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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES (suite)  - Partie 5

Mon Frère,

Février 1937

Vous vous éveillez à la réalité. Vous parvenez à une évaluation plus réelle de vous-même ; l'enveloppe de votre personnalité s'effrite rapidement. N'est-ce pas vrai ? Toutefois, pour vous, le chemin de la libération ne consiste pas en activités extérieures, en prétendus ajustements ou dans la reprise par la personnalité de diverses activités antérieures, mais en une attitude mentale équilibrée, sensible à l'appel de l'âme et à celui de l'humanité tel qu'il est entendu sur les niveaux de l'âme. Cette attitude amènera automatiquement et sans tension les changements nécessaires sur le plan de la vie physique.

Accordez à mes paroles une attention particulière. Sinon, vous assumeriez des responsabilités ou vous agiriez en vous basant sur un raisonnement du mental inférieur concret et non pas sur les simples impulsions qui portent la marque de l'âme.

Il y a une chose que je vous exhorte à faire : poursuivez avec une grande diligence la tenue de votre journal auquel [484] je me référais dans mes dernières instructions. Je ne modifie pas votre travail cette fois-ci. Je voudrais seulement insister sur les quatre points d'intérêt qu'il convient de noter dans votre journal. Tenez-le en y mettant plus de détails ; non seulement il vous formera à reconnaître les aspects essentiels de la vie spirituelle, mais aussi à les exprimer d'une manière concrète. Cela vous apportera un haut degré de libération. Autrement, mon frère, poursuivez votre chemin pendant quelques mois encore et parvenez à une libération encore plus grande. Ce que je vous ai dit cette fois-ci, bien que brièvement, est important. Réfléchissez-y.

Mon Frère,

Novembre 1937

Je vous écris aujourd'hui pour vous appeler d'une manière particulière à un service accru. Vous êtes maintenant mieux préparé pour servir qu'à aucun autre moment de votre vie. Je crois que je peux dire en toute vérité que, pour la première fois depuis que vous êtes venu en incarnation, vous êtes en mesure de donner quelque chose à votre prochain, quelque chose qui lui ouvrira la porte. Votre purification astrale s'est poursuivie rapidement. Votre journal l'indique. La tenue d'un journal sert donc, et devrait continuer à servir, un dessein des plus utiles. Continuez-le donc au cours de l'année qui vient ; il tendra à stabiliser en vous ce que vous avez lutté pour découvrir et développer au cours de nombreuses années de difficultés. Je pense que vous aurez reconnu vous- même que ma suggestion était sage et que, par l'intermédiaire de votre journal spirituel, la véritable "couleur" et la qualité de votre vie émergeront avec toute leur signification.

N'oubliez pas, cependant, que le but de tout entraînement que je vous donne, à vous et à tous mes disciples, est de produire en vous une grande capacité de servir. Je voudrais vous voir accomplir un service bien défini relativement à votre prochain... Je me réfère au service qu'un disciple rend lorsqu'il approche tout être humain en tant qu'âme.

Ce genre de service implique la reconnaissance de sa propre capacité, l'intensification de sa propre habileté à aimer les autres, le pouvoir de s'approcher de ceux qui ont besoin ou demandent une aide spirituelle, et, ensuite, le pouvoir de donner cette aide de la manière appropriée. Ceci implique, à son tour, une sorte de continuelle réflexion intérieure sur la qualité et le besoin de celui à qui on vient en aide. Ce processus subjectif doit précéder tout autre travail ; sur sa force [485] et sa persistance repose le succès de la tentative d'aide. Ce processus de réflexion intérieure continuelle est souvent omis par suite d'enthousiasme et de confiance en soi. Toutefois, lorsqu'il est suivi et que celui qui sert se tient prêt à aider, il peut compter sur celui qui est dans le besoin et sur les circonstances pour lui indiquer ce qu'il doit faire. Je voudrais que vous réfléchissiez profondément à cela et que vous commenciez, d'une manière entièrement nouvelle, à vous efforcer d'apporter la lumière aux autres, avec un désintéressement pur et total. Je voudrais que vous travailliez avec discrimination, avec pureté de motif et que vous vous efforciez d'éliminer toutes les réactions de la personnalité ; c'est en effet contre ce roc de la personnalité que les serviteurs bien intentionnés voient se briser leur travail.

On peut maintenant avoir confiance en vous. Avec cette idée à l'esprit, je vous exhorte d'aller de l'avant. Je ne vous fais qu'une seule autre suggestion. Retirez-vous entièrement de la scène, vous et vos affaires personnelles, vos goûts et vos aversions complètement éliminés. Que le travail avec les autres et que la partie de votre service envers l'humanité et envers moi soient entièrement séparés de la vie de votre personnalité, ne laissant aucun rapport... Si vous le désirez, vous entrez dans une période de service fructueux.

Considérons maintenant les rayons de votre triple personnalité. De leur juste compréhension viendra plus d'illumination sur le chemin du service. Ainsi que vous le savez, le rayon de votre âme se trouve sur le second rayon d'Amour-Sagesse, et le rayon de votre personnalité est celui de Volonté ou de Pouvoir. Mais votre signe astrologique a été l'un des principaux facteurs dans la constitution du problème de votre vie. Ce fut, cependant, une bénédiction ; les problèmes ainsi amenés et les difficultés que vous avez rencontrées sous le signe du Taureau vous préparent à l'expérience sous le signe du Scorpion dans votre prochaine vie, la plus grande expérience sur le Sentier.

Votre corps mental se trouve sur le quatrième rayon. De là le conflit et de là en même temps, l'amour profondément enraciné de l'harmonie. Ces deux aspects se sont livré bataille toute votre vie. Je voudrais que vous le notiez. Il est possible d'aimer tellement l'harmonie que vous vous battriez pour elle et que vous lutteriez pour y parvenir ; ainsi, vous entrez dans un monde de mirage d'où il est souvent difficile de sortir. Les attributs de votre quatrième rayon vous lient étroitement à plusieurs de vos condisciples. Je vous suggère de profiter de ce rapport en intensifiant vos relations avec eux. [486]

Votre corps astral se trouve sur le sixième rayon et intensifie ainsi vos tendances de Taureau, car de même que le Taureau fonce droit devant lui en ne voyant que ce qui se trouve en face de lui, ainsi agit le fanatique du sixième rayon. Toutefois, lorsque cette tendance s'applique au sentier du service, de grands progrès peuvent être accomplis. Il y a la une indication à votre adresse.

