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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES - Partie 11

La solution pour R.S.U. consiste à cultiver la joie, amenant la libération pour les autres. Pour vous, la solution est une maîtrise appropriée de vos paroles et l'élimination de toute référence aux activités de la personnalité. Il faut y parvenir non par l'inhibition, mais par une véritable absence d'intérêt à l'égard du soi. Si ma référence à la nature bouddhique et astrale de la direction de votre vie ne vous semble pas claire, discutez-en avec R.V.B. Le degré de votre connaissance technique de ces termes peut n'être pas suffisant pour vous permettre de comprendre réellement ce que je vous dis. Vous avez besoin d'étudier afin d'éveiller votre compréhension mentale sans perdre en même temps votre sagesse intuitive. R.S.U. a besoin d'étudier moins et d'être davantage.

Le pouvoir peut s'écouler à travers vous, mon frère. Vous pouvez être comme un canal puissant quand il aura été dégagé. Vous pouvez agir comme distributeur de force et de pouvoir à l'égard de vos frères quand vous aurez renoncé à être au centre de la scène ; vous pourrez alors vous mouvoir sur les niveaux de l'âme avec une plus grande liberté...

Votre travail doit continuer à s'accomplir en grande partie sur les niveaux bouddhiques. Les appels à la méditation qui vous parviennent si souvent de quelque endroit doivent toujours être accueillis favorablement par votre personnalité. C'est la une des choses que vous êtes parvenu à maîtriser, la capacité comme âme d'attirer l'attention de la personnalité. Cette capacité est votre élément favorable et votre plus grande contribution en ce qui concerne mon groupe de [333] disciples ; elle vous permet, si vous le désirez, d'émettre à volonté lumière, force et pouvoir. Poursuivez ce travail d'attention.

Que la lumière de l'Éternel brille sur votre chemin, mon frère, que le pouvoir de votre âme se déverse à travers vous et aide de plus en plus le groupe de camarades que vous avez choisis. Telle est la prière que je fais pour vous tandis que je vous mets plus près de mon aura.

Mon Frère,

Janvier 1937

Vous m'avez posé une question bien nette et vous m'avez dit une chose sur laquelle je voudrais attirer votre attention, car elle contient une vérité majeure qui, saisie à ce moment par vous théoriquement, peut recevoir une application pratique, si vous le désirez.

Vous m'avez demandé comment on pouvait connaître ma vibration d'une manière certaine. Vous répondez à quatre genres de vibration que vous devriez étudier avec attention et apprendre à différencier d'une façon plus exacte au cours de l'année d'entraînement que vous avez devant vous :

1. Celle de votre propre âme dans les moments où vous la contactez. Ce sont les moments de lumière et d'illumination et de pensée libérée ; vous devriez travailler de plus en plus en vue de ce contact et de son expression. De cette manière les vibrations sont exemptes d'idées, d'idéaux et de désirs de la personnalité (quel qu'en soit le haut degré) et de toute trace d'amour de la personnalité. Mais elles devraient jeter des flots de lumière sur la personnalité, vous révélant à vous-même. Si

elles ne le font pas, c'est qu'elles sont maintenues sur un niveau mental trop élevé et sont d'une nature impraticable, car elles demeurent mystiques et abstraites, théoriques et impossibles à faire passer sur le plan Pratique. Elles augmentent la responsabilité mais demeurent relativement sans utilité car sur le plan physique elles sont sans objet.

2. La vibration de votre groupe de condisciples. Vous sentez mon groupe de la manière la plus puissante, et surtout à l'époque de la Pleine Lune. Il en résulte une expansion collective du cœur. Je crois que vous le savez et que vous l'avez ressenti à certains moments. Cela devrait rendre plus profond votre amour pour vos condisciples et détruire aussi toutes les barrières entre eux et vous... Si cela ne se produit pas, toute [334] l'activité reste au niveau de la théorie et du mental et ne se trouve pas exprimée pratiquement. Ce que je vous dis ici, je le dis aussi pour tous les disciples.

3. Vous sentez aussi, d'une manière particulière, la vibration de deux membres de ce groupe de disciples ; ce sont ceux avec qui vous entrez le plus facilement en contact ; ils provoquent une certaine stimulation, l'un du centre de la tête et l'autre du centre du cœur. N'oubliez pas que la stimulation est une force impersonnelle ; dans votre cas, elle est appliquée par eux d'une façon inconsciente ; elle alimente votre vie de pensée plus que tout autre chose. Cela signifie qu'en vous accordant à ces deux vibrations, vous accentuez votre vie de pensée, ce qu'elle offre de bon et aussi de moins bon. En fait, vous trois, vous créez un triangle dans mon groupe, et cela devrait augmenter l'action réciproque de l'amour. En même temps, cela peut aussi provoquer une tendance à s'écarter les uns des autres lorsque cette situation est traitée personnellement. Alimentez l'amour mais ne vous mettez pas au diapason lorsque vous sentez que ce lien d'amour est absent.

4. Par moments, vous sentez aussi ma propre vibration. Il peut s'agir de l'accord sur la périphérie de mon aura, ce qui produit l'intégration de toute votre personnalité et facilite l'alignement sur l'âme ; il peut aussi s'agir d'un contact plus étroit, d'un accord avec l'énergie de mon centre cardiaque. Comment pouvez-vous le savoir ? Seulement par les effets produits, mon frère, et non par quelque vision phénoménale, quelque réponse ou réaction. Une intensification d'amour et de compréhension, une impersonnalité plus développée et une réponse plus vive au besoin ; voilà ce que seraient certaines de ces réactions authentiques.

Étudiez ces diverses réactions en pratiquant délibérément un contact fréquent avec elles, vous mettant au diapason de l'une ou l'autre de ces quatre vibrations à des moments différents, notant les résultats et enregistrant toutes les réactions

