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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES (suite)  - Partie 9

Nous devons donc commencer par une méditation qui devrait vous aider dans ce transfert de focalisation. Avant de vous l'indiquer, puis-je vous demander d'éliminer de votre conscience tous les éléments de précipitation, à commencer par la tension excessive qui use votre corps physique et rend trop forte votre influence sur vos condisciples, chaque fois que vous prenez contact avec eux. Rien ne presse, il n'y a aucune raison d'insister dans votre vie sur la rapidité. La détente est pour vous un élément nécessaire, mais il convient d'y parvenir par une attitude d'esprit plus que par l'exercice physique ; celui-ci a tendance à focaliser l'attention sur le corps physique et à produire, en raison de votre polarisation mentale, un flot et un apport croissant d'énergies. L'énergie suit la pensée. Il y a beaucoup de temps pour la croissance, dans ce cas comme dans d'autres. Faites votre méditation dans le cœur et non dans la tête, observant attentivement tout effet psychologique indésirable ; s'il s'en manifestait, signalez-les.

Après l'exercice respiratoire que je vous ai donné, faites, je vous prie, le travail de méditation suivant :

1. Prononcez le Mot Sacré, l'O.M., d'une manière audible, l'exhalant de la tête au cœur.

2. Ensuite, visualisez un soleil d'or, montant lentement à l'horizon.

Voyez-vous, vous-même, vous tenant devant lui, absorbé dans ses rayons. Puis, imaginez que vous agissez comme une lentille à travers laquelle la "lumière de ce Soleil radieux qui est la lumière de l'Amour" peut se déverser sur tous ceux que vous rencontrez. [574]

3. Méditez sur les mots suivants :

- Premier et deuxième mois : La lumière de l'amour.

- Troisième et quatrième mois : Le pouvoir de la compréhension aimante.

4. Faites là tout travail d'intercession ou de service idéaliste que vous désirez accomplir.

5. Terminez par la consécration de tout ce que vous êtes et avez au service, et essentiellement au service du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.

Vous me demanderez quel sera votre service. Cela, mon frère, sera déterminé par votre méditation. Il ne m'appartient pas de vous indiquer les activités de votre personnalité. C'est votre propre âme qui doit le faire. Vous connaissez déjà une partie de ces activités et je peux m'y référer. Dans toute la mesure du possible, demeurez ferme dans votre entreprise d'aider le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Ce devrait être, au cours des années à venir, l'effort essentiel des vrais aspirants de toutes les écoles ésotériques. Nous avons besoin de leur aide.

Je ne vous donne pas d'autres exercices à faire en dehors de l'exercice respiratoire, et je ne traite pas spécifiquement de votre condition physique. Le transfert de votre focalisation de la tête dans le cœur est le meilleur moyen de retrouver la santé et de soulager les maux de tête qui vous préoccupent. De nouveau, souvenez-vous que l'énergie suit la pensée ; un effet défavorable peut s'ensuivre, produisant une tension exagérée, ou un bon effet, produisant une libération d'énergie dans diverses directions là où cette libération peut être la mieux employée. Souvenez-vous aussi qu'en ce qui vous concerne, je dois aller avec lenteur, à la fois en raison de votre hâte intérieure de caractère psychologique et de votre tension extérieure. Étudiez bien les notes-clé de votre vie ; elles aideront votre âme à croître et vous conduiront avec

persévérance jusqu'à la fin.

Mon Frère,

Juillet 1935

Un processus de réorganisation très net s'est poursuivi dans votre vie, sous la direction de votre âme. Il a amené trois événements dans votre vie.

1. Un déplacement de votre attention de certains points focaux, bien connus de vous, vers d'autres points plus importants. [575]

2. Une réorientation de votre vie tout entière vers l'âme et vers le travail dans mon groupe de disciples.

3. Un réajustement des énergies des corps subtils, provoquant un malaise temporaire mais ayant une valeur véritable et durable.

Ce processus n'a pas été facile et, au cours des quatre mois écoulés, j'ai cherché à trois reprises à vous apporter une aide précise. Je me demande si vous étiez conscient de ma vibration et de ma pensée lorsque j'ai essayé de vous atteindre ?

Cherchez à développer votre sensibilité à ma vibration au cours des prochains mois, particulièrement à l'époque de la Pleine Lune. J'attire de nouveau votre attention sur deux paragraphes de ma dernière instruction. Ils résument votre opportunité et votre problème. Étudiez-les, je vous prie, et réfléchissez profondément à leurs implications. Lorsque la tâche se dessine avec netteté et que le problème est franchement envisagé, il est alors plus facile de travailler intelligemment et constructivement.

Pendant un certain temps, votre travail consistera à focaliser, aligner et organiser à nouveau. N'oubliez pas ma recommandation précédente d'aller lentement.

Frère de longue date,

Janvier 1936

La pression qui s'exerce à l'heure actuelle est très forte ; et pourtant, en même temps, il est très nécessaire d'être attentif. Je voudrais tout d'abord vous signaler en quoi réside votre principal risque ; j'utilise avec intention le terme "risque". Vous le comprenez vous-même, je le sais, mais il n'est pas inutile que j'insiste, moi aussi, sur ce point.

Votre corps physique est très fragile et il vous faut donc manier avec une attention particulière la force et l'énergie spirituelles. Lorsque l'enveloppe extérieure est faible et délicate, les corps intérieurs subtils peuvent devenir trop dominants ; la force se déversant, ces corps subtils deviennent plus vitaux. Une grande quantité de force s'écoule à travers vous en ce moment. Mais n'en déduisez pas que vous contactez et que vous attirez plus de force que ne le font vos condisciples car ce n'est pas le cas. La nature de votre équipement physique est telle qu'elle constitue un véritable problème.

L'influence et la puissance qu'en tirent les corps intérieurs, particulièrement le corps mental avec sa faculté de [576] critique, se manifestent sur le plan physique en une expression excessivement forte. Je me rends bien compte que vous le savez vous-même.

L'un des problèmes qui confrontent chaque Maître, enseignant un groupe de disciples comme celui-ci, est de savoir comment conduire ces disciples à faire le pas suivant, car Il ne peut qu'insister sur des points que, aspirants remarquablement intelligents, ils connaissent déjà. Il y a peu de chose que je puisse vous dire cette fois-ci sur le plan personnel. Vous avez une très vaste connaissance et vous comprenez bien que votre problème principal réside dans le juste maniement de la force.

