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SECTION TROIS ENSEIGNEMENTS SUR L’INITIATION - Partie 2

Voici quelques-unes des significations les plus évidentes ; de plus profondes se feront jour lorsque celles-là seront des réalités et non des théories spéculatives dans votre vie. En conséquence, vous verrez qu'il est nécessaire de travailler véritablement sur les instructions données au sujet de l'antahkarana. En ce qui concerne ce que j'ai dit plus haut, je souhaite attirer votre attention sur certains mots que j'ai écrits dans mes dernières instructions, au sujet de la Deuxième Formule. J'y disais que l'alignement "serait notre prochain sujet de réflexion lorsque la Première Formule aurait fait certains changements dans la conscience. Je n'envisagerai pas ces formules à présent. Je ne ferai que signaler leurs implications majeures qui seront rarement ce que vous pensez, tant vous êtes conditionnés par les termes et les interprétations du mental inférieur concret". [267]

TROISIEME PARTIE

Dans des instructions antérieures, nous avons vu que l'enseignement concernant l'initiation était donné par moi (comme par tous les Maîtres) de trois manières :

1. Par des Indications. Si elles sont vues et suivies, elles suscitent l'intuition. L'initiation n'est jamais prise, à moins que l'intuition ne devienne active. L'instinct spirituel, aspect inférieur de l'intuition, indique que l'on est prêt à la première initiation ; Un mental illuminé et une intelligence spirituelle sont des signes définis qu'un être humain peut prendre la deuxième initiation, tandis que la perception spirituelle ou instinct intuitif signifie que l'on est prêt à la Transfiguration, la troisième initiation.

2. Par l'emploi de certaines grandes Formules (dont l'une vous a déjà été donnée), certaines révélations précises deviennent possibles. Ces formules sont au nombre de six ; elles contiennent six conditions préalables à l'initiation ; elles prennent parfois la forme de mots, parfois la forme de symboles. Ceux-ci servent à développer "l'ouïe de l'initié" et "la vue de l'initié". Elles traitent de six relations :

La Première Formule traite de l'intégration dans un Ashram et se rapporte à la révélation de la sensibilité de groupe. Elle est en relation avec la nature astrale.

La Deuxième Formule traite de l'alignement. Elle concerne la révélation de l'antahkarana de groupe, et se rapporte au mental, où l'antahkarana est ancré.

La Troisième Formule traite de certains changements dans la nature de l'âme. Elle s'occupe de la relation temps-espace, elle est donc relative à l'Éternel Présent.

La Quatrième Formule traite de l'aspect Vie. Elle se rapporte à la révélation de la nature de la vie ; elle est donc relative à la circulation et à l'influence réciproque de l'énergie. [268]

La Cinquième Formule traite de l'aspect Volonté. Elle se rapporte à la révélation du Dessein divin ; elle est donc relative à Shamballa.

La Sixième Formule traite de la nature de la mort. Elle se rapporte à la révélation du travail constructif de l'aspect du Destructeur. Elle est donc relative à la disparition de l'ère des Poissons et à tous les processus d'abstraction.

Ces Formules ont sept interprétations ; le disciple actuellement à l'instruction ne peut néanmoins en découvrir que trois, car seule la lumière venant de la Triade spirituelle peut communiquer ce type de révélation et d'interprétation.

3. Par le moyen des Points de Révélation :

a. La vision du présent doit devenir l'expérience du passé. Sa lumière de révélation s'atténuera à mesure que l'expérience deviendra une habitude, et tombera donc en dessous du seuil de la conscience.

b. Une reconnaissance totalement nouvelle et différente doit dominer ; cela exprimera la compréhension de l'initié.

c. Ces points de révélation apparaissent lorsque le disciple s'aperçoit que l'initiation n'est pas un processus de fusion personnalité-âme, mais d'intégration personnalité-Monade.

d. Ces points de révélation comportent trois stades de reconnaissance:

- Le stade de la Pénétration.

- Le stade de la Polarisation.

- Le stade de la Précipitation.

La manière dont le disciple aborde toute cette question de l'initiation diffère aujourd'hui de ce qu'elle était dans les périodes antérieures – même s'il s'agit d'une période aussi courte que cinquante ans en arrière. Il est essentiel que vous saisissiez que son approche est maintenant mentale, et non dévotionnelle, émotionnelle et aspirationnelle, comme c'était le cas jusqu'ici. Jusqu'ici elle avait été kama-manasique, ce qui suppose un mélange d'aspiration élevée, d'attention et de focalisation du mental concret, et d'attention aux disciplines purement physiques. Aujourd'hui, le vrai disciple qui est [269] prêt à franchir ce grand pas possède la maîtrise de son mécanisme émotionnel ; son mental inférieur est profondément alerte et focalisé, son mental supérieur est vraiment en rapport avec l'inférieur, via l'antahkarana. La clarté dé perception se fera peut-être pour vous, si vous saisissez que les conditions exigées par l'Initiateur (jusqu'en 1400) étaient le contact conscient avec l'âme ; Il exige aujourd'hui une certaine mesure de relation établie avec la Triade supérieure, via l'antahkarana. C'est très différent ; le contact de l'âme existe nécessairement, mais on n'estime pas qu'il donne tout ce que doit posséder l'initié du nouvel âge. L'amour est naturellement nécessaire ; la sagesse doit être présente, mais le sens de l'universalité est aussi exigé ; il indique, lorsqu'il est présent, une certaine mesure d'influx monadique. Cet influx se fait naturellement via l'antahkarana ou "pont arc-en-ciel". Vous comprendrez donc la raison de l'accent que j'ai mis dernièrement sur la construction de ce pont. Un grand changement dans la conscience humaine rendit possible – en 1425 – l'instauration de modifications dans ce qui était exigé pour l'initiation, et le net relèvement du niveau. Cinq cents ans se sont écoulés depuis lors, et le dessein de ces changements dans la discipline et l'entraînement s’est révélé tout à fait justifié. En dépit de tout ce qui semble indiquer le contraire, en dépit de la guerre mondiale avec ses horreurs, en dépit de l'attitude apparemment non éveillée des masses, il existe une très réelle mesure d'énergie monadique. L'humanité en donnera la preuve de plus en plus, ainsi que le montreront son insistante demande d'unité et la croissance de l'internationalisme. Les objectifs, buts, théories, intentions et déterminations de la majeure partie de l'humanité en témoignent déjà.

