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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES - Partie 2

À L.D.O.

Novembre 1937

Mon Frère et Ami,

Beaucoup de facteurs concourent à assembler les gens en un groupe tel que celui-ci. Il y a, tout d'abord, leurs mutuelles relations karmiques qui indiquent, comme c'est le cas, une communauté d'aspiration et une capacité générale à établir et maintenir certains contacts spirituels, ce qui leur permet de travailler ensemble plus facilement comme un tout ou comme une unité si vous préférez ce terme. Dans ce cas, le [128] groupe éprouve un besoin de développement particulier afin que la vie de groupe puisse en être enrichie et approfondie. Dans d'autres cas, il y a un rapport bien déterminé avec moi, remontant à des expériences passées, même si ces expériences n'ont pas encore été enregistrées d'une manière consciente. C'est l'offre d'une nouvelle opportunité d'entraînement pour ceux qui se trouvent sur le Sentier du Discipulat. Tous ces facteurs ont contribué à me faire prendre la décision de vous demander à vous, un disciple, de travailler en coopération avec moi et avec mon groupe de disciples.

Dans votre cas particulier, les causes déterminantes furent la contribution que vous pouvez apporter à ce groupe, du fait de la richesse et de la profondeur caractérisant votre désir et votre compréhension, et aussi du fait d'un rapport très ancien avec moi. De ce dernier point, je suis, bien entendu, plus conscient que vous ne pouvez l'être.

Il est nécessaire que je vous explique ces choses car la compréhension des causes est l'une des impulsions mentales les plus fortes et une telle impulsion ne saurait être négligée. Entrer dans ce groupe n'est pas pour vous chose facile. Vous avez des doutes sur votre possibilité de vous conformer aux conditions requises et de vous soumettre, même volontairement, à l'inévitable discipline de groupe. J'ai aussi des doutes à ce sujet. Je ne doute pas de la sincérité de votre dessein et de l'intention de votre vie, et je ne mets pas non plus en question la fermeté de votre détermination de fouler le Sentier et d'aller de l'avant vers votre but. Votre décision est là, inaltérable et inflexible. Vous vous y maintenez à tout prix, bien que parfois vous ne parveniez pas à atteindre le degré d'une vie spirituelle que vous vous fixez vous-même.

Mes doutes sont fondés sur votre tendance à l'imprécision et sur votre manque, parfois, de sens d'orientation. C'est souvent le cas chez les purs mystiques, ce que vous avez été. Je suis sûr que vous êtes conscient de ces aspects. Il n'est guère facile pour une personne de votre type de se soumettre à un entraînement d'autodiscipline sous la suggestion de quelqu'un d'autre, tel que moi. Pour contrebalancer cette difficulté, je vous rappelle que votre accord en la matière a été donné volontairement et que vous avez signifié votre désir de faire l'effort nécessaire après y avoir réfléchi pendant plus d'un an. C'est tout ce que je demanderais de vous. Je vous rappelle également que dans l'attitude que j'adopte à l'égard des disciples de mes groupes (certains travaillent avec moi depuis de nombreuses années), je suis simplement mû [129] par un vif désir de vous aider tous par ma très grande expérience et de vous faire des suggestions. Elles peuvent être suivies ou non, au gré du disciple.

Il me paraît sage, cependant, de faire l'effort nécessaire et de me donner, par un accord temporaire et une obéissance volontaire, l'opportunité de vous prouver que, derrière la technique d'entraînement que je propose, se trouvent un dessein et une compréhension planifiés. Serez-vous donc d'accord de mettre mes suggestions à l'épreuve et de suivre mes propositions pendant un temps assez long pour donner la preuve de leur sagesse ? Dans la vie spirituelle, il faut du temps pour que les ajustements se fassent et que les développements nécessaires soient amenés. Deux ou trois mois ne suffisent pas pour redresser les tendances et les habitudes de toute une vie ou peut-être de plusieurs cycles de vie. Mais vous avez du courage et une ferme volonté et vous pouvez accomplir beaucoup en cette existence.

Votre problème est que vous êtes un type du second rayon, avancé et aux talents variés. Vous possédez une capacité marquée à bien faire un grand nombre de choses. Vous êtes décidé et apte à comprendre les gens, leurs motifs et leurs impulsions. Vous avez le génie du contact et vous êtes par nature un bon psychologue. Vous avez également tendance (en raison de votre inclusivité du second rayon) à surestimer les gens. Subjectivement, vous avez un grand complexe d'infériorité, fondé sur votre sens du divin et non sur un sentiment d'échec. Réfléchissez à la pensée que j'exprime ici. Vous avez besoin d'apprendre à voir les gens comme ils sont en réalité ; et, continuant à apprécier en eux le divin, restez à l'écart tout en vous efforçant de les aider, de travailler avec eux et pour eux. Vous avez tendance à considérer en quelque sorte comme un handicap votre capacité de réussir en de si nombreux domaines. Vous devez plutôt considérer cette capacité comme une indication des multiples manières que vous possédez d'atteindre les autres et comme un actif réel sur le Sentier.

Avec vous, je peux et je dois être absolument franc ; votre honnêteté innée vous fait reconnaître cette qualité chez les autres et vous n'auriez aucun respect pour moi si je mettais des gants avec vous, ainsi que l'on dit. Mon rôle vis-à-vis de vous n'est pas de vous dire quelles sont vos erreurs ou de vous donner de nombreuses instructions. Vos imperfections, vous les connaissez et instinctivement vous suivez la bonne direction même si parfois vous choisissez le plus long chemin pour atteindre votre objectif. [130]

Il faut que vous accomplissiez deux choses ; si vous y parvenez, votre rendement dans le service s'en trouvera considérablement accru et vous réorganiserez à la fois votre vie intérieure et votre vie extérieure. Il vous faut travailler consciencieusement avec le facteur temps, et il vous faut tirer de la vie une plus pleine expression de travail bien fait. Il faut également que vous cultiviez d'une façon plus déterminée que vous ne le faites l'habitude mentale qui est l'attitude de l'Observateur entraîné observant la vie, les gens et vous- même. Il vous faut développer l'attitude attentive de Celui qui considère la vie, et la vie et les luttes des autres. Il est nécessaire que vous appreniez que lorsque vous parvenez à ne pas vous identifier aussi étroitement aux gens, vous pouvez alors leur être de plus grand service et être pour eux un ami et un aide meilleur. Pour vous, par conséquent, le détachement est absolument nécessaire ; c'est une qualité qu'il faut cultiver. Il ne s'agit pas du détachement d'autoprotection, d'auto-immunisation ou de désintéressement, mais de ce détachement de l'âme qui opère à partir des niveaux de l'âme et qui, considérant toute vie dans la lumière que l'âme verse à flot, voit toute chose du point de vue de l'éternité. Vous verrez alors les valeurs véritables qui sont en jeu et les véritables perspectives du tableau. Il faut que vous appliquiez aux gens et aux circonstances cette même qualité dans l'interrogation et la compréhension que vous vous efforcez d'utiliser lorsque vous travaillez en artiste. Vous devez voir les gens comme ils sont en réalité, avec leurs défauts et leurs vertus, leur divinité et leur humanité. N'ai-je pas raison mon frère ?