C'est peut-être en vous demandant de ne pas manier la force aussi puissamment que je vous aiderais le mieux. Apprenez à aborder avec moins d'intensité d'abord vous-même, puis les problèmes de votre vie, votre travail de disciples, vos rapports avec les disciples de mon groupe et avec tout ce que vous rencontrez sur votre chemin. Vous vous maniez vous-même consciemment avec une telle puissance et une telle violence que constamment vous vous mettez en pièce, vous détruisez les contacts que vous établissez et les ponts que vous lancez entre vous et les autres. Vous le savez aussi.

Me comprendrez-vous, mon frère, et me croirez-vous si je vous dis que, pour vous, la solution de tous vos problèmes consiste à parvenir au calme intérieur ? Votre mental intensément actif qui passe des personnalités au Plan, du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde aux détails de la vie quotidienne et qui ne se repose jamais de son activité et de son élaboration de forme- pensée, votre mental, dis-je doit apprendre à se reposer calmement dans la lumière. Il doit apprendre à refléter, à la fois le sentiment de calme pensée et le sentiment de calme rayonnement. Alors, vos pensées s'harmoniseront et fusionneront ; alors vos plans seront constructifs et libérés du soi ; alors vous deviendrez un centre de paix et d'énergie rayonnante qui unira les individus et agira comme un centre de force cohérente.

Tendez vos efforts, au cours des mois qui viennent, pour parvenir à ce calme intérieur. Le but de votre travail n'en sera ni changé ni affecté. Les méthodes par lesquelles vous cherchez à aider mon travail n'en seront aucunement modifiées, mais la qualité et le rythme de ce que vous cherchez à accomplir changeront et vous épargneront beaucoup de temps, celui que vous employez actuellement à bâtir à nouveau constamment.

Au moment de chaque pleine lune et particulièrement au moment de la Pleine Lune de mai, gardez-vous de toute stimulation exagérée, mais pourtant ne cherchez pas à éviter le [577] contact de cette énergie spirituelle. Évitez toute intensité trop grande et acquérez ainsi un véritable sens des proportions. Avec patience, la Hiérarchie attend que Ses efforts portent leurs fruits, après avoir fait tout ce qui peut être fait sur tous les plans. Cette attention constante, cette attente vigilante doivent être imitées par tous les disciples. Demeurez constamment dans la Maison de la Quiétude, mon frère, mais pourtant ne diminuez pas votre service. Avant tout, c'est une question d'orientation intérieure et d'attitude ; ce n'est pas une question d'activité extérieure exotérique qui pourrait rester la même ou augmenter ; mais sa qualité et le principe vivant qui l'anime seront plus élevés, plus aimants, plus près du centre et par conséquent plus calmes.

Le seul exercice que je vous donne à faire cette fois-ci est le suivant :

1. Un simple exercice respiratoire (...)

2. Ensuite, observez pendant quinze minutes un silence et un calme intérieurs parfaits ; ne vous laissez pas aller à un état de demi-transe mais devenez activement conscient de ce centre intérieur de calme et de paix qui est la demeure de la joie et de la béatitude.

3. Lorsque vous sentez que tous vos corps sont apaisés et que vous êtes "venu chez vous, là où se trouve le repos silencieux et sacré", consacrez-vous au service du Plan, vous mettant à la disposition de ceux qui servent ce Plan.

4. Ensuite, dites :

"Ne demandant rien pour le soi séparé, je répands l'amour."

Gardez à l'esprit :

a. Votre entourage familial immédiat.

b. Vos condisciples et vos frères de groupe.

c. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. d. L'humanité.

5. Terminez par la bénédiction.

Que ma bénédiction demeure sur vous, mon frère, et que la paix qui dépasse tout entendement récompense vos efforts.

Mon Frère,

Juin 1936

Focalisez la volonté sur le devoir immédiat et ne vous perdez pas dans le dédale des possibilités. Vous avez entrepris, de votre propre et libre volonté, de travailler dans mon [578] groupe de disciples et de coopérer avec ceux qui s'efforcent de poursuivre la tâche qui leur a été assignée. En deux moments de dévotion et de véritable compréhension, vous vous êtes engagé à coopérer à la tache entreprise par le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Que la beauté de ce qui pourrait être accompli ne vous fasse pas oublier ce qui a été commencé ; autrement, vous pourriez vous retrouver dans le monde de l'illusion et de la vanité. Vous avez beaucoup à donner ; donnez donc de votre richesse de compréhension. Quand le travail de groupe est couronné de succès, c'est parce que l'équipement du groupe se trouve augmenté de tout ce que chaque individu donne. L'énergie de l'unité est absorbée par le groupe tout entier et le rendement en service du groupe s'en trouve accru. Le groupe est alors en mesure de passer à un plan de service et de conscience plus élevé. Réfléchissez-y.

Mon Frère et Ami que j'ai choisi,

Janvier 1937

Je vous ai observé avec soin et compréhension au cours de l'année écoulée. Je sais ce que vous avez subi, je connais le degré de vos difficultés et de vos problèmes. Comme d'habitude, vous les avez confrontés avec courage. Le passé est derrière vous ; je ne vous considère plus avec anxiété comme je le faisais il y a quelques semaines. Vous pouvez devenir et vous deviendrez une force d'intégration dans le groupe.

Un vaste processus de transmutation des énergies inférieures s'est continué en vous, comme toujours par la voie du centre du plexus solaire, ce grand centre de compensation de la personnalité. Ce fut pour vous la crise capitale de votre vie, ésotériquement, bien que ses effets puissent aussi se faire sentir exotériquement ; ces derniers sont toutefois de peu d'importance, comparés à ce qui se passe intérieurement.

À certains moments, la situation était critique. Par trois fois, au cours de l'année passée, je suis délibérément intervenu et je vous ai aidé sans que vous vous en rendiez compte. Puis-je ici vous faire part d'une leçon que doivent apprendre tous les disciples acceptés ? Une telle intervention d'un Instructeur ou d'un Maître qui observe est un événement rare que tous les disciples conscients cherchent à éviter, auquel ils ne s'attendent jamais et qu'ils ne demandent jamais. Le [579] discipulat conscient s'ouvre seulement maintenant devant vous comme résultat de cette expérience. Au cours du stade inconscient, parfois, nous intervenons ; c'est ce que j'ai fait.

