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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES (suite)  - Partie 8

Je demande votre attention sur un mot qui pourrait vous donner une clé pour votre vie : connaissance directe. Ne vous rendez-vous pas compte que dans le calme de votre propre chambre, loin du chaos de la ville moderne (ce qui est votre privilège), vous avez l'opportunité sans prix d'acquérir cette connaissance directe ? P.D.W. en a déjà beaucoup acquis et maintenant il s'entraîne (toujours dans le calme de sa chambre) à l'utiliser d'une manière dynamique dans le domaine de la pensée. Vous pourriez avec raison me demander : la connaissance directe de quoi ? et je vous répondrais :

La connaissance directe de votre propre âme, de manière qu'elle soit un fait et une réalité dans votre vie et non seulement une croyance et un espoir. Le chemin menant à cette connaissance passe par l'alignement.

La connaissance directe de vos semblables, de manière que vous les connaissiez et que vous puissiez vous préparer à un service plus abondant dans votre prochain cycle de vie. Le chemin qui y mène passe par l'amour, auquel s'ajoute l'étude mentale de la psychologie ésotérique que vous pouvez acquérir en étudiant le Traité sur les Sept Rayons.

La connaissance directe d'un groupe intérieur de travailleurs auquel vous êtes affilié. Ces travailleurs incluent votre frère Tibétain, votre instructeur et votre ami, ainsi que vos condisciples. Je vous demande de vous efforcer d'entrer en rapport avec eux par la méditation et d'aller vers eux dans un. esprit d'amour et de serviabilité. Dans le calme de votre [551] chambre, vous pourriez faire beaucoup pour F.C.D. J'ajoute qu'il cherche à vous aider physiquement et à vous fortifier vitalement, où que vous viviez. Cherchez donc à vous mettre aussi en rapport avec lui. Puis-je ajouter que ma bénédiction et ma pensée demeurent constamment en vous.

NOTE : Les premières instructions du Tibétain montrent qu'Il savait dès le début que K.E.S. n'avait plus que quelques années à vivre. Dans ses dernières instructions, il employait cette phrase "où que vous viviez". K.E.S. mourait quelques mois plus tard.

À O-L.R.D.

Mon Frère,

Août 1935

Depuis un certain nombre d'années, vous travaillez actuellement et consciemment à votre développement spirituel. Avant cela, votre vie était tournée vers la lumière, avec des intervalles d'oubli et d'absorption dans les choses de la vie journalière. Auparavant, la fermeté, la coordination de votre dessein étaient médiocres. Mais maintenant l'insistance que vous mettez à passer de la vie inférieure à la vie plus élevée, et la promesse faite à votre âme de n'être arrêté par aucun obstacle, aucun handicap, ont été notées. Il vous sera donc donné de l'aide, et je serai heureux de vous aider, le long de votre chemin, de mes suggestions et de ma coopération vigilante. Je vous rappelle également à ce sujet que, selon les lois du Nouvel Âge, une telle assistance n'est accordée qu'à ceux qui ont transcendé les aspirations égoïques et ont perdu de vue, dans leur désir de servir, leur propre progrès. La Loi de Service est, comme vous le savez, la loi dominante de l'avenir ; elle incarne la nouvelle technique. Autrefois, c'était le service de sa propre âme, avec l'accent placé sur le propre salut personnel, qui captivait toute l'attention de l'aspirant. Rien d'autre n'était considéré. Ensuite vint la période durant laquelle le service du Maître, et aussi de l'âme personnelle, était considéré comme revêtant un intérêt essentiel. Le Maître était servi et l'accent placé sur les devoirs envers Lui, parce que de cette manière le salut de l'individu était assuré. Maintenant, une nouvelle note retentit, la note de croissance par le service rendu à la race et par l'oubli de soi clairement cultivé. [552] Comme le sont tous les autres disciples, vous vous trouvez dans mon groupe de disciples afin d'étudier un mode de service pour lequel vous êtes bien adapté, le service et l'art de la guérison. Tout ce qui se produit dans votre vie, mon frère, toute préparation pour des vies futures et tout ce que vous cherchez à faire devrait, à l'avenir, être subordonné à l'idée fondamentale de service par la guérison.

La meilleure façon de développer en vous la compréhension et la technique nécessaire est la méditation. Pour vous, la méditation est un moyen qui ne présente aucune difficulté réelle ; au cours de vies précédentes vous avez élaboré la manière de l'aborder. Vous pouvez donc facilement vous orienter sur ce chemin. Il faut cependant que vous parveniez à maîtriser la technique par laquelle au cours des deux prochaines années :

1. Vous apprendrez à utiliser la période de méditation pour amener une focalisation intense sur le sujet de la guérison, ses lois et ses méthodes.

2. Vous maîtriserez la technique par laquelle vous pourrez projeter consciemment votre pensée d'une manière telle que la guérison puisse se produire là où elle est exigée et quand elle est exigée.

Dans le premier cas, vous vous entraînez à devenir un "point de contact" pour les forces de guérison de la planète ; dans l'autre cas, vous vous entraînez pour devenir un "canal de distribution". Réfléchissez à ces deux objectifs, mais ne vous attendez pas à être en mesure de les atteindre. Dans le travail du disciple, le facteur temps ne compte pas. La croissance, profondément enracinée et établie, est le but, et la croissance, si on la veut saine et bonne, est lente.

Quant au développement de votre propre caractère, cherchez à provoquer deux choses :

1. Une décentralisation et un oubli de soi qui compenseraient et élimineraient la modestie excessive et le mécontentement de vous- même qui colorent beaucoup de vos pensées.

2. Une tendresse qui croîtra d'une capacité croissante à vous identifier aux autres et à leurs problèmes.

La vie vous a réservé bien des difficultés au cours des derniers trois mois ; de nombreux ajustements, intérieurs et extérieurs, ont été nécessaires. La leçon que vous êtes en train [553] d'apprendre est le détachement ; elle vous indique le chemin de la libération. Comme pour tous les disciples à l'entraînement sur le Sentier du Discipulat Accepté ou se préparant à cet entraînement, beaucoup de choses ont dû être brisées dans votre vie afin que de nouveaux rythmes soient établis. Ce processus doit se poursuivre et il faut que vous y soyez préparé. Toutefois, vous possédez une lumière appropriée et une force suffisante pour fouler le chemin du disciple. Vous pouvez compter sur vous-même et sur votre propre divinité.

