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CHAPITRE I LES CAUSES FONDAMENTALES DE MALADIE- Partie 7

2. L'Aspirant est entraîné dans un étroit rapport de service avec l'humanité. Son sens croissant des responsabilités, dû à son activité de cœur, le conduit à servir et à travailler. Finalement lui aussi devient le cœur d'un groupe ou d'une organisation, d'abord limitée, mais grandissant à l'échelle mondiale à mesure que le pouvoir spirituel du disciple se développe et qu'il se met à penser en termes de groupe et d'humanité. Ces deux genres de rapports de sa part trouvent une réciprocité. Ainsi l'aspect amour de la divinité deviendra actif dans les trois mondes. L'amour sera ancré sur terre et se substituera aux émotions, aux désirs, et aux aspects matériels des sentiments. Notez cette phrase.

h. Aux stades initiaux de développement de l'individu et de la race, le lotus cardiaque inversé et ses douze pétales sont orientés vers le bas, en direction du centre solaire. Depuis l'époque de l'Atlantide, ce dernier centre s'est retourné et ses pétales sont maintenant orientés vers le haut, en direction du centre cardiaque, qui lui succède le long de la colonne vertébrale. Cette inversion est due aux énergies qui s'élèvent lentement du centre du plexus solaire et cherchent à s'échapper de la "prison des régions inférieures" au moyen d'un processus de transmutation.

En conséquence, le centre cardiaque commence [161bis] à s'épanouir lentement et aussi à se retourner. L'inversion des "centres en lotus" résulte toujours d'une double action : la poussée par le dessous et l'attirance par le dessus.

L'inversion du lotus cardiaque et son épanouissement vers le haut est dû aux facteurs suivants :

1. La puissance croissante de l'approche hiérarchique.

2. L'établissement rapide du contact d'âme.

3. La réaction du lotus cardiaque en voie d'épanouissement à l'attrait de l'Ashram du Maître.

4. La poussée vers le haut des énergies transmuées provenant d'en dessous du diaphragme, via le plexus solaire, et répondant à l'attirance spirituelle.

5. Le fait que l'homme comprend de mieux en mieux la nature de l'amour.

Il y a d'autres facteurs, mais les précédents sont ceux que l'on comprendra le mieux si on les considère comme symboliques sans s'y attacher trop littéralement. Jusqu'au début du quinzième siècle, la relation entre le centre solaire et le centre cardiaque pouvait se décrire par le diagramme donné ci-après.

À la fin de la prochaine race-mère, l'amour s'exprimera dans sa plénitude et les lotus situés le long de la colonne vertébrale apparaîtront tous les cinq semblables aux deux lotus inférieurs actuels, la seule différence résidant dans leur nombre respectif de pétales.

Finalement, à la clôture du grand cycle mondial où tous les lotus se seront retournés, ils seront tous en voie de s'ouvrir et offriront libre passage à l'influx et à la transmission des trois énergies divines majeures et des quatre forces mineures.

C'est à ce perpétuel mouvement (les centres et à l'influx constant d'énergie que l'on peut attribuer une grande partie des maux des divers corps humains. C'est l'inaptitude des centres à réagir ou à s'épanouir qui provoque dans bien des cas les maladies et les troubles. Dans d'autres cas, ce sont le déséquilibre dans l'épanouissement (les centres, l'arrêt de leur développement, et leur défaut de réaction qui créent des problèmes. Dans d'autres cas encore, ce sont leur développement prématuré et leur hyperactivité qui provoquent des dangers. Enfin, c'est l'incapacité du mécanisme physique de se mettre au diapason du développement intérieur qui cause le plus de difficultés. Ceci fait ressortir à nouveau la complexité du sujet.

Le stade de la théorie est simple, sauf dans la mesure où il met en mouvement des forces qui conduisent finalement à des difficultés. Le stade de la réaction aux réponses et d'ajustement à la théorie inaugure également un cycle de difficultés et de complexité extrêmes, parce qu'il conduit à un cycle d'expérimentation et d'expérience durant lequel le disciple apprend beaucoup et souffre beaucoup. Ensuite, avec l'expérience acquise, survient le stade d'expression spirituelle, où l'on est délivré des dangers, émancipé des difficultés, et libéré des maladies. La simplicité est rétablie.

[162]

La réflexion de la Triade Spirituelle dans la personnalité est complète quand le Centre Ajna est entièrement contrôlé par l'âme. Dans le diagramme ci-dessus, aucune tentative n'a été faite pour dessiner chaque lotus avec son nombre exact de pétales. [163]

E. Le corps – Apparence phénoménale

Il n'y a pas lieu de s'étendre longuement sur ce sujet car la nature du corps et l'aspect de sa forme ont été pendant de nombreux siècles l'objet de recherches et le sujet de réflexion et de discussion pour les penseurs, qui sont parvenus à de nombreuses conclusions fondamentalement correctes. Les chercheurs modernes acceptent de prendre la Loi des Homologies comme base de départ, et reconnaissent parfois que la théorie Hermétique "As above, sobelow" [1] est susceptible de projeter beaucoup de lumière sur les problèmes actuels. Les postulats suivants peuvent contribuer à clarifier le sujet.

1. L'homme, dans son corps physique, est un total, une unité.

2. Ce total est divisé en des parties et organismes nombreux.

3. Pourtant ces nombreuses subdivisions fonctionnent à l'unisson, et le corps est un ensemble en corrélation.

4. Chacune de ses parties diffère quant à la forme et au fonctionnement, mais elles sont toutes solidaires.

5. Chaque parcelle et chaque organisme est à son tour composé de cellules, de molécules et d'atomes, lesquels sont maintenus dans la forme de l'organisme par la vie collective de l'ensemble.

6. Le total dénommé homme est divisé grosso-modo en cinq parties, dont certaines plus importantes que d'autres mais dont l'ensemble rend complet l'organisme vivant que nous appelons un être humain :

a. la tête,

b. la partie du torse située au-dessus du diaphragme,

c. la partie du torse située au-dessous du diaphragme,

d. les bras,

e. les jambes.

7. Ces organismes servent à des desseins variés. Le confort [164] de l'ensemble dépend de leur bon fonctionnement et de leur ajustement correct.