La déclaration que vous faites et sur laquelle je désire attirer votre attention, est la suivante : Il faut distinguer entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas. C'est la déclaration d'un fait profondément occulte et important ; il contient les clés de la vie spirituelle et de tous les mystères occultes. Je suis heureux que vous ayez découvert cette vérité et que vous ayez tenté de la formuler clairement. Maintenant, mon frère, utilisez-la comme note-clé de votre entraînement spirituel pratique au cours des prochains mois, vivant d'après elle et vous [335] soumettant à elle. Toutefois, ne l'appliquez pas à l'emploi de votre temps ni à vos activités sur le plan physique, mais à l'usage que vous faites des pensées et des émotions. Que ce soit la pierre de touche pour tout problème et toute situation d'une nature émotionnelle et toute réaction de mirage et de la personnalité ; observez la lumière qui pénétrera de tous côtés. Demandez-vous, par exemple : cette ligne de pensée ou cette réaction intérieure et émotionnelle est-elle essentielle, ou n'a-t-elle aucune importance à la lumière de problèmes plus vastes, et par conséquent, n'est-elle pas non essentielle ? Mon accord, ou mon désaccord, avec les idées de quelqu'un ou son point de vue sont-ils fondés sur des faits spirituels et essentiels, ou sur des faits liés à la personnalité et non essentiels ? Agissez alors suivant la réponse que vous évoquez, vous tenant dans la lumière de votre âme. Demandez-vous aussi : Est-ce que les commentaires que je fais, la discussion dans laquelle je me suis engagé concernent des choses essentielles ou non ? Est-ce que mes paroles mettent en valeur la réalité spirituelle de mon frère ou bien apportent- elles de la lumière à ce qui est non essentiel ? Est-ce que je mets le poids de mon influence du côté des faits essentiels ou est-ce que j'alimente ce qui n'est pas essentiel et par conséquent ce qui n'est pas nécessaire ? On peut faire de nombreuses applications pratiques de cette loi occulte et j'ai assez montré l'utilité de votre déclaration.

Je ne vous donne aucun exercice occulte cette fois-ci. Vous avez élaboré votre propre manière de travailler et de vous préparer pour la méditation et cela vous suffit pour le moment. Les phrases occultes devant constituer vos sujets de méditation au cours de ces prochains mois et qui contiennent le secret de la libération progressive sont :

"La volonté dynamique s'élance du centre à la périphérie et construit le petit monde de la forme, le monde du Je et de Mon, du Moi et du Mien. Ce monde est en fait une prison. Il cache la rare beauté ; il enveloppe le son divin ; il voile le Verbe incarné.

"La volonté dynamique s'élance de ce qui est à l'extérieur vers ce qui réside à l'intérieur. Elle construit le monde plus vaste du Tu et du Tien, du Notre et du Cela. Les portes demeurent largement ouvertes ; une lumière brille ; un Mot peut être prononcé et de nombreux prisonniers sont libérés.

"La volonté dynamique s'élance autour du monde sur les ailes de l'amour divin. Elle s'élance à travers le monde universel ; elle acclame avec joie le Tout, [336] l'Ensemble, l'Unique. Alors, la vie est révélée. l'univers demeure libre et avec lui l'homme."

Juillet 1937

Votre problème est intéressant et précis, mon frère. Il touche à l'organisation et aux rapports corrects des divers aspects des forces de votre personnalité et à leur éventuelle coordination avec l'énergie de l'âme.

Votre corps mental est sur le second rayon. Ainsi que vous le savez, ce n'est pas fréquent. Il fait de l'illumination la ligne de moindre résistance. Il facilite le contact avec l'âme et constitue votre problème essentiel. Ce problème est le besoin d'amour et d'appréciation en ce qui concerne votre personnalité. Pensez-y. Cela veut dire que l'on peut toujours compter sur vous pour tout sacrifier afin que les désirs, la volonté et le dessein de l'âme soient réellement exécutés, quand ils vous sont devenus clairs. Vous ne permettez pas que quoi que ce soit arrête votre progrès spirituel lorsque le chemin s'ouvre devant vous. Mais cela signifie aussi que, de l'angle inférieur, vous feriez beaucoup de sacrifices pour être aimé des autres. Cela n'a pas beaucoup d'importance en ce qui concerne l'homme ordinaire car, inévitablement et en temps voulu un juste sens des proportions se manifestera. Mais cela importe en ce qui concerne ceux qui se trouvent sur le Sentier du Discipulat et qui envisagent de se préparer pour l'initiation dans un délai relativement court. Surveillez donc ce point avec soin et découvrez vous-même quelle est la situation. Pour vous aider à la comprendre, vous pourriez étudier si dans des cas critiques où la personnalité se trouve engagée vous seriez prêt à sacrifier votre sens de la vérité ou vos amis.

Votre corps émotionnel est sur le sixième Rayon de Dévotion et d'idéalisme. De là vient votre dévotion à l'égard de ceux que vous aimez, à l'égard de la vérité et (sans que vous le sachiez ni le compreniez) à mon égard à moi, votre frère Tibétain et votre instructeur. De là aussi votre dévotion envers la Hiérarchie que je sers. De là encore l'action réciproque entre votre personnalité de sixième rayon et votre corps astral de sixième rayon qui vous fournit à la fois une opportunité spirituelle et un problème bien net.

Votre corps physique appartient à un type dominant de premier rayon. À nouveau, ceci n'est pas courant sauf dans le cas de disciples, lesquels sont aptes à bâtir des véhicules de n'importe quel type de force afin de se mettre à la hauteur des circonstances et de répondre au besoin ou de pouvoir [337] servir au cours d'une vie donnée. Ce corps de premier rayon vous permet de manier l'énergie spirituelle sur le plan physique. Il vous permet aussi d'agir comme transmetteur de force et comme distributeur. Les forces auxquelles vous avez à faire face sont donc :

1. Le rayon de l'âme, le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir.

2. Le rayon de la personnalité, le sixième Rayon de Dévotion.

3. Le rayon du mental, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion.

5. Le rayon du corps physique, le premier Rayon de Pouvoir.

J'ai, cette fois-ci, à vous adresser quelques éloges, mon frère. Votre sens de la vérité augmente rapidement. Veillez à ce qu'il continue à le faire.

Mon Frère de toujours,

Janvier 1938

Je vous demande d'étudier les instructions que je vous ai données il y a un an. Vous serez à même, en le faisant, de mesurer le degré de croissance que vous avez atteint (si toutefois vous les étudiez avec soin et compréhension). Cela vous permettra de décider aussi si vous avez progressé comme indiqué. Vous avez eu une année de développement sur tous les plans, et votre tâche consiste maintenant à équilibrer entre eux les divers aspects de votre vie de manière que (pour employer les termes des phrases occultes que je vous ai données il y a un an et que j'ai choisies délibérément en songeant à vos progrès futurs) vous puissiez construire le "monde plus vaste du Tu et du Tien, du Notre et du Cela". N'oubliez pas que ce que vous construisez peut être un Temple du Seigneur d'où peuvent venir les Mots de Pouvoir, d'où "de nombreux prisonniers peuvent être libérés", ou une prison qui cache et ne révèle pas, qui voile et ne manifeste pas ce qui est d'une rare beauté.

