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CHAPITRE I LES CAUSES FONDAMENTALES DE MALADIE - Partie 8

Les lecteurs qui étudient les sciences occultes admettent comme un truisme que l'état du corps éthérique commande et détermine l'expression d'un individu incarné. Selon un autre truisme secondaire, ce corps éthérique est le transmetteur des forces de la personnalité par l'intermédiaire des centres, et galvanise ainsi l'activité du corps physique. Ces forces, dispersées par les centres, sont celles de la personnalité intégrée dans son ensemble, ou encore simplement celles du corps astral ou émotionnel et du corps mental. Les centres transmettent également la force du rayon de la personnalité ou l'énergie du rayon de l'âme, selon le degré d'évolution atteint par l'intéressé.

Le corps physique n'est donc pas un principe. Il est conditionné et ne conditionne pas – vérité que l'on oublie souvent. Il est soit la victime d'une vie de personnalité, soit la triomphante expression de l'énergie de l'âme. C'est pourquoi, durant les deux prochains siècles, la science de la psychologie dominera la science médicale moderne, sauf pour les maladies issues de la vie collective telles que tuberculose, maladies vénériennes, et cancer que nous étudierons dans le prochain chapitre. Dans un avenir encore fort lointain, la race possédera une conscience collective plus nette. Avant cela, il est impossible d'appliquer de larges généralisations psychologiques aux maladies indigènes de notre planète. Nous pouvons toutefois étudier le traitement de difficultés similaires lorsqu'elles se présentent chez un individu isolé. Elles ont pour base le conflit des paires d'opposés et un défaut d'harmonie dans les trois systèmes directeurs majeurs qui s'interpénètrent.

Il est donc nécessaire d'avoir présents à la mémoire ces [191] trois systèmes, un agent de transport ou de transmission, et le fait occulte fondamental que certaines puissantes énergies opposées, opérant à l'intérieur du corps, provoquent ce que nous appelons des maladies. Aux facteurs ci- dessus il faut encore ajouter une corrélation. Nous nous occupons de formes de vie qui sont toutes créatrices par elles-mêmes. Elles détiennent en réserve le pouvoir de créer d'autres formes et peuvent fournir l'ambiance dans laquelle ces formes sont viables. Notez, je vous prie, cette manière d'exprimer une vérité fondamentale. La base de tout enseignement ésotérique concernant les manifestations est que les forces constructives existent, et que cette affirmation reste valable, qu'il s'agisse de la Vie d'un système solaire ou seulement de la conscience du corps dans lequel les êtres humains vivent – d'une manière saine ou malsaine. Nous nous occupons du monde corporel dans lequel vit un être humain. Pour cette raison, nous nous heurtons à une autre grande Loi naturelle que l'on peut exprimer simplement comme suit :

LOI VI

Lorsque les énergies constructives de l'âme sont actives dans le corps, on voit régner la santé, des réactions de réciprocité pures, et une activité juste. Lorsque les constructeurs sont les seigneurs lunaires et les travailleurs soumis au contrôle de la lune et aux ordres du moi personnel inférieur, on voit apparaître la maladie, la mauvaise santé, et la mort.

Cette règle pourtant profondément simple permet de découvrir les causes de maladie et la raison d'une immortalité bien établie. Dans quelques années on la comprendra très clairement et intelligemment. Alors elle remplacera les systèmes auxquels nous donnons les noms d’Unité, Science Mentale, et Science Chrétienne, qui sont idéalistes, mais effectivement malsains et faux. En effet, ils présentent comme une possibilité immédiate le stade où nous serons définitivement libérés des limitations naturelles et matérielles qui [192] contrôlent aujourd'hui toutes les formes. Ils ignorent le facteur temps et oublient le processus évolutionnaire ainsi que le point de développement des intéressés. Ils fondent leur position sur des velléités et sur le désir inné que la moyenne des hommes éprouve pour le confort et l'harmonie physiques. Ils fardent l'égoïsme inné de leur présentation de la vérité avec le concept que tout arrive pour la gloire éternelle de Dieu.

Il est indiscutable que les maladies et les limitations physiques de toute sorte disparaîtront, mais pas avant que l'âme des individus ait pris les rênes en mains. Alors le moi inférieur personnel deviendra un automate de l'âme, au même titre que le corps physique est actuellement un automate de la nature émotionnelle, de la mentalité, et occasionnellement (très occasionnellement pour la majorité des hommes) de l'âme.

Les maladies disparaîtront lorsque l'âme construira consciemment le temple du corps en coopération avec la personnalité, et le maintiendra inondé de lumière. Cette construction est un processus scientifique. Aux stades initiaux de la vie de disciple, c'est-à-dire lorsque l'âme commence à se saisir de son instrument (la personnalité), elle provoque inévitablement des conflits, une tension accrue, et souvent une aggravation de la maladie et des inharmonies. Inharmonie et maladie provoquent d'inéluctables désordres accompagnés des effets indésirables inhérents à leur nature, mais dont on triomphera. Durant la période intérimaire d'ajustement, pendant que ces effets s'inscrivent et s'expriment, il faudra subir bien des afflictions physiques et psychologiques et tous les ennuis majeurs et mineurs dont l'humanité semble avoir hérité.

Chez les hommes non évolués, le conflit (vu sous l'angle de la conscience) est pratiquement inexistant. Ils sont moins sujets aux maladies plus subtiles émanant des trois systèmes entrecroisés, mais en même temps ils sont bien plus sensibles aux trois maladies indigènes, aux maladies infectieuses et contagieuses, et aux grandes épidémies qui balayent [193] des nations et de vastes zones de la planète. À mesure que l'humanité évolue, les maladies deviennent (si j'ose dire) plus personnelles et cessent d'être aussi nettement dépendantes de la condition de masse ou de l'état grégaire. Elles surviennent dans les personnes elles-mêmes et sont basées sur des causes individuelles, bien qu'on puisse les rattacher aux maladies collectives.