Ces expressions de l'évolution de l'humanité sont en relation avec les premières caractéristiques manifestées de l'aspect Volonté. En disant cela, je vous donne une indication, vous rappelant que le candidat à l'initiation progresse par la reconnaissance et l'interprétation des indications et en tirant d'une indication sa vraie signification. La volonté n'est pas, comme le croient tant de personnes, une expression énergique d'intention ; ce n'est pas une ferme détermination d'agir de telle ou telle manière, ni de réaliser certaines choses. C'est fondamentalement une expression de la loi de Sacrifice ; selon cette loi, l'unité reconnaît sa responsabilité, s'identifie au tout, [270] et apprend la signification ésotérique des mots : "Ne possédant rien (sacrifice), et pourtant possédant toute chose (universalité)". Je vous demande de réfléchir à ces mots du grand initié, Paul. La pleine expression de ces qualités spirituelles les plus élevées (du point de vue de l'homme moderne) apparaît après la quatrième initiation, celle de la Grande Renonciation. Tout est alors abandonné, afin de tout pouvoir garder, pour l'utiliser au bénéfice de tous ; la volonté-de-bien domine alors. D'où la nécessité d'une construction scientifique du pont arc-en- ciel ; d'où l'insistance sur la Monade, l'aspect du Père qui peut maintenant être révélé et connu, car le travail des siècles est parvenu à un sommet : le contact avec l'âme, en ce qui concerne l'humanité dans son ensemble. Ceci est prouvé par le fait que tant de milliers de personnes (je vous l'ai déjà dit plusieurs fois) ont pris la première initiation. L'enfant Christ est véritablement présent ; le cœur et le mental des hommes sont en train d'en prendre conscience ; le but de milliers de personnes partout est de manifester l'esprit christique, et de donner l'exemple d'une vie conditionnée par l'amour et modelée sur celle du Christ ou de Shri Krishna, son incarnation précédente.

Ceci rend donc possible le prochain grand développement humain, qui découle de la conscience christique et "met en lumière" (Je ne vois aucune autre manière d'exprimer ce concept) la volonté de Dieu ; il éclaire aussi la différence fondamentale entre la bonne volonté et la volonté-de-bien. Je vous demande à nouveau de réfléchir à cette distinction, car elle indique la différence entre une vie gouvernée et conditionnée par l'âme, et une vie gouvernée et conditionnée par la Triade spirituelle. Cette distinction est très réelle, car l'une de ces qualités découle de l'amour, l'autre de la reconnaissance de l'universalité de la vie ; l'une est l'expression de la conscience et de la vie christiques, l'autre est une réponse à l'influx monadique, et pourtant les deux ne font qu'un. Vous en saurez davantage sur ce sujet lorsque vous étudierez l'enseignement sur l'antahkarana.

L'une des tâches que j'ai entreprises est d'éveiller les aspirants et les disciples du monde aux possibilités nouvelles, aux pouvoirs nouveaux qui arrivent, et peuvent devenir disponibles et utilisables, si ces aspirants et ces disciples veulent bien en venir à une compréhension plus complète de ce qui s'est passé depuis 1425. Une grande partie de ce que je communique, et de ce que je communiquerai [271] dans l'avenir concernant l'initiation, ses méthodes, ses processus et son application, paraîtra complètement nouveau. Le nouvel âge introduira finalement une civilisation et une culture entièrement différentes de celles qui sont connues jusqu'ici. Je souhaite vous rappeler ici que toutes les civilisations et toutes les cultures sont des extériorisations – modifiées, qualifiées, adaptées aux besoins raciaux et nationaux – de l'activité puissante, vibrante et organisée, des disciples et des initiés constituant la Hiérarchie de l'époque.

Ses plans, sa pensée, sa puissance vitale, se déversent constamment et affectent la conscience de ses disciples ; ces derniers atténuent le pouvoir des énergies affluentes afin que les penseurs et les idéalistes puissent saisir avec plus d'exactitude les vérités nouvelles qui émergent. Finalement, les vérités ainsi saisies modifient la conscience de l'humanité dans son ensemble et l'élèvent. De cette manière, des les modes de vie quotidiennes, des méthodes civilisées de conduite et de développement culturel apparaissent. L'origine de tout ceci remonte au groupe d'initiés du côté intérieur, qui servent leurs semblables et font avancer, consciemment et intentionnellement, la loi d'Évolution. Ce faisant, ils se préparent à fouler la "Voie de l'Évolution supérieure". Ce qu'est cette Voie, je ne peux vous le dire, car vous n'en comprendriez pas la signification, elle est en relation avec la condition et le dessein spirituels de la Monade, dont le but n'est pas l'expansion de conscience, mais ce que révéleront de telles expansions de conscience-chose très différente, et qui est encore totalement dépourvue de signification pour toute personne n'ayant pas pris la troisième initiation. N'oubliez pas que le Christ et ses augustes Frères, ainsi que tous ceux d'un degré d'initiation encore supérieur au leur, ont un but précis, but qui ne se précisera clairement que dans le troisième système solaire où la Volonté de Dieu sera l'idée dominante, exactement comme l'Amour de Dieu conditionne le système dans lequel nous fonctionnons actuellement. Il ne s'agit pas de conscience ou de prise de conscience, il s'agit d'un stade d'Existence relié à la loi de Sacrifice – loi qui gouverne les états d'existence découlant de l'établissement de justes relations humaines.

Le Dessein ne peut être révélé ou compris que lorsque ces justes relations sont des habitudes fermement établies pour tous les "points [272] d'expression divine". Vous voyez donc pourquoi il n'est pas possible, pour ceux qui sont en train de saisir la nécessité de justes relations humaines, de comprendre autre chose que l'existence d'une grande possibilité, pour l'avenir.

Les Formules

Nous en venons maintenant à la seconde des grandes formules qui donnent à l'initié la clé du stade suivant de son travail. Ces curieux et anciens groupes d'expressions ou de symboles sont doués de pouvoir, vu la puissance du mental des entités y ayant réfléchi ; elles ont construit des formes-pensées les concernant, et les ont utilisées comme méthode de focalisation de la lumière de la Triade dans la personnalité. J'attire votre attention sur la forme des mots que je viens d'employer. Ces formules ne libèrent pas la lumière de l'âme dans le mental attentif et expectatif. Elles libèrent la lumière du feu électrique (donc pas du feu solaire) dans la personnalité intégrée, de sorte que l'homme tout entier – devenu alors le mécanisme orienté de la Monade – est inondé de cette forme supérieure d'énergie, aspect de l'énergie de la volonté, lié à l'exécution du dessein divin. Vous saisissez donc combien il est relativement impossible pour n'importe lequel d'entre vous de faire plus qu'enregistrer les significations les plus évidentes de ces formules et d'attendre que votre développement intérieur permette d'aborder leur interprétation de façon nouvelle.

