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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES (suite) - Partie 1

Je vais maintenant vous donner six thèmes de méditation pour les six prochains mois, choisis dans les paragraphes que je vous avais prié de considérer la dernière fois. Que votre méditation suive donc les directions suivantes :

- Premier mois - Pourquoi la force est-elle nécessaire pour :

a. fouler le Sentier de Révélation. [394]

b. Traverser la mer des noires illusions.

c. Faire face au chemin éclairé de la terre.

- Deuxième mois - Que dois-je faire ? Je voudrais fouler le Chemin éclairé qui ramène à la Présence. Qu'est-ce qui, dans ma vie, obstrue ce Chemin?

- Troisième mois – Comment puis-je m'acquitter de mon devoir de ce jour et cependant faire preuve de détachement ?

- Quatrième mois – Comment puis-je satisfaire chaque besoin qui surgit, et cependant demeurer à part et sans crainte ?

- Cinquième mois – Comment puis-je entrer dans la lumière et demeurer là, ferme, voyant la vérité tout autour de moi ?

- Sixième mois – Comment puis-je guider mes frères sur le Chemin et avec eux trouver le secret de la "lumière sombre" qui révèle ? Comment puis-je découvrir cet agent qui dissipe l'illusion ?

Consacrez-vous, vous-même ainsi que votre vie et tout ce que vous possédez, au service du Plan et faites-le en pleine conscience et non pas comme un devoir nécessaire. Tenez-vous avec vos frères de groupe dans la lumière de la Présence. En tant que groupe, renouvelez votre consécration.

Mon Frère et Ami,

Août 1936

Les six derniers mois vous ont vu soumis à un grand changement extérieur ; vous avez connu des difficultés de nombreuses sortes, bien des ajustements et des réajustements, vous avez éprouvé des souffrances et des douleurs physiques, accompagnées parfois d'une certaine désorientation n'est- ce pas vrai ? Mais rien de tout cela ne vous a arrêté ni détruit, ni n'est parvenu à ternir le blanc bouclier de votre foi ardente. Ce bouclier, vous l'avez toujours maintenu devant vous. Tous les aspirants ayant atteint dans leur évolution le point où ils peuvent trouver leur voie et entrer dans ces groupes doivent s'attendre à rencontrer des conditions difficiles. Tous vos frères de groupe ont eu ces pénibles expériences et, sans exception, ont été mis à l'épreuve et à l'essai ou le sont actuellement. Ils se débattent avec le mirage, apparemment désorientés et freinés par des limitations physiques ; leur utilité est apparemment diminuée par manque d'argent ; de nouveaux ajustements, du fait de certaines pertes, entravent apparemment l'effort des autres, au point même de produire une inertie [395] temporaire. Telle est l'histoire du groupe à cette époque particulière.

Je vais être encore plus clair, de façon que les besoins et les problèmes du groupe (formés de la somme des besoins et des problèmes de tous ses membres) puissent nettement apparaître et qu'ainsi vous soyez tous stimulés à coopérer les uns avec les autres d'une manière plus étroite et que vous fassiez preuve d'une plus affectueuse compréhension. Considérons la situation des divers membres, telle que je la vois.

Certains ont eu à opérer de très durs réajustements dans leur vie journalière. Le rythme tout entier de leur existence ordinaire en a été modifié. Je l'avais prévu il y a de nombreux mois et, avec le temps, mes prévisions se sont révélées justes. Les difficultés ont été réelles, mais le service à autrui a augmenté.

Ainsi que le montre sa correspondance, une de vos condisciples a eu des problèmes intérieurs plus profonds à résoudre, causés par sa présente manière de voir, et le fait qu'elle est en train de passer plus nettement sur les niveaux mentaux, ce qui résulte de son travail de concentration avec moi. Il en est résulté une réaction inévitable du rythme et d'une tendance du plan mental à provoquer un sentiment d'isolement qui peut, au début, procurer une certaine satisfaction. Tout ceci s'est compliqué d'une anxiété d'ordre financier, avec son pouvoir d'obscurcir la vision. Elle est en train de s'en sortir, mais sa tension mentale affecte nettement la vie du groupe. La vie du groupe s'en trouvera enrichie si ce disciple parvient à maintenir son équilibre jusqu'à ce qu'elle ait le temps de rendre sa vision claire dans les deux directions, et jusqu'à ce qu'elle se rende compte que personne ne peut accomplir une œuvre réelle en refusant d'assumer des responsabilités librement acceptées.

Une autre a été soumise à une tension parfois sérieuse provenant d'une mauvaise santé, avec des réactions inévitables sur la vie de la pensée et sur la vie émotionnelle. Lutter contre la maladie et la fatigue, auxquelles s'ajoute un constant besoin de servir et d'aider, ne constitue pas un problème facile. Ce problème se trouve compliqué par une analyse excessive des circonstances et des gens.

Un de mes disciples, qui vous touche tous de près, a eu une longue période de tension (s'étendant sur de nombreuses années) due aux conditions environnantes, à une grande monotonie de sa vie en général et à certaines profondes déceptions. Il leur fait face comme on pouvait espérer qu'il le ferait.

Vous, mon frère, vous saviez ce vers quoi vous deviez monter au fur et à mesure que passaient les mois. Vous avez [396] fait preuve de sagesse, de juste dessein et de sacrifice de soi. Puis-je vous dire (et je le dis avec un clignement de l'œil et avec affection) que vous n'avez pas encore appris à aimer ces qualités.

D.H.B. a traversé une fournaise. Ses épreuves et ses difficultés ont été plus grandes, plus sévères et plus profondes que toutes celles qu'ont connues les autres membres du groupe. Une pression provenant du karma de son foyer, des frustrations provenant de son milieu environnant, de l'incompréhension de diverses sortes, une santé constamment mauvaise auxquelles s'ajoutent un sérieux accident il n'y a pas longtemps, la solitude, la peine et les nuages d'un mirage reconnu ont cherché à le submerger mais n'y parviennent pas. Il le sait et surmonte tout cela.

Un membre de votre groupe de condisciples a connu un profond chagrin, comme vous le savez tous. Le processus d'ajustement du rythme de sa vie, l'obligation de s'habituer à de nouvelles conditions, à la solitude et aux pertes éprouvées pèsent sur elle lourdement. Il faut qu'elle se rende compte qu'elle s'achemine vers une vie de service grandement enrichie et que son seul besoin actuel est de demeurer ferme et ainsi de se donner le temps de se stabiliser dans son nouveau rythme.