Un des problèmes qui se présente à tous les disciples lorsqu'ils deviennent dynamiques et constructifs sur tous les plans (ainsi qu'ils le font et doivent le faire), est d'éviter de devenir les prisonniers de leurs propres constructions ou de se limiter par ce qu'ils ont eux-mêmes créé. Ils doivent apprendre à vivre avec vision dans le monde des causes, en se tenant [338] strictement à "l'intention originaire" ; ils ne doivent pas se permettre de se laisser détourner de leur chemin par des activités qu'ils ont eux-mêmes mises en mouvement, ou par les détails qui surgissent de leurs activités et de leurs créations, ou encore par de nouvelles responsabilités ou obligations. Vous savez bien à quoi je me réfère ici et vous devriez réagir de plus en plus aux idées que j'expose ici. Maintenez clairement votre vision, mon frère, et vivez au sommet de la montagne. C'est le message que je veux vous adresser, en ce jour, à vous et à tous les membres de mon groupe de disciples. Vous vivez tous à la veille d'événements nouveaux, d'opportunités accrues, de nouvelles complications et de crises nettement spirituelles. Souvenez-vous alors des paroles que je vous ai dites l'année dernière. Nous croissons par les moments de crise qui se présentent. Faites face à ces moments avec détachement, avec une consécration intérieure profonde, et avec une compréhension illuminée ; ne vous écartez pas de votre objectif essentiel qui est de servir la race des hommes, le Plan et Nous. Tel est l'appel que j'adresse à tous mes disciples.

Plus tard seulement je vous donnerai une autre méditation. Mais je vous demande de concentrer particulièrement votre attention chaque mois au moment de la Pleine Lune. Pendant une semaine, chaque mois, faites votre approche consciente dynamique et intelligente, et ne laissez rien vous en détourner. C'est la méthode la mieux adaptée à votre nature de premier rayon ; elle vous permettra de préserver votre intégrité spirituelle ; elle servira aussi chaque mois à éveiller votre consécration et votre volonté spirituelle dynamique, de manière que votre dévotion au service, votre consécration à la vie de méditation et votre promesse d'obéissance à votre âme puissent aller de l'avant "de force en force". Vous serez ainsi en mesure (dans la hâte de nouvelles entreprises) de vous maintenir toujours au point intérieur de paix, et, de ce centre spirituel, d'affronter la tâche du jour avec sérénité et sans crainte, avec conscience du dessein spirituel maintenu toujours à son point le plus élevé de tension. Voulez-vous, cependant, placer dans votre méditation les pensées- semence suivantes :

Mars Dessein Spirituel. Avril Consécration au Plan.

Mai Tension et Intensité.

Juin Calme Équilibre.

Juillet Indifférence Spirituelle.

Août Compréhension Aimante.

Septembre Oubli de soi-même.

Octobre Dessein de l'Âme. [339]

Mon Frère,

Janvier 1939

Puis-je commencer cette fois l'instruction que je vous destine en citant une phrase qui vous est familière : "Dans le calme et la confiance se trouvera votre force." Avez-vous déjà noté la signification occulte de ces mots ? Le calme se réfère aux conditions nécessaires au corps astral ou émotionnel ; et la confiance, manifestation extérieure de la foi intérieure, signifie la confiance du mental. En vous rappelant cette citation, je vous ai donné les règles pratiques qui devraient gouverner la vie de votre personnalité au cours de ces prochains mois. Le calme conduit à la réflexion correcte dans l'étang paisible de la vie émotionnelle et cela dans la lumière de l'âme. La confiance est l'expression de la personnalité qui met sa foi dans l'existence de l'âme et dans celle du Plan. "La Foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas". Ces réalités désirées, lorsqu'elles se reflètent dans la nature émotionnelle, évoquent l'aspiration et développent la foi.

Votre âme se focalise dans le cerveau ; c'est la raison pour laquelle (lorsque vous êtes venu en incarnation), vous avez bâti un corps physique de premier rayon, ce qui habituellement ne se fait pas. L'énergie de votre personnalité est focalisée dans le corps astral. Votre problème consiste à lancer la nature mentale dans une plus grande activité sans, en même temps, développer l'esprit critique, chose dont vous êtes, actuellement, relativement exempt, bien que vous ne soyez pas exempt de certaines jalousies non reconnues. Vous en êtes exempt parce que votre mental inférieur concret, même s'il est d'une bonne envergure, est subordonné à l'intuition et au sentiment. Votre tâche est d'unir l'énergie de la personnalité et celle de l'âme dans le mental et, en ne perdant rien de votre capacité intuitive et de votre pouvoir de sentir et d'aimer, de travailler là où se trouve le pouvoir mental. Si vous pouvez le faire, votre intuition prendra forme et le pouvoir qui s'écoule à travers vous transformera le sentiment de compréhension.

Par conséquent, avant de méditer, chaque jour, je vous demande de vous exercer à vous retirer dans le mental. Vous vous focalisez généralement trop haut dans la région des réalisations bouddhiques (ce qui est un exercice de la faculté d'intuition), ou vous vous focalisez trop bas, dans le domaine de la perception astrale. Je ne me réfère pas ici à la vision astrale ou au psychisme, mais à la faculté de réaction du sentiment. [340]

Vous devez apprendre à vous représenter le mental comme un centre de pure lumière. Vous devez débarrasser votre conscience de toute pensée représentant le mental comme l'intellect, et vous devez apprendre à le voir simplement comme un puissant réflecteur de la lumière de l'âme, transmettant la sagesse de l'âme dans le monde des hommes. Lorsque vous aurez trouvé ce centre de lumière qu'est le mental, demeurez au centre même de la sphère, et, de ce point, poursuivez le travail que vous êtes en train de faire avec mon groupe après avoir dûment relié l'âme et le cerveau.

L'objectif de votre alignement sera alors le mental, relié à l'âme et au cerveau. L'alignement est un peu différent de sa présentation habituelle, l'âme-mental-cerveau. Il est pour vous mental-âme-cerveau. Réfléchissez-y.

Mon Frère,

Novembre 1939

La vie d'aujourd'hui, toute de mirage, se présente comme un grand spectacle nécessaire, spectacle qui est inévitable et doit être accepté ; cette vie engage votre conscience. Par là, je veux dire que ce mirage qui cherche à vous dominer, présente peu d'aspects caractéristiques, comme c'est généralement le cas pour le commun des mortels. C'est toute la masse de ces miasmes tourbillonnants qui peut fort bien vous engloutir, car, ainsi que je vous l'ai dit il y a quelques années, vous êtes surtout de nature astrale-bouddhique dans votre conscience. Votre degré d'intuition pour saisir la réalité et la vérité est très supérieur à la moyenne. Votre réponse sensible au mirage l'est également. C'est pour cette raison que votre âme vous a conduit en des endroits où (dans la vie de compétition que mène l'humanité) votre mental inférieur est contraint de fonctionner ; ainsi, l'intervalle entre les deux facteurs de votre vie (le mental supérieur intuitif et la nature astrale émotionnelle) peut être franchi, donnant ainsi accès à la maîtrise illuminant le mental inférieur et aussi à une pensée concrète normale. Ce n'est là, en aucune façon, un processus facile, mais pour un disciple comme vous, c'est un processus auquel une attitude courageuse peut faire face.

