, les années passant, par l'initiation. Une seule chose empêche votre intégration rapide à votre véritable place ; c'est votre ancien amour pour le vagabondage astral et pour les phénomènes psychiques.

Cette tendance à l'astralisme est un héritage d'autres vies ; il est basé sur une vieille tendance monastique et sur le monde de rêve où vous vous promeniez aux temps jadis afin de dissiper la monotonie de l'existence entre les quatre murs de votre cellule, où vous viviez, consacré à une vie contemplative. Votre conscience était alors mystique, visionnaire, imaginative, se tournant vers les domaines de l'hallucination astrale. Cela veut dire que, dans cette vie, votre corps astral revient facilement à ses anciennes habitudes, à d'anciennes pensées, à la domination d'anciennes formes-pensée et, par conséquent, facilement trompé. [635]

Avec des disciples de premier rayon je peux parler clairement et franchement, sachant qu'ils accepteront mes paroles avec l'esprit qu'il convient. Je vous dis donc, avec franchise et compréhension, que vous errez dans les illusions des phénomènes astraux. Il n'y a pas de réalité véritable en ce que vous faites. Vous êtes une âme et non un chercheur de phénomènes astraux.

Trois ou quatre des personnes avec lesquelles vous travaillez sur le plan astral sont sincèrement abusées ; elles se trouvent en danger, car vous les empêchez de progresser sur les niveaux mentaux. Pour la plupart des personnes du groupe avec lequel vous travaillez, il n'y a là aucune réalité ; ce ne sont que des enveloppes d'anciens travailleurs astraux, maintenues actives ensemble par les quelques personnes qui se trouvent aller, à travers le plan astral, vers des niveaux plus élevés. Elles se trouvent également maintenues par ceux qui, sur le plan physique, sont séduits par les phénomènes astraux et temporairement détournés par le mirage.

Le plan astral ne vous est pas destiné, mon frère. Je vous suggère d'abandonner cette activité et de recommencer à agir comme âme. Dans sa véritable nature, l'âme ne s'identifie pas aux phénomènes ; c'est le centre de la force spirituelle à travers lequel les plans de Dieu viennent à l'existence. Vos excursions dans le monde de maya et de l'illusion ont entravé le groupe de disciples avec lequel vous travaillez et retardé leur activité de groupe. Depuis des mois, vous n'avez pas observé une seule des règles gouvernant mes disciples ; cela signifie, frère de longue date, que l'intégrité du groupe a été enfreinte et que le groupe ne fonctionnera pas actuellement comme une unité. Tant qu'il ne sera pas, de nouveau, un seul tout qui fonctionne, le travail que nous avons projeté ne peut pas être entrepris. Vous vous trouvez dans une position difficile où vous empêchez vos condisciples d'exécuter la tâche particulière qui leur a été assignée.

Voulez-vous réfléchir à cette chose et, au cours des prochains mois, vous libérer de cette tendance à rechercher les phénomènes ? Ils vous ont détourné de votre route bien souvent au cours des dix dernières années.

Mon Frère,

Mars 1939

Si vous pouviez saisir clairement les implications de ce que je cherche à vous dire, vous feriez de réels progrès. Je vous laisse trouver vous-même quelles sont ces implications. Vous [636] vous trouvez à un point de votre développement où, à moins que vous n'entriez dans une compréhension d'un genre plus mental, vous allez vous cristalliser et devenir un magicien astral de haut degré, arrêtant ainsi pour cette vie votre propre et véritable développement. À ce sujet, je voudrais vous signaler trois choses :

1. Vous passez la plus grande partie de votre vie subjective sur le plan astral.

2. Vous vous efforcez, en grande partie inconsciemment, à travailler comme le fait un magicien astral, utilisant des mots pour unir la vie et la forme. Vous n'employez pas le Mot.

3. Votre travail est accompli sur les niveaux astraux et non pas depuis les niveaux de l'âme, et ainsi le Mot de Pouvoir qu'utiliserait l'âme est réduit aux nombreux, nombreux mots qui sont nécessaires au magicien astral. Vous mettez maintenant l'accent sur la forme et non pas sur l'esprit.

La raison en est double : d'abord, le rayon de votre personnalité est le septième rayon ; vous avez également un cerveau de septième rayon. Ensuite, vous avez apporté cette tendance d'une vie antérieure ; votre tâche a été de transcender tout cela et de vous libérer de tous les genres de travail magique jusqu'à ce que vous vous voyez installé dans la conscience de l'âme. Mais à présent, vous aimez ce genre de chose et vous croyez que tout ce que vous contactez est réel. Aussi longtemps qu'il en sera ainsi, votre vie de l'âme se trouvera bloquée sur les niveaux astraux.