Un autre de vos frères lutte contre un profond découragement ; le mirage de la vanité des choses, après tant d'années passées comme disciple, cherche à le détourner du Sentier. La tendance caractéristique de sa vie consistant à aller de l'avant sans émotivité le sauvera en cette occasion, car, avec le temps, il percera ce mirage et émergera dans la lumière du "Chemin Éclairé". Mais, par moments, et à présent même, les nuées lui paraissent très épaisses.

L.T.S-K. fait l'expérience d'une nouvelle opportunité d' "émerger", mais l'épreuve et la confusion sont sévères. Il se sent seul. Il s'estime incompris et sous-estimé. Il se peut qu'on se trouve très entouré et observé même à travers les brumes ; pourtant on ne s'en rend pas compte.

En vous exposant rapidement les problèmes fondamentaux qui confrontent actuellement chacun de vous, je cherche à vous faire comprendre que ces circonstances ont un puissant effet sur la vie de groupe et l'intégration de groupe, et que plus vite vous y ferez face et y mettrez fin, mieux cela vaudra pour le groupe. Il faut y faire face en adoptant une juste attitude intérieure et non pas en essayant de modifier les circonstances extérieures. Lorsque quelqu'un est pris et [397] préoccupé particulièrement par un problème bien déterminé, il est nécessairement introverti. La vie du groupe en souffre de façon inévitable et se trouve limitée et amoindrie. Lorsque les membres du groupe se rendent plus clairement compte de ce fait, ils s'efforcent alors de faire ensemble cette expérience. Une introversion égoïste et malsaine ne se développe alors pas et le problème d'un seul devient le problème de tous. Ce n'est pas en vain que vous avez tous été amenés à former entre vous d'étroites relations. Donnez donc plus librement aux autres, mais sans critiques et sans poser de questions ; aimez-vous et soutenez-vous les uns les autres alors que vous traversez les épreuves nécessaires. Il faut que vous les subissiez, et dans de meilleures conditions avant que je ne puisse vous donner un travail bien déterminé à accomplir dans le monde et consistant à briser les illusions du monde. Comment pouvez-vous détruire, sur une large échelle, ce que vous ne comprenez, ne maniez, ne dispersez dans votre propre vie et sur une petite échelle ? Un jour, ce travail devra être possible.

Je ne désire pas modifier votre méditation mais seulement son thème mensuel. Au cours des six mois qui viennent, ces thèmes devraient être les suivants :

- Premier mois : Pourquoi le bonheur est-il nécessaire pour :

a. Fouler le Sentier de Révélation,

b. Satisfaire les besoins des autres,

c. Enlever les obstacles que je rencontre ?

- Deuxième mois : Quel rapport existe-t-il entre le bonheur et la joie ?

a. Que sais-je de l'un et de l'autre ?

b. Qu'est-ce qui caractérise l'âme ?

- Troisième mois : De quelle manière les paroles et la compréhension de cette phrase "La joie du Seigneur est votre force" influence-t-elle ma vie quotidienne ?

a. De quelle façon puis-je faire preuve de joie ?

b. Comment puis-je manifester du bonheur ?

c. Quelle différence existe-t-il entre les deux ?

- Quatrième mois : De quelle manière joie et bonheur peuvent-ils miner la peur et me libérer de mes craintes ?

- Cinquième mois : Comment puis-je entrer dans la joie que connaissent les Maîtres ?

a. Sur quoi est fondée cette joie ?

b. Quel effet cette joie peut-elle avoir sur le monde de l'illusion ? [398]

- Sixième mois : Pour quelles raisons dois-je apporter la joie à mes frères de groupe ?

a. Comment puis-je le faire pour chaque cas spécifique, étant donné que chaque cas est différent ?

b. Quels sont les principaux obstacles s'opposant à ma propre joie ?

C'est ainsi, mon frère, que vous pouvez vous entraîner à construire en vous cette qualité de joie qui est la caractéristique d'une personnalité consciemment ancrée dans le royaume de l'âme.

Février 1937

C'est en ces termes les plus brefs que je m'adresserai à vous, mon frère de longue date et ami très sûr. Ce n'est pas la longueur du message qui importe, mais sa qualité, n'est-ce pas ? Je voudrais vous dire que, durant les sept mois écoulés, vous avez accompli davantage de progrès intérieurs qu'au cours des trois dernières années et que, lorsque je vous observe foulant le Chemin, mon cœur s'élance vers vous, plein de compréhension et de joie. Ce n'est pas souvent que j'écris cela.

Je vous ai observé alors que, au milieu des débris de tout ce que vous aviez bâti, vous demeuriez ferme. Je vous ai vu renoncer au désir avec, dans les yeux, une lumière, la lumière indiquant que vous perceviez les valeurs plus élevées.

La méditation de groupe vous apportera beaucoup au cours des six mois qui viennent ; l'examen portant sur la Joie stabilisera le travail que vous avez cherché à accomplir depuis ma dernière instruction. C'est tout ce que j'ai à vous dire, mon frère. Ma bénédiction demeure sur vous.

EXAMEN SUR LA JOIE

1. En quoi consiste un examen ?

a. Est-ce que je confonds un examen et une reconstitution ou encore la répétition d'une expérience donnée ?

b. Est-ce qu'on me demande de répéter cette expérience, ou me demande-t-on simplement d'observer, tel un observateur détaché ?

2. Suis-je capable, émotionnellement, de faire preuve de détachement à l'égard de toute réaction joyeuse ?

3. Puis-je me voir moi-même mentalement, sans qu'aucune réaction de mon moi personnel et émotionnel ne m'atteigne ? Suis-je capable de faire cela personnellement ? [399]

4. Si j'utilise cet examen sur la joie comme il doit l'être, quel en sera l'effet sur ma vie, et quel en sera l'effet sur la vie du groupe que je m'efforce de servir ?

5. Puis-je dire, en toute honnêteté, que je sers joyeusement ?

6. Qu'est-ce que je désire le plus, servir joyeusement ou servir intelligemment ? Est-ce que j'en connais les raisons ?

7. En supposant que ce travail d'examen est une méthode de développement réellement scientifique, ai-je jamais sincèrement essayé de faire ce travail d'examen ?

8. Quelles preuves puis-je trouver dans mes études que cette méthode d'examen est bien la voie à suivre et qu'elle identifiera ma capacité d'utilité croissante dans le service, accélérant ainsi mon progrès sur le Sentier ?