Je vous recommande de tenir soigneusement à jour votre journal spirituel. En y consignant vos notes, jour après jour, souvenez-vous que votre capacité à exprimer des pensées spirituelles doit être utilisée pour aider les autres. "Le cœur connaît son propre développement. Celui qui regarde, en goûte le fruit". Cette pensée, d'une antique importance, signifiera beaucoup pour vous. Réfléchissez-y.

Je suggère que vous fassiez la méditation et les exercices de respiration qui suivent (...) Vous mettrez probablement un peu de temps à vous y accoutumer, mais avec le temps vous en tirerez un réel bénéfice (...)

Ensuite, vous focalisant dans la tête et vous souvenant que vous êtes une âme, faites votre travail de méditation avec une intensité accrue et un pur dessein. Consacrez-y environ quinze minutes.

Ensuite, consacrez quinze minutes à réfléchir attentivement sur les pensées de guérison. Si vous le désirez, vous pouvez choisir certaines idées-clé parmi ces déclarations et en faire le sujet de cet examen attentif. Notez par écrit les observations faites à leur sujet.

Ensuite, consacrez cinq minutes à un travail déterminé consistant à aider quelqu'un à parvenir à une plus grande lumière et à une plus grande liberté, vous souvenant que la guérison peut opérer sur tous les plans.

Je vous demande de procéder avec lenteur et d'accomplir tout ce travail avec la plus grande réflexion possible.

Mon Frère,

Mars 1936

Établissant un contact étroit et plus durable chaque fois que je communique avec l'un de mes disciples, je sens qu'il n'est guère utile de modifier votre travail avant que l'année ne soit plus avancée. Vous appartenez au groupe depuis relativement peu de temps ; la méditation que je vous ai assignée au cours de ma dernière communication n'a, par [554] conséquent, pas encore pu remplir sa fonction. Vous saisissez l'enseignement si vite et si intuitivement et vos processus mentaux sont si aptes à comprendre les choses essentielles qu'il est nécessaire que, dans votre cas, une période de calme réflexion intervienne toujours, permettant l'assimilation des vérités reconnues et leur incorporation dans la vie journalière.

Aujourd'hui, et pour la première fois, ce groupe est une unité complète. Cependant, il faut encore prolonger la période de fusion et celle de l'établissement permanent de rapports réciproques corrects. Je vous demande expressément de maintenir le groupe dans la force de votre amour et de l'aider ainsi à poursuivre sa marche en avant...

Je vous demande surtout de faire preuve d'un intérêt et d'un soin spéciaux en ce qui concerne le Contact de la Pleine Lune, en vue d'établir un rapport rapide et facile en cette période consacrée, non seulement avec moi mais aussi avec vos condisciples. Plus que n'importe quoi d'autre, cela aidera à libérer ce groupe et à aligner ses membres sur moi et sur ce que je représente. Cela aidera à les unir tous ensemble dans la compréhension. Vous pouvez aider matériellement à accomplir ce travail particulier, mon frère et ami de longue date, en raison de votre "facilité de contact" naturelle que je considère comme un service que vous pouvez rendre au groupe.

Allez de l'avant avec force, avec amour et avec compréhension ; ne laissez pas le mental inférieur qui raisonne vous empêcher de prévoir et d'espérer de grandes choses. Vous avez la force et le pouvoir ainsi qu'une volonté dynamique, mon frère et ami. Ce sont des biens divins. Comme vous vous en rendez bien compte, vous entravez leur divine expression en n'aimant pas suffisamment. Ne soyez pas dur, mais apprenez dans la tendresse à cheminer avec les autres. Ainsi, tout ce que vous avez devient constructif. Donnez la force en aimant.

Mon Frère et Ami de longue date,

Septembre 1936

Voulez-vous prendre les idées suivantes dans votre conscience et y réfléchir au cours des six mois qui viennent, cherchant sincèrement quelle est leur valeur subjective et leur réalisation objective :

- Premier mois : Le Chemin de l'Amour est le Chemin éclairé.

- Deuxième mois : La volonté-de-pouvoir doit être galvanisée par l'amour.

- Troisième mois : Sur le Chemin, chaque pèlerin est épuisé et fatigué.

Tous sont sincères, ne l'oubliez pas. [555]

- Quatrième mois : Dans la vie, chaque crise peut mener à une vision plus vaste ou à un mur de séparation.

- Cinquième mois : Le temps est court. Seules peuvent durer les pensées qui unissent. La Voie isolée est sombre.

- Sixième mois : Que le rayonnement du cœur te conduise à la paix.

Désire sincèrement le cœur aimant et rayonnant qui répand sur les autres la paix et la force qui guérit.

Je vous demande, mon frère, d'étudier tout ce que, dans mes divers écrits, j'ai dit au sujet de la relation entre le centre de la tête et le centre cardiaque et de la relation entre la volonté et l'amour. Écrivez ce que vous aurez trouvé afin d'aider vos compagnons.

Mon Frère et Ami,

Février 1937

Les six mois écoulés ont provoqué en vous une orientation bien déterminée vers votre prochaine expansion de conscience, et vous vous en rendez compte vous-même. C'est cet état de conscience qui est d'une grande importance pour vous. Vous auriez également intérêt à pouvoir exprimer, clairement et en paroles, ce que vous pensez être (dans vos moments les plus élevés) votre prochaine étape. Comme âme, opérant par une personnalité, quelle est la prochaine reconnaissance ou réalisation que votre âme cherche à faire enregistrer par la conscience de votre cerveau ? Pour vous aider à le faire, permettez-moi de formuler trois questions qui peuvent vous aider dans l'effort que vous faites pour exprimer clairement quelque chose que vous ne percevez peut-être que vaguement :

1. Quelle est exactement ma vision relativement à mon développement immédiat ?

2. Quel peut être, dans ma vie journalière extérieure, le résultat pratique de la matérialisation de cette vision ?

3. Quelle sera la qualité de l'expérience lorsque je l'aurai transformée en un fait réel dans mon mental et dans la conscience de mon cerveau ?