Votre corps physique est sur le troisième rayon mais le rayon de votre personnalité, le premier, est si puissant (car vous êtes une personnalité intégrée) qu'il colore la nature, le type et la qualité de votre corps physique qui n'est pas nettement du type troisième rayon. Vos rayons sont donc :

1. Le rayon de l'âme, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le premier Rayon de Volonté ou de

Pouvoir.

3. Le rayon du mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le conflit.

4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion ou d'Idéalisme.

5. Le rayon du corps physique, le troisième Rayon d'Intelligence Active.

Vous avez donc trois véhicules sur la ligne du second rayon 2-4-6, et deux sur la ligne du premier rayon, 1-3. Trois de vos corps sont par conséquent gouvernés par les lignes majeures d'énergie.

Mon Frère et Ami,

Avril 1938

Depuis quelque temps, je vous ai observé avec anxiété, non pas en raison d'un échec quelconque de votre part, mais en raison du succès même de vos efforts spirituels. C'est une chose assez paradoxale, n'est-ce pas ? Mais parfois le succès peut être acquis à un prix trop élevé ; et un effort spécial, amenant un succès laissant la personnalité dans un état de fatigue complète, doit en lui- même être considéré comme un problème qui nécessite une solution et, dans votre cas, une prompte solution.

Votre détermination de purifier votre nature inférieure a été si grande que vous vous êtes épuisé en le faisant ; l'attention que vous avez portée et tournée vers l'appel de votre âme a été si totale que votre "audition normale du monde extérieur" (ainsi qu'on l'appelle ésotériquement) en a été [487] très diminuée. Si grande a été votre détermination de parvenir à la méthode appropriée que toutes les forces de votre nature ont été dépensées dans le travail de réorientation. Maintenant que la tâche est accomplie, il semblerait (je vous demande de noter l'emploi de ce mot, il semblerait) qu'en vous il ne reste rien avec quoi servir, et par quoi puissent être exprimés les résultats atteints ou la joie et la paix qui sont de la nature de l'âme et si utiles aux autres.

Dans la convalescence physique, lorsque le patient a gagné la bataille mais qu'il est encore trop faible pour s'en rendre compte, vient le moment difficile où il n'a aucun désir de revenir à la vie, pas de force d'être ou de faire quoi que ce soit, et pas de possibilité non plus d'être quoi que ce soit sauf un être passif et désintéressé de tout ; il ne reste comme capacité que celle (avec l'aide d'une aide extérieure) de conserver le terrain acquis et d'espérer, un peu sans espoir, que vienne le moment où il réagira d'une manière différente. Cela vous décrit exactement. Mon problème est de savoir comment vous aider à retourner à une existence heureuse et ayant un sens, mon frère. Presque tout ce que je peux vous dire à ce stade tombera dans des oreilles qui écouteront avec bonne volonté mais qui ne comprendront pas. Si je vous félicite pour le succès de votre travail, cela ne vous touchera pas. Pourtant, mon frère, vous avez nettoyé votre maison, vous avez livré un combat heureux ; vous aurez traversé les eaux de la purification et vous êtes arrivé de l'autre côté.

Vous avez fait preuve de fermeté et conservé le terrain acquis, même si vous ne vous en rendez pas compte. Mais votre fatigue physique est si grande que vous ne voyez pas ce que vous avez gagné. Vous vous désintéressez de l'avenir comme du passé. La vie a été dure pour vous et vastes vos problèmes. Tout ce qu'il y avait en vous a été dépensé à faire face à la vie et à vos problèmes de fond ; parfois vous pensez qu'il ne vous reste plus avec quoi sentir maintenant, et à d'autres moments, vous sentez trop. Vous sentez qu'en vous il n'y a rien qui permette d'aller de l'avant, de faire face à l'avenir, aucune joie, aucun optimisme, aucun espoir de voir les conditions réellement s'améliorer. Et pourtant, vous continuez. Vous êtes encore jeune et la vie peut vous offrir beaucoup si vous lui faites face comme il convient de le faire.

Que vais-je suggérer pour vous aider ? Avant tout, je voudrais vous demander de cesser tout le travail ésotérique et spirituel que vous poursuivez actuellement, toute méditation et réflexion personnelles ; cessez de tenir votre journal spirituel et (ceci peut vous surprendre), je vais vous demander d'être un des premiers de mon groupe de disciples à commencer à vous occuper d'une manière déterminée du problème [488] du mirage du monde. Voulez-vous fournir ce petit germe de vie active à partir duquel une plus grande œuvre pourrait croître ? Je vous demande de vous relier nettement et consciemment avec certains de mes disciples dont je vous donnerai les noms et qui sont vos aînés. Leur tâche est de consacrer leurs efforts unis à renforcer et à aider certains groupes qui s'occupent collectivement du service mondial. Chaque matin, au moment qui vous conviendra, cherchez à prendre contact avec eux, individuellement et collectivement, et puisez de leur force jusqu'à ce que votre propre force vous revienne dans une certaine mesure. Il y a quelques semaines, plusieurs d'entre eux ont cherché à vous atteindre et à vous aider, le faisant suivant mes instructions. Maintenant, je vous demande de vous efforcer de les atteindre, non pas parce que vous désirez vous-même de l'aide, mais parce que, actuellement, vous avez besoin de force pour entreprendre la tâche que je vous donne... Que leur force et leur amour se déversent à travers vous pour vous fortifier. Que les forces de restauration de la lumière et de l'amour opèrent en vous et attendez des résultats...

Je voudrais vous faire une suggestion d'ordre pratique : lorsque vous en aurez l'opportunité, tâchez de trouver, sur le plan physique, une activité dans un endroit autre que celui où vous êtes actuellement. Un changement de milieu, de nouveaux visages, de nouvelles scènes vous sont réellement utiles et il conviendrait de les trouver. Recherchez ce changement et saisissez-le lorsqu'il se présentera.

Un dernier mot : c'est le conflit entre les paires d'opposés qui produit le mirage du monde. C'est en résolvant ces opposés par l'activité d'un mental de quatrième rayon que l'on peut aider, en union avec ceux qui travaillent dans la même direction, à dissiper le mirage. À cette tache, votre âme et moi-même, nous vous appelons. Vivez au-dessus du monde des sentiments et parce que vous avez tant senti et tant souffert, travaillez maintenant dans le monde du mental. Vivez sur le plan mental, dans le royaume de l'âme et du mental.

En terminant et dans le but de vous aider, je voudrais ajouter l'information suivante :

1. L'énergie de votre âme (énergie de second rayon) s'est exprimée par le corps astral. Vous avez été et vous êtes Arjuna.