Mon but est de vous faire connaître le dessein de votre activité dans cette vie. Ce n'est pas la poursuite de l'argent afin de vivre d'une manière juste. Ce n'est pas une occupation complète de votre temps ; ce n'est non plus une certaine situation ni le pouvoir. Ce qui vous stimule vraiment n'est pas [341] cela. Le but véritable de votre âme est de jeter des ponts et de parvenir à la maîtrise clairvoyante d'une forte personnalité, vous amenant ainsi à ce que vous fassiez face à vous-même et que vous accomplissiez les changements nécessaires. Lorsque la personnalité peut être évaluée à sa juste valeur, que ses accomplissements, ses défauts et ses capacités sont correctement mesurés, et lorsqu'elle est ensuite délibérément subordonnée aux desseins de l'âme, un grand pas en avant est fait.

Vous le faites, mon frère. Votre valeur est plus authentique qu'elle ne l'était il y a quelques années. Les petits agréments de la vie sociale et le choix calculé des amis ne dirigent plus entièrement vos attitudes, bien que de vieilles habitudes continuent encore. Il y a vingt ans, vous étiez régi par des considérations sociales ; aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Longue et pénible a été pour vous la leçon vous faisant acquérir un meilleur sens des proportions, un jugement plus juste et une perception plus subtile des hommes et de leur valeur ; elle vous aidera beaucoup à dissiper le mirage. Vous accomplissez de réels progrès dans votre effort de surmonter le mirage du monde social, de sa situation et de ses positions.

Vous commencez à penser aux êtres humains eux-mêmes, vous dégageant ainsi de votre milieu. En êtes-vous surpris, mon frère ? Le mirage de caste règne encore sur bien des nations et bien des peuples. La guerre actuelle y mettra fin ; l'humanité, dans son ensemble, en émergera, capable de fonctionner suivant les normes humaines, libérée des principales tendances et des tyrannies du système passé des castes, des hiérarchies d'églises et des classements d'après la fortune. Réfléchissez-y, car c'est un point que vous ne voyez pas encore clairement ; lorsque vous l'aurez bien compris, votre chemin se dégagera vers un avenir prodigieux. Dans la vie actuelle des disciples du monde, de grands problèmes mondiaux s'élaborent. Leur réponse aux conditions mondiales est plus sensible et plus rapide et, dans leurs claires réactions mentales, repose l'espoir de la régénération du monde. Ainsi donc, mon frère, réfléchissez, ne perdez pas de temps à vous soucier de ce qui peut vous paraître une critique à votre égard.

NOTE : Ce disciple est manifestement incapable d'accepter la critique ou de marcher avec humilité sur le Chemin, succombant ainsi temporairement au mirage ; le contact direct entre lui et le groupe du Tibétain a été interrompu ; c'est lui-même et non le Tibétain qui a pris cette décision. [342]

À P.G.C.

Janvier 1936

Mon Frère,

Comme je commence à travailler avec vous, je cherche tout d'abord à rendre deux choses bien claires. Je ne vous demande nullement une obéissance aveugle. On ne la demande pas d'un vrai disciple, car telle n'est pas la manière de procéder. Soyez-en heureux. Mais je recherche le signe d'une expérience spirituelle qui constituera, pendant un temps suffisant, une épreuve sincère des choses qui ne vont pas à l'encontre de votre intuition croissante. Vous-même, vous devenez de plus en plus conscient du fait que votre indépendance spirituelle (l'une de vos plus précieuses qualités) peut prendre trop d'importance et devenir en quelque sorte une entrave. Vous jugez sainement et clairement, mais vous ne parvenez cependant pas à reconnaître le fait que votre personnalité n'est pas encore un canal bien pur ; de même, votre alignement et votre ajustement intérieur au regard de l'âme ne sont pas encore parfaits. Il y a une chance, n'est-ce pas mon frère, que votre constante réaction contre le fait de recevoir une aide extérieure puisse s'opposer à votre progrès. Votre extrême prudence, si vous l'exagérez encore, peut vous conduire à un esprit d'isolement et de séparativité pouvant être profondément désastreux pour les véritables idéaux spirituels qui émergent.

Il y a toujours des gens que vous pouvez aider et stimuler et que vous pouvez aider dans le développement de leur conscience. C'est ce que vous vous efforcez de faire, car vous servez toujours. Mais il y a également ceux qui, en temps et lieux voulus, peuvent vous donner ce dont vous avez besoin pour faire ce qui est votre prochain pas sur le Sentier. Je peux vous le donner si vous consentez à procéder avec moi, pendant un an environ, à certaines expériences et à accepter que je vous parle avec la plus entière franchise. Pouvez-vous, au cours de ces expériences, rester absolument fidèle aux instructions qui vous sont données ? Vous pouvez abandonner à n'importe quel moment. Il ne vous est pas demandé de faire preuve à mon égard d'aucune dévotion fondée sur la personnalité. Il ne vous sera pas demandé de faire quoi que ce soit que je n'aurais, à un moment quelconque, cherché à justifier et dont je n'aurais pas indiqué les buts. Mais tant que vous travaillerez dans mon groupe, n'accepterez-vous pas de suivre mes instructions et de vous abstenir de critiques et de conjectures de caractère trop analytique, jusqu'à ce que j'ai [343] eu le temps de vous démontrer la valeur de ce que je cherche à faire ? Donnez-moi deux années, mon frère, et alors vous pourrez vraiment évaluer ce que moi-même et le groupe pouvons vous donner.

J'ai cherché à vous intégrer au travail de mon groupe pour plusieurs raisons. La première est que votre type de mental serait utile au groupe et que vous pouvez m'aider par votre capacité d'enseigner ; vous avez en effet une bonne formation universitaire de cet art divin et vos connaissances sont plus étendues que celles de vos camarades, les autres membres du groupe ; et I.S.G.L. est plus versé dans la psychologie qu'aucun de vous. Vos questions et les notes que vous pouvez éventuellement rédiger seront intéressantes pour le groupe.

