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SECTION QUATRE INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES - Partie 13

Vous êtes un disciple consacré et vous l'avez prouvé ; vous êtes membre de mon ashram, mais votre fluidité mentale a empêché que vous passiez à une relation plus étroite dans l'ashram. Vous êtes encore à la périphérie, alors que vous auriez dû avancer au moins jusqu'au premier cercle des disciples au travail. Cela, néanmoins, a été impossible et le restera tant que vous n'aurez pas introduit calme et rythme dans votre vie. C'est parce qu'elle l'a compris, que A.A.B. a été poussée à vous demander de vous fixer quelque part. Elle ne pouvait pas vous donner les raisons ashramiques, car elle n'intervient pas dans ce que je dois faire, mais elle essayait sincèrement d'aider.

Mon frère, où que vous soyez, un lieu fixe de résidence est nécessaire ; il est nécessaire pour tous les disciples, pour plusieurs raisons. Au fil des mois et des années, en ce qui concerne le véritable disciple, cette résidence fixe devient un lieu consacré ; il se construit quelque chose qui devient magnétique, et est réceptif à l'ashram ; en termes occultes, "le récepteur sensible du cerveau physique du disciple peut être localisé et trouvé en paix". Je crois que vous comprenez ; je souhaite que vous pensiez profondément à ces mots et réfléchissiez à ma suggestion. Je voudrais que vous cherchiez (et vous allez trouver) un lieu approprié de résidence qui vous sera longtemps utile, et que vous ne quitterez pas, sauf pour répondre aux exigences normales de la vie. À cause de l'instabilité avec laquelle vous êtes venu en incarnation et qui constitue le problème majeur de votre vie, vous savez que vous avez besoin du rythme régulier et des pulsations du cœur du Siège Central de New York, par lequel je travaille ; ceci doit guider votre choix d'un lieu où vous fixer et, mon frère, j'insiste à nouveau sur le mot fixer.

Cela est pour vous une nécessité spirituelle, et vous en retirerez finalement santé, paix et rythme personnel fixe et stable. De plus, cela signifiera un pas de plus vers la libération. Vous avez accepté votre agitation et votre instabilité comme des facteurs conditionnant votre vie, et [723] c'est là votre principale erreur. Toutes deux ont été sérieusement préjudiciables à votre progrès spirituel et à votre utilité ; c'est pourquoi vous n'êtes pas aussi utile que vous devriez l'être à ceux qui vous entourent.

Quel que soit le temps qui reste devant vous, mon frère, faites que cesse ce mouvement constant. Essayez d'être là où l'on peut vous trouver ; entourez- vous de ce qui est nécessaire à une vie calme et paisible, et habitez en ce lieu. Je ne saurais vous y exhorter trop énergiquement. Remplissez votre vie d'intérêts liés à mon travail (travail qui a suscité chez vous une sincère consécration), mais ne passez pas de temps en méditation. Ce besoin constant de méditation est responsable d'une grande partie de vos difficultés, car la méditation stimule à l'excès votre mental actif et fluide. Au bout d'un certain temps, ceci provoque une vie constamment changeante et agitée. Parlez-en à A.A.B. qui vous a observé pendant de nombreuses années, avec un souci aimant, et qui est particulièrement inquiète à votre sujet en ce moment.

Vous pouvez beaucoup si vous acceptez de faire les petites choses. Vous avez généreusement donné de votre fortune, et vous avez rendu possible une grande partie de mon travail ; je vous en suis reconnaissant ; à ce sujet, je vous adresse les remerciements de ceux qui, parmi nous, au sein de la Hiérarchie, soutiennent le travail dont A.A.B. et F.B. sont responsables. Nous serons toujours reconnaissants de cette aide, comme le sont les deux personnes qui travaillent avec nous ; nous serons toujours reconnaissants que vous continuiez à aider, si votre âme vous y incite, pourvu que vous gardiez toujours ce qu'il faut pour une vie tranquille, harmonieuse, calme, dans une résidence adéquate, proche du centre de notre travail.

Nous nous efforçons de prolonger la vie d’A.A.B. qui aurait dû prendre fin cette année ; nous agissons ainsi, bien qu'elle ne le souhaite pas, afin que le travail en Europe puisse être stabilisé et les livres terminés. Je place ces deux facteurs dans l'ordre de leur importance. Aidez-la autant que vous le pouvez. Elle me demande de ne pas écrire cela, mais je lui enjoins de le faire. Sa vie est plus dure que vous ne pouvez le supposer, et sans F.B. elle ne serait plus là.

Chaque matin, midi et soir, avant de vous retirer pour dormir, alignez-vous avec votre âme, avec l'ashram et avec moi, et dites très calmement, sans tension : [724]

"Je suis un point de paix, et, par ce point de paix, l'amour et la vraie lumière peuvent affluer.

Je suis dans un équilibre tranquille et, par cet équilibre, je peux attirer les dons que je dois donner – un cœur compréhensif, un mental calme, moi-même.

Je ne suis jamais seul, car autour de moi se réunissent ceux que je cherche à servir, mes frères de l'ashram, les âmes qui ont besoin de mon aide, même si je ne les vois pas, et ceux qui sont au loin et cherchent le Maître de ma vie, mon frère, le Tibétain."

C'est toute la méditation que je souhaite vous voir faire pendant le reste de cette vie, excepté les méditations en formation de groupe, au Siège central de notre travail. Vous vous apercevrez que ces affirmations, répétées par vous, trois fois par jour, suffiront à calmer votre mental et à transformer le lieu où vous habitez en un endroit sacré.

Cette communication vous surprend peut-être. Il est rare que je traite de questions concernant le plan physique et si je traite de ce "centre de résidence paisible", c'est seulement parce que son absence et votre refus intérieur de chercher une résidence adéquate indiquent un état mental auquel vous devez mettre fin. Cette agitation affecte la qualité de votre vibration qui, à son tour et à un faible (très faible) degré, affecte le groupe ashramique de vos frères.

Un avenir de service s'ouvre largement devant vous si, je le répète, vous acceptez de faire les petites choses et de terminer ce que vous commencez.

Ma bénédiction et mon amour – l'amour d'un Maître pour son disciple lointain et pourtant proche – est toujours vôtre.

à L.-T.S.K.

Mon frère,

Septembre 1943.