2. Il a été fait appel à la force de la personnalité et elle opère à travers le corps physique. [489]

Mon Frère,

Janvier 1939

Si vous étudiez mes dernières instructions à la lumière des événements et des changements survenus, et qui s'y trouvaient indiqués, vous verrez combien appropriés étaient mes commentaires sur le fait que vous étiez sorti en réalité de la grande bataille de votre vie, et que votre conflit personnel et vos "points de crise" pour cette existence étaient terminés et appartenaient au passé. Vous êtes maintenant libre de servir, et le service qui vous est destiné est sur votre route. La porte de ce service demeure largement ouverte ; vous êtes maintenant prêt pour ce degré de bonheur personnel qui tendra à rendre votre service plus efficace en libérant votre vie personnelle des frustrations et des pressions qui ont si longtemps bloqué l'expression de votre âme. Là se trouve votre opportunité, votre garantie et votre responsabilité.

Le service auquel vous avez été appelé est ardu, mais vous travaillerez avec certains de vos condisciples ; et lorsqu'il en est ainsi, il y a un supplément de force et plus qu'une compensation appropriée pour tous efforts et toutes difficultés possibles. Ainsi donc, mon frère, en cette heure de lourde tension mondiale et de problèmes troublants, que la lumière de votre âme dirige et que l'amour de votre âme détermine vos attitudes, guide les décisions et libère dans votre champ de service le pouvoir qui amènera les résultats souhaités...

Je n'ai pas grand-chose à vous dire cette fois-ci. Je ne vous assignerai pas de travail spécial ; je ne ferai qu'insister auprès de vous sur la nécessité d'établir et de maintenir chaque jour un alignement très ferme dont vous êtes conscient. Si vous le faites chaque matin, avec pouvoir et clarté, vous pourrez exécuter avec efficacité tout ce que vous avez à taire et travailler avec facilité et bonheur. Vous avez tant à faire relativement au changement des circonstances de votre vie, tant d'ajustements à opérer relativement à d'autres gens, tant de problèmes de nature administrative dont il faut vous occuper et qui proviennent de l'urgence des temps et de la nécessité du travail, que je ne demande rien d'autre si vous faites votre travail de méditation et la tâche que je vous ai déjà assignée. J'insiste cependant sur la nécessité de porter attention à l'époque de la Pleine Lune et de noter toutes les réactions qui [490] pourraient vous venir. Maintenant que vous avez passé la pire crise de votre vie, vous pouvez vous rendre compte de la situation, laisser le passé derrière vous et aller de l'avant dans cette vie nouvelle avec un sentiment de libération et une juste appréciation des résultats acquis.

Mon Frère,

Juillet 1939

La discipline de la vie vous a porté loin sur votre chemin au cours de cette incarnation, et comme vous savez, la porte du service demeure ouverte. Entrez- y avec joie car c'est là une qualité que vous avez besoin d'exprimer. Une chose seulement devrait absorber votre attention en ce moment, c'est d'éviter le mirage de la préoccupation. Je ne vois pas comment l'appeler autrement. Le disciple possédant une personnalité de premier rayon a tendance à se centrer exagérément sur son service ou sur une ligne particulière de pensée ou d'action, ou encore à s'absorber entièrement dans son intérêt pour un individu ou pour un groupe d'individus. Cette préoccupation intense et dynamique peut souvent entraver l'expansion de la conscience et le développement du caractère inclusif qui est essentiel pour que puisse être prise l'une des grandes initiations. Je voudrais voir ce mirage se relâcher en vous. La double vie du disciple n'est jamais une vie facile pour celui dont la personnalité se trouve fondamentalement sur la ligne du pouvoir dirigé et de la volonté focalisée. Vous devriez garder soigneusement cela à l'esprit, cas souvent ce pouvoir dirigé n'est pas diffusé d'une manière appropriée, et des objectifs vus de trop près, ou de peu d'importance, peuvent détruire ce qu'il construit ou recherche ou aime, du fait de la grande intensité de l'énergie focalisée.

Ce qui pourrait empêcher cela de se produire dans votre cas serait une application continuelle de la lumière et de l'amour de votre âme faite avec une intensité croissante. N'ayez pas peur, mon frère, de sortir davantage de vous- même et d'être plus consciemment inclusif, car, en le faisant, vous fusionneriez et mêleriez l'âme et le corps et ainsi vous équilibreriez vos qualités en augmentant votre utilité (et aussi la nôtre) au service de l'humanité. C'est, semble-t-il, une curieuse forme de mirage, n'est-ce pas, mais si vous vous étudiez, vous et votre milieu avec soin, vous verrez que mon raisonnement et mes arguments sont justifiés.

L'âme a toujours à apprendre comment être la "roue qui tourne" ou le "lotus qui se meut", contactant la vie dans [491] toutes les directions et rayonnant vers l'extérieur, d'un centre focalisé, et cela comme suite d'une juste préoccupation tournée vers le Plan. N'oubliez pas qu'un mirage est simplement la déformation d'une vérité et le reflet imparfait d'une réalité.

Mon Frère,

Janvier 1940

Ce que j'ai à vous dire dérive de mes instructions antérieures. Je me demande dans quelle mesure vous avez lu et réfléchi au sujet des idées qu'elles communiquaient ? Vous pensez peut-être que je connais très probablement la réponse à cette question et que celle-ci est donc superflue. Les disciples doivent apprendre que, intensément préoccupés par leur travail mondial, Ceux qui servent l'humanité n'ont ni le désir ni l'intention d'étudier dans les détails la vie d'un disciple, ni de faire intrusion dans ses affaires personnelles. Tout ce qui nous intéresse est d'assurer la croissance de sa lumière intérieure et la qualité de son service. Nous observons ces deux choses lorsque les disciples émergent dans la réalité sur le plan physique. Je vous rappelle que comme individus ou comme personnalités actives vous "échappez occultement à mon attention", car je travaille avec vous entièrement sur les niveaux de l'âme et sur le plan de l'illumination mentale. Dans votre cas, mon frère, la lumière intérieure est, en vérité, intense, mais elle ne rayonne pas. Elle brille au centre de votre être et avec une telle intensité qu'elle parvient presque à vous aveugler. Pouvez-vous imaginer, en considérant mes paroles, l'effet de cette situation ? Une lumière qui brille dans une lanterne étroitement close peut servir à rayonner sur les murs intérieurs de la lanterne, mais en quoi est-elle utile à son propriétaire ou aux autres ? Cette comparaison, comme toutes les comparaisons, n'est pas très juste, mais elle sert à montrer en l'illustrant le thème de ces instructions.