Deuxièmement, si vous consentez à abandonner votre attitude d'isolement mental (fondé en quelque sorte sur la crainte, crainte de perdre du temps en prenant la responsabilité des erreurs mentales commises par d'autres), l'identification requise par le groupe élargirait considérablement votre compréhension. Lisez ce que je dis, dans les instructions générales, relativement à cette entreprise de groupe, et cherchez à y coopérer, du moins pendant un certain temps. La valeur du travail de groupe peut même en ce qui concerne les résultats, dépasser celle de l'enseignement que je pourrais vous donner. Dans le Nouvel Âge, très proche, tout vrai travail sera un travail de groupe, l'individu étant subordonné au bien du groupe. Vous avez encore à vous identifier ainsi. Les membres des nouveaux groupes ont à apprendre à s'identifier à l'aspiration subjective et au but de groupe, mais non pas avec l'organisation qui est toujours maintenue à l'arrière plan. Cela ne sera pas facile pour vous. Les groupes, comme les individus, fonctionnent en démontrant trois aspects particuliers ; celui de l'organisation extérieurement active est bien connu ; c'est le second aspect, celui de l'inclusivité de groupe qu'il faut que vous appreniez et avec lequel vous devez vous identifier.

Je vais maintenant vous donner le travail de méditation que je voudrais que vous fassiez, mon frère de longue date. Pendant six mois, cessez l'exercice de respiration que vous appelez la respiration abdominale ; il vitalise surtout les centres se trouvant au-dessous du diaphragme ; il est intéressant de noter que chez vous c'est le centre à la base de la colonne vertébrale qui est vitalisé (...) Je cherche à éveiller votre imagination créatrice et à libérer votre sens de la force spécialisée dans certains domaines.

Le désir de votre ami et compagnon de travail, le Tibétain, est que la lumière brille sur votre chemin et vous conduise à une utilité croissante.

[344]

Mon Frère,

Juin 1936

Vous êtes une âme de second rayon et une personnalité de septième rayon.

Cette personnalité de septième rayon vous permet de travailler activement de bien des façons sur le plan physique, unissant la réalité subjective et la forme extérieure. Le sentiment que vous ressentez qu'il existe en vous une activité de cinquième rayon provient du fait que c'était là le rayon de votre personnalité dans votre dernière vie et que c'est pour vous, par conséquent, la ligne de moindre résistance.

Je voudrais tout d'abord, mon frère, vous remercier de la façon dont vous avez entrepris ce travail et de la coopération que vous manifestez en essayant de faire fusionner subjectivement le groupe. Vous avez accompli un bon et difficile travail, et bien que je sache que vous ne recherchez pas de félicitations, il est bon que vous sachiez que vos efforts ont porté des fruits.

Travailler avec mon groupe n'est, en aucune façon, chose facile. Des six membres qui travaillent actuellement dans ce groupe, cinq sont des égos de second rayon. Le fait est intéressant car il indique une capacité dominante du groupe à guérir et à enseigner, et ce sont là, en définitive, vos deux objectifs principaux. Ce fait doit être saisi et compris. L'objectif n'est pas nécessairement la guérison physique. Actuellement, la forme de guérison la plus élevée possible est celle d'ordre psychologique ; bien entendu, elle produit des résultats physiques. Lorsqu'un guérisseur peut combiner en lui ces deux champs d'activité et produire cette synthèse psychologique et par conséquent la guérison physique, alors beaucoup de choses deviennent possibles.

On trouve aussi dans le groupe trois lignes de force de sixième rayon ; elles provoquent la tendance à aller vers le succès final, mais aussi la tendance vers le fanatisme. Il faut y prendre garde car, pour des disciples à l'entraînement, le fanatisme n'est pas à souhaiter. Dans cette brève analyse des forces des rayons présentes dans le groupe, vous devriez trouver des points de contact. Le problème offert par deux de vos condisciples, bien qu'assez différent, présente de nombreuses ressemblances sous l'angle de l'âme. Puis-je ajouter ici que le point d'évolution des disciples et leur position sur le Sentier du Discipulat restent absolument entre eux, entre [345] leur propre âme et moi-même et qu'ils ne doivent pas être l'objet de l'attention de qui que ce soit d'autre. De la part des personnalités, cette attention serait une spéculation absolument vaine. J'ai appelé votre attention sur ces questions de relations uniquement en raison de l'importance qu'elles ont pour l'intégration du groupe.

Je ne modifierai pas en ce moment votre travail de méditation. Il faut du temps pour établir un rythme par la méditation ; vous n'y avez pas travaillé suffisamment longtemps pour obtenir les résultats que vous attendez. Le rythme que je voudrais voir s'établir ne s'est pas encore manifesté et vous pouvez continuer ces exercices sans danger. Efforcez-vous de clarifier et d'approfondir l'alignement entre la personnalité et l'âme.

Mon Frère,

Janvier 1937

Au cours de ces six derniers mois, vous avez travaillé dur, et bien que vous n'ayez pas besoin de félicitations, vous vous êtes montré étonnamment désintéressé. Je voulais que vous sachiez que je l'ai remarqué. Vous avez travaillé subjectivement et assidûment à produire une harmonie et une compréhension de groupe ; vous vous êtes efforcé consciemment de faire agir la force de votre second rayon sur la question de l'intégration de groupe. En le faisant, vous vous êtes mis au diapason d'un problème qui est d'une importance vitale pour celui-ci. Ce groupe de disciples (affilié à mon Ashram) ne peut commencer à faire son véritable service tant que ses membres individuels ne fonctionneront pas en une unité que rien ne peut rompre. Le problème consiste à faciliter subjectivement ce processus, avec une véritable impersonnalité. Tant de disciples ont tendance à utiliser leur mental concret par rapport à ces relations, et ils finissent ainsi souvent par troubler le rythme de ce processus. Les seules choses nécessaires sont l'amour, la compréhension et de nouveau l'amour, suivi du silence. Votre tentative de le faire a été un succès. Poursuivez ainsi et conservez toujours un esprit attentif de manière à garder le haut degré que vous avez atteint.

Il y a beaucoup à faire au cours de l'année qui vient ; il faut aborder cette tâche de l'angle du contact de l'âme et la poursuivre avec efficacité sur le plan physique. Il y a un point auquel je vous demande de travailler au cours des prochains mois car il constitue pour vous le prochain pas sur le Sentier du Discipulat.

Cherchez chaque matin (avant de commencer le travail du [346] jour) à établir avec votre âme un contact si dynamique que la sagesse et le pouvoir dont vous devenez conscient, et la pureté du canal ainsi ouvert, se manifesteront en vous tout au long des activités de la journée sans qu'il soit continuellement nécessaire de se souvenir de la nécessité de garder le contact. C'est là un des premiers pas vers la plus nouvelle conception d'Être. Tant de gens peinent à la tâche d'être disciples. À un certain stade, c'est juste et même nécessaire ; mais il faut que cela soit suivi d'un contact rythmique, conscient et dynamique chaque vingt-quatre heures. Ainsi, l'élan donné devrait suffire à vous porter au cours de toute votre vie de service. Il vous faut recharger vos forces une fois par jour ; si le travail est convenablement fait il devrait suffire.