9. Mon progrès sur le Sentier a-t-il de l'importance ? En quoi ?

10. S'il est exact que les aveugles doivent utiliser le toucher ainsi que le contact pour avancer, mais que ceux qui jouissent de la vue se déplacent en regardant et en demeurant libres et sans attaches, pourquoi alors, possédant la vue, fermé-je les yeux et gardé-je le contact et tâtonné-je pour trouver mon chemin au lieu de le chercher avec mes yeux ? Ceux qui voient sont remplis de joie et peuvent être des messagers et des aides. Ceux qui touchent doivent simplement être conduits. De quel groupe fais-je partie ?

11. Mon mental est-il l'organe de vision de l'homme spirituel ? Est-ce que j'offre cet organe pour être utilisé par le soi supérieur ?

12. Puis-je maintenir fermement mon mental à la lumière de l'âme ?

13. Quand je passe en revue cette journée, quel rôle la joie a-t-elle joué ?

14. Comment puis-je définir le mot joie ?

15. Ai-je été dirigé par la joie et a-t-elle dominé ma journée ?

16. La joie est la qualité qui croît de la réalisation du soi. Suis-je capable d'oublier le soi personnel et fragmentaire ? Puis-je reconnaître le Soi Unique dans chaque soi ?

17. Il nous est dit qu'il existe un archétype, un modèle, une voie, un but et une lumière qui brille sur le Sentier. Mais, en me rendant compte de tout cela, est-ce que je connais quoi que ce soit de la joie qui devrait irradier ma route ?

18. De quelle manière se trouve reflétée, dans ma vie, le modèle et l'archétype de la joie qui est béatitude ?

19. Est-ce que je reconnais mes compagnons de pèlerinage sur la Voie de la Joie ?

20. L'objectif de la joie est-il toujours devant moi ? [400]

21. Puis-je puiser dans la Joie et la Béatitude du Sentier lorsque d'autres en ont besoin ?

22. Je suis le rédempteur de la nature inférieure. De quelle manière la joie rachète-t-elle ?

23. Est-ce que la joyeuse force de Rédemption s'écoule à travers moi ?

24. Ma nature, en vérité, est joie, ou béatitude. De quelle manière cette

joie se manifeste-t-elle ? Se manifeste-t-elle du tout ?

25. Dans quel corps puis-je le plus facilement exprimer ma joie ?

26. Si j'ai fait preuve de joie, cela a-t-il été pour moi un travail ou l'ai-je fait avec facilité ?

27. Quelles sont les activités et les aspects de ma nature inférieure qui doivent être éliminés si je veux servir plus joyeusement ?

28. Qu'est-ce qui, sincèrement, m'empêche d'être rempli de joie ?

29. Comment un esprit joyeux influence-t-il mon prochain ?

30. De quelle façon puis-je servir mon prochain joyeusement ?

Mon Frère,

Septembre 1937

Les difficultés et les épreuves que le disciple rencontre sur le Chemin sont, ainsi que vous l'avez découvert, seulement relatives. Elles sont souvent contrebalancées par l'arrivée d'un sentiment de libération intérieure. Sur le chemin, on ne considère pas aussi souvent les compensations que les difficultés. Il y a toujours dans l'être humain une tendance au chagrin et à la souffrance qu'il faut rejeter ; cette tendance est l'un des problèmes confrontant la Hiérarchie qui s'efforce, en cette époque, d'arracher l'humanité à la fondrière où elle se trouve. Cette "tendance à la misère", basée sur une attitude du mental, est une habitude tellement ancienne que, pour l'homme, il paraît inconcevable qu'il puisse y avoir un point de vue différent et une réaction complètement différente aux choses de la vie. J'y fais allusion parce que, au milieu de vos problèmes et de vos épreuves, vous êtes en train de découvrir le chemin de la compassion. Pensez-vous pouvoir écrire quelques mots sur ce thème, "La compensation sur le Chemin", mon frère, afin d'aider vos condisciples et afin de stabiliser votre propre attitude intérieure ?

Je vous ai fourni, dans mes instructions, d'abondants thèmes de réflexion; n'est-il pas possible qu'avant longtemps, ne vienne pour vous, libéré que vous serez du fardeau des soucis d'affaire, un temps où votre service s'élargira ? Cela peut se [401] produire grâce à votre talent littéraire, car vous possédez la connaissance de ce qu'il convient de dire et les mots viennent facilement sous votre plume, même si vous ne vous en rendez compte. Je vous demande d'y réfléchir. Pendant de nombreuses années, les responsabilités et l'administration d'une affaire importante vous ont absorbé ; les préoccupations que vous vous imposiez, à juste raison, relevaient des aspects les plus concrets de la vie. Tel était votre dharma. Au sein de cette sphère d'activité vous avez gardé une orientation intérieure vers les valeurs spirituelles et une détermination bien établie de fouler le Chemin que rien n'a pu altérer.

Toutefois, de nombreuses préoccupations causées par des détails et les exigences des nombreuses et bruyantes personnalités vous entourant ont ralenti votre marche. Vous auriez peut-être pu cheminer plus rapidement si vous aviez été en mesure de faire d'une manière plus efficace la différence entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas. Je pense que vous le savez. L'ayant compris, un avenir d'une beauté constructive se trouve devant vous si vous le désirez, ou alors la vie ordinaire de quelqu'un dont le véhicule n'est plus jeune et qui se soumet à la voix impérieuse de la fatigue physique et aux demandes d'un corps physique utilisé pendant de nombreuses années. Je vous dis donc : envisagez l'avenir avec joie ; sachez qu'il vous réserve une opportunité renouvelée et, plus tard, un ajustement de votre temps et de ce à quoi vous vous intéressez, ce qui vous permettra d'avoir le temps d'approfondir votre compréhension et d'augmenter votre utilité dans le service. Il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire et beaucoup de choses dans lesquelles vous pouvez m'aider. Le temps vous montrera comment et par quels moyens vous pouvez le faire. Faites preuve de patience.

Si vous réfléchissez aux cinq énergies qui dominent dans votre expression de vie au cours de cette incarnation, je pense que cela vous aiderait à effectuer ce processus d'abandon et à ajuster votre vie au temps et aux circonstances.

