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CHAPITRE VIII LES LOIS ET REGLES ENUMEREES ET APPLIQUEES - Partie 4

Du point de vue macrocosmique, un principe est la valeur en voie de développement sur chacun des sous-plans de nos sept plans, qui sont eux- mêmes les sept sous-plans du plan physique cosmique. Il est le germe ou la semence de chaque sous-plan qui incorpore un aspect de la conscience divine en cours de développement. Il est ce qui est relié fondamentalement [612] à une certaine forme de sensibilité. Il est ce à quoi les corps découvrent qu'ils peuvent répondre au fur et à mesure de leur évolution. Un principe est un germe de conscience portant en lui tout le potentiel d'une pleine conscience à un niveau donné de l'activité divine. Il est ce qui rend possible de connaître l'ambiance et d'y réagir consciemment. Il est ce qui implique le "déroulement" ordonné d'une activité sensible en rendant possible et inévitable un accroissement de compréhension divine.

Le corps physique, et à un bien moindre degré les corps astral et mental, sont des automates dans l'activité qu'ils manifestent en tant qu'aspects d'un divin appareil de réponse. Ils sont un mécanisme par lequel l'Homme Céleste, le Logos planétaire, et l'homme spirituel peuvent enregistrer une réaction consciente aux énergies avec lesquelles le dessein divin les invite à prendre contact au moyen d'un mécanisme. À présent, le corps physique est le seul qui soit pleinement développé, au point que le programme planétaire actuel ne comporte plus de progrès évolutionnaire pour lui, sauf dans la mesure où l'homme spirituel peut le modifier. Dans ce cas, le principal effet a lieu sur le corps éthérique et non sur le corps physique. C'est une considération mal connue, mais qui revêt une importance majeure.

Sous l'angle de l'attention mentale et de l'action hiérarchique, c'est sous le précédent système solaire que le corps physique dense atteignit son maximum de développement et d'intérêt. Il constituait alors le but divin du processus d'évolution tout entier. Il n'est pas facile à l'humanité actuelle de s'assimiler ce passé.

Il n'est ni possible ni indiqué pour moi de décrire les stades d'évolution par lesquels ce divin mécanisme a passé pendant qu'il se préparait à la tâche qu'il devait entreprendre dans le système solaire actuel. Au cours de la présente incarnation divine de notre Logos par l'intermédiaire de la petite planète qu'est la Terre, le corps physique n'est pas un but, mais simplement quelque chose qui existe et qu'il faut accepter, adapter, et incorporer dans le plan [613] général de l'évolution. Ce plan concerne entièrement la conscience. Le corps physique n'est rien de moins et rien de plus que le véhicule de la conscience sur le plan physique, mais l'accent de l'attention est mis sur le corps éthérique en tant qu'expression des véhicules plus subtils et de leur état de conscience incorporée.

Le corps physique est important parce qu'il est chargé de donner abri et de répondre à tous les types de réactions conscientes, depuis celles des types humains les plus inférieurs jusqu'à et y compris la conscience des initiés du troisième degré. Les corps et les formes de la vie consciente qui habite les trois règnes subhumains ont à résoudre un problème analogue mais moins difficile. Toutefois, je n'étudie ici que le corps physique des êtres humains qui n'est pas un principe, parce qu'il n'est en aucune façon un but. Il n'est le germe ou la semence de rien. Toutes les modifications du corps physique sont secondaires par rapport au but de répondre consciemment à la révélation d'une divinité émergente. J'ai estimé nécessaire d'insister sur ce point à cause de la confusion qui règne dans la pensée humaine à ce sujet.

Pour nous résumer, le corps physique n'est pas un principe. Il n'est pas un objet principal d'attention pour les aspirants. Il répond automatiquement à la conscience qui se développe lentement dans tous les règnes de la nature. Il reste constamment un objet sur lequel on travaille et non un sujet possédant une influence de son cru. Il n'est pas important dans le processus actif, car il est un récepteur et non un initiateur d'activité. Ce qui est important, c'est la conscience en voie de développement, la réponse de l'homme spirituel intérieur à la vie, aux circonstances, aux événements, et à l'entourage.

