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CHAPITRE VIII LES LOIS ET REGLES ENUMEREES ET APPLIQUEES - Partie 1

LES LOIS ET REGLES ENUMEREES ET APPLIQUEES

Énumération des Lois et Règles

Remarque : Certaines des Règles sont reliées à certaines des Lois, et je les étudierai sous leurs justes rapports. J'ai demandé à Alice A. BAILEY de donner ici la liste des dix lois et, lorsqu'une règle est liée avec une loi, de donner la règle avec la loi. Un nouveau numérotage a été donné aux règles, qui ne se trouvent plus dans l'ordre indiqué précédemment.

LOI I

Toute maladie résulte d'une inhibition dans la vie de l'âme. Ceci est vrai de toutes les formes et dans tous les règnes. L'art du guérisseur consiste à libérer l'âme, de manière que sa vie puisse s'écouler par les agrégats d'organismes qui composent toute forme particulière.

LOI II

La maladie est le produit de trois influences, et elle leur est sujette. D'abord le passé d'un homme, selon lequel il paye le prix de ses anciennes erreurs. Deuxièmement son hérédité, selon laquelle il partage avec toute l'humanité des courants souillés d'énergie qui sont d'origine collective. Troisièmement, il participe au même titre que toutes les formes naturelles à ce que le Seigneur de la Vie impose à Son corps. On appelle ces influences "La Loi Ancienne du Partage du Mal". Un jour il faudra qu'elle cède la place à la "Loi Nouvelle de l'Ancien Bien Dominant", sous-jacente à tout ce que Dieu a créé. Cette loi nouvelle doit être mise en action par la volonté spirituelle de l'homme. [533]

PREMIERE REGLE

Que le guérisseur s'entraîne à connaître le stade intérieur de pensée ou de désir de celui qui recherche son aide. Il pourra ainsi connaître la source d'où provient le trouble. Qu'il relie ensuite la cause à l'effet et connaisse le point exact par où le soulagement doit intervenir.

LOI III

Les maladies sont un effet de la centralisation essentielle de l'énergie vitale chez l'homme. Les conditions déterminantes qui provoquent la mauvaise santé font leur chemin à partir du plan où cette énergie est focalisée. Ces conditions s'extériorisent en conséquence sous la forme de maladies ou d'immunités contre les maladies.

LOI IV

Les maladies, tant physiques que psychologiques, ont leurs racines dans le bien, le beau et le vrai. Elles ne sont qu'un reflet déformé des possibilités divines L'âme contrecarrée qui recherche la pleine expression de quelque caractéristique divine ou réalité spirituelle intérieure, provoque un point de friction dans la substance de ses gaines. Le regard de la personnalité se focalise sur, ce point, ce qui appelle la maladie. L'art du guérisseur se préoccupe de relever les regards focalisés vers le bas en les orientant vers l'âme, qui est le véritable Guérisseur intérieur de la forme. Alors l'œil spirituel ou troisième œil dirige la force curative et le rétablissement s'ensuit.

DEUXIEME REGLE

Il faut que le guérisseur parvienne à la pureté magnétique par sa pureté de vie. Il faut qu'il puisse émettre le rayonnement dissipateur qui apparaît chez tous les hommes ayant relié leurs centres céphaliques. Lorsque ce champ magnétique est établi, la radiation est émise.

LOI V

Il n'y a rien d'autre que l'énergie, car Dieu est vie. Deux énergies se rencontrent chez l'homme, mais cinq autres sont présentes. Pour chacune on peut trouver un point central de contact. Le conflit de ces énergies avec des forces, et le conflit des forces entre elles-mêmes produit les maux corporels [534] de l'homme. Le conflit entre les premières et les secondes persiste durant des âges, jusqu'à ce que le sommet de la montagne soit atteint – le premier grand sommet de montagne. La lutte entre les forces produit toutes les maladies infirmités, et souffrances corporelles qui cherchent une délivrance dans la mort. Les deux, les cinq, et donc les sept, plus ce qu'elles produisent, possèdent le secret. Telle est la cinquième Loi de Guérison dans le monde des formes.

TROISIEME REGLE

Que le guérisseur concentre l'énergie nécessaire dans le centre approprié. Que ce centre corresponde au centre qui éprouve le besoin. Que les deux se synchronisent et accroissent ensemble la force. Ainsi se trouvera équilibré le travail de la forme expectante. Ainsi, sous une juste gouverne, les deux et l'un guériront.

LOI VI

Lorsque les énergies constructives de l'âme sont actives dans le corps, on y voit régner la santé, des réactions pures, et une activité juste. Lorsque les constructeurs sont les seigneurs lunaires et les travailleurs soumis au contrôle de la lune et aux ordres du moi personnel, on voit apparaître la mauvaise santé, la maladie, et la mort.

LOI VII

Lorsque la vie ou l'énergie se répandent sans obstacles et selon une juste gouverne vers leur précipité (la glande connexe), la forme obéit et la mauvaise santé disparaît.

QUATRIEME REGLE

On établira soigneusement le diagnostic de la maladie en se basant sur les symptômes extérieurs vérifiés, et on le simplifiera dans la mesure suivante : lorsque l'organe impliqué sera connu et circonscrit, on soumettra le centre du corps éthérique qui lui est le plus étroitement lié à des méthodes de guérison occultes, sans négliger pour autant les palliatifs et remèdes des méthodes médicales et chirurgicales usuelles

LOI VIII

La maladie et la mort résultent de l'activité de deux forces. L'une est la volonté de l'âme, disant à son instrument : "Je retire l'essence." L'autre est le pouvoir magnétique [535] de la vie planétaire qui dit à la vie interne de la structure atomique : "L'heure de la résorption est arrivée. Reviens à moi." C'est ainsi que, sous l'empire de la loi cyclique, toutes les formes agissent.

CINQUIEME REGLE

Il faut que le guérisseur cherche à relier son âme, son cœur, son cerveau, et ses mains. Cela lui permet de projeter sur le patient la force vitale curative. Telle est l'action magnétique, qui peut soit guérir la maladie soit aggraver le mauvais état du patient, selon le savoir du guérisseur.

Il faut que le guérisseur fasse coopérer son âme, son cerveau, son cœur, et l'émanation de son aura. Sa présence peut alors nourrir la vie de l'âme du patient. Telle est l'œuvre de la radiation. Les mains ne sont pas nécessaires. L'âme déploie son pouvoir. L'âme du patient répond par la réaction de son aura à la radiation de l'aura du guérisseur, débordante d'énergie animique.