Comme vous le savez, votre rayon de l'âme et celui de la personnalité se trouvent être le premier et le cinquième ; en soi, cela présente un problème, car se trouve ainsi produite une prépondérance de force sur la ligne de cet important premier rayon. Heureusement pour vous, c'est l'aspect organisation et la tendance à la vie occulte qui ont été exprimées par ces énergies et non pas l'aspect destructeur ou le mental exagérément critique, ainsi que cela aurait pu se produire. Vous n'êtes pas destructif ; vos principales qualités, si je peux m'exprimer ainsi, ont été le pouvoir d'organiser et de diriger, et aussi l'amour des vérités cachées. [402]

Votre corps mental a été éminemment un corps de quatrième rayon, vous donnant un amour de l'harmonie qui vous a aidé à diriger et à organiser, un amour de la beauté qui vous a permis de voir le réel, et un discernement qui vous a mis en mesure de rassembler autour de vous ce qui, pour vous, représente la beauté, livres et beaux objets. Mais ce rayon vous a aussi donné, comme il le fait toujours, un esprit porté au conflit, vous poussant toujours vers de nouvelles victoires pour la cause de l'harmonie.

Votre corps astral a été régi par le deuxième rayon, et de certains points de vue, ce rayon a exercé l'influence la plus puissante sur l'équipement de votre personnalité ; il a été le facteur d'équilibre en ce qui concerne l'énergie du premier rayon exprimée par le rayon de votre âme et celui de votre personnalité. Il vous a relié puissamment (et cela devrait vous réjouir et vous encourager) aux Maîtres M. et K.H. Qui ensemble, forment une "unité de service" bien déterminée dans le travail entrepris actuellement par la Hiérarchie.

Votre corps physique est sur le troisième rayon d'Intelligence Active. Il vous a donné la capacité de travailler sur le plan physique, de manier l'argent (non dans votre propre intérêt, cependant) et vous a lié étroitement à la vie matérielle de votre milieu ; ceci d'une manière curieusement symbolique. Réfléchissez à cela.

Grâce à votre connaissance des tendances et des qualités des rayons, vous serez à même de développer vous-même ces idées, vous trouverez un très vif intérêt à étudier ce problème. Je vous suggère d'étudier les effets de cet équipement en rayon sur votre milieu immédiat. Plus tard, nous entrerons dans les détails de la question. Vos rayons sont donc :

1. Le rayon de l'âme, le premier Rayon de Volonté ou Pouvoir.

 2. Le rayon de la personnalité, le cinquième Rayon de Science Concrète.

3. Le rayon du corps mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le

Conflit.

4. Le rayon du corps astral, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.

5. Le rayon du corps physique, le troisième Rayon d'intelligence Active.

Frère de longue date,

Février 1938

On vous a récemment donné un travail qui constitue pour vous un point d'intégration. Vous pouvez beaucoup [403] accomplir par une pensée calme, l'épanchement de l'amour et la force de premier rayon que vous êtes si capable de donner par l'intermédiaire du rayon de votre âme. Je voudrais que vous réfléchissiez profondément et que vous méditiez sur cette opportunité de servir. Le chemin du service s'ouvre à vous, comme je vous l'ai indiqué dans mes dernières instructions et votre coopération est nécessaire et bienvenue. Dans votre vie, les ajustements s'effectuent rapidement et les conditions d'existence vont se simplifier pour vous, si vous en décidez ainsi et si vous laissez votre âme façonner votre avenir par son influence.

Il a été intéressant d'observer comment, dans votre cas, le corps mental de quatrième rayon (qui fait partie de votre équipement) a utilisé sa force en harmonie beaucoup plus qu'en conflit, comme c'est le cas dans la vie de la majorité de vos frères. Cette réaction est due à l'activité de premier rayon de votre âme qui a résolu le conflit par l'harmonie. La plupart des conflits dans votre vie ont résulté de l'activité de votre corps astral, opérant sous l'influence du deuxième rayon, avec une réaction sur votre corps physique de troisième rayon. Une relation étroite entre le deuxième et le troisième rayon aboutit souvent à des difficultés, car ils expriment tous deux des façons différentes de construire. Je m'étendrai plus tard sur ce point.

Je voudrais attirer votre attention sur le fait que beaucoup de vos condisciples fonctionnent dans un corps mental de quatrième rayon. Nous avons là une raison des plus intéressantes expliquant pourquoi vous avez tous été choisis afin de travailler à dissiper les mirages. Le plan astral est le plan de la dualité, des paires d'opposés ; c'est le jeu réciproque des opposés, et en plus les énergies libérées par l'individu, qui ont au cours des âges, construit le mirage du monde. L'Harmonie par le Conflit est la caractéristique et le résultat de l'activité du quatrième rayon. Il s'exprime pleinement sur le quatrième plan où se rencontrent la dualité principale de la Triade Spirituelle et la triple personnalité ; là, elles fusionnent et se transforment en unité. Je vous recommande de penser et de réfléchir à cette idée ; elle exerce une nette influence sur l'activité de groupe par rapport à la dissipation, par le groupe, du mirage du monde. L'activité du corps mental de quatrième rayon des membres facilitera cette tâche.

Les rayons un, quatre et cinq étant actifs dans votre équipement, vous pouvez donc voir comment votre travail s'élabore dans l'ensemble.

J'ai peu d'instructions personnelles à vous donner cette fois-ci. Du point de vue spirituel, vous allez être pleinement occupé, n'est-ce pas, mon frère, à produire un ajustement [404] créateur des changements imminents dans votre vie, et à vous installer vous-même, comme un centre de force renouvelé, dans les milieux qui demandent l'attention de votre âme ?

Je voudrais cependant que vous réfléchissiez aux faits suivants :

1. L'énergie de l'âme est, chez vous, focalisée dans le corps astral.

2. La force de la personnalité est focalisée dans le corps mental.

Nous laisserons le travail de méditation, et aussi la revue sur la Joie, tels qu'ils sont actuellement. Que la Joie, vraiment, demeure en vous et vous permette d'aller en paix.

Mon Frère et Compagnon de Travail,

Février 1939

Je ne vais pas analyser la force de votre personnalité, ni, en particulier, votre force astrale ; en effet, je vous en ai donné, dans mes dernières instructions, une analyse suffisamment complète. Ce que je vous avais indiqué est tout ce dont vous avez actuellement besoin. Plus tard, je pourrai sans doute m'étendre sur ce sujet, mais à présent vous connaissez tout ce dont vous avez besoin pour aller de l'avant d'une manière satisfaisante. Votre libération se trouve dans l'humilité et dans la force de l'amour, mon frère, et je sais que vous vous en rendez compte.