Le corps physique répond. Lorsqu'il devient par erreur l'objet de l'attention, cela dénote une régression. C'est pourquoi toute attention profonde portée aux disciplines physiques, au végétarisme, aux régimes, au jeûne, et à tous les modes de guérison soi-disant mentale ou divine sont indésirables et [614] non conformes au dessein projeté. Toute considération injustifiée, tout accent excessif mis sur le corps physique sont donc réactionnaires et ressemblent à l'adoration du veau d'or par les enfants d'Israël. C'est un retour à ce qui fut important autrefois, mais devrait aujourd'hui être relégué à une position mineure, au-dessous du seuil de la conscience.

Cette question a été traitée ici parce que dans la Loi VII l'attention est attirée sur le fait des glandes endocrines, et qu'il est indispensable d'aborder ce sujet selon un juste point de vue. Les glandes endocrines sont une partie tangible du corps physique, dans une partie de cette manifestation créée qui n'est pas considérée comme un principe. Elles sont pourtant puissantes et efficaces, et l'on ne saurait les ignorer. Il est essentiel de les considérer comme des effets, et non comme des causes d'événements, d'incidents, et de conditions dans le corps. Quoi que puissent croire et proclamer ses victimes, le corps physique est toujours conditionné par des causes intérieures ; il n'est jamais lui-même intrinsèquement une cause. Dans le présent système solaire et sur notre planète, il est automatique et affecté par des causes engendrées sur les plans intérieurs ou par l'action de l'âme. Le lecteur est prié de retenir l'importance de cette affirmation. Le corps physique n'a pas de véritable vie propre. Au cours du présent cycle, il réagit simplement à des impulsions venant d'ailleurs. Son automatisme est précisément son aboutissement et son triomphe. Après s'être bien pénétré de cette situation, on pourra procéder en toute sécurité à l'étude de la Loi VII et de la Quatrième Règle.

LOI VII

Lorsque la vie ou l'énergie se répandent sans obstacles et selon une juste gouverne vers leur précipité (la glande connexe), la forme obéit et la mauvaise santé disparaît.

L'un des facteurs intéressants à prendre en note est la doctrine des intermédiaires, que l'on rencontre si abondamment et à laquelle on attache une importance si [615] prédominante dans tout l'enseignement occulte. Bien que faussement interprétée, elle a été mise en valeur dans l'enseignement chrétien concernant le Christ. La Chrétienté a présenté le Christ comme un intermédiaire entre un Dieu courroucé et une humanité pitoyable et ignorante. Telle n'était nullement l'intention qui a présidé à Sa venue et à Son œuvre, mais il n'est pas indiqué que j'en donne ici la vraie signification. J'ai traité ce thème ailleurs, en connexion avec la Nouvelle Religion Mondiale[1].

On a également donné dans la présentation ésotérique un enseignement étroitement associé aux doctrines chrétiennes et selon lequel l'âme est l'intermédiaire entre la monade et la personnalité. La même idée se retrouve dans beaucoup d'autres présentations religieuses notamment celle qui présente Le Bouddha comme intermédiaire entre Shamballa et la Hiérarchie et agissant une fois par an selon cette fonction. La Hiérarchie elle-même est l'intermédiaire entre Shamballa et l'Humanité. Le plan éthérique (ce terme signifiant les véhicules éthériques, cosmique, planétaire, et individuel) est l'intermédiaire entre les plans supérieurs et le corps physique dense.

Tout le système de la révélation occulte ou ésotérique est basé sur cette merveilleuse doctrine d'interdépendance, de liens conscients prévus et mis en place, et de la transmission d'énergie entre divers aspects de la manifestation divine. Partout et traversant tout, il y a circulation, transmission, et modes de transfert d'énergie d'une forme à une autre, et toujours par un mécanisme approprié. Ceci est vrai dans le sens de l'involution, dans le sens de l'évolution, et aussi dans un sens spirituel. Ce dernier diffère légèrement des deux autres, comme le savent bien tous les initiés de grade supérieur.