Quand un homme s'évade de la masse pour fouler le sentier des épreuves et devient ainsi candidat disciple, alors les maladies de sa chair et les inharmonies de tout son triple système, plus le courant qui les apporte, constituent un problème conscient. Il faut que l'aspirant lui-même s'y attaque, et cela lui révélera la nécessité de construire consciemment et créativement.

C'est ici que la doctrine de réincarnation prend une valeur suprême. Le disciple commence à instaurer les conditions, à créer les formes, et à construire les véhicules qui dans une autre vie, seront mieux adaptés au contrôle par l'âme et formeront des instruments plus adéquats à la poursuite du processus de perfectionnement exigé par l'âme. À aucun moment le disciple ne doit se concentrer sur le corps physique ni mettre l'accent de son travail sur l'élimination des maladies ou inharmonies. Il débute par la psychologie que lui enseigne l'âme, et avec les causes produisant des effets sur le plan physique. C'est un procédé plus lent, mais dont les résultats subsistent.

Bien des autosuggestions violentes dans les systèmes affiliés à la Science Chrétienne et à Unité n'ont que des effets temporaires. Elles sont basées sur un processus de suppression scientifique, additionné d'un refus de tenir compte des facteurs existants. Elles ne sont pas basées sur la vérité. Dans une incarnation ultérieure, la condition supprimée réapparaîtra plus puissante que jamais, et s'imposera jusqu'à ce qu'elle soit complètement oubliée, que l'accent de la vie soit mis sur le contact d'âme, et que l'expression de la vie soit [194] extravertie sous forme de service à autrui.

En rapport avec les maladies physiques et leurs relations avec les centres considérés comme points focaux pour l'entrée d'énergies arrivant de diverses sources, il est utile de formuler ici certaines vastes généralisations, sans oublier qu'elles peuvent toutes comporter des exceptions, spécialement dans le cas de la bonne ou mauvaise santé des disciples.

1. Tant sous l'angle matériel que sous celui de l'âme et du principe de vie, chacun des sept centres majeurs régit ou conditionne la région du corps physique où il se trouve, y compris la multitude des centres mineurs d'énergie et des plexus de force qu'elle contient.

2. On peut reconnaître dans chacun des centres la représentation symbolique des trois grandes divisions fondamentales et manifestées de la divinité.

a. Le principe de vie – ou premier aspect – se dévoile lorsque le centre tout entier est ésotériquement déployé ou éveillé. Ce principe est constamment présent de manière latente, mais ne devient un facteur dynamique produisant une stimulation monadique qu'à la fin du grand cycle d'évolution.

b. Le principe de qualité ou aspect de l'âme se dévoile progressivement au cours du développement évolutionnaire et produit, dans le temps et l'espace, l'effet défini de chaque centre sur son voisinage. Cette qualité dépend du rayon (soit de l'âme, soit de la personnalité) d'où émane l'énergie reçue, ou du rayon régissant le corps astral s'il s'agit d'un homme peu évolué. La qualité dépend aussi du point d'évolution et de l'influence irradiante des autres centres.

c. L'apparition dans le corps éthérique d'un centre développé ou en voie de développement indique le degré de l'homme sur l'échelle de l'évolution, ses affiliations raciales, et le but qu'il poursuit consciemment. Ce but peut se situer à un point quelconque de la route depuis l'accent mis sur la vie sexuelle et l'activité [195] corrélative du centre sacré jusqu'au but de l'initié qui déclenche l'activité du centre coronal. Tout cet ensemble agit sur les tissus voisins, sur la substance, et sur les formes organiques situés dans la sphère d'action du centre en question. La zone ainsi influencée varie selon l'activité du centre, laquelle dépend du point d'évolution atteint par l'individu, et du type prépondérant d'énergie auquel il réagit.

3. À l'intérieur d'un centre, l'énergie reçue est transmuée en forces d'une manière automatique. Cela implique un processus de différenciation de l'énergie primaire en énergies secondaires. Le régime de transmutation, la vigueur de l'agrégat de forces résultant, et l'irradiation qui s'ensuit (en provoquant des effets qui conditionnent le corps physique) dépendent du degré de développement du centre intéressé et de son état de sommeil ou d'assoupissement.

4. Les forces issues d'un centre jouent sur la contrepartie éthérique de tout le réseau complexe de nerfs qui constitue le système nerveux. En philosophie hindoue, les homologues des nerfs dans le domaine subjectif s'appellent les "nadis". Ils constituent un réseau complexe et fort étendu d'énergies fluides formant un système impalpable, interne, et parallèle à celui des nerfs corporels. Le système nerveux est d'ailleurs l'extériorisation du tracé intérieur des énergies des nadis. Il n'existe jusqu'ici aucun mot dans la langue anglaise ni dans aucune langue européenne pour traduire l'antique mot "nadi", parce que les Occidentaux n'ont pas encore reconnu l'existence de ce système subjectif. Ils n'admettent que le concept matérialiste des nerfs en tant que système nerveux construit pour réagir à un milieu tangible. Leur science moderne n'a encore ni reconnu ni défini le principe que les [196] nerfs sont l'expression physique dense d'un appareil intérieur de réponse sensible fait d'une substance subtile composée de fils d'énergie. Quand on accordera droit de cité à cette substance sous- jacente aux nerfs plus tangibles, on sera près de résoudre l'ensemble du problème de la santé et de la maladie, et le monde des causes s'en trouvera rapproché d'autant. Le réseau des nadis forme un dessin défini de vie qui varie selon le rayon de la personnalité.

5. Les nadis déterminent donc la nature et la qualité du système nerveux avec son vaste réseau de nerfs et de plexus couvrant la totalité du corps physique. Les nadis, et en conséquence le réseau des nerfs, sont reliés primordialement à deux aspects de l'équipement physique humain – les sept centres majeurs du corps éthérique, ce corps substantiel sous-jacent au corps physique dense, et l'extrémité cervicale de la moelle épinière. Il faut toujours se rappeler que le corps éthérique est physique, bien que sa substance soit trop subtile pour être accessible à la vue et au toucher. Il est fait de "sub-stance", c'est-à-dire de ce qui se "tient sous"[1] toutes les parties et parcelles du véhicule physique dense. Ceci est un point qui retiendra l'attention des guérisseurs et des médecins éclairés du Nouvel Âge. Lorsque seront reconnues la relation entre les nadis et les nerfs, ainsi que leurs relations conjointes avec les centres et la colonne vertébrale, nous assisterons à une grande révolution dans les méthodes médicales et psychiatriques. L'expérience montrera que plus on parvient à rendre étroite la réaction réciproque des nerfs et des nadis, plus vite on rend effectif le contrôle des maladies.