Notre association existe depuis plusieurs années. Elle a aussi commencé il y a de nombreuses vies. Vous auriez dû arriver à un stade plus intime de l'état de disciple, si vous n'aviez toujours répondu trop [725] volontiers à l'irréel, à l'accessoire, et à ce qui s'insère entre vous et le progrès régulier que vous devriez faire sur le Sentier. Notez que je n'utilise pas ici le mot mirage. La raison en est que c'est apparemment un mot entièrement dépourvu de sens pour vous ; j'ai cru devoir mettre en évidence le fait que le mirage (en ce qui vous concerne) signifie ce qui vous détourne du service désiré, ce qui retient votre attention et vous empêche de vous concentrer sur les réalités de la vie et des circonstances, ce qui vous place toujours au centre de quelque grand projet, en qualité d'esprit supérieur faisant quelque découverte, ou d'architecte construisant une maison pouvant abriter l'humanité, et ce qui intervient entre vous et le simple devoir d'un disciple consacré – car c'est ce que vous êtes, immuablement.

Vous avez, mon frère, une bonne illustration de ce que je veux dire dans les deux plans que vous avez élaborés au cours des derniers six mois, en vue de l'unité et du sauvetage du monde. L'un d'eux devait répondre à ma demande d'un exposé, mais il y a un autre exposé que je vous avais demandé et qui n'est toujours pas prêt ; pourtant, c'était le plus important des deux. Vous avez dressé ces plans ; vous avez passé du temps à les soumettre à diverses personnes ; à quelles fins ? Ils ne contenaient rien de neuf. Le mental de certains des meilleurs esprits de tous les pays les formule. Vos plans étaient une simple compilation de suggestions familières, qui ont déjà été présentées au public sous une meilleure forme. Quel but ces plans ont-ils donc servi ? Ils n'ont fait que vous détourner du simple devoir actuel ; ils ont nourri votre envie de faire quelque chose de grand ; ils vous ont empêché de collaborer pratiquement et véritablement à mes plans que vous connaissez bien, et que les disciples de mon ashram se sont engagés à réaliser. C'est leur devoir de groupe, non à cause d'une exigence autoritaire, ou d'un esprit d'obéissance aveugle, mais du fait que, par libre choix et identité de dessein (dans la mesure où ils peuvent le percevoir), ils sont dans mon ashram. Ils ont volontairement répondu à mes projets dans un esprit de consécration au bien de l'humanité.

Tout cela m'indique que vous êtes encore sujet à glisser dans [726] l'esclavage de la vision vague, de la formulation grandiose de quelque chose, et que vous n'êtes pas réceptif aux idées collectives d'hommes de pensée avancée, car vous ne pensez pas vous-même de manière positive et originale. Vous êtes encore prisonnier du mirage.

Vous pourriez me demander, mon frère : Pourquoi alors, me garder dans votre groupe ? Pourquoi ne pas attendre que j'aie fait des progrès et que je n'aie plus cette tendance ? Parce que vous avez besoin de la protection de l'ashram et qu'il vous faut apprendre – de ce centre de protection – à accepter le devoir d'obéissance à l'intention ashramique, et apprendre à travailler sous la direction des intentions aimantes de Ceux que vous reconnaissez comme des disciples plus expérimentés que vous. Vous êtes aussi dans mon ashram à cause d'une association ancienne et parce que vous avez acquis la récompense qu'est cette reconnaissance et cette opportunité, en étant le premier à apprécier l'importance de mes livres et de l'enseignement qu'ils communiquent, et à aider A.A.B. dans son effort. Pour cette raison, vous avez mérité mon appréciation et celle d'A.A.B. Cela a été l'unique moment de pensée spirituelle claire que vous ayez eu dans cette incarnation. Donc, l'ashram vous protège, vos frères vous soutiennent et pendant cette brève incarnation vous êtes une charge, mais une charge qui peut, avec votre coopération, devenir un atout de groupe dans votre prochaine incarnation.

Il n'y a donc aucune raison de découragement ; je le dis avec vérité et de propos délibéré. Il faut simplement accepter les faits. Quels faits, mon frère ? Permettez-moi de vous le dire (avec ma franchise habituelle). Permettez-moi de vous indiquer ma pensée et celle des personnes qui vous connaissent le mieux, quant à ce que devrait être votre attitude pendant le reste de cette vie. Si vous acceptez ces idées et voulez bien coopérer, vous ferez beaucoup pour vous libérer ; si vous refusez de voir la lumière, vous ne ferez que retarder le processus et continuer à réclamer le soin protecteur de l'ashram pendant une période plus longue. Laissez-moi d'abord mettre en lumière votre vie de mirage afin de vous prouver, intelligemment, les points que j'essaie de vous faire comprendre.

Je ne parlerai pas de votre vie avant la période de reconnaissance qui vous a permis de rendre à moi et au monde un service remarquable. Votre reconnaissance de mon travail et l'aide que vous y avez apportée ont libéré certaines énergies qui joueront un grand rôle dans la [727] transformation de la conscience de l'humanité. Rappelez-vous que la Hiérarchie se souvient de ce service.

Il y eut le mirage de la merveilleuse découverte que vous alliez faire, qui a couvert plusieurs années d'expérimentations et n'a conduit nulle part. Pourquoi ? Car vous n'aviez ni l'entraînement ni la capacité nécessaire à ce travail. Il sera mieux fait, et de manière différente, par des personnes de mental supérieur au vôtre. Vos moyens n'étaient pas suffisants.

Il y eut le mirage du pouvoir spirituel qui égara certains de vos frères de groupe, pendant des mois. Vous avez toujours réagi par le mirage, face aux personnalités qui vous ont fourvoyé et trompé dans les affaires, et vous ont entraîné dans des situations tortueuses et difficiles ; vous avez été obligé, finalement, de reconnaître qu'elles n'étaient pas du tout ce que vous aviez pensé. Qu'est-ce, sinon le mirage des personnalités ? Tant que vous n'aurez pas appris à voir les gens tels qu'ils sont véritablement, vous ne pourrez pas faire le travail exotérique d'un disciple.

Puis, vint un intermède. J'ai demandé votre démission du groupe et la porte de l'ashram intérieur se ferma pour vous. Cela vous fut bénéfique et, pendant cette période, vous avez fait un effort pour vous consacrer à l'affaire qu'est la vie, en vous surveillant avec soin. Puis, la porte de l'ashram s'ouvrit à nouveau et vous avez été admis de nouveau à la vie de groupe. Pendant un an, tout sembla bien aller, mais la double stimulation, celle de l'ashram et celle du travail actif dans mon groupe se révéla trop forte, et le mirage vous enveloppa de nouveau.