8. Chacun de ces organismes a sa propre vie, qui est la somme des vies de ses structures atomiques. Il est également animé par la vie unifiée de l'ensemble, dirigée depuis la tête par la volonté intelligente et l'énergie de l'homme spirituel.

9. La partie importante du corps est la triplicité tête, torse supérieur, torse inférieur. Un homme peut fonctionner et vivre sans bras ni jambes.

10. Au point de vue physique, chacune de ces parties est également triple, assurant ainsi l'homologie des trois parties de la nature humaine et des neuf de la vie monadique parfaite. Il y a d'autres organes, mais j'ai cité ceux dont la signification ésotérique est plus importante que le reste.

a. Dans la tête se trouvent :

1. Les cinq ventricules du cerveau, ou bien ce qu'on peut appeler le cerveau en tant qu'organisme unifié.

2. Les trois glandes carotide, pinéale, et pituitaire.

3. Les deux yeux.

b. Dans le torse supérieur se trouvent :

1. La gorge.

2. Les poumons.

3. Le cœur.

c. Dans le torse inférieur se trouvent :

1. La rate.

2. L'estomac.

3. Les organes sexuels.

11. Le total du corps est également triple. a. L'épiderme et le système osseux.

b. Le système vasculaire ou sanguin. [165]

c. Le triple système nerveux.

12. Chacune de ces triplicités correspond aux trois parties de la nature humaine :

a. Nature physique. L'épiderme et le squelette sont homologues des corps dense et éthérique de l'homme.

b. Nature de l'âme : Les vaisseaux sanguins et le système circulatoire sont homologues de l'âme partout répandue qui pénètre dans toutes les parties du système solaire comme le sang chemine dans toutes les parties du corps.

c. Nature spirituelle : Le système nerveux, stimulant et agissant dans la totalité de l'homme physique, est homologue de l'énergie de l'esprit.

13. Dans la tête se trouve l'homologue de l'aspect spirituel : la volonté directrice, la monade, l'Un.

a. Le cerveau avec ses cinq ventricules est homologue de la forme physique que l'esprit anime chez l'homme, le total quintuple au moyen duquel l'esprit doit s'exprimer sur le plan physique.

b. Les trois glandes de la tête ont des rapports étroits avec l'âme, ou nature psychique supérieure et inférieure.

c. Les deux yeux sont sur le plan physique les homologies de la monade, qui est volonté et amour-sagesse, ou atma-bouddhi selon la terminologie ésotérique.

14. On trouve dans la partie supérieure du torse l'homologie de la triple nature de l'âme.

a. Le larynx, correspondant au troisième aspect créateur ou nature corporelle de l'âme, l'intelligence active.

b. Le cœur, l'amour-sagesse de l'âme, le principe bouddhi ou du

Christ.

c. Les poumons, homologues du souffle de vie, sont la [166] correspondance de l'esprit.

15. Dans la partie inférieure du torse, ce triple système est à nouveau mis en œuvre.

a. Les organes sexuels, l'aspect créateur, façonneur du corps.

b. L'estomac, en tant que manifestation physique du plexus solaire éthérique, est l'homologue de la nature de l'âme.

c. La rate est réceptrice d'énergie, dont elle exprime sur le plan physique le centre qui reçoit cette énergie. Elle est homologue de l'esprit qui vivifie.

Les considérations techniques exposées ci-dessus sont délicates. Elles peuvent paraître inutiles, et la question suivante pourrait venir à l'esprit : Pourquoi fallait-il être aussi méticuleux en énumérant des détails physiques, psychologiques, et systématiques, de nature purement académique alors que la guérison peut s'accomplir par un acte de la volonté et de la puissance divines, et par l'emploi de certaines Paroles de Pouvoir ? Cette question est posée à juste titre, mais elle est fondée sur une méprise dans le temps et l'espace. Si tous les guérisseurs étaient des Maîtres de la Sagesse, s'ils étaient tous clairvoyants, s'ils comprenaient la Loi du Karma et son application à la vie du patient, si le malade leur donnait sa pleine collaboration, et s'ils étaient capables d'ajouter à toutes ces conditions l'emploi de certaines Paroles et de certains Mantras, alors en vérité les connaissances académiques seraient superflues. Mais actuellement ces conditions ne sont pas remplies et ne peuvent l'être. En règle générale, les guérisseurs ne disposent d'aucun de ces pouvoirs. Il est vrai qu'ils guérissent souvent, moins souvent toutefois qu'ils ne l'imaginent, mais lorsqu'ils aboutissent c'est qu'ils ont réussi à faire l'une des deux choses suivantes :

1. Guérir le patient lorsque sa destinée et son sort le voulaient [167] bien. Alors c'est que l'âme avait entraîné son véhicule (l'homme physique) dans l'aura irradiante d'un guérisseur ou d'un groupe guérisseur. Dans ce cas, il est probable que le patient aurait guéri de toute façon, mais que le processus a été accéléré par l'attention et les efforts mis en jeu, et en outre par la foi.

2. Interférer avec la maquette ou le plan de vie immédiat du patient et remettre ainsi à plus tard certaines leçons spirituelles qui étaient nécessaires. C'est un point que l'on oublie très facilement. Le sujet est trop complexe pour être traité ici, mais j'espère le clarifier quelque peu dans la dernière partie de ce livre.

En attendant la plénitude des connaissances, l'étude de la structure de puissance et de vitalité est essentielle ainsi que la connaissance du réseau d'énergies et de forces dont l'organisme humain est composé. Il est indispensable de saisir mentalement les processus de guérison.

Voici les raisons qui les font paraître difficiles, compliqués, inutiles, et causant de grands gaspillages de temps.

- Les penseurs, même les plus évolués, sont incapables de saisir des thèmes et des sujets dans leur ensemble. L'élément de synthèse fait encore défaut. Actuellement, il faut que les enseignements et processus soient maîtrisés pas à pas, détail par détail, précepte par précepte, application par application. Mais l'avenir reste riche de promesses claires. Par exemple l'œil humain peut fonctionner synthétiquement et saisir un paysage dans son aspect général et ses traits saillants. Il peut le faire instantanément, dans un éclair de vision, ce qui est une garantie pour la technique future de la race. Un seul regard de la pensée illuminée, une seule grande radiation d'amour suffiront pour que le guérisseur ou le groupe guérisseur sache s'il doit guérir, ou venir en aide à l'effort [168] du patient (ce qui est un procédé bien plus lent), ou s'abstenir de guérir.