Je vous demande de considérer maintenant, et probablement pour cette vie, qu'un tel processus de réorientation et de transmutation est terminé. Vous en avez retiré un certain degré de libération ; vous êtes plus libre pour le service qu'auparavant. Maintenant, je vous demande de prendre plusieurs mois de repos complet, donnant ainsi au plexus solaire le temps de se détendre et à votre cerveau et votre mental le temps de s'ajuster à de nouveaux rythmes. Ne faites aucun plan ; suivez les directions présentées par le service et selon la nécessité. Je ne vous demande pas de demeurer fidèle à mon œuvre et à ce que j'essaie de faire dans le monde, car je sais que vous le ferez. Votre âme le demande à votre personnalité et vous trouvera toujours prêt.

Je vous donne six pensées-semence que j'ai choisies pour vous. Accordez- leurs quinze minutes de calme réflexion chaque jour.

- Premier mois : Je suis un oiseau qui chante. Ceux qui se trouvent dans l'air élevé peuvent entendre mon chant. Mes compagnons, les pèlerins, sentent ma joie.

- Deuxième mois : Je suis le lotus du cœur. Le parfum du cœur doit emplir l'air autour de moi et donner du repos à mon prochain.

- Troisième mois : Je suis un étang de calme. Rien ne doit détruire cette paix parce que tous, autour de moi, ont besoin de la paix et du calme que donnent les eaux tranquilles.

- Quatrième mois : Je suis une colline solide sur laquelle la brise de Dieu souffle librement. Les pèlerins fatigués trouvent sur le Chemin une force fraîche et une vie tonifiante sur cette colline.

- Cinquième mois : Je suis une voix qui appelle et qui transporte la joie car je vois la vision.

- Sixième mois : Tout ce que je suis et tout ce que j'ai appartient aux autres, pas à moi.

Le travail que vous projetez maintenant et dont vous m'avez parlé suffira à vous occuper au cours des mois à venir. [580]

Mon Frère,

Juillet 1937

Parlons aujourd'hui des difficultés du Chemin et cherchons ainsi à découvrir les entraves et les problèmes que vous devez confronter. Une grande partie de la difficulté, due à l'intense fluidité de votre mental, vient du fait que vous êtes en train de vous transférer du sixième au deuxième rayon ; il se produit donc dans ce déplacement égoïque un transfert d'énergie. Vous passez par une période intérimaire. Un ou deux autres de mes disciples sont pris par la même tâche, mais ils l'ont presque terminée. Sur certains, l'effet en est surtout physique et se fait aussi sentir sur le centre cardiaque. Dans votre cas, l'effet s'est fait sentir sur le corps mental et sur le centre de la gorge. Cet état physique qui vous préoccupe ne provient pas de ce transfert d'énergie.

Un fait intéressant émerge et je voudrais appeler votre attention sur lui. Votre affiliation à ce groupe de disciples, et par conséquent à moi, est due à l'impulsion de votre âme cherchant le contact avec une puissante vibration de deuxième rayon, ce qui doit vous permettre d'opérer le changement nécessaire avec une facilité et une rapidité plus grandes. Aboutir à cette stabilisation nécessaire au sein d'un centre de deuxième rayon est d'une grande utilité pour vous. Veuillez réfléchir aux implications de cet énoncé et vous efforcer de bien comprendre le besoin et l'appel de votre âme pour cette stabilisation ainsi que la demande urgente de votre personnalité pour le calme qui s'écoule d'un groupe de deuxième rayon. Il ne peut y avoir pour vous dans cette vie aucun autre véritable accomplissement tant que vous n'apprendrez pas à jouir du calme mental et de la paisible activité qui viennent de ce qu'on aime vraiment comme une âme. Ce calme et cette activité viennent aussi de ce qu'on s'abstient de poser des questions tortueuses, de ce qu'on se stabilise soi-même en vue du travail, de la communion et de l'expression au sein du centre de son propre groupe et de l'abolition de tout esprit critique tel que l'offre constamment votre mental exagérément actif.

Cette agitation mentale (si je puis l'appeler ainsi, mon frère, sans trop vous blesser) se trouve fréquemment intensifiée du fait que votre corps mental, comme votre personnalité, se trouvent sur le premier rayon. Vous en verrez immédiatement les implications. Considérons votre problème. Il faut reconnaître tout d'abord l'existence d'une crise dans la vie de votre âme, lorsque l'énergie passe d'une focalisation de rayon mineur à celle du centre d'un rayon majeur. Étant sur le premier rayon, votre personnalité est normalement et [581] dynamiquement unilatérale et automatiquement centrée sur le soi. Cet état n'est pas facilité du fait que la force de la personnalité intégrée s'écoule à travers un corps mental de premier rayon et, inévitablement, cela produit des effets caractéristiques accompagnant une centralisation intense (je ne dis pas une centralisation égoïque, mon frère) ainsi qu'une activité, une assurance, une ambition pleinement épanouie, souvent légitime, mais parfois injustifiée. Il en résulte aussi un pouvoir d'analyse et souvent de critique des autres, de leur personnalité et de leurs travaux. La nouvelle vibration vers laquelle votre âme vous conduit, vibration d'expansion et d'inclusivité, et capacité de parvenir à la synthèse et de comprendre, est, dans certaines de ses phases, trop forte pour vous, et vous n'avez pas encore organisé ses réactions. Cette vibration vous conduit à une tendance nette mais souvent incontrôlable, à vous identifier à chaque point de vue imaginable, à faire le tour d'une question sans toutefois pénétrer jusqu'au cœur de celle-ci, à toucher momentanément ceci, puis cela et adopter une attitude mentale et émotionnelle différente. Ces réactions ne se maintiennent pas assez longtemps pour vous mettre en mesure de comprendre vraiment. Vous touchez les gens à la périphérie de leur conscience mais rarement au cœur de leur vie.

Voulez-vous accepter ce diagnostic, mon frère et ami ? Vous connaissez mon vif désir de vous voir stabilisé pour le reste de votre vie, ne perdant ainsi pas de temps et parvenant à des résultats constructifs au sein de votre groupe et au sein du centre vers lequel votre âme vous a dirigé. Ces résultats constructifs porteront leurs fruits si vous focalisez vos forces dans un centre vibratoire de deuxième rayon ; ainsi serait aidé le transfert d'énergies dans lequel votre âme est actuellement engagée. Ce centre vibratoire de deuxième rayon peut être mon groupe de disciples auquel vous êtes actuellement lié ; ce peut être n'importe quel autre groupe, organisation ou école de pensée ; vous pouvez en être objectivement conscient à l'heure actuelle ; ce groupe peut être simplement subjectif, sans que vous le réalisiez. Pour permettre à votre âme de faire le changement nécessaire au cours de cette présente vie, il est essentiel que vous vous focalisiez et que vous demeuriez relativement fixé pendant longtemps dans le centre que vous avez choisi. Autrement, votre âme se verra obligée de remettre à la prochaine existence le changement nécessaire. Il est intéressant de voir les raisons de ce qui arrive dans la périphérie de sa propre conscience, de se rendre compte de la claire lumière projetée parfois de cette manière sur nos erreurs et de savoir ce qu'on doit faire. [582]