LOI IX

La perfection attire l'imperfection à la surface. Le bien élimine le mal de la forme humaine dans le temps et l'espace. La méthode utilisée par le Parfait et celle qu'emploie le Bien est l'innocuité[1]. Ce n'est pas une attitude négative, mais un parfait équilibre, un point de vue intégral, et une compréhension diurne.

SIXIEME REGLE

Le guérisseur ou le groupe guérisseur doivent tenir la volonté en laisse. Ce n'est pas la volonté qu'il faut employer, mais l'amour.

LOI X

Prête l'oreille, ô Disciple, à l'appel que le Fils adresse à la Mère, puis obéis. La Parole retentit et annonce que la forme a rempli son rôle. Alors le principe mental s'organise et répète cette Parole. La forme expectante répond en s'effaçant. L'âme se tient libre.

O Ascendant, réponds à l'appel intérieur de la sphère des obligations, reconnais l'appel issu de l'Ashram ou de la Chambre du Conseil où le Seigneur de la Vie Lui-même [536] attend. Le Son est émis. Il faut que l'âme et la forme renoncent conjointement au principe de la vie pour permettre à la Monade d'être libérée. L'âme répond, et la forme brise alors le lien. La vie est désormais libérée, douée de la qualité de connaissance consciente et du fruit de toute expérience. Tels sont les dons de l'âme et de la forme associées.

Note : Cette dernière loi est nouvelle. Son énoncé se substitue à la Loi de la Mort, mais elle n'entre en jeu qu'aux ultimes stades du Sentier des Disciples et au long du Sentier de l'Initiation.

Application des Lois et Règles

Au risque de semer quelque découragement parmi mes lecteurs, j'ai sensiblement clarifié le sujet dans les pages qui précèdent en indiquant certaines conditions essentielles exigées chez le guérisseur du Nouvel Âge et certains contacts qu'il doit pouvoir établir aisément et rapidement lorsqu'il s'essaye à guérir. J'ai également défini la nature de la Loi. Cela doit précéder l'étude des lois que le guérisseur devra observer et des règles auxquelles il se conformera automatiquement et intuitivement. Nous allons étudier ces Lois et Règles dans leurs rapports avec les guérisseurs et dans leurs rapports entre elles, car plusieurs de ces Règles sont étroitement liées à une Loi qui contrôle le guérisseur.

La définition donnée des Lois fait ressortir qu'en dernière analyse, maladie, mort, erreurs, fausseté, et désespoir sont inhérents à la planète elle-même, parce que notre Logos planétaire est un "Dieu Imparfait", comme je l'ai dit autrefois lorsque j'aidais H.P.B. à rédiger La Doctrine Secrète. La présente grande crise mondiale se rattache à un pas en avant effectué par notre Logos planétaire sur le Sentier cosmique. Par suite de Son initiation cosmique en cours, Ses imperfections sont visiblement atténuées. Lorsque les ajustements planétaires correspondants auront été effectués, il y aura moins de détresses et de maladies sur la terre.

Les lecteurs ne le constateront pas eux-mêmes car il faut [537] plusieurs siècles pour effectuer de tels ajustements sur une aussi vaste échelle. Mes enseignements sur les futurs modes de guérison des maladies n'auront donc guère de valeur pratique avant longtemps, mais il y a déjà lieu d'en étudier et d'en discuter la théorie et les signes d'application possible. De leur côté, la pratique médicale et les connaissances chirurgicales joueront leur rôle utile dans la médecine préventive, les soins de soulagement, et les processus curatifs. De nombreuses méthodes psychologiques de guérison s'y ajouteront constamment et progresseront en cadrant avec les deux méthodes classiques. Les services des guérisseurs spirituels viendront les renforcer. De la sorte, on verra se développer avec continuité l'étude de l'homme intégral abordée de tous côtés conformément à ce que recommandent unanimement aujourd'hui les pionniers intellectuels de la médecine. De grandes connaissances s'acquerront de la sorte, ainsi que par la méthode des expériences et des erreurs.

Les processus de guérison que je décris et que j'enseigne par ces Lois et Règles sont essentiellement nouveaux. Ils ne sont pas simplement basés sur des affirmations, comme dans le cas de la Science Chrétienne et d'autres cultes de guérison mentale. Ils ne découlent pas de sources dogmatiques Ils ne prétendent pas obtenir des résultats inaccessibles avant que la race ait atteint un degré de perfection bien supérieur à celui que l'on constate actuellement ou à celui qu'elle est susceptible de développer dans un avenir immédiat.

Comme indiqué à plusieurs reprises dans ce Traité, les doctrines des écoles modernes de pensée n'affirment rien de fondamentalement inexact en ce qui concerne l'homme parvenu à exprimer son âme et à réaliser la conscience du Christ. Ce qui est faux, c'est leur prétention à vouloir qu'un homme ordinaire n'ayant évidemment pas atteint ce degré d'évolution puisse accomplir ces miracles de guérison soit pour lui-même soit pour autrui. Ceux qui l'ont atteint sont fort peu nombreux, et dans les cultes et organisations mentionnés, les guérisseurs sont en vérité des exceptions rarissimes.

Les guérisseurs du Nouvel Âge discerneront les limitations, les circonstances conditionnantes, et la destinée. Cela présuppose en eux des pouvoirs accompagnés de connaissances. [538] Ils se rendent également compte que, spirituellement, la guérison du corps physique n'est pas toujours le bien suprême. Il n'y a pas lieu d'attacher une importance majeure à surestimer la vie en forme et à prendre soin du corps physique avec trop de sérieux et d'anxiété.

Au cours du Nouvel Âge, les guérisseurs ne chercheront aucunement à agir directement sur le corps physique Étant des occultistes, ils ne le considéreront pas comme un principe. Ils agiront presque entièrement à l'aide du corps éthérique et des énergies vitales, en laissant ces dernières effectuer, selon une intention directrice, leur impact sur l'automate qu'est le corps physique. Les effets résultants dépendront de la réponse de ce corps, elle-même déterminée par les nombreux facteurs qui le conditionnent dans le cas envisagé. Ces énergies, dirigées par l'intermédiaire du corps éthérique du patient ou émanant de ce corps, peuvent amener une guérison si la destinée du patient le permet ou au contraire stimuler la région malade au point de provoquer un paroxysme dans la maladie suivi de la mort du patient. Cela se produit fréquemment lorsque les patients sont entre les mains de zélateurs d'un culte essayant de les guérir sans connaître les lois de la guérison, et comptent sur l'appui d'une divinité qui omet en général de s'exprimer.