- Deuxième raison rebutante : l'inertie de la moyenne des hommes et des femmes. Ils se rebellent contre l'effort nécessaire pour maîtriser la technique de la guérison. Il est bien plus facile de se rejeter vers la divinité (qui en réalité est latente et non exprimée) et de dire : "Laissons Dieu le faire." Il est bien plus aisé de reconnaître l'amour et ses effluves que de maîtriser les processus qui les rendent efficaces – ou de connaître la nature de ce qu'il faut affecter.

Ces points exigent une attention soutenue et méritent réflexion. Le pouvoir synthétique de la pensée, secondé par un amour véritable, deviendra un jour l'instrument de tous les vrais guérisseurs. En attendant, par égard pour l'avenir, et afin de contribuer à l'art médical en marche – basé sur la compréhension de l'énergie, de son influx et de sa circulation – le présent livre traitera quelque peu du point de vue académique. Après tout, les faits cités existent et sont vraiment accessibles, au même titre que les émotions que la moyenne des guérisseurs appellent amour.

F. Les sept centres majeurs (suite)

Poursuivons maintenant notre examen des centres. Les quatre centres situés au-dessus du diaphragme ont déjà été décrits. Ce sont les trois par lesquels la Triade Spirituelle devra finalement opérer et le centre synthétique, l'ajna ou centre frontal qui exprime en fin de compte la personnalité intégrée et devient l'instrument direct de l'âme. Il nous faut étudier trois autres centres, tous situés au-dessous du diaphragme, le centre du plexus solaire[2], le centre sacré, et le centre coccygien. Le plus important actuellement pour tous [169] les aspirants est le plexus solaire. Le plus actif en général chez l'humanité considérée dans son ensemble est encore le centre sacré. Enfin, du point de vue de l'homme spirituel, le plus assoupi des centres du corps est le centre coccygien.

5. Le Centre du Plexus Solaire. Il est situé le long de la colonne vertébrale, bien en dessous des omoplates, et il est extrêmement actif. Il fut amené à un haut degré de développement à l'époque des Atlantes, de même que dans la race Aryenne le centre laryngé s'éveille rapidement. Le plexus solaire est relié d'une manière particulière au centre cardiaque et au centre frontal. Ils forment actuellement dans le corps humain un intéressant triangle d'énergies auquel la Hiérarchie prête la plus grande attention. Dans la mesure où l'aspirant est en contact avec son âme, un flux d'énergie de l'âme descend par le centre frontal vers le centre cardiaque avec les trois résultats suivants :

a. Une stimulation du centre cardiaque.

b. Une réaction en retour du centre cardiaque qui évoque une stimulation du centre frontal et aboutit finalement à faire reconnaître la conscience collective par la personnalité.

c. L'évocation du centre cardiaque de la tête.

Tout ceci est facilité par le développement avancé du plexus solaire chez l'aspirant, le plexus ayant son propre effet sur le cœur et un effet avec réciprocité sur l'ajna. En conséquence, il y a deux triangles importants à considérer. [170]

En astrologie, il existe une Science des Triangles. Similairement, l'avenir nous apportera une science des triangles, en rapport avec le système humain, mais son heure n'est pas encore venue. Je me borne à donner des indications fragmentaires sur cette science, laissant aux disciples le soin de mettre en jeu leur intuition.

a. Le plexus solaire est un reflet du "Cœur du Soleil" dans la personnalité, comme d'ailleurs le centre cardiaque. Il est le facteur central dans la vie de la personnalité pour tous les humains n'ayant pas atteint le stade de "disciple à l'épreuve". À ce stade, l'organe de la pensée commence nettement à fonctionner, si faiblement que ce soit. Le plexus solaire est – si j'ose dire – l'exutoire du corps astral vers le monde extérieur et la voie par laquelle s'écoule l'énergie émotionnelle. Il est l'organe du désir. Il prend une importance suprême dans la vie de la moyenne des hommes, et l'aptitude à le contrôler constitue une conquête vitale pour l'aspirant. Il faut que le désir soit transmué en aspiration.

b. Le fonctionnement du plexus solaire dans sa plénitude est intervenu à l'époque Atlante, pendant la période où la deuxième grande race humaine se développait. Les centres inférieurs ne sont pas aussi spécifiquement reliés aux initiations que les centres situés au-dessus du diaphragme, car ce sont des centres de personnalité, et il faut qu'ils soient complètement sous le contrôle de l'âme [171] au moment où l'on prend des initiations d'un certain degré.

c. Le plexus solaire est la grande chambre de compensation pour toutes les énergies situées au-dessous du diaphragme, celles des trois centres majeurs et des centres mineurs déjà énumérés au début de la deuxième section du présent chapitre, page anglaise 72. La relation du plexus solaire avec le plan astral est aiguë (pour employer un terme spécial mais infiniment expressif). Ce centre est le récepteur de toutes les réactions émotionnelles et des impulsions et énergies des désirs. L'humanité devenant aujourd'hui active au sens collectif, et plus inclusive que jamais dans l'histoire, la situation comporte des difficultés aiguës et extrêmes. Par le truchement du plexus solaire individuel et aussi collectif, l'humanité est soumise à une pression presque insoutenable. Telles sont les épreuves de l'initiation ! Je n'ai pas l'intention d'étudier ici le processus d'attirance des énergies inférieures, leur mode de centralisation dans le plexus solaire, leur transmutation sur place, et leur raffinage jusqu'au point où il devient possible de les transférer au centre cardiaque. Ces questions se rapportent en grande partie à l'entraînement donné aux disciples acceptés, avant la deuxième initiation. Le sujet est trop complexe pour être discuté ici, et par ailleurs, il comporte certains dangers spéciaux pour ceux qui ne sont pas prêts à subir le processus. Toutefois, moyennant un effort vivant, celui-ci se déroule presque automatiquement. Le plexus solaire est donc le plus séparatif des centres, à l'exception du centre frontal dans le cas des hommes qui suivent le sentier de la main gauche. En effet, il se trouve à mi-chemin entre les centres cardiaque et laryngé – au-dessus du diaphragme – et les centres sacré et coccygien – au- dessous du diaphragme. Cette considération revêt une importance majeure.