Vous avez une lumière intérieure intense, une lumière qui émane des pétales de connaissance du lotus égoïque, pour employer un langage symbolique. Vous avez une vaste connaissance et une compréhension profonde et intelligente ou une théorie. Vous vous en êtes servi en partie ; pour la plus grande part, vous ne l'avez pas utilisée. Cette lumière intérieure ou connaissance ne sert pas à vous révéler les murs intérieurs de votre être, ces aspects de la nature de la forme que, dans leurs effets assemblés, nous appelons la personnalité. Vous êtes conscient de votre soi inférieur, de vos limitations, de votre nature de désir, de vos dispositions et de vos [492] réactions, de vos frustrations, difficultés et déceptions, vous êtes conscient de ce que vous voudriez être, mais ce que vous êtes dans votre expression absorbe votre attention au point de vous rendre inerte.

Dans mes dernières instructions, je me référais au "mirage de la préoccupation" qui vous submerge, vous entoure et vous conditionne. Ce mirage persiste toujours, plus fortement peut-être encore. Il signifie une préoccupation intense, inévitable de vous-même (de votre point de vue), de ce qui vous concerne, de ce que vous aimez, de ce que vous ressentez physiquement et émotionnellement, de vos réactions aux gens et au milieu, des aspects matériels de l'existence journalière, argent, santé, milieu et personnalités des autres gens. Cette condition est maintenant si grave que vous tournoyez au centre de votre vie quotidienne, ne voyant rien de la réalité telle que vous pourriez la voir, n'entendant rien d'autre que le renvoi de vos propres pensées et, mon frère, ne tirant aucune joie, aucun plaisir de votre vie de service.

Je ne veux pas vous décourager, car même votre découragement est une préoccupation dont vous pourriez bien vous passer. Je voudrais vous sortir de l'enlisement dans lequel vous vous enfoncez ou, devrais-je dire, dans lequel vous vous débattez, et pouvoir, plein de joie, vous remettre en route sur le chemin. Il ne me servirait à rien de vous signaler que, à la lumière des souffrances du monde, vous avez peu de motifs de vous plaindre ; que, si l'on considère le chagrin du monde, on ne trouve rien dans votre vie qui lui soit comparable ; que, comparée aux malheurs des femmes, des petits enfants et des êtres humains en général dans la plupart des pays, votre vie offre bien peu de choses devant vous préoccuper. Autour de vous se trouvent des gens qui assurent votre sécurité ; vous avez des collaborateurs qui sont des amis et auxquels vous n'êtes pas arraché par les cruels besoins de la guerre ; vous avez dans votre vie une tâche dans laquelle vous pouvez nous servir, Nous et l'humanité ; vous ne manquez d'aucune des nécessités de la vie, vous ignorez ce que veut dire le froid ou la faim ou un avenir qui ne renferme rien d'autre qu'une nouvelle agonie ; vous n'êtes pas accablé de souffrances et vous n'avez pas à considérer la souffrance des autres.

Quelle est donc la cause de votre état présent ? Qu'y a-t-il à la base de votre malaise ? Qu'est-ce qui provoque le sentiment de maladie physique, de tristesse et de dépression avec [493] lequel vous approchez le monde ? Seulement le mirage de la préoccupation, intense préoccupation de vous- même. Si j'appelais cette attitude un "apitoiement sur vous-même", l'accepteriez-vous et utiliseriez-vous votre mental et votre intelligence à raisonner et à vous sortir de cette impasse ?

Les disciples doivent apprendre à user de discrimination dans l'emploi des outils dont ils doivent se servir pour se libérer des limitations et des engagements. On parle beaucoup trop d'"appeler l'âme" ou de choses semblables. Ce n'est pourtant pas l'âme qu'il faut appeler ; en ce qui vous concerne, l'emploi de processus mentaux que vous possédez pleinement et que vous pouvez utiliser rendra la question claire. Faites appel à la raison en examinant les causes de votre sentiment de frustration et votre impression d'être bloqué, à la fois matériellement et spirituellement. Voyez avec précision, pour vous-même, la nature de vos griefs envers la vie et établissez, parallèlement, les motifs que vous avez d'être satisfait. Cultivez, quant aux valeurs, le sens de la relativité ; comparez d'une part les possibilités adéquates que vous avez de vous exprimer dans votre vie, les moyens que vous possédez de vous procurer les trois nécessités de l'existence (un toit, de la nourriture et de la chaleur), et, d'autre part, les conditions dans lesquelles vous vivez et celles que connaissent aujourd'hui des millions de gens et dans lesquelles et à travers lesquelles il leur faut vaincre. Où est votre victoire, mon frère ? L'initiation est un processus de triomphes gradués et je cherche à vous aider à aller vers ce processus.

Ayant dit cela, laissez-moi en même temps vous rappeler que toute réaction de dépression pouvant résulter de mes paroles ne serait que la preuve de la véridique présentation que je fais de la situation.

Pour vous réconforter, je voudrais vous signaler que si vous ne vous trouviez pas dans une position de triomphe, si vous n'étiez pas sur le sentier du Discipulat Accepté, et si vous n'étiez pas un homme en rapport avec sa propre âme, je ne prendrais ni le temps ni la peine de vous aider à voir vos difficultés et à lutter contre elles.

Moi, votre Maître, je crois en vous et en votre capacité de rejeter le mirage de la préoccupation. J'ai confiance que, si dure que puisse être la lutte, vous persisterez jusqu'au triomphe.

Votre personnalité isolée de premier rayon, à son point relativement haut d'intégration, a maintenant une maîtrise exagérée. Elle doit être dominée par l'âme dont la nature est amour. La connaissance, vous l'avez. Vous avez besoin de davantage d'amour. Lorsque j'emploie ce terme amour, je me réfère à l'amour de l'âme et non pas à l'affection, à l'émotion ou au sentiment. Je me réfère à cet amour profond et [494] détaché qui se déverse à travers la personnalité en la libérant de son expression limitée et en même temps se répand à flots autour d'elle.

Comment libérer l'aspect amour de votre âme ? C'est actuellement là votre problème majeur. Par la méditation et par certaines mesures d'ordre pratique. C'est à vous d'élaborer ces dernières. Le Maître, lui, peut vous signaler le but, vous indiquer les entraves et suggérer une solution. J'ai accompli ces trois choses. Quant au disciple, il étudie la situation et ensuite applique les méthodes qui lui paraissent être les meilleures et les plus indiquées.