On pourrait écrire une thèse entière sur les agents transmetteurs d'énergie, et elle inclurait finalement la doctrine des Avatars. Un Avatar est un Être qui, en plus d'une tâche dont il a pris l'initiative et d'une destinée pré ordonnée, est [616] doué d'une faculté ou aptitude spéciale à travailler avec des énergies transmises par le corps éthérique d'une planète ou du système solaire. C'est là un profond mystère. Cela fut manifesté par le Christ d'une manière particulière et en connexion avec l'énergie cosmique. Pour la première fois dans l'histoire de la planète, Il transmit directement l'énergie cosmique de l'amour au plan physique de notre Terre, et aussi d'une façon spéciale au règne humain, le quatrième de la nature.

Bien que l'énergie d'amour soit le deuxième aspect de la divinité, c'est donc le Christ qui incorpora et transmit à l'humanité, et en conséquence aux autres règnes de la nature, quatre qualités de cet aspect, les quatre seules que l'humanité était en mesure d'absorber. Parmi ces quatre, une seule commence à s'exprimer, c'est la qualité de bonne volonté. Les trois autres seront révélées ultérieurement. L'une d'elles est reliée dans un sens spécial à la qualité curative de l'amour. Selon Le Nouveau Testament, Christ appela cette qualité une "vertu", traduction quelque peu inexacte du mot employé à l'origine. Christ s'en servit lorsqu'une force curative fut tirée de lui et qu'Il dit : "Une vertu est sortie de moi."

J'ai attiré l'attention sur ce point parce que cette vérité est en rapport direct avec la septième loi. En connexion avec tous les processus de guérison, nous avons vu que le corps physique dense est considéré ésotériquement comme un simple automate. Il n'est qu'un récepteur d'énergies transmises. Nous avons vu que le corps éthérique, substratum de toute forme, est lui-même une structure destinée à transmettre des énergies provenant de diverses sources, la source étant principalement le point où la vie qui habite la forme met l'accent. Pour la moyenne des êtres humains c'est le corps astral, d'où l'énergie astrale ou émotionnelle émane et où elle trouve à s'ancrer avant d'être transmise au corps éthérique. Il y a toutefois dans la majorité des cas un plus [617] ou moins grand apport d'énergie mentale. Ultérieurement l'énergie de l'âme, renforcée (si j'ose dire) par la pensée purifiée et transmise par la personnalité, conditionnera le corps éthérique et contrôlera en conséquence les activités du véhicule physique.

Cette loi attire notre attention sur le fait que le corps physique dense, sous l'impact d'énergies subjectives, produit à son tour une "structure de transmission" et reproduit automatiquement l'activité du corps éthérique. En réponse à l'influx des énergies venant du corps éthérique par les sept centres, il crée une structure entrecroisée dense à laquelle nous avons donné le nom de "système glandulaire endocrinien". En réponse à l'influx d'énergie du corps éthérique, ces glandes produisent à leur tour des sécrétions appelées hormones, qu'elles déversent directement dans le courant sanguin.

Je n'ai pas l'intention d'introduire un excès de technicités dans cette étude. J'écris pour le grand public et non pour le corps médical, qui admet franchement son ignorance relative actuelle sur ce sujet.

Les spécialistes des laboratoires médicaux savent peu de chose des relations entre les glandes endocrines, le sang, et l'ensemble de la physiologie de l'être humain. Ils sont peu renseignés sur les rapports des glandes entre elles. Or elles constituent un système directeur entrecroisé d'une importance vitale. Elles sont reliées et unies, animées et régies par les sept centres éthériques, et ce facteur est ignoré des savants orthodoxes de ce domaine. Jusqu'a ce qu'ils sachent ce qui produit les glandes endocrines, ils resteront totalement désorientés quant aux causes et aux véritables conséquences de leur activité.