Vous avez alors commencé à formuler de vastes projets pour la régénération du monde et pour une super-organisation ; pendant tout ce temps- là, le travail que je souhaitais voir faire, les grandes lignes du travail indiquées par moi, et auxquelles vos frères de groupe et mon ashram sont consacrés, ne jouaient aucun rôle dans vos plans. Vous vous êtes senti malheureux et dérouté par le manque de sympathie, et pourtant que pouviez-vous attendre de vos frères ? Auriez-vous souhaité qu'ils m'aident dans mon effort pour vous libérer de desseins et de plans extravagants, ou qu'ils vous soutiennent et renforcent l'emprise du mirage sur vous ? [728]

Voici mes suggestions, mon frère, faites avec beaucoup d'amour et de compréhension, avec une réelle appréciation de votre sincérité, de votre dévotion, de votre grande et belle endurance, de votre humilité et de votre très réel besoin de protection.

1. Acceptez le fait que vous avez besoin de protection, et soyez plein de gratitude.

2. Acceptez le fait que, dans cette vie, vous n'avez ni les moyens au point de vue mental, ni la vision claire vous permettant d'être celui qui dirige, organise, ou élabore les plans de la Hiérarchie.

3. Acceptez le fait que vous n'êtes pas assez jeune pour modifier fondamentalement la personnalité, car le sixième rayon se cristallise trop rapidement.

4. Acceptez le fait que la solution immédiate de votre problème se trouve pour vous dans l'accomplissement de vos devoirs d'affaires et de famille, et dans un effort pour apporter le bonheur à ceux qui vous entourent. Une vie simple et humble de service et d'oubli de soi fera plus pour vous libérer, qu'un effort violent pour comprendre et combattre le mirage. Vous ne comprenez même pas encore ce que c'est ; il ne peut être dominé que par un mental éclairé ; il n'y a donc pour vous rien d'autre à faire qu'à renforcer votre contact avec l'âme, par une vie spirituelle pratique et par un refus complet de toute pensée concernant l'avenir du monde, les futures découvertes scientifiques, le futur ordre mondial et la manière de les instaurer.

Dès que votre mental se préoccupe des aspects universels de la vie il est plongé dans la confusion ; ses tendances à la construction de formes-pensées deviennent violentes, et l'illumination de l'âme est alors incapable de pénétrer. Il vous faut apprendre à introduire cette illumination dans la vie quotidienne de votre personnalité, sur le plan physique. La part d'illumination que vous avez reçue a été retenue sur le plan mental et consacrée à des questions beaucoup trop importantes pour vous dans cette incarnation, avec vos moyens actuels. Un état chronique de [729] mirage a été établi. Vivez pratiquement, harmonieusement, humblement et avec amour pendant le reste de cette vie, et mettez en évidence la beauté des relations personnelles. Vous libérerez ainsi votre mental de pressions qui sont trop fortes pour lui et vous commencerez à fouler le chemin de la libération.

Êtes-vous capable de faire cela, mon frère ? Pouvez-vous introduire la spiritualité dans les affaires, et vivre dans le monde des affaires comme disciple ? Si vous ne le pouvez pas, il faudra l'apprendre, car l'état de disciple s'étend à tous les aspects de la vie, et les affaires sont un aspect de la vie humaine. Pouvez-vous n'apporter que paix, bonheur et confiance, dans votre vie familiale et dans votre association avec le Siège Central de mon travail mondial ? Pouvez-vous commencer à être l'homme à qui celui qui cherche peut s'adresser pour être aidé, sachant qu'il obtiendra suffisamment d'assistance pratique pour lui permettre de voir le prochain pas à franchir. Vous pouvez faire tout cela, mon frère. Votre tâche est de manifester l'état de disciple dans la vie quotidienne, et non de copier ce que font des disciples plus avancés que vous.

Faites le travail et la méditation de groupe comme je l'ai indiqué. Je ne vous assigne aucun travail particulier. Je souhaite vous voir plus étroitement intégré dans le groupe de mon ashram, dont vous faites partie. N'en doutez pas et ne vous posez pas de questions. Vous faites partie de mon ashram, qui vous apporte la protection nécessaire, en même temps que certains risques de stimulation excessive. L'amour, la compréhension et la gratitude de vos frères de groupe vous entourent de chaleur. Je n'ai pas besoin de vous assurer de ma sollicitude et de mon intérêt constant. Les années ont dû vous en donner la preuve

Mon frère et mon ami,

Novembre 1944.

Il n'existe absolument aucune raison pour la profonde dépression et le processus d'auto-accusation dans lesquels vous vivez toujours. Il y a des années, votre rêve était de servir le Maître, d'être connu de Lui et de faire partie de son groupe ou ashram. Vous désiriez ardemment avoir rang, au sens technique, de disciple accepté. Vous avez servi le Maître et vous nous avez rendu, comme je vous l'ai dit, un service [730] considérable. Vous êtes connu de moi, et c'est peut-être le fait de cette connaissance et de ses implications qui vous trouble si profondément ; vous faites partie intégrante d'un groupe, affilié à mon ashram ; vous êtes un disciple accepté. Vous avez donc toutes les raisons de vous sentir encouragé.

Néanmoins, vous avez conscience de vos points faibles et d'un échec. Soit ! Il reste pourtant le fait que la tendance et le dessein majeurs de votre vie vous ont amené à l'ashram. Soit encore, mon frère ! Tous les membres de l'ashram, excepté ceux qui ont rang d'initiés avancés, échouent parfois.

L'une des choses que je vous ai dites dans ma dernière communication, était qu'à votre âge il vous était presque impossible de changer. Cependant, vous avez changé très nettement au cours de l'année passée ; par votre refus de cultiver les pensées illusoires qui vous caractérisaient autrefois et qui ont si souvent causé votre perte, vous avez fait de réels progrès, plus réels qu'à aucune période antérieure. Cela m'a presque surpris. Lorsque j'en ai discuté avec un membre de mon ashram (qu'aucun de vous ne connaît dans ce groupe) il remarqua : "L'âme est après tout un Maître, et quand la force du Maître est libérée, apportant calme et acquiescement, il est difficile de prévoir ce qui peut arriver."