6. Les nadis dans le corps physique correspondent à [197] l'aspect vie ou esprit. Les nerfs sont homologues de l'aspect âme ou qualité. Le système endocrinien, qui se présente comme l'extériorisation des nerfs et nadis réunis, correspond à l'aspect forme ou matière. Les nadis, le système nerveux, et les glandes sont les homologies matérielles des trois aspects divins. Ils sont ésotériquement sensibles à ces trois aspects, et font de l'enveloppe physique de l'homme ce qu'elle est. Ces trois systèmes de nadis, de nerfs, et de glandes endocrines sont conditionnés eux-mêmes (via les sept centres comme indiqué plus haut) soit par les véhicules astral et mental, soit par la personnalité intégrée, soit par l'âme commençant à employer la personnalité comme un moyen de transmission et de transmutation, soit enfin – au bout du Sentier des Disciples – par la monade. Dans ce cas, la monade se sert de l'antahkarana en suivant ce chemin consciemment créé par l'homme lui-même en tant que voie de communication directe vers les sept centres, et de là vers le triple système des nadis, des nerfs, et des glandes.

7. Ces trois systèmes majeurs de l'être humain expriment, par l'intermédiaire du corps physique, la condition ou l'état de développement des centres. La vie, la qualité, et l'énergie qu'ils représentent sont transmis à toutes les parties du corps physique via le courant sanguin. La science moderne reconnaît déjà ce fait en constatant que le courant sanguin transmet certains éléments sécrétés par les glandes. Mais elle ne reconnaît pas encore le fait que les glandes et les centres sont en rapports constants par le truchement des nadis et des nerfs. Le prochain grand progrès de la médecine consistera à reconnaître l'existence du corps éthérique, dont la substance physique sert de support à la matière dense.

8. Lorsque les centres seront éveillés dans tout le corps éthérique, le système nerveux sera puissamment électrisé et réagira instantanément à l'énergie apportée par les nadis. Il en résultera un bon équilibre du système endocrinien. La [198] vie et la vitalité affluant dans tout le corps seront alors si puissantes que le corps physique sera automatiquement immunisé contre les maladies, qu'elles soient congénitales, héréditaires, ou d'origine collective. Cette affirmation a pour but de décrire une probabilité future, mais non une possibilité immédiate. On verra un jour chez l'homme les trois systèmes parfaitement coordonnés, psychiquement sensibles à la trame intérieure des nadis et des centres, et consciemment amalgamés avec l'âme. Plus tard, ils le seront avec le principe de Vie, la monade, via l'antahkarana.

9. Aujourd'hui, certains centres sont assoupis et d'autres hyper stimulés ; les centres situés au-dessous du diaphragme sont hyperactifs. Par suite de ce développement inégal, les nadis sont à l'état embryonnaire dans certaines parties du corps, tandis qu'en d'autres ils sont fortement chargés d'énergie ; mais l'apport d'énergie est parfois bloqué du fait qu'un centre situé sur son chemin est encore assoupi, ou n'est pas encore irradiant, même s'il est déjà éveillé. Cette irrégularité influence puissamment le système nerveux, provoquant dans certains cas une hyperstimulation et dans d'autres un état subnormal tel que manque de vitalité, fonctionnement excessif, ou toute autre action indésirable amenant inéluctablement une maladie. Ces maladies peuvent prendre naissance :

a. dans le corps lui-même, par suite de tendances ou prédispositions héréditaires ou inhérentes (devrais-je dire indigènes ?) présentes dans les tissus corporels ;

b. par suite de la radiation ou de la non radiation des centres, qui agissent par les nadis ;

c. par suite d'impacts extérieurs ou de contacts, comme dans le cas d'épidémies ou de maladies infectieuses ou contagieuses auxquelles le sujet est incapable de résister parce que ses centres sont insuffisamment développés.

10. En résumé, les maladies, les incapacités physiques de toute nature, et les nombreux aspects variés de la mauvaise santé découlent directement de l'état des centres, lesquels déterminent l'activité ou l'atonie des nadis. Sont naturellement [199] exceptées les incapacités dues à des accidents et dans une certaine mesure les maladies dues à des conditions planétaires donnant naissance à des épidémies particulièrement virulentes, comme il en naît souvent en temps de guerre. Les nadis à leur tour affectent le système nerveux en donnant au système endocrinien son caractère individuel. Enfin le courant sanguin se charge de transmettre cet état général à toutes les parties du corps.

H. Effets produits dans des régions spécifiques

Étudions maintenant certains effets des causes ci-dessus et leurs répercussions dans les régions gouvernées par les centres, lorsque la maladie y apparaît.

L'énergie en provenance des centres afflue par les nadis et les nerfs en affectant puissamment le système glandulaire et le courant sanguin. Il en résulte évidemment des implications vitales concernant les diverses régions du corps et leur sensibilité. Bien entendu, il s'agit surtout de la tête, du cou, et du torse. L'énergie ainsi transmise pénètre toutes les parties du véhicule physique, chaque organisme, chaque cellule, chaque atome. C'est la qualité de l'énergie affectant le corps qui fait naître les maladies, les stimule, les fait disparaître, ou les pallie. Je ne parle pas ici des trois maladies indigènes majeures – cancer, syphilis, et tuberculose. Je m'en occuperai plus loin, parce qu'elles sont planétaires dans leur portée, présentes dans la substance dont sont faites toutes les formes, et responsables de la survenance d'une foule de maladies secondaires que l'on reconnaît parfois comme dérivées, mais dont on ignore trop souvent l'affiliation.