Voyez-vous, mon frère, vous êtes essentiellement un occultiste, une âme de premier rayon travaillant au moyen d'une personnalité de cinquième rayon. Cette combinaison a une grande valeur, mais elle porte avec elle ses propres limitations, car elle se trouve entièrement sur une seule ligne principale d'énergie, 1-3-5-7 ; et cette situation est renforcée par le fait que votre corps mental se trouve sur le troisième rayon et que votre corps physique est sur le premier rayon. Ce dernier genre de force employée par vous dans le corps physique n'est pas conforme à la règle générale ; mais, pour les disciples, les règles peuvent être modifiées. Vous voyez donc comment la ligne d'énergie de volonté ou de pouvoir, utilisée d'une manière intelligente, domine votre équipement dans cette vie. Votre corps astral est sur le sixième rayon. C'est là votre "porte d'entrée" pour le rayon principal dans le système solaire, vers le cœur de Dieu et vers vos frères. Dans votre prochaine incarnation, il vous faudra équilibrer cette situation ; cet équilibre ne sera établi que dans la mesure où il est souhaité, si l'impulsion trouve son origine dans la puissance de l'amour que votre corps astral peut advenir à exprimer dans cette incarnation. Par conséquent, pour le reste de votre vie, développer correctement la nature d'amour et parvenir à la dominer, telle que votre corps astral sensible peut l'exprimer, est d'une importance primordiale ; c'est essentiel pour votre intégration rapide dans la hiérarchie des âmes et des serviteurs.

Vous avez beaucoup accompli dans le domaine de la préparation mentale et de la coordination de la personnalité. Votre personnalité de cinquième rayon rend facile la réception de l'illumination, car votre intellect et votre intuition peuvent facilement être mis en rapport. Vous êtes parvenu à beaucoup de résultats pour lesquels les autres luttent encore. Votre corps astral devrait maintenant recevoir la plus grande part de votre attention et ensuite, par lui, le monde de l'être véritable s'ouvrirait devant vous. Vous ajouteriez à la connaissance la sagesse, et à la compréhension intelligente son aspect pratique et aussi mystique, vision motivée par l'amour. Votre principal problème est représenté par votre corps astral.

Nous cherchons, en formant les disciples, à développer chez l'occultiste la conscience mystique et chez le mystique la conscience occulte pratique. Votre vision peut se manifester sur des niveaux élevés et c'est là que, comme âme, vous devez cheminer consciemment. Cette vision doit cependant être amenée à un niveau inférieur de conscience. La partie de votre être la plus inhibée encore est celle de la réaction émotionnelle. N'ayez pas peur d'être ravagé par l'émotion, mon frère. Certains disciples pourront sans doute me demander ce que je veux dire par là. Je n'ai pas besoin de vous fournir des explications, car vous saurez de quoi je parle. Je ne m'étends donc pas sur le sens caché de ce qui vous apparaît clairement.

J'ai été intéressé de voir que vous avez discerné la pensée [557] semence destinée à susciter votre résistance. C'était pour vous le plus important. Contrairement à ce que vous supposez, cette idée n'est pas négative. La personnalité "des pèlerins lassés sur le Chemin" est en vérité épuisée. L'humanité est aujourd'hui très lasse. Les véhicules ont été utilisés pendant de nombreux cycles et leur puissance (dans un sens positif) est en train de s'user, ce qui veut dire que le but approche. Durant de longs cycles, l'âme a été négative dans ses effets sur la personnalité ; l'équipement personnel a été l'expression positive de l'homme spirituel. Alors, cet assemblage de forces inférieures commence à s'user ; ses vibrations faiblissent ; une grande partie de la conscience étant encore identifiée à la nature corporelle, le disciple est conscient de la fatigue, de la souffrance, de l'angoisse et d'une profonde lassitude. C'est la "fatigue de la personnalité" de la race humaine qui est partiellement responsable des complexes excessifs de misère, du sentiment d'infériorité et du fait que la présentation chrétienne de la vérité a été basée sur une psychologie nostalgique de la libération.

D'autres progrès étant accomplis, la joie de l'âme commence à se déverser à travers les véhicules las et fatigués ; graduellement, la nature positive de l'âme prend le dessus. Lorsqu'elle sera assez forte et que l'homme ne sera plus centré sur lui-même, c'est la qualité de l'âme qui persistera malgré les limitations physiques ; alors, le sentiment intérieur de lassitude sera éliminé et consciemment, intelligemment transmué. L'angoisse de la personnalité sera constatée, mais un effort systématique sera fait pour la transcender. Ce processus de "divine imposition" amène graduellement la force de guérison ; ainsi, une parfaite santé dans une vie future sera la récompense du disciple qui s'efforcera de vivre comme une âme et non comme une personnalité. C'est l'écoulement divin de la qualité de vie de l'âme qui est la clé véritable de la guérison entreprise par soi-même.

Souvenez-vous de ce que j'ai signalé par ailleurs :

1. Le bonheur est le but visé par la personnalité et sa réaction sensible la plus vivement désirée.

2. La joie est la qualité de la vie de l'âme ; cette qualité peut être imposée à la personnalité, prenant la place du bonheur et conférant le don de la vérité. [558]

3. La béatitude est la nature de l'Être spirituel ; elle est, à son tour et en temps voulu, imposée sur le rythme de l'âme. C'est le don de synthèse.

De l'angle de l'observation mentale, vous voyez clairement, et vous utilisez le mental avec exactitude et intelligence. Maintenant, apprenez à sentir aussi clairement que vous voyez, à la fois ce qui est bon et ce qui n'est pas aussi bon, et aimez fermement dans ces deux directions. Jusqu'à présent, vous n'aimez pas lorsque vous critiquez. Il faut que vous appreniez à aimer ; cet amour jettera une nouvelle lumière sur ce que vous percevez et vous apprendrez à sentir. La vie, alors, s'ouvrira devant vous en de nouveaux rythmes de service et d'utilité.

Je ne vous demande pas que mes questions et leurs réponses ne soient connues que de vous et de moi. Si vous voulez y répondre de manière qu'elles puissent être utiles à vos frères de groupe, c'est entièrement votre affaire.

Je vous suggère quelque chose que vous seul comprendrez. Il y a trois personnes que vous devriez prendre dans votre cœur et aimer. Jusqu'à présent, vous ne les aimez pas. L'une d'elles ne vous aime pas, les deux autres recherchent votre amour. Apprenez à les aimer toutes les trois, non pas théoriquement, avec une attitude mentale empreinte de froideur, mais avec votre cœur. La vie, alors, changera pour vous. Et, de plus, mon frère, ne les aimez pas pour m'obéir ou pour faire preuve d'un esprit magnanime, ou encore comme résultat d'un raisonnement intellectuel, mais parce que vous aimez. Des trois, deux ont beaucoup à vous donner ; elles peuvent vous conduire le long du Chemin. Je ne mentionne pas leur nom et je n'ai dit à personne qui elles étaient. C'est là votre propre affaire, non la mienne, ni la leur !