Je vous suggère donc un processus de raisonnement attentif, de manière à ce que vous puissiez découvrir vous-même les racines de la préoccupation de votre petit soi. Vous n'êtes pas obligé d'accepter mes énoncés comme exacts ; il s'agit d'une activité mentale poursuivie par vous seul et qui vous permettra de vérifier l'exactitude de ce que je vous ai indiqué et de vous amener à prendre les mesures nécessaires. Ayant résolu le problème par le raisonnement, ne vous acharnez pas ensuite sur la condition que vous aurez découverte, mais appliquez à votre vie la qualité opposée avec détermination et persistance. L'apitoiement sur vous-même doit céder la place à l'intérêt et à la compassion à l'égard des autres, ceux qui sont chez vous, vos relations d'affaires, tous ceux que vous rencontrez dans la vie et que la destinée met sur votre chemin. L'isolement doit être remplacé par la coopération, non pas une coopération forcée mais spontanée, une aspiration à se trouver avec les autres et de partager avec eux le processus de l'existence, de l'amour et du pouvoir occulte. Réfléchissez bien à cette dernière phrase ; elle est une pensée-semence en ce qui concerne votre vie actuelle.

Ma deuxième suggestion est de cultiver l'indifférence, cette indifférence spirituelle qui ne porte pas une attention exagérée au corps physique, aux dispositions et aux sentiments ou aux illusions du mental. Le corps existe et il faut lui donner les soins requis ; les sentiments et les dispositions ont de la puissance ; ils épuisent et c'est d'eux, mon frère, que proviennent en grande partie vos malaises physiques. Ne les combattez pas en luttant avec eux, mais en leur substituant d'autres intérêts, en les ignorant, en les traitant avec indifférence jusqu'à ce qu'ils meurent de manque d'attention et de lente usure. Vous portez beaucoup trop d'attention à ce qui n'est pas essentiel.

Ma troisième suggestion consiste en une méditation personnelle que je vous donne et qui peut servir à vous aider : [495]

MEDITATION PERSONNELLE

1. Détendez-vous. Identifiez-vous avec l'âme et efforcez-vous d'éliminer la conscience personnelle. C'est là que se trouve votre champ de bataille. Un intérêt intense envers quelque chose d'autre est votre principale voie d'évasion.

2. Énoncez l'O.M., cherchant à faire appel à l'âme. Cet énoncé de l'O.M. est dirigé par vous vers le haut, par la personnalité vers l'âme qui plane au-dessus de vous et qui attend. C'est le triple appel des véhicules de votre personnalité.

3. Acceptez le contact et la réponse et croyez qu'ils existent. C'est là que vous trouverez la libération, dans cette croyance en l'existence de l'âme et ses rapports avec vous.

4. Méditez ensuite sur les implications, utilisant connaissance et mental en tant que méthode de compréhension. Acceptez les implications auxquelles vous parvenez, à condition qu'elles soient les plus élevées que vous puissiez atteindre.

5. Centrez votre conscience dans le centre ajna, centre de force et d'intégration de la personnalité. Ensuite, énoncez de nouveau l'O.M., cette fois comme âme.

6. Puis, de nouveau, énoncez l'O.M. comme âme et voyez-le.

a. Purifier le mental, de manière que disparaisse l'illusion du soi séparé.

b. Chasser les préoccupations égoïstes et y substituer un intense intérêt pour l'humanité et le Plan de Dieu pour l'homme.

c. Vitaliser le véhicule éthérique, de manière que le corps physique soit galvanisé pour le service et inondé de vitalité.

Et croyez qu'il en est ainsi.

7. Ensuite, établissant le lien conscient avec l'âme, le soi réel et inclusif, allez à votre travail.

Vous noterez que je fais ici appel au fonctionnement à la fois de votre capacité d'imagination à croire et de votre pouvoir de réflexion et de raisonnement. La juste utilisation de ces deux aspects de votre personnalité, au sein du rayon de la lumière de l'âme, vous apportera la libération. Mais, dans les premiers stades de ce processus, il vous faudra me croire sur parole et poursuivre donc le travail même si, vous-même, vous ne voyez ni ne percevez aucun résultat d'aucune sorte. [496]

Je compte sur vous pour effectuer un travail vital, mon frère, et j'ai confiance en votre pouvoir de triompher. Je vous rappelle que vous devez commencer à triompher chez vous et à votre bureau, en apportant bonheur et libération aux autres.

Mon Frère,

Août 1940

Vous êtes demeuré près de moi pendant bien des années, même si, en réalité, vous appartenez au groupe d'un autre instructeur. Il m'a cependant demandé (parce que vous étiez nouveau dans son groupe) de vous aider, vous, un frère cheminant sur le même rayon. Vous avez été mon compagnon pendant des années et vous continuerez à l'être.

Lorsque, il y a peu de temps, Il m'a demandé, comme généralement Il le fait, mais à des intervalles très séparés, quels progrès vous étiez en train d'accomplir, je lui ai répondu dans les termes suivants. Je cite exactement mes paroles car elles contiennent aussi pour vous un message. Je lui ai donc dit :"Il ferait de grands progrès s'il n'y avait pas sa paresse, son inertie physique et son refus de consentir, sur les niveaux de la personnalité, des sacrifices en faveur du travail". C'est là, mon frère, l'énoncé des faits. À chaque niveau, vous vous barrez la route à vous-même par inertie et par l'excuse d'une mauvaise santé physique, mauvaise santé qui n'existe pas. La personnalité de premier rayon peut toujours être lancée en une activité utile et dynamique, et par conséquent connaître une bonne santé, par un acte de volonté, de volonté spirituelle. La sensation physique que vous éprouvez d'être malade est purement due à de la paresse spirituelle, chose que vous pouvez éliminer immédiatement si vous le désirez. Vous avez un cœur aimant et compréhensif, mais vous êtes trop paresseux pour vous en servir. Vous auriez pu exercer une influence constructive au cours des dernières années, mais vous étiez trop paresseux pour le faire. Pour Nous, en ces temps de tension, vous faites le minimum au lieu de faire le maximum de travail.

Et pourtant, mon frère, de toute cette analyse émerge le fait intéressant que vos limitations, vos obstacles et vos insuffisances sont relativement minimes et sans importance. Vous pourriez facilement les surmonter si vous le vouliez.