Avant que le système que je propose devienne efficace, il faut que ses partisans aient atteint un degré bien plus élevé de perception spirituelle et de compréhension mentale. Une grande partie de mes écrits représente un travail de pionnier, et il ne faudrait pas l'oublier.

Étudions maintenant la Loi I. Aucune règle ne lui est attachée ou reliée, car il s'agit d'un énoncé de base décrivant la théorie majeure sur laquelle les guérisseurs s'appuieront.

LOI I

Toute maladie résulte d'une inhibition dans la vie de l'âme. Ceci est vrai de toutes les formes et dans tous les règnes. L'art du guérisseur consiste à libérer l'âme, de manière que sa vie puisse s'écouler par les agrégats d'organismes qui composent toute forme particulière.

Cette loi fait ressortir que si l'homme inférieur triple [539] n'est pas sous le contrôle de son âme, la maladie peut le détruire. Parce que le libre flux de l'énergie émanant de l'âme est inhibé et limité, la maladie peut trouver place dans le corps physique. L'énergie créatrice et régénératrice de l'homme véritable, l'âme sur son propre plan, est régulièrement fournie à l'organisme physique. Si l'influx de l'âme vers les sept centres vitalisants ne rencontre absolument aucun obstacle, on constate la présence de la santé parfaite dont est doué l'initié du quatrième degré lorsqu'il ne subit l'effet d'aucun karma disciplinaire, expérimental, ou initiateur. En règle générale, en dehors de ces cas ou de certaines conditions planétaires, un initié de haut rang n'a besoin d'aucun guérisseur. Il n'y a rien à guérir en lui.

Que doit faire un guérisseur confronté avec un patient, lorsqu'il comprend l'inhibition dénotée par la maladie ? Doit-il, selon la loi, opérer avec l'âme du patient ? Doit-il s'efforcer à ce que l'âme du patient sur son propre plan agisse nettement sur l'homme, le guérisseur surveillant le transfert d'énergie de l'âme au corps mental, du corps mental au corps astral, et de là au véhicule éthérique ? Nullement.

En cas de maladie réelle et sérieuse, l'état du patient est généralement tel qu'il lui est impossible, consciemment ou inconsciemment, de réagir adéquatement aux tentatives du guérisseur. Le patient est impuissant à fournir un effort mental quelconque, et ne peut donc coopérer avec l'effort de son âme cherchant à transférer de l'énergie. L'activité de son corps astral se concentre généralement pour formuler un grand désir de vivre et de se débarrasser de la maladie, à moins que la maladie ne soit si aiguë que le patient n'en arrive au stade où tout lui est simplement indifférent et où la volonté-de-vivre l'abandonne rapidement.

Il faut ajouter à ces difficultés le fait que très peu de gens ont complété leur intégration au point de pouvoir fonctionner comme des personnalités entières pour répondre à la [540] stimulation de l'âme. Ils sont habituellement polarisés dans l'un ou l'autre de leurs trois corps, et ce fait présente à nouveau une puissante entrave pour le guérisseur. Très fréquemment encore, l'homme est si intensément préoccupé par l'inconfort et les souffrances de son corps physique que les impressions émanant de son corps mental ou de son âme sont impuissantes à se faire sentir. En pareil cas, comment doit agir le guérisseur entraîné et instruit ?

Avant tout, il doit comprendre que le corps éthérique est le facteur d'importance majeure et le principal véhicule dont il doit s'occuper. Il se concentre donc sur ce corps énergétique. Cela implique la nécessité de vérifier certains faits et de rendre efficaces certains points de contact.

Le premier fait à vérifier est le degré d'emprise que l'âme a possédé et possède encore sur sa personnalité. Du fait que le patient est encore vivant, le guérisseur sait que l'âme est présente par l'intermédiaire des centres coronal et cardiaque du corps éthérique, où les principes de conscience et de vie sont ancrés. Si le patient est inconscient, les difficultés du guérisseur sont grandement accrues dans certains cas, mais allégées dans d'autres. Si le principe de conscience est transféré du centre coronal dans le corps vital, le guérisseur sait que la mort peut survenir, ce qui éclaire d'autant son chemin, surtout si la lumière de vie s'affaiblit dans le centre cardiaque. Si la conscience est encore puissamment présente, il comprend qu'une possibilité de cure subsiste et peut alors poursuivre avec plus de confiance le travail entrepris.

Dans ce qui précède, j'ai pris le cas des personnes moyennement évoluées. Il en va différemment chez les initiés car ils conservent fréquemment leur pleine conscience tout au long du processus de la mort. Les guérisseurs du Nouvel Âge devront donc de toute nécessité être doués de clairvoyance, ou – bien mieux encore – jouir de la vraie perception spirituelle [541] dont la qualité est d'être infaillible. Leur première tâche consiste à examiner le corps éthérique du patient ou à le "voir ésotériquement", pour arriver à connaître :

1. La puissance avec laquelle l'âme du patient influence son corps éthérique. Elle est indiquée par le point de lumière dans le centre coronal et l'étendue de la zone qu'il irradie.

2. L'état du centre éthérique qui contrôle ou gouverne la région où le trouble physique a son siège.

3. La relation entre les centres situés au-dessus du diaphragme et ceux situés au-dessous, parce qu'on en retirera une indication générale sur le degré d'évolution de l'homme à guérir.

Après que le guérisseur aura vérifié ces points au mieux de ses capacités, il appliquera la loi de "l'inhibition de la vie de l'âme". Par le pouvoir de sa propre âme opérant sur les niveaux supérieurs du plan mental, et par son centre coronal, il cherchera à stimuler le foyer de la vie de l'âme dans le corps éthérique du patient. Cet acte a pour but d'attirer s'il se peut un influx plus complet d'énergie de l'âme du patient vers son centre coronal, afin que le fil de vie puisse transmettre au cœur un apport de vie plus consistant. De cette manière c'est la "vitalité" propre du patient qui amènera la cure souhaitée. En apparence, il sera guéri par la nature elle-même, ou par la voie naturelle et normale d'une vitalité adéquate lui permettant de repousser la maladie.