d. Le plexus solaire est, dans le véhicule éthérique, le centre par lequel l'humanité (ordinaire, non illuminée) [172] vit, se meut, et a son existence. L'humanité est conditionnée par ses désirs, bons désirs, désirs égoïstes, mauvais désirs, désirs spirituels. Le plexus solaire est le centre par lequel s'écoulent la plupart des énergies qui rendent un homme progressif parce qu'il est ambitieux, égoïste parce qu'il attache de l'importance à ses propres désirs, et fluidique parce qu'il est polarisé astralement. Par ce centre, la "brillante lumière engendrée en Atlantide" se déverse, et le contact s'établit avec la lumière astrale. C'est donc le centre par lequel opèrent la plupart des médiums et des clairvoyants. Plus tard ces spécialistes apprendront à travailler en tant qu'intermédiaires, en usant consciemment et intelligemment de leurs pouvoirs. Ils posséderont une perception claire qui remplacera la clairvoyance, et seront alors polarisés dans le centre frontal. Le centre solaire se révèle fort perturbateur dans le corps ; il est la cause majeure de la plupart des maux d'estomac et des troubles hépatiques. Chez la moyenne des hommes, toute la zone immédiatement au-dessous du diaphragme vit dans un tourbillon constant. Cela tient à des causes à la fois individuelles et collectives.

Un parallèle intéressant entre le centre frontal et le centre solaire trouve sa place ici. Le premier, qui synthétise les forces de la personnalité chez l'homme hautement évolué, est un grand agent directeur et distributeur. Le second, qui synthétise les énergies des personnes moyennement développées, avant le processus d'intégration, collecte et rassemble toutes les énergies inférieures et devient finalement le point focal qui dirige et distribue ces énergies et les renvoie vers leurs centres réceptifs supérieurs.

1. Les énergies du centre solaire lui-même doivent être dirigées sur le centre cardiaque.

2. Les énergies du centre sacré doivent être transmises au centre laryngé.

3. Les énergies du centre coccygien doivent être transférées [173] au centre coronal. Après la troisième initiation, ces énergies coccygiennes sont élevées, contrôlées, ou distribuées par un acte de volonté de la Triade Spirituelle. Dès lors "la lumière engendrée en Lémurie" (la lumière sacrée) et "la lumière engendrée en Atlantide (la lumière du plexus solaire) s'éteignent, et ces deux centres ne reçoivent plus que des énergies spirituelles d'en haut. Ils ne possèdent aucune lumière propre inhérente. La lumière qu'ils transmettront proviendra de sources collectives situées sur les plans éthériques.

L'extériorisation physique dense du centre solaire est le pancréas, avec une extériorisation secondaire dans l'estomac. Il existe en rapport avec ce centre une curieuse relation, symbolique à la fois dans sa forme et dans ses implications et dont voici le schéma :

Ici encore apparaît le thème d'un centre de force spirituelle (car la force astrale est d'essence spirituelle) et de ses trois manifestations. Ces matérialisations denses sont toutes les trois nourries et entretenues par les forces et énergies du centre solaire. C'est là un fait très important pour tous ceux qui s'intéressent à la médecine sous l'angle ésotérique. S'il est apprécié à sa valeur, il contribuera à faire comprendre l'art de guérir. Le contrôle du plexus solaire, et la réception [174] et la libération correctes des énergies focalisées dans ce centre se traduisent par une purification majeure, un renforcement intensif, et une protection essentielle des trois organes vitaux qui se trouvent dans cette région du mécanisme physique humain.

Comme indiqué précédemment, ce centre est un organe de synthèse et, à un certain stade dans l'évolution supérieure de l'être humain, il rassemble en lui-même toutes les énergies inférieures. Quand il est bien compris et bien dirigé, il sert effectivement d'adjuvant pouvant aider à intégrer la vie de la personnalité.

Pour l'homme hautement évolué, mais non encore incliné vers l'esprit, le problème majeur est celui du désir. Quels sont ses buts ? Vers quoi sont dirigées ses visées ? Quelle est la nature de ses ambitions nettement conçues ? À quoi aspire-t-il ? Selon la nature des forces et des énergies que sa vie mentale fait supporter à son plexus solaire, il prendra la décision soit de progresser le long du sentier de lumière, soit de rester statiquement centré sur lui-même, soit de prendre la route inférieure où la lumière de l'âme finit par être oblitérée.

Nous avons vu que les pétales du centre solaire sont tournés vers le haut, en direction du centre cardiaque. Cela signifie en réalité que, dans la race des hommes prise en bloc, les énergies, ambitions, et désirs émotionnels s'efforcent de s'élever vers la route supérieure.

Notez qu’actuellement, tous les aspirants au Sentier de Discipline ont pour tâche de transférer ainsi les énergies propres du plexus solaire et d'éveiller progressivement le centre cardiaque. Les aspirants et les disciples sont naturellement les premiers membres de la famille humaine à acquérir la conscience de groupe, et ce sont eux qui donnent le ton au reste de l'humanité. Ils y parviennent déjà par la pression de la vie elle-même et des circonstances, mais non en suivant des règles fixes ni en pratiquant des méditations spécifiques. [175]

Ultérieurement, avant une certaine initiation majeure, il sera loisible à l'initié d'appliquer de telles règles et mesures, de manière à acquérir immédiatement et consciemment la maîtrise du corps astral et de son point d'entrée dans l'organisme physique, le centre solaire. Cela lui sera de nouveau permis lorsqu'il effectuera consciemment certains transferts majeurs d'énergie. Trois de ces transferts présentent une importance capitale :

1. Le transfert d'énergie des trois centres inférieurs au diaphragme vers les centres cardiaque, laryngé, et frontal.

2. Le transfert des centres cardiaque et laryngé vers l'ajna et le lotus aux mille pétales de la tête.

3. Le transfert du centre frontal vers le centre coronal, signifiant que toutes les énergies de la totalité du corps éthérique sont complètement unifiées dans un foyer central de distribution – sous le contrôle direct de la Triade Spirituelle.