Lorsqu'Il eut entendu ma brève réponse, Il ne fit, pendant une minute, aucun commentaire, puis Il dit :"Seule la volonté-de-bien aidera cet homme et l'incitera à accomplir un service extrême. Dites-lui d'aspirer à cela ! Car un service [497] extrême, poursuivi jusqu'à la mort elle-même, est son seul moyen de libération de cette vie." Vous ayant dit cela, mon frère, je n'ai plus rien d'autre à ajouter.

NOTE : L'inertie de cet aspirant s'est avérée trop puissante ; de son propre et libre choix, il a cessé de participer durant cette vie au travail du Tibétain.

À D.E.I.

Mon Frère,

Avril 1938

Votre admission dans ce groupe et l'assignation qui vous a été faite de responsabilité grandement accrue au service de la Hiérarchie coïncident pratiquement. Je vous demande de réfléchir à la signification de ce fait. Il vous faudra de plus en plus sortir de vous-même en un sens subjectif, et aller vers ceux avec lesquels vous avez à travailler, car sur le plan physique votre contact est nécessairement limité à un très petit nombre d'entre eux ; mais la portée de votre influence, par la correspondance et par la méditation, peut être très étendue. Veillez donc à ce que cette influence s'approfondisse à chaque nouveau contact, car autrement il y aurait une graduelle diminution du courant de celle-ci. Vous avez beaucoup à donner, beaucoup à apprendre et à acquérir. Vous ne faites que commencer votre vie de service dans le champ où nous, les instructeurs et les initiés, travaillons. Vous commettrez des erreurs ; elles n'auront pas d'importance, à condition que vous appreniez en les étudiant et que vous soyez prêt à reconnaître réellement en quoi vous vous êtes trompé. Vous parviendrez au succès, ce qui sera beaucoup plus dangereux pour vous ; il vous faudra alors équilibrer la satisfaction que vous en tirerez en développant la faculté de relation. Réfléchissez à cette suggestion. Vous serez poussé à vous défendre, à vous chercher des excuses, peut-être plus facilement que beaucoup d'autres ; mais vous serez protégé si vous vous entraînez au silence en ce qui vous concerne et à cultiver le sens des valeurs. Je vous signale ces choses de manière que vous puissiez, rapidement et exactement, procéder aux ajustements nécessaires et vous orienter lorsque la situation le demandera. Tout votre problème est lié à vos qualités de rayon, car vous êtes du second rayon en ce qui concerne votre âme, tandis que vous fonctionnez au moyen d'une personnalité de premier rayon. Vous avez toutefois un puissant développement de septième rayon, car c'était le rayon sur lequel se trouvait votre personnalité dans votre dernière incarnation. De là votre habileté à [498] organiser qui appartient au septième rayon et la facilité avec laquelle vous savez vous occuper des détails caractéristique de deuxième rayon.

Mais c'est la personnalité de premier rayon, avec sa rapide réaction à la critique et son aversion de la domination et de l'intervention extérieures, qu'il faut ajuster. Il n'y a personne qui cherche à vous dominer au sujet de votre responsabilité vis-à-vis d'eux ou qui cherche à intervenir dans vos affaires ; et c'est bien là la difficulté de votre problème. Il vous faut donc établir vous- même votre propre manière d'apprendre et de cultiver l'oubli de soi. L'homme qui demeure seul et qui a déterminé cette condition d'isolement pour lui-même a, en quelque sorte, un problème plus ardu, et certainement tout autre de celui de l'homme discipliné par l'impact constant que les autres opèrent sur sa conscience. Vous vous tenez vraiment très isolé. Ce fut votre propre désir et, c'est pour vous, le chemin approprié. Mais il vous faut éliminer ces difficultés inévitables en vous imposant vous-même une certaine discipline. Je vous laisse le soin d'en trouver le moyen. Je sais que vous comprendrez de quoi je parle.

Votre corps astral est celui de vos véhicules d'expression ayant le plus d'influence, votre sensibilité en est le résultat. Si je puis l'exprimer ainsi, je dirais que votre âme peut s'exprimer par votre corps astral plus facilement que par les autres corps. L'équilibre des influences se trouve là. Vous êtes sur le point de transmuer la connaissance en sagesse ; c'est cette capacité latente qui se trouvait en vous qui m'a poussé à vous mettre là où vous êtes, car vous exprimez l'aspect sagesse du rayon d'amour. Souvenez-vous-en. C'est cette sagesse latente qu'il faut développer et votre service, pour cela, vous fournit un champ approprié. Calme astral, oubli de soi-même et développement de la sagesse sont les trois choses auxquelles il vous faut accorder la plus grande attention. Conformez-vous aux exigences du groupe au cours des mois qui viennent. Je vous demande aussi de poursuivre la méditation indiquée ici (...) Méditez sur les thèmes suivants :

- Premier mois : Qu'est-ce que le Plan ?

- Deuxième mois : Le caractère immédiat et urgent du Plan.

- Troisième mois : L'expansion possible du Plan.

- Quatrième mois : Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.

- Cinquième mois : Le travail des groupes de mes disciples.

- Sixième mois : La synthèse mondiale.

- Septième mois : Le Nouvel Âge. [499]

Ces pensées-semence que je vous suggère peuvent vous paraître trop générales. C'est exactement dans ce but que je les ai choisies. Votre sens de contact intérieur, votre pouvoir d'intuition et votre habileté à entrer dans le monde des idées doivent être constamment développés. Ces concepts vous aideront en développant votre corps mental. Votre force, mon frère, doit résider dans le calme et la confiance.

Mon Frère,

Octobre 1938

Le chemin pénétrant dans la sphère de votre service le plus riche est pour vous le chemin du cœur. C'est la voie de la renonciation, mais c'est toujours la voie de la joie. Ainsi donc, comme vous allez vers un plus grand abandon et une utilité plus complète, je vous donne simplement quelques mots sur lesquels vous pourriez réfléchir. Ces mots ont contenu la clé pour moi et pour beaucoup d'autres serviteurs. En les comprenant et en les intégrant dans votre vie, vous rejoindrez les rangs de tous les véritables serviteurs.

- Premier mois : Je suis le chemin de l'abandon profond.

- Deuxième mois : Le chemin de la joie enrichit toute ma vie.

- Troisième mois : La renonciation prend la place de l'accaparement pour le petit soi.

- Quatrième mois : Devant moi se tient La Présence.

- Cinquième mois : Derrière moi se trouve la route des jouets brisés.

- Sixième mois : La paix demeure sur ma vie.

Vous comprendrez, mon frère, le but de ces phrases particulières.