Quant aux maladies qu'en termes vagues, on appelle mentales, et qui touchent le cerveau, elles sont peu comprises actuellement. Dans la race-mère Atlante qui nous a précédés, il y avait très peu de troubles mentaux. La nature mentale était alors en sommeil, et seules de faibles stimulations étaient transmises par les plans mentaux, via le centre coronal, à la [200] glande pinéale et au cerveau. Il y avait également très peu de troubles oculaires et pas d'ennuis du côté nasal, car le centre ajna était assoupi et le troisième œil devenait rapidement inactif.

Le centre ajna est l'organe de la personnalité intégrée, l'instrument de direction. Il est étroitement lié au corps pituitaire et aux deux yeux, ainsi qu'à toutes les zones frontales de la tête. À l'époque Atlante, l'intégration de la personnalité n'était guère connue que des disciples et des initiés, et cette triple intégration était alors le but des initiés et le signe de leur succès. Aujourd'hui, ils ont pour but une fusion encore plus élevée, celle de l'âme et de la personnalité. Parlant en termes d'énergie, ce but implique la formation, l'activité, et les réactions réciproques des trois triangles de force ci-dessous :

I.

1. L'âme, l'homme spirituel sur son propre plan.

2. La personnalité, l'homme triple intégré dans les trois mondes.

3. Le centre coronal.

II.

1. Le centre coronal, point de la deuxième fusion.

2. Le centre frontal, point de la première fusion.

3. Le centre occipital, qui contrôle l'épine dorsale.

III.

1. La glande pinéale, extériorisation du centre coronal.

2. Le corps pituitaire, relié au centre frontal.

3. La glande carotide, extériorisation du troisième centre céphalique

(le centre occipital ou alta major).

Toutes ces triplicités présentes dans la sphère d'activité de la tête constituent le mécanisme par lequel :

1. L'âme contrôle son instrument, la personnalité.

2. La personnalité dirige les activités du corps physique.

La colonne vertébrale, ésotériquement composée des trois [201] canaux appelés ida, pingala, et sushumna, ainsi que les deux yeux, et la totalité des tissus du cerveau sont réceptifs à ces énergies céphaliques, stimulés par elles, ou non réceptifs. Dans ce dernier cas, du point de vue spirituel, toute la région céphalique est en état d'assoupissement, et le foyer d'énergie se trouve ailleurs.

Si cette déficience ou cette stimulation sont mal équilibrées ou mal appliquées, il en résulte certains types bien définis de troubles, souvent de nature physiologique aussi bien que psychologique. Notre époque Aryenne verra s'accroître le nombre de gens atteints de troubles oculaires, et de maladies du cerveau (d'un déséquilibre mental qui grandit constamment) jusqu'à ce qu'aient été reconnus, puis étudiés soigneusement et scientifiquement la nature des centres, les types de forces qui nous parviennent, et leur régularisation. Alors la science régulatrice de l'énergie prendra tout son développement en tant que conditionnant l'être humain.

Chemin faisant, d'innombrables difficultés surgissent, et l'on assiste à la progression des maladies mentales, des états névrotiques, des démences, et de déséquilibres glandulaires particulièrement fréquents. Dans le monde Occidental on connaît peu de chose sur les méthodes de contrôle et de cure. Dans le monde Oriental on possède certaines notions sur ce sujet, mais par suite d'une apathie permanente, rien n'est tenté.

La colonne vertébrale est primordialement destinée à servir de canal permettant à une personnalité intégrée, intelligente, et agissant sous la direction consciente de l'âme, de transmettre des stimulations aux centres et de répartir l'énergie aux régions voisines. Il ne s'agit pas ici de la structure osseuse de la colonne vertébrale, mais de la moelle, sa contrepartie ésotérique, et des nerfs qui en sont issus. Aujourd'hui, ce contrôle ésotérique d'énergie, planifié et dirigé, n'existe que chez les êtres qui possèdent la conscience des initiés et chez certains disciples évolués. On discerne chez tous les hommes des inhibitions, des blocages, des régions du corps assoupies, des déficiences de vitalité, des obstructions au libre passage des énergies et les défauts de développement [202] qui s'ensuivent. En sens contraire, on discerne des excès de stimulation, une activité vibratoire trop rapide ou un éveil prématuré des centres produisant une hyperactivité des atomes et cellules régis par eux. Tous ces états, et d'autres – non mentionnés – affectent le système nerveux, conditionnent les glandes, et provoquent des difficultés psychologiques et des maladies de diverses natures. Le lecteur trouvera ci-dessous un diagramme simple, mais suggestif et symbolique, décrivant la colonne vertébrale et la tête considérées au point de vue de leurs rapports avec les centres et les glandes.

On remarquera que ce diagramme n'inclut pas la rate, [203] dont la fonction est très particulière. Elle est le centre de vitalité relié à la vitalité planétaire et à l'irradiation du soleil. Elle n'est en aucune façon commandée par la colonne vertébrale.

Il faut considérer que ce diagramme cherche tout simplement à évoquer par l'image l'union des centres et des glandes qu'ils conditionnent, ainsi que des organes affectés par ces centres et glandes. Il n'est nullement destiné à donner une image scientifique de rapports physiologiques et organiques quels qu'ils soient.

Le centre coccygien est l'agent d'une fonction unique. Il est la source de vie qui alimente la substance du corps, ses tissus physiques, et tous les matériaux non inclus dans les organes précités. Chez l'homme parfait, le centre coronal, qui est le plus élevé, et le centre coccygien représentent la grande dualité de l'esprit et de la matière et assurent en parfaite harmonie la direction totale du véhicule de l'âme. En tout dernier ressort, l'aspect spirituel de l'être humain s'exprimera parfaitement par la monade reliée à la personnalité grâce à une troisième grande fusion majeure. L'homme physique deviendra sensible à l'action de la monade via le centre coronal et à celle de la personnalité animée spirituellement via le centre coccygien. Ces deux centres se trouveront alors en rapport intime pour exprimer dans sa plénitude la spiritualité de la nature humaine.