Le disciple voit cette formule inscrite sur des plaques du métal inconnu (décrit à la page anglaise 249). Elle est formée d'une série de lignes qui rencontrent un cercle situé au centre d'un carré. Voir les figures ci-dessous : [273]

Assez curieusement, c'est cet ancien symbole, possédant un net rapport avec la nature émotionnelle et donc avec la conscience atlantéenne, indiquant une base à partir de laquelle progresser, qui est la force subtile sous-jacente aux "drapeaux de toutes les nations". Les drapeaux sont les symboles de la dévotion d'un peuple pour son sol national et pour ses objectifs nationaux- spirituels. Ils ont évidemment été prostitués de façon à signifier séparativité nationale, égoïsme national et patriotisme, mais derrière le drapeau il y a un point de pouvoir, qui est le point d'inspiration vers l'âme du peuple. Évidemment, ce n'est pas encore "le point progressant dans le cercle de la vie du peuple". Jusqu'ici vous n'avez que le carré des réactions de la personnalité du peuple, et les lignes de son approche évolutionnaire vers une conscience plus profonde ; nous appelons cette conscience en développement "L'âme du peuple". Un jour, le point prendra sa place au centre du carré, et toutes les lignes convergeront en ce point ; nous aurons alors une nation qui sera galvanisée, mise en activité par l'énergie spirituelle intérieure. Les lignes qui, jusque là, avaient convergé vers l'intérieur et vers le centre, deviendront des canaux ou des chemins qu'empruntera l'énergie spirituelle pour affluer dans toutes les phases de la civilisation et de la culture de la nation. La nation sera alors reliée – par le point au centre – à la source d'inspiration divine, qui est unique pour tous les types, toutes les nations et toutes les races, dans le temps et l'espace.

J'ai utilisé le symbole exotérique du drapeau pour vous communiquer une indication quant à la signification ésotérique de cette forme très simple, mais extrêmement puissante. Quatre mots, ou plutôt expressions, sont profondément inscrits dans le métal, autour de chaque côté du carré : [274]

Ces mots donnent une traduction hautement inadéquate, et même impropre, de certaines expressions en Sensar ancien, qui sont censées exprimer l'union essentielle, la synthèse de relation et la compréhension coopérative qui, un jour, caractérisera l'humanité, composée de nombreux aspects qui sont néanmoins des expressions de la Vie Une. Elles sont, cependant, en relation ou une expression de groupes monadiques ou de reconnaissances universelles, mais non de la conscience de l'âme. J'éprouve la plus grande difficulté à expliquer la signification supérieure de la simplicité externe de ces expressions. Vous ne pouvez y parvenir vous-même qu'en réfléchissant aux trois seules interprétations possibles pour vous actuellement : L'application individuelle du symbole, son application nationale, son application humaine, en vous rappelant toujours que la clé de la compréhension est la reconnaissance d'une "Voie supérieure", de l'existence de "L'évolution supérieure", de la lumière qui caractérise Shamballa, et de l'emploi de l'antahkarana, lorsqu'il contourne l'âme (si je puis employer un tel terme) et porte la conscience humaine mais spiritualisée, dans les domaines de l'expérience hiérarchique, en relation avec Shamballa.

Points de Révélation

Ceci nous amène presque automatiquement au troisième aspect de la préparation à l'initiation, aspect que j'ai appelé, dans des instructions antérieures, la "présentation des points de révélation". Ces formules, lorsqu'elles sont étudiées correctement et finalement quelque peu comprises, du moins intellectuellement, conduisent le disciple au point où il prend soudain contact avec ce qui est nouveau, ce qu'il n'a pas perçu jusque là, ce pour quoi il n'existe aucun mot. L'initié Paul avait atteint un tel point lorsqu'il parla du "troisième ciel voilant le septième ciel", ce qui était la formulation originale, supprimée par ceux qui reçurent son message en ce temps-là, comme entièrement dénuée de sens. L'œil n'a pas vu, l'oreille n'a pas entendu la révélation inexprimable qui vient à l'initié capable de pénétrer dans certains hauts lieux où la nature de la Volonté divine prend une signification différente et stupéfiante, où les desseins élaborés par le Conseil de la Chambre de Shamballa sont visualisés, non en détail, [275] mais en un contact soudain avec l'inspiration. Alors, pour la première fois, l'initié devient consciemment réceptif à l'énergie affluant vers la Hiérarchie et venant de la Grande Loge Blanche sur Sirius.

C'est à ce point de révélation, et en relation avec ce symbole, que l'initié s'établit finalement. Alors, "les nombreuses lignes de force dans le carré deviennent les sept sentiers de lumière entre lesquels Il doit choisir, et qui le conduisent jusqu'au Sentier septuple de l'évolution de l'initié". C'est la Voie de l'Évolution supérieure dont l'homme ne connaît rien. Ces mots se rapportent aux sept sentiers que le Maître doit considérer, et entre lesquels Il doit choisir son futur Sentier. Le symbole prend alors la forme suivante :

"Tous les sentiers se rejoignent au centre. En grand nombre ils deviennent les sept et les huit. D'un point à un autre, les lignes convergent. Elles s'étendent d'un point à un autre. Le carré extérieur, le cercle de l'Un et le point d'unité sont vus comme un tout, et le Maître suit Son Chemin."

Il a pénétré jusqu'au centre en passant par l'antahkarana qu'il a construit lui-même. Il s'y polarise et s'y établit, et de là – du centre du cercle et dans le carré du service – Il précipite les énergies et les forces que ce service exige. À partir de ces quelques indications, vous pouvez saisir la nature du symbole et le caractère de sa signification, ainsi que la puissance de la force qui peut (grâce à une compréhension correcte) conduire l'initié de "L'irréel au Réel".

La première formule concernait fondamentalement la signification monadique des mots "de l'obscurité à la lumière", conduisant à la vision et au dessein illuminé. La seconde formule donne la signification supérieure des mots "de l'irréel au Réel" alors que la troisième exprime la vraie signification des mots "de la mort à [276] l'Immortalité". Ainsi cette prière d'un passé ancien devient l'effort d'aujourd'hui, en vue d'un avenir éloigné. Vous est-il possible de comprendre cette déclaration, mon frère ? Dans cette lumière, dans cette réalité, et dans cette vie, l'initié pénètre. Dans cette lumière de réalité et de vie, il se polarise, et de ce point de vie universelle, de réalité et de lumière, il travaille.