Votre calme, manifesté sur le plan physique surtout par la dépression et la fatigue, a produit une négativité qui a rendu difficile un mirage positif ; cela a beaucoup aidé, affaiblissant par usure l'emprise que le mirage avait sur votre corps astral. Veillez à ce qu'il ne reprenne pas de la force. Ne soyez pas déprimé, mais seulement négatif à toute suggestion de mirage ; soyez encouragé par mes paroles, car je ne parle pas à la légère et je dis la vérité. Vous ne ferez aucun progrès spectaculaire dans cette vie. Acceptez ce fait et soyez heureux de la période calme qui vous attend avant que vous ne passiez de l'autre côté. Employez à fond votre temps ; lisez, étudiez et pensez.

Il y a longtemps que vous m'avez demandé de vous dire sur quels rayons sont les trois corps de votre personnalité. Je le fais maintenant, car cette information peut vous servir.

Vous avez, comme vous le savez, une âme de troisième rayon et une personnalité de sixième rayon. Votre tâche, en ce qui concerne cette [731] dernière, est de passer sur le premier rayon, de sorte que, dans votre prochaine incarnation, vous arriviez avec la combinaison difficile de trois et un. À cela, l'entraînement, la discipline, les découvertes de l'incarnation présente ont dû vous préparer, et vous pouvez donc envisager l'avenir avec assurance.

Votre corps mental est sur le cinquième rayon, d'où votre intérêt pour les choses scientifiques ; mais la capacité de votre mental n'est pas encore telle que vous puissiez en tirer avantage ; c'est un fait que vous devez accepter.

Votre corps astral est premier rayon, d'où l'emprise puissante que le mirage a eu sur vous – mirage hérité de trois vies précédentes et rendu puissant et à sens unique dans cette vie par votre nature astrale de premier rayon. Vous avez voulu avoir affaire au mirage ; dans votre dernière vie, vous avez couru un grand risque de vous égarer sur le sentier de la magie noire. Votre reconnaissance de moi-même et de mon travail et votre coopération instantanée ont complètement anéanti cette possibilité, mais la tendance au mirage est restée et reste encore.

Votre corps physique est de type troisième rayon ; ceci a intensifié les pires aspects de ce rayon, car l'énergie de l'âme (non dirigée par un mental illuminé) le stimule parfois, et le mirage peut prendre effet sur l'activité physique.

Si vous arrivez à développer davantage la perception mentale, si vous parvenez dans cette vie et dans la suivante à une certaine mesure de véritable illumination, toutes les difficultés qui vous assaillent actuellement seront résolues. Dans votre prochaine incarnation, il vous faudrait essayer de travailler par un corps astral de second rayon, car vous manquez véritablement de force de second rayon dans les très difficiles caractéristiques qui sont les vôtres. Vous avez actuellement trop d'énergies sur la ligne du premier rayon ; votre but ultime doit être une personnalité de second rayon. Vous avez grand besoin d'amour et de lumière et, si vous y étiez réceptif dans votre nature inférieure quadruple, cela aurait pour résultat de grandes transformations. Vous devez les engendrer par un vif intérêt et l'amour pour les autres, par une sévère maîtrise et le développement du mental. [732]

Frère d'autrefois,

Août 1946.

Ceci n'est qu'un mot d'adieu en ce qui concerne votre affiliation avec mon ashram sur le plan physique. Je commence par vous assurer que le lien intérieur n'est pas rompu et qu'il persistera bien que je ne sache pas moi-même quand la liberté vous caractérisera ou quand vous pourrez avancer avec assurance dans l'ashram. Tout progrès que vous auriez pu faire dans cette vie, grâce à mon enseignement correctif et à mon aide, a été largement anéanti par votre acceptation passive de l'échec, par votre profonde et durable "conviction de péché" et par votre insistance intérieure constante sur vos relations de groupe. Vous avez échoué en effet, mon frère. Mais pourquoi rester accablé par l'échec au fil des années, et garder le regard fixé sur le soi inférieur qui a échoué ? Tout le monde a échoué et échouera de nouveau de quelque façon. Même les Maîtres, parfois, ne réussissent pas à prendre, lors d'un premier essai, l'une ou l'autre des initiations supérieures et – du point de vue hiérarchique – c'est un échec. Mais l'échec est rarement admis, et un effort est fait pour enregistrer la cause de cet échec et de l'impossibilité à se présenter devant l'Unique Initiateur, car tous les effets émanent d'une cause vérifiable. Il devrait en être ainsi à tous les niveaux d'avancement, même s'il s'agit d'un effort relativement peu important (du point de vue hiérarchique) tel que votre tentative d'acquérir le droit d'entrer dans mon ashram, ou ce qui est appelé la "pénétration ashramique" ; en continuant à s'élever par de nombreux degrés d'échecs, on en arrive à l'échec bien connu du Bouddha qui n'a pas atteint son but.

J'ai donc pour vous un message basé sur les paroles de l'initié Paul : "Oubliez ce qui est derrière vous et allez de l'avant." Ne vous attardez pas davantage sur le passé, mais faites du nombre relativement faible d'années qui vous restent dans cette vie, des années d'utilité et de dessein pour mon travail. Cela exigera l'acquisition et la reconnaissance d'un esprit débarrassé d'ambition et voué à perfectionner les relations de chaque jour. Si vous vous préoccupez d'embellir et de spiritualiser les affaires du jour, il ne vous restera pas de temps pour réagir au [733] mirage ; votre mental et votre désir (votre nature kama- manasique) seront – de propos délibéré – orientés physiquement ; la manifestation d'un mode de vie correct, sur le plan physique, sera pour vous le facteur le plus important.

Votre focalisation spirituelle demeurera inchangée ; la ténacité dont vous avez fait preuve a conservé intacte votre relation avec moi et avec vos frères ; vous n'avez donc pas de souci à vous faire quant à votre expression spirituelle sur son propre plan. C'est votre expression physique qui a été dans l'erreur. Réfléchissez assidûment à mes paroles. Si vous focalisez votre attitude et votre nature spirituelles sur le plan physique, il en résultera une vie plus dynamique, au lieu de la vie fondamentalement négative que vous menez actuellement ; vous serez surpris des résultats qui peuvent se produire.