Avec le temps, nous pourrons élargir et approfondir cette analyse mais je voudrais tout d'abord insister sur ces deux points ou plutôt sur ces deux nécessités, la juste utilisation du temps et son ajustement correct à votre expérience, et une attitude de détachement. Je ne serais d'aucune utilité ni pour vous ni pour aucun de mes disciples si je ne pouvais pas être explicite et direct. Le travail que je peux vous demander de faire devrait tendre à amener certains de ces ajustements nécessaires.

Je vous demande d'ajouter à votre méditation du matin un examen sur le détachement... En ce qui concerne votre méditation, suivez le processus habituel, tout au moins pour le moment ; ajoutez-y seulement chaque matin une période de temps au cours de laquelle vous placerez vos condisciples (ceux que vous pouvez connaître) dans la lumière, et cherchez [131] à vous relier consciemment à eux, déversant en eux l'amour et la sagesse que vous possédez. Ceci favorisera nettement l'intégration du groupe...

Vous êtes en mesure d'assister et d'aider bien des gens. Veillez, mon frère, à aider avec sagesse, discernement et discrétion, et à placer vos efforts là où vous pouvez obtenir les meilleurs résultats. Il est rare de rencontrer ensemble assistance et discernement appropriés, mais chez vous ils peuvent aller de pair. Vous vous efforcerez, bien sûr, de vous conformer aux exigences du groupe, n'est-ce pas ? Mais vous devez le faire de votre propre et libre volonté et en vue de l'intégrité du groupe.

Mon Frère :

 Février 1938

On vous aura clairement indiqué que vous êtes nettement et karmiquement lié à vos camarades disciples et à moi-même. Toutefois, cela ne fait qu'un seul lien ; c'est lui qui vous a conduit dans notre direction et qui vous a permis de vous lier à ces groupes initiaux associés aux Ashrams des Maîtres qui s'efforcent d'instaurer les méthodes de travail du Nouvel Âge. Auparavant, vous travailliez avec un autre groupe. Puis sous la pression de la vie et des circonstances, et par le désir de vous exprimer dans un champ d'activité de votre choix, vous vous êtes temporairement écarté de la vie du groupe, et votre place fut prise par quelqu'un d'autre. Du travail vous a été maintenant trouvé dans un groupe qui s'occupe de dissiper le mirage du monde. J'ai décidé de vous placer dans ce groupe parce que vous êtes relativement exempt de mirage; je ne dis pas que vous êtes exempt de défauts ou des aspects mentaux de ce que nous appelons le mirage. Cette exemption doit être utilisée par le groupe.

Vous êtes capable de penser avec clarté, et généralement vous connaissez les raisons pour lesquelles vous agissez de telle ou telle manière, car vous agissez rarement sans avoir réfléchi auparavant ou sans être parvenu à une raison suffisante et juste pour ce faire (et sans ressentir d'émotion). Voulez- vous vous en souvenir en travaillant dans mon groupe et plus tard, comme le groupe travaille d'une manière unifiée pour dissiper les mirages, voulez-vous travailler avec les membres du groupe en appliquant votre intelligence et votre pouvoir tandis qu'ils apprendront avec vous à maîtriser les mirages dans leurs propres vies ? Lorsqu'un homme a appris à dominer [132] les conditions de sa vie grâce au pouvoir de son âme, il peut travailler au milieu de ces conditions, sans être affecté par elles, et d'une manière constructive. Voulez- vous essayer de vous en souvenir ?

Ou bien le travail de ce groupe est important et utile, ou bien ce n'est qu'une chimère et une perte de temps, n'ayant aucun but réel et ne servant aucune fin utile. Si on peut considérer comme comptant parmi les Groupes- Semence du Nouvel Âge les groupes de disciples que les Maîtres forment actuellement sur le plan extérieur à travers le monde, et si ces groupes peuvent être d'un service immédiat au stade de leur travail préparatoire dans lequel nous nous trouvons, alors cela vaut la peine, sous de nombreux angles, que nous donnions notre temps et nos efforts afin de remplir les conditions requises, et de façon à pouvoir coopérer constructivement lorsque le temps en sera venu. Joignant le groupe, comme vous l'avez fait, plusieurs années après la plupart des membres, dans le but de remplacer D.A.O., vous avez à vous mettre au courant d'une grande quantité d'informations et à étudier un grand nombre d'instructions antérieures. Si vous êtes prêt à le faire, vous serez alors à même de travailler avec compréhension avec vos condisciples. Consacrez au moins une année à voir les enseignements déjà donnés au sujet de maya, du mirage et de l'illusion. Vous y trouverez bien des choses qui vous intéresseront...

Vous êtes un travailleur capable de créer ; vous avez la capacité de travailler et de créer de plusieurs façons différentes. Vous êtes à la fois un artiste et un écrivain. Cela signifie que votre âme peut parvenir à s'exprimer et à le faire utilement de deux manières différentes. Il y a donc deux éléments de valeur et bien nets que vous pouvez mettre à la disposition du service du monde, deux points d'expression par lesquels votre âme et votre cerveau sont en rapport. De tels canaux sont forcément des moyens de relation, et la lumière peut descendre tout le long de ceux-ci, rayonnant dans les endroits obscurs. Je voudrais faire remarquer que les travailleurs créateurs de n'importe quel domaine sont principalement ceux qui peuvent détruire ces mirages auxquels est encline l'humanité. On trouve ces mirages dans les domaines des activités illusoires que les hommes eux-mêmes ont créés. Vous remplacez un travailleur créateur qui a succombé, sincèrement et honnêtement, au mirage de "l'âme libre et indépendante", il a oublié une idée paradoxale, une idée qui montre que l'hérésie de séparativité, de solitude et d'indépendance, fait partie du mirage du monde. Ce frère, ainsi, s'est trouvé dans l'impossibilité de coopérer ; il plaçait sa "liberté personnelle" plus haut que l'activité planifiée du groupe ; par là, il a retardé de deux ans le moment où ce groupe de travailleurs parvenait [133] à l'activité voulue. Voulez-vous donc vous efforcer de vous intégrer rapidement au groupe, afin de hâter l'accomplissement souhaité ?

Pour vous aider à le faire, je ne vous assignerai pas beaucoup de travail personnel et ne prévoirai pas pour vous beaucoup d'activités individuelles. Je vous indiquerai toutefois les trois rayons d'énergie qui constituent votre personnalité. Comme vous le savez déjà, le rayon de votre âme est le second ; celui de votre personnalité est le quatrième. Une étude de ces cinq rayons et de ceux de vos camarades disciples vous montrera où se trouvent les points de relation, où sont les lignes de moindre résistance et où vous pouvez chercher en vue d'une compréhension et d'une coopération compréhensive rapides.