Votre mental est un mental qui pose toujours des questions. C'est mon devoir de vous renvoyer toujours à vos propres questions et de veiller à ce que vous y répondiez vous-même. Je vous demande de vous rendre compte de la vaste portée donnée à chaque question par votre mental fertile et exagérément actif, ainsi que de la vaste gamme de questions subséquentes et apparentées que cela soulève. Je n'attirerais pas votre attention sur ce point si je ne me rendais pas compte combien un mental inclusif, développé au point atteint par le vôtre, constitue un élément de valeur, vous rendant à la fois sensible et inclusif dans le sens le plus haut de ces termes. Un mental semblable est une nécessité fondamentale pour tous les disciples et pour tous les candidats au Sentier du Discipulat. Mais un tel mental a besoin, d'une manière très nette, d'être dominé, d'être relié avec sagesse à un centre stable et d'être maintenu dans certaines limites.

Mon frère, que la simplicité soit votre guide et qu'un amour réfléchi soit votre principal objectif. Choisissez un champ de service ayant des limites bien définies, car tous les disciples sont limités et ne peuvent pas couvrir par leurs pensées une étendue planétaire. Ensuite, travaillez, mentalement et physiquement, dans ces limites. L'accomplissement d'une tâche que vous vous imposez vous-même au sein du champ de vos limitations karmiques et du milieu où votre destinée vous a placé est tout ce qu'on vous demande. Qu'accomplissez-vous actuellement ? À  votre âge, il n'y a plus devant vous qu'un certain nombre d'années, et vous avez un corps fragile. Que votre service demeure dans le champ de contact où vous vous trouvez et n'essayez pas d'atteindre la planète toute entière. Existe-t-il une chose plus grande et plus importante que d'accomplir entièrement votre tâche, que de la terminer avant que vous ne passiez de l'autre côté, et de le faire à l'endroit où vous êtes et avec les compagnons que vous avez choisis ?

Croyez-moi quand je vous dis que je ne cherche pas à me soustraire à certaines de vos questions ; mais je vous aurais beaucoup aidé si je parviens à vous éveiller et à vous faire comprendre la nécessité d'une "limitation spirituelle" (telle est la définition de la vie d'un disciple au sein des limites assignées à sa tâche) et d'attirer votre attention sur la nécessité d'atteindre le but que vous vous êtes fixé lorsque vous commenciez à travailler avec moi. Je suis certain que vous saisirez la sagesse de ces remarques.

Votre corps astral se trouve sur le sixième rayon ; vous avez là encore un problème. Je n'ai pas besoin d'y insister et de faire plus que de vous rappeler qu'un corps astral de sixième rayon chez un disciple fait prévoir un attachement [583] intense à une direction de pensée, à une idée, à un groupe, à une personne, à une attitude où à une idée préconçue. L'attachement peut être juste ou erroné, mais la tendance est puissamment présente ; elle peut être un facteur très favorable ou une entrave majeure. Dans tous les cas, lorsqu'un disciple est concerné, toute idée, mise à part celle d'une juste orientation spirituelle, peut être un frein pour le progrès si sa motivation est de nature fanatique.

Votre corps physique est sur le septième rayon ; il vous donne intégration et efficacité. Vos rayons sont donc les suivants :

1. Le rayon de l'âme, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le premier Rayon de Pouvoir.

3. Le rayon du mental, le premier Rayon de Pouvoir.

4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion.

5. Le rayon du corps physique, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial.

Vous connaissez tant de choses que vous verrez facilement comment se trouvent ainsi formés une riche combinaison d'énergies et un assemblage de forces présentant une véritable opportunité et aussi certains problèmes bien définis.

La méditation de groupe est pour vous essentielle ; elle servira à aider votre âme à accomplir la tâche de sa vie et à vous intégrer dans la sphère d'influence de deuxième rayon, ce qui vous sera d'une réelle utilité. Mon frère, nous ne voyageons pas seuls. L'amour de groupe, la compréhension de groupe, le bonheur de groupe et le travail de groupe sont également essentiels à votre progrès, à votre vrai bonheur et à votre santé physique. Dans le travail et le contact de groupe, et par le partage de la force, la tension intérieure se trouve allégée. Vous avez un corps fragile et vous portez en vous une grande force ; distribuez-la parmi vos frères.

Je voudrais vous demander instamment de vous consacrer aux cinq jours du Contact de la Pleine Lune, préparant les semaines qui séparent chaque pleine lune, le travail qui doit être fait pendant ces cinq journées. Voulez-vous aussi étudier les Règles de la Route que vous trouverez annexées à ces instructions. Elles ont aidé bien des gens.

LES REGLES DE LA ROUTE

1. La Route est foulée dans la pleine lumière du jour projetée sur le Sentier par Ceux Qui savent et qui [584] conduisent. Rien alors ne peut être caché, et à chaque tournant de la Route un homme doit faire face à lui-même.

2. Sur la Route, ce qui est caché demeure révélé. Chacun voit et connaît les mauvaises actions des autres. Et pourtant avec cette révélation, personne ne retourne en arrière, personne ne méprise les autres, personne ne faiblit sur la Route. La Route se poursuit dans le jour.

3. Sur la Route, on ne va pas seul. Il n'y a ni bousculade ni précipitation.

Et cependant, il n'y a pas de temps à perdre. Chaque pèlerin qui le sait presse le pas et se trouve entouré de ses compagnons. Certains vont de l'avant ; il les suit. d'autres restent en arrière ; il prend la tête. Il ne voyage pas seul.

4. Le Pèlerin doit éviter trois choses : porter une cagoule, un voile qui cacherait sa figure aux autres ; transporter une jarre ne contenant que l'eau nécessaire à ses propres besoins ; porter à l'épaule un bâton non recourbé sur lequel on ne peut s'appuyer.

5. Chaque Pèlerin sur la Route doit emporter ce dont il a besoin : un récipient contenant des braises, pour réchauffer ses compagnons ; une lampe dont il peut jeter les rayons sur son cœur et montrer ainsi à ses compagnons la nature de sa vie cachée ; une bourse remplie d'or qu'il ne gaspille pas sur la route mais qu'il partage avec les autres ; un vase scellé, dans lequel il transporte toutes ses aspirations qu'il déposera aux pieds de Celui Qui attend et l'accueillera à la porte.