Je ne vous donne pas de méditation. Je souhaite voir le flux de votre vie spirituelle descendre dans la vie quotidienne ; je ne souhaite pas vous voir élever votre âme humaine vers un "contact avec l'âme", contact que vous réalisez rarement, du moins consciemment, dans cette vie. Votre problème venait du fait que dans le passé, à un certain moment, vous êtes parvenu à un très net contact de l'âme, mais ne saviez pas comment manier la force engendrée. Dans cette incarnation, cette force s'est déversée, pour une large part, dans votre corps astral et a suscité le mirage et l'erreur qui ont coloré votre vie. Mais vous avez un vaste réservoir de puissance spirituelle accumulée sur des plans plus élevés que l'astral, et vous pouvez peut-être puiser dans ses sources d'amour et de lumière, si votre concentration et votre préoccupation majeures sont le perfectionnement de votre vie quotidienne, là où vous êtes, dans l'environnement et dans les circonstances dont vous êtes responsable.

Vous n'avez pas à craindre que je vous retire la pensée et la sollicitude que je vous ai données pendant tant d'années. Je désire ardemment que vous réussissiez et j'ai été désolé que vous ayez échoué. Je souhaite vous avoir au sein de mon ashram, ce qui n'est pas encore le cas. Vous pouvez, néanmoins, faire un pas en avant dans cette vie si – dans vos dernières années – vous obéissez aux instructions. Allez de l'avant avec confiance, mon frère ; le groupe ne vous a jamais abandonné, et vous n'avez pas besoin d'être assuré que je vous tiens dans mes pensées. [734]

à R.S.W.

Janvier 1940.

Votre mirage est, comme vous le savez, celui de la sensibilité psychique.

Comme S.C.P., vous fonctionnez sur la ligne astrale-bouddhique ; mais, ayant le mental entraîné par votre éducation (vous êtes allé à l'université, n'est-ce pas, mon frère ?) votre problème est quelque peu différent. Votre tâche est d'utiliser votre mental pour le développement de l'intuition et la maîtrise de la nature psychique inférieure. Ce mirage psychique ne déforme pas indûment votre

point de vue, mais sa présence même constitue un élément de perturbation pour vous. Vous n'aimez ni ne désirez cette sensibilité psychique ou la connaissance qu'elle apporte, mais cela constitue un environnement dans lequel il vous faut apprendre à circuler avec liberté et avec grâce. Ce n'est pas une situation à laquelle vous devez chercher à échapper, car elle fait partie de la manifestation ; il vous faut apprendre à travailler avec elle, à y fonctionner, mais en vous en détachant complètement de même que vous ne vous identifiez pas avec les phénomènes physiques tels que la pluie ou la tempête. Le mirage existe. Les mirages supérieurs sont des buts vers lesquels ceux qui sont de nature psychique inférieure doivent tendre, et il se peut que votre travail soit de les aider dans ce sens, au milieu du mirage ; par cette remarque j'aide peut-être à orienter votre pensée et à dissiper une partie de vos soucis.

Une personne, par exemple, qui a été sous la domination astrale et psychique du mirage du désir égoïste et des objectifs matériels, fait un véritable pas en avant lorsqu'elle entre dans le mirage de la dévotion à un instructeur – mirage qui, pour vous, serait une expérience passée n'ayant plus d'importance majeure.

Réfléchissez à ceci et, si vous le désirez, faites une liste des mirages supérieurs et inférieurs, et indiquez comment les pouvoirs inférieurs peuvent être transmués en pouvoirs supérieurs, conduisant ensuite à la libération. Vous pouvez faire beaucoup pour résoudre le problème du mirage de la sensibilité psychique, en maniant correctement l'équation temps (car le temps passé à la réception des contacts a une réelle [735] relation avec le développement du mirage) et en éliminant ce qui n'est pas essentiel. Avancez donc dans le service, avec joie et confiance. Les mirages n'ont pas véritablement d'emprise sur vous, mais il faut que vous compreniez mieux leur nature.

Mon frère,

Août 1940.

Je voudrais vous demander si les implications de la relation entre le rayon de votre âme et celui de votre personnalité et le rayon de votre véhicule astral et celui du véhicule physique vous intéressent. Les deux rayons inférieurs sont les mêmes que les deux supérieurs, et entre eux se trouve le rayon qui, par excellence, fournit le champ de bataille du disciple à l'entraînement. Douze des membres du groupe ont le quatrième rayon, celui d'Harmonie par le Conflit, dominant le corps mental, d'où le conflit subséquent et l'opportunité s'ajoutant à l'ambition d'une réalisation de l'harmonie physique entre l'âme de la forme et l'âme elle-même. C'est par le conflit entre ces deux facteurs que l'harmonie devient possible. C'est le rayon des essais, l'énergie qui engendre la mise à l'épreuve. Les gens luttent pour des idées, pour atteindre le but de leur idéalisme du moment, et ils sont conduits par un désir ardent de trouver la paix, la joie et l'assurance divine. Après le cycle de vies où le rayon du mental varie de vie en vie, il arrive une incarnation où le rayon de l'harmonie par le conflit domine ; alors le disciple est mis à l'épreuve, soumis à des tests et des essais pour lui prouver le gain ou l'absence de gain du cycle passé d'expériences de vie. Beaucoup de membres du groupe se trouvent aujourd'hui devant une telle situation, laquelle sera aussi celle de l'humanité dont l'un des rayons majeurs dominants est le quatrième.

Vous pouvez donc vous attendre à vous trouver devant une vie d'épreuve et de changement. Je n'affirme pas, par là, que l'épreuve, le changement et la bataille seront de nature physique, ou sur le plan physique, ou qu'ils concerneront des décisions physiques. Ce rayon produit l'effort et la tension "d'harmonisation" sur n'importe quel plan (au sens technique) ; pour la majorité d'entre vous, il est [736] éminemment actif sur le plan astral. C'est là qu'apparaîtront les épreuves, avec des répercussions sur le plan intuitionnel ou bouddhique. Vous êtes face à des changements dans votre vie. Je désire signaler ici que les changements dans la vie du disciple engagé peuvent être dus à deux causes principales : l'exécution du karma qui est inévitable, mais présente des opportunités, ou il peut s'agir de libre choix et de la libre décision, impliquant une initiative active directe de la part du disciple. Ces décisions peuvent être exécutées ou évitées selon ses propres plans. Cette ligne d'activité a donc très peu à voir avec le karma, mais elle concerne la mise en route intelligente d'un nouveau karma qui, à son tour, produira des effets inévitables plus tard. J'attire ceci à votre attention mon frère, car vous atteignez le point de votre carrière où, en tant qu'âme, vous pouvez créer des situations et des conditions qui ne sont pas des effets ou des résultats, mais le commencement de cycles nouveaux. C'est un moment important dans le progrès de l'âme, quand des décisions conscientes peuvent être prises, en en appréciant dûment les conséquences.