Votre corps mental se trouve sur le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit ; de là vient votre souplesse, votre sens des rapports et votre rapidité à saisir la vérité mentale. Vous succomberez toujours plus facilement à l'illusion qu'au mirage. Ce Rayon d'Harmonie par le Conflit est le rayon qui jette des ponts et, dans votre cas, amènera, par le mental, l'établissement rapidement croissant du contact entre votre âme et votre personnalité.

Votre corps astral est sur le second rayon ; cela vous sera assez apparent, vous donnant les difficultés et les opportunités qui vous conduiront finalement à des expansions de conscience et à une sensibilité à la psyché des autres qui a été à la base de la plupart de vos travaux les plus heureux.

Votre corps physique se trouve sur le septième rayon, ce qui vous donne le sens du rapport entre l'esprit et la matière, entre l'âme et le corps, et vous permet, si vous le désirez, d'être un agent constructeur dans le domaine de la magie. Vos rayons sont donc :

1. Le rayon de l'âme, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le quatrième Rayon d'Harmonie par le

Conflit.

3. Le rayon du mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit.

4. Le rayon du corps astral, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

5. Le rayon du corps physique, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial ou de Magie. [134]

Il vous sera donc évident que la principale ligne de force de votre équipement, vous reliant aux autres et facilitant les contacts, est le second rayon et son expression subsidiaire, le quatrième rayon. C'est là un aspect nettement favorable et une opportunité, mais cela rend également possibles certaines obligations, qui devraient être contrebalancées par un renforcement de toutes les tendances de premier rayon afin d'opérer l'équilibre nécessaire. J'ajoute que :

1. L'énergie de votre âme cherche à s'exprimer par votre corps vital.

2. La force de votre personnalité est focalisée dans le corps astral. Lisez ce que je disais à I.B.S. afin de comprendre ce que je viens de vous dire.

Frère de longue date,

Février 1939

Vous venez d'accomplir une année de travail avec moi dans ce groupe de disciples. Vous avez eu le temps de mettre de l'ordre dans vos pensées et vous avez eu l'opportunité de définir pour vous-même les objectifs et les buts du travail que ce groupe doit bientôt commencer. Vous débutez avec un certain handicap puisque nous avons renoncé à tout le travail initial et à l'entraînement préliminaire dans votre cas. Vous commencez à travailler au stade du travail de groupe organisé. Voulez-vous le faire avec patience et application, et avec une obéissance sans réserve mais volontaire ? Ne laissez pas le mirage du monde vous dominer ; veillez à ne pas être entraîné dans le tourbillon de crainte et de pessimisme qui entoure tant de gens à l'heure actuelle.

Comme je vous l'ai dit précédemment, vous êtes relativement exempt de mirage, mais les forces sont aujourd'hui si puissantes que tous mes disciples doivent absolument se protéger. Cette protection pour vous réside en une certaine forme de travail créateur. C'est une chose qui vous est facilitée du fait que le rayon de votre personnalité et le rayon de votre mental sont identiques, et aussi du fait que votre âme, ancrée et focalisée dans votre corps éthérique, peut, si vous en décidez ainsi, galvaniser votre corps physique en presque n'importe quel genre d'activité créatrice nécessaire.

Une des choses que tous les disciples doivent apprendre à accomplir est de profiter des forces et des énergies qui leur appartiennent par droit de possession inhérente ; pourtant, elles sont rarement employées avec compréhension par l'homme [135] ordinaire. Il est généralement la victime et non celui qui utilise ces pouvoirs. Peu de gens se rendent compte du caractère prodigieux de ces énergies dans lesquelles ils peuvent puiser à loisir. Votre problème réside principalement dans l'établissement d'un rapport dynamique entre toutes les forces intérieures et subtiles qui sont focalisées dans votre corps éthérique, afin que vous puissiez occultement "faire se manifester" en une expression extérieure, au moyen du cerveau physique, les richesses de compréhension, de perception et de sagesse qui sont en votre possession. Cette amenée en manifestation n'est pas actuellement effectuée par vous comme elle devrait l'être, bien que parfois vous y parveniez. Vous devriez rechercher plus fréquemment cette expression extérieure de la nature intérieure et chercher à rendre le lien conscient existant entre l'extérieur et l'intérieur plus dynamique et plus réel. Réfléchissez à cela. La force, la sagesse et l'amour de chaque disciple du monde sont aujourd'hui des plus nécessaires. L'humanité demande de l'aide et la Hiérarchie demande que l'on coopère avec elle.

Janvier 1940

La nécessité d'agir et d'être actif objectivement est votre principal mirage, mon frère. Vous avez besoin d'apprendre la leçon que ce que vous faites n'a relativement pas d'importance. Ce qui est d'une importance majeure, c'est d'enregistrer consciemment et toujours exactement ce que vous faites. Je voudrais que vous vous souveniez que les justes activités résultent de la condition d'être. Si votre conscience d'être relève de la nature de votre personnalité, vos activités en relèveront également. Si votre conscience est focalisée dans l'être spirituel, votre service spontané, créateur et actif se manifestera par conséquent par la voie de la radiation. Je voudrais que vous y réfléchissiez.

Pour de nombreux disciples se trouvant actuellement à l'entraînement, la crise présente offre une période, ou un intermède de retrait afin de focaliser à nouveau et d'apprendre encore une fois à la source de la sagesse intérieure. Il en est de même pour vous. Penchez-vous sur le problème de la réponse sensible et non pas sur le mirage du travail que vous devez faire. Occupez-vous des causes et non des effets. Les effets, inévitablement, conservent leur caractère effectif.

NOTE : Ce disciple travaille toujours activement avec le Tibétain. [136]

À J.A.C.

Mon Frère,

Décembre 1937

S'agissant d'égos du premier rayon comme vous-même ou d'âmes qui opérez au moyen de personnalités de premier rayon, je suis toujours confronté par la difficulté initiale de leur "indépendance isolée". Pour des êtres semblables du premier rayon, il n'est pas facile de coopérer, de se conformer aux suggestions de groupe, au rythme de groupe, ou à la discipline de groupe, ou encore à l'activité synchronisée et unifiée qui est le but proclamé de tous les groupes de disciples. Fréquemment, l'attitude intérieure se trouve à l'unisson du dessein principal et des idéaux, mais l'expression extérieure, l'homme physique, demeure inadaptable et fondamentalement non disposé à se plier. Si votre personnalité n'était pas du second rayon, vous éprouveriez des difficultés à travailler dans mon Ashram. C'est votre qualité de second rayon, fortement prononcée et résultant d'une longue série d'incarnations dans un véhicule du second rayon, qui peut faire de vous, si vous le désirez, un des points centraux du travail que je projette de faire exécuter par ce groupe de disciples.

Il faudra compter plusieurs années pour que les membres du groupe s'adaptent les uns aux autres, qu'un travail efficace puisse ainsi être possible et que se produisent la synthèse intérieure et l'effort unifié qui me permettront de donner à ces disciples à l'entraînement une tâche précise à accomplir, tâche qui peut influencer d'une façon subtile et difficile à reconnaître les forces qui gouvernent le monde. Nous nous étendrons davantage sur ce point lorsque la synthèse et la compréhension requises auront été atteintes. Ne vous efforcez pas de comprendre encore ce que je veux dire par cette tâche. Avant qu'elle ne puisse produire ses fruits, il y a beaucoup à faire, à étudier et à expliquer. Il existe de nombreux groupes, travaillant sous la direction des Maîtres, qui se trouvent à l'entraînement depuis des années, se préparant à la tâche à accomplir. Lentement, graduellement, les nouveaux concepts et les nouvelles techniques de civilisation et de travail de groupe, qui conviennent au Nouvel Âge, émergent dans la conscience des disciples du monde.

En ce qui vous concerne, mon frère, vous entrez dans une phase de votre cycle de vie où vous pouvez devenir, si vous le désirez, le véritable samnyasin, celui qui (libéré des tâches plus actives réservées aux hommes jeunes débutant dans le [137] champ de leur existence) peut utiliser l'expérience acquise, les connaissances péniblement acquises et assemblées et la sagesse récoltée au service actif de la Hiérarchie et de l'Humanité. Vous pouvez maintenant vivre pour les autres et trouver dans notre travail, récompense, intérêt et compensation pour toutes vos luttes du passé. Servir a été depuis longtemps votre but, car vous avez aimé vos semblables et vous avez lutté pour conserver cet amour pour l'humanité malgré les déceptions et le dégoût causés par l'égoïsme général du monde et une tendance, fortement prononcée en vous, mon frère, à sentir la vanité des choses et l'inutilité de l'effort lorsqu'il est confronté par une débâcle mondiale comme la présente débâcle et tout le poids du pessimisme des hommes. Contre cela, il faut que vous luttiez.

Je serai heureux d'avoir votre coopération pour ce travail difficile que nous projetons d'accomplir ensemble. Je vous demande, dès le début, que vous me donniez librement votre agrément aux suggestions que je vous ferai, tout au moins jusqu'à ce que vous puissiez voir plus clairement vers quoi je cherche à conduire mes disciples et avoir une idée plus nette du travail qu'il est possible de faire. Je ne pense pas qu'au bout de quelques années vous regrettiez de vous être conformé à mes plans pour le groupe.

À propos de mes disciples, la franchise totale est essentielle ; les bons aspects et les faiblesses doivent être reconnus avec le même empressement. Parmi ceux que je forme depuis quelque temps déjà il ne s'agit pas de cacher quoi que se soit les uns des autres. Ces disciples seraient les premiers à vous dire l'importance, la difficulté et la valeur que représente l'instauration de ces franches relations. Il est nécessaire que, dès le début de votre association à mon groupe, vous cherchiez à obtenir cette même clarté de vision en ce qui les concerne et ils auront, vis-à-vis de vous, la même attitude.

Une des choses qui vous a handicapé pendant toute votre vie et qui vous a probablement empêché d'accomplir un plus ample service dans le monde a été un complexe d'infériorité prononcé. Bien qu'elle n'ait pas entravé votre succès dans la vie et les activités de votre personnalité, cette tendance vous a pourtant freiné, a inhibé le libre mouvement de votre âme et vous a empêché de trouver la joie dans le fait de vivre qui doit être la marque du disciple. Votre sensibilité est grande ; votre faculté de comprendre les affaires du monde et les conditions du monde est nécessairement quelque peu plus [138] profonde que celle de l'homme moyen. Et pourtant la profondeur même de votre vision et votre connaissance vous portent à être conscient de votre peu d'importance. Comme je vous l'ai déjà fait remarquer, cela va de pair avec un sentiment de vanité lorsqu'il s'agit de faire sur les conditions de votre milieu quelque impression importante. C'est en relation avec cette situation que vous devez livrer la bataille de votre personnalité. Je vous appelle donc à la tâche de parvenir à un contact plus étroit avec votre âme. Vous neutraliserez ainsi votre sentiment d'infériorité. Je vous demande aussi de cultiver un sentiment de joie qui finalement vous libérera en vue d'un service plus abondant Voulez-vous travailler à ces deux aspects et suivre mes suggestions pour une période d'une année, aidant ainsi le groupe tout en vous aidant vous-même ?

Pour vous aider dans cette tâche, je vous donne une méditation bien simple, si simple que vous pouvez être tenté de douter de son efficacité. Je peux pourtant vous assurer que si vous la faites pendant quelques mois ou jusqu'à ce que, moi-même, je suggère un changement, vous serez surpris des modifications qu'amènera cette très simple formule dans votre conscience (...) Pendant que vous méditez, gardez près de vous un crayon et du papier et notez les idées et les pensées qui vous viennent... Je travaille à vous préparer un labeur futur.

Note : L'invitation à travailler dans le groupe du Tibétain ne fut pas suivie de réponse valable ; le disciple manifesta un certain intérêt aux documents mais son travail se limita à les étudier.

À F.C.D.

Janvier 1933

À mon disciple et camarade F.C.D. qui travaille dans la solitude si pénible du type du second rayon, je dirais ce qui suit : votre problème est double; lorsque vous parviendrez à le résoudre, votre champ de service, déjà vaste, s'élargira encore. Votre problème est celui posé par un corps éthérique dévitalisé, celui aussi d'un cœur attaché à trop de gens et par conséquent à qui il est demandé un trop grand effort et une trop grande contribution. On exige trop de votre sympathie. Maintenant que vous avez atteint l'âge de cinquante ans, vous devriez avoir déjà accompli la tâche difficile d'être devenu [139] un samnyasin dans le monde occidental. B.S.W. y est déjà parvenu et pourrait vous aider si vous êtes disposé à correspondre en toute franchise avec lui. Vous avez, vous aussi, quelque chose à lui donner.

Les problèmes posés par le corps éthérique peuvent être traités et résolus si vous tenez compte des suggestions faites par C.D.P. et si le régime alimentaire (dans votre cas) est soigneusement contrôlé et ajusté... Mon intention n'est pas d'indiquer à ceux qui travaillent dans mon groupe les méthodes qu'ils devraient suivre en matière de régime alimentaire. Ces choses diffèrent d'un individu à l'autre.

À votre présent stade, vous possédez nécessairement les défauts des vertus de votre second rayon. Vous souffrez d'attachement et d'une identification trop rapide aux autres. Vous pouvez remédier à ce défaut si vous vous comportez fermement comme âme et si vous ne vous focalisez pas comme personnalité dans vos rapports avec les autres, aussi bien dans votre milieu familier que dans votre service dans le monde. Il faut que vous vous souveniez que vos rapports s'effectuent avec les âmes et non pas avec des formes temporaires ; vous devez donc vivre détaché des personnalités, les servant mais vivant toujours dans la conscience de l'âme, le véritable samnyasin.

Pratiquez donc vos méditations exclusivement dans la tête, sauf certains exercices secondaires que je vous donnerai et qui ont trait à la rate et auront pour but une vitalisation éthérique. Votre centre du cœur est suffisamment éveillé pour cette existence-ci ; une plus grande sensibilité constituerait un handicap. L'accomplissement parfait de votre devoir et, intérieurement, votre libération de ces liens signifiera pour vous la mesure de liberté qui vous rendra disponible pour un service plus abondant. S'il existe des questions que vous voudriez me poser, frère de longue date, j'y répondrai avec joie.

Mon Frère,

Juin 1933

Au cours de cette période, les difficultés et la solitude n'ont pas diminué pour vous ; il vous a été pénible de continuer à lutter. Je n'ai pas grand-chose à vous dire cette fois-ci ; vous vous rapprochez de votre Maître et dans les cas semblables, les condisciples doivent s'abstenir d'intervenir. La plus grande assistance que je puisse vous apporter en ce moment est de vous répéter ce que j'ai dit plus haut, et cela, je le fais. Vous possédez la persistance et la volonté semblable à un acier bien [140] trempé du second rayon ; vous pouvez écarter toute crainte en ce qui concerne votre capacité de résister à la tempête et aux difficultés et finalement de vaincre. Rien ne peut vous arrêter...

Je voudrais vous donner une formule spéciale, un mantra ; j'ai choisi les phrases suivantes, que vous répéterez aux moments choisis par vous :

"Je suis un messager de lumière. Je suis un pèlerin sur le chemin de l'amour. Je ne chemine pas seul mais je sais que je ne fais qu'un avec toutes les grandes âmes et qu'un avec elles en service. Leur force est la mienne. Cette force, je la revendique. Ma force est la leur et je la leur donne librement. Âme, je marche sur terre. Je représente l'UNIQUE."

Votre travail dans mon groupe et votre pouvoir au regard de vos frères de groupe consistent en votre compréhension compatissante. Vous alimentez l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre et vous agissez comme un point central pour cet aspect de l'âme qui s'exprime sous forme de compréhension. Vous êtes capable de transmettre cette qualité de l'âme.

Mon Frère,

Juin 1934

Vous vous trouvez à la veille d'une véritable expansion de votre travail et vous devez vous y préparer. Je pense que vous l'avez compris vous-même. C'est toutefois par l'utilisation, de votre part, de la volonté spirituelle que viendra la pleine libération de votre liberté d'action. Vous avez vécu une vie de discipline et cette discipline a porté des fruits qui se manifesteront lorsque vous ouvrirez les portes et lorsque vous les fermerez sur les anciennes limitations qui vous emprisonnent. Vous savez bien de quoi je parle.

Tout d'abord, disciple du Maître K.H., Qui a été pour moi un Instructeur sage et avisé, je voudrais vous dire ce qui suit : cessez de porter une attention soutenue à la vie de ceux qui vous entourent ; c'est là, pour les disciples du second rayon, le chemin de la facilité dans le travail. Leur sens de la responsabilité est si grand et leur désir d'abriter et de protéger si fort qu'ils chérissent exagérément ceux auxquels les lie une obligation karmique et dont la vie est en contact journalier avec la leur. Marchez avec force et silence le long de votre propre chemin et faites ce que vous demande votre âme. Ne laissez pas la voix plus petite des proches et des êtres aimés vous détourner de votre progression sur le sentier du service. Vous [141] appartenez maintenant au monde et non plus à une poignée de vos camarades. La leçon n'est pas facile à apprendre, mon frère, mais tous les disciples doivent l'apprendre un jour ou l'autre et c'est pour vous actuellement une leçon appropriée. L'appel pour les Serviteurs a retenti et tous ceux qui sont des disciples engagés doivent être les premiers à y répondre. Cela impliquera des sacrifices mais vous les ferez sûrement.

Votre santé est meilleure et continuera à l'être, si vous faites attention et observez les règles précédemment données par moi en ce qui concerne le régime alimentaire, etc. Vous découvrirez sans doute dans les prochaines années que vos heures de sommeil diminuent. Ce sera une bonne chose, mon frère, et non pas une mauvaise, car trop de sommeil diminue la force éthérique. Au disciple avisé, une allusion suffit. Davantage d'air et de soleil, moins de sommeil et moins de contacts humains, telles sont pour vous les règles futures. Lisez le sens caché derrière ces mots. Je ne peux pas être plus clair car ce que je dis sera lu par d'autres. Si vous ne me comprenez pas clairement, demandez à A.A.B. dont le problème présente des similitudes avec le vôtre. Je lui ai dit certaines choses qui peuvent vous intéresser mais elle hésite à vous en parler et espère que vous comprendrez sans qu'elle ait à vous en faire une interprétation détaillée. Je pense que cela vous est possible car votre intuition est éveillée, votre dévotion à la cause des Grands Êtres est réelle et que vous avez acquis, au contact des autres, une vaste expérience. Votre tâche essentielle à l'heure actuelle est de vous préparer et de vous mettre en bonne condition physique en vue de ce qu'on exigera sûrement de votre temps, de votre force et de votre cœur...

Il vous faut insister cette année sur la stabilisation de votre service spirituel. Si vous vous en sentez capable et si les exigences du travail le permettent (vous voyez que ma requête n'a rien d'impératif), je voudrais que vous rédigiez un article sur le Pouvoir de la Volonté Consacrée. C'est à l'utilisation de l'aspect volonté que les disciples du second rayon doivent s'habituer et c'est pour vous un problème important. Vous avez déjà la volonté de persévérance ; vous acquerrez et développerez ensuite la volonté dynamique qui renverse les obstacles et emporte tout devant elle. Que le pouvoir et la bénédiction de votre Maître demeurent sur vous, mon condisciple.

Je vais essayer de répondre aux deux questions que vous m'avez posées. En ce qui concerne Z., le processus d'extraversion doit se poursuivre et continuer ; je suggère qu'il attende encore six mois ou un an avant de reprendre le travail qu'il effectuait précédemment. Il va avoir beaucoup à faire comme [142] votre travail s'étend et croit ; ses moments de crise seront inévitables car votre travail assumera des proportions que le sien ne peut atteindre durant cette incarnation... Qu'il travaille d'abord à son alignement sur l'âme et ensuite qu'il médite, car pour lui les conseils véritables doivent venir de sa propre âme...

Ensuite votre suggestion de créer un centre d'utilité internationale à X présente un réel intérêt ; elle peut se matérialiser si vous travaillez sans hâte et si vous en gardez la préparation en vos propres mains, sans la confier à qui que ce soit d'autre. Méditez beaucoup sur cette question mais ne prenez aucune mesure avant... Élaborez vos plans dans le lieu secret ; deux hommes qui pourront vous aider n'y sont pas encore préparés ; vous n'avez pas encore rencontré l'un d'eux. Imaginez donc clairement :

a. La note que vous cherchez à faire résonner.

b. Le travail que le centre proposé devrait effectuer sur le plan physique. c. Les principes devant gouverner toutes les activités que vous estimez devoir entreprendre.

d. Les liaisons nécessaires qui devraient être établies pour que le travail soit vraiment exempt de préjugés raciaux et planifié de manière à dissiper une partie du mirage du monde.

Mon Frère,

Janvier 1935

Vous devez maintenant voir combien étaient exacts les termes de ma dernière communication qui prédisait la croissance et le développement de votre travail. Cela s'est produit, et l'année écoulée vous a vu établir de nombreux contacts. L'augmentation de votre influence dans votre propre pays et à travers le monde est beaucoup plus grande. Les décisions que vous prenez et la discipline à laquelle vous vous soumettez volontairement détermineront la portée et l'étendue des possibilités de votre futur travail. Tout repose entre vos mains et dans votre capacité de procéder à de sages ajustements.

Ainsi que vous le savez et comme je vous l'ai dit déjà, vos problèmes sont d'une nature intime car ils ont trait à vos relations familiales et à votre santé physique. Il vous faut les résoudre à votre propre manière ; un autre que vous- même ne peut que soumettre des suggestions et des conseils. C'est ce [143] que j'ai essayé de faire. Votre faiblesse physique réside en un drainage et des pertes constantes du corps éthérique ; vous demeurez ainsi dans un état de dévitalisation et c'est la raison de l'insistance que j'ai mise sur la nécessité du soleil et de l'air. De trop longues heures de sommeil augmentent le drainage de la vitalité. Le sommeil recharge le corps fatigué et le rend propre au travail du jour suivant mais huit heures de sommeil vous suffisent. Votre véritable vitalisation doit venir de l'âme. Vous ne l'obtiendrez pas par un excès de sommeil et vous en avez sûrement la preuve puisque vous dormez beaucoup et que vous êtes toujours fatigué. N'oubliez pas qu'un corps éthérique affaibli est facilement drainé de son énergie par les autres personnes bien qu'elles le fassent tout à fait inconsciemment. Pour vous, donc, un étroit contact avec les autres n'est pas souhaitable, non seulement du point de vue de votre santé mais aussi sous l'angle de l'état que vous avez atteint sur le Sentier du Discipulat.

Votre aura a besoin d'être scellée, si je puis employer un terme aussi inhabituel ; les pertes qui se produisent actuellement peuvent être arrêtées. Mais, occultement parlant, cela ne peut être fait que lorsque vous aurez effectué certains changements dans votre vie. En ce qui vous concerne, un contact étroit de votre aura avec celui des autres provoque un drainage constant de vitalité car votre tendance constante est de donner. Ce que vous avez à faire est évident mais je ne peux pas vous en dire plus, ni ne soulèverai à nouveau cette question.

Votre problème est très réel ; il n'est en aucune façon inhabituelle ; vous devez le confronter avec bon sens, compréhension aimante et sagesse. Votre attitude doit être celle d'un disciple dont le travail et le temps sont nécessaires au monde en cette heure critique. une fois que la nature du problème est connue et comprise, on peut le résoudre de deux manières différentes. Il y a d'abord la méthode de l'ajustement immédiat et énergique ; on met soudainement fin aux anciennes conditions et on inaugure ainsi un nouvel état de choses. Pour les disciples du second rayon, cette méthode, souvent la meilleure, n'est pas d'une application facile. L'autre est celle d'un ajustement graduel, accompagné d'explications, jusqu'à ce que soient amenées les mêmes conditions que dans la première méthode qui est la méthode généralement employée pour un disciple du second rayon. Entre les deux, il vous appartient de choisir, mon frère, à moins que vous ne préfériez laisser les choses en leur état actuel.

J'ajouterai encore une chose afin d'en terminer avec ce sujet. Lorsque le cœur est plein d'amour et la tête pleine de [144] sagesse, rien de ce qui est accompli alors ne peut, en fin de compte, causer d'affliction aux autres ; il s'agit ici des résultats d'une action donnée et non pas de l'action elle même. Une décision peut être prise et une ligne de conduite adoptée (et la décision peut être juste) ; par contre, les conditions en résultant peuvent ne pas être ajustées harmonieusement à moins qu'il n'existe une libération intérieure de la crainte, un cœur plein d'amour et une compréhension aimante qui est la sagesse la plus vraie. L'homme qui est sans crainte, sage et aimant peut faire n'importe quoi ; de ses actes inoffensifs, il sortira du bien.

Poursuivez la méditation que vous faites actuellement... Méditez constamment sur la volonté, celle consacrée à un service actif et aimant. Pour un disciple, c'est l'utilisation de la volonté qui est importante, car la volonté correctement dirigée domine la force et le disciple travaille dans le domaine des forces. Vous et moi, mon frère, nous pouvons effectuer une certaine tâche, aussi bien intérieurement qu'extérieurement dans le monde, non seulement pour des raisons karmiques mais aussi parce que le même grand Maître a été notre guide. Vous pouvez rendre un véritable service. Mais votre tâche est celle d'un directeur et d'un inspirateur. Le disciple du second rayon est très rarement un bon exécutant, à moins qu'un rayon secondaire ne l'influence dans ce sens. Les travaux d'exécution et d'organisation ne sont pas pour vous. Vous devez apprendre à travailler au moyen des autres, les éveillant au sens de la responsabilité et les galvanisant pour l'action. Par le pouvoir soutenu de votre propre radiation intérieure vous devez soutenir fermement ceux qui travaillent avec vous.

Votre tâche immédiate est de trouver les personnes qu'il faut et de les inspirer. Je ne vous aiderai pas ; je ne ferai que vous limiter dans les possibilités de mon propre travail (notez cette phrase, mon frère) si je vous disais : un tel et un tel doivent être approchés ; ou bien ; voilà l'homme qui vous aidera dans votre entreprise comme je vous l'ai prédit. Vous recevez l'entraînement d'un manieur d'hommes et d'un guide pour les aspirants dans la tâche de construction du Nouvel Âge, tâche dans laquelle sont engagés les Grands Êtres. Il faut que vous appreniez à discerner, à comprendre et à effectuer un choix correct, par l'expérience, par les échecs et par les succès. Tous les hommes sont des âmes, mon frère, mais tous les hommes ne sont pas prêts pour un service désintéressé. Un jugement sain est la qualité dont vous avez besoin lorsque vous considérez les autres. En vue du travail que vous cherchez à rendre plus efficace, ne recherchez pas ceux qui sont doux, gentils et tendres ; bien souvent les gens très bons sont peu [145] intelligents et paresseux.

Recherchez les âmes fortes qui répondent au besoin de l'humanité, réagissent à l'impulsion de l'amour (que vous déversez si richement) et qui sont pourtant capables de penser en termes énergiques, qui font preuve de vitalité dans leurs plans, qui sont conséquents dans leurs actions et qui ne perdent pas leur temps en de beaux rêves de visionnaires. Le mystique visionnaire sent l'idéal mais, n'utilisant pas son mental, il ne transige pas entre les idées magnifiques qui peuvent se matérialiser dans quelque lointain avenir et la période présente de dure nécessité. Recherchez ceux qui peuvent ne pas vous ressembler en ce qui concerne leur expression de second rayon mais qui vous accordent leur confiance et leur amour parce qu'ils connaissent votre sagesse, comprennent votre lien intérieur avec la Hiérarchie et se reposent sur votre expérience et votre force d'âme. Pour le travail que vous cherchez à accomplir, n'attirez pas à vous les doux, les faibles, les biens intentionnés, les personnes gentilles mais inefficaces. Recherchez les âmes fortes à travers lesquelles vous devez apprendre à travailler. Recherchez ceux qui peuvent coopérer au Plan.

Cherchez aussi des collaborateurs ailleurs que parmi ceux qui sont psychologiquement angoissés ou anormaux… Vous devez vous abstenir de les utiliser dans toute construction que vous édifiez pour les Grands Êtres. Ils ne sont pas encore prêts et constitueraient de bien pauvres pierres dans votre construction et des points faibles dans votre travail. Vous devez construire pour l'avenir.

Je vous ai longuement parlé parce que votre travail comme collaborateur dans la construction peut maintenant commencer. Parlant symboliquement, je vous dis : cherchez ceux qui ont fait fusionner la tête et le cœur et au-dessus du front desquels brille le symbole mystique du constructeur.

Puisiez-vous vous intégrer plus librement et plus complètement dans le travail de la Grande Loge Blanche et entrer en communion et en relation plus étroite avec les constructeurs du Nouvel Âge, tel est le vœu, la prière sincère de votre ami votre frère et votre instructeur.

Frère de longue date,

Juillet 1935

Vous êtes dernièrement passé (comme beaucoup d'autres) par une période d'épreuve : cette période a pourtant été aussi un stade de consolidation préparatoire à la tâche de construction à laquelle je me référais dans ma dernière instruction. Je m'occupe de "groupes constructeurs", de ces groupes qui émergent dans le domaine de l'enseignement et qui [146] construisent les formes-pensée incorporant les techniques et les idées nouvelles. Celles-ci, au cours des deux prochains siècles, vont changer la face de notre civilisation et instaurer une période de l'histoire humaine où seront essayées des méthodes et établis des principes qui demeurent, actuellement encore, totalement inconnus de la majorité des gens. Cette période conduira la race à une civilisation, à des échanges et à une coopération réciproques qui mettront fin à l'ère présente d'égoïsme et de compétition.

Avant tout, vous êtes un instructeur et vous aviez besoin (et vous avez toujours besoin) d'apprendre trois choses :

Premièrement, il vous faut acquérir le détachement divin et intérieur qui permet de voir la vie dans sa véritable perspective ; ainsi, rien de ce qui peut advenir ne touche l'homme qui demeure libre. Pour vous, l'attitude idéale est celle du Spectateur qui ne s'identifie en aucune façon à ce qui peut se produire sur les plans physiques et émotionnels et dont le mental reflète la vérité d'une manière limpide. Cette vérité est perçue intuitivement parce qu'il n'y a aucune réaction mentale violente ni aucune réaction émotionnelle, les véhicules de perception sont au repos et par conséquent rien ne peut empêcher l'attitude correcte. Lorsque vous aurez atteint cet état de conscience, vous serez à même d'enseigner avec pouvoir et en même temps de posséder aussi ce qui doit être enseigné.

Secondement, il vous faut acquérir une habileté croissante à exprimer la volonté par écrit. L'opportunité vous sera donnée d'atteindre le monde par des idées qui sont relativement neuves ; ce que vous écrivez peut être imprimé et distribué... Mais, mon frère, il vous faut travailler pendant un an à organiser vos pensées et le matériel de vos travaux, de manière à pouvoir atteindre les penseurs du monde avec les idées nouvelles relatives au domaine qui devient une science des plus importantes, un champ de service tout nouveau, le domaine de la psychologie...

Vous êtes capable d'habiller une idée des vêtements qui lui conviennent. Vous pourriez écrire un ouvrage qui serait une synthèse de ces nouvelles idées psychologiques, les subordonnant à un thème central, lequel les dominerait comme la tête domine les activités du corps. C'est sur ce thème central que doit s'exercer votre réflexion profonde et constante, processus que vous êtes appelé à suivre. Il faut que vous connaissiez clairement quelle est la chose nouvelle que vous cherchez à donner au monde. Alors, et alors seulement, les nombreuses [147] idées justes qui surgissent si facilement dans votre esprit viendront occuper leur place et former le schéma de l'habit devant habiller votre thème de toute sa beauté et lui donner expression. Au cours des années qui viennent, la rédaction de cet ouvrage devrait être votre principale entreprise subjective. Il faut l'élaborer dans le creuset de l'existence et de l'énergie ; il ne faut pas qu'il soit le produit d'une vie recluse, le produit d'une retraite de la vie active et extérieure. Votre meilleur travail doit être accompli en dépit de toutes les entraves et parce que le besoin d'offrir ces idées au monde finira par surmonter tous les obstacles.

Enfin, poursuivez votre tâche de recherche des âmes fortes qui peuvent appartenir au Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde si on leur donne l'entraînement approprié. Entraînez-vous vous-même à pratiquer le discernement qui vous rendra capable de découvrir ceux qui justifieront votre dépense de temps et de force, de pensée et d'énergie du point de vue de la Hiérarchie et du point de vue du travail que Celle-ci cherche à accomplir. Étudiez ces mots car ils vous donneront l'indication du type et de la qualité qui sont requis.

Jusqu'à ce qu'ils soient résolus, vos problèmes d'ajustement vous préoccuperont ; vous devez poursuivre le processus de vous détacher d'un contact trop étroit avec l'aura des autres et ce processus doit être transporté dans le champ de votre service rendu aux autres. Je vois que vous acquérez une meilleure compréhension de ce problème et une facilité accrue dans l'application pratique. Vous apprenez, mon frère, vraiment rapidement et vous trouverez une ample compensation au fur et à mesure que le travail se poursuivra. Allez vers une libération plus complète et par conséquent vers un plus grand pouvoir de servir.

Mon Frère,

Décembre 1935

Je vous ai précédemment indiqué qu'une bonne partie des difficultés rencontrées sur le plan de la télépathie et en connexion avec votre condition physique est due à votre sensibilité générale. Aujourd'hui, dans cet entretien personnel avec vous, je voudrais vous faire connaître à quel point je comprends tout ce que vous avez souffert dernièrement. La vie pour vous a été particulièrement pénible car vous vous mettez facilement à l'unisson de tout ce qui vous entoure.

Le sentier des Sauveurs du Monde est toujours pénible ; le chemin des Divins Sensitifs est parsemé de souffrances et de peines. C'est ce chemin que vous avez choisi de suivre ; ce [148] fait et son souvenir peuvent vous aider à supporter les peines. Vous souvenir aussi que le développement de l'équipement est le but essentiel de certaines existences, vous aidera considérablement ; d'autres existences suivent au cours desquelles est utilisé l'équipement ainsi préparé. Cette vie présente est pour vous surtout une vie d'entraînement et de développement en ce qui concerne l'appareil sensible de réponse. Vous devenez de plus en plus sensible et par là vous êtes rendu plus conscient des choses. La faculté de se mettre à l'unisson de la douleur du monde et de devenir conscient de la tristesse du monde (cette tristesse indique la croissance du monde en faculté de réponse) est en train de se développer rapidement en vous. Mais c'est là seulement une phase. Seule, une âme forte peut connaître les sources et les racines de la souffrance, profondément cachées dans le monde manifesté.

En ce qui vous concerne, en ce moment et à titre temporaire, je vous suggère d'adopter un détachement – sans penser à rien – et un refus systématique à laisser le mental réfléchir à ce qui attire vos sympathies dans votre milieu environnant. Pratiquez cette divine indifférence pendant les six prochains mois. Occupez-vous à satisfaire les besoins présents de l'individu, à mettre en application les suggestions que je vous ai faites relativement à votre travail de groupe et à votre service de groupe, et à faire une méditation profonde et introspective sur le Plan et le travail du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde... Aujourd'hui, je veux simplement vous adresser un mot d'encouragement et de reconnaissance. Persistez sur la voie.

 

Frère et Ami de longue date,

Juin 1936

L'effort des six derniers mois a été considérable. Mais c'est maintenant fini ; votre problème consiste maintenant à vous relâcher, pas tant physiquement que dans votre attitude mentale. Beaucoup de votre sentiment d'insuffisance et de votre incapacité à poursuivre pendant de longues périodes vos plans les plus chers ont leur source dans une mauvaise condition physique, essentiellement (ainsi que je vous l'ai souvent dit) dans un manque de vitalité et non pas dans une mauvaise santé. Et pourtant, l'avenir vous réserve beaucoup de succès dans votre travail si vous parvenez à éliminer, parmi vos activités, celles qui ne sont pas essentielles, avec comme conséquence une intensification de celles qui sont essentielles et une certaine mesure de discipline physique. Ainsi que je [149] vous l'ai dit dans ma dernière communication, le sentier des Sauveurs du Monde est un sentier pénible, en raison surtout de la faculté de souffrance que personnifie le type du second rayon. C'est là, bien entendu, le principe même de la manifestation ; il détient les clés de l'existence. De là vient donc la capacité de la personne placée sur ce rayon à "agoniser en allant vers le but, portant les fardeaux du monde, apprenant, en s'identifiant aux autres, un détachement qui neutralise toute peine, à mesure que le temps s'écoule". Remarquez le paradoxe que cela implique et apprenez sa signification, mon frère ; c'est la tâche de votre vie.

Comment discipliner votre corps physique et comment le rendre plus fort, c'est là votre grand problème et votre tâche immédiate. Je ne veux pas dire que vous êtes indiscipliné ; je veux simplement faire observer que c'est dans les ajustements du véhicule physique aux demandes de l'époque et au cycle particulier de votre vie que vous viendra la libération que vous trouverez en servant. Le service rendra possible de plus grands efforts avec une moindre dépense d'énergie et de vitalité et par conséquent moins de détresse physique. Les grands psychologues sont toujours des Sauveurs du Monde parce que les problèmes psychologiques sont confrontés et résolus par eux, et résolus sur la base d'une technique de transmutation.

Il y a peu de chose que je puisse dire, car vous êtes doué de connaissance et de sagesse ; il n'y a rien que je puisse vous indiquer relativement à vous- même car vous avez fait une étude approfondie de vos problèmes et depuis plusieurs années j'ai cherché à vous aider. Je ne dirai qu'une chose : votre problème est beaucoup moins lié à votre propre équipement individuel qu'il ne l'est aux conditions de votre milieu. C'est au milieu de ces conditions qu'il vous faut servir. Vous êtes excessivement sensible aux impacts de ceux qui vous entourent, pris en masse et individuellement. Vous ne savez pas encore comment à la fois donner et pourtant retenir, comment aller vers les autres et pourtant ne jamais abandonner votre propre position d'équilibre. La clé de votre problème est, comme je vous l'ai déjà signalé, de demeurer en l'être spirituel. Vous avez besoin de demeurer ainsi et avec un plus grand équilibre. Une focalisation dynamique et mentale évitera, dans une large mesure, que vous épuisiez vos forces. Si vous demeurez toujours sur le plan du mental, mon frère, vous ne pouvez être atteint aussi facilement par la majorité des gens qui viennent à votre contact et qui vous enlèvent actuellement votre force. Réfléchissez bien à cette suggestion. [150]

Mon Frère,

Janvier 1937

Vous allez bientôt entrer dans une période de service plus abondant. Une grande partie de votre vie a été jusqu'à présent consacrée à des activités objectives et vous avez fait un effort pour satisfaire les besoins qui se présentaient. Maintenant, votre travail devrait devenir subjectif et avoir des effets et une portée beaucoup plus importants. Mais cela ne deviendra possible que si vous apprenez cette difficile leçon (et particulièrement difficile pour vous) de ne plus faire ce que vous faisiez jusqu'ici et d'exercer en cela une discrimination très prudente et sage. Votre travail doit être bien précis et effectué en relation avec certaines âmes qui méritent votre attention en raison des possibilités qu'elles offrent d'être utilisées sur le Sentier. À l'avenir, par conséquent, votre travail doit être consacré d'abord aux disciples et non aux personnes ordinaires. Toutefois, vous pouvez travailler avec les intellectuels en général, les aspirants et ceux se trouvant sur le sentier de probation, grâce à vos possibilités de les atteindre par vos paroles et vos écrits. Votre tâche n'est pas d'atteindre ceux qui ne sont pas encore éveillés ni d'écrire à l'intention de la masse ; c'est la tâche plus spécialisée de travailler et de coopérer avec ceux entre les mains desquels repose le soin de guider les "petits". Vous possédez un grand désir de servir, une grande facilité d'acquérir des connaissances et des renseignements qui doivent maintenant être ordonnés. Dans le passé, ces facultés ont été utiles. Actuellement, elles doivent être ajustées et correctement dirigées ; à l'avenir les résultats de cela seront employés.

Un jour, mon frère, vous avez mis le doigt sur un de vos plus grands besoins lorsque vous avez parlé de ce "manque de feu" que vous montrez. Comme vous le savez, cette condition est due en partie à des causes physiques, mais je vous rappelle qu'un corps physique tel que celui que vous possédez peut abriter un feu d'une telle intensité, en raison de sa qualité raffinée et de sa pureté, que beaucoup peuvent s'y chauffer et y allumer leur propre petite flamme. Ne prenez pas votre corps physique comme excuse ou comme alibi. Faites usage de la volonté de fer dont vous êtes doué et utilisez sa force en vue des demandes de votre âme et pour satisfaire les besoins de l'humanité.