Lorsque le guérisseur reconnaît cette loi et la met en œuvre, les points de contacts suivants sont discernés et utilisés :

1. L'âme du patient, ancrée dans son corps éthérique. [542]

2. L'âme du guérisseur, occupée à stimuler ce point de contact d'âme au moyen du triangle d'énergie ci-dessous :

Ce triangle relie le corps éthérique du guérisseur à celui du patient, via leurs deux centres coronaux et le centre cardiaque du patient, parce que le principe de vie est focalisé dans ce dernier, qui est étroitement impliqué et affecté par tous les événements.

3. Lorsque ce triangle d'énergie fonctionne sans à-coups et que le centre coronal du patient réagit dans une certaine mesure un meilleur contact d'âme se trouve évoqué et il en résulte un influx d'énergie d'âme dans le centre coronal que celui-ci transmet au centre cardiaque. Alors, par un acte de sa volonté et l'emploi d'un mantra invocateur, le guérisseur cherchera à rendre efficace ce flot de vie accru arrivant par le cœur vers la région malade, en utilisant à cet effet le centre qui contrôle cette région du corps physique, quelle qu'elle soit. Ceci demande le maximum possible de précaution, afin d'éviter qu'un flux trop soudain ne produise des effets destructeurs. Il faut également prendre des soins particuliers dans le cas des maladies de cœur. Les embolies fatales, par exemple, sont fréquemment dues à ce que le patient exprime violemment sa volonté-de-vivre, ce qui amène l'influx du principe de vie à inonder le centre et à effectuer sur le cœur un impact trop soudain, lequel engendre un mouvement également soudain dans le torrent sanguin, d'où l'embolie qui provoque la mort. Je m'exprime en termes totalement dépourvus de technicité, et je m'expose ouvertement [543] aux critiques des experts, mais je le fais  pour transmettre aux lecteurs non professionnels une idée générale des risques encourus et pour modérer leur enthousiasme.

Cette première loi contient certaines prémisses de base, et il n'y aurait guère de profit à ce que je m'étende davantage sur ses implications. On apprendra beaucoup en acceptant les prémisses et en travaillant sur leurs implications. Ce que j'ai dit est fort éloigné de ce que j'aurais pu dire, mais j'espère avoir donné aux étudiants une compréhension simple et pratique de certains concepts essentiels et fondamentaux. Passons maintenant à l'étude de la seconde Loi et de la première Règle.

LOI II

La maladie est le produit de trois influences, et elle leur est sujette. D'abord le passé d'un homme, selon lequel il paye le prix de ses anciennes erreurs. Deuxièmement son hérédité selon laquelle il partage avec toute l'humanité les courants souillés d'énergie qui sont d'origine collective. Troisièmement, il participe au même titre que toutes les formes naturelles à ce que le Seigneur de la Vie impose à Son corps. On appelle ces influences "La Loi Ancienne de Partage du Mal". Un jour il faudra qu'elle cède la place à la "Loi nouvelle de l'Ancien Bien Dominant", sous-jacente à tout ce que Dieu a créé. Cette dernière loi doit être mise en action par la volonté spirituelle de l'homme.

Les énoncés de cette Loi ont une très vaste portée et constituent en réalité le résumé de deux lois, dont l'une exerce actuellement son contrôle, et dont l'autre l'exercera ultérieurement. Pour l'amour de la clarté, et pour la raison que trop de lecteurs lisent avec une certaine négligence, la division de cette loi en ses divers énoncés permettra de se faire une idée plus juste de ses implications.

1. La maladie est le produit de trois influences, et elle leur est sujette

a. Le passé d'un homme, selon lequel il paye le prix [544] de ses anciennes erreurs.

b. Son hérédité, selon laquelle il partage avec toute l'humanité les courants souillés d'énergie qui sont d'origine collective.

c. Il participe au même titre que toutes les formes naturelles à ce que le Seigneur de la Vie impose à Son corps.

2. On appelle ces trois types d'énergie "La Loi Ancienne de Partage du

Mal".

3. La "Loi de l'Ancien Bien Dominant" reste à l'arrière-plan de tout ce que Dieu a créé.

4. Cette Loi remplacera un jour la "Loi Ancienne de Partage du Mal"

5. Elle sera mise en œuvre par la volonté spirituelle de l'homme.

Cette loi ramène tous les penseurs à la loi fondamentale du karma, qui ne souffre aucune échappatoire, mais qui est négligée avec persistance par les guérisseurs de tous les cultes et organisations de guérison. Nous avons déjà étudié ces influences et causes prédisposantes, et il n'y a pas lieu ici de les analyser plus en détail, sauf sur le point suivant qu'il est essentiel de garder présent à l'esprit tant pour le patient que pour le guérisseur : la maladie a ses racines dans le passé, soit individuel soit collectif, et en dernière analyse elle peut constituer un procédé bénéfique pour rembourser d'anciennes dettes.

Ce point de vue incitera le patient à observer une attitude d'acquiescement constructif, un acquiescement ne conduisant pas à l'inertie, mais développant un sens de responsabilité en vue d'une action juste. L'action juste amènera le patient soit à payer la pénalité à plein par le processus bien connu de la mort, soit à réussir dans les mesures prises pour rétablir la santé.

Chez le guérisseur, ce rappel conduira à reconnaître des forces puissantes qui agissent sur le patient et à accepter de bon gré que le destin suive son cours. Dans les deux cas, on [545] ne verra pas s'interposer entre le patient et l'intention du guérisseur cette anxiété fébrile si fréquente, qui entrave le cours d'événements de bon aloi.

Un second point important pour le patient, si son état lui permet de se le rappeler, c'est que ses épreuves constituent le destin et le lot de la majorité, et qu'il n'est pas seul à les supporter. Un comportement juste envers la mauvaise santé constitue un facteur majeur pour briser les sentiments de séparation, de solitude, et d'isolement. C'est pourquoi, lors qu'on en tire le meilleur parti, la mauvaise santé a pour effet d'adoucir les dispositions d'esprit et d'élargir les sympathies. C'est habituellement par un chemin rude que l'on apprend à partager et à éprouver un sentiment de participation générale – telle est à nouveau la loi.

Cette loi donne la clef de ce qui finira par balayer la maladie de la terre. La voici exprimée en toute simplicité. Lorsque les habitants de la terre s'orienteront rapidement en majorité vers le bien et la justice (au sens biblique[2]) et qu'ils auront tendance à manifester de la bonne volonté, leur mauvais état de santé diminuera constamment quoique lentement et progressivement, et finalement disparaîtra, s'évanouira, et cessera d'exister. Rappelons incidemment que la bonne volonté est la seconde expression majeure du contact d'âme dans la vie des individus et de l'humanité, la première étant le sens de la responsabilité.