Je le mentionne aussi car vous méditez des mesures (n'est-ce pas, mon frère ?) qui produiront des changements effectifs. Je vous demande de réfléchir à la responsabilité impliquée, et de connaître clairement votre motif. Il y a des vies d'indécision où l'homme hésite entre l'indécision et la décision, ne parvenant apparemment à aucune action. Ce sont des vies d'apparente futilité, mais néanmoins de grande valeur. Inutile de signaler que de telles incarnations sont souvent placées sous le signe solaire de la Balance, ou ont la Balance à l'ascendant. Avant cette vie particulière, l'homme a eu peu de difficultés. Il est conditionné par le karma et éprouve par ailleurs peu de difficulté à parvenir à des décisions, car ses choix et buts seront motivés par la personnalité et déterminés par le soi inférieur. Plus tard, après une vie ou des vies d'hésitation, le sort est fixé, la période d'inactivité et d'indécision prend fin et l'âme commence à déterminer l'action ; le karma est soumis au processus de transmutation consciente. Les motifs se purifient, les [737] objectifs passent de ceux de l'ambition personnelle à ceux des buts spirituels de l'humanité.

C'est ce genre de vie que vous vivez maintenant, mon frère ; c'est pourquoi je cherche à clarifier pour vous ces questions. Les décisions de la personnalité ne vous concernent pas ; de même pour vous la période d'indécision doit cesser, et elle cessera quand vous verrez plus clairement le dessein de l'âme. Vous pourriez demander ici : Comment puis-je savoir ? Comment puis-je arriver à la juste décision ? Tout d'abord en éliminant l'égoïsme et en arrivant à l'indifférence quant au bonheur et aux expériences de la personnalité ; ensuite en refusant d'agir à la hâte. Le disciple doit apprendre que, lorsqu'il est parvenu à une décision juste – donc, pour lui, irrévocable – ce motif et cette décision mêmes, mettent l'énergie en action selon les lignes indiquées, et que, une fois la décision prise, il avance lentement dans le sillage de cette énergie. Il y a de profondes significations dans mes paroles et je vous demande d'essayer d'en comprendre le sens.

Afin de vous aider à voir plus clair et à être de plus grande utilité pour les autres, je vous demande de faire, cet hiver, une étude de la loi de Karma. Lisez les livres traitant ce sujet, mais ne prenez pas leurs déductions trop au sérieux. Prenez, de tous mes écrits, les renseignements que vous pourrez trouver concernant ce thème. Ceci fait, mon frère, classez ces données dans l'ordre juste et spirituel et selon leur signification. En même temps, mettez ces idées par écrit pour y voir plus clair vous-même, et aider vos frères. Cet enseignement a une signification de groupe.

Je ne fais pas allusion aux plans et aux décisions de votre vie. Cela vous regarde personnellement. Je me suis efforcé d'élargir "l'étendue" de votre conscience afin que vous puissiez apporter, aux plans d'une vie de service, un jugement raisonné et une expérience mûre. Ces deux expressions devraient indiquer les caractéristiques de la personnalité d'un disciple entraîné. Pour votre méditation personnelle, je suggère ce qui suit :

Prenez dix minutes, deux fois par jour, pour réfléchir profondément à l'un des thèmes ci-dessous, en les envisageant de deux manières : l'interprétation individuelle et l'interprétation concernant l'humanité dans son ensemble. Si vous voulez bien le faire régulièrement [738] vous construirez le pont entre la partie et le tout.

a. Le dharma de l'individu dans son foyer.

b. Le devoir de l'individu dans le groupe.

c. L'obligation de l'individu envers l'humanité.

d. La responsabilité de l'individu envers la vie.

e. La réaction de l'individu face au karma, personnel et humain.

f. La relation de l'individu à la Hiérarchie.

Vous avez là six mois de travail de méditation. Cela impliquera la relation pratique de l'homme avec le karma, de la vie individuelle avec la vie de masse qui le pénètre et aussi avec la vie qui apporte la vie au groupe, qui s'exprime dans les nations et dans l'humanité tout entière.

La bénédiction de l'âme s'étend sur vous, mon frère – de votre âme, de mon âme et de l'âme de tous.

Août 1942.

1. Faites passer votre conscience dans le mental illuminé, car il est illuminé, et ne regardez pas vers le bas, mais vers le haut ; n'ayez pas tellement conscience de la forme extérieure.

2. Pendant deux ans, étudiez, lisez et servez dans le cercle où l'âme a placé vos pieds. Puis, cherchez un champ plus vaste, peut-être dans le même cercle, ou peut-être dans un autre. Mais n'abandonnez pas le premier.

3. Cultivez la joie et l'oubli de soi, et servez vos frères dans mon ashram.

Deux d'entre eux ont grand besoin de vous.

4. Réfléchissez à l'utilité du choc, administré par vous avec amour et cependant avec un complet détachement et une complète clarté de paroles.

5. Il vous faut apprendre l'art du respect mêlé de retenue, mon chéla. La chaîne de la Hiérarchie est un sujet indiqué de réflexion.

6. Dans cette chaîne vous avez votre place. Certains passent devant vous. D'autres avancent avec vous. D'autres encore avancent les mains tendues vers vous. La vraie révérence occulte détient la clé. Elle signifie reconnaissance, non obéissance ; il ne s'agit pas de s'abaisser ou de regarder vers le haut. [739].

Mon frère bien-aimé,

Septembre 1943.

Je me suis fait du souci pour vous. L'effort dans lequel vous travaillez et vous vivez n'est pas bon, il a un effet physique qui n'est pas souhaitable. J'avais prévu ce risque, et c'est pourquoi la première des déclarations que je vous ai données vous enjoignait de :

1. Faire passer votre conscience dans le mental illuminé.

2. Regarder vers le haut, non vers le bas.

3. N'être pas aussi conscient de la forme extérieure.

Par ces mots. je cherchais à vous détourner les yeux de l'aspect forme de l'actuelle catastrophe mondiale, car votre sensibilité vous conduisait à vous identifier trop étroitement à elle. Une telle identification est un handicap, non une aide. Elle nourrit la vie du plexus solaire, car le centre du plexus solaire de l'humanité est dans un désordre épouvantable.

L'affirmation suivante cherchait à vous faire entrer dans le cercle de votre service concernant vos frères de groupe et le groupe plus avancé de l'École Arcane. Les circonstances, néanmoins, vous ont éloigné de mon Siège Central, et cela devint difficile à réaliser.