6. Le Pèlerin, avançant sur la Route, doit garder l'oreille attentive, la main tendue, la langue silencieuse, le cœur compatissant, la voix d'or, le pied rapide et l'œil ouvert qui voit la lumière. Il sait qu'il ne voyage pas seul.

Mon Frère,

Janvier 1938

Si vous pouvez vous maintenir fermement au point que vous avez atteint au cours des mois passés, si vous pouvez commencer à utiliser la force de l'âme de deuxième rayon que vous êtes finalement parvenu à contacter, et si vous pouvez stabiliser en vous le travail déjà accompli, vous entrerez en une période de service fructueux. [585]

Je voudrais attirer votre attention sur quelques mots de mes instructions précédentes et dans lesquelles je vous signalais la nécessité de chercher à vous stabiliser dans un centre de deuxième rayon. Comment se produit cette stabilisation ? Par une identification soutenue à la vibration désirée. Un des principaux effets du travail de groupe est celui de la vibration de groupe sur la vibration de l'individu. Elle l'abaisse lorsque c'est nécessaire, elle la stimule et la facilite dans son apparition dans des cas comme le vôtre. Lorsque le rayon de l'âme se trouve sur une ligne particulière, il est spécialement utile pour la personnalité de se soumettre à la vibration et au contact de groupe où la pression exercée et la vibration contactée seront les mêmes que le rayon de l'âme caché ou émergeant.

C'est là un aspect des activités de groupe qui est peu compris. Vous avez actuellement très nettement besoin de la vibration d'un groupe de deuxième rayon. Peu importe le groupe que vous choisissez, ce qui importe est que dans un groupe quelconque de deuxième rayon vous vous aidiez vous-même en forçant l'apparition de caractéristiques de deuxième rayon en vous. Je ne le suggère pas en raison de votre importance comme individu, ou parce que les groupes de deuxième rayon existent afin d'aider des personnes comme vous. Ils n'existent pas pour cela. Mais de partout aujourd'hui on demande le travail des Constructeurs ; des aspirants de deuxième rayon sont donc nécessaires pour diriger ce travail et pour donner plus d'efficacité aux Constructeurs. Réfléchissez-y.

Qu'est-ce qui jusqu'à présent n'a pas permis à votre sincère désir de servir de pouvoir parvenir à ses fins ? Mon frère, vous n'avez pas encore accompli de service valable pour l'avenir parce que votre service a été fait par le sacrifice de vous-même, parce qu'il a impliqué le sacrifice de votre temps, de vos intérêts personnels et de vos désirs personnels et qu'il était basé sur vos qualités personnelles. Vous avez considéré le service des autres et vous vous êtes demandé pourquoi et comment ils avaient choisi de servir. Vous avez suggéré à d'autres de servir et parfois vous avez fait de telle sorte qu'il devenait possible pour eux de servir. À des groupes vous avez parlé de service, mais pourtant sans résultats correspondant à la force que vous avez déployée. Pourquoi en a- t-il été ainsi ? Parce que pendant tout ce temps, vous ne donniez rien de vous- même, par amour, vous donniez seulement quelque chose qui était extérieur à vous-même. Et pourquoi, mon frère, en était-il ainsi ? Où se trouve la difficulté, difficulté à laquelle vous pouvez maintenant faire face parce que vous avez établi un rapport avec votre âme et que la lumière et l'amour de votre âme se déversent en vous ? [586]

La difficulté réside dans le fait que vous avez une personnalité de premier rayon et un corps mental de premier rayon, et qu'ils sont tous deux si étroitement associés que vous êtes la victime (ou que vous étiez, dirons-nous, car tout ceci peut être maintenant changé) de cette combinaison des deux aspects de réponse de premier rayon. Il serait intéressant que vous étudiez un peu avec moi la manière dont ces véhicules de premier rayon influencent votre manifestation dans le monde. Étudions-la ensemble. Votre mental de premier rayon tendait à amener en vous les conditions suivantes :

1. Un sentiment parfois non compris de séparation. Lorsque vous avez été non-séparatif, c'est parce que vous vous êtes obligé à coopérer et vous en aviez constamment conscience. En théorie, la coopération et les contacts humains vous sont faciles, mais ils sont difficiles en fait ; et ils auraient été jusqu'à présent impossibles sans votre corps émotionnel de sixième rayon et le ferme battement de votre âme aimante qui commence maintenant à dominer.

2. Une tendance à la critique. Ai-je besoin d'insister ? Je ne le pense pas, car je me rends compte que vous commencez à comprendre que vous avez perdu un nombre assez important d'années à critiquer vos condisciples et vos sincères compagnons de travail ; vous vous êtes maintenant engagé à y mettre fin. Deux fois, au cours des derniers mois, j'ai noté les efforts sincères que vous faisiez pour ne pas manifester cet esprit critique.

3. Une forte tendance à manifester une activité exagérée. Vous avez un corps mental dans un état de fièvre perpétuel, accompagné (symboliquement parlant, bien sûr) de périodes de violente activité qui atteignent presque le délire. Comme je vous l'ai déjà signalé, vous êtes si exagérément actif, votre mental vagabonde tellement, ici, là et partout, que vous ne parvenez pas à comprendre ni à percevoir d'une manière exacte. Vous n'avez pas le temps de rien saisir que déjà vous repartez dans une direction complètement différente.

Il faut y mettre fin, mon frère. Parmi les nombreuses formes d'activité qui vous sont possibles et qui s'ouvrent devant vous, voulez-vous en choisir deux et vous y tenir, même lorsque leur nouveauté pâlira et que vous soupirerez après de nouveaux champs d'action ? N'oubliez pas que la Hiérarchie demeure. Demeurez donc aussi, et consacrez votre temps aux deux champs de service où vous choisirez de coopérer. Que l'un d'eux soit un groupe de deuxième rayon, [587] et que l'autre se trouve dans le monde extérieur où votre attention est retenue par l'action humanitaire. Si vous le pouvez, donnez soixante pour cent de votre temps à l'effort de groupe, car vous êtes là dans votre élément ; ne perdez pas de temps à chercher quel sera ce groupe. En mentionnant ce pourcentage, je me réfère au temps, à l'énergie et à l'intérêt que vous y investirez. Je ne me réfère pas au temps absorbé par les intérêts, les obligations et les devoirs de caractère familial. Donnez donc les quarante pour cent qui restent de votre temps à une activité extérieure dans le monde.