Cette année a été suprêmement difficile, n'est-ce pas, et la fin n'est pas encore là. Une des principales leçons que tous les disciples doivent parfaitement apprendre avant que l'initiation ne devienne parfaitement possible est la nécessité de demeurer ferme en présence de tout ce qui tend à produire des difficultés. Votre problème personnel se trouve augmenté et extrêmement compliqué du fait des réactions de ceux qui se trouvent dans votre entourage immédiat et de vos pénibles efforts pour enlever de leurs épaules tout ce dont vous pouvez les soulager. La leçon devient donc une leçon sur l'activité de groupe et en cela elle est des plus utiles. N'en enlevez pas trop, mon frère.

C'est, en effet, le droit de leur âme d'apprendre la leçon que vous avez eu à apprendre ; un cœur trop pitoyable n'est pas toujours ce qui est le plus utile aux autres. Un cœur aimant est par contre toujours secourable. Au cours de votre dernière incarnation, vous avez beaucoup appris à ce sujet, et vous l'avez appris d'une manière satisfaisante. N'enlevez pas aux autres le droit de demeurer seuls en leur manifestant un amour qui les protège exagérément et que votre puissant corps astral peut si facilement et si généreusement exprimer. Laissez-les faire front aux problèmes de leur âme [405] qui ont été portés à leur attention par l'intermédiaire d'une leçon matérielle ; et mettez-les ainsi en mesure d'entrer dans leur prochaine vie mieux équipés pour aimer, pour travailler et pour vivre d'une manière désintéressée.

La seule manière que vous ayez d'en sortir est d'être constamment focalisé dans l'âme, vous souvenant, en établissant cet alignement et ce contact, que l'âme possède ses principaux points de contact avec votre personnalité, par la voie de votre corps astral. Pour vous, c'est une bénédiction, même si cela constitue un problème. Vous saisirez peut-être ce que je cherche à vous faire comprendre si je vous dis que ce rapport a été établi par la volonté intelligente de votre âme de manière à donner plus de consistance à vos réactions astrales par l'énergie de premier rayon, et à leur conférer la force détachée et isolée qui est la caractéristique principale du premier rayon. L'intention de votre âme était de vous rendre fort, là même où vous aviez votre point le plus faible. N'oubliez pas que le premier rayon n'est que le premier sous-rayon du grand rayon cosmique d'Amour ; et le détachement, perçu avec force dans l'amour, est le facteur qui vous apportera, non seulement à vous-même mais à tout votre entourage immédiat, libération et compréhension. L'aspect de dévotion, si facilement exprimé par le corps astral, doit être transmué en un amour détaché mais généreux. Souvenez-vous que celui qui aime, du véritable amour, doit parfois se tenir à l'écart et observer paisiblement tandis que les autres apprennent leurs leçons, chose pour vous difficile à faire, mon frère.

Tout ce que je vous demanderai de faire en fait de méditation est simplement d'exprimer votre consécration au service de l'âme, qui est, en dernière analyse, le service de l'humanité et de la Hiérarchie ; tel est l'ordre établi. Faites-le avant de participer à la méditation de groupe. Que la personnalité s'identifie à l'âme, se détachant délibérément de tout autre contact par un acte de volonté et (en partant de là), que l'âme réponde en énonçant l'O.M. trois fois, alors qu'elle "prend possession" de la personnalité en vue du service.

Vous pensez avec clarté, mon frère, lorsque les émotions des autres ne vous bouleversent pas et ne vous entraînent pas à une union de votre corps astral avec le leur. Ne vous permettez donc pas d'être bouleversé ; ne vous considérez pas comme essuyant un échec lorsque d'autres ne parviennent pas à résoudre leurs problèmes comme ils le devraient. Les réactions des autres ne sont pas votre responsabilité. Votre responsabilité est de leur donner force et détachement. N'assumez donc pas des responsabilités qui ne sont pas les vôtres. C'est une des leçons les plus ardues que doit apprendre un initié avant de pouvoir être admis comme travailleur opérant activement dans la Hiérarchie d'Amour. [406]

La vie vous réserve de nouveaux changements. N'en soyez pas découragé, car ces changements indiquent une porte ouverte et un champ plus vaste de service aimant.

NOTE : Avec fermeté, ce disciple demeure toujours dans l'Ashram du

Tibétain.

À G.S.S.

Mon Frère,

Mars 1935

J'aborde avec espoir, en raison de votre réelle sensibilité, le travail que j’entreprends avec vous. Je l'entreprends en sachant que dans ce travail en commun, nous devons procéder avec le soin voulu et une prudence certaine. Nous devons travailler nettement et délibérément selon une technique qui aboutira à établir de solides fondations.

Vous êtes dans ce groupe pour deux raisons : premièrement, vos efforts enthousiastes et les ajustements que votre âme vous a obligé à effectuer dans votre vie journalière ont attiré mon attention et vous ont acquis un droit à un entraînement plus spécialisé et individuel. Deuxièmement, vous possédez un don bien net de guérison et il faut le cultiver car il est béni et détient pour vous le secret de votre véritable champ de service.

L'une des premières questions que vous me poseriez si nous nous trouvions face à face serait : quelle est la chose dont j'ai le plus besoin ? Que dois-je faire pour être rendu libre pour un service plus grand et pour mieux comprendre ? Je vous dirai en toute sincérité, mon frère, qu'il vous viendra une croissante expansion de conscience lorsque vous apprendrez à conserver votre énergie et à utiliser correctement votre temps. Vous êtes un bon conducteur de force et d'éléments praniques, et, à travers vous, la force de l'âme, relativement libre, peut s'écouler. Mais jusqu'à présent, cette situation ne sert qu'à intensifier les atomes de votre corps et votre tête, et à produire un violent impact sur ceux auxquels vous êtes associé. Cela prend la forme d'une domination bienveillante et vous pousse en avant au lieu d'être utilisé par vous. Il vous faut donc apprendre à utiliser la force qui entre en vous et à la canaliser d'une manière constructive. Vous devriez vous occuper davantage de ceux que vous pouvez aider plutôt que de vos propres réactions, à la fois bonnes et mauvaises. Autour de vous, dans votre propre milieu et parmi vos familiers, se trouvent beaucoup de gens que vous pourriez [407] aider et libérer. Toutefois, ils vous craignent et ont peur de ce que vous avez, et cela en raison de la vigueur avec laquelle vous les abordez ; ils cachent leurs véritables besoins par crainte que vous ne les abordiez avec trop de violence. Vous êtes trop occupé à formuler mentalement ce que vous savez être vrai et à énoncer d'une manière précise ce qui vous est précieux ; et par conséquent vous n'accordez pas le temps nécessaire ni l'affection du cœur aux besoins profonds de ceux que vous rencontrez, de tous ceux que vous rencontrez, mon frère. Tous ont besoin d'amour et de compréhension ; et ils en ont plus besoin que de vérités occultes clairement formulées, aussi vraies et aussi splendides qu'elles puissent être. Donnez-leur l'amour et la compréhension. Vous leur ferez connaître l'antique Sagesse plus tard et simplement, lorsque vous leur aurez montré que vous "demeurez en l'être spirituel".