Je vous donne maintenant trois phrases sur lesquelles vous allez méditer au cours des six mois à venir. Au cours des trois premiers mois, veuillez faire votre méditation dans la conscience de la tête ; au cours des trois derniers mois, reprenez cette méditation mais cette fois dans le cœur et cherchez à sentir le sens de ces phrases. C'est ainsi que viendra la compréhension

Phrase I.

"Comme un papillon d'or, volant vers le soleil, je me trouve posé sur le pétale du lotus de la terre. Je plane, [559] tenu par le souffle de l'amour. Je reste un instant, puis je m'envole dans le sentier d'or conduisant vers le soleil."

Phrase II.

"Il n'y a aucune obscurité, aucun brouillard. Il n'y a aucune nuit, aucun jour. Il n'y a aucun orage, aucune paix, aucun repos, aucun conflit. Seul l'amour immuable de Dieu qui travaille pour le bien."

Phrase III.

"Du sommet de la montagne, j'arrive, apportant la lumière de l'amour, de l'amour de Dieu. Dans le calice de toutes les formes que je rencontre, je déverse cet amour qui confère la lumière, cet amour qui soutient la vie. Je vois l'amour de la vie divine se déverser dans la forme, la mienne et celle des autres. Il guérit et adoucit. C'est ainsi que s'accomplit le travail. C'est ainsi qu'un homme de la terre est transformé en un Fils de Dieu."

Voici les qualités de rayon auxquelles vous avez affaire dans votre préparation pour progresser dans le service du monde :

1. Le rayon de l'âme, le Rayon de Volonté ou de Pouvoir.

2. Le rayon de la personnalité, le Rayon de Science Concrète.

3. Le rayon du corps mental, le Rayon d'Activité Intelligente.

4. Le rayon du corps astral, Le Rayon de Dévotion.

5. Le rayon du corps physique, Le Rayon de Volonté ou de Pouvoir.

Pour vous rassurer, vous et les autres disciples, je voudrais vous signaler que le travail de guérison de groupe peut commencer si le groupe poursuit son œuvre d'intégration et s'il croît en amour et en compréhension. Poursuivez la méditation de groupe et le travail d'Approche de la Pleine Lune, accordant à ce dernier une attention particulière. Apprenez à cheminer le long de la voie qui conduit à l'Ashram de deuxième rayon, en empruntant la porte ouverte, bien que secrète, de votre propre cœur.

NOTE : Dans sa communication du mois de mars 1936, le Tibétain disait à ce disciple qu'il lui fallait apprendre "à cheminer dans la tendresse avec les autres". Il n'est pas parvenu à l'apprendre ; temporairement du moins, son travail dans l'Ashram a été suspendu. [560]

À S.R.D.

Mon Frère de longue date,

Août 1936

Une des choses les plus fortes dans votre conscience est la réalisation du lien qui nous unit depuis longtemps. Depuis des années, vous saviez qu'il existait. Vous vous êtes souvent demandé de quelle utilité il était pour vous. Vous avez atteint et même dépassé l'âge mûr sans avoir découvert en quoi pouvait être utile cette réalisation ou ce que vous pouviez faire pour réellement servir ; car vous devez, et pour le reste de votre vie, être plus utile qu'auparavant, mon frère. Si vous êtes vraiment un disciple, il vous faut garder à l'esprit que vous l'êtes en raison de votre capacité à servir et non en vertu de quelque lien karmique. Vous et L.R.U. êtes liés karmiquement à moi ; par conséquent, nous sommes karmiquement liés tous les trois. Mais, à moins qu'un tel lien ne soit utilisé pour le service de vos frères, il n'est d'aucune utilité. La leçon que vous avez tous deux à apprendre est celle du service désintéressé, accompagné du sacrifice.

Il ne m'appartient pas de vous dire comment servir et dans quel domaine vous devez le faire. Je vous ai observé, au cours des trois dernières années, cherchant à vous rendre de plus en plus utile ; je connais votre détermination et je sais que rien ne vous arrêtera. Souvenez-vous, mon frère, que nous sommes souvent arrêtés par l'inattendu et non par ce que nous prévoyons.

Si au cours des prochains mois vous ressentez une diminution du contact avec moi, que cette illusion ne vous trompe pas. Ce sentiment, en réalité, sera basé sur une compréhension mentale plus profonde de la vérité et sur une diminution de votre attention à la sensibilité émotive. Il est essentiel que vous en perdiez l'habitude. Vous êtes trop sensible émotionnellement ; vous avez besoin d'accroître votre polarisation sur le plan mental. Cela vous conduira à deux choses :

1. Une emprise plus ferme de votre âme sur le soi inférieur, si bien que votre âme aura une plus grande signification pour vous.

2. Une intégration plus profonde dans votre groupe d'âmes de même affinité, accompagnée par conséquent d'une plus grande compréhension des contacts de groupe, de moins d'intérêt à l'égard de la personnalité et aussi de moins d'intérêt à l'égard de votre instructeur, le Tibétain. Personnellement, moi, votre frère Tibétain, je m'intéresse au groupe mais non aux individus. C'est la première leçon que je voudrais vous enseigner. Travaillez [561] énergiquement à prendre contact avec vos condisciples. Pensez beaucoup moins à moi et à vos rapports avec moi. Ne parlez pas de moi à qui que ce soit, en aucun moment, pendant un an. Mais au moment de la pleine lune, cherchez à établir et à renforcer votre contact :

a. Avec vos frères de groupe.

b. Avec L.R.U.

c. Avec moi, karmiquement.

Ensuite, et jusqu'à la prochaine pleine lune, réfléchissez au travail du groupe et non pas au Tibétain. Je suis sûr, mon frère, que vous verrez rapidement la sagesse d'une telle attitude.

Vous êtes instructeur-né, et un instructeur fait pour l'entraînement ; vous êtes capable d'enseigner et vous devriez enseigner. Saisissez toutes les occasions d'enseigner et d'assembler ceux que vous pouvez ainsi aider. Choisissez la qualité, non la quantité ; enseignez de l'angle de la connaissance, en vous y préparant soigneusement par la méditation. Je vous donne, dans cette phrase, une indication précieuse pour votre travail de méditation (...)

Après votre méditation, affirmez :

"Je joue mon rôle avec résolution, avec une aspiration sincère ; je regarde en haut ; j'aide en bas ; je ne rêve pas, je ne me repose pas ; je sers ; je récolte : je prie ; je monte sur la croix ; je foule le chemin ; je ne prends pas en considération le travail que je fais ; je monte sur mon soi vaincu ; je renonce à la paix ; j'oublie le repos et, dans la tension de la souffrance, je me perds moi-même et je trouve mon Soi, et j'entre dans la paix."