Les glandes sont des précipités directs des sept types d'énergie passant par les sept centres éthériques. Elles contrôlent toutes les régions du corps. Leur création représente [618] une expression définie des activités irradiantes et magnétiques de toutes les énergies, car elles sont produites par la radiation des sept centres, mais leur effet individuel et collectif est magnétique. La radiation abstrait des atomes physiques denses. Elle les focalise dans la région appropriée du corps physique, afin qu'ils puissent agir en tant que distributeurs de l'un des aspects de l'énergie affluente dans le courant sanguin, donc dans le corps dense. On remarquera qu'un seul aspect de l'énergie est ainsi réparti, celui qui correspond au troisième rayon, celui de la substance active et intelligente. Les deux autres aspects latents sont distribués sous forme d'énergie pure, affectant des régions, mais non un foyer localisé. Une glande est un tel foyer localisé.

Je suis très désireux que ce sujet des glandes et de leurs rapports avec les centres soit clairement compris. Il est étroitement relié à l'art de guérir. Lorsqu'on applique l'énergie curative par l'intermédiaire du centre conditionnant la région où est situé le point de friction, l'un des effets résultants est la stimulation de la glande associée, avec accroissement de son activité. En dernière analyse, les glandes sont des intermédiaires entre le guérisseur et le patient, entre un centre et le corps physique dense et entre le corps éthérique et son automate, le véhicule récepteur dense.

En poursuivant notre étude des glandes endocrines, agents de transmission immédiate des centres vers le courant sanguin, signalons que les centres agissent sur le système endocrinien par impact direct, au moyen d'un rayon ou courant d'énergie émanant du point central du centre. Par ce moyen, les centres conditionnent et régissent des régions entières du corps. Ils y parviennent par les aspects du centre que nous appelons symboliquement "les pétales du lotus".

La force de vie est focalisée en un point situé au centre même du lotus, et lorsqu'elle en sort pour pénétrer la glande [619] associée, elle se charge de la qualité d'énergie dont le centre est responsable, parce que la force de vie est essentiellement neutre. Le rayon de vie, si l'on peut l'appliquer ainsi, et que l'on trouve au cœur de chaque centre, est monadiquement identifié avec sa source. Lorsqu'il est mis en contact avec ses pétales, il possède une qualité majeure innée d'énergie d'attraction. Toute l'énergie émanant de la source unique de notre système solaire est reliée à l'énergie que nous appelons Amour, et cette énergie est l'attraction magnétique. Les pétales du lotus et la zone d'énergie environnante qui constitue la forme du lotus sont qualifiés par l'un des sept types subsidiaires d'énergie. Ceux-ci émanent des sept Rayons qui eux émanent de la Source unique pour représenter le Créateur multiple.

On sait que le système solaire contient sept planètes sacrées qui sont les gardiennes ou les expressions de ces sept rayons, de ces sept qualités de la divinité. Sur notre Terre, qui n'est pas une planète sacrée, il y a pareillement sept centres qui deviennent au cours de l'évolution les récepteurs des sept qualités de rayon des sept planètes sacrées. À l'intérieur du cercle infranchissable solaire, cet ensemble fournit un vaste système entrecroisé d'énergies.

Trois de ces centres, représentant les trois rayons majeurs, sont bien connus du lecteur.

1. Shamballa

Le rayon de pouvoir ou de dessein.

Le premier aspect.

L'énergie de volonté.

2. La Hiérarchie

Le rayon d'amour-sagesse.

Le second aspect.

L'énergie d'amour.

3. L'Humanité 

Le rayon d'intelligence active.

Le troisième aspect.

L'énergie de pensée.