Ces trois grandes expériences sont précédées chacune par de nombreuses épreuves et expérimentations. Les processus qu'elles impliquent provoquent naturellement une surtension dans le corps physique et sont cause de bien des maladies auxquelles les disciples sont sujets.

Il est bien évident, par exemple, que le transfert au centre cardiaque de toutes les énergies accumulées dans le plexus solaire causera des malaises de nature souvent très sérieuse. Telle est la raison pour laquelle tant de personnes évoluées meurent aujourd'hui de maladies de cœur. Au cours du long cycle de vie d'expérience de l'âme, cela n'a qu'une importance relativement faible. Dans le court cycle de la vie individuelle d'un disciple, ce transfert est une source de grandes difficultés et souvent de tragédies. De même, les transferts d'énergie des cinq centres situés le long de l'épine dorsale vers les centres céphaliques s’accompagneront de ses propres problèmes. Lorsqu'on focalise ces énergies dans le centre frontal, sa stimulation peut conduire à des problèmes psychologiques désastreux. Un homme peut devenir temporairement (tout est temporaire dans la longue vie de l'âme !) [176] un maniaque égotiste, un monstre humain comme Hitler et d'autres individus de son acabit, quoique à un moindre degré. Il peut aussi survenir un violent état épileptique, ou bien la vue peut se trouver affectée et l'homme devenir aveugle. Tous ces points méritent d'être soigneusement examinés.

6. Le Centre Sacré. Il est situé dans la partie inférieure de la région lombaire et il est extrêmement puissant, puisqu'il contrôle la vie sexuelle. Chose intéressante, il faut que ce centre reste toujours puissant jusqu'à ce que les deux tiers de l'humanité aient pris une initiation. En effet, il faut que les processus de génération se poursuivent et se maintiennent actifs pour fournir des corps aux âmes qui s'incarnent. Mais au fur et à mesure des progrès de la race, le centre sacré passera sous contrôle et ses activités seront soumises à l'emprise de la raison. Elles résulteront de connaissances, d'aperçus intérieurs et de contacts supérieurs et subtils, au lieu de résulter de désirs illimités et incontrôlés selon la coutume actuelle Je ne saurais m'étendre davantage sur ce sujet, car le thème en est trop vaste. Toutefois, je peux attirer l'attention sur ce que j'ai déjà écrit, et suggérer qu'un disciple y portant intérêt et disposant du temps nécessaire rassemble ce que j'ai exposé sur les questions sexuelles dans tous mes livres, pour permettre de publier une brochure sur le sujet.

a. Le centre sacré est homologue du soleil physique source de vitalité et agent apporteur de vie sur notre planète.

b. Le symbolisme du centre sacré se rattache primordialement à la période de gestation antérieure à la naissance. Si l'on comprend bien sa nature, on peut retracer et extrapoler toute l'histoire de la conception et de la construction des formes, soit pour la forme physique d'un être humain, soit pour la forme d'une idée, d'une organisation bâtie autour d'une vérité centrale, soit pour la forme d'une planète ou d'un [177] système solaire. Le centre sacré est peut-être par-dessus tout le centre par lequel il faudra que les forces d'IMPERSONNALITE finissent par s'exprimer, et que le problème total du dualisme soit résolu. Il faudra que cette solution et cette interprétation du symbole émanent du domaine de la pensée, afin que la réaction physique soit contrôlée et que l'homme s'occupe de desseins et non de désirs. Méditez cela. Lorsqu'on le comprendra de cette manière, nous approcherons du point où un grand transfert pourra s'effectuer dans le centre supérieur de création, le centre laryngé.

c. Le centre sacré est donc étroitement relié à la matière, et il existe un flux d'énergie entre trois points de la partie inférieure du torse humain :

1. La rate[3], l'organe récepteur de prana, ou de la vitalité physique provenant du soleil.

2. Le centre sacré, l'agent qui prédispose à la génération physique.

3. Le centre coccygien qui (jusqu'à ce que l'aspect volonté soit éveillé chez l'homme) nourrit toutes les parties de la structure humaine en leur distribuant le principe donneur de vie, la volonté-de-vivre.

Ces trois centres créent un grand triangle de force se rapportant à la matière, à la substance, à la construction de formes, à la création, à la vitalité, et au maintien en forme. Ce triangle est le reflet d'un triangle bien supérieur composé comme suit :

1. Le centre laryngé, correspondant au centre sacré.

2. Le corps pituitaire, correspondant au centre de la rate.

3. La glande pinéale, correspondant au centre coccygien.

[178]

La relation entre ces deux triangles permet de découvrir le mystère de l'instinct de conservation, de la survie des corps subtils après la mort, et du principe d'immortalité. Ce dernier est enracine dans l'âme, et entre en jeu lorsque les instincts de conservation et de survie ont cessé d'exercer leur souveraineté. Ceci constitue une triplicité d'idées qui demande à être étudiée avec le plus grand soin et qui – si j'ose dire – donne la clef du mouvement spiritualiste.

d. En dernière analyse, le centre sacré est, lui aussi, relié au centre frontal. L'ensemble de ces deux centres crée une dualité fonctionnelle produisant cette qualité subtile que nous appelons personnalité. Il y a un vaste domaine ouvert aux recherches dans le thème de la personnalité en tant qu'ensemble intégré, et dans celui de la qualité de la personnalité la qualité étant l'arôme, l'influence, l'effet, et la radiation de la personnalité. Je répands ces idées parmi les lecteurs avec l'espoir de les inciter à des recherches reliant ce sujet des centres aux faits connus de coordination et d'intégration, ainsi qu'à leurs effets productifs de grandeur.