Il est essentiel que les guérisseurs spirituels se fassent une image claire des régions du corps gouvernées par les centres céphaliques et par les autres centres, parce que ces régions comprennent les divers organes qui réagissent aux maladies. La santé de ces organes dépend largement des centres lesquels conditionnent les glandes et répartissent l'énergie dans tout le corps. Si un centre répand dans la zone qu'il contrôle un flux d'énergie ample et équilibré, il l'immunise contre ce qu'on appelle la maladie. S'il y a déséquilibre et défaut de développement dans les centres, le corps [204] est impuissant à résister à la maladie.

Dans le Nouvel Âge, les processus de guérison tendront d'abord à agir sur les centres selon un plan bien défini. Il est évident que la tendance générale de l'art de guérir sera alors préventive plutôt que curative. Tout l'accent sera mis sur les centres d'énergie, les courants d'énergie, et l'adduction de l'énergie vers les organes situés dans le périmètre d'influence d'un centre déterminé. L'étude actuelle des glandes est tellement élémentaire qu'elle mérite à peine le qualificatif d'embryonnaire, mais l'avenir enseignera la connexité des glandes avec les centres et suscitera de nombreux travaux expérimentaux.

Du point de vue de l'ésotériste qui admet le fait de l'existence des centres, les glandes constituent par excellence [2] le facteur déterminant de la santé générale d'un individu. Non seulement elles révèlent son développement psychologique bien mieux qu'on ne le saisit aujourd'hui, mais elles exercent un effet des plus puissants sur tout le système organique, ainsi d'ailleurs que la science médicale orthodoxe le soupçonne. Leur influence via le courant sanguin s'étend à toutes les parties du corps, y compris les extrémités. Les glandes sont le produit de l'activité des centres. En premier lieu, en dernier lieu, et constamment, elles sont les effets de causes intérieures prédisposantes. C'est par l'intermédiaire des centres et de leurs glandes connexes que l'âme édifie sur le plan physique l'appareil que nous appelons l'homme en chair et en os.

C'est pourquoi tout praticien guérisseur doit étudier avec soin et bien comprendre la solidarité des facteurs groupés que nous avons décrits, car au cours de ses relations avec le patient dont il cherche à guérir les maux, le guérisseur devra en fin de compte recourir à ses propres centres. Il doit donc faire appel à trois facteurs : les centres, les glandes connexes, et le groupe d'organes dont les deux premiers facteurs ont la charge. Dans les sept régions du corps gouvernées par les sept centres majeurs et leurs glandes associées, la trinité [205] fondamentale de manifestation apparaît à nouveau :

1. Vie ou esprit le centre d'énergie.

2. Âme ou qualité la glande.

3. Forme ou matière les organes régis par le centre.

Ceci nous conduit à une autre loi que le guérisseur doit toujours avoir présente à l'esprit.

LOI VII

Lorsque la vie ou l'énergie se répandent sans obstacles et selon une juste gouverne vers leur précipitation (la glande connexe), alors la forme obéit et la mauvaise santé disparaît.

Cette loi de guérison est fondamentale et concerne l'art véritable d'associer l'énergie spirituelle à la vie en forme. C'est de cette liaison que dépendent la santé et la vitalité des organes. Nous arrivons ainsi à la prochaine règle dont le guérisseur doit acquérir la maîtrise. Elle est exprimée de façon concise, et il faut comprendre et appliquer intelligemment les énoncés qui apportent un enseignement.

CINQUIEME REGLE

Que le guérisseur concentre l'énergie nécessaire dans le centre approprié.

Que ce centre corresponde au centre qui éprouve le besoin.

Que les deux se synchronisent et accroissent ensemble la force.

Ainsi se trouvera équilibré le travail de la forme expectante. Ainsi, sous une juste gouverne, les deux et l'un guériront.

Il est clair que les guérisseurs de notre époque ne sont pas remontés à la source du facteur essentiel, malgré tous leurs discours sur la force curative de l'amour. Je ne parle pas du corps médical, mais de la multitude des écoles de pensée. En réalité, elles ne font que mettre en valeur le mobile qui pousse les guérisseurs à l'application de leur art. [206] Ils s'intéressent au truchement qui permet le contact avec le malade à guérir, car il faut toujours que ce contact soit établi en AMOUR – vital, irrésistible, et oubli de soi. Mais après établissement du contact, il faut que le guérisseur sache bien que, pour sa part, il doit opérer scientifiquement en appliquant des connaissances. Avant tout il faut établir un diagnostic juste, employer les méthodes thérapeutiques modernes, et recourir au bon sens en incluant les meilleures données de la science médicale consacrée. Ensuite seulement il utilisera son propre centre en l'unissant au centre qui régit la zone douloureuse ou l'organe malade du patient.

Au cours du travail de guérison, l'énergie captée par une intention d'aimer et habilement mise en jeu par des connaissances ne doit ni stimuler ni affecter les glandes connexes du guérisseur lui-même, ni réagir sur la zone correspondante de son propre corps. Il faut que le guérisseur apprenne à isoler sa personnalité de l'énergie destinée au patient. Il doit la transférer et la fusionner avec l'énergie propre du centre qui régit la zone malade chez le patient. Alors l'activité de la glande connexe est doublement stimulée ou freinée selon le cas et les exigences du diagnostic, et le courant sanguin apporte dans les tissus malades ce qui est nécessaire pour guérir le mal ou le tenir en échec.

L'enseignement ci-dessus apporte de nombreux aliments à la pensée. J'ai insisté sur un aspect scientifique de la guérison ésotérique qui n'avait pas été porté jusqu'ici à la connaissance des aspirants. Qu'ils s'efforcent de saisir le tableau général et de discerner clairement les éléments du processus. Qu'ils étudient la relation entre guérisseur et patient au moment où le guérisseur dépasse le premier stade consistant simplement à aimer le patient et à lui transmettre de l'amour ou à le voir dans la lumière de l'amour. Il aborde alors le travail scientifique consistant à accroître l'énergie spirituelle du patient pour permettre à ce dernier d'effectuer [207] lui-même sa propre cure, consciemment ou inconsciemment.