Veuillez utiliser les pensées-semence suivantes au cours des prochains mois :

- Premier mois : Le mental révèle le Réel.

- Deuxième mois : La Lumière est double. Elle fait ressortir ce qui n'est pas perçu. Elle jette ses rayons sur le chemin journalier.

- Troisième mois : Tout ce qui existe émet quelque idée-semence.

- Quatrième mois : Une pensée de Dieu, une pensée réelle doit se révéler dans mon cœur.

- Cinquième mois : Le monde doit être sauvé par les idées.

Vous noterez, mon frère, l'objectif que je poursuis dans cet entraînement initial auquel je vous demande de vous [562] soumettre. Laissez-moi vous le rendre bien clair. Je cherche à vous voir plus nettement sur le plan mental, moins confiné dans l'attitude du dévot, plus impersonnel, plus libre de servir pour le seul bénéfice du service et non en raison de votre dévotion à un instructeur, à une cause ou à une croyance. Est-ce que ce n'est pas aussi en conformité avec vos idées les plus élevées et les plus profondes ?

Mon Frère et Ami,

Mars 1937

Les leçons d'humilité et de réserve ne sont pas aussi faciles à apprendre qu'il pourrait sembler, particulièrement lorsqu'il existe un complexe d'infériorité aussi fort que le votre. Il est très facile de confondre la véritable humilité spirituelle et le dénigrement de soi ; vous l'apprenez rapidement.

Je cherche à vous signaler une chose : l'humilité doit toujours être accompagnée d'un respect de soi spirituel qui interdit à un disciple de demeurer où que ce soit sur le Sentier excepté à la place qu'il doit occuper. Le discipulat mérite d'être reconnu ; ce n'est pas un vain orgueil de savoir qu'on est disciple. Je vous le signale à vous et à tous les disciples. La reconnaissance de cet état est cependant une affaire purement personnelle ; il faut le reconnaître, l'accepter et ensuite observer le silence. Quelle est donc la leçon que je voudrais vous enseigner aujourd'hui ?

Simplement ceci : reconnaissez votre lien et sachez que votre ancienne aspiration porte et portera des fruits. Détournez votre attention de vous-même, de la personnalité de vos condisciples et même de moi, votre ami et votre instructeur au cours de plusieurs existences ; oubliez tout, sauf le besoin de ceux que vous rencontrez journellement. Ensuite, servez. Fermez la porte à toute pensée de soi et aux réactions qui peuvent être engendrées par vos frères de groupe ; fermez-la aussi à l'aspiration de dévotion qui vous dirige si souvent vers moi. Puis, avec un cœur plein d'amour et de compassion, servez tous ceux que vous rencontrez, sachant que "chaque cœur cache sa propre amertume". En ce moment, mon frère, c'est la principale leçon que vous avez à apprendre sur le sentier, leçon du total oubli de soi. Oubliez ce passé et tout ce qu'il vous a apporté de peine et de joie ; oubliez le soi personnel et tout ce qu'il donne ou refuse ; oubliez ce que vous [563] avez dit ou ce qui a été dit à votre sujet et servez simplement avec un cœur joyeux et avec équilibre.

Une de vos grandes limitations est votre sensibilité exagérée. Votre enveloppe extérieure a besoin d'être durcie ; vous avez besoin d'apprendre comment éliminer et refuser de reconnaître ce qui pourrait troubler votre vie orientée vers le service. Il y a un proverbe qui dit : "Ils parlent. De quoi parlent-ils ? Laissez-les parler". Ce proverbe s'applique tout à fait à votre cas. les disciples perdent tant de temps à se préoccuper des paroles, des idées et des actes d'autres disciples ; ils perdent ainsi un temps qui pourrait être utilisé d'une manière beaucoup plus constructive. Ne savez-vous pas que les minutes deviennent des heures tandis que le disciple lutte avec lui-même pour rétablir son équilibre ? Demandez à A.A.B. ; elle connaît la signification des heures perdues et pourrait vous aider. Souvenez-vous aussi, frère de longue date, que toute souffrance due à une sensibilité exagérée indique la concentration sur soi ; cette situation, à son tour, se retourne contre l'inclusivité nécessaire et qui permettra finalement au travail de ce groupe de réussir et servir. Je vous le signale parce que vous avez dû lutter contre des conditions semblables au cours des six mois écoulés ; votre principale faiblesse est la sensibilité qui provoque une focalisation exagérée sur le petit soi.

Je vous demande de poursuivre vos études dans les directions indiquées par ma dernière communication et, au cours des six prochains mois, de traiter du thème de l'illumination par les idées. Vous commencez à saisir un peu la signification des idées. Maintenant, considérez ce que les idées peuvent accomplir pour vous, illuminant votre mental et par conséquent enrichissant votre service. Tout ce que vous apprenez doit être lié au service ; c'est votre principale leçon. Vous avez l'équipement, l'attitude qui convient, un mental qui peut être illuminé ; vous pouvez enseigner et vous pouvez servir. Avec tout cela pourtant, vous n'avez pas encore commencé à le faire. Vous devez apprendre à servir comme une âme et non pas comme une personnalité d'un haut degré. Je vous donne là une indication et je sais que vous vous en servirez. Poursuivez votre méditation. Je ne la change en aucune façon.

Mon Frère,

Un mot seulement cette fois-ci ; il suffira.

Septembre 1937

Libérez la beauté cachée qui se trouve derrière un [564] véritable oubli de soi et laissez votre dévotion et votre sincérité stabiliser votre groupe. Ne vous préoccupez pas des éléments non essentiels de votre vie personnelle. Donnez généreusement de vous-même et de votre temps ; donnez à vos frères de groupe avec une claire impersonnalité qui ne demande rien pour le soi séparé. Vous ne le faites pas encore.

Frère de longue date,

Janvier 1938

Je vous demande, au cours des prochains mois de calme, d'étude et de préparation, de prendre dans vos méditations les idées énoncées ci-dessous et d'y réfléchir profondément, en en faisant ainsi des caractéristiques bien nettes de votre vie. En vous les donnant, j'ai à l'esprit un dessein déterminé.

- Premier mois : Le présent contient tout le passé. L'avenir dépend de la clarté avec laquelle la vision immédiate est perçue.

- Deuxième mois : Oublie le passé et hâte-toi vers la gloire de Celui Qui vient.

- Troisième mois : Que le silence règne, comme conséquence d'un cœur qui ne se pose pas de question et non comme conséquence de la fermeture d'une porte.