Il existe quatre autres centres qui, avec les précédents, [620] complètent les sept centres ou sept foyers planétaires d'énergie qui constituent la manifestation corporelle de notre Logos planétaire. C'est par eux que le Seigneur du Monde, agissant à partir de Son propre niveau sur un plan cosmique et au moyen de Sa divine Personnalité, Sanat Kumara, exécute Ses desseins sur notre planète.

On trouve similairement dans le microcosme humain les homologues de ces sept centres. En effet, L'homme possède également sept centres majeurs qui sont les récepteurs de l'énergie émanant des sept centres planétaires, les gardiens des sept aspects de la force des rayons. À divers stades de puissance, ces énergies conditionnent l'expression de l'homme dans les trois mondes, font de lui ce qu'il est à chaque instant de son incarnation, et, par leur effet ou leur absence d'effet sur les centres, indiquent son point d'évolution.

Chez l'être humain, deux de ces centres se trouvent dans la tête, et les cinq autres le long de la colonne vertébrale. L'épine dorsale est le symbole physique de cet alignement essentiel qui est le but immédiat des relations dirigées, poursuivies en conscience par l'homme spirituel, et réalisées par suite d'une juste méditation.

La méditation est une technique de la pensée qui aboutit à des relations réciproques correctes et sans obstacles. C'est un synonyme d'alignement. Elle est donc l'établissement d'une voie de communication directe, non seulement entre la source unique, la monade, et son expression, la personnalité contrôlée et purifiée, mais encore entre les sept centres du véhicule éthérique humain. Cela consiste à fixer les résultats de la méditation sur une base d'effets physiques ou plutôt éthériques.

Peut-être le lecteur s'en étonnera-t-il et considérera-t-il qu'il s'agit là de la phase inférieure de ces résultats. Cela tient [621] à ce qu'il met l'accent sur la réaction mentale envers l'alignement produit, sur la satisfaction obtenue en permettant d'enregistrer un nouveau monde de phénomènes, et sur les nouveaux concepts et nouvelles idées qui empiètent alors sur sa pensée. Mais les résultats valables de la méditation, tout aussi divins et ésotériquement désirables, consistent en un alignement correct, de justes relations et le dégagement de chenaux pour la circulation des sept énergies dans le système microcosmique, ce qui aboutit finalement à une pleine expression de la divinité

Dans le véhicule éthérique du Christ, les sept centres étaient tous bien ajustés, correctement alignés ou harmonisés, en fonctionnement vraiment actif, et proprement réceptifs aux sept courants d'énergie provenant des sept centres planétaires. Ceux-ci mettaient le Christ en rapport et en contact pleinement conscient avec Celui en Qui Il vivait, se mouvait, et avait Son existence. Il avait effectué la "complète reddition ésotérique des sept" (comme on l'appelle parfois) aux énergies spirituelles affluentes, dans leur ordre et leur rythme justes. L'effet physiologique de cette reddition fut l'apparition chez le Christ d'un système endocrinien parfait. Toutes Ses glandes, aussi bien majeures que mineures, fonctionnaient normalement, d'où un "homme parfait", physiquement parfait, émotionnellement stable, et mentalement contrôlé. En langage moderne, le "modèle de conduite" du Christ, dû à la perfection de Son système glandulaire – résultant de ses centres correctement éveillés et vitalisés – fit de Lui une expression de la perfection divine pour le monde entier. Il fut le premier de notre humanité à parvenir à ce point d'évolution, et, comme dit Saint Paul, il fut "L'Aîné dans une grande famille de frères". Les images courantes du Christ témoignent par elles-mêmes de leur complète inexactitude, car elles ne comportent aucun signe de perfection glandulaire. Elles sont pleines de faiblesse et de douceur, mais dénotent peu de vigueur, d'alacrité, et de vitalité. Or la promesse a été lancée que tel Il est, tels nous pouvons être également dans ce monde.