Votre personnalité de premier rayon fait deux choses : dans votre propre mental, elle vous isole et vous avez besoin d'apprendre qu'il est nécessaire de vous identifier à ceux qui sont vos compagnons de travail. Cela veut dire non seulement une identification à l'objectif de groupe, ou une identification aux principaux principes du groupe, mais aussi une identification aux succès, aux échecs, aux difficultés et aux problèmes de celui-ci. Il ne s'agit donc pas de la coopération de l'étranger qui vient apporter son aide mais de la coopération de quelqu'un qui est si étroitement lié aux problèmes et à ceux qui les traitent, qu'il n'y a aucun sentiment de séparation, aucune réaction de critique, aucune attitude de supériorité.

Votre personnalité de premier rayon et votre mental de premier rayon font naître en vous un désir de puissance et un désir d'éprouver la sensation agréable provoquée par l'approbation. Cela contribue à vous placer "sur le siège de la personne supérieure" ainsi que disent les Chinois. Vous trouvez facile, mon frère, d'assembler autour de vous beaucoup de gens sans grande importance, dont les activités, de l'angle du service mondial, sont relativement futiles, mais auxquels les esprits de qualité supérieure ne sont pas intéressés ; ils poursuivent leur propre chemin, vous laissant libre de les suivre et finalement de les rejoindre. Cette tendance, cependant, touche en vous à sa fin ; en une joyeuse association (colorée par votre amour, glorifié par les succès du groupe et apprenant grâce aux erreurs), vous marcherez à l'avenir avec vos frères sur le Chemin.

Je voudrais aussi signaler deux choses : d'abord, votre corps astral de sixième rayon, sensible, bien organisé et animé par une haute aspiration, est très souvent lancé en une activité dramatique et exagérée parce qu'il réagit à l'impact violent de votre personnalité et de votre mental de premier rayon. Mettez-y une fin. Entraînez vos émotions à répondre à votre [588] âme de deuxième rayon et, pendant un certain temps au moins, soustrayez votre mental à la domination astrale. Pouvez-vous le faire ? Si oui, vous équilibrerez et compléterez votre nature, car les facteurs dominants seraient alors :

1. L'âme, travaillant au moyen du corps astral et dirigeant la lumière de votre cœur.

2. La personnalité, travaillant au moyen du mental et dirigeant toutes les relations de groupe, les rendant intelligentes ; et présentant à l'âme et au cœur le service d'un mental et d'un cerveau mis en harmonie avec les impulsions aimantes et intelligentes de la vie de groupe.

La deuxième chose que je voudrais vous dire est que ce n'est pas mon intention de revenir aux problèmes de votre personnalité et aux difficultés de votre caractère. Avec un disciple dont les motifs sont aussi intelligents que les vôtres, dont la nature aimante est aussi profonde et aussi saine et douce que la vôtre, il est inutile de faire d'autres commentaires. J'espère que dans mes prochaines communications je pourrais me limiter au développement, en vous, des qualités qui feront de vous un guérisseur véritable et vous rendront capable de travailler dans un groupe de guérisseurs. Ma bénédiction demeure sur vous, mon frère, d'une nouvelle manière ; je vous aborde avec un cœur plein de joie.

Quant au travail que je voudrais que vous fassiez, je vous suggère de vous concentrer sur le travail des Approches de la Pleine Lune. Pour vous, l'époque de chaque pleine lune est une époque très importante ; si vous vous y préparez comme vous devriez et pouvez le faire, vous obtiendrez certains résultats bien nets dont vous deviendriez graduellement conscient.

Mon Frère,

Septembre 1938

Je ne vous suspends pas et je ne vous demande pas non plus de démissionner de mon groupe. Il se peut que je le fasse plus tard. J'ai deux simples questions à vous poser : pourquoi travaillez-vous dans ce groupe? Pourquoi continuez-vous à en être membre ? Les raisons qui me poussent à vous poser ces questions sont les suivantes :

Depuis plusieurs années déjà, vous avez constamment soutenu que l'un de mes disciples ne s'était pas montré à la hauteur des occasions qui lui étaient offertes et que le groupe tout entier de mes disciples n'avait pas rendu le service qui lui [589] était demandé. Vous l'avez dit à un certain nombre de personnes et vous avez également affirmé que mon travail, tel que je l'indique dans mes divers livres et brochures, n'a été convenablement accompli ni par le groupe ni par ceux qui se sont engagés à le faire. Vous avez critiqué ouvertement tout ce qu'on a tenté de faire, et vous avez constamment déprécié et sous-estimé ce qui a été fait. Vous vous êtes mépris sur l'attitude de mon groupe tout entier. Vous n'avez apporté aucune aide constructive. Vous avez introduit partout une atmosphère de critique.

Pourquoi ? Il y a deux raisons, mon frère, et j'ai suffisamment à cœur votre développement pour vous dire franchement quelles sont ces raisons. L'une est que votre mental inférieur, instable et non contrôlé, se tourne facilement vers la critique, vers la formulation de plans de groupe qu'il n'est pas possible d'appliquer, modifiant ces plans fréquemment et tenant des propos tendant à répandre la suspicion et la critique. L'autre est que vous êtes mentalement et spirituellement ambitieux, et pourtant vous n'avez pas le magnétisme personnel ou les facultés nécessaires à la conduite des affaires qui vous mettraient en mesure de former votre propre groupe. Il est plus facile de saper un autre groupe.

Essayant de vous mettre à même de clarifier vos propres idées, je voudrais donc vous poser une ou deux questions ; d'après vos réactions et d'après vos réponses à mes questions, je prendrai la décision qui me paraîtra souhaitable. Vous pouvez répondre à ces questions soit verbalement, et je les entendrai, soit par écrit. Si vous ne vous sentez pas en mesure de le faire, je considérerai cela comme indiquant que vous ne vous sentez pas appartenir à mon groupe de disciples et que vous ne désirez plus prendre part aux activités du groupe. J'en serai navré, mais je ne peux pas, à cause de vous, immobiliser plus longtemps le travail de ce groupe. Les questions que je voudrais vous poser sont les suivantes :

1. – 2. Les deux questions précédemment posées au début de cette communication.