- Quatrième mois : Que l'humilité et la force soient les dons que tu fais aux autres.

- Cinquième mois : Certains trésors sont trop précieux et trop fragiles pour être exposés à la vue des autres. Conserve-les enfermés au fond de ton cœur.

- Sixième mois : Donne de toi-même, au maximum, sur chaque plan et donne encore. Ainsi, en donnant, tu gagnes.

Mon Frère,

Juin 1938

Lorsque les épreuves, la détresse et l'angoisse profonde accablent le disciple, il y a peu de chose qu'on puisse faire sauf demeurer près de lui en l'aimant, lui envoyer des pensées de guérison et évoquer la force intérieure de l'âme que peuvent utiliser ses véhicules. Vous avez devant vous un certain nombre de mois de service désintéressé. Donnez et servez sans aucune pensée du soi, dans un esprit de joie ; donnez de votre force et de votre amour sans vous référez à vous-même, [565] dans votre cœur et dans vos paroles, sans pensée de votre petit soi dans votre mental. Je ne vous donne aucune étude cette fois-ci, mais je vous donne de nouvelles pensées-semence et je vous demande d'y réfléchir profondément. Ensuite, chaque mois, consignez brièvement sur le papier les résultats de vos réflexions ; ce sera votre façon d'élucider l'idée projetée. Avez-vous observé, mon frère, la valeur et l'importance de la pensée-semence du sixième mois ? Elle contient la clé de votre service immédiat.

- Premier mois : Que je puisse faire résonner le chant de l'âme, et que ses notes hautes et claires apportent la paix et la joie aux autres. Le mot que j'émets aujourd'hui est Joie.

- Deuxième mois : Que l'on puisse voir en moi la qualité de l'âme, qualité de l'amour. C'est un amour dont la vision n'est pas celle des petites formes du soi mais celle du Soi Unique en tout. Ma qualité aujourd'hui est Oubli de soi.

- Troisième mois : Que le mot de mon âme soit émis avec force vers les autres. Ce mot pour moi, dans cette courte période de ma vie, est Compréhension.

- Quatrième mois : Que la vision de ma pensée soit claire et sûre ; que les lignes en soient vraies et réelles. Cette vision est celle du besoin de l'humanité, de la souffrance et de la peine, car ils existent dans le monde entier. Pour moi, aujourd'hui, la clé est Service.

- Cinquième mois : Que la gloire du Seigneur Qui est ma vie puisse être perçue. Cette gloire est la gloire de l'Unique. Toutes les différences s'évanouissent. Le mot qui contient pour moi la signification de cette vie est Identification.

- Sixième mois : Que les actions de l'âme soient les motifs animant ma vie journalière. Je suis cette âme et à cela je me consacre. Cette âme est une dans tous mes semblables et je suis un avec eux. La note-clé de l'âme est Sacrifice. [566]

Une compréhension véritable de la raison d'être de ces pensées provoquera une transformation fondamentale de votre vie et de votre attitude, vous apportant ainsi une nouvelle capacité pour le service.

Ainsi que je vous l'ai déjà dit, mon frère, il faut que vous vous souveniez que le rayon de votre âme est le deuxième et celui de votre personnalité le sixième, ces deux rayons se trouvant tous deux sur la même ligne de 2.4.6. Il est nécessaire qu'une réorganisation consciente intervienne. Ce manque d'équilibre est encore accentué du fait que votre corps mental se trouve sur le quatrième rayon, complétant ainsi cette ligne directe d'énergie divine. Comme vous pouvez le voir, votre problème s'en trouve considérablement compliqué, car la ligne de moindre résistance, lorsqu'elle est aussi puissante que la vôtre, devient une véritable entrave.

De même que pour quelques autres disciples de mon groupe, votre corps astral ne se trouve pas sur les rayons habituels qui sont normalement le sixième ou le deuxième rayon ; vous avez un corps astral de premier rayon et la focalisation du pouvoir de votre personnalité s'effectue dans votre nature émotionnelle. C'est là un résidu d'une personnalité de sixième rayon de votre dernière incarnation, rayon qui était d'une grande puissance et délibérément animé par ce que j'appelle l'aspect volonté de la dévotion. Je sais que vous comprendrez à quoi je me réfère.

Votre corps physique aide à équilibrer votre nature essentiellement de second rayon, car il se trouve sur le troisième rayon et, comme vous le savez, le premier et le troisième rayon se trouvent sur la même grande ligne d'énergie. Le corps astral et le corps physique se trouvent étroitement apparentés et cela explique la prédominance de votre volonté de dévotion dans votre expression physique. Réfléchissez à ce qui précède et, plus tard, nous traiterons de votre problème plus à fond. Vos rayons sont donc :

1. Le rayon de l'âme, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le sixième Rayon de Dévotion.

3. Le rayon du corps mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le

Conflit.

4. Le rayon du corps astral, le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir.

5. Le rayon du corps physique, le troisième Rayon d'Intelligence-Active.

[567]

Mon Frère,

Janvier 1939

Une des choses que vous avez accomplies dans ce groupe de disciples est d'avoir agi comme une force de stabilité, d'amour et d'intégration. Vous l'avez fait d'une façon continue au cours des mois écoulés et vos frères de groupe doivent en être conscients. Poursuivez ce travail d'intégration.

Dans l'histoire récente du groupe composant une partie de mon Ashram, j'ai fait une fois à un frère une certaine recommandation. Je lui ai dit de poursuivre son travail de groupe en m'oubliant complètement. Je lui ai interdit de me prendre dans sa pensée, de penser à moi comme son ami, son instructeur et son frère sur le Chemin. Penser à moi et m'offrir son affection ne changeaient en rien les faits ; j'étais de toute façon son frère, son instructeur et son ami. C'était une chose pénible à dire et l'effort qu'il fit pour se conformer à mes exigences lui fut très pénible. Pourquoi lui ai-je donné cet ordre ? Parce que l'estime et l'affection qu'il avait pour moi et sa conviction que j'étais constamment en rapport avec lui commençait à nuire à sa vie spirituelle indépendante, à sa propre vie en tant qu'âme ; sa dévotion envers le service était fondée sur sa dévotion envers moi, et il consacrait trop de temps à étudier ce que je disais et pas assez à servir l'humanité ; ou, s'il servait, il le faisait parce que je m'attendais à ce qu'il le fasse et il était heureux de me faire plaisir. Cette situation ne pouvait pas se prolonger sans de sérieux dangers pour son progrès sur le Sentier.