Vos autres points de contact journalier ne sont pas destinés à vous aider personnellement ni à être pour vous une source de réconfort spirituel ; je me réfère aux moments où vous vous mettez au diapason de la vie plus vaste de la Hiérarchie et du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Je voudrais que vous vous en souveniez. Comment allez-vous donc faire cette approche en vue d'une stimulation dynamique ? C'est là votre problème le plus urgent et, afin de vous aider je vous suggère la méditation suivante :

1. Alignement atteint consciemment et aussi rapidement que possible.

2. Ensuite, en vos propres mots et maintenant le mental fermement dans la lumière tout en vous centralisant aussi haut dans la tête que possible offrez-vous à l'âme afin d'être rechargé par elle.

3. Faites ensuite trois minutes (c'est un temps déjà assez long, mon frère) de silence complet, maintenant, si vous le pouvez, la conscience immobile. La recharge de lumière et de force spirituelles peut alors se faire. Comment ? Elle est faite par l'âme, votre soi véritable vous accueillant, vous sa personnalité, en elle-même ; c'est un processus d'identification auquel vous devez vous efforcer de parvenir. C'est ce que les mystiques de l'église catholique appellent la "paix véritable de l'union".

4. À cela doit succéder un moment où vous cherchez à réaliser que ce que l'âme a fait est une chose réelle. Ceci implique que les processus mentaux reprennent leur activité.

5. Ensuite, utilisant l'imagination créatrice, faites descendre cette électrification (si je puis utiliser ce terme), cette stimulation et cette illumination dans le corps émotionnel [347], le purifiant ainsi et vous efforçant de dissiper ses mirages. Que cela soit fait à travers tout le corps astral.

6. Considérez-vous ensuite, dans la conscience du cerveau physique, recevant consciemment la force et la sagesse dont vous avez besoin pour le service.

Allez ensuite vers vos activités et votre service, comptant obtenir des résultats et les attendant.

Octobre 1937

Le caractère investigateur de votre mental est pour le groupe, mon frère, un actif certain ; toutefois, s'il se manifeste sous la forme du trouble, du doute ou de la critique intellectuelle, il peut introduire une force destructive. Utilisez la connaissance que vous avez dans le but d'insister sur les faits dont vous êtes certain. Prenez une ferme position en ce qui concerne les certitudes de base et rappelez-vous que, dans la synthèse des complexités apparemment contradictoires, la lumière en fin de compte se fera jour. Par conséquent, mon frère, puis-je faire autre chose que de vous dire d'attendre avec patience ? S'appliquant à l'entraînement occulte, l'ancienne maxime suivant laquelle "un peu de connaissance est une chose dangereuse" demeure profondément vraie. Sur le Sentier conduisant à l'omniscience, abondent les pièges et les difficultés. N'avez-vous jamais été frappé par les complexités qui confrontent les Grands Êtres Qui s'occupent d'une humanité constamment changeante ? Les principes demeurent éternellement les mêmes ; mais les techniques et les modes de présentation sont modifiés à chaque cycle car l'équipement humain de réception se modifie et s'améliore constamment. Cette amélioration ne signifie pas nécessairement que les élèves soient plus faciles ; c'est souvent le contraire. L'Instructeur doit non seulement enseigner les vérités anciennes d'une façon nouvelle mais, souvent, il doit aussi contrebalancer les habitudes bien établies de pensée et l'impatience d'un mental assoiffé.

- Premier mois : L'emploi des mains dans la guérison.

- Deuxième mois : La pratique de la patience dans le diagnostic.

- Troisième mois : Le facteur temps dans la guérison.

- Quatrième mois : L'"abstraction occulte" de la personnalité dans la guérison

- Cinquième mois : La reconnaissance du karma dans la guérison.

- Sixième mois : L'influence de l'amour dans la guérison. [348]

Je suggère que chaque mois, après avoir réfléchi à l'un de ces thèmes, vous fassiez un résumé concis de vos conclusions.

Frère de longue date,

Mars 1938

Je vous demande de regarder en arrière, avec l'œil de la perception spirituelle intérieure, et de considérer les huit dernières années ; vous provoquerez ainsi la reconnaissance du fait que durant cette période il vous est advenu trois choses :

1. Votre orientation vers la réalité a été stabilisée ; vous êtes nettement tourné vers votre but et rien ne peut vous en détourner. Votre progrès peut être ralenti par les circonstances et par la fragilité humaine, mais rien ne peut l'arrêter.

2. Les choses qui dépendent de la personnalité (pour vous-même ou pour les autres) ont perdu de leur importance fondamentale ; vous avez acquis une "divine méfiance" du petit soi et de ses attitudes. Il y a huit ans, vous étiez si sûr de la justesse de votre point de vue, particulièrement en ce qui concerne les activités de votre vie et votre entraînement.

3. Le sens de l'attente patiente, à l'égard de ceux qui vous touchent de près, de vos clients, de vos condisciples et de moi-même, commence à se développer considérablement en vous ; c'est là une des premières leçons qu'un disciple doit apprendre.

Les implications de ces trois développements et leurs effets sur votre vie journalière, à votre bureau, chez vous, dans votre milieu et dans le groupe sont maintenant précis, et je voudrais vous le rappeler. Vous trouverez en vous- même la raison pour laquelle j'ai attiré votre attention sur ces étapes de votre progrès. Il est d'un intérêt réel pour le disciple de récapituler parfois ses réalisations et de les accepter.

De semblables moments de reconnaissance et de conclusions aboutissent toujours à un nouveau cycle, et c'est dans un nouveau cycle que vous entrez maintenant. Préparez-vous donc à la fois pour une vision plus profonde et pour un nouveau cycle d'épreuve. Vous pourriez me demander, mon frère, en quoi devrait consister une telle précaution. Dans votre cas, ce devrait être une attitude fermement "maintenue en l'être [349] spirituel" ; en ce qui vous concerne et en raison des affiliations de rayon, cela signifie se tenir dans le rayonnement de l'amour, amour qui ne faiblit pas et qui ne permet à aucune réaction de la personnalité de l'altérer. Je me réfère ici à l'amour et à la patience de l'âme et non pas à l'une des expressions émotionnelles d'un corps astral bien développé tel que celui que vous avez certainement. Un semblable corps astral, dûment discipliné, devient un canal pour l'âme ; pour le groupe, il est un actif certain et d'une grande utilité.