3. Si vous pensez que le travail actuellement poursuivi n'est pas conforme à ma volonté et n'est pas d'une réelle utilité (appartenant au passé et n'étant pas en harmonie avec la nouvelle intention), pourquoi ne lancez-vous pas votre propre groupe et ne démontrez- vous pas comment un groupe devrait être conduit ? [590]

Vous êtes plein d'idées et de plans que vous exposez à de nombreuses personnes, mais, mon frère, il n'en sort rien. Les disciples de mon groupe font face à de grandes difficultés en raison des conditions mondiales et ils rendent de loyaux services. Je ne suis pas mécontent. Le choix qui vous est offert est clair et nettement défini. Vous pouvez soit coopérer harmonieusement avec ce groupe pour effectuer le travail que l'on tente actuellement d'accomplir, et donner toute l'assistance dont vous êtes capable, soit réunir votre propre groupe et mettre en application vos propres idées.

1. Désirez-vous réellement organiser un tel groupe et pensez-vous pouvoir le faire ? Comprenez-vous clairement ce qu'il conviendrait de faire ?

2. Pouvez-vous vous entraîner à surmonter votre esprit critique ? Je vous rappelle que les habitudes sont puissantes et que vous êtes confronté par la tâche de votre vie et par votre problème principal. Vous êtes à la hauteur de la tâche, mais à la condition que vous soyez vraiment convaincu de son utilité.

3. Pouvez-vous commencer à vous occuper d'un travail constructif qui pourrait satisfaire les besoins actuels autour de vous ? Vous avez beaucoup parlé. Pouvez-vous maintenant commencer à travailler ?

Il n'est pas question de douter de vos bonnes intentions et de votre sincérité. Mais le travail se fait en agissant et non en parlant. Il se fait en aidant ceux qui se trouvent dans votre milieu immédiat et en satisfaisant leurs besoins immédiats. Il ne se fait pas en préparant de vastes plans qu'on ne parvient pas à appliquer parce que leurs bases ne sont pas saines. Je vous demande de devenir constructivement utile et de cesser d'opérer d'une manière aussi destructive et négative.

Jusqu'à ce que je décide ce qu'il faut faire pour votre bien et tant que je ne connaîtrai pas votre position relative aux questions posées plus haut, je ne communiquerai plus avec vous. Vous serez ainsi mentalement libre de réfléchir en paix. C'est à vous de décider en quoi doit consister votre travail.

Mon Frère,

Décembre 1938

Je n'ai pas le temps de vous écrire aussi longuement que je le voudrais. Depuis des jours, j'ai essayé, mais sans y [591] réussir. Nous qui travaillons de l'autre côté du voile, nous devons toujours prendre en considération le fait que ceux avec lesquels nous sommes associés sont limités par le facteur temps ; dans nos relations avec eux, il nous faut travailler en tenant compte de cette limitation. Toutefois, j'ai quelques minutes de libres ce matin et je vous parlerai donc brièvement.

J'ai examiné vos réponses aux questions que je vous ai posées ; lisant entre les lignes (et y lisant plus qu'en ce que vous exprimez), je perçois en vous un changement de cœur bien net qui conduit rapidement à une attitude mentale différente, à un service mental plus stabilisé, plus serein et pourtant plus focalisé. N'oubliez pas que, dans votre cas, le mental peut être un des principaux facteurs dirigeants de la vie émotionnelle et de vos activités sur le plan physique. Le dessein de votre âme et votre dévotion à mon égard, votre instructeur et votre ami, n'ont jamais été mis en doute. Mais vous avez toujours travaillé dans cette zone ou cette couche de substance mentale, où peut si facilement faire illusion, la tendance à la critique et à l'idée, qui parfois ne se manifeste pas, que les opinions de votre personnalité sont exactes et importantes. Vous vous en libérerez rapidement. Il est donc juste que je vous encourage.

J'accueille donc avec joie votre retour au service du Plan, à ce service immédiat qui exige un esprit entreprenant, un effort concentré, prenant tout le temps, tout l'intérêt, toute la force et le dessein de ce groupe de disciples qui travaillent sous ma supervision directe.

Les détails du Plan contiennent les germes du salut du monde ; s'ils sont correctement et sagement exécutés, ils peuvent produire des effets durables dans le monde ; ces détails doivent être élaborés ; ils peuvent et ils doivent varier puisqu'ils visent à satisfaire les besoins des différentes nations et de différentes situations, mais la formation d'un parti central mondial et l'organisation des hommes de bonne volonté exigent un effort suprême.

Mon Frère et mon Ami,

Mars 1939

Voici l'une des instructions que je vous ai écrites dans le cours de cette année. En soi, cela devrait indiquer non seulement une certaine potentialité (ce que nous tous, liés à la Hiérarchie, nous recherchons invariablement), mais cela [592] indique également un accomplissement. Nous n'avons pas de temps à perdre avec ceux qui ne font aucun progrès ou qui ne sont pas déterminés à se trouver face à face avec l'Ange de la Présence, ou à faire face à l'illumination et à la révélation qui se produisent alors, illumination de la vie de l'âme et révélation des besoins et des limitations de la personnalité.

Votre problème est relativement simple, et votre service est double. Vos paroles et votre façon de voir doivent être plus simples, libérées de la tendance à la critique et au jugement. Vous devez faire preuve de bonne volonté à servir là où le besoin se fait le plus sentir. Tel est votre problème. Vous êtes déjà en train de le résoudre ; vous avez saisi subjectivement ses implications. Vous commencez maintenant à élaborer objectivement sa solution. Ceux qui ont spirituellement erré et pris une mauvaise direction deviennent toujours plus puissants lorsqu'ils changent. Fondamentalement, votre service est le suivant : vous tenir à mes côtés et rester fidèle au travail que je tente d'accomplir dans le monde (heureusement pour vous, c'est là le désir de votre cœur), et le manifester par un travail bien déterminé. Ce travail se divise en deux catégories : avant tout, assurer une coopération immuable avec ceux qui travaillent dans mon groupe et sous ma direction ; deuxièmement, exprimer votre propre âme en apportant la révélation à de petits groupes. Cela impliquera moins de travail individuel et plus de travail avec de petits groupes. Découvrez ces petits groupes et élevez leur vibration par de brefs et de puissants contacts, donnant un maximum de valeur à chaque heure passée avec eux et leur laissant des vues plus vastes et un horizon plus sûr. Et ensuite passez votre chemin.