Vous devriez maintenant consacrer un certain temps à stabiliser avec constance ce qui a été déjà acquis et à vous rapprocher doucement du cercle de vos amis. Qu'eux-mêmes se révèlent à vous ; ils le feront lorsqu'ils trouveront toujours patience, affection et douceur. L'inclusivité doit prendre la place de votre détermination de sixième rayon ; cette détermination possède en elle la faculté de pouvoir percer, et vous avez poursuivi assez longtemps ce travail de focalisation. Votre sixième rayon vous a également donné une nature émotionnelle sensible ce qui signifie un plexus solaire fonctionnant trop activement. Vous le savez bien. La qualité de cœur doit maintenant intervenir. Je vous en dirai davantage plus tard ; les indications ci-dessus vous donneront ce dont vous avez besoin si vous réfléchissez sérieusement à mes mots et si vous n'êtes pas irrité par ce que je vous dis. Le problème pour moi est d'entraîner chacun de vous de manière que vous puissiez servir le groupe sans séparativité et sans entraves venant de la personnalité...

Le travail de ce groupe particulier ne pourra vraiment pas commencer tant que les personnalités des membres ne seront pas subordonnées au dessein du groupe et formées à devenir de purs canaux. C'est là un vaste objectif, mon frère ; ne soyez donc pas découragé mais travaillez, vivez et avant tout aimez.

Décembre 1935

Mon Frère,

Vous avez été si peu de temps dans ce groupe que je n'ai pas l'intention (ce ne serait pas sage non plus) [408] de modifier maintenant le travail que je vous ai précédemment indiqué. Vous n'avez pas non plus adopté le rythme et les habitudes nécessaires. Mon intention n'est jamais d'user d'autorité et je ne demande jamais qu'on obéisse. Je ne fais que des suggestions et je laisse à l'étudiant le soin de les suivre ou non, comme il l'entend et comme sa ferveur peut le lui indiquer. Mais j'observe son travail et les résultats qu'il obtient. Puis- je donc dire une chose ? Je voudrais que vous fassiez preuve d'une plus sérieuse application dans votre travail de méditation. Dans toute la mesure du possible, efforcez-vous de maintenir une efficacité régulière et journalière. Que rien, excepté ce qui est vraiment inévitable, ne vienne troubler vos moments de paix passés dans la Présence. C'est sans doute un point sur lequel vous pourriez vous discipliner avec efficacité.

Vous avez bien et rapidement saisi ce que je voulais vous dire dans mon dernier message au sujet de vos contacts avec les gens. Votre service doit être un service de contact affectueux puissant. Votre méthode doit être de leur manifester un profond intérêt, plus profond qu'un intérêt simplement de nature occulte et intellectuelle. Ce sont leurs besoins qui sont importants. L'effort pour comprendre les gens, avec leurs réticences et leurs silences, leurs faiblesses et leurs forces, leurs aspirations et leurs échecs, leur dévotion et leurs habitudes, et pour entrer dans leur conscience vous fournira l'entraînement nécessaire et vous permettra d'être plus tard un serviteur que nous, les instructeurs du côté intérieur, pouvons utiliser plus pleinement.

Vous êtes sur le "Chemin éclairé", mon frère, et votre âme vous portera jusqu'à une compréhension plus assurée et une paix mieux établie. Vous vous êtes souvent rendu compte que vous en aviez besoin.

Consacrez les mois qui viennent à une étude attentive de toutes les instructions données au groupe. Essayez d'en bien comprendre le contenu et de vous familiariser avec les buts, les objectifs de groupe et avec l'enseignement préliminaire. Tâchez de saisir avec plus d'intelligence en quoi consiste l'expérience de groupe à laquelle vous apportez votre aide. Vous êtes engagés dans un travail de groupe et non simplement à un entraînement personnel... L'angle individuel sous lequel ce travail est considéré n'a aucune importance, excepté dans la mesure où il peut affecter le groupe pris dans son ensemble. C'est là un point que vous-même et plusieurs autres membres du groupe devez comprendre.

Puis-je ajouter un dernier mot, mon frère ? Visez à manifester le bonheur.

Soyez joyeux dans votre travail et votre service. Ne soyez pas si tendu, mais avancez joyeusement le long du Chemin Éclairé. Telle est la prière que je fais pour vous. [409]

Mon Frère,

Mars 1936

La fusion avec un groupe est toujours une tâche difficile ; il en a été ainsi particulièrement dans votre cas. Je l'avais prévu, mais j'avais également vu que vous accompliriez un réel effort pour effectuer cette fusion et je n'ai pas été déçu. Vous avez pourtant encore besoin d'une plus longue période d'ajustement avant que je n'ose vous donner la méditation ou l'enseignement personnel que j'espère un jour vous donner. Cette situation n'est pas due à quelque chose que vous puissiez considérer comme un défaut, mais essentiellement à une sensibilité excessive à la stimulation de votre âme.

Dans des cas comme le vôtre, il convient de procéder avec une extrême prudence. Il y a en vous un équilibre, un rythme émotionnel et physique qui peut être très facilement détruit ; la très grande puissance de votre corps éthérique en est la raison. Votre corps vital est d'une telle force, il apporte tellement d'énergie sur les niveaux supérieurs du plan astral et aussi en provenance du mental inférieur, qu'il détruit certains facteurs d'équilibre dans le corps physique. Ainsi donc la tâche de l'instructeur travaillant avec vous s'en trouve terriblement compliquée. Vous sentez d'une manière trop intense et, en même temps, vous vous mouvez et vous parlez avec, comme conséquence, une trop grande rapidité. Pour moi, c'est un problème véritable (cela vous surprend, mon frère ?) de savoir comment vous faire clairement comprendre le besoin de lenteur. Comment puis-je, avec la claire vision que j'ai de vous et la connaissance de vos corps plus subtils et de leur condition, vous faire également comprendre ce besoin ? Je ne puis guère faire plus que d'être très prudent en ce qui concerne la stimulation et l'attention que je vous donne, car vos réactions sont si rapides et si violentes. Il me faut considérer avec attention ce que je vous demande de faire, car les effets sont si prompts et les contacts avec mon énergie produisent si souvent en vous une stimulation exagérée et de l'excitation, qu'il en résulte de la fatigue.