Ceux d'entre vous qui étudient La Doctrine Secrète peuvent largement développer le sujet des "Seigneurs lunaires" ou Pitris de Barhishad dans leurs relations avec le Seigneur ou Ange solaire. Le champ d'activité des premiers est par excellence le centre sacré. Celui de l'Ange solaire est le centre laryngé.

e. Le centre sacré enregistre l'énergie du troisième aspect de la divinité,  de même que le plexus solaire enregistre celle du deuxième, et que le centre coccygien exprime l'énergie du premier. Là encore, les centres inférieurs reflètent les centres laryngé, cardiaque, et coronal, et complètent ainsi dans l'homme [179] la manifestation supérieure et inférieure de la divine Trinité. Le centre sacré fut amené à sa pleine activité fonctionnelle dans l'ancienne Lémurie, siège de la première race-mère humaine. Son énergie est celle du Saint-Esprit dominant par son influence la substance vierge. Ici encore, on trouvera un nouveau reflet divin dans les schémas suivants.

Vous remarquerez à nouveau, ô mes frères, comment la Science des Triangles régit la structure humaine sous tous ses aspects, aussi bien que la structure d'un système solaire. Les homologies permettaient de s'y attendre.

Finalement, chez le Divin Hermaphrodite qui doit apparaître ultérieurement, une autre combinaison se fera jour.

f. L'extériorisation physique dense du centre sacré se trouve dans les gonades, les organes humains de génération considérés comme une unité fondamentale, [180] bien qu'ils soient temporairement séparés dans l'expression dualiste actuelle de l'être humain. Il faut se rappeler que cette séparation entretient une puissante tendance à la fusion, et c'est ce pressant besoin d'amalgamation que nous appelons sexe. En réalité, le sexe est l'instinct qui pousse à l'unité, et tout d'abord à une unité physique. Il est aussi le principe inné (quoique fort incompris) du mysticisme, nom que nous donnons au besoin de s'unir avec le divin. Comme dans tous les domaines abordés par les hommes non évolués, nous avons perverti et déformé une idée divine et prostitué un besoin immatériel en des désirs matériels. Nous avons  inversé la direction de l'énergie sacrée, d'où le développement excessif de la nature et des fonctions animales dans la moyenne de l'humanité.

Je pourrais évidemment ajouter de nombreuses considérations à celles qui précèdent, mais le thème exigerait des analyses, des élucidations, et une rédaction extrêmement soignées. Le temps que je peux consacrer au présent Traité ne me les permet pas, sous peine d'en détruire l'équilibre établi.

Les considérations sur le centre coccygien seront également limitées. Toutefois, avant de donner sur lui les informations possibles et fécondes, je signale que le diagramme de la page anglaise 162 décrit l'état d'évolution d'un disciple, et non d'un grand initié, ni d'ailleurs celui des personnes ordinaires que l'on rencontre dans la vie quotidienne. Il comporte deux caractéristiques spéciales. D'abord le reflet du centre cardiaque céphalique s'est tourné vers le haut, en réponse à une activité accrue du centre cardiaque dorsal. Ensuite la description du centre frontal est claire et nette, démontrant que la personnalité est intégrée et coordonnée. Ce n'est donc pas le diagramme des centres d'une personne ordinaire ou non évoluée. Dans de tels diagrammes, on ne peut faire mieux que décrire un état d'achèvement, mais il faut se rappeler que ces états d'achèvement ne sont pas des réussites statiques. [181] Chacun d'eux est précédé par des phases et stades d'activité produisant des effets perpétuellement changeants et des variations dans l'aspect des centres. Ces états sont à leur tour suivis par d'autres cycles de mouvement, de changements, et de libération renouvelée d'énergies. Les effets des causes profondément enracinées deviennent eux-mêmes des causes, car dans le cycle de manifestation rien n'est statique, ni fixé, ni déterminé une fois pour toutes. C'est là un point extrêmement important. Il ne faut donc pas se laisser tromper par des moments d'aboutissement apparent. Ils ne servent que de préface à un changement, car telle est la Loi de l'Existence.

7. Le Centre à la Base de l'Épine dorsale. Ce centre est avant tout contrôlé et régi par la Loi d'Existence citée à l'instant. Il atteint la perfection lorsque l'esprit et la matière se rencontrent et quand – sous l'influence du Saint-Esprit ou énergie du véhicule éthérique – "la Vierge Marie est ravie au Ciel pour y être assise à côté de son Fils dans la maison du Père". C'est ainsi que s'exprime la phraséologie chrétienne.

Le centre coccygien se trouve à la base même de l'épine dorsale et sert d'appui à tous les autres centres. Il est actuellement en état de sommeil relatif, car il n'est éveillé à sa pleine activité que par un acte de volonté de l'initié. Il ne réagit qu'à l'aspect volonté. Actuellement, c'est la volonté-d'exister-en-incarnation qui contrôle sa vie et produit ses effets, tandis qu'il dirige le principe de vie dans la forme et la matière pour les alimenter. De même que le principe de vie est "assis dans le cœur", de même la volonté-d'exister a son assise à la base de la colonne vertébrale.

On a prononcé beaucoup de paroles vaines et dangereuses à propos de ce centre. Les pseudo-occultistes du monde se sont excités et illusionnés sur la fable du "feu de Kundalini". Le véritable occultiste qui s'entraîne n'a rien à faire avec le feu de Kundalini tel qu'on le comprend habituellement. [182] Je dois me borner à clarifier pour le lecteur certains faits, et en même temps il faut que je m'abstienne d'indiquer les modes et méthodes permettant d'éveiller l'activité de ce centre. En effet, il est extrêmement dangereux de faire travailler prématurément le centre coccygien, et le mieux que je puisse faire est de formuler une série d'affirmations. Les sages, qui sont encore peu nombreux et fort dispersés, les comprendront correctement. Elles aideront la pensée de ceux qui s'entraînent, et leur donneront une image plus complète, mais elles protégeront les ignorants du désastre. Je vais donc formuler ces énoncés d'une manière aussi claire et brève que possible, mais sans donner pratiquement d'explications à l'appui.

1. Le centre coccygien est le point où, sous l'effet de la loi d'évolution, l'esprit et la matière se rencontrent, et où la vie est reliée à la forme.

2. C'est donc le centre où le dualisme essentiel de la divinité manifestée – homme ou Logos planétaire – se rencontre et produit une forme.