Mon Frère,

Avril 1939

Vous avez été si absorbé par le service au cours des dix derniers mois que vous avez eu bien peu de temps pour vous occuper de vous-même ou de votre propre développement. C'est une très bonne chose ; cela constituera toujours pour vous la juste méthode de libération ; c'est la véritable méthode pour ceux dont les deux rayons majeurs, dans n'importe quelle incarnation, sont le second et le premier. Lorsque le second rayon devient à un moment quelconque intensément préoccupé de la vie de la personnalité, et que cette personnalité, [500] en même temps, se trouve être sur la ligne de force du premier rayon, la situation ainsi créée contient les germes d'un danger réel. Les instincts et les attitudes dramatiques de la personnalité de premier rayon se trouvent ainsi encouragés et alimentés par l'influx de la force de second rayon ; cette dernière ne trouve aucun débouché adéquat à cause de l'intensité des forces ainsi assemblées et elle produit un tourbillon d'énergies qui s'avère toujours destructeur. Vous êtes parvenu à l'éviter et je pensais que vous aviez intérêt à ce que j'éclaircisse ce point. Vos activités devront toujours être celles d'un service actif, soumises à une pression constante et animées d'un ardent désir d'aider ; tel est votre Chemin de Salut. De là vient mon insistance sur la décentralisation.

Je n'ai pas grand-chose à vous dire cette fois-ci. Votre mental, votre temps et votre cœur sont pleinement occupés par le travail pour nous dont vous avez pris la responsabilité. Tout ce que je voudrais vous indiquer est la nécessité de conserver un juste sens des proportions, un juste sens des valeurs et d'éviter tout fanatisme et toute tendance à la cristallisation. Gardez un sens de l'humour, mon frère, et une certaine tendance à jouer, en conservant à l'esprit le fait que la relaxation fait tout autant partie de la vie spirituelle que l'effort et la tension mis à sauver les âmes des hommes, ou, sans doute plus justement, à les aider à invoquer et à évoquer leur propre âme. Lorsque, parfois, vous jetez un coup d'œil sur l'équipement de votre personnalité, observant l'utilité qu'il a pour l'âme dans le temps et l'espace, je vous demande de noter avec soin si vous avez atteint un développement vraiment complet et si votre emploi du temps comprend (comme devrait le faire celui de tous les gens chargés de responsabilités) une juste part de relaxation et d'intérêts culturels.

Vous possédez un corps mental de second rayon et par conséquent vous ne suivez pas la règle qui gouverne généralement le choix des forces isolées dans tout corps mental particulier. Ceux qui se trouvent sur le Sentier ne suivent pas toujours les règles. Ce genre d'énergie mentale dominante vous permet de faire trois choses :

1. De répondre facilement, si vous le désirez, aux impulsions de votre âme de second rayon.

2. De maintenir le mental fermement dans la lumière et ainsi de pouvoir discerner les principes fondamentaux que votre personnalité de premier rayon peut si facilement reconnaître.

3. De travailler avec ordre, habileté et précision dans le champ de service que vous avez choisi. [501]

En même temps, il vous faut veiller à ne pas porter trop d'attention aux détails ; c'est toujours la ligne de moindre résistance, et une bonne expérience, pour ceux qui possèdent votre combinaison de forces de rayon.

Votre corps astral se trouve sur le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir ; de là viennent une grande partie de vos difficultés passées. Un corps astral de premier rayon est un facteur favorable puissant, mais il requiert l'attention la plus étroite et le contrôle le plus étroit. Lorsqu'il n'est pas traité de la manière adéquate, il est facilement agité par des orages et des colères ou il voit le "Moi" devenir dramatiquement le centre de la vie. Mais je ne m'étendrai pas sur ces difficultés et ces problèmes ; vous les connaissez bien, et vous apprenez à les résoudre. Toutefois, je voudrais attirer votre attention sur le manque d'équilibre que les forces de votre nature pourraient produire ; cette situation requiert vos soins constants ; et cependant, en même temps, elle ouvre pour vous la porte à une opportunité unique. Les deux principaux rayons, celui de votre égo et celui de votre personnalité, se répètent dans les deux rayons de l'équipement de votre personnalité et vous avez donc une répétition de 2. 1. 2.

1. Réfléchissez-y. Ce qui vous aide considérablement en cette occurrence est le fait que vous avez un corps physique de troisième rayon. Cela peut vous surprendre, car, extérieurement, physiquement, les indications sont celles du premier rayon ; mais la raison en est le développement d'une puissante personnalité et la prépondérance de l'énergie de cet équipement. L'énergie de troisième rayon de votre corps physique est nettement l'un de vos aspects favorables principaux.

Ainsi que je le signalais antérieurement, l'énergie de septième rayon, dans une large mesure, vous domine, et c'est heureux pour vous, car c'était votre énergie dominante dans une précédente incarnation et, dans votre cas, c'est une force bien établie. Cette information devrait vous être très utile.

Je ne vous assigne aucun travail particulier mais je vous demande de faire la méditation de groupe avec régularité et avec autant d'intensité dynamique de premier rayon que possible.

En conclusion, j'attire votre attention sur le fait que vos rayons sont identiques à ceux de W.D.S. mais je voudrais que vous notiez à quel point les différences raciales et astrologiques, et votre exemption de toute influence dominante sur le plan physique et sur le plan émotionnel, vous ont, dans une certaine mesure, libéré des facteurs avec lesquels il doit continuer à lutter. [502]

Mon Frère,

Octobre 1939

Pratiquement et dans cette série de documents, je n'ai rien à vous dire. Continuez votre route telle que vous la poursuivez. Demeurez humble, sensible aux autres et aucunement ému par les circonstances. Souvenez-vous toujours que dans le travail que vous cherchez à accomplir, la clé de tous les succès est de comprendre que vous n'êtes qu'un canal.

Je vous donne cependant le même exercice à faire (exercice touchant certains termes) que celui que j'ai donné à W.O.I. Réfléchissez avec soin à ces mots ; faites de chaque qualité qu'ils représentent une partie intégrante de l'expérience de votre vie. À part cela, vous savez déjà ce que je voudrais que vous fassiez.