La meilleure aide que je pourrais sans doute vous donner est de vous dire qu'en raison de votre combinaison de rayons et en raison de vos vies antérieures, votre intérêt est plus mental que tourné vers l'aspiration. Votre mental aigu et actif, manquant souvent d'exactitude, se lance intensément et avec grande facilité dans ce qui l'intéresse ; il est fécondé d'une manière extrêmement aisée et promet d'être plus tard à la fois puissant et constructif. Mais en ce moment, vous ne parvenez pas à manier la force qui arrive à votre corps physique [410] et qui est dirigée par votre mental. Venant du mental, cette force indique qu'elle est celle d'une personnalité s'intégrant rapidement ; mais comme vous ne vivez pas encore une pleine vie de service, il y a là trop de force pour vous. Lorsque vous servirez d'une manière plus réelle et plus nette, votre problème se trouvera résolu.

Votre problème est également en grande partie celui posé par le juste emploi du temps. Lorsque vous utiliserez correctement le temps, votre vie s'ordonnera dans une large mesure et une grande partie de cette stimulation physique exagérée disparaîtra.

Mon frère de longue date, vous passez tant de temps à ce qui, de l'angle des besoins du monde et des choses vraiment fondamentales, est vain. Lorsque je dis cela, je voudrais cependant que vous vous souveniez que je ne suggère pas que vous modifiez la technique de votre existence journalière, ni que vous donniez à votre foyer ou à vos responsabilités moins de soins. Je me réfère spécialement à cette attitude intérieure à l'égard du temps que vous ne maintenez pas encore.

À quoi dans la vie donnez-vous le plus d'importance et comment puis-je illustrer ce que je veux vous dire ? Vous déclarez que vous ne parvenez pas à trouver le temps de faire correctement votre travail de méditation. Quelle en est donc la raison, mon frère ? Il se peut que vous ne soyez pas en mesure de le faire chaque matin en tout premier lieu et avant le petit déjeuner, mais c'est le cas de beaucoup de gens. Pourtant, à coup sûr, si vous savez donner la priorité aux choses essentielles, vous pourriez, à un certain moment, mais tôt dans la journée, consacrer trente minutes au contact avec votre âme. L'échafaudage de votre existence journalière ne s'écroulera pas si, par exemple, vous ne répondez pas au téléphone pendant cette période et si vous vous octroyez un moment de quiétude, confiant à quelqu'un d'autre le soin de s'occuper du téléphone. Vous avez besoin de réviser votre échelle des valeurs.

En ce qui concerne votre méditation, je vais vous en donner une qui est très courte. Je veux vous demander aussi de ne plus méditer dans la tête et, pendant un temps, de méditer dans le cœur, vous souvenant que le centre cardiaque se trouve entre les omoplates et non dans le cœur physique. Toutefois, ne vous laissez pas aller à penser aux centres ou aux endroits où ils se trouvent. Cessez simplement de penser avec intensité et centrez votre conscience plus bas, dans la partie supérieure du corps. N'analysez pas trop la situation, ni l'endroit, ni la raison, ni le pourquoi. Faites simplement ce que je vous demande, sachant que, peut-être, je peux savoir un peu plus de choses que vous. [411]

1. Imaginez que vous êtes l'âme, que vous utilisez l'homme inférieur comme un instrument.

2. Imaginez l'âme travaillant au moyen du centre d'amour de votre être et le vitalisant. Ensuite, détendez-vous et laissez-vous absorber dans la conscience de l'âme qui est l'amour. Que l'amour soit la note-clé de votre méditation.

3. Ensuite, déversez votre amour :

a. Sur votre entourage familial immédiat.

b. Sur tous ceux qui font partie de votre vie sociale.

c. Sur vos frères de groupe.

d. Sur le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. e. Sur le monde.

Vous observerez que cet exercice implique, éclairé par l'amour, que la conscience soit fermement installée dans l'imagination. Faites-le dans l'ordre prévu, calmement, nettement, sans vous presser.

4. Ensuite, pendant six mois, réfléchissez à l'une des pensées-semence qui suivent :

- Premier mois : Amour – "Je foule le Chemin de l'Amour. Cet

Amour illumine ma vie."

- Deuxième mois : Compréhension – "Le Chemin de l'Amour est le

Chemin éclairé."

- Troisième mois : Intégration – "Le chemin de l'Amour conduit à la Présence du Soi. Ce Soi est moi-même."

- Quatrième mois : Contact – "Je vois cette Présence comme étant moi-même. Je me fonds moi-même dans la Lumière."

- Cinquième mois : Service – "Les fils des hommes doivent tous être amenés à fouler le Chemin de l'Amour."

- Sixième mois : Le Plan – "Le Plan pour l'homme a trois grands buts. La révélation de l'Amour ; l'illumination du mental ; l'évocation de la volonté."

Toutefois, la principale tâche que je vous assigne sera difficile à exécuter ; mais je vous demande instamment de l'accomplir, dans l'intérêt de votre propre développement et, par-dessus tout, pour votre croissance et votre service, à la fois au monde et à vos frères de groupe. [412]

Parlez peu et efforcez-vous de travailler chaque jour selon un programme net et déterminé, apprenant ainsi à organiser votre temps pour en tirer le meilleur profit et vous donner plus de temps pour le service et de calmes réflexions. Soyez lent dans vos paroles, dans vos mouvements, dans vos décisions, lent aussi à vous former une opinion.

Ce groupe de serviteurs a beaucoup de travail à accomplir, mais je ne peux pas commencer à utiliser ce groupe tant que certains ajustements n'auront pas été effectués dans les personnalités. Faites de rapides progrès, mon frère, en procédant par de lents stades.

Mon Frère,

Octobre 1937

En vous étudiant, il m'a semblé que vous pourriez de nouveau commencer à méditer d'une façon simple. Mais ne manifestez aucune intensité ; vous devriez seulement adopter une attitude de calme réflexion, qui est la méditation. Ne pratiquez aucun exercice de respiration d'aucune sorte, mais seulement la simple formule de reconnaissance de l'âme qui aspire à la présence de Dieu et à l'amour spirituel.