C'est là une promesse servant de substratum à la juste [622] compréhension des centres. Pour que leur réalité effective soit prouvée à tous les hommes, il faut que les centres passent graduellement sous le contrôle de l'âme, qu'ils soient correctement vitalisés et scientifiquement amenés à un état de vraie "vitalité". Il faut qu'ils commencent à conditionner toute la région du corps dans laquelle chacun d'eux se trouve ainsi que les régions intermédiaires entre eux, de manière à ce que chaque partie du corps humain soit amenée sous leur influence irradiante et magnétique.

Ce sont les centres qui maintiennent la cohésion du corps et en font un ensemble cohérent, énergique, et actif. On sait qu'au moment de la mort le fil de conscience se retire du centre coronal et le fil de vie du centre cardiaque. On n'a pas mis en valeur le fait que ce double retrait produit un effet sur chaque centre du corps. Le fil de conscience, ancré dans le centre coronal, qualifie les pétales du lotus que la littérature orientale dénomme "lotus aux mille pétales". Les pétales de ce lotus sont en relation réciproque avec les pétales de chacun des autres centres majeurs et ont un effet nettement qualifiant, à la fois irradiant et magnétique, sur ceux-ci.

Le centre coronal les maintient en activité qualifiante, et lorsque cette qualité de réponse consciente est retirée du centre coronal, tous les pétales de tous les centres en ressentent un effet immédiat. L'énergie qualifiante en retrait quitte le corps par le centre coronal.

La même technique générale s'applique au fil de vie qui est ancré dans le centre cardiaque après être passé, associé au fil de conscience, dans et par le centre coronal. Tant que le fil de vie est ancré dans le cœur, il active tous les centres du corps et les maintient en vitalité. Il envoie des fils de vie [623] vers un point qui se trouve exactement au centre de chaque lotus, au cœur du centre que l'on appelle parfois "le joyau dans le lotus", bien que l'on emploie plus fréquemment ce terme pour désigner le point monadique au cœur du lotus égoïque sur son propre plan. Lorsque la mort survient, le fil de vie est recueilli par l'âme, retiré du cœur vers la tête, et de là retourné au corps causal. Il entraîne avec lui la vie de chacun des centres du corps. C'est ainsi que meurt le corps, qu'il se désintègre, et qu'il cesse de former un ensemble cohérent, conscient, et vivant.

Le système endocrinien ou glandulaire est relié aux centres et modèle strictement son activité sur leurs vibrations. Durant l'incarnation, la vie ou énergie se répand par ce système, soit sans obstacles et selon une juste gouverne dans le cas des hommes hautement évolués, soit en rencontrant des obstacles et en étant imparfaitement dirigée dans le cas de l'être humain moyen ou peu développé. Par ce système de contrôle glandulaire, la forme humaine répond ou ne répond pas aux énergies du monde qui l'entoure.

D'après notre présent thème de guérison, un homme peut être malade et déficient, ou vigoureux et bien portant selon l'état de ses centres et de leurs précipités, les glandes. Il faut toujours se rappeler que les centres sont l'agencement majeur sur le plan physique par lequel l'âme s'active, et exprime vie et qualité selon le point atteint dans le processus de l'évolution. Le système glandulaire n'est qu'une expression inéluctable des centres par lesquels l'âme se manifeste. Les glandes expriment donc pleinement le point d'évolution de l'homme, et selon ce point, elles sont responsables soit de défauts et de limitations, soit d'avantages et de perfections atteintes.

La conduite et le comportement d'un homme sur le plan physique sont conditionnés, contrôlés, et déterminés par la nature de ses glandes, et celles-ci sont conditionnées, contrôlées, et déterminées par la nature, la qualité, et la vitalité des centres. À leur tour, ceux-ci sont conditionnés, contrôlés, et déterminés par l'âme, de plus en plus efficacement à mesure que l'évolution progresse.

Avant le contrôle par l'âme, les centres sont qualifiés conditionnés, et contrôlés par le corps astral, et plus tard [624] par la pensée. Le but du cycle évolutionnaire est de provoquer ce contrôle, ce conditionnement, et ce processus déterminant par l'âme. Les êtres humains se trouvent actuellement échelonnés à tous les degrés imaginables de développement au sein de ce processus.