Une autre difficulté, provenant de ce qui précède, est, qu'en raison de cette impasse astrale, votre âme se trouve focalisée dans le corps astral. Elle ne peut pas avancer dans son expression, par exemple sur le plan physique, en raison du mirage qui vous entoure. L'énergie de votre personnalité est focalisée dans votre corps mental. L'influence du septième rayon de magie se trouve ainsi amenée à se porter sur votre mental, et vous vous trouvez ainsi pris par le mirage venant de deux directions. Votre cerveau, également une expression de force du septième rayon, favorise ce travail de magie.

Tant que vous ne serez pas polarisé dans l'âme, mon frère, vous jouerez avec le feu ; le travail magique du plan astral est pour vous plein de danger. Même votre intense intérêt pour la Maçonnerie est imprudent au cours de cette vie, car le travail maçonnique est un travail magique, étant un reflet des processus d'initiation par lesquels le pouvoir de l'esprit et le pouvoir de la substance sont réunis par le "travail magique de l'âme". [637]

Je vous parle avec franchise, car je voudrais vous voir sortir de cette situation et de cette impasse. Je vous demande donc (que vous acceptiez ma suggestion ou non n'est pas important) de consacrer dix minutes chaque matin à parvenir à l'attitude et à l'altitude de l'âme et, de ce point, (ou d'un point aussi élevé qu'il vous est possible d'atteindre à un moment donné) de réfléchir à fond à ce qui justifie ou condamne votre attitude et vos intérêts actuellement. Efforcez-vous, en le faisant, de voir comment l'âme et le cerveau sont mis en rapport, chose qui vous arrive rarement. Si vous pouviez réfléchir avec clarté à ces points, vous vous libéreriez rapidement du mirage. N'oubliez pas que votre corps astral de sixième rayon intensifie votre problème, car il vous pousse à vous consacrer à des phénomènes superficiels que vous considérez comme des réalités...

Ma bénédiction demeure sur vous. Je vous demande de veiller à ce que chaque mois la période de la Pleine Lune soit une période de tension et d'intérêts vraiment spirituels. Je vous demande instamment d'essayer d'entendre et de comprendre ce que je dis. J'ai rédigé ce qui précède dans une intention bien précise. Vous gagneriez beaucoup à faire l'effort demandé.

NOTE : En janvier 1939 le Tibétain déclarait : "Une seule chose empêche votre intégration rapide à votre véritable place, votre ancien amour pour le vagabondage astral et pour les phénomènes psychiques." Ces paroles se sont avérées exactes ; ce disciple est toujours égaré et, de ce fait, ne travaille pas dans l'Ashram du Tibétain.

À R.S.W.

Mon Frère,

Mars 1936

Voici ma première communication et mes premières instructions ; elles sont d'un caractère tout à fait préliminaire. Jusqu'à ce que soit venu le temps de lui adresser d'autres instructions, ce groupe de frères et de serviteurs doit attendre de plus complètes indications relativement au travail de chacun. Ce ne sera possible que si le groupe fait preuve d'une plus grande intégration et si la réponse à la Fête de Wesak et de son influx est satisfaisante.

Vous vous demandez probablement pourquoi je vous ai mis au travail dans ce groupe. Existe-t-il autre chose de plus [638] de valeur à quoi vous pourriez contribuer ? Deux questions se posent à votre esprit : que pouvez-vous apporter au groupe ? Que peut vous donner le groupe ? Je les ai placées dans l'ordre qui convient, car le service doit toujours être la note-clé.

Vous apportez au groupe un cœur compréhensif. Vous êtes un bon psychologue non seulement en raison de votre formation universitaire, mais en raison aussi d'une grande expérience acquise en d'autres vies, et d'une intuition naturelle vous permettant de comprendre les problèmes des autres. Vous connaissez les gens parce que vous les aimez et parce que vous vous efforcez de n'offenser personne.

Que recevrez-vous en retour et pourquoi vous ai-je placé là ? Une des raisons pour lesquelles vous êtes dans ce groupe est que vous avez besoin d'un haut degré de stabilisation et que ce groupe sera en mesure de vous le faire acquérir. Avec le temps, votre rôle dans le groupe deviendra plus évident. Vous avez un mental trop actif, et aussi la faculté de saisir tous les aspects d'une question et d'accomplir assez bien un grand nombre de choses. C'est à la fois une force et un danger. Il faudrait que vous focalisiez ce mental et ce cœur compréhensif vers une seule direction, celle de la guérison psychologique ; vous y trouverez du travail qui vous aidera, et dès maintenant je peux commencer à vous enseigner ; dans ce domaine, vous pouvez commencer le travail qui est vraiment le vôtre pour cette existence. Soyez donc patient pendant encore un an environ. Vous êtes jeune. Plus tard, vous percevrez plus clairement le domaine où vous pouvez le mieux servir. Je connais votre champ de service, mais je ne vous le dirai jamais ; chaque disciple doit arriver librement à comprendre quel est le service qui lui est destiné. Lorsque vous l'aurez découvert par vous-même, je vous aiderai à exprimer votre aspiration.