Il oubliait trois choses : d'abord, que son âme et mon âme ne font qu'une âme et que, sur le plan de l'âme, nous sommes égaux. La différence entre nous était une différence de capacité d'expression de l'âme dans les trois mondes. Réfléchissez à cette pensée. Il oubliait ensuite que je suis très occupé par le travail du monde et que, sauf au moment de l'Approche de la Pleine Lune, je ne peux pas m'occuper moi-même et je ne m'occupe d'aucun d'entre vous en tant qu'individus. Je ne cherche pas à entrer en rapport avec vous, sauf une fois par mois et, alors, seulement avec le groupe comme un tout. Je n'exprime jamais à l'un de vous des paroles de sagesse ou d'encouragement, sauf dans des cas d'extrême nécessité ; aucun de vous n'en a du reste présenté dernièrement. Il oubliait aussi qu'il existe une puissante forme-pensée de moi-même sur le plan astral, construite par les milliers de personnes qui ont lu mes ouvrages et dont les pensées se trouvaient [568] alors tournées vers moi, dans un esprit de gratitude ou de critique, de dévotion ou d'aversion. Les pensées sont des choses, mon frère ; elles sont créatrices ; ce sont des entités créées et qui créent ; et chaque fois que quelqu'un voit la forme-pensée de moi et y répond, il augmente sa force et son pouvoir.

Mes disciples et ceux qui me suivent doivent se libérer de son aura magnétique, car elle n'est que ce que les hommes pensent de moi et non moi-même. Cette forme-pensée peut vous égarer et vous tromper ; elle peut dire des paroles de joie et d'encouragement quelconques, mais elles ne viennent pas de moi, et je voudrais que vous gardiez cela à l'esprit. Votre personnalité de sixième rayon et votre corps astral de premier rayon vous portent vers cette force belle mais trompeuse et qui provient d'une forme illusoire.

Je vous demande donc, mon frère et ami, de concentrer vos efforts sur trois choses au cours des mois qui viennent et de m'oublier complètement sauf à l'époque de l'Approche de la Pleine Lune qui est une activité de groupe de cinq jours, comme vous le savez. Ces trois choses sont :

1. Un effort pour parvenir à un contact plus profond et plus direct avec votre âme par un alignement focalisé, la compréhension et l'utilisation efficace de votre corps mental de quatrième rayon.

2. Le développement d'un plus grand esprit de service et son exercice sur une plus vaste échelle. Votre service est actuellement vertical et concerne ceux qui se trouvent avec vous sur le chemin qui monte, vos frères de groupe, vos amis personnels et vous-même. Car vous vous servez vous-même d'une manière excessive, mon frère, et à votre stade de développement, il ne devrait pas en être ainsi. Vous rendez un service trop grand à vous-même ; vous pensez trop à vous-même ; vous prenez trop soin de vous-même et vous faites trop de choses pour vous-même. Votre service devrait devenir horizontal et de plus en plus inclusif, car l'heure de la crise du monde est arrivée. Qui peut satisfaire les besoins du monde si ce n'est ceux qui savent ! Et vous, mon frère, vous savez !

3. La réalisation d'une polarisation mentale est également essentielle. Du fait que vous possédez un corps physique de troisième rayon, ceci sera grandement facilité par l'adoption de certaines disciplines physiques. Veillez cependant à ce qu'il s'agisse de disciplines réelles, qui vous fassent souffrir dans leur application, et non pas simplement d'une élimination des choses que vous pouvez abandonner sans en souffrir.

Je voudrais que vous fassiez la méditation de groupe ; mais avant de la faire, veuillez réfléchir très profondément [569] aux six pensées suivantes que j'ai choisies pour vous ; je répète, mon frère : que j'ai choisies pour vous. Si vous acceptez de le faire, vous apporterez dans ce champ de service, lorsque le travail commencera à l'automne, un instrument mieux préparé, particulièrement si vous faites une application pratique des résultats de votre méditation, en cherchant à découvrir le point de vue de l'âme de votre vie journalière.

- Premier mois : La purification du désir astral.

- Deuxième mois : La purification du corps physique.

- Troisième mois : Les moyens par lesquels le cerveau peut être rendu sensible à l'impression supérieure.

- Quatrième mois : L'élimination des habitudes qui tendent à obscurcir la pensée et à rendre l'homme insensible au contact supérieur.

- Cinquième mois : La nature de la purification, de l'angle de vision du disciple.

- Sixième mois : La formulation des disciplines qui aideront à la purification.

Si vous poursuivez fidèlement ce travail, vous verrez clairement, au bout de six mois, la raison pour laquelle j'ai insisté sur cet aspect de l'entraînement dans votre vie et dans votre travail.

Mon Frère,

Juillet 1939

Vous avez connu des jours difficiles au cours de l'année écoulée. De ne plus vous centrer sur vous-même, après l'avoir fait pendant des années, est une leçon difficile pour vous. Afin de vous aider dans ce travail et de vous apprendre que vous n'êtes pas le point central de votre petit monde, il vous a fallu apprendre à cheminer seul. À vous, cela peut paraître dur, mais ne pouvez-vous comprendre que l'affection attentive et la considération constante de ceux qui sont liés à vous, ou à toute autre personne, peuvent involontairement accentuer votre égoïsme et rendre difficile votre libération du filet enveloppant de la vie des sens, vie dont l'accent est sur les possessions matérielles ? Maintenant, vous êtes seul, et cela ne vous plaît guère. Oui, pour la première fois dans cette incarnation, votre âme a fait ce que je pourrais appeler "l'effort de vous appeler à la vie horizontale" ; elle vous est maintenant possible, tandis que jusqu'à présent vous ne [570] connaissiez que la vie verticale d'inspiration spirituelle et la vie égocentrique du confort personnel. Le chemin du désintéressement délibéré s'ouvre à vous, chemin que vous n'avez encore jamais foulé. Par cela, mon frère, je veux dire que vous n'avez jamais servi avec un complet esprit de sacrifice. Vous avez accompli des actions charitables et vous avez fait de petits sacrifices, mais vous n'avez encore jamais servi comme âme, ne possédant rien et ne demandant rien pour le soi séparé. Telle sera votre leçon au cours de l'année qui vient, leçon d'une vie vouée au sacrifice, à la distribution, à l'action extérieure, à l'oubli de soi, à l'abandon total, à la discipline et au renoncement.