QUATRIEME PARTIE

Lorsque vous étudierez ensemble cette question de l'initiation, je vous demande de garder l'esprit ouvert. Je vous ai dit que des changements étaient imminents dans l'instruction des initiés de l'avenir, et que les techniques de développement de la conscience du disciple seront différentes de celles du passé. Elles ne seront pas les mêmes que celles employées en Orient. Ces dernières ont été la raison de cet enseignement, qui est passé en Occident. Cela ne veut pas dire que les méthodes précédentes n'étaient pas bonnes et correctes. Cela veut dire que, maintenant, la compréhension intelligente du disciple et de l'initié est si avancée (relativement) que les anciennes méthodes ne conviendraient pas plus que les simples opérations arithmétiques, proposées à l'école primaire, ne pourraient aider le diplômé d'université à progresser. Elles étaient nécessaires dans les premiers stades ; le pouvoir ou faculté de diviser, soustraire, multiplier et additionner fut conféré, mais maintenant c'est le pouvoir et la faculté qui sont utilisés et non les exercices.

Sur les Indications

Les indications données précédemment par le Maître concernaient en grande partie la construction ou modification du caractère, et l'éveil du chéla. Elles ne constituent plus des indications pour le disciple moderne ; il en sait assez par lui-même pour travailler sur son propre caractère, et il a pénétré jusqu'à la frange du monde intérieur, par ses propres efforts et tout seul. Telle est aujourd'hui la règle pour la majorité des aspirants. Les indications, telles que je vais vous les donner, sont faciles à comprendre superficiellement et [277] ont un sens apparemment évident ; mais elles concernent le service, les affaires humaines et planétaires, et sont sujettes à plusieurs interprétations – selon le point de développement et le type de rayon.

Dans mes dernières instructions, je vous ai donné trois indications et il pourrait être utile que nous les considérions. Je vous indiquerai la ligne, le long de laquelle la lumière pourrait venir vers vous, comme groupe, à votre point spécial de développement.

La première indication traitait des changements effectués par le travail fait dans les Ashrams qui sont englobés dans l'unique grand Ashram de la Hiérarchie. J'ai dit que les résultats en seraient l'établissement d'une relation plus étroite avec Sanat Kumara et sa Chambre du Conseil. Cela sera le résultat du travail accompli par les disciples en incarnation, ou hors d'incarnation. Je me demande combien d'entre vous ont réfléchi à la signification de la déclaration selon laquelle des changements étaient apportés par l'activité des disciples ; je ne veux pas dire par les initiés de haut rang, mais par ceux que vous désignez par le mot disciple. Il aurait été naturel que vous supposiez que les Maîtres institueraient les changements nécessaires, ou le Christ, ou même Sanat Kumara. Mais il n'en est rien. Pourquoi cela ? Quelle idée se trouve derrière mon affirmation catégorique ? Les disciples du monde sont les intermédiaires entre la Hiérarchie et l'humanité. Ils sont le résultat de l'effort humain immédiat ; ils règlent l'allure du développement humain ; ils sont donc en rapport étroit avec la conscience de la race des hommes. C'est la qualité des nouveaux disciples, la rapidité avec laquelle les hommes prennent place dans les rangs des disciples, et la demande que font les disciples au travail dans le monde, au bénéfice de l'humanité (qu'ils connaissent), qui engendrent les changements nécessaires. Les Maîtres sont experts dans l'art de la reconnaissance, qui est la consommation de la pratique de l'observation. Ils sont toujours prêts à faire les modifications nécessaires de technique ou de programme, quand la nature humaine dépasse les présentations anciennes des vérités toujours nécessaires. Les besoins leur sont indiqués par leurs disciples, et Ils instaurent les changements nécessaires. Lorsque ces changements surviennent en temps de crise, qu'ils sont de grande portée dans leur effet et déterminent les conditions sur un avenir de plusieurs milliers d'années, alors la Hiérarchie tout entière se réunit [278] en conclave. Sur la base de la lumière dans cette indication, vous pouvez tirer beaucoup de conclusions.

La deuxième indication que j'ai donnée signalait que l'humanité avait tellement évolué que les buts et théories, les objectifs et déterminations exprimés aujourd'hui par les hommes, en pensée et par écrit, révélaient que l'aspect volonté de la divinité commençait à se faire sentir dans sa manifestation embryonnaire. Avez-vous bien suivi cette indication ? Avez- vous compris que les soulèvements des masses et leur détermination de surmonter tous les handicaps en vue d'un meilleur état mondial en témoignent ? Comprenez-vous le fait que les révolutions des deux cents dernières années sont des signes de l'effort de l'aspect esprit ? Cet esprit est vie et volonté ; aujourd'hui le monde donne des signes de vie nouvelle. Réfléchissez à ceci dans le cadre de ses implications modernes et immédiates, et voyez dans quel sens va le monde sous l'inspiration de la Volonté spirituelle.

La troisième indication avait pour but de suggérer que c'était le devoir et la responsabilité du disciple, travaillant sous l'inspiration de l'ashram, de "modifier, de qualifier et d'adapter" le plan prévu par Shamballa (dont les ashrams sont responsables), en tenant compte de la prochaine civilisation et de la prochaine culture. Il y a "un art du compromis spirituel" qui doit être appris et qui est difficile à maîtriser, car il supprime le fanatisme, exige une compréhension intelligente et entraînée des vérités et mesures appliquées, et interdit d'esquiver les responsabilités. Il implique aussi une compréhension de l'équation temps, des points différents en évolution, ainsi que de l'expérience dans le processus de rejet de ce qui est dépassé et inutile – même si cela peut sembler satisfaisant.

Dans ces trois indications, se trouve un vaste champ d'éducation individuelle et d'expansion de conscience ; c'est en employant correctement ces indications que le disciple apprend à servir, adéquatement, avec précision, et à rendre service à la Hiérarchie de façon satisfaisante. Je vous signalerai toujours le fait que je vous donne une indication, et je vous demande de vous concentrer sur ces indications. Je ne les développerai pas toujours comme je l'ai fait aujourd'hui, car vous devez progresser en résolvant vos propres problèmes.