3. La nature de cette divinité n'est révélée qu'au moment où le second aspect a accompli son œuvre par l'intermédiaire du troisième aspect, mais sous la volonté directrice du premier aspect.

4. C'est le centre où le "Serpent de Dieu" subit deux transformations :

a. Le serpent de la matière gît lové.

b. Ce serpent est transformé en serpent de sagesse.

c. Le serpent de sagesse est transféré et devient le "dragon de lumière vivante".

5. Ces trois stades sont alimentés par la vie et l'énergie qui descendent à flot tout au long de la colonne vertébrale, via la correspondance éthérique de la moelle épinière. [183] Dans le temps et l'espace, ce flux descendant et la montée simultanée de la vie produisent :

a. L'éveil progressif et ordonné des centres, selon les rayons dominants du type.

b. L'inversion des centres, permettant à l'habitant du corps de s'adapter à son entourage.

c. La synthèse des énergies de vie de tous les centres, ce qui permet de faire face aux exigences des initiés et aux services à rendre à la Hiérarchie et à l'Humanité.

6. Sous l'angle de la science ésotérique, la colonne vertébrale abrite un triple fil, qui est l'extériorisation de l'antahkarana. Ce fil est composé de l'antahkarana proprement dite, de la sutratma ou fil de vie et du fil créateur. Ces trois fils d'énergie se sont creusés pour eux-mêmes dans la substance intérieure de la colonne un "triple chemin d'approche et de retrait".

En terminologie hindoue, ces trois fils s'appellent les sentiers d'ida, de pingala, et de sushumna. Ensemble ils forment le sentier de vie pour l'homme individuel. Ils s'éveillent successivement à l'activité selon le rayon type et le point d'évolution du sujet. On ne peut utiliser le sentier de sushumna correctement et en toute sécurité avant que l'antahkarana ait été construite et que la Monade et la Personnalité aient été ainsi reliées, même par le fil le plus ténu. Alors la Monade, le Père, l'aspect volonté peut atteindre la personnalité d'une manière directe, éveiller le centre coccygien, et avec lui amalgamer, unifier, et élever les trois feux.

7. L'un de ces sentiers sert de chenal à l'énergie qui alimente [184] la matière. Un autre est relié au sentier de la conscience et du développement de la sensibilité psychique. Le troisième est le sentier du pur esprit. Ainsi se poursuit dans chaque forme vivante l'œuvre du Père, de la Mère, et du Fils. Vie

– conscience – forme et vie – qualité – et apparence sont amalgamées, et l'appareil de réponse de l'homme divin est porté à sa perfection. Cela lui permet d'entrer en contact et de reconnaître les aspects divins majeurs dans les règnes de la nature, dans la planète, et – en fin de compte – dans le système solaire.

Il ne faut pas se leurrer en plaçant ces sphères entrelacées d'énergie vivante à droite ou à gauche de la moelle épinière. Un mouvement, une réaction réciproque, et des retournements se poursuivent sans arrêt. Je ne peux que schématiser la nature d'un symbole indiquant le sentier spécial suivi par les trois énergies de la divine Trinité. Je n'indique ni une situation ni un endroit tangibles, car c'est en matérialisant et en localisant le concept principal qu'on a suscité tant de dangers. Le lecteur initié cherche à comprendre la relation entre les trois énergies coccygiennes, les trois sentiers du feu vivant, leurs relations et interrelations, et leurs polarisations consécutives. Il ne cherche pas à réduire l'enseignement à des points, des lignes, et des endroits avant l'époque où ces choses n'auront plus guère de signification pour lui et où il en [185] saura davantage.

8. Ces trois sentiers de vie sont des chenaux pour le feu électrique, le feu solaire, et le feu par friction. Leur usage est lié aux trois stades du sentier d'évolution :

a. le sentier d'évolution aux stades matériels initiaux ;

b. le Sentier des Épreuves et les premiers stades du Sentier des

Disciples jusqu'à la troisième initiation ;

c. et le Sentier d'Initiation lui-même.

9. Le Feu de Kundalini à propos duquel l'Orient a fourni tant d'enseignements et d'écrits, et dont l'Occident parle de plus en plus, est en réalité l'union de ces trois feux quand on les focalise dans le centre coccygien par un acte de la volonté illuminée, et sous l'impulsion de l'amour. Ce feu unifié est alors élevé à l'aide d'une Parole de Pouvoir (envoyée par la volonté de la Monade) et par l'autorité commune de l'âme et de la personnalité intégrée et vivante. L'être humain qui peut faire cela en pleine conscience est donc un initié qui a dépassé la troisième initiation. Lui et lui seul peut élever avec sécurité ce feu depuis le centre coccygien jusqu'au centre coronal.

10. Selon l'interprétation habituelle des ésotéristes ignorants appartenant aux divers groupes occultes, le feu de Kundalini est quelque chose qu'il faut "élever", et lorsque c'est fait, il doit s'ensuivre que tous les centres se mettront à fonctionner activement, et que les chenaux montant et descendant le long de la colonne vertébrale seront débarrassés de toute obstruction. Ceci est une généralisation dangereuse et une inversion des faits. Le feu de Kundalini sera élevé et conduit au ciel quand tous les centres seront éveillés et quand les chenaux montant le long de la colonne vertébrale seront libres. C'est la vitalité des centres individuels qui les débarrasse de toutes les obstructions. Ceux-ci, par la puissance de leur vie, ont l'efficacité voulue pour détruire tous les obstacles et [186] toutes les entraves. Ils peuvent "consumer" tout ce qui s'oppose à leur radiation. Voici ce qui arrive généralement dans les cas accidentels particulièrement nocifs où l'on agit par curiosité ignorante et par un effort de pensée exprimant purement la volonté de la personnalité, sans mettre en jeu la volonté spirituelle. L'aspirant réussit à éveiller le moins élevé des trois feux, le feu de la matière, le feu par friction, ce qui cause une combustion prématurée des membranes éthériques et les détruit dans le corps éthérique. Ces disques circulaires ou membranes se trouvent entre chaque paire de centres le long de l'épine dorsale, et aussi dans la tête. Ils se dissolvent normalement à mesure que l'on progresse dans la pureté de vie, la discipline des émotions, et le développement de la volonté spirituelle.