Si je ne connaissais pas votre profond amour intérieur, votre véritable consécration et votre grande dévotion je ne pourrais pas vous le dire aussi franchement et aussi nettement. Je ne pourrais pas compter sur votre acceptation de la requête de votre âme, si je ne me rendais pas compte que le choix de votre âme et l'acceptation des responsabilités attachées à notre service n'étaient pas pour vous d'une importance subjective essentielle, même si, apparemment, cela devait être réalisé objectivement. C'est une chose vitale pour vous et votre aspiration la plus élevée. Mais je compte sur votre consentement et sur votre effort pour servir et satisfaire les besoins du service, non seulement sur les niveaux de conscience subtils, mais aussi sur le plan extérieur de l'existence tangible, matérielle et physique.

Je vous demande de consacrer chaque jour, avant la méditation de groupe, cinq minutes à méditer sur l'une des phrases ou des mots suivants :

Renoncement Silence

Discipline Vie sur le plan horizontal Effacement de soi Libération de l'apitoiement sur soi. Votre méditation personnelle devrait être basée sur l'un de ces six termes.

Vous avez beaucoup à donner, mon frère et ami. Vous avez une connaissance profonde de la vérité spirituelle et ésotérique et, par conséquent, vous pouvez servir sur le plan mental. Votre amour et votre compréhension s'accroissent ; votre dévotion vous a conduit aux portes mêmes de la vie. Vous [571] pouvez donc servir. Vous avez servi avec efficacité sur le plan astral. Vous aurez également beaucoup à donner sur le plan physique lorsque vous aurez acquis la science du détachement et la discipline du renoncement. Je vous l'ai déjà dit, mais votre manière de voir les choses les déforme encore. Vous êtes pourtant sur la voie de l'accomplissement et du succès spirituels. Que votre cœur soit plein de gratitude.

NOTE : La manière de voir de ce disciple continue apparemment de déformer les choses. Il ne travaille pas activement dans l'Ashram. Il est encore un aspirant et ne parvient pas à accomplir le pas décisif qui transforme un aspirant en un disciple.

À H.S.D.

Mars 1934

Avez-vous jamais pensé, mon frère, combien l'enthousiasme, étant de nature astrale, peut obscurcir la vision ? C'est la première question que je veux vous poser alors que vous vous joignez à mon groupe de disciples. La deuxième question est : êtes-vous préparé à vous soumettre à un processus psychologique aussi intense que celui auquel vous cherchez à soumettre les autres ? Je sais que dans les deux cas votre réponse sera affirmative, car aucun doute ne plane sur votre intense sincérité et sur votre vivante dévotion. J'ai cherché à aborder votre problème d'une manière que votre mental inférieur, toujours exagérément actif, ne puisse faussement interpréter. Je me suis posé la question : ce frère peut-il être formé d'une manière telle que le champ de sa réalisation subjective puisse prendre la place de l'analyse extérieure et objective ? Je vous donne par ces mots une indication de ce que doit être votre effort tout entier au cours de cette première année de travail avec moi.

Vous avez beaucoup à donner à ce groupe de disciples, mais non pas ce que vous pensez avoir à donner. La chose de beauté et de merveille constituant votre réelle contribution demeure toujours profondément cachée ; seule une étroite attention aux instructions que je vous donne et une humble bonne volonté à ajuster vos idées préconçues vous conduiront à ce domaine éclairé où, pour vous, le sentier du véritable service apparaîtra. [572]

Tout groupe de disciples, cherchant à travailler sous la direction d'un Maître, a ses propres problèmes particuliers. Les années de formation réservent à ces disciples des difficultés et des épreuves qui ne manqueront pas d'éprouver le courage du groupe et de soumettre aussi l'endurance et la foi des membres du groupe à une juste épreuve. Nombreux sont ceux de vos condisciples qui présentent pour moi, instructeur de deuxième rayon, des difficultés particulières, en raison du grand développement de leur esprit critique.

(Note : au cours de cette crise mondiale, le Tibétain s'est occupé de groupes de disciples de plusieurs autres Maîtres, de manière à permettre à ces derniers de s'occuper de travaux plus importants. A.A.B.)

Un ou deux disciples sont particulièrement exempts de cette attitude critique ; les autres sont trop facilement enclins à voir les choses extérieures et non ce qui est essentiel. Cette façon d'agir est un véritable frein au progrès. Je vous demande donc de réserver votre opinion quant à mes techniques et à mes objectifs, jusqu'à ce que vous soyez mieux informé à leur sujet ! Je vous demande, pendant un an au moins, de soumettre ce que je vous donne à l'expérimentation et non à l'analyse.

D'abord, mon frère, laissez-moi, en ce qui vous concerne personnellement, ajuster vos propres idées. Vous êtes une âme de sixième rayon, fonctionnant par une personnalité de premier rayon. Je vous indique ainsi votre contribution au groupe et votre problème individuel. La polarisation de votre personnalité est essentiellement mentale. Votre ligne de moindre résistance est constituée par l'acuité qu'ont pour vous les affaires de l'âme et les relations de la personnalité. Vous avez une façon d'aborder les problèmes, les conditions et les situations unilatéralement. Je ne vous dis pas cela dans un esprit critique ; c'est le juste usage de cette faculté et sa réorientation qui vous amèneront devant les Portes de l'Initiation. Je vous l'ai déjà dit clairement, non pas pour vous pousser à progresser ni même pour vous encourager, mais comme prophétie et probabilité. Vous vous trouvez sur le Sentier du Discipulat ; devant vous se trouve l'opportunité, et vous pouvez fouler le Chemin avec assurance. N'ayez aucune crainte, mon frère. Détournez les yeux de votre propre personnalité, de votre volonté de domination de premier rayon et de votre tendance à vouloir dominer mentalement (comme vous l'avez exprimé vous-même) ; centrez votre attention sur votre âme et son problème qui est de transférer votre conscience du [573] sixième rayon au deuxième rayon avant qu'aucune initiation majeure ne puisse être prise.

Mon problème est donc de vous aider à l'accomplir, aussi facilement et aussi intelligemment que possible. Pour vous, le secret du succès réside dans l'effort pour déplacer le centre de votre attention, de la tête dans le cœur. Par conséquent, les maux de tête dont vous vous plaignez pourraient se trouver ainsi soulagés. Votre rayon monadique est le second rayon, aussi votre âme, qui se trouve sur un rayon mineur, doit se transférer sur la ligne de ce rayon. Comme vous le savez, l'ordre d'activité est toujours le transfert du quatrième et du sixième rayon, au deuxième et au troisième, et celui du cinquième et du septième rayon au premier.