1. Pensez à vous comme à un enfant de Dieu, aimé du Père, et une partie de sa Vie.

2. Consacrez-vous, comme personnalité, au service de votre prochain, service qui est celui de l'amour et de Dieu.

3. Ensuite, réfléchissez calmement, paisiblement et avec bonheur sur l'une des pensées-semence, en en choisissant une pour chaque mois, telles qu'elles sont indiquées dans mon précédent message. Cette fois, cependant, utilisez le mot "amitié" au cours du troisième mois au lieu du mot "intégration".

Je vais vous indiquer les rayons qui gouvernent l'équipement de votre vie, mais je vous prie de ne pas laisser votre mental les analyser ; en effet, je ne désire pas du tout que vous focalisiez votre attention sur les véhicules à travers lesquels votre âme cherche à s'exprimer. Je les énonce simplement, afin de vous fournir cette information comme je l'ai fournie à vos frères de groupe. Donc, consacrez chaque jour dix minutes, et pas davantage à de calmes considérations comme faisant partie de la méditation assignée. Après les six mois, nous verrons alors ce qui s'est passé et ce qui est possible. Voici l'énoncé relatif à vos rayons : [413]

1. Le rayon de l'âme, le septième Rayon d'Ordre ou de Magie.

2. Le rayon de la personnalité, le sixième Rayon de Dévotion.

3. Le rayon du corps mental, le premier Rayon de Pouvoir ou de Volonté. D'où vient la facilité avec laquelle vous pouvez amener l'énergie.

4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion.

5. Le rayon du corps physique, le troisième Rayon d'Intelligence Active.

Mon Frère,

Mars 1938

Au cours des six mois qui viennent, nous devons décider si vous êtes capable de faire face ou non au travail que nous projetons. Si, à la fin de cette période d'étude, il apparaît évident que vous ne devriez en aucune façon prendre part à ce travail, alors, dans l'intérêt de l'intégrité du groupe et de son projet d'entreprendre une œuvre de guérison, il sera nécessaire que vous vous retiriez. Du point de vue karmique, un rapport existe entre vous et moi et ce groupe d'aspirants ; au point de vue sensibilité, vous êtes à la hauteur de la tâche ; en ce qui concerne l'aspiration, vous désirez accomplir ce travail. Où donc se trouve la difficulté ? Quelle est la cause de cette intensification excessive du système glandulaire ?

Trois facteurs interviennent dans la réponse. Je vais vous les exposer avec franchise, vous laissant libre d'accepter ou de rejeter mes suggestions, comme bon vous semble.

Premièrement, (et avant toute autre chose) une attitude intense à l'égard de la vie. Vous vivez toujours dans un état de tension. De semblables états se manifestent et doivent se manifester chez tous les disciples, car c'est en de tels moments critiques que la véritable croissance apparaît et que les véritables décisions sont prises. Même lorsque vous vous amusez, vous êtes tendu. Si vous le vouliez, vous pourriez apprendre à vous relaxer, mais vous ne cherchez vraiment pas à le faire, et la question se pose de savoir si vous seriez disposé à pratiquer cette relaxation même si vous saviez comment vous y prendre.

Deuxièmement, vous êtes incapable d'éliminer ce qui n'est pas essentiel dans votre vie journalière. Vous accomplissez tant de choses que vous n'avez pas besoin de faire, et vous ne parvenez pas à comprendre que, sans doute, cela n'a vraiment [414] aucune importance qu'elles soient faites ou non. Si vous voulez opérer un jour comme disciple, une des choses qu'il vous faut surtout apprendre est le sens des valeurs spirituelles. Si vous parvenez à apprendre cette leçon, vous vous occuperez alors des choses importantes et durables et non des activités éphémères qui ne vous rapportent rien de réel.

Troisièmement, dans la vie vous prenez beaucoup de choses trop au sérieux, par exemple le travail de ce groupe. Vous y pensez d'une manière trop intense ; vous faites preuve, à l'égard du travail de groupe, des choses de votre vie quotidienne et de vos problèmes domestiques, comme de tout ce qui vous intéresse dans la vie, d'une attitude beaucoup trop sérieuse. Il y a deux choses que tout disciple doit apprendre un jour ou l'autre, mon frère. L'une est de cultiver l'art de ne pas se prendre trop au sérieux et l'autre est de développer un sens d'humour, un sens d'humour réel, non forcé, une capacité de rire de soi-même et avec le monde. C'est là une de ces compensations offertes à ceux qui peuvent parvenir à travailler dans la lumière sur le plan mental. Lorsque vous pourrez le faire, la tension constante dans laquelle vous travaillez se corrigera d'elle-même.

Comment donc, mon frère, se produit cette tension en vous ? Elle est basée sur votre capacité intérieure inhérente de contacter les niveaux de l'âme et ainsi d'être ouvert à l'influx de la force de l'âme. Les divers centres sont ainsi nourris de vie et d'énergie et, à leur tour, ils poussent le système glandulaire à être actif. Cependant, lorsque l'énergie spirituelle n'est pas correctement utilisée, elle se trouve "mise en veilleuse" dans les centres (si je puis utiliser une expression aussi inadéquate) et les résultats en sont mauvais. Votre centre de la gorge et votre plexus solaire reçoivent la plus grande partie de cette énergie, d'où votre activité excessive sur le plan physique et votre surexcitation nerveuse, d'où également votre tendance, par la voie du centre de la gorge, à trop parler lorsque vous devez vous exprimer. Le centre cardiaque et le centre se trouvant entre les sourcils devraient recevoir davantage de cette énergie ; ainsi pourrait être équilibré le système endocrinien et se manifester une plus grande liberté à servir d'une manière spontanée. Quels sont donc les aspects de votre vie qui pourraient recevoir cette force spirituelle ? Où pouvez-vous servir spirituellement et libérer ainsi cette énergie spirituelle mise en service ? C'est bien de l'énergie que nous traitons ici, lorsque nous servons et nous vivons, et cette énergie spirituelle doit être utilisée en vue de l'amélioration du groupe et afin de satisfaire les conditions de groupe. Je ne me réfère pas ici à ce groupe en particulier mais à tous les groupes, à toute juste activité de groupe [415] qui peut se présenter sur votre chemin. Comment pouvez-vous utiliser cette force pour le service et de manière qu'elle ne s'accumule pas, mais qu'elle soit employée à servir un dessein spirituel ? C'est là votre problème ; c'est une question majeure qui se pose à de nombreux disciples.