L'une des difficultés, associées à l'instauration d'une attitude [279] nouvelle et plus avancée vis-à-vis de l'initiation, est d'annuler l'idée que l'initié sait toujours tout ce qu'il y a à savoir. Il faut vous souvenir que la connaissance est associée au monde des faits ; elle concerne l'accumulation de connaissances à travers les âges ; elle est étroitement reliée à la mémoire et à sa contrepartie subjective – consistant à retrouver la connaissance passée. Cela signifie qu'est recouvré consciemment tout ce que l'Ego a emmagasiné au cours de nombreuses incarnations et d'expériences différentes ; cela est en relation avec les "pétales de connaissances" du lotus égoïque et le mental inférieur concret. La connaissance est ce qui engendre une relation active et efficace entre cette rangée extérieure de pétales, le mental concret et le cerveau. Elle incarne les "facultés d'intelligence" d'une âme en incarnation, pendant telle ou telle vie ; elle concerne, pour une large part, ce qui est éphémère et transitoire. Le facteur durable de la connaissance est simplement sa faculté de relier le passé au présent, et de produire une vie phénoménale efficace, dans le présent.

La sagesse est le sceau de l'initié ; il la possède même si sa connaissance des détails du monde – historiques, géographiques, économiques ou culturels – laisse à désirer. Les disciples appartenant à l'ashram du Maître sont en mesure de lui fournir toute la connaissance dont il peut avoir besoin, car ils sont issus de différentes cultures et civilisations et, à eux tous, ils possèdent la totalité de la connaissance humaine à un moment donné. Cela ne doit pas être oublié. Un Maître de Sagesse sait toujours où s'adresser pour obtenir telle ou telle connaissance. La connaissance et l'intelligence, ou polarisation mentale, ne doivent pas être confondues dans votre esprit. À ce que j'ai dit ci-dessus, je pourrais ajouter que la connaissance traite de ce qui est vérifié et effectif sur le plan physique et dans les trois mondes ; la sagesse concerne les capacités et les possibilités inhérentes d'expression spirituelle. La connaissance peut s'exprimer en concepts et en préceptes ; la sagesse se révèle par des idées qui, très souvent, sont puissamment contestées par les savants de ce monde. Comme vous le savez, le mental concret entrave souvent le libre flot d'idées dont l'impulsion est intuitive. C'est de ce libre flot d'idées nouvelles que l'initié s'occupe fondamentalement, car ce sont ces idées, leur juste application et interprétation, qui déterminent [280] l'avenir de l'humanité et de la vie planétaire.

Donc, la première chose que doit apprendre le disciple se préparant à l'initiation, est la nature des idées et la distinction entre idées et formes- pensées, ceci exprimé en termes simples, et donc inadéquats, vu la complexité de la question. La tâche primordiale du Maître est d'aider le disciple à développer son intuition et, en même temps, à maintenir la perception mentale dans un état de saine activité. Il y parvient, tout d'abord, en lui permettant d'arriver à une juste relation et à une évaluation correcte des domaines abstraits et concrets de la pensée, aspects supérieur et inférieur du mental qui sont à l'âme ce que le mental inférieur et le cerveau sont à la personnalité. Comprenez-le bien. Une reconnaissance véritable de cette distinction produit une nouvelle focalisation de la force de vie au sein de l'âme qui, dans les premiers stades de l'état de disciple, agit par le moyen du mental abstrait et du mental concret. Mais les abstractions que le disciple à l'instruction perçoit alors ne sont pas des intuitions ; c'est sur ce point que la confusion surgit souvent. Ces abstractions ne sont que les perceptions générales et universelles, les concepts inclusifs mondiaux que l'intelligence humaine, dans son développement progressif a enregistrés et reconnus ; elles sont facilement saisies par les penseurs avancés, mais semblent étonnantes au néophyte. Elles lui semblent tellement grandes et importantes (comme objets de sa vision accrue), qu'il les confond avec les idées et leur perception intuitive. Il n'a pas appris à discerner entre les pensées abstraites et les idées intuitives. C'est là qu'est le cœur du problème.

Les idées sont d'une autre nature, en ce qui concerne l'initié ; elles traitent surtout de ce qui se produira un jour, et constituent les nouvelles impulsions formatrices, spirituelles et créatrices, qui remplaceront les anciennes, et construiront la "nouvelle maison" où vivra l'humanité. Cycle après cycle, et civilisation après civilisation, le courant nouveau d'idées affluentes a conditionné les demeures de l'homme, son mode de vie, son expression ; par le moyen de ces idées toujours vivantes et présentes, l'humanité passe à quelque [281] chose de meilleur, de supérieur, de plus approprié à la vie de la divinité se manifestant lentement.

Lorsque le disciple ou l'initié entre en contact intuitivement avec des idées, via l'antahkarana, il doit les amener consciemment sur les niveaux abstraits de la pensée où (pour m'exprimer symboliquement) elles constituent les projets, avant l'instauration du processus créateur qui leur donnera une existence phénoménale. Je souhaite donc que vous vous souveniez de trois facteurs :

1. L'Intuition qui prend contact avec les idées nouvelles et les révèle.

2. Le monde abstrait où il leur est donné forme et substance, et qui est à la forme-pensée finalement créée, ce que le corps éthérique est au véhicule physique dense.

3. La Pensée concrète produisant la concrétisation de la forme-pensée et mettant ainsi l'idée à la disposition de l'humanité.

Dans ce simple résumé, vous trouvez exprimé le processus que le disciple sera capable d'observer lorsqu'il sera initié. Chaque fois qu'une initiation est prise, l'envergure de l'idée s'accroît régulièrement, ainsi que sa puissance ; de sorte que l'on pourrait dire que, chaque fois qu'il progresse sur le Sentier de l'Initiation, l'initié travaille d'abord avec l'idée, puis avec des idées, puis avec le Plan hiérarchique dans un sens très large, pour atteindre finalement le point où il passe sous l'influence de dessein de Sanat Kumara. Alors la Volonté du Seigneur du Monde lui est révélée.

Le travail de l'initié se fait à l'intérieur du cercle infranchissable du Mental universel ; ceci n'est qu'une expression désignant la portée de la pensée, du plan et du dessein d'un Logos planétaire ou Solaire.

La qualité de l'approche que l'initié apporte au travail est tirée, sous forme d'énergie pure, du centre du cœur du Logos planétaire ; c'est de l'amour pur, avec ses corollaires inévitables de sagesse et de [282] compréhension. Ces dernières lui permettent de pénétrer le plan. Le pouvoir qu'il peut apporter au travail est puisé dans sa compréhension du dessein du Logos planétaire ; ce travail en expansion et incluant tout s'établit par stades successifs gradués, et se poursuit sous l'influence de la prise de conscience grandissante de l'initié et de sa sensibilité croissante à l'impression.