Coopération, mouvement, effort dynamique et ensuite retrait, telle est votre future tâche selon mon plan. Il convient que vous le fassiez en collaboration avec d'autres, avec les nouveaux groupes possédant la nouvelle attitude psychologique et une technique correcte de méditation. Le monde a besoin actuellement de travail de groupe et d'une croissante fusion des âmes et des individus dans les divers groupes manifestant cette attitude qui distinguera la prochaine civilisation. Je crois que vous comprenez bien ce que je veux dire et ce que je demande ; vous avez déjà accompli un début dans cette direction quelque peu particulière. Le devoir d'un Observateur hiérarchique, tel que moi- même, est seulement d'indiquer, après coup, de manière à ne pas influencer le libre arbitre des personnes concentrées, que ce qui a été fait est bien conforme à l'intention de l'âme, ce qui est toujours conforme à l'intention de la Hiérarchie. C'est par conséquent ce que je fais. [593]

Mon Ami et Frère,

Avril 1940

Je voudrais vous adresser quelques mots aujourd'hui, après un silence de plusieurs mois. Durant ce temps, vous vous êtes ajusté à la vie de l'âme et vous vous êtes de nouveau consacré au service du monde et à moi. Je l'ai noté et je ne l'ai pas oublié. Votre contact intérieur avec votre âme et avec moi a été renforcé et la lumière en a été augmentée.

À votre stade de développement, un disciple a deux principales leçons à apprendre ; particulièrement lorsqu'il possède votre combinaison de rayons. Il doit apprendre, tout d'abord, à demeurer complètement seul (bien qu'en apparence seulement, et seulement pour une courte période de temps), détaché du contact avec le Maître. Parfois, même sa propre âme semble être silencieuse ; mais ce n'est là qu'une illusion. Les circonstances sont organisées de manière à amener cette situation ; si cette organisation n'est pas effectuée par la propre âme du disciple, le Maître intervient pour le faire. Le disciple doit être livré à ses propres ressources. Ce stade de stabilisation se trouve maintenant derrière vous. À l'avenir, il vous faudra faire preuve d'un calme soutenu pour cette existence, de cette "position équilibrée au centre" qui est ce que vous a apporté votre dernière expérience.

La deuxième chose que vous avez à apprendre est à dominer votre mental instable qui joue les cartographes et fait des plans. Vous avez été conduit presque au désastre par cette seule chose. Le danger, toutefois, est maintenant passé. Vous en êtes conscient et vous prendrez désormais vos précautions. Lorsqu'un disciple entre pour la première fois dans le groupe d'un Maître (comme vous, dans le mien) l'influx d'énergie est si grand que le mental est souvent stimulé d'une façon telle qu'il échappe temporairement à la domination et au calme. Il y a trop de choses à voir à la fois ; trop de choses à percevoir et à saisir ; des possibilités et des plans, des modes et des méthodes d'enseignement et de service, des potentialités, non entrevues jusque là, se déversent, simultanément et sans frein, dans la conscience du disciple. Lorsque cela se produit, il s'ensuit une période de sérieuse instabilité, de fluidité de pensée et de compréhension, d'expérimentation violente et de ce que je pourrais appeler de révolte spirituelle. Ceci doit finalement prendre fin avant que le disciple puisse commencer à servir réellement. La stabilité a repris en vous sa place parce que vous êtes fondamentalement stable [594] et sain, et parce que, à de semblables périodes, le groupe du Maître assiste et protège celui qui passe à travers cette expérience de stimulation exagérée. Le travail de protection effectué dans l'Ashram du Maître est une chose que comprend mal le disciple moyen. Tandis que ce genre d'expérience se poursuit, le groupe extérieur des disciples du Maître ne peut être que de peu d'utilité ; il stimule simplement le mental, fournissant des issues à la révolte aveugle de la conscience. Votre retrait était donc juste et avisé, mais il n'est plus nécessaire de le poursuivre.

Je suis certain d'une chose, frère de longue date, c'est que vous comprendrez de quoi je parle. La période de tension et d'effort se trouve maintenant derrière vous. Votre place dans mon groupe intérieur est assurée. Votre travail dans le groupe extérieur se développe ; ce que je vous ai dit ici corrobore simplement votre propre intuition intérieure.

Deux choses se présentent à vous : apprendre à travailler sur le plan extérieur, en association de groupe, avec vos condisciples et avec ceux qu'ils assembleront autour d'eux dans les années à venir, et également renforcer le rythme intérieur de l'âme qui conditionne la vie extérieure et la transforme en un service calme et accru et en une coopération aux plans que j'ai dressés. Vous tous qui êtes les disciples que j'ai choisis, vous pouvez, ensemble, les élaborer.

Cet "ensemble" est bien ce qui s'avère si difficile à nos travailleurs. Nous souhaitons avoir un travail de groupe, et non pas la domination d'une personne ou celle de deux ou trois personnes sur un groupe. Un travail plus lent en résulte peut-être mais aussi une influence plus largement répandue. À la longue, le résultat est plus sûr et plus fructueux. Le travail de groupe implique bien des choses et de nombreux développements au sein de la conscience de groupe. L'un d'eux est de trouver le niveau de service, de manière que ce qui est accompli soit un effort de groupe. Il connaîtra alors le succès, car il sera basé sur une conviction de groupe et une compréhension de groupe. Un autre développement est le fait que les disciples, travaillant sous la direction d'un seul Maître, deviennent une extension de Son Ashram sur le plan extérieur.

Une autre chose qu'il est important que vous saisissiez est la spécialité du champ de service où vous devez poursuivre votre travail et les conditions dans lesquelles vous devez travailler. Il faut veiller à votre véhicule physique et éviter toute intensité. Je vous fais formellement cette recommandation. [595] Ésotériquement, votre contribution est dans la méditation et dans l'apport de votre aide à la vie méditative de groupe ; exotériquement, elle consiste en conférences avec un de mes disciples parmi ceux que vous pouvez connaître, au sujet du nouveau cycle de travail qui se développe, au sujet des desseins, des objectifs, des principes et des lignes de conduite au groupe. Tel est le service du groupe ; il doit être poursuivi ensemble.

Je vous donne ainsi tous ces détails parce qu'une vie riche en service et accomplissements peut s'ouvrir devant vous à condition que vous établissiez et mainteniez des relations humaines harmonieuses avec ceux que vous avez choisis comme collaborateurs, et que vous conserviez une profonde et constante humilité et une foi vive.

Je sais que ceci est le désir de votre âme et c'est aussi le mien pour vous. Je vous comprends et j'ai confiance en vous, mon disciple. J'ai bien peu de temps, en ces jours où le monde est à l'agonie, pour m'occuper de la formation de chacun de vous. Je ne peux vous offrir qu'une opportunité de servir.

NOTE : Des instructions qui précèdent, il est évident que ce disciple a été temporairement suspendu et qu'il a cessé toute activité de groupe jusqu'à ce qu'il eût appris certaines leçons. Il a été, par la suite, réinstallé dans le groupe.