Je vous ai déjà donné certaines pensées-semence devant servir de point de départ à vos méditations. Je l'ai fait avec, à l'esprit, un dessein à longue portée. On considère souvent la méditation comme le moyen d'établir le contact avec l'âme. Cependant, on oublie souvent que ce contact est amené très fréquemment par une attitude intérieure réfléchie du mental, par une vie consacrée au service et au désintéressement, et par la détermination de discipliner la nature inférieure de manière qu'elle devienne un véritable canal pour l'âme. Lorsque ces trois méthodes de développement sont pleinement pratiquées et se transforment en une tendance générale de la vie ou en habitudes permanentes, la méditation peut revêtir un autre genre d'utilité et servir de technique pour le développement de l'intuition et pour la solution des problèmes de groupe. C'est vers cet emploi de la méditation que je cherche à diriger votre attention et c'est ce but que j'avais à l'esprit lorsque je choisissais les pensées-semence que je vous ai déjà données cette année. Je vous demande maintenant de consacrer vos réflexions méditatives aux six questions suivantes, fondées sur ces pensées-semence et d'y répondre ; prenez-en une par mois, pendant six mois :

1. Pourquoi les mains sont-elles les centres de distribution pour la guérison, et que symbolisent-elles ?

2. Quels sont les trois principaux aspects devant être considérés dans tout véritable diagnostic ?

3. Quel est le corps qu'affecte surtout le facteur temps et pour quelle raison ?

4. "L'abstraction occulte", relativement au patient, se manifeste dans deux directions. Quelles sont ces deux directions ? Quel est l'objet de cette abstraction ?

5. Pensez-vous que le karma d'un homme doive inévitablement conduire toujours à la guérison physique dans cette incarnation particulière ?

6. Quel aspect de l'amour le guérisseur utilise-t-il lorsqu'il traite un patient? [350]

Vous découvrirez que ces questions présentent un intérêt captivant et qu'elles méritent toute votre attention en tant que travail préparatoire à votre future activité de guérisseur, activité dans laquelle vous devez vous préparer à prendre une part importante. J'espère que nous pourrons bientôt commencer ce travail de groupe si ce dernier poursuit son travail d'intégration et apprend ce qu'est vraiment un esprit calme, exempt de critiques, de doutes inopportuns et allant vers les autres avec amour.

Je vais maintenant vous indiquer la nature des cinq rayons qui vous conditionnent actuellement. Dans une certaine mesure, vous en connaissez déjà deux, votre âme de second rayon et votre personnalité de septième rayon. Sous bien des rapports, vous en connaissez davantage au sujet du rayon de votre âme qui vous conditionne que vous n'en connaissez au sujet de votre personnalité de septième rayon. La connaissance de ce dernier rayon doit vous venir par l'intermédiaire de l'art de guérir, et c'est à juste titre que votre âme a conduit votre personnalité dans la direction de cette activité.

Votre corps mental est sur le cinquième rayon. Il s'agit là nettement de ce que je pourrais appeler un "reste" de la personnalité de cinquième rayon dans laquelle vous fonctionniez dans votre incarnation précédente. Ce mental de cinquième rayon vous donne une nature curieuse, portée à l'investigation qui est l'une de vos caractéristiques les plus remarquables, ce qui est de grande valeur lorsque l'investigation est correctement utilisée; mais c'est un problème difficile et un obstacle à l'influx de la lumière de l'âme lorsqu'elle prend des proportions exagérées. Il y a huit ans, elle présentait cette exagération.

Votre corps astral est sur le sixième rayon ; c'est un des éléments de la liaison si étroite entre vous et plusieurs de vos condisciples. Ainsi que vous l'avez noté, vos deux principaux rayons sont les mêmes que ceux de R.S.W. Vous voyez donc combien est importante la part que vous pouvez jouer dans sa vie, si la force ou l'influence qui se déverse à travers vous, par la voie de votre nature émotionnelle, est dirigée d'une manière appropriée par votre âme. Étant sur la même ligne d'énergie que l'âme, 2-4-6, on trouve une ligne de moindre résistance pour la force de l'âme.

Votre corps physique est sur le septième rayon. Ceci devrait faciliter l'expression du dessein de votre personnalité sur le plan physique. Par conséquent, faisant face à vous-même, vous devez considérer les rayons suivants :

1. Le rayon égoïque, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial ou de Magie.

3. Le rayon du corps mental, le cinquième Rayon de Science concrète. [351]

4. Le rayon du corps astral, le sixième rayon de Dévotion.

5. Le rayon du corps physique, le septième Rayon d'Ordre ou de Magie.

Les étudiants ont intérêt à rechercher quels sont les rayons qui ne sont pas représentés dans l'équipement de leur personnalité. J'attire particulièrement votre attention sur ce point ainsi que sur les implications provenant du fait que les trois rayons de vos trois corps correspondent, dans l'ordre, aux trois plans des trois mondes où évolue votre personnalité.

Mon Frère,

Novembre 1938

Je commencerai ces instructions en vous exprimant ma gratitude pour la fermeté avec laquelle vous avez évoqué l'intégration si nécessaire du groupe. Vous avez bien servi le groupe, même si vous-même ne le réalisez pas ; mais, moi, j'ai vu et je sais. Ce n'est pas souvent que j'interromps mes nombreuses activités pour faire savoir à un disciple qu'il a bien travaillé. Je le fais pourtant aujourd'hui, délibérément.

Le groupe devrait commencer, vers la fin de l'automne, son service de guérison. À cette époque, tous les membres auront assimilé et saisi les points essentiels du travail de groupe. Vous serez encore plus réceptif à mes suggestions que vous ne l'avez été, car vous vous êtes mis avec énergie à la tâche consistant à me donner votre assentiment spirituel. C'était là pour vous chose difficile car vous avez un tempérament porté à l'analyse. Mais vous pouvez maintenant recevoir l'enseignement avec un assentiment sensible et aussi avec une intégrité spirituelle qu'il vous aurait été, il y a sept ans, absolument impossible de manifester. Veillez à ne pas perdre ces qualités.

Mon frère, j'attire votre attention sur un problème important que je vous présente sous forme de question. Les réunions de groupe apparaissent souvent comme peu désirables aux disciples dans les premiers stades de leur travail en commun. Elles ne servent que pour stimuler les réactions de la personnalité. Comment le groupe, comme unité, peut-il se réunir en vue du futur travail de guérison ? Cette question nécessitera de votre part un examen attentif, et je vous demande de réfléchir aux possibilités suivantes:

1. Le groupe pourrait se réunir à certaines heures et [352] certains jours fixés d'avance, les membres s'isolant là où ils se trouvent et effectuant le travail prescrit.

2. Le groupe pourrait accomplir son travail le matin, au moment de la méditation matinale, chaque membre étant à sa propre place, sachant que sur les plans intérieurs le facteur temps ne compte pas.

3. Les membres du groupe pourraient s'assembler aussi nombreux que possible, pour le travail de guérison. Ils refuseraient toutefois de diminuer la valeur des travaux en se laissant aller à des conversations ou des échanges de vues sur le plan de la personnalité.