Pour vous, actuellement, il est nécessaire d'étudier profondément, et de travailler presque entièrement dans la ligne occulte. L'étude de la psychologie qui vous intéresse tant et qui vous convient si éminemment, se met aujourd'hui trop vite au diapason de la détresse mondiale ; vous devez l'éviter. Accomplir les devoirs du foyer, apporter la joie à ceux que vous rencontrez chaque jour, et garder l'esprit tourné vers les choses occultes, vous aideront beaucoup à contrebalancer la sensibilité astrale qui est l'un de vos atouts majeurs dans le service, mais qui, sous la pression des événements mondiaux, est devenue presque trop forte pour que vous la maîtrisiez. La "chaîne de la Hiérarchie" est un bon sujet de réflexion constante, et je souhaite que vous portiez beaucoup d'attention à ma recommandation selon laquelle ce concept doit former [740] la toile de fond de votre pensée quotidienne. Si vous maintenez cette chaîne dans votre mental, elle entre en résonance avec l'ashram, donc avec la Hiérarchie, car vous êtes un disciple d'une certaine importance. Cela compensera la sensibilité astrale, car l'énergie de l'ashram stimule les centres de la tête et du cœur, et aspire vers le haut les forces astrales du plexus solaire.

Je ne vous donne rien de spécial comme méditation. La méditation de groupe suffira. Je vous demande d'étudier sérieusement l'occultisme, de donner beaucoup d'aide et d'enseignements aux étudiants de l'occultisme. Vous devriez, pendant une année encore, travailler surtout avec les étudiants les plus avancés, et vous devriez essayer de fournir davantage de travail organisé dans ce sens. Votre conscience sera alors plus fermement focalisée dans la tête. Si c'était possible dans l'avenir prochain, je vous suggérerais d'aller parler à A.A.B. Elle a tellement souffert de votre problème mais elle avait plus d'expérience pour le compenser, et moins de temps pour y succomber. Je lui ai dit certaines choses, à votre sujet, que je ne souhaite pas écrire ; elle vous donnera tout le temps dont vous avez besoin, si vous venez là où elle est. C'est pour cette raison que je n'écris pas davantage aujourd'hui.

Toutefois, mon frère, je vous donne actuellement beaucoup d'attention dans l'ashram, et ma force vous entoure. Il n'y a pas de raison d'inquiétude, car l'avenir est assuré ; essayez pourtant, dans l'année qui vient, de profiter de mes suggestions.

Novembre 1944.

Mon frère,

L'année dernière, mes instructions vous concernant ont été très brèves, mais elles étaient pleines de suggestions et de force pour vous apporter la libération, si vous les aviez observées avec exactitude. Il y a certaines formes d'orgueil dont chacun souffre plus ou moins, bien qu'elles puissent différer par le degré et les caractéristiques, selon le rayon ou le type. La vôtre est une détermination, ou pourrais-je dire une prédilection pour utiliser votre mental quand le simple acquiescement d'un cœur aimant est tout ce dont vous avez besoin. L.F.U. a aussi une forme d'orgueil ; il fait un fétiche de sa liberté personnelle, ce qui, en conséquence, le met dans l'esclavage du concept de liberté ; il lui faut apprendre que personne n'est véritablement libre, le disciple [741] moins que tout autre. Vous, mon frère et disciple, vous aimez l'activité du mental et vous entrez – les yeux ouverts – dans certaines situations afin d'apprendre et de ressentir les délices découlant de l'analyse, de la réflexion et de l'activité mentale, suivies d'une certaine décision.

Je vous parle ainsi franchement, disciple cher et éprouvé, car je vois que vous rendriez un service plus efficace si vous pouviez apprendre, maintenant, une leçon difficile. Vous êtes extrêmement bien outillé pour servir. Votre énergie de second rayon, jointe à votre force de septième rayon, rend possible un service presque unique et inhabituel. Cependant – c'est là qu'est l'obstacle – votre mental de quatrième rayon qui offre constamment des domaines de conflit à conquérir, réfléchit l'énergie qui, se déversant par votre âme, pourrait conduire à une activité organisée et conforme à un plan sur le niveau physique. Il n'en est rien. L'énergie descendante de l'âme et l'aspiration ascendante de la personnalité se rencontrent sur le plan mental ; là, toutes deux sont arrêtées par votre mental trop analytique. N'en concluez pas que vous ne rendez pas service aux gens ; mais vous aidez un individu par-ci par-là ; il n'y a pas de rythme ou d'organisation dans votre service, à cause d'un conflit mental permanent. Dès que vous avez été admis dans mon ashram, j'ai essayé de vous aider à centrer toutes vos forces sur le plan physique. Quand le disciple en est capable et qu'il a une activité dans une seule direction, il peut faire beaucoup. Quand, à ces tendances d'afflux et de concentration, s'ajoute un mental entraîné et illuminé, le disciple devient un point focal d'attraction spirituelle. Il peut atteindre beaucoup de personnes, tout en restant polarisé dans son centre ; sa vie prend alors un rythme ordonné, et il adhère fermement à un plan qui est exécuté à tout prix. Il prend aussi sa juste position comme représentant d'un ashram.

N'oubliez pas que les Maîtres choisissent leurs disciples non seulement d'après la relation karmique (s'il y en a une), non seulement parce que le disciple demande la lumière et qu'il a une puissante aspiration envers ce qui est spirituel, mais parce qu'il a les moyens de rendre un service précis qui s'insère dans l'intention ashramique du moment. Vos [742] moyens sont excellents ; votre santé est bonne, même si vous ne le pensez pas, et elle sera meilleure quand le rythme entrera dans votre vie. Vous avez l'esprit libre et beaucoup d'intuition. Vous avez (si vous vous en rendiez compte) ce que beaucoup de gens rêvent de posséder – du temps et des loisirs. Si vous ne le croyez pas, c'est parce que votre vie quotidienne est remplie de choses non essentielles – non essentielles en regard de l'urgence mondiale. Vous êtes magnétique et vous pouvez atteindre les gens par l'expression de votre puissante nature aimante. Cependant, à la fin de chaque année, vous vous apercevez que vous n'avez pas accompli grand-chose. Vous avez aidé une personne ici et là, et votre influence en général est bonne. Mais j'attends davantage de ceux qui sont entraînés et préparés à une initiation. Vous êtes dans votre quarante-septième année. Lorsqu'il atteint l'âge de quarante-neuf ans, le disciple doit avoir un sentier clairement tracé pour sa vie de service. Le vôtre ne l'est pas. Vous avez, néanmoins, encore deux ans pour faire passer sur le plan physique toutes les énergies dont vous êtes doté, et pour produire le rythme ordonné et le mode de vie organisé qui sont nécessaires pour faire un véritable impact sur le mental de ceux qui vous entourent.