Je m'efforce ici d'arracher à votre esprit l'idée fixe que l'initié travaille parce qu'il sait. Je souhaiterais renverser cette affirmation, et dire qu'il sait parce qu'il travaille. Il est impossible d'arriver à un point où l'Initiateur puisse dire à l'initié : maintenant vous savez, donc vous pouvez travailler ; mais plutôt : maintenant vous servez et travaillez, et cela vous embarque dans un voyage de découverte, difficile et nouveau. Vous découvrirez la réalité progressivement et parviendrez à des zones entières d'expression, car vous servez. Comme conséquence du service, certains pouvoirs et certaines énergies se manifesteront, et votre aptitude à les utiliser indiquera, à vous-même, à vos frères initiés et au monde, que vous êtes un travailleur pleinement conscient du côté intérieur de la vie.

L'initié travaille à partir de sa position sur ce côté intérieur. Au cours des premiers stades du processus initiatique, il travaille dans le monde de l'âme. Après la troisième initiation, il travaille constamment dans le monde des causes, jusqu'à ce qu'il soit assez avancé pour travailler dans le monde de l'Existence. L'aspirant s'efforce de saisir le dessein du monde de l'âme et d'appliquer la connaissance acquise à sa vie quotidienne, avec compréhension.

Le disciple s'efforce de comprendre la signification du monde des causes et de relier cause et effet de manière pratique. L'initié de degré plus élevé utilise la puissance de ces trois mondes, de l'âme, des causes, et de l'Existence, pour mettre en œuvre le dessein de Sanat Kumara.

Ces distinctions ne sont pas absolues, avec des lignes claires de démarcation ; la vie est fluide et les points atteints dans l'évolution se comptent par myriades et progressent tout le temps ; toutefois cet aperçu d'ensemble servira à éloigner vos pensées des "pièges de l'initiation", de l'apparence des prétendus faits sans importance [283] (vrais ou imaginaires) sur lesquels les groupes occultes et leurs chefs ont tant insisté et qui ont été proposés comme encouragements au candidat disciple. Je souhaiterais voir le groupe que j'instruis oublier les détails sur l'initiation, tels que les présentent si souvent le fauteur de mystères et la personne émotionnelle, et se concentrer sur les réalités beaucoup plus effectives de l'âme, de la cause et de l'Existence. Les présentations anciennes et dépassées étaient le produit du mental concret ; elles sont donc d’effet cristallisant, et déformant dans leurs résultats ; elles suscitent aussi l'égoïsme spirituel et l'isolement, ainsi que la curiosité astrale. L'approche nouvelle que je cherche à indiquer fait appel au mental abstrait et à l'âme dont les valeurs sont sûres, et finalement à l'intuition. Ce n'est pas un attrait aussi coloré pour la personnalité, mais cela produira des résultats plus créateurs et conduira le néophyte sur une route plus sûre, avec moins de déceptions et d'échecs.

Les Formules

L'idée d'âme, de cause, et d'existence sous-tend le symbolisme ou signification de la formule qui nous occupe dans ces instructions. Je vous ai déjà signalé la difficulté de présenter ces symboles anciens ou ces écrits symboliques sous une forme telle qu'elle puisse prendre un sens au moyen du langage. Cette difficulté est presque insurmontable en ce qui concerne cette troisième formule. La raison en est que cette formule a été conservée en sons ou (si je puis employer un terme aussi ambigu) en mots claironnés. Elle n'a pas été inscrite, comme l'ont été les deux formules symboliques précédentes que vous avez déjà reçues. Tout ce que je peux faire, c'est de vous donner une signification (dans la mesure où je peux moi-même comprendre, et où vous pouvez saisir) de ces grands sons ou accords, rassemblés et émaillés de certaines expressions très anciennes.

Vous savez vous-même combien il est difficile d'exprimer la signification du son OM. Ceci est une tâche encore plus difficile ; jusqu'ici la pensée humaine s'est très peu fixée sur cette Formule, et beaucoup sur le Mot Sacré. Avant que la pensée ne se soit quelque peu appliquée à ce que je [284] vais maintenant m'efforcer de vous communiquer, ce ne sera pas chose aisée que de trouver des mots pour exprimer l'idée sous-jacente, l'idée que vous pouvez percevoir à votre point actuel de développement.

Cette troisième formule concerne le Temps et la conscience de l'homme spirituel qui ne ressent aucune séparation, ni division dans le temps et l'espace, ni le sortilège de la Grande Illusion. Elle traite du fait de l'immortalité et de l'indestructible continuité de conscience et de vie. C'est cette formule qui, à la troisième initiation, produit la transfiguration survenant quand l'Éternel Présent est compris et lorsque la continuité de conscience et d'identité est vue comme un aspect de l'Existence. Cette formule a été appelée "la semence de toutes les philosophies", par l'un des Maîtres ; dans cette expression, vous trouverez peut- être la lumière sur cette question, pourvu que vous sachiez ce qu'est la philosophie !

Pour l'initié qui utilise cette formule en créant les sons nécessaires et en énonçant les paroles anciennes à l'endroit prévu (il ne m'est pas permis de vous communiquer ces paroles), l'accent est mis, dans sa conscience, sur les six pensées suivantes ; ces six pensées vous donneront l'intention de cette formule aussi clairement que possible. Il n'est pas possible de vous communiquer la véritable beauté des concepts, mais si vous voulez bien garder à l'esprit la pensée de la vraie signification comme lumière éclairant la vie, de la cause, comme souffle de l'expérience, et de l'Existence, comme instituant tout ce qui est, il surgira peut-être quelque vision, quelque rêve dans votre conscience, et il affluera peut-être quelque pouvoir de réalisation. Les Maîtres utilisent cette formule lorsqu'Ils sont face à la mort, sous une forme ou sous une autre (et ces mots doivent être utilisés littéralement). Je ne parle pas de la mort, telle qu'elle peut les affecter, mais de la mort telle qu'elle affecte l'univers créé de Dieu, produisant libération ou finalité, ou ouvrant la porte d'une vie nouvelle et fermant la porte d'un cycle de manifestation, d'une civilisation, d'une race ou d'une nation

Voici donc les six pensées déterminantes que l'initié maintient dans sa conscience, lorsqu'il utilise cette formule, formule plus ancienne que les Stances de Dzyan :

1. Dieu EST. Le Seigneur demeure ferme éternellement. Seule l'Existence EST. Rien d'autre n'existe.

2. Le Temps EST. L'Existence descend pour se manifester. La Création est. Alors le temps et la forme s'accordent. [285] L'existence et le temps ne s'accordent pas.