Mon Frère,

Février 1940

En ces jours d'existence saturée (cette phrase aura pour vous davantage de sens que pour vos frères), je voudrais vous dire que je n'ai rien à vous communiquer, sauf des éloges. Louer ainsi n'est guère dans mes habitudes, comme vous le savez bien ; mais dans certaines circonstances c'est nettement utile, et je crois que c'est le cas ici. Un des mots-clés que je vous ai donnés il y a quelques années était décentralisation ; la force même des circonstances vous aide à acquérir cette qualité. La situation de danger permanent dans laquelle vous vous trouvez, aussi bien que celle d'utilité concentrée évoqueront en vous cette qualité ou vous feront revenir à l'attention focalisée sur le petit soi que tant d'autres pratiquent. Mais vous avez choisi la manière désintéressée et plus fluide et, dans votre expérience, ses effets seront de longue durée. C'est, pour votre vie, une crise majeure, et là, devant vous, se trouve une porte ouverte. Vous franchirez cette porte avec rapidité, suivant la mesure de votre décentralisation.

Je n'ai pas l'intention de vous donner de longues instructions ; vous trouverez celles-ci dans les circonstances présentes de votre existence et je n'ai pas besoin de vous en dire plus. Je vous dirai seulement que je demeure à vos côtés et que, en ce moment, mon aura protectrice va jusqu'à vous. Elle vous entoure. L'aura de protection qui concerne essentiellement Ceux Qui sont liés à la Hiérarchie et Qui sont Membres de la [503] Hiérarchie, protège l'intégrité de la conscience, même si elle peut aussi protéger l'homme physique lorsque c'est souhaitable, ce qui est souvent le cas. C'est la préservation de la conscience justement focalisée et justement orientée que nous cherchons à assumer et à protéger, état que les horreurs de la guerre et les conditions ou circonstances rigoureuses peuvent troubler. Vous comprendrez de quoi je parle ; c'est en raison de cette connaissance que je vous dis que je demeure à vos côtés et que vous pouvez faire appel à moi à volonté, car on peut maintenant avoir confiance que vous le ferez avec sagesse et pour de justes motifs.

Sous la tension actuelle de la vie, je ne vous assigne aucun travail particulier. Allez votre chemin, mon frère, avec joie tout en servant, exempt d'angoisse et de préoccupations ; vous êtes en train d'apprendre la signification occulte de la divine indifférence. La focalisation qui est souhaitable n'est pas pour vous dans la personnalité ; le ressort qui peut animer et qui animera votre vie est la connaissance certaine que l'humanité et la Hiérarchie se rapprochent l'une de l'autre avec une rapidité croissante et de plus en plus étroitement.

Mon Frère,

Septembre 1940

Vous occupez une position de confiance et si vous le désirez, vos responsabilités peuvent s'accroître, et vous avancez dans le service de l'humanité. Vous passez actuellement à travers une période cyclique de difficile préparation avant de pénétrer dans une expansion plus vaste de conscience et par conséquent d'utilité. Je pense que vous le savez et que vous l'avez toujours senti. En même temps, vous éprouvez le sentiment d'être bloqué et frustré dans vos idéaux et de ne pas parvenir à les exprimer comme vous le voudriez. Vous vous sentez incapable de montrer et d'être ce que vous savez que vous êtes. C'est là un point très utile à atteindre, pourvu que vous n'en restiez pas là.

La raison de ce sentiment de frustration est (comme je pourrais facilement vous le montrer) que le mirage de la vanité vous tient dans son étreinte, se manifestant généralement sous forme d'une rapide autodéfense et élevant constamment des barrières soigneusement préparées. Je ne désire cependant pas m'étendre sur ce sujet en ce moment. Je vous demande de réfléchir à cette idée que je vous suggère jusqu'en mai, époque où je vous donnerai, ainsi qu'au groupe tout entier, des instructions personnelles et des directives individuelles, en détaillant pour vous les ajustements et les changements que vous auriez intérêt à opérer dans votre [504] attitude de vie. Si vous pouviez donc utiliser les indications que je m'efforce de vous donner actuellement, vous pourriez, vous tous, servir avec précision au cours de la prochaine période de reconstruction, à condition que l'humanité parvienne à sortir de la terrible crise qu'elle connaît maintenant.

Si vous le voulez bien, notez à quel point la vanité domine une si grande partie de vos activités et de vos réactions du plan physique ; notez également combien votre personnalité de premier rayon et votre véhicule astral de premier rayon tendent à accroître cette tendance en vous. Surmonter cette vanité, est la tâche majeure de votre vie et le centre même de la bataille de votre existence. Douceur, humilité et volonté de reconnaître les valeurs qu'actuellement vous ne reconnaissez pas rapidement, est pour vous le chemin de la libération. Une profonde méfiance temporaire de votre propre jugement en ce qui concerne les autres vous est des plus nécessaires, car vous les voyez toujours sous l'angle des réactions qu'ils éprouvent à votre égard et jamais sous celui de l'aide que vous pouvez leur donner ; en la leur donnant, vous les aideriez à parvenir à plus d'utilité dans l'expression de leur vie. Votre tempérament puissant et positif vous amène à attirer à vous les gens négatifs et vous êtes plus heureux avec eux qu'avec ceux de tempérament plus positif. Lorsque vous pourrez attirer les gens positifs et trouver votre plus grand plaisir dans les contacts avec les disciples du monde positivement polarisés, vous recevrez la première indication que le mirage de la vanité disparaît.

Je mets en vous ma confiance et je sais qu'elle est bien placée, mon frère.

NOTE : Ce disciple continue toujours à jouir de la confiance du Tibétain et coopère avec diligence à l'œuvre de Celui-ci.

À C.D.P.

Novembre 1931

À vous, mon frère, je n'ai que peu de choses à dire, non pas que vous ne le méritez pas, mais parce que vous connaissez le travail qui doit être accompli et il me suffit de regarder en silence pour constater son accomplissement. Surmontez la crainte, mon frère ; détruisez la suspicion et ces vils enfants de la peur : la nervosité, les sombres pressentiments, l'angoisse et l'habitude de sauter immédiatement à des conclusions néfastes et génératrices de désastres. Parvenez à cet équilibre intérieur qui fait face à tout ce qui arrive dans la lumière de l'Éternel. Vous êtes si souvent plongé dans la terreur du moment (oui, terreur est bien le mot que je désire [505] employer) que le tourbillon astral ne permet pas à la claire lumière de la vérité et de la connaissance de briller. Vous avez tous les deux ; vous faites preuve de sagesse et d'expérience de bien des façons ; la sympathie, la compréhension et la loyauté à la cause de la vérité occulte ainsi que la persistance dans l'effort sont des qualités que vous manifestez et qui sont reconnues. Comment s'expliquerait autrement votre inclusion dans mon groupe ? Mais vous êtes sérieusement entravé par la crainte.