Lentement, très lentement la prédiction ci-dessus se réalise, non pas encore par la disparition de la maladie, mais par la mise en œuvre d'une orientation de pensée plus correcte. Cela signifie en réalité que le chenal de contact entre l'individu, son âme, et l'âme de l'humanité devient plus direct et moins rempli d'obstacles. Cela fait à nouveau ressortir la raison pour laquelle le guérisseur doit porter l'accent de sa vie sur le contact et l'alignement, et pourquoi si peu d'entre eux réussissent. On ne rencontre chez les guérisseurs contemporains que de faibles contacts d'âme, si même il y en a, très peu de conscience directe de leur nécessité, et nulle véritable compréhension des techniques à suivre. [546]

Il est sage de saisir l'importance de ce point pour éviter les désillusions. Ce n'est pas soudain et par miracle que la maladie va disparaître du monde pendant cette période annonçant le Nouvel Âge. Si cela se produisait, cela signifierait que les implications de la Loi du Karma ont cessé de contrôler l'évolution, ce qui n'est aucunement le cas.

La phrase finale de cette deuxième loi donne une indication fondamentale sur la période de temps : la Loi du Bien Dominant doit être mise en œuvre par la volonté spirituelle de l'homme. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que la maladie ne pourra être complètement éliminée et que le bien ne pourra commander seul qu'à partir du moment où un nombre vraiment considérable d'hommes sera gouverné par la Triade Spirituelle et aura bâti l'antahkarana, qui permet d'utiliser la volonté spirituelle. Ce sera bien entendu un processus graduel, dont les stades initiaux seront presque imperceptibles.

Pourquoi en sera-t-il ainsi ? Parce que le mal, le crime, et la maladie résultent de la grande hérésie de la séparation, et parce que la haine commande et non l'amour. N'oubliez pas que celui qui n'aime pas son frère est un meurtrier, symbole perpétuel de la haine. On ne trouve pas encore sur la terre le sens de l'universalité ni de l'identité avec tout, sauf chez les disciples évolués et chez les initiés. Il ne faut pas confondre la conscience de masse et les manifestations d'instinct grégaire avec le sens d'Unité qui caractérise les personnes bien orientées.

Dans le Nouvel Âge, l'enseignement au sujet de l'antahkarana et de la constitution de l'homme sera donné sous l'angle des "trois corps périodiques" et non pas sous celui de l'homme inférieur triple. En mettant l'accent sur ce point spécialement dans les écoles de hautes études, on posera de saines fondations aux écoles ésotériques qui vont émerger lentement, et l'on ouvrira de nouvelles perspectives sur l'humanité. On enseignera la nature de la volonté spirituelle par [547] opposition avec la volonté personnelle égoïste. On libérera ainsi de prodigieuses énergies nouvelles utilisables en toute sécurité au cours de la vie quotidienne.

Jusqu'à présent, les disciples eux-mêmes s'imaginent mal l'extrême puissance de la volonté triadale. On peut affirmer que si un guérisseur possède la conscience triadale et s'il peut exercer la puissance de la vie et de la volonté monadiques via la Triade Spirituelle, il réussira toujours ses guérisons. Il ne commettra pas de faute, car il aura une perception spirituelle exacte qui le renseignera sur les possibilités de cure. Il sera à même d'utiliser la volonté et d'agir avec sécurité et efficacité sur le centre coronal du patient. Cela limitera nécessairement son pouvoir curatif aux patients dont la vie est focalisée dans la tête, où l'âme est ancrée. Le guérisseur stimulera l'âme et l'incitera à agir efficacement, provoquant ainsi la véritable auto-guérison.

Les explications qui précèdent font ressortir la simplicité relative de ces Lois lorsqu'on les étudie avec soin, et la manière magnifique dont elles sont reliées les unes aux autres. Lorsqu'on en comprend une et qu'on la maîtrise, il est plus aisé de saisir la suivante.

Ayant présent à la mémoire que le centre coronal est celui par lequel opère la volonté, on peut relier les indications fournies au début de ce livre sur la Loi I à celles qui viennent d'être données. Si toutes ces lois sont étudiées en profondeur par ceux qui cherchent à guérir spirituellement, et si le guérisseur s'efforce de conformer sa vie aux règles indiquées, il verra prendre forme dans sa pensée un plan défini de guérison et des techniques naissantes qui accroîtront considérablement l'efficacité de ses services.

On remarquera également que je ne donne ni règles ni lois pour traiter des maladies spécifiques, et je crains que cela ne déçoive grandement de nombreux chercheurs sérieux.

Ils souhaiteraient que je leur indique ce qu'il faut faire pour guérir par exemple un cancer du foie, une pneumonie, un ulcère de l'estomac, ou diverses formes de maladies de cœur. Telle n'est pas mon intention. Mon œuvre présente un caractère beaucoup plus fondamental. Je m'intéresse aux causes, et principalement au corps éthérique en tant que [548] distributeur d'énergies ou que frein à ces énergies lorsqu'elles sont transformées en forces. J'étudie l'état de conscience du guérisseur, les théories qu'il devrait adopter, sa compréhension des relations réciproques entre l'âme et ses véhicules d'expression (plus spécialement le véhicule éthérique lorsqu'il s'agit de guérison) et la prédominance du contrôle par les centres. Ceux-ci se trouvent dans toutes les régions du corps, tantôt distribuant librement de l'énergie et préservant le corps en bonne santé, tantôt, par suite d'un sous-développement et d'une inhibition d'activité, amenant les conditions qui rendent la maladie possible et probable.

Le processus de guérison apparaît donc simplifié lorsqu'on en reconnaît les causes et que l'on comprend leur responsabilité dans le fonctionnement du corps sur le plan extérieur. Le guérisseur doit toujours se rappeler que les événements se succèdent dans l'ordre suivant :

1. L'âme est un fait, et elle opère par

2. Les corps astral et mental dont les énergies conditionnent

3. Le véhicule éthérique qui est un tourbillon d'énergies focalisées dans de nombreux centres tant majeurs que mineurs.

4. Les sept centres majeurs conditionnent des régions définies du corps par l'intermédiaire

a. des nadis,

b. des nerfs,

c. du système endocrinien,

d. du courant sanguin.