3. L'unité EST. Celui qui est au milieu apparaît et connaît à la fois le temps et Dieu. Mais le temps détruit Celui du Milieu, et seule l'Existence EST.

4. L'Espace EST. Le temps et l'espace réfléchissent et voilent Celui qui se tient derrière. L'Existence pure EST – Inconnue, sans peur, jamais touchée, pour toujours inchangée.

5. Dieu EST. Le temps, l'espace, Celui du Milieu (avec forme et processus) disparaissent, et cependant demeurent éternellement. La raison pure suffit alors.

6. L'Existence s'écrie et dit... (intraduisible). La Mort désagrège tout.

L'Existence disparaît, et cependant demeure éternellement – jamais touchée, la même immuablement. Dieu EST.

Chacune de ces six phrases a son propre symbole, à la fin de chaque unité de pensée, si je peux employer ce terme. Il ne m'est pas permis de vous donner ces symboles ou les accords sur lesquels ces phrases sont entonnées. J'ai essayé de vous indiquer l'un des sens de la formule, mais je n'ai pas donné de traduction ou de paraphrase. Gardez cela à l'esprit et, en réfléchissant à ces six phrases, essayez de leur donner une interprétation qui vous viendra du monde de l'âme, ce qui produira l'application pratique du monde des causes, ce qui produira la compréhension illuminée, et (si vous êtes assez avancé) du monde de l'Existence, ce qui produira l'inclusivité. Ces formules n'ont rien à voir avec les personnalités ou avec les âmes en incarnation profonde, identifiées avec la forme dans les trois mondes ; elles concernent le mouvement mondial, les grands et universels développements, et le progrès de l'humanité, dans son ensemble, vers le divin. Vous ne pouvez pas encore penser en ces termes, mais vous pouvez au moins essayer et, par là, vous développer.

Points de Révélation

Dans la première partie de vos dernières instructions, j'ai signalé deux exigences absolument nécessaires que doit saisir le disciple en préparation pour l'initiation. Comme elles sont en relation étroite avec ce troisième point (se rapportant aux révélations auxquelles l'initié peut s'attendre) je voudrais en dire ici quelques mots. Ma [286] première affirmation indiquait que la volonté est fondamentalement une expression de la loi de Sacrifice ; la seconde s'efforçait d'insister sur la nécessité de saisir et d'accepter deux prémisses initiales :

Premièrement, que l'énergie suit la pensée.

Deuxièmement, que l'œil, ouvert par la pensée, dirige cette énergie.

Pourquoi, vous demanderais-je, la volonté est-elle un aspect ou une expression de la loi de Sacrifice ? Parce que la volonté, telle que l'initié l'envisage et la comprend, est essentiellement cette essence monadique, qualifiée par une "ferme détermination" qui est identifiée avec la Volonté ou Dessein du Logos planétaire. C'est l'aspect divin le plus élevé que l'initié manifeste finalement, avant d'entrer sur la Voie de l'Évolution supérieure. À ce sujet, il est utile de se rappeler que l'un des noms de Sanat Kumara est "le Grand Sacrifice", et d'essayer aussi de reconnaître certains des facteurs qui lui ont valu ce nom. On pourrait les énoncer comme suit parmi d'autres que vous ne pourriez pas comprendre s'il y avait un langage pour les exprimer :

a. Le sacrifice fondamental que fit le Logos planétaire fut de décider de s'incarner ou d'entrer dans la forme de notre planète. Il le fit purement par choix, ayant pour motif sa "ferme détermination" d'agir en tant que Sauveur de la planète, dans le même sens que les Sauveurs du monde apparaissent en vue du salut de l'humanité. Sanat Kumara est le prototype de tous les sauveurs du monde.

L'initié, à son échelle minuscule, doit apprendre à fonctionner aussi en tant que sauveur, exprimant ainsi la loi de Sacrifice par le moyen de la volonté développée, pure, raisonnée, et non simplement par le moyen de l'amour impulsif et de son activité. C'est là que gît la distinction fondamentale. Le sacrifice ne doit pas être considéré comme une "renonciation", mais plutôt comme une "prise en charge". Cela a une relation mystérieuse avec la loi de Karma, mais à des niveaux si élevés que [287] seul l'initié avancé peut comprendre.

b. Ce sacrifice était impératif dans le sens le plus complet, vu l'aptitude du Logos planétaire à s'identifier en pleine conscience avec l'âme de toutes les formes de vie, latente dans la substance planétaire. Ésotériquement, quand Il "prit en charge" cette tâche, Il n'avait pas d'autre choix possible, car cette décision était inhérente à sa propre nature. À cause de cette identification, Il ne pouvait pas refuser l'appel invocatoire des "semences de vie, luttant dans la substance de la forme, et cherchant davantage de vie et de lumière" selon les termes de l'Ancien Commentaire. Cette lutte et cet effort pour parvenir plus loin suscitèrent sa réponse et l'élan de sa divinité, telle qu'elle s'exprimait dans la volonté, mise en action par une "ferme détermination" d'aller à la rencontre de la divinité profondément cachée dans ces semences. Ce qu'Il a entrepris persiste donc et, selon la loi de Sacrifice, Il mènera sa tâche à bonne fin, quel que soit le temps nécessaire.

L'initié, à son échelle minuscule, doit apprendre à travailler comme nourricier et sauveur des semences de vie dans toutes les formes avec lesquelles il peut parvenir à une certaine mesure d'identification. Sa volonté doit sortir en réponse à la demande invocatoire de l'humanité; sa "ferme détermination" doit motiver son activité subséquente.

c. Selon la loi de Sacrifice, Sanat Kumara (pour exprimer cette idée en termes occultes) "doit tourner le dos au Soleil Spirituel Central et, par la lumière de son Visage, irradier le sentier des prisonniers de la planète". Il se condamne à rester aussi longtemps que ce sera nécessaire, "jouant le rôle de Soleil et de lumière de la planète, jusqu'à ce que le jour soit avec nous, et jusqu'à ce que la nuit du pralaya descende sur sa tâche accomplie". C'est ainsi, et seulement ainsi, que la lumière du Soleil Spirituel Central commencera à pénétrer les lieux sombres de la terre. Alors, les "ombres disparaîtront" – référence occulte au rayonnement universel de la Monade, absorbant à la fois son reflet, l'âme, et son ombre, la personnalité.