Je veux vous donner symboliquement une indication. Le vagabondage mélodieux du petit ruisseau allant çà et là, alors qu'il sort de sa source et court entre les pierres et les rochers, réagissant au soleil et à la pluie, doit céder la place au cours profond et calme de la rivière qui coule vers la mer, fertilisant les champs par lesquels elle passe et rendant possibles de nombreuses activités humaines.

Je vais vous donner maintenant des instructions précises pour le temps présent. Elles constituent un travail préparatoire, une réorientation préliminaire et une préparation du terrain en vue d'activités futures.

Si elles sont correctement utilisées, les idées qui suivent, mon frère, contiennent les semences de la force et de la sagesse nécessaires dont vous aurez besoin dans votre vie [639] l'an prochain. Elles sont la simplicité même et pourtant elles ont une profondeur qui exigera de votre intelligence l'effort maximum.

- Premier mois : Le Chemin de l'intelligence conduit à la Lumière.

- Deuxième mois : Le Chemin de la Méditation conduit à la porte.

- Troisième mois : Le Chemin de la Présence conduit au centre le plus secret.

- Quatrième mois : Le Chemin de l'Introspection conduit à la révélation.

- Cinquième mois : Le Chemin du Service conduit à la libération.

- Sixième mois : Le Chemin du Discipulat conduit au Maître.

Fermeté et inaltérable compréhension sont les contributions que vous apportez au groupe. Ne soyez pas influencé par la personnalité ; maintenez- vous fermement dans votre propre sagesse ; préservez par un effort déterminé l'intégrité du groupe. Accomplissez le travail que je vous ai donné. Travaillez à préserver l'intégration du groupe. C'est ce que je vous demande.

Mon Frère,

Janvier 1937

Vous avez certainement observé que vos rayons majeurs sont les mêmes que ceux de P.G.C. Où est donc la différence entre vous, car il y a bien une différence, n'est-ce pas ? Elle n'est pas due entièrement au fait que vous fonctionnez dans un corps féminin et lui dans un corps masculin, ou que vous différez astralement. Elle est due essentiellement au milieu environnant et à l'orientation. Réfléchissez-y. Vous vous trouvez à un point de votre évolution et de votre vie où vous pouvez (je pense que vous le savez) accomplir des progrès si rapides qu'à l'âge de quarante-neuf ans votre vie tout entière se trouvera dirigée vers le service choisi et indiqué. Quel choix avez-vous à faire ? Formulez-le clairement pour vous-même et sachez ce que vous cherchez à accomplir.

Je ne modifie pas vos pensées-semence pour les mois à venir. Vous n'avez pas, et de loin, épuisé leur signification. Je vous suggère de les reprendre et, cette fois, de rédiger un essai sur les Six Chemins vers le Centre de vie. Rédigez-en une partie chaque mois aussi complètement que possible, vous efforçant de le faire dans le but d'aider les autres. Consacrez-y le meilleur de vous-même, dans un esprit de sacrifice et d'acceptation. [640]

Maintenant considérons brièvement vos rayons. Vous connaissez déjà le rayon de votre âme et celui de votre personnalité.

Votre corps mental est sur le quatrième rayon, ce qui vous donne l'amour des arts et des sciences ; toutefois, c'est pour vous le rayon qui, dans votre vie et dans vos relations apporte, et doit apporter, le conflit. Cette idée présente pour vous beaucoup de valeur et d'utilité, car c'est le conflit (et souvent, mon frère, une bataille bien livrée et heureuse dans son issue) qui peut vous permettre, dans les ténèbres, de tendre une main forte aux autres. Ne l'oubliez pas, mais continuez à vous battre, vous souvenant que vous ne voyagez pas seul.

Votre corps astral se trouve sur le deuxième rayon, facilitant ainsi la tâche de votre âme, justifiant la faculté que vous découvrirez plus tard en vous de transmettre la lumière et l'amour aux autres. C'est cet alignement entre votre âme et votre corps astral qui vous donne cette perception intérieure dont vous pouvez disposer, à la condition de demeurer humble et de continuer à aimer.

Votre corps physique se trouve sur le septième rayon ; vous vous en rendez facilement compte, cette position justifiant votre intérêt pour la musique, le rituel et la psychanalyse. Le but de ces trois modes d'expression est de relier harmonieusement l'âme et la forme, ce qui est la tâche principale du septième rayon sur le septième plan ou plan physique. Je sais que cela vous intéressera. Vos rayons sont donc :

1. Le rayon de l'âme, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial.

3. Le rayon du corps mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le

Conflit.

4. Le rayon du corps astral, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.

5. Le rayon du corps physique, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial.