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SECTION QUATRE INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES - Partie 14

Je vous ai parlé de manière directe, mon frère. Mon ambition est, comme je l'ai dit à plusieurs de vos frères de groupe, que tous, dans mon ashram, vous deveniez des travailleurs qui construisent et créent dans la Hiérarchie et pour Elle. Je suis très désireux de vous voir exprimer, dans une mesure plus complète, tout ce que vous êtes, mettant fin au temps de "service frivole" (pardonnez ce mot, mais je cherche à frapper votre conscience) et manifester pleinement la volonté-de-bien qui apporte toujours joie et efficacité.

Nous avons suivi le sentier de la vie, en relation l'un avec l'autre, depuis des années. Je vous ai protégé du mal pendant que vous cherchiez votre équilibre et éprouviez votre force, et ce temps devrait être dépassé maintenant. Je suis à vos côtés à tout moment, mais vous devez maintenant travailler avec stabilité et ordre, endosser les responsabilités et "grandir" spirituellement. Le temps de l'adolescence spirituelle est passé pour vous. Voulez-vous le comprendre et, maintenant, travailler ?

Mon disciple,

Août 1946.

Vous êtes parmi ceux qui, dans ce groupe, sont à l'intérieur de l'ashram ; ce fait entraîne des obligations et des responsabilités [746] précises. Dans mes dernières instructions (datant de deux ans), j'ai beaucoup insisté là-dessus et je tiens à vous dire que vous avez fait des progrès, que vous avez éliminé de votre vie beaucoup de choses non essentielles, et que vous trouvez plus de temps pour le service véritable. Vous êtes en train – selon l'expression occulte – "de vous implanter à votre place" ; c'était un pas essentiel pour vous. Maintenant il faut maîtriser la technique selon laquelle, à partir de cette place, vous avancez dans toute direction nécessaire – dans la ligne du service.

Sous ce rapport, personne ne peut vous aider ; vous devez découvrir la manière de procéder, seul et sans aide. Cet effort de votre part, ce tâtonnement à la recherche d'un juste champ de service, sont en grande partie responsables de votre extrême sensibilité ; vous allez dans une direction et réagissez à une nécessaire opposition ; cela se révèle bouleversant et peut conduire à une crise psychique. Vous allez dans une autre direction et vous êtes immédiatement assailli par ce qui est pour vous un fantôme de peur ; vous allez ailleurs, mais les possibilités du service offert n'arrivent pas à la hauteur de vos capacités ; de nouveau, vous l'enregistrez et vous vous retirez, toujours conscient de l'atmosphère et des conditions psychiques. Que faire alors ?

L'École Arcane tente une grande expérience. C'est un effort pour décharger les Maîtres de l'entraînement des aspirants à l'état de disciple, et donc pour préparer ceux-ci à prendre place à la périphérie d'un ashram – en ce cas, le mien. De cette manière, je décharge beaucoup les autres Maîtres, dans cette direction. Des Maîtres tels que K.H. et M. ne s'occupent actuellement que des disciples entraînés – telles sont les exigences du travail mondial. Cette expérience se poursuit dans la section avancée de l'École Arcane, bien qu'encore de manière embryonnaire ; un entraînement plus difficile et plus spécifique devrait être donné au petit nombre d'individus qui réagissent correctement à "l'appel de la Hiérarchie". J'ai parlé de cette question à A.A.B. ; je vous demande votre aide et votre temps ; je vous demande aussi de permettre à A.A.B. de vous entraîner plus spécifiquement à ce travail, en lui faisant confiance, car le lien entre vous est fort, et vous lui avez toujours permis de vous parler franchement. [747]

Il vous faut apprendre à vous protéger des gens, au sens psychique. Cette protection peut s'opérer de plusieurs manières. Je pourrais mettre autour de vous un écran protecteur ; je ne le fais pas, car de cette manière, vous n'apprendriez rien. Le travail doit être fait par vous-même et implique, à la base, la transmutation du centre sacré (non du plexus solaire, comme vous pourriez naturellement le penser) à la gorge. Dans le centre sacré se trouvent toutes les anciennes peurs raciales et les désirs personnels profondément enracinés. Ne réfléchissez pas au centre sacré, car cela amènerait ces héritages anciens à la surface, mais faites que votre travail soit relié au centre créateur de la gorge. Faites l'exercice suivant :

1. Prononcez le OM dans le centre de la gorge, en tant qu'âme focalisée dans le centre ajna.

2. Voyez (par l'imagination créatrice) le centre de la gorge comme un réservoir, brillant, vibrant, radieux, et sachez qu'il est ainsi.

3. Puis envoyez, à partir de ce centre, un courant d'énergie large et vital, qui descendra le long de la colonne vertébrale jusqu'au centre sacré, conservant ce courant intact dans votre conscience, afin qu'aucune partie n'en soit réfléchie vers les contreparties physiques du centre sacré, les gonades.

4. Puis, voyez le centre sacré (dans la colonne vertébrale) comme un réservoir radieux d'énergie, mais d'une énergie détournée de l'activité créatrice physique, vers la destruction des peurs anciennes raciales du monde. Projetez ensuite cette énergie vers l'extérieur, dans le monde des hommes, pour aider à la destruction de cette peur.

5. Réaffirmant votre conscience positivement dans le centre ajna, retirez votre attention du centre sacré et du centre de la gorge et prononcez le OM – en tant que disciple qui dirige – sept fois, lentement et silencieusement.

Utilisez cet exercice, aussi souvent que ce sera nécessaire ; maintenant et pendant six mois, faites-le chaque jour. Vous serez surpris de ce qu'il fera pour vous. La méditation que je vous ai donnée la dernière fois vous servira pendant le reste de votre vie ; je ne vous en donne donc pas maintenant.

À vous, comme à vos frères de groupe, je dis : Avancez avec [748] confiance et joie ; établissez un contact plus étroit avec moi, votre ami et votre instructeur.

Mon frère,

Novembre 1948.

Je commence aujourd'hui par un mot de félicitations à votre égard. Depuis ma dernière communication, vous avez réussi à faire deux choses : stabilisé votre "implantation à votre place" dans mon ashram (j'en ai parlé dans ma dernière communication) et, en même temps, très nettement déplacé votre polarisation astrale, vers des niveaux astraux plus élevés, tâche qui retient l'attention d'un grand nombre de disciples à l'heure actuelle. La raison en est qu'une très grande partie du travail lié au retour du Christ affectera beaucoup le plan astral. Des disciples sont nécessaires qui puissent absorber, transmuer et transférer la lumière. Vous êtes particulièrement bien outillé pour cette tâche, d'où les difficultés psychiques que vous avez dû affronter pendant quelques années et qui vous ont gêné. Cette gêne diminuera beaucoup à partir de maintenant, particulièrement si vous travaillez ardemment à votre tâche... préparatoire à la réapparition du Christ.

Les disciples qui, aujourd'hui, travaillent dans le monde et le font consciemment pour aider le Christ et Sa mission, passent dans l'aura protectrice dont le Chef de la Hiérarchie entoure constamment un certain travail entrepris par la Hiérarchie, concernant notre planète. Ce travail de préparation à Sa venue est curieusement chargé de dangers à cause de l'antagonisme immense et constant qu'il suscite (et suscite de plus en plus) chez les forces opposantes du mal. La principale attaque de ces forces s'exerce sur les disciples, et particulièrement sur ceux qui sont dans une position et à un point d'évolution leur permettant d'agir avec force et d'aider à atteindre d'autres personnes. Vous pouvez le faire, et vous êtes donc, avec tous les disciples, désigné "aux fins de protection" selon le terme ésotérique. Cela ne veut pas dire que vous ne serez pas attaqué et, en tant que disciple, attaqué dans les trois corps simultanément ; mais cela signifie qu'une telle attaque ne suscitera en [749] vous aucune peur. Rappelez-vous toujours, mon frère, que c'est la peur qui permet l'entrée des puissances mauvaises, et qu'une telle attaque pourra ne pas être dirigée sur votre point le plus faible, mais de préférence sur votre point le plus fort ; c'est là que les disciples sont souvent pris par surprise et souffrent donc d'un recul temporaire.

Le plan astral est dans un état de grand bouleversement aujourd'hui ; c'est un thème que je vais développer dans ma prochaine communication à ce groupe de disciples. C'est néanmoins un fait à garder à l'esprit. Cette agitation est causée par la descente croissante d'énergie christique venant du plan bouddhique et pénétrant dans le plan astral – accumulation nécessaire de forces spirituelles suffisamment puissantes pour créer un réservoir de cette énergie dont la Hiérarchie pourra disposer lorsqu'elle procédera à son extériorisation. Des disciples tels que vous peuvent profiter de cette force de nature astrale- bouddhique. Elle comporte les qualités de la "lumière incarnée", la sensibilité aux nouvelles vibrations, une souplesse protectrice. Elle ne peut être utilisée que par les disciples qui travaillent ; donc, mon frère, travaillez, et que cette énergie pénétrante trouve en vous un canal.

Je vous ai dit ces choses afin de vous rassurer, car dans le passé vous avez été quelque peu sujet à la peur psychique, bien que l'on puisse noter une grande amélioration sous ce rapport. Ceux qui travaillent dans le cycle qui vient, doivent rejeter la peur, et refuser d'enregistrer dans leur conscience – par un acte de volonté spirituelle – l'existence même de ce qui cause la réaction de peur. Ce n'est pas "le petit vouloir des hommes" qui doit être utilisé ici, mais la volonté spirituelle supérieure qui doit être introduite, via l'antahkarana. C'est en pensant à cela que je vous ai donné l'enseignement sur l'antahkarana, avant d'annoncer la réapparition du Christ.

Je vous demande de prendre votre part à la réorganisation de l'École Arcane, et de concentrer votre effort majeur sur le travail des étudiants les plus avancés. Souvenez-vous toujours que ce qui est nécessaire est l'ésotérisme spirituel ; enseigner aux étudiants à créer une ligne de lumière entre eux- mêmes, tous les problèmes et toutes les circonstances. Ceci est possible car tout problème est en réalité une forme-pensée vitale, agissante pour le bien ou pour le mal. Cette ligne de lumière établie [750] peut dissiper le mal, ou jouer le rôle de transmetteur de l'énergie de la volonté-de-bien. Dans ces quelques phrases je vous ai donné une puissante indication qui devrait être enseignée à tous les vrais aspirants.

Je n'ai pas grand-chose de plus à vous dire. Vous pourriez trouver une aide véritable dans le fait de rassembler et de lire en une seule fois, lentement et soigneusement, tout ce que je vous ai donné, dans vos instructions personnelles, depuis l'organisation de ce groupe-ci. Cela vous donnera (mieux que tout autre chose) une vue synthétique du schéma général de votre avancement et de votre développement spirituel.

Allez de l'avant avec un sentiment de force, sachant que vous pouvez toujours compter sur le pouvoir de votre âme, la solidarité de l'ashram et l'aura protectrice qui entoure le travail du Christ.

à D.L.R.

Mon frère,

Janvier 1940.

Je trouve très difficile de donner un nom au mirage qui entrave la pleine expression de votre âme. Je pourrais peut-être l'appeler "le mirage des circonstances permanentes". Ceci conduit presque inévitablement à la construction d'un mur de petits événements sans importance, de contacts négligeables, de devoirs réglés de façon monotone, accomplis d'année en année, car ils constituent votre devoir et votre fonction dans la vie, et ils fournissent aussi ce qui est nécessaire aux besoins de la vie. Ils engendrent un mirage au mouvement lent, derrière lequel, consciemment et laborieusement, vous demeurez et travaillez chaque jour. Un tel état de choses conduit à une situation statique et à un conditionnement constant dans l'expression de votre vie. Votre âme le désapprouve parfois et le fera de plus en plus. Il faut vous y préparer. Il faut vous attendre à une certaine sensation de nausée et de frustration, à mesure que votre vie se poursuit indéfiniment. Dans votre entourage, vous ne trouverez pas de vraie compréhension de cette nausée. Il faut [751] aussi vous préparer à cela et l'accepter sans critiquer ceux qui ne vous offrent pas une juste compréhension.

Jusqu'ici, vous avez considéré de tels moments de nausée comme une rébellion à réprimer immédiatement ; vous avez rejeté loin de vous toute aspiration au changement, la considérant comme un mirage gênant et cherchant toujours à croire que votre choix de ce qui est stable, sûr et familier, est entièrement juste. Ce choix a en effet été juste parfois, mais pas toujours, en dépit de la détermination qu'a montrée votre entourage pour vous maintenir dans ce qui était familier et éprouvé.

Cherchez, mon frère, à tout prix, à être vivant et avide de l'avenir. Ne vous cachez jamais derrière la pensée de réussites passées, ou de réussites dans une prochaine vie ; apprenez à reconnaître l'opportunité lorsqu'elle se présente à votre pensée, et soyez prêt à changer le rythme stable d'une personnalité de haut niveau, pour l'attitude tournée ardemment vers l'avant d'un disciple mondial. Les changements viendront alors, car votre attitude intérieure aura préparé la voie.

Quelquefois, mon frère, je me demande si vous les reconnaîtrez et les prendrez pour ce qu'ils sont. Verrez-vous la porte ouverte conduisant à une vie plus pleine et plus riche ? Je vous demande de vous préparer et de vous libérer des mirages du familier, de la famille et de l'entourage.

Août 1940.

Il y a chez vous, en ce moment, mon frère, une agitation de révolution et de rébellion qui porte en elle les semences de la libération. En êtes-vous étonné ? Vous comprenez encore très peu sa profondeur et son dessein. Il faut vous rappeler que la rébellion peut être basée sur les désirs purement égoïstes d'un mode de vie réclamé par la personnalité. Mais elle peut aussi venir de l'âme, et c'est votre cas. L'une des premières choses que le disciple doit apprendre est la nature réelle de ce qui le dirige et le conditionne. Pour beaucoup, c'est un aspect de la personnalité, ou la personnalité tout entière ; chez quelques-uns, c'est l'âme. [752] Pour d'autres encore, l'incitation peut venir d'un sentiment d'infériorité et de la réaction qui s'ensuit, c'est-à-dire un mécanisme de défense soigneusement pensé ; pour d'autres, encore, il peut s'agir des circonstances, du mental de race ou opinion populaire, ou des gens avec qui ils sont associés par des liens anciens, des dettes karmiques ou une responsabilité choisie par eux-mêmes. Je vais vous dire ici certaines choses qui pourront vous aider à trouver une vie plus pleine et une expression de l'âme plus profonde.

Votre lien avec votre âme est réel et il n'a pas été acquis dans cette vie. C'est donc l'un des facteurs stables de votre vie. Votre mental est d'une haute qualité et répond facilement à l'intuition et à l'illumination ; vous maîtrisez bien votre corps émotionnel. Sur les plans intérieurs de la personnalité, la manifestation de votre vie est bonne et vous menez une vie spirituelle fidèle et en progrès, à tel point que votre vibration monte vers le haut si intensément parfois, qu'elle résonne dans la périphérie de la sphère d'influence hiérarchique, ce qui est plutôt rare. Mais, vers l'extérieur et vers le bas (ces expressions inadéquates rendent l'enseignement difficile à communiquer) les choses ne se passent pas ainsi. Votre énergie allant vers l'extérieur semble être court-circuitée et votre radiation n'est pas à la hauteur de votre vie spirituelle intérieure. Rappelez-vous que je vous ai donné le mot "radiation" il y a quelques années, comme étant votre note-clé désirée. Depuis des années, j'observe l'intensification de votre vie spirituelle sur les plans intérieurs et je la vois arrêtée à la veille de son expression sur le plan physique. Je ne veux pas parler ici du caractère, ou d'être bon, selon le terme populaire habituel. Je veux parler de radiation véritable.

Quelle en est la cause, mon frère ? Je dirais qu'elle est dans les circonstances extérieures et deux personnes en particulier y sont impliquées. Elle est aussi dans la sensibilité aiguë à la vie mentale et émotionnelle des autres. Réfléchissez à ceci. Cette sensibilité cause l'arrêt de l'expression physique et parfois une interprétation erronée du devoir. Ne savez-vous pas, mon frère, que ceux qui en sont au stade de disciple accepté (comme c'est votre cas) devraient être des centres rayonnants de lumière, sur une échelle relativement grande. Chez vous, la puissance de la radiation est présente mais est rendue inefficace par votre réaction aux détails extérieurs sur le plan physique, et par les réactions de ceux [753] qui sont moins développés que vous. Est-ce que mes paroles sont sévères ? Étudiez-les avec le détachement que vous avez développé chez vous, de manière si compétente, et vous découvrirez en temps voulu, que mon diagnostic est correct.

Appliquez et interprétez à nouveau la vertu du détachement, et beaucoup de choses vous seront révélées. Ma fonction est d'indiquer la direction, mais c'est à vous de comprendre correctement et de réagir. L'interprétation initiale que vous donnez à mes paroles peut n'être pas toujours la bonne. D'habitude l'intégration de la vie spirituelle et de la personnalité se fait de la façon suivante :

1. Le corps astral s'intègre au cerveau physique, via le corps éthérique et le plexus solaire.

2. Tous deux s'intègrent alors avec le corps mental, complétant ainsi l'expression de la personnalité.

3. Cela est suivi, après beaucoup de lutte et de temps, par l'intégration véritable de la personnalité et de l'âme.

Cependant, vous avez porté l'intégration du corps astral au corps mental et de là à l'âme, mais vous n'avez pas encore réussi à les intégrer tous trois à l'homme physique, en dominant le cerveau et produisant extérieurement l'expression vibrante de l'homme intérieur. C'est une situation assez rare. Si vous pouviez vous voir tel que vous êtes essentiellement, vous feriez la connaissance d'un disciple sage, radieux, vibrant. Mais vous cachez tout cela derrière un mur construit par une nature hypersensible et les circonstances qui vous conditionnent, et aussi par l'influence de plusieurs personnes. Sortez de derrière l'obstruction que présente ce mur, mon frère, et – pour l'amour de ceux que vous pouvez servir – soyez ce que vous êtes.

Il est probablement vrai que le fait, pour vous, d'émerger ainsi, posera ses problèmes, mais vous n'avez pas à tenir compte des résultats de l'action juste, allant sagement et non fanatiquement vers l'avant.

Un bref exercice de visualisation et de méditation peut vous aider dans ce processus d'émergence. Il est bon de se rappeler que la dramatisation de la vie spirituelle conduit à l'apparition créatrice, renforçant la [754] volonté d'agir, dirigeant correctement la nature de désir et produisant l'efficacité dans l'expression sur le plan physique. Vous voyez donc que, lorsque l'humanité pourra commencer à travailler de cette façon, elle entrera dans un cycle où le mauvais karma ne sera plus engendré, et où le karma passé s'accomplira dans l'expérience d'une vie spirituelle.

Il faut réfléchir soigneusement à cet exercice de méditation avant de le pratiquer, de manière à ce que vous sachiez exactement ce que vous tentez de faire, et le fassiez alors avec des résultats adéquats. Je vous demande de le faire deux fois par jour, aux moments qui vous conviendront. Je ne vous indique pas d'heure fixe. Une année de pratique régulière, avec foi, et habileté dans l'action, peut provoquer des changements presque dramatiques dans votre vie.

1. Focaliser dans l'âme les forces de l'homme inférieur, par le pouvoir de l'imagination et une bonne visualisation. Ceci peut être fait par un alignement correct rapide.

2. Voyez l'âme comme un soleil rayonnant, en vous-même, la personnalité se cachant derrière ses rayons. Vous, le vrai homme spirituel, voilera l'homme inférieur.

3. Voyez les rayons du soleil s'étendant tout d'abord au mental et lui apportant l'illumination.

Faites une pause ici, et focalisez votre conscience dans le mental. Ce travail se fait en vous projetant le long du rayon de votre personnalité et le long de votre rayon mental, qui est le cinquième rayon, celui de la connaissance concrète ou de la science. Ceci devrait être relativement facile pour vous.

4. Voyez ensuite les rayons de l'âme (le soleil de votre vie) s'étendre et embrasser votre nature astrale, irradiant le plan astral avec lequel vous êtes en contact et entraînant ainsi un déversement d'amour. Cela encore devrait être assez facile à accomplir, car votre rayon astral est le sixième rayon, celui de la dévotion et de l'idéalisme.

5. Conduisez la radiation du soleil jusqu'au corps vital et voyez-la apporter (en longeant le faisceau du septième rayon de votre nature physique) une telle énergie dynamique qu'elle vous donne le pouvoir, au sens figuré, de traverser en le brisant le mur qui empêche la radiation intérieure de s'étendre jusqu'au monde physique extérieur. [755]

6. Puis, prononcez le OM sept fois, doucement, en vous concentrant sur l'image de ce soleil (qui est vous-même et votre qualité solaire), ce qui irradie toute la vie extérieure.

Cette méthode devrait être assez facile car tous vos rayons tendent à la faciliter. Cette méthode est aussi hautement scientifique, car c'est en réalité la manipulation de l'énergie solaire rayonnante, venant directement du "cœur du soleil" au sens technique. Travaillez patiemment dans ce sens, et prenez avec patience et courage les effets produits. Ils engendreront chez vous une gratitude éternelle.

Août 1942.

1. N'ayez pas peur de la solitude. L'âme qui ne peut pas demeurer seule n'a rien à donner.

2. Coupez profondément les racines de toute votre vie. Cherchez à vous libérer du passé. Cependant ne bougez pas du plan où la vie vous a placé, avec un rôle à jouer.

3. Le rythme de toute vie palpite dans le temps et dans l'espace ; dans ce rythme vous devez trouver la note qui libère.

4. Réfléchissez au travail du Destructeur ; demandez-vous pourquoi vient la destruction, pourquoi la beauté passée est perdue. Votre tâche dans la vie devrait rendre cette connaissance possible. Puis, construisez.

5. Soyez le samnyâsin – libre, seul avec Dieu, avec votre âme et avec

Moi. Puis, travaillez et aimez.

6. Le thème majeur de votre vie, pour l'année qui vient, est : "Cherchez la liberté." Réfléchissez-y. C'est le but pour tous.

Mon frère,

Septembre 1943.

À mesure qu'un Maître étudie ses chélas, d'année en année, il arrive à certaines connaissances précises les concernant, très différentes de celles auxquelles arrivent les amis terrestres, même les plus chers et les plus proches. Ces amis peuvent ne pas saisir l'essentiel de la vie, car le détail et les aspects menus de la vie journalière attirent leur attention, et la surface est confondue avec la profondeur. C'est la profondeur que le Maître voit, la caractéristique essentielle qu'il saisit et le besoin majeur qui apparaît. [756]

Qu'y a-t-il, mon frère, au plus profond de votre personnalité, en cette vie ? Je ne parle pas ici des profondeurs de l'âme, mais de cette chose particulière, cachée, qui lutte pour s'exprimer et a lutté de la sorte pendant toute cette incarnation. Quelle est votre qualité essentielle ? Ici, je fais allusion à la qualité marquante qui, ayant dûment bénéficié du processus de l'expérience, rayonnera dans votre vie et constituera ainsi votre atout majeur dans le travail, Quel est votre besoin dominant dans cette vie ? Réduisez tout ceci aux exigences de l'initiation à laquelle vous êtes préparé, et vous en arrivez aux trois choses fondamentales qui doivent être manifestées, avant que ne soit franchi ce pas considérable en avant, sur le Sentier. Notez que je ne suis pas préoccupé de vos fautes ou de vos échecs. Ceux-ci sont inévitables et relativement sans importance, car un disciple à votre point de développement en est toujours conscient, et l'on peut se fier à lui pour adopter les nécessaires mesures correctives.

Je vous observe depuis des années. Vous avez progressé régulièrement dans toutes les directions, et vous avez atteint un point que doivent atteindre tous les disciples, où un effort suprême, basé sur la perception claire et la pénétration, est essentiel. Pour vous aider à faire ce suprême effort d'une vie, je voudrais aborder ces trois points. Je dois le faire de telle manière que vous seul en compreniez les implications. Il n'est pas nécessaire que vos frères de groupe, ou toute autre personne qui pourrait trouver ces instructions et les lire, comprennent ce que je veux dire. Deux facteurs d'intérêt se font jour ici. En voilant (du point de vue de l'application personnelle précise) les vérités que je voudrais vous voir saisir, je vous offre un compromis entre la méthode orientale des allusions et la méthode occidentale de langage clair ! En même temps, j'essaie de vous exprimer l'attitude de tous les disciples qui sont entraînés pour l'initiation. C'est une attitude d'extrême réserve personnelle, évitant les contacts verbaux qui révèlent trop le développement individuel de l'âme.

C'est l'une des premières leçons de silence que comporte l'initiation. C'est aussi le premier pas vers la compréhension de cet "isolement dans l'unité" qui caractérise le Maître. Dans la Hiérarchie règne une unité complète, basée sur un isolement reconnu de [757] l'esprit vis-à-vis de la matière. Cette pensée devrait vous offrir un thème de profonde réflexion.

Quelle devrait donc être, mon frère, la réalisation unique que cette incarnation particulière devrait vous aider à exprimer ? Qu'y a-t-il au plus profond de votre être, qui cherche à se révéler ? Quelle est la qualité essentielle qui devrait irradier de vous ? Quel est votre besoin prédominant ? Je vais vous dire la vérité telle que je la vois, vous rappelant, néanmoins, que c'est la vérité telle que vous la voyez qui modifie et conditionne votre vie. Vous devez donc considérer mes suggestions comme précieuses, mais considérez-les surtout comme sujet de recherche spirituelle précise devant être faite avec l'esprit ouvert et une disposition à trouver mes suggestions correctes et justes, quand vos propres conclusions et votre réaction intuitive justifieront votre accord. Voici mes conclusions :

1. La beauté cachée cherchant à s'exprimer dans votre vie est la faculté d'utiliser des paroles qui frapperont les autres et les placeront, en conséquence, sur le Sentier du Retour. Cela va sans doute vous surprendre, mais votre apparente inaptitude, par exemple, à écrire couramment une lettre ou un appel éloquent, ou à faire surgir les paroles capables de retenir l'attention et que vous sentez bouillonner en vous-même, n'est que l'indication d'une inhibition prononcée de la personnalité, inhibition que vous pouvez surmonter si vous le désirez. Les mots sont l'expression de l'âme lorsqu'ils sont correctement employés. Vous n'utilisez pas ces mots. Vous le pouvez, si vous décidez de le faire. L'art d'écrire des lettres spirituelles libérera cette beauté intérieure et rehaussera votre service.

2. La qualité essentielle que vous devriez irradier est celle de retenir avec compréhension ceux dont vous êtes responsable. A.A.B. a signalé à mon attention le fait intéressant qu'il est extrêmement rare que vous perdiez un étudiant de votre secrétariat ; par ailleurs, cependant, vous écrivez moins et (apparemment) sur le plan extérieur, vous en faites moins que les autres secrétaires. Pourquoi en est-il ainsi? Cela indique une qualité qui émane de vous. Cette qualité est une sorte de pouvoir. [758] C'est le pouvoir de retenir les autres fermement grâce à votre compréhension ; ils le sentent même si vous ne l'exprimez pas consciemment. Cela demeure encore fondamentalement subjectif. Une telle qualité – qui attache avec force et de manière durable – comporte ses limitations de même que ses bénédictions. Certaines personnes peuvent être attachées à vous trop étroitement pour leur bien ; ce sont toujours les plus faibles qui sont ainsi retenues, et les moins avancées. De cette manière, les gens peuvent en arriver à dépendre de celui qui retient, donc à ne pas parvenir à s'exprimer, ce qui développe leur faiblesse et leur tendance à la négativité. Vous pouvez développer ce thème vous-même. Mais l'aspect bénéfique de cette radiation prédomine chez vous et doit être accru.

3. Votre besoin majeur (vous le savez) est la liberté, la libération. Je ne veux pas dire la libération de l'incarnation ou des pressions de la vie, mais la liberté du samnyâsin qui circule librement dans les trois mondes – sans surveillance ou intrusion autre que celle de son âme. C'est la liberté qui donne l'aide mentale, la réponse émotionnelle et le temps physique utilisé comme et quand le disciple le souhaite. Ce n'est pas suscité par l'habitude ou la demande des autres, mais c'est la libre contribution de l'âme à la nécessité du moment. Votre réponse, mon frère, ne s'adresse pas toujours à la nécessité, n'est-ce pas ? Réfléchissez à ceci.

Dans les six pensées semence que je vous ai données, il y a un an, ce thème de la libération, d'une solitude divine désirable, d'une recherche de la note qui pourrait apporter la libération était le thème dominant. Ces pensées devraient continuer d'être le sujet majeur de votre travail de méditation. Je suggère que, pendant l'année qui vient, vous les preniez comme pensées semence de votre méditation du matin, bâtie sur un plan déterminé. Je vous laisse faire ce plan, mais je voudrais avancer une suggestion. Il sera nécessaire de prendre chacune de ces six pensées semence pendant un mois, au cours des six prochains mois, puis de répéter ce processus pendant les six mois suivants. Pendant les six premiers mois, réfléchissez-y sous l'angle de votre réalisation subjective en [759] tant qu'âme ; pendant la deuxième période de six mois, étudiez-les sous l'angle de l'expression pratique dans votre vie quotidienne.

Je souhaite vivement, mon frère, vous voir réussir dans cette vie, et je parle ici techniquement. Je souhaite vous voir prendre l'initiation prévue par votre âme dans cette vie, afin que vous puissiez entrer dans votre prochaine incarnation avec la conscience initiée (du degré désiré) et démarriez ainsi avec des atouts bien meilleurs pour le service. Je vous rappelle que l'on prend l'initiation seul ; d'où mon insistance, depuis quelques années, sur la nécessité de faire la route seul – au point de vue spirituel et mental. Sous d'autres angles vous ne cheminez pas seul. La vie spirituelle est pleine de paradoxes. Nous entreprenons de cultiver le sens de l'unité de tous les êtres, et cependant parfois, nous devons apprendre la leçon de la solitude et de l'isolement. Une grande "solitude" est l'épreuve suprême de la quatrième initiation. Rappelez- vous ceci. Cependant, mon frère, vous ne serez jamais seul, et de cela aussi il faut vous souvenir. C'est, en dernière analyse, une question de reconnaissances. Laissez-moi vous assurer que je vous reconnais et, mon frère et cher ami du côté intérieur, que je vous connais et vous aime.

Novembre 1944.

Mon frère bien-aimé,

Dans quel sens m'adressé-je ainsi à vous ? Cette appellation ne traduit pas une affirmation oiseuse, mais elle a une signification profonde. C'est particulièrement vrai dans votre cas et en ce qui concerne votre relation individuelle avec moi. Mes dernières instructions ont dû vous indiquer combien profonde est ma compréhension, à quel point je comprends vos problèmes, vos limitations et vos atouts. Il est nécessaire que chaque Maître comprenne et sache infailliblement ce qui est dans le cœur et dans le mental du disciple ; Il doit comprendre ce qui motive son action. Quand, de plus, il y a un lien karmique aussi bien que spirituel, quand il y a reconnaissance de l'unité de dessein, ainsi qu'un passé d'étroites relations lorsque le Maître était seulement disciple et le disciple seulement aspirant, alors les mots "mon frère bien-aimé" [760] prennent un sens plus profond. Ils pourraient indiquer un progrès constant d'un frère plus jeune et d'un frère aîné, d'où découlent en conséquence une relation étroite, un contact facile et une profonde compréhension. En ce sens, donc, la manière dont je m'adresse à certains de vous n'a pas simplement le sens d'une vérité occulte, mais celui d'un fait existant dans les trois mondes.

Il y a quatre personnes dans ce groupe qui ont une telle relation avec moi. Entre nous, c'est une vieille histoire. D'autres personnes du groupe, comme vous le savez, sont temporairement instruites par moi jusqu'à ce qu'elles soient capables d'occuper les postes vacants dans d'autres ashrams. D'autres encore prennent leur premier contact avec moi dans mon ashram, et n'ont eu aucun contact antérieur avec un ashram. Je signale ces points à votre attention, car je souhaite vous voir utiliser une possibilité qui, dans votre cas, demeure encore un événement espéré – la possibilité d'un contact conscient et facile avec moi. Il vous a toujours été possible d'entrer en contact avec moi facilement, mais vous vous en êtes rarement rendu compte. Je souhaite que vous le compreniez maintenant et fassiez passer dans l'expression extérieure ce qui a toujours existé intérieurement.

Comment, frère bien-aimé, pouvez-vous y parvenir ? Un moyen précis d'intensifier cette reconnaissance intérieure serait que vous profitiez plus complètement de la période d'approche de la pleine lune. Depuis des années vous avez tous, chaque mois, utilisé cette possibilité, mais avec relativement peu de résultats ; j'en ai été un peu surpris car, du côté de l'ashram, on était tout à fait prêt à cette approche et très désireux de stimuler ce "processus d'absorption". C'est un processus employé pour intégrer le disciple régulièrement et cycliquement dans la conscience de l'ashram avec, pour conséquence, les résultats qui s'ensuivent chez le disciple.

Je vous demande donc de suivre pendant trois jours chaque mois, et pendant le reste de votre vie, une méthode bien précise... Je vous le demande, car je crois que vous avez le pouvoir d'endurance qui caractérise tous ceux qui ont la personnalité sur votre rayon. Cette méthode impliquera que vous vous mettiez en rapport avec mon ashram et enregistriez ce rapport dans la conscience de votre cerveau physique. Il est possible et probable que cette tentative ne réussira pas immédiatement, [761] mais avec le temps et un effort persévérant vous réussirez inévitablement. Pensez à moi tel que vous me connaissez ; ne permettez pas à votre dévotion de sixième rayon de jouer un rôle dans ce contact. Souvenez-vous qu'il y a des disciples de premier rayon dans mon ashram, et que certains aspects de ma nature sont, à l'origine, de premier rayon ; mais, quand vous vous souviendrez de cela, rappelez-vous aussi que l'aspect dont je parle appartient à la Triade.

Les Maîtres n'ont pas de personnalité au sens où vous comprenez la personnalité. Les facteurs qui les conditionnent sont les trois aspects de la Triade spirituelle ; ces aspects, étant créateurs, construisent l'appareil ou mécanisme phénoménal au moyen duquel le Maître entre en contact avec les trois mondes. Cela signifie donc que les disciples devront étudier avec une plus grande attention l'enseignement sur l'antahkarana, car c'est via l'antahkarana qu'ils prennent contact avec l'ashram et avec le Maître. N'oubliez pas que je vous ai assuré de ce que ce contact était relativement facile pour vous ; les implications de cette déclaration sont claires. Que votre réflexion porte sur le dessein de ce contact. Rendez-vous compte aussi que l'intention de ce travail est de faciliter une grande possibilité qui s'offre à vous ; que l'urgence des temps exige des "serviteurs accomplis" et des sages disciples, et que cette urgence justifie l'entraînement intensif donné à des disciples tels que vous. Le contact de l'ashram servira à accentuer dans votre mental le concept de vous- même en tant que serviteur disciple. Vous êtes fort et capable de supporter ce qu'exige ce processus ; vous pouvez vous en remettre à votre propre force lorsqu'elle est mise en œuvre par une vision de plus en plus claire. Vous voyez les gens et la vie plus clairement qu'au début de votre affiliation à mon groupe et, au cours des deux dernières années, vous avez obtenu beaucoup de changements sous ce rapport. Comptez sur vous-même et sur votre âme avec plus de confiance ; avancez avec certitude vers la consommation de l'effort de cette vie.

Je signale à votre attention que, dans les instructions que je vous ai données l'année dernière et dans celles-ci, vous avez une unité complète d'enseignement qui peut vous suffire pour le reste de votre vie. Relisez ces instructions une fois par mois régulièrement, ce qui renouvellera votre intérêt et votre enthousiasme. Il est intéressant d'observer que l'initiation est souvent prise (je pourrais dire habituellement prise) après [762] cinquante ans. La raison en est que, si le disciple peut faire preuve de l'endurance nécessaire et de l'enthousiasme exigé – je désigne par là le dessein dynamique – il peut alors lui être fait confiance dans le maniement de pouvoirs conférés avec sagesse ; il manifestera l'équilibre nécessaire et suivra la voie conduisant à l'extérieur, avec humilité et prudence.

Je vous ai dit beaucoup de choses dans ces deux instructions ; c'est l'achèvement de l'enseignement que je vous ai donné depuis 1933. Accordez- leur votre réflexion. Agissez dans le sens qu'elles indiquent, renforcez l'ashram et offrez aux Maîtres un serviteur plein de sagesse et un compagnon entraîné sur la Voie.

Mon disciple,

Août 1946.

Je souhaite que vous notiez le changement dans ma manière de m'adresser à vous. Il a une signification ; ce que je veux vous dire dans ces instructions est simplement ceci : Étudiez profondément, dans les années à venir, afin de vous assurer des implications et des chances qu'offre cette appellation qui vous désigne à ce moment particulier. Étudiez l'efficacité subséquente qui en résultera dans le contact vers le haut, vers l'intérieur et vers l'extérieur (si des termes si inadéquats peuvent être employés.)

Du point de vue occulte, vous êtes seul ; vous menez une vie solitaire, car il n'y a personne dans votre entourage qui partage le même degré de perception spirituelle. Vous pouvez le nier, car votre vie est très pleine. La vie a ses points constants de révélation ; nous en reconnaissons certains, d'autres passent inaperçus. Tous les disciples doivent passer par la révélation d'un certain type de solitude spirituelle; c'est un test du détachement occulte que tout disciple doit maîtriser.

Cette solitude doit être regardée en face et comprise ; elle a pour résultat la compréhension de deux choses : tout d'abord la compréhension de votre niveau exact sur l'échelle de l'évolution ou sur le Sentier ; ensuite une perception intuitive du point d'évolution de ceux que vous rencontrez sur le chemin de la vie. Pendant longtemps, le disciple refuse de faire l'une ou l'autre de ces deux choses. Une fausse humilité, qui en [763] réalité frise le manque de sincérité, l'éloigne d'une vraie reconnaissance de son rang, reconnaissance qui implique nécessairement plus d'intelligence et ne fait pas appel à l'orgueil. De plus, il est peu de disciples qui osent se risquer à voir leurs semblables tels qu'ils sont, par crainte de l'esprit critique, tant il est difficile de cultiver la vraie pratique de la compréhension aimante, qui conduit à voir chacun avec vérité, avec ses défauts et ses vertus, ses mesquineries et ses noblesses, tout en l'aimant comme avant et même plus.

Il vous faut développer consciemment cette solitude occulte, et non vous en remettre aux circonstances. C'est une solitude qui repose sur le point atteint par l'âme et non sur un esprit de séparativité ; c'est une solitude qui est fière de ses nombreux amis mais, parmi ce grand nombre d'amis, très peu – peut-être aucun – n'est admis au point de paix sacrée. C'est une solitude qui ne se ferme à personne, mais qui garde les secrets de l'ashram, vis-à-vis de ceux qui cherchent à y pénétrer. C'est finalement une solitude qui ouvre grande la porte de l'ashram.

C'est le facteur que vous avez le plus besoin de cultiver à l'heure actuelle. Cela nécessitera que vous vous retiriez de vous-même de manière consciente et déterminée ; dans le même temps, cela vous conduira à une expression d'amour encore plus chaleureuse sur le plan extérieur.

La dispersion de ce groupe extérieur vous permettra peut-être de l'accomplir plus facilement et d'approfondir votre vie intérieure de manière incommensurable. Accueillez donc avec joie cette chance offerte. En ce qui concerne le groupe extérieur, je vous demande de rester néanmoins en contact étroit par correspondance avec J.S.P. ; elle a grand besoin de votre force et de votre connaissance. Elle a souffert beaucoup plus qu'aucun d'entre vous, et a grand besoin d'être élevée dans le sens de la sécurité et de la paix. Je vous la recommande. Elle sera aussi bonne pour vous que vous pour elle.

Quant à votre travail de méditation, mon frère, continuez à observer la méthode de pleine lune, décrite par moi précédemment ; je vous demande de maintenir cette pratique pendant le reste de votre vie. Je souhaite que vous ajoutiez, à ce travail mensuel, une pratique journalière basée sur le thème d'une solitude choisie. Notez le mot "choisie". Il est plus sage de cultiver la qualité de la solitude spirituelle que d'attendre qu'elle vous soit imposée, comme c'est souvent le cas chez beaucoup de personnes. Je vais seulement suggérer les thèmes de votre [764] méditation, vous laissant élaborer la forme qui vous convient, ou vous passer de forme si cela vous semble préférable.

Thème de Méditation. Un par mois, devant être repris d'année en année

1. La nature de la solitude.

2. La différence entre la solitude, l'esseulement, la séparation et l'isolement. Je vous renvoie à Patanjali [1] qui parle de "l'isolement dans l'unité".

3. La solitude et la vie quotidienne.

4. La solitude et l'âme.

5. La solitude en tant que caractéristique de la vie intérieure de l'ashram.

6. La solitude et la perception spirituelle.

7. La solitude nécessaire au service du Plan.

8. La solitude en tant que toile de fond d'une vie radieuse.

9. La solitude et le contact avec le Maître.

10. La récompense de la solitude.

11. Les voix entendues dans le silence de la solitude.

12. Le silence des Sphères.

Il n'y a rien de morbide dans cette solitude ; il n'y a pas d'éloignement cruel et pas d'aspect de séparativité. Il y a seulement "le lieu où se tient le disciple, détaché et sans peur ; en ce lieu de calme absolu, le Maître vient et la solitude n'existe pas". [767]

 

[1] La Lumière de l'Âme, Livre III : 50.