L'initié, à son échelle minuscule, parvient à une expression [288] parallèle de la loi de Sacrifice. Il tourne finalement le dos au parvis de Shamballa et à la voie de l'Évolution supérieure, lorsqu'il garde le contact avec la terre, et travaille comme membre de la Hiérarchie, pour l'extension de la bonne volonté parmi les hommes et, en conséquence, parmi toutes les évolutions inférieures.

d. Selon la loi de Sacrifice, le Seigneur du Monde demeure toujours dans les coulisses, inconnu, ignoré de toutes les "semences" qu'Il est venu sauver, jusqu'au moment où elles atteignent le stade de l'épanouissement en hommes parfaits, et deviennent à leur tour des sauveurs de l'humanité. Alors elles savent qu'Il existe. Du point de vue des formes de vie des quatre règnes, Sanat Kumara n'existe pas. Chez l'humanité développée, avant qu'elle n'entre sur le Sentier de Probation, Il est pressenti et obscurément recherché, sous le nom imprécis de Dieu. Plus tard, lorsque la vie manifestée par les semences atteint des couches ou des catégories plus élevées de la hiérarchie humaine, il surgit, dans la conscience du disciple, la certitude que, derrière le monde phénoménal, existe un monde de "Vies salvatrices", auquel il pourra participer un jour. Il commence à sentir que derrière ces Vies il y a de Grands Êtres ayant pouvoir, sagesse et amour, qui, à leur tour, sont sous la suprématie de Sanat Kumara, l'Éternellement Jeune, le Créateur, le Seigneur du Monde.

L'initié, à son échelle minuscule, doit de même apprendre à travailler dans les coulisses, inconnu, non reconnu et non acclamé ; il doit sacrifier son identité à celle de l'ashram et de ses travailleurs et, plus tard, à l'identité de ses disciples travaillant dans le monde de la vie quotidienne. Il institue les activités nécessaires et amène les changements indispensables, mais il ne reçoit aucune récompense, si ce n'est celle des âmes sauvées, des vies reconstruites et du progrès de l'humanité sur le Sentier de Retour.

Ces quelques pensées sur la signification du sacrifice ou sur la "prise en charge" par identification, de la tâche de salut, de revitalisation et de présentation de possibilités, sont importantes pour tous les disciples, en tant que but et vision. [289]

Le second point énoncé, basé sur le lieu commun occulte selon lequel "l'énergie suit la pensée" devrait comporter des implications pleines d'inspiration pour le disciple sérieux, s'il examine véritablement les affirmations faites, et les considère comme susceptibles d'application pratique.

Je vous ai dit que deux choses résultent de la pensée, et, bien qu'elles puissent être saisies mentalement par le disciple intelligent, elles sont rarement comprises. Ce sont :

1. La pensée engendre une énergie proportionnelle à la puissance de la pensée, et qualifiée par le thème de la pensée. Ceci étant, vous comprendrez donc certaines des implications contenues dans la méditation que je vous ai assignée. "L'homme est tel que sont les pensées en son cœur" est une affirmation importante. À partir de ce centre personnel manifesté de pensée, un courant d'énergie descendra dans le cerveau physique, via le corps éthérique. Cela conditionnera alors le mode de vie, l'expression et l'influence de l'homme sur le plan physique.

2. Comme résultat de la pensée focalisée "dans le cœur", l'œil spirituel s'ouvre et devient un agent directeur, employé consciemment par l'initié, lorsqu'il travaille selon la loi de Sacrifice. Que signifient, ici, les mots, "dans le cœur" ? L'âme est le cœur du système de l'homme spirituel ; c'est le siège de la vie et de la conscience qui animent la personnalité, et c'est la puissance motivante de chaque incarnation, selon l'expérience qui conditionne l'expression de l'homme spirituel dans n'importe quelle renaissance particulière. Dans les stades de début de l'expérience, "l'œil" reste clos ; il n'existe pas de capacité de penser, ni d'aptitude à penser dans le cœur, c'est-à-dire, à partir des niveaux de l'âme. À mesure que l'intellect se développe et que grandit la faculté de se focaliser sur le plan mental, le fait de l'existence de l'âme devient connu, et le but de l'attention change. Il s'ensuit l'aptitude à se focaliser dans la conscience de l'âme, et de fusionner âme et mental de telle manière qu'une unification se produit, et que l'homme peut alors commencer à penser "dans le cœur". Alors aussi, "l'œil de l'âme" s'ouvre, et l'énergie issue des niveaux de l'âme intelligemment utilisée, commence à être dirigée à partir de ces niveaux, et à affluer dans ce que l'on appelle actuellement "le [290] troisième œil", de manière ambiguë. Immédiatement, la personnalité dans les trois mondes commence à s'exprimer en tant qu'âme sur le plan physique ; la volonté, le dessein et l'amour commencent à dominer.

Ces deux paragraphes sont importants pour le disciple et méritent une sérieuse attention. À mesure que ces développements s'effectuent, la volonté spirituelle grandit régulièrement jusqu'à devenir un agent directeur, utilisant l'œil droit pour distribuer l'énergie d'amour, animée par la volonté. C'est pourquoi l'œil droit a été appelé, dans l'enseignement ésotérique, "l'œil de Buddhi". Cet agent directeur utilise l'œil gauche comme instrument de distribution de l'énergie mentale de la personnalité, maintenant illuminée et sublimée.

Ayant ces pensées en tête, je voudrais attirer votre attention sur le thème tout entier de la vision, qui sous-tend nécessairement notre examen des points de révélation. Il est simple de s'apercevoir que, dans la tête de l'aspirant en développement, existe un mécanisme de grande puissance, capable de diriger la vie de la personnalité. Il y a :

 

1. Le troisième œil, pas la glande pinéale, mais sa correspondance éthérique. C'est le mécanisme réceptif à l'œil directeur de l'âme.

2. L'œil droit et l'œil gauche, qui prennent l'énergie affluente, pour parler symboliquement, et la divisent en deux courants, qui sont la correspondance de buddhi-manas en matière éthérique.

a. L'œil droit... énergie spirituelle. Buddhi. Raison pure.

Compréhension.

b. L'œil gauche... énergie mentale. Manas. Substance de la pensée.