Ces quatre groupes d'aspects conditionnés de l'homme concernent la vie et la conscience, c'est-à-dire les deux aspects majeurs de l'âme lorsqu'elle se manifeste sur le plan physique.

Jusqu'à présent, la médecine orthodoxe s'est nécessairement [549] limitée aux symptômes objectifs et à leurs causes immédiatement apparentes, donc aux effets et non aux véritables causes. La guérison à laquelle je m'intéresse est orientée vers la réorganisation et la revitalisation du corps éthérique, avec l'intention de pénétrer plus loin que les symptômes formels extérieurs de mauvais état, jusqu'au véhicule des énergies qui maintiennent le corps physique en bon état et le préservent des maladies, si ce véhicule fonctionne correctement et se trouve bien ajusté.

Les connaissances requises du guérisseur dans le Nouvel Âge seront donc plus fondamentales et moins détaillées. Il s'occupera de régions et non d'organes. Il s'intéressera à des énergies et à leurs points de distribution, mais non aux détails du corps physique, à la structure des organes, et à leur mauvais fonctionnement. Il s'occupera des sept centres éthériques et des nadis par lesquels ils affectent et stimulent le système nerveux, radiation mise à part. Il surveillera avec soin le système nerveux et le courant sanguin sur lequel les centres agissent par radiation au moyen des hormones qui s'y trouvent. Mais la distribution commandée restera la note dominante de son travail, et les chenaux de cette distribution – le système entier des centres éthériques – restera le point de mire de son attention.

Je prie le lecteur de méditer tous ces renseignements avec une studieuse application. En termes ésotériques, la note tonique de la bonne santé est le partage ou la distribution, de même que c'est la note tonique du bien-être général de l'humanité, car les maux économiques sont étroitement homologues des maladies chez l'individu. Les produits nécessaires à la vie n'affluent pas librement aux centres de distribution. Ceux-ci sont oisifs. La distribution est dirigée d'une manière défectueuse, et les maladies ne guériront que si l'humanité saisit à l'échelle du monde le principe de partage du Nouvel Âge. C'est également par la juste distribution de l'énergie que les maux physiques du corps de l'individu seront guéris. Ceci est un principe fondamental, ou plutôt le principe fondamental de toute guérison spirituelle. En dernière analyse, [550] il présuppose la reconnaissance définitive et scientifique du corps éthérique de la planète, donc de l'homme.

Étudions maintenant la Première Règle.

PREMIERE REGLE

Que le guérisseur s'entraîne à connaître le stade intérieur de pensée ou de désir de celui qui recherche son aide. Il pourra ainsi connaître la source d'où provient le trouble. Qu'il relie ensuite la cause et l'effet et connaisse le point exact par où le soulagement doit intervenir.

Il est clair que la première règle à maîtriser par le guérisseur doit être importante. Elle est fondamentale et ses implications sont essentielles lorsqu'on doit effectuer une cure, et dans le cas où le guérisseur doit éviter de perdre son temps en tentant l'impossible. Cette règle comporte quatre injonctions.

1. Il faut que le guérisseur s'entraîne à savoir si le patient est focalisé mentalement ou astralement (émotionnellement).

2. Il peut et doit donc s'assurer de la base psychologique du trouble existant.

3. Il deviendra alors capable de vérifier la localisation de l'effet, grâce à la perception de la cause sous-jacente.

4. Cela lui permettra de connaître :

a. la région affectée,

b. le centre éthérique contrôlant cette région.

On comprend maintenant pourquoi, dans l'analyse de la [551] maladie et de la guérison, j'ai commencé par présenter les causes psychologiques. Cette première règle est reliée à toute cette section psychologique, et l'on aperçoit qu'elle est intensément pratique.

Lorsqu'on connaît la polarisation de la personnalité, deux faits majeurs en découlent :

Si le patient est hautement évolué, ce que le guérisseur est présumé savoir d'après les traits de caractère et l'efficacité de sa vie, on devra l'approcher soit par le centre coronal, soit par le centre cardiaque.

Si le patient est une personne ordinaire ou moyennement évoluée, on pourra l'approcher par le centre laryngé ou par le centre solaire. S'il s'agit d'un être humain très peu évolué et de qualité relativement inférieure, le point exact par où interviendra le soulagement sera le centre solaire ou le centre sacré.

Il est intéressant de remarquer que si un homme se situe sur l'échelle de l'évolution assez bas pour qu'il faille l'atteindre éthériquement par le centre sacré, il sera souvent très facile à guérir et réagira plus rapidement que d'autres aux "manipulations éthériques". L'une des raisons en est que sa raison et ses émotions n'offrent pas d'opposition réelle et que l'on peut diriger toutes les énergies disponibles vers la région malade sans rencontrer d'obstacles sérieux.

Si le guérisseur est clairvoyant, il pourra facilement déceler le point d'entrée des forces curatives, parce que la "lumière pénétrante" y sera plus brillante, la lumière du centre lui-même apportant l'indication recherchée. Si le guérisseur est très évolué, il n'emploiera aucune forme de perception psychique. Lors du contact, il réagira immédiatement à une impression émanant si puissamment du patient qu'elle apparaîtra indéniable, probablement tout à fait correcte, et pouvant à juste titre servir de point d'appui.

Il faut toutefois se rappeler que l'âme humaine est intégrée, et que par nature chaque âme est un Maître. En ce qui concerne le guérisseur, il y aura donc toujours une marge d'erreur, même s'il est un initié. Il reconnaîtra l'existence d'une limite à partir de laquelle l'homme spirituel (dont le patient n'est qu'un reflet) contrôle, et que le guérisseur ne peut ni n'ose franchir sauf en tant qu'âme agissant de pair [552] avec l'âme du patient. Il peut par exemple se produire des circonstances au cours desquelles un disciple évolué ou un initié de haut grade, nettement désireux d'évacuer son véhicule physique, permet aux forces de désintégration, de limitation, et de destruction de briser et de détruire sa forme physique extérieure. Dans ce cas, son intention peut échapper au guérisseur mais le guérisseur se rendra compte qu'il rencontre une opposition et sera forcé de renoncer à son effort curatif.

Lorsque le patient est d'un type strictement mental et qu'il faut aborder le processus de guérison par un centre supérieur, le centre coronal, le guérisseur agira sagement en gagnant la coopération consciente du patient afin que leurs deux volontés fonctionnent à l'unisson, ce qui implique une relation positive entre eux.