Sont donc en présence : le guérisseur, le patient, et le réservoir d'énergie spirituelle, plus le processus scientifique consistant à les associer tous trois en un rapport étroit et curatif. Cela s'accomplit via le centre intéressé chez le patient et le centre correspondant chez le guérisseur, et en dirigeant vers la zone malade les courants réunis de l'énergie spécifique appropriée par un acte de volonté du guérisseur ou du groupe guérisseur. L'opération s'effectue généralement via la glande connexe, bien que ce ne soit pas toujours le cas.

Méditez ces données, et comprenez si possible la simplicité de ce processus basé sur une intention aimante. Le guérisseur isole la zone spécifique, siège du trouble, s'identifie avec le centre spirituel d'énergie chez le patient, puis applique et dirige les énergies mêlées et fusionnées.

I. Effets de l'apathie et de l'hyperstimulation des centres

Nous avons passé en revue les centres et leurs relations avec le corps physique dense. Nous avons également noté les régions conditionnées par ces centres et le travail médiateur des glandes à sécrétion interne. Nous avons vu que les deux causes majeures qui prédisposent à des troubles de l'organisme physique sont l'apathie et l'hyperstimulation des centres. Nous savons qu'il existe trois maladies, cancer, syphilis, et tuberculose, qui sont inhérentes à la substance elle-même, et créent par voie de conséquence dans le corps humain des prédispositions de base, mais pour l'instant nous laissons de côté ces trois maladies.

C'est essentiellement l'état des centres qui provoque toutes les difficultés. Il permet l'entrée des infections et germes qui autrement ne causeraient aucun trouble, d'où [208] une condition où les maladies inhérentes à la nature en forme peuvent se développer, et où des tendances indésirables sont rendues puissantes. Nous pouvons donc partir de la prémisse suivante que le corps médical acceptera totalement dans l'avenir, et qui concerne les maladies auto- engendrées (si j'ose employer ce terme curieux mais inadéquat) à l'exclusion de celles qui résultent de contagions, d'infections ou d'accidents. Elles sont causées par des défauts du système endocrinien : carences, limitations, déficiences ou excès, développement excessif ou insuffisant.

Le système des glandes à sécrétion interne, agissant par ses hormones, affecte toutes les parties de l'organisme physique via le courant sanguin. On peut donc affirmer en vérité que si les glandes endocrines sont parfaitement équilibrées et fonctionnent correctement, aucune région du corps ne sera malade. Le courant sanguin sera maintenu en parfait état. Un Maître de la Sagesse a dit que la clef de Sa parfaite santé physique se trouvait dans la plénitude de Son contrôle des centres, dans leur état d'équilibre réceptif et répartiteur d'énergie, et dans l'effet produit par ces centres sur la totalité du système endocrinien. Par ce moyen, chaque partie du corps est convenablement alimentée en forces dont elle a besoin et se trouve ainsi maintenue en parfaite condition.

À mi-chemin entre les centres et leurs glandes endocrines connexes se place le système nerveux, qui opère comme agent répartiteur de l'énergie. Il est généralement sujet à des troubles tels que les suivants : le flux adéquat d'énergie fait défaut ; l'énergie parvenant au corps via les centres est inégalement distribuée ; certains centres en reçoivent un excédent, d'autres une quantité insuffisante ; certains centres sont encore assoupis et ne sont donc pas en état de réceptivité ; d'autres sont prématurément développés et transmettent un excès de force aux régions qu'ils gouvernent.

Dans la médecine ésotérique et son interprétation philosophique, qui est en dernière analyse l'application effective et pratique de données connues, c'est l'aspect cérébro-spinal [209] qui conditionne et régit le système nerveux tout entier. En effet, c'est au moyen de cet aspect et par son entremise que les centres opèrent, affectent l'organisme corporel, et lui fournissent l'énergie vitale dont il a besoin. C'est ainsi que le système nerveux devient finalement sensible, via les sept centres, aux sept énergies majeures ou sept forces des sept rayons.

Chez aucun être humain, à part les Maîtres, les centres ne sont tous correctement éveillés et ne fonctionnent d'une manière équilibrée. Ils ne sont pas davantage reliés entre eux par une radiation intense. Le système nerveux ne répond correctement aux centres chez aucun homme. Il y a pour cela deux raisons, toutes deux en rapport avec le système cérébro-spinal.

1. Le centre coronal n'est pas encore éveillé ou ne se développe que lentement suivant le rythme que le disciple applique à son entraînement.

2. Le flux d'énergie allant de la tête vers les centres situés le long de l'épine dorsale est inégal, parce que l'influx dans la tête est inégal et que les membranes éthériques séparant les centres ne permettent encore qu'à une très faible quantité d'énergie de les traverser tous.

Il faut se rappeler qu'au stade initial la vie des centres dépend de la vie inhérente de l'organisme lui-même, et que sa source centrale de vie siège dans le centre coccygien. Les ésotéristes ont tendance à l'oublier. C'est par ce centre qu'opère la vie de la matière elle-même, c'est-à-dire la vie ou l'énergie du troisième aspect divin, celui du Saint-Esprit. Chaque atome du corps est nourri par cette vie. Ce processus, qui vivifie la substance de la forme physique, débute au stade prénatal. Après la naissance, l'influx de prana planétaire (ou énergie vitale de la vie planétaire elle-même) vient en aide à l'énergie de la matière et agit en parallèle avec elle, via la rate. Cette dernière est l'organe de liaison essentiel [210] entre la vie inhérente de la matière composant le microcosme et la vie inhérente de la planète.

À mesure que l'évolution progresse, un autre influx d'énergie "qualifiée" vient s'ajouter à ces forces inhérentes. Il exprime l'aspect "conscience" de la divinité et révèle à l'ésotériste l'état de conscience du sujet ainsi que le rayon type de son âme. Cet influx provient du deuxième aspect divin, de l'âme ou Christ intérieur. On peut donc formuler les propositions suivantes à propos des deux centres céphaliques.