Vous jouez tout le temps avec les idées ; vous expérimentez tout le temps, mais cela devrait appartenir au passé. Je vous demande maintenant, au nom d'un monde dans le besoin, et parce que je souhaite vous voir occuper votre juste place dans mon ashram, de réajuster vos conditions de vie pour servir de manière plus adéquate. J'attire votre attention sur les mots "votre juste place dans mon ashram". Savez-vous ce qu'est cette place ? Je souhaite que vous le découvriez.

Un ashram est toujours dans un état de flux et de mouvement constant. Des disciples en sortent pour former leurs propres ashrams, ou pour occuper une place spécifique dans un autre ashram à mesure qu'ils satisfont aux exigences des stades plus avancés. Ils passent d'un degré à un autre ; ils avancent régulièrement de la périphérie vers le centre, du cercle extérieur au centre dynamique éclairé. À mesure qu'ils avancent, maintenant toujours une étroite unité intérieure, ils font place à de nouveaux disciples que l'on admet et entraîne au service.

Une partie du service rendu par les membres d'un ashram [743] consiste à faire de la place pour les nouveaux aspirants. Ils le font en hâtant leur progrès et leur mouvement en avant. Quand des disciples prennent l'une des dernières initiations, ou lorsqu'ils sont admis dans un ashram plus élevé et plus puissant, une vacance se produit et la place est toujours rapidement occupée. La loi occulte qui gouverne tout progrès dans un ashram est quelquefois appelée loi d'Accomplissement, ce qui veut dire que le disciple accomplit totalement son service sur le plan extérieur. Quand son service est aussi complet et efficace que possible, alors – selon une condition qui est un paradoxe occulte de groupe – son efficacité extérieure produit une efficacité intérieure. On vous a enseigné à tous (bien que surtout théoriquement) que l'efficacité intérieure produit un service puissant et illuminé. Maintenant, apprenez l'autre face de cette vérité. Je ne vais pas m'étendre davantage sur ce sujet, car votre pensée devrait suffire.

Vous avez, mon frère, trois choses à faire :

Tout d'abord, vous devez penser, réfléchir et méditer de telle manière que votre cerveau soit le récepteur de votre pensée planifiée, et non seulement un instrument sensible d'enregistrement. Par une juste méditation, l'énergie de votre âme et de votre mental doit être canalisée par le centre de la tête. Pour parler en symboles que vous comprenez facilement, "le triangle éclairé de l'âme, du mental et de la tête, éveillera le centre entre les yeux et mettra en action l'œil de la direction" ; celui-ci est fermé actuellement, et ne s'ouvre que de temps en temps. Depuis des années, vous avez été très préoccupé de la direction et de la tendance de votre pensée ; déplacez maintenant votre attention vers le service dirigé. Entreprenez une tâche pour moi et menez-la à bien.

La deuxième chose que vous devez faire est d'inventorier vos moyens et de déterminer – en partant de l'intérieur de vous-même, quel est votre champ de service – un seul champ, mon frère, et non plusieurs. Un disciple de votre degré sert un groupe et non seulement une personne ici et là, souvent sans importance spirituelle, dont la destinée peut être confiée à son âme, ou à quelque instructeur qui n'aura pas rang de disciple. Je ne désire pas être plus explicite. Votre champ de service est clair, si vous pouviez le voir, mais il ne vous sera pas utile à moins que vous n'y entriez volontairement, librement et avec compréhension. [744]

La dernière chose qui réclame votre attention est de saisir, d'une manière nouvelle et dynamique, la vie double de l'état de disciple. Votre champ de service et votre champ d'obligations karmiques ne doivent jamais s'exclure ; il vous faut apprendre à fonctionner efficacement dans les deux. Le temps que vous avez passé à apprendre, au sens technique, doit maintenant faire place à l'utilisation de ce que vous avez acquis en compréhension et en sagesse.

Pour vous aider, je suggère la méditation suivante. Il faut vous souvenir qu'elle ne vous rendra service que si elle est observée régulièrement et avec continuité. C'est en grande partie un exercice de visualisation :

1. Alignement rapide. Prononcez le OM trois fois.

2. Focalisez la conscience dans l'âme, avec une concentration correspondante dans la tête, à un point aussi élevé que possible.

3. Prononcez le OM quatre fois. Ceci est suivi d'une pause.

4. L'exercice de visualisation qui suit est exécuté à partir du point de concentration atteint. Si votre attention s'égare, prononcez de nouveau le OM. Celui-ci est appelé parfois le "OM de rappel".

a. Dans l'œil du mental, voyez une mer de lumière.

b. Imaginez-vous debout sur le plan physique, attendant une direction. Maintenez ces deux pensées calmement, pendant un petit moment, ou imaginez-les simultanément.

c. Puis, vous – le disciple sur le plan physique – prononcez le OM silencieusement, dynamiquement et clairement, tout en voyant un mouvement ou courant de la mer d'énergie éclairée, converger vers vous.

d. Voyez-la prendre la forme d'un courant ou flot d'énergie descendante – énergie d'amour, de force et de compréhension.

e. Imaginez ensuite ce flot divin balayant votre mental et votre corps astral, et s'installant dans votre véhicule éthérique, pour y attendre le Mot de Pouvoir.

f. De nouveau, prononcez le OM et sentez l'impact de [745] ce raz-de-marée (si je puis le nommer ainsi) d'énergie spirituelle, entrant dans votre centre de la tête, passant de là au centre ajna, et impliquant dans son flux le centre de la moelle allongée, le centre alta-major.

g. Puis, au moment exact où vous percevez ce passage d'énergie, dites:

"Cette source de pouvoir est tout ce que je suis, et tout ce que j'ai, je l'envoie pour servir mes semblables ; je prépare ainsi la voie menant à l'ashram, et j'attire les hommes vers la source de pouvoir et de force."

5. Ayant terminé cet exercice, méditez pendant dix minutes sur le service qu'il vous est demandé de faire ; voyez-le motivé et mis en œuvre par l'énergie que vous venez de recevoir ; que votre imagination créatrice construise une structure destinée à votre service.