Lorsque le patient est moins évolué, le guérisseur devra rechercher un esprit de consentement plein d'espoir. Dans ces cas, la nature émotionnelle est plus forte que chez les types plus évolués, et la tâche du guérisseur en est rendue plus ardue en proportion. Il devra très fréquemment combattre l'anxiété, les réactions émotionnelles les plus diverses, la peur, et les mauvais pressentiments ; la situation psychologique sera fluide. Le guérisseur aura fort à faire pour aider le patient à conserver de la constance dans ses réactions émotionnelles et à rester calme et paisible. Il faut en arriver à cette réaction de paix si l'on veut que les énergies curatives traversent effectivement le bon centre et atteignent la région qu'il contrôle.

Cela peut s'obtenir en établissant des rapports harmonieux entre le guérisseur et le patient avant d'entreprendre une cure quelconque. À l'instar des médecins contemporains, les guérisseurs du Nouvel Âge se feront une clientèle et apprendront ainsi à connaître la constitution et le tempérament de ceux qu'ils peuvent être amenés à secourir. Ils leur enseigneront également certains processus et techniques de [553] guérison destinés à être utilisés ultérieurement en cas de besoin. Toutefois, cette époque se situe dans un avenir encore fort lointain.

Lorsque le patient est un être humain non évolué et se situe très bas sur l'échelle de l'évolution, il sera contrôlé psychologiquement par la personnalité consacrée du guérisseur et par l'imposition de la volonté du guérisseur sur le corps éthérique du patient. Cela ne signifie pas qu'il faille imposer l'énergie de la volonté à un patient négatif, ce qui le pousserait à agir et mettrait même en danger la très faible fraction de libre arbitre qu'il possède. Cela signifie que l'on a imposé au patient une autorité due à des connaissances et à une stabilité spirituelle, ce qui lui instille de la confiance et une bonne volonté obéissante.

Voici les premières mesures que le guérisseur doit prendre lorsqu'il s'occupe du patient et du psychisme (du psychisme inférieur) du patient. Elles sont au nombre de trois :

1. Chez l'homme évolué, inspirer la coopération de la personnalité. C'est elle seule qui a besoin d'être guérie.

2. Chez l'homme moyen, provoquer un état de consentement plein d'espoir de sa personnalité. Il n'est pas encore apte à coopérer intelligemment, mais peut se traiter lui-même de manière à réduire au minimum les obstacles dus à sa personnalité.

3. Chez l'homme non évolué, l'inciter à obéir avec confiance aux suggestions du guérisseur. C'est le maximum dont il soit capable.

Il est évident que de vastes généralisations comme celles qui précèdent ne s'appliquent pas à tous les types d'hommes ni aux innombrables types et stades intermédiaires. Il faudra que le guérisseur aime véritablement ses compagnons et soit en même temps un psychologue entraîné. Cela signifie qu'il devra mettre en jeu son âme aussi bien que les perceptions de sa pensée.

Il y a lieu de noter ici un problème auquel le guérisseur [554] devra faire face lorsqu'il s'occupera de patients de type mental, c'est celui de la tendance à conserver toutes les énergies arrivant de l'âme soit dans le centre coronal, soit au moins dans les centres situés au-dessus du diaphragme. Il est vrai que toutes les régions du corps situées au-dessous du diaphragme reçoivent habituellement les énergies dont elles ont besoin, mais leur fonctionnement y est en grande partie automatique. L'homme n'est pas entraîné à diriger consciemment de l'énergie vers un centre et la région qu'il contrôle lorsque cette région est située au-dessous du diaphragme. Il peut devenir nécessaire de lui en donner l'ordre s'il désire collaborer avec le guérisseur en cherchant à provoquer une cure. Sa focalisation mentale et l'activité de son centre coronal l'aideront beaucoup, pourvu qu'il accepte d'être éduqué dans l'art de diriger l'énergie.

Il peut en général y parvenir s'il n'est ni trop malade ni trop préoccupé de conserver un contact conscient avec son corps. Lorsque la douleur, le manque de conscience physique, ou une faiblesse accentuée empêchent le patient de focaliser son attention, il faudra que le guérisseur travaille surtout en tant qu'âme envers une autre âme. Il devra se fier au rapport entre l'âme et le corps éthérique du patient, en ayant confiance qu'il sera en mesure de provoquer une cure si telle est la destinée de l'homme.

Lorsque le trouble prend sa source dans le corps émotionnel ou astral, la tâche du guérisseur est moins aisée. Il faut alors qu'il agisse en restant focalisé dans son centre coronal, tout en se servant de son centre solaire correctement orienté pour diriger l'énergie nécessaire et contrôler la nature émotionnelle du patient. Je parle bien du centre solaire du guérisseur, qu'en général il n'utilise pas comme foyer d'attention dans sa vie courante. Le guérisseur a acquis la faculté d'employer à volonté tous ses centres en les considérant comme des points distributeurs d'énergie dirigée. Il faut bien remarquer que cette énergie n'est pas dirigée vers la guérison. Elle est l'énergie d'âme du guérisseur orientée vers un [555] centre du corps du patient pour le contrôler, en raison de l'émotivité dont le patient fait preuve. Elle cherche à réorganiser ce centre pour le mettre en mesure de recevoir les énergies curatives émanant de l'âme du patient, ce qui est une affaire bien différente et qu'il faut soigneusement garder en mémoire.

En langage normal, le guérisseur se sert de deux de ses centres, son centre coronal et celui qui correspond à la zone malade et du centre de contrôle de cette zone chez le patient.

Dans toute cure réussie, il faut avoir établi des relations réciproques de sympathie, décrites comme suit dans un ancien livre des Archives des Maîtres : "Côte à côte, les deux âmes n'en font qu'une. Foyer à foyer, il faut qu'elles souffrent ensemble. Place à place, elles se trouvent alliées, et le double courant d'énergie se traduit ainsi par une cure."

L'une des difficultés majeures auxquelles doit faire face le guérisseur, surtout s'il est relativement inexpérimenté, est le résultat de cette relation de sympathie une fois établie. Il peut survenir ce que nous appellerions un "transfert". Le guérisseur assume ou prend sur lui l'état de maladie ou d'inconfort, non pas en fait, mais en symptômes. Cela peut le rendre incapable de poursuivre le processus de guérison ou tout au moins interférer avec son libre jeu. Il s'agit d'un mirage et d'une illusion fondés sur la parfaite capacité du guérisseur de s'identifier avec son patient, ainsi que sur son anxiété et son grand désir d'apporter un soulagement. Le guérisseur est tellement préoccupé des besoins du patient et tellement décentralisé de sa propre conscience identifiée et positive que par inadvertance il est devenu négatif et temporairement vulnérable.