1. Le centre ajna, ou centre de la personnalité, focalisé entre les deux sourcils et conditionnant le corps pituitaire, est relié à toute la vie du triple organisme intégré. La conscience est forcée de s'exprimer par cet organisme et les véhicules physique, émotionnel, et mental font ressortir son point d'évolution.

2. Le centre coronal (dénommé lotus aux mille pétales en philosophie hindoue) conditionne la glande pinéale. Il est relié à la vie de l'âme. Après la troisième initiation, il est relié à la vie de la monade. Il transmet aux autres centres l'énergie des trois types majeurs d'existence spirituelle, dont les trois forces de la personnalité sont les reflets ou contreparties physiques.

Plus tard, l'énergie de l'aspect "esprit", le premier, l'aspect Paternel, deviendra disponible, et affluera vers le centre ajna par le lotus aux mille pétales, unissant l'énergie de la personnalité et celle de l'âme. Un acte de la volonté pourra alors projeter l'énergie du premier aspect le long de la colonne vertébrale, via le centre alta-major qui conditionne les glandes carotides. En descendant le long de la moelle épinière, cette énergie vitalise deux aspects des centres. Quand elle atteint le centre coccygien, elle se combine avec [211] l'énergie latente de la matière elle-même. Alors apparaît l'union des trois énergies divines et la manifestation chez l'homme des trois aspects divins. Ces trois énergies associées remontent aussitôt le chenal central de la moelle épinière et vivifient le troisième aspect des centres, leur aspect réceptif le plus élevé. Tous les centres sont ainsi amenés à s'exprimer pleinement, toutes les limitations sont détruites, toutes les parties du corps sont revitalisées, et la perfection matérielle s'ensuit. Il s'y ajoute la pleine activité d'une conscience illuminée et du premier aspect ou aspect vital.

Le système nerveux passe alors sous le contrôle complet de l'homme spirituel. Le courant sanguin est purifié et son chenal dégagé assure une bonne circulation aux produits sécrétés par les glandes stimulées. Telle est la signification des paroles bibliques : "Le sang est la vie", et aussi de l'expression "sauvé par le sang du Christ". Ce n'est pas par le sang d'un Christ mourant sur la croix il y a deux mille ans en Palestine que l'homme est sauvé, mais par la vitalité du sang des individus chez qui la vie, la conscience, et la qualité du Christ se manifestent et s'expriment en perfection. Lorsque la nature du Christ intérieur s'exprime spontanément et automatiquement dans la personnalité et par elle, les trois feux du processus créateur sont fusionnés – feu de la matière (par friction), feu solaire de l'âme, et feu électrique de l'esprit. Alors apparaît sur terre une manifestation parfaite de vie physique, émotionnelle, et mentale, et aussi de la vie spirituelle d'un Fils de Dieu incarné, d'un Christ.

Faute de comprendre ce point, bien des intelligences de premier ordre dévient du droit chemin, en particulier dans les écoles de science mentale, dans le mouvement Unité, et dans la Science Chrétienne. Au lieu de centrer leurs efforts pour parvenir à la pure conscience de Christ dans la vie [212] quotidienne, d'agir comme serviteurs dévoués à leurs contemporains, d'être des chenaux pour répandre l'amour, et d'acquérir exclusivement la conscience de groupe, ils ne s'attachent par la pensée et la parole qu'à affirmer l'existence d'une perfection future procurant une bonne santé et le confort physique. Ils les considèrent comme un droit et comme un dû que l'on obtient par affirmation. Ils oublient le dur travail indispensable à la réalisation en eux-mêmes des conditions qui assureront la présence manifeste du divin Christ. Ils ont besoin d'avoir présentes à l'esprit les conditions dans lesquelles la bonne santé est l'état normal et naturel. Il faut pour cela que la conscience intérieure soit innocente [3] alors que les zélateurs des groupes cités sont en majorité coupables d'un esprit de supériorité critique. Il faut être détaché de son moi inférieur dans les trois mondes. Il faut être "focalisé dans le ciel, ce qui permet au céleste Fils de l'Homme qui est le Fils de Dieu de vivre la vie céleste pendant qu'il est loin du royaume des cieux". C'est ainsi que s'exprimait un ancien mystique chrétien, depuis longtemps oublié, mais dont le Maître M. se rappelait les paroles, ce qui me les a remises en mémoire.

Une autre école de pensée, se targuant mensongèrement d'occultisme, est également dans l'erreur. Ses membres travaillent ou plutôt prétendent travailler avec les centres, mais heureusement la nature les protège contre eux-mêmes. Ils s'efforcent de vivifier consciemment les centres, de brûler les membranes protectrices, et d'aviver les feux de la matière avant que le feu de l'esprit se soit amalgamé au feu de l'âme. Ils sont alors victimes d'une stimulation prématurée par les feux de la matière avant que l'équilibre des forces ait pu s'établir. Maladies, démences, nombreux états névrotiques s'ensuivent, sans compter de graves états pathologiques. Certaines glandes deviennent hyperactives, d'autres sont négligées, et tout le système glandulaire avec le système nerveux qui en dépend se trouve dans un état de complet déséquilibre.

Les disciples doivent apprendre à centrer leur attention [213] sur la réalité et sur les facteurs spirituels d'importance primordiale. Par ce procédé, l'influx des énergies dans la tête, l'utilisation correcte de la zone vertébrale avec ses "centres en chapelet", l'éveil du centre coccygien et sa fusion avec les énergies supérieures s'effectueront automatiquement et en toute sécurité.

Alors deviendront possibles le rythme ordonné du système glandulaire et l'usage libre et sans danger du système nerveux maîtrisé. Les énergies issues des centres via les nadis seront reliées sans dommages au corps et amenées à fonctionner synthétiquement avec lui. Non seulement le disciple éprouvera l'expérience d'une conscience pleinement éveillée et d'un cerveau toujours intelligemment réceptif, mais d'un influx constant de vie spirituelle. Il vivra dans la santé et l'équilibre parfaits qui caractérisent un Maître de la Sagesse.