Dans mes dernières instructions, je vous recommandais vivement de considérer la nature, les qualités et les attributs des rayons qui manquent à votre équipement. Avez-vous bien suivi cette recommandation ? Ce sont, vous le savez bien, le premier, le troisième et le quatrième rayon, ou ceux de pouvoir, d'intelligence active et d'habileté en action qui produit le conflit, mais conduit à l'harmonie. Vous avez une bonne connaissance des rayons constituant votre équipement pour cette vie, mais vous avez besoin de prendre conscience de la carence de certains attributs nécessaires à votre réussite. Vous possédez quatre types d'énergie de rayon qui opèrent pleinement à travers vous. Il ne vous est pas difficile de manifester de l'amour, bien que vous nuisiez à vous-même considérablement en exagérant l'aspect sagesse de l'amour. C'est ce qui vous fait adopter, dans vos rapports avec vos proches et avec ceux qui vous sont chers, certaines formes de dureté. En êtes-vous surpris, mon frère ?

Le septième rayon dans votre personnalité et dans votre corps physique vous donne le désir d'utiliser vos mains et détermine le travail de votre vie, car les mains sont les agents du magicien et vous êtes, de la façon la plus nette, sur le Sentier du Magicien Blanc. Votre corps astral de sixième rayon vous a donné votre idéalisme, et l'acuité de votre mental de cinquième rayon a déterminé la nature de l'approche mentale que vous faites à l'égard des problèmes et des gens ; mais il vous manque certaines qualités qui enrichiraient l'expression de votre vie et qui épanouiraient votre nature. Vous avez besoin d'acquérir plus d'habileté dans l'action, et une volonté focalisée plus ferme, afin de comprendre ; ainsi vous mettrez un plus grand nombre de vos cellules cérébrales en activité par l'exercice des qualités propres au troisième rayon. Réfléchissez-y, mais n'y attachez pas une importance exagérée.

Poursuivez la méditation de groupe avec les autres membres du groupe, et notez soigneusement les quelques [353] changements que j'y ai apporté. Ajoutez-y la brève méditation suivante. Elle a été conçue en tenant compte de votre nature mentale de cinquième rayon et je vous demande de la faire avec soin (...) Allez en paix, mon frère.

Frère de longue date,

Mai 1939

Une des choses qui, dans deux ou trois ans, se manifesteront comme faisant partie de votre contribution au service sera une profonde connaissance de la part des ésotéristes et un intérêt renouvelé, dans les milieux orthodoxes de l'enseignement rayon-glande-centre. Je vous demande de laisser cette connaissance filtrer lentement (si je puis m'exprimer ainsi) dans votre conscience ; là, sans être soumise à aucune tension ni à aucune pression, elle sera graduellement assimilée. Elle deviendra alors partie intégrante de votre connaissance scientifique, de votre équipement mental et de votre technique de service ; ainsi, elle deviendra instinctivement disponible. N'oubliez pas que les perceptions intellectuelles durement acquises doivent devenir des facteurs instinctifs de création au moment où l'homme est autorisé à prendre l'initiation. Les faits ésotériques appris et la conscience mentale atteinte tomberont finalement au-dessous du seuil de la conscience, des pensées et de la connaissance consciente ; ils doivent constituer une partie intégrante de l'homme, de même que la nature animale instinctive, ou la réaction du mental à l'exposé de faits présentés grâce à l'utilisation des cinq sens, est au-dessous du seuil de la conscience animale, mais demeure disponible pour la protection de l'entité.

Le véritable guérisseur (vous pourriez certainement être ce guérisseur) devrait être si concentré dans la conscience supérieure et si subtilement perceptif aux besoins et à la condition de la personne devant être soignée, que ses réactions à la situation et à l'aide nécessaires devraient être automatiques, intuitives et par conséquent dignes de confiance. Le véritable guérisseur est conscient du rapport entre toutes les branches de l'art de la guérison et les utilise toutes, qu'elles soient exotériques ou ésotériques, orthodoxes ou expérimentales. Il n'est pas limité à un seul mode de service ni à un seul schéma de présentation de l'art de guérir. De nouveau, je vous demande de réfléchir à cela.

Je vous demande aussi de faire une étude soigneuse de l'usage des mains dans la guérison. J'ai donné certaines [354] indications dans mes divers ouvrages et on trouve de nombreuses informations dans la doctrine de l'église au sujet de "l'imposition des mains" ; on en trouve aussi dans les enseignements orientaux relatifs aux mudras ou à l'usage des mains dans les services rituels... Cherchez toutes les informations possibles au sujet des mains. Plus tard, j'indiquerai l'emploi futur de cette science des mains et je donnerai d'autres instructions relatives aux centres situés dans les mains et à l'art de guérir. En attendant, assemblez à ce sujet toutes les informations que vous pouvez et mettez-les dans une forme qui les rende accessibles aux membres du groupe afin qu'ils puissent les utiliser.

Je ne vous donne ni travail particulier ni méditation spéciale. Votre temps est pleinement et constructivement occupé, mon frère.

Mon Frère,

Janvier 1940

Au centre de votre vie astrale se trouve un mirage qui vous entrave, comme dans le cas de votre frère de groupe... J'éprouve de la difficulté à donner un nom précis à ce mirage. C'est l'opposé de celui de votre frère, mais il est vrai que vos deux natures sont totalement différentes. Je vais essayer de m'expliquer. Vous travaillez sur le plan physique avec un corps et un mental angoissés. Vous travaillez aussi sur les niveaux de l'âme avec des pensées et des concepts ; vous travaillez également à assimiler la connaissance intérieure et occulte qui est la manière de vivre que vous avez choisie. Votre mental actif et investigateur se meut cependant dans la direction du service à accomplir et de la connaissance à acquérir. Vous pouvez atteindre des points élevés dans votre vie intérieure. Votre service constant vous fait descendre dans les profondeurs de la vie humaine. Et pourtant, le mirage du détachement, conduisant à des clivages personnels dans votre vie intérieure, met obstacle à la pleine expression de l'âme et à la démonstration d'une fusion très nécessaire.

Pour vous, le mot qui amènerait la lumière est identification, comme il l'est pour ... Par l'identification, l'âme s'unit totalement avec tout ce qui respire. Ce qui entrave... est différent de ce qui vous entrave. Votre mental est plus actif que le sien, et vous n'êtes pas aussi tenu qu'il l'est par des considérations d'ordre social. Son intuition est plus vive que la vôtre et beaucoup plus sensible. Cependant, vous avez tous deux besoin de vous [355] identifier plus étroitement à l'humanité et de vous libérer de la préoccupation illusoire relative à tout ce qui se passe sur les niveaux supérieurs de conscience. Vous avez aussi besoin de manifester un plus grand intérêt aux réactions qui se produisent sur les plans d'expression de la personnalité.