Si le guérisseur reconnaît en lui cette tendance, il peut s'en guérir en agissant par le centre cardiaque en même temps que par le centre coronal, afin de maintenir un flux constant d'énergie d'amour dirigé vers le patient. Cela l'isolera de la maladie, mais non du patient.

Le guérisseur peut obtenir ce dernier résultat en opérant par le centre cardiaque intérieur du brahmarandra, le [556] centre coronal, ce qui accroîtra considérablement la puissance de son œuvre de guérison. Cela présuppose toutefois de la part du guérisseur un haut degré de développement. Un guérisseur spirituel moyen devra relier ses centres coronal et cardiaque par un effort défini de la volonté. Il ressentira ainsi que l'amour qui afflue de lui vers le patient s'oppose à tout retour des effluves indésirables du patient qui affluaient précédemment vers lui. En effet, si ce flux de retour existait, il empêcherait le patient d'être guéri.

Il apparaît donc que le guérisseur qui répond au pressant désir intérieur de guérir devra subir un entraînement fort sévère avant que les éléments de son équipement – personnalité, corps éthérique, et centres – soient devenus assez dociles à l'âme pour ne pas constituer d'obstacles à l'art de guérir. Par rapport à lui-même, il doit donc apprendre :

1. À synchroniser rapidement l'âme, la pensée, le centre coronal, et le cerveau physique.

2. À employer la pensée, illuminée par diagnostic psychologique des causes de la maladie qu'il se propose de traiter.

3. Les méthodes permettant d'établir un rapport de sympathie avec le patient.

4. Les moyens de se protéger lui-même de tout transfert provoqué par suite de ce rapport.

5. À établir avec le patient une juste relation soit de coopération, soit d'assentiment, soit de contrôle spirituel.

6. Le diagnostic physique et la localisation de la région où le soulagement doit être apporté, via le centre qui la contrôle.

7. L'art de coopérer avec l'âme du patient afin que son corps éthérique focalise toutes les énergies affluentes pour apporter un soulagement à la région malade. Ceci implique l'action directe du corps éthérique du guérisseur en connexion avec une activité renouvelée de la [557] part du corps éthérique du patient.

8. La technique de retrait du pouvoir curatif lorsque celui du patient est approprié à la tâche entreprise.

J'ai le sentiment d'avoir indiqué tout l'indispensable pour se mettre immédiatement à étudier et à réfléchir. J'ai montré que l'art de guérir ne constitue ni un vague processus mystique, ni un désir-pensé accompagné de bonnes intentions. Il présuppose avant tout une maîtrise dans la science du contact d'âme, puis la pratique constante de l'ajustement et la compréhension de la Science des Centres, c'est-à-dire littéralement une forme moderne de Laya-Yoga.

Les guérisseurs de l'avenir auront à subir des années d'entraînement sévère, ce qui n'est nullement surprenant, car la profession médicale ordinaire exige, elle aussi, des années d'études et de travail acharné. Bien des guérisseurs du Nouvel Âge associeront les études et connaissances orthodoxes avec l'art de guérir spirituellement.

Les guérisseurs éduqués seront doués de perception spirituelle et connaîtront à fond l'activité pratique du corps éthérique. Ils auront compris les énergies dont il est composé ou qu'il est susceptible de transmettre, la constitution subtile de l'homme, et les méthodes pour diriger les énergies d'un foyer ou d'une région vers d'autres. Lorsqu'ils auront acquis en outre de sérieuses connaissances médicales ou agiront en pleine coopération avec les médecins et chirurgiens orthodoxes, des changements prodigieux se feront jour, et une grande illumination atteindra la race des hommes.

C'est à cela qu'il faut nous préparer, non principalement pour guérir le corps physique, mais en vue de l'expansion que cette étude nouvelle et ésotérique apportera dans la conscience de la race.

Nous avons étudié diverses réalités fondamentales essentielles dont tous les guérisseurs doivent acquérir la maîtrise s'ils cherchent à mettre en pratique les données nouvelles de la guérison ésotérique. Mon enseignement présente donc [558] une importance majeure. Chaque question soulevée pourrait servir de base à des discussions prolongées, mais ce traité ne s'y prête pas, car il ne vise qu'à donner des indications sur les possibilités futures.

Il incite également à se méfier de la manière dont les milieux métaphysiques abordent le sujet des maladies et de leur guérison. Je prends la liberté de m'exprimer assez rudement à leur égard. Je voudrais saper la confiance du public dans les modes de guérison relevant soi-disant du Nouvel Âge, les méthodes des Scientistes Chrétiens, de la Science Mentale, et de toutes les écoles de pensée qui traitent les maladies sous le signe de l'affirmation – affirmation de la divinité de l'homme et prétention que cette divinité inhérente et innée garantit sa guérison. Cette prétention est un mirage et une illusion, ainsi que j'ai déjà cherché à le démontrer.

Nous en arrivons maintenant à une loi qui, si elle est bien comprise, prouvera combien les conceptions des métaphysiciens modernes sont inadéquates au sujet. Bien que cette loi permette d'asseoir sur des fondements sains notre enseignement de la guérison, elle reporte très nettement à des temps ultérieurs l'ère des guérisons vraiment ésotériques. En voici l'énoncé.

LOI III

Les maladies sont un effet de la centralisation essentielle de l'énergie vitale chez l'homme. Les conditions déterminantes qui provoquent la mauvaise santé font leur chemin à partir du plan ou cette énergie est focalisée. Ces conditions s'extériorisent en conséquence sous forme de maladies ou d'immunités contre les maladies.

Cette loi impose au guérisseur de déterminer par priorité le niveau de conscience d'où émane l'énergie qui prédomine dans le corps éthérique. Dans La Doctrine Secrète, H.P.B. précise qu'un plan et un état de conscience sont des termes synonymes et entièrement interchangeables. Dans tous mes écrits, je cherche à mettre l'accent non sur le niveau de [559] matière ou de substance (qu'on appelle le plan) mais sur la conscience qui s'exprime dans cette ambiance de substance consciente.

 

[1] Harmlessness, le fait de ne nuire à aucune créature, l'absence de nocivité.

[2] Matthieu VI-33.