La connaissance des glandes à sécrétion interne est encore à l'état embryonnaire. On est très renseigné sur les glandes connexes du centre sacré et sur la thyroïde, mais le corps médical n'est pas encore en mesure d'admettre que l'activité ou l'apathie des centres produisent des effets, ni qu'il existe une ligne de moindre résistance entre le centre sacré et le centre laryngé. On possède quelques notions rudimentaires sur le corps pituitaire, mais on ne saisit pas bien l'importance de son influence sur les réactions psychologiques de l'individu.

De la glande pinéale et du thymus, on ne sait pratiquement rien, parce que le centre coronal et le centre cardiaque ne sont pas éveillés chez les hommes non évolués, ni d'ailleurs chez les citoyens moyens.

Si l'on possède des notions très étendues sur le centre sacré en tant que source de création physique, et sur les effets conditionnants de la glande thyroïde, cela est dû au fait que ces deux centres sont éveillés chez la moyenne des hommes. Quand leur fonctionnement est adéquat et que la réaction [214] nécessaire entre les deux centres est établie, l'individu est fortement sexué et se présente comme un artiste créateur dans tel ou tel domaine de l'art. Le lecteur sait que le cas est fréquent.

Une autre situation se présente lorsque le centre frontal et son extériorisation, le corps pituitaire, sont également actifs et que la relation entre les trois centres – sacré, laryngé, et frontal – commence à jouer. Si en outre une action réciproque a pris consciemment naissance entre le centre frontal et les autres centres (et cette relation dépendra du rayon, du but poursuivi consciemment, et de l'entraînement) alors se dessinent les caractéristiques du mystique pratique, de l'humanitaire, et de l'ésotériste.

En ce qui concerne les aspirants et les disciples, la structure tout entière des centres contient deux courants d'énergie, l'un ascendant et l'autre descendant.

1. Le courant ascendant... provoquant la Transmutation.

a. Du centre sacré au centre laryngé. La création physique est transmuée en créativité artistique.

b. Du centre solaire au centre cardiaque. La conscience émotionnelle individuelle est transmuée en conscience de groupe.

c. Du centre coccygien au centre coronal. La force matérielle est transmuée en énergie spirituelle.

d. De l'un quelconque des centres vertébraux ou de tous les cinq ensembles au centre frontal. La vie non coordonnée est transmuée en intégration de la personnalité.

e. Des six centres ainsi reliés au centre coronal. L'activité personnelle est transmuée en vie spirituelle.

Ceci est une vaste généralisation. Contrairement à ce que pourrait suggérer le tableau ci-dessus, les phases de la transmutation ne se réalisent ni à la suite les unes des autres, ni aisément et en bon ordre.

À ses débuts, le processus est mis en jeu sous forme de [215] transmutations inconscientes pendant de nombreuses incarnations. Plus tard, l'effort devient conscient, et à mesure que l'aspirant foule les divers stades du Sentier, il est de plus en plus dynamique et efficace. Les cinq rayons caractéristiques du disciple, deux rayons majeurs conditionnants et trois rayons subsidiaires, agissent nettement et activement. Les ajustements karmiques fournissent des occasions ou des obstacles. Pour un disciple ne possédant qu'une expérience limitée, la complexité du processus en cours d'évolution est excessive. Il ferait mieux de se borner à en saisir le dessin général tel qu'il a été exposé, et de ne pas trop porter son attention sur les détails immédiats d'exécution.

2. Le courant descendant... provoquant la Transformation.

Une fois que le centre coronal est éveillé et que le disciple s'active consciemment à diriger les énergies vers les centres et à gouverner ainsi la vie de sa personnalité, il peut se lancer dans une nouvelle entreprise. Celle-ci consiste à stimuler les centres selon un rythme ordonné et défini, déterminé à nouveau par les rayons, les circonstances, et le karma. Ainsi toutes les énergies corporelles sont entraînées dans une activité spirituelle correcte. Nous ne pouvons détailler le processus que cela implique, mais nous pouvons signaler qu'en gros cette tendance descendante peut se diviser en trois stades :

1. Le stade où la vie créatrice est stimulée via le centre laryngé, ce qui établit des rapports conscients entre :

a. Le centre coronal et le centre laryngé.

b.  Les deux centres ci-dessus et le centre sacré.

c. Les trois centres ci-dessus simultanément.

Une fois ces rapports bien établis, ils permettent de résoudre les problèmes sexuels individuels sans recourir aux inhibitions ni aux suppressions, mais en instaurant un contrôle approprié et en rendant en même temps le disciple créateur au sens mondial, [216] donc utile à ses concitoyens.

2. Le stade où l'on stimule la vie consciente des relations humaines via le centre cardiaque, ce qui établit une étroite coopération entre :

a. Le centre coronal et le centre cardiaque.

b. Les deux précédents et le centre solaire.

c. Les trois centres ci-dessus fonctionnant simultanément.

Ce stade sert à établir de justes relations de groupe à groupe, et de justes relations spirituelles dans toute la vie exprimée d'un homme. De même que le stade régulateur de la vie créatrice exerce une influence souveraine sur le corps physique, de même le présent stade influence très puissamment le véhicule astral. Les réactions émotionnelles se transforment en aspirations et en services rendus. L'amour individuel égoïste est transformé en amour de groupe, et c'est désormais la divinité qui régit la vie.

3. Le stade où l'homme tout entier est stimulé via le centre basal [4], ce qui établit une expression rythmique et coordonnée :

a. Du centre coronal et du centre basal.

b. Des deux précédents et du centre frontal.

c. Des trois centres ci-dessus fonctionnant simultanément et consciemment.

Ce stade final est extrêmement important et ne prend place dans toute sa plénitude qu'à l'époque de la troisième initiation, celle de la Transfiguration.

Le but du développement scientifique des centres et leur juste orientation se résument en trois mots importants :

Transmutation. Transformation. Transfiguration.

 

[1] En anglais : "substand".

[2] En français dans le texte.

[3] Au sens étymologique, c'est-à-dire sans pensées nocives.

[4] Synonyme de coccygien.