Ces membranes sont au nombre de quatre. Lorsque [187] la quadruple personnalité est hautement évoluée et que le centre frontal s'éveille, elles disparaissent de façon lente et graduelle, normale et automatique. Les membranes céphaliques sont d'une qualité bien supérieure et bissectent le crâne horizontalement et verticalement. Elles symbolisent ainsi la Croix sur laquelle un Fils de Dieu est crucifié.

11. Les trois chenaux éthériques parallèles à l'épine dorsale sont sensibles dans leur totalité aux trois centres majeurs

a. Au plexus solaire, fournissant ainsi l'impulsion du désir et nourrissant la vie physique et le besoin de créer.

b. Au centre cardiaque, fournissant l'impulsion vers l'amour et vers le contact conscient avec des zones toujours plus étendues d'expression divine.

c. Au centre coronal, fournissant l'impulsion dynamique de la volonté-de-vivre.

Je n'indique pas à quel centre chaque chenal est sensible, sauf pour la sushumna, qui est uniquement sensible au centre coronal et à la volonté directrice centrée dans le lotus aux 1.000 pétales. On peut préciser ce point en toute sécurité, parce que la volonté spirituelle n'est pas encore développée chez ceux qui cherchent à éveiller les feux de kundalini. Lorsqu'elle le sera ils sauront ce qu'ils peuvent accomplir sans danger.

12. Les trois centres de la tête sont également reliés à ce triple chenal :

a. La zone de la moelle allongée (centre alta major) et la glande carotide.

b. Le centre frontal et le corps pituitaire.

c. Le lotus aux 1.000 pétales et la glande pinéale.

Il est intéressant de relier toutes ces triplicités aux trois rayons majeurs

a. au premier rayon, volonté ou pouvoir, [188]

b. au deuxième rayon, amour-sagesse,

c. au troisième rayon, intelligence active, ainsi qu'aux trois races-mères humaines douées du pouvoir de développer le germe de ces aspects divins : les races Lémurienne, Atlante, et Aryenne. Celles-ci se relient, en tant que germes, aux deux races finales qui effectueront l'amalgame et la synthèse de tous les pouvoirs, qualités achèvements et buts cités, pour en faire une seule vie planétaire parfaite.

Une autre synthèse est également possible et importante :

a. Le Sentier de l'Évolution... les centres au-dessous du diaphragme.

b. Le Sentier des Disciples... les centres au-dessus du diaphragme.

c. Le Sentier de l'Initiation... les centres de la tête.

Tous ces groupes et triplicités sont reliés dans le temps et l'espace à la triple moelle épinière éthérique.

13. En liaison avec tous les points de synthèse ci-dessus, il existe un point unique consommant la fusion complète. Voici comment se déroulent les fusions successives :

a. Le centre solaire synthétise les centres situés au-dessous du diaphragme.

b. Le centre frontal synthétise certains centres inférieurs et d'autres supérieurs au diaphragme.

c. Le centre coccygien synthétise les six centres.

d. Le centre coronal, le lotus céphalique aux mille pétales, synthétise les sept énergies.

Sous le rapport de ce qui précède, il faut se rappeler que nous nous occupons exclusivement de forces et d'énergies opérant par le corps éthérique. Nous avons à faire au monde tertiaire des causes, qui est responsable [189] du monde organique de la manifestation physique dense. Celle-ci est elle-même sujette à l'influence du monde secondaire de la vie consciente, et la vie consciente à son tour est sensible dans le temps et l'espace au monde dynamique des desseins et de l'Existence.

Mes paroles recèlent la clef de la vie de l'âme dans sa plénitude. Mais pour bénéficier des connaissances transmises et pour percevoir, cachée sous le vocabulaire, la pensée essentielle qui lui donne vie et "chaleur générative" ésotérique, il faut une vie entièrement dédiée à l'esprit et une pensée illuminée.

Gardons clairement en mémoire les concepts de stimulation ou de défaut de stimulation, de réactions réciproques ou de séparatisme, d'assoupissement ou d'activité, car c'est dans ces dualités que l'on peut découvrir les causes de santé ou de maladie.

G. Le corps éthérique – Les systèmes nerveux et endocrinien

Dans les pages qui précèdent, j'ai fait ressortir que 1° le corps éthérique lui-même, 2° le système nerveux, et 3° le système endocrinien "sont étroitement liés les uns aux autres et constituent un système directeur entrecroisé d'énergies et de forces essentiellement vitales, galvaniques, dynamiques, et créatrices (...) C'est sur elles que repose tout entière la santé intérieure du corps."

À ces trois éléments j'ai adjoint le courant sanguin qui répand dans tout le corps 1° le Principe de Vie et 2° les énergies conjointes des trois systèmes précédents, et j'ai signalé que les grandes combinaisons de forces appelées paires d'opposés ou dualités majeures régissent les causes sous-jacentes [190] de santé et de maladie. En faisant ces exposés, je m'efforce de réduire toute notre étude à un thème d'une extrême simplicité. Par cette méthode, une fraction de la vérité échappera, mais il est indispensable que le lecteur se familiarise avec certaines vastes généralisations avant de commencer l'étude des exceptions et de s'occuper minutieusement en détail des défauts corporels ou de leurs opposés.

 

[1] L'expression anglaise est remarquablement concise. Elle signifie que l'inférieur est homologue du supérieur, que le microcosme est homologue du macrocosme, bref qu'il en est "en bas" comme il en est "en haut".

[2] Il faut éviter de confondre le plexus solaire, réseau nerveux physique bien connu, et le centre dit du plexus solaire, centre éthérique situé à quelques centimètres hors du corps physique, derrière la colonne vertébrale, à la jonction des vertèbres dorsales et lombaires. Par abréviation l'auteur emploie constamment les expressions centre solaire ou plexus solaire pour désigner le centre éthérique correspondant, seul étudié dans cet ouvrage.

[3] Bien entendu, il s'agit du centre éthérique de la rate, dont l'homologie matérielle est la rate physique.