Une grande partie de ce qui précède est bien connue et offre un caractère de redite. Mais j'ai estimé indispensable de répéter l'histoire pour amener une nouvelle clarté dans la pensée.

Il en ressort également que dans toute vie individuelle le processus karmique doit s'élaborer par l'intermédiaire des glandes, lesquelles conditionnent les réactions de chaque personne envers les circonstances et les événements. Les résultats de toutes les vies antérieures et de toutes les activités pratiquées durant ces vies ont été enregistrés par les Seigneurs du Karma. La loi karmique agit en coopération étroite avec les Seigneurs lunaires, qui édifient les corps constituant la personnalité. Ultérieurement, la loi coopère encore plus étroitement avec le dessein de l'âme. L'ensemble de ce difficile problème est nécessairement fort complexe. Je ne puis que donner certaines indications.

C'est ce système de centres associés avec leurs extériorisations glandulaires que le guérisseur doit prendre en sérieuse considération et sur lequel il doit agir. Par exemple, toute stimulation qu'il sera apte à transmettre à un centre dans le corps du patient, ou toute abstraction d'énergie d'un centre, réagiront de façon parfaitement définie sur la glande associée, donc sur la sécrétion que cette glande déverse habituellement dans le courant sanguin.

On sait également que les sept centres majeurs et leurs glandes associées se présentent comme suit :

1. Le centre coronal

La glande pinéale.

2. Le centre frontal

La glande pituitaire.

3. Le centre laryngé

La glande thyroïde.

4. Le centre cardiaque

Le thymus.

5. Le centre solaire

Le pancréas. [625]

6. Le centre sacré

Les gonades.

7. Le centre coccygien

Les glandes surrénales.

Il existe aussi d'autres centres et de nombreuses autres glandes dans le corps humain, mais les guérisseurs agissent sur les sept centres majeurs. Les glandes mineures ou subsidiaires sont conditionnées par le centre contrôlant la région où elles sont situées. Le guérisseur refuse toutefois d'alourdir sa pensée par les multiples détails concernant les systèmes glandulaires secondaires et par la complexité de leurs moindres relations réciproques intérieures. Les sept glandes et centres cités déterminent fondamentalement l'état de santé – bon, indifférent, ou mauvais – d'un homme, ainsi que son équipement psychologique.

Il ne faut pas oublier que l'effet primordial de l'activité des glandes et de leurs sécrétions est d'ordre psychologique. Sur le plan psychique, un homme est émotionnellement et mentalement la pure conséquence du fonctionnement de son système glandulaire. Accessoirement, il l'est aussi physiquement, parce que ce sont fréquemment ses émotions et son état d'esprit psychologique qui déterminent ce fonctionnement.

L'homme du commun centré sur lui-même met surtout l'accent sur le véhicule physique. Il prête peu d'attention ou n'en prête aucune à l'équilibre ou au déséquilibre de son système endocrinien, à la manière dont ce système est campé (si j'ose dire) sous l'angle où il détermine l'effet psychologique du sujet sur ses compagnons.

Je n'ai pas l'intention d'analyser l'activité des glandes, de noter comment elles répondent à l'état éveillé ou assoupi des centres, ni comment elles limitent ou accroissent la sensibilité de l'homme envers son entourage, ni comment elles influencent son interprétation de la vie, la passivité ou l'activité de ses réactions quotidiennes aux événements et aux circonstances. On peut affirmer catégoriquement qu'un homme est le produit de son système glandulaire. Mais les glandes, à leur tour, ne sont que les effets de certaines puissantes sources intérieures d'énergie. À nouveau, comme on le constate, j'insiste sur cette vérité essentielle. [626]

C'est pourquoi la science médicale finira par découvrir une vérité dont elle a déjà le sentiment, à savoir qu'il est impossible de modifier fondamentalement la personnalité et l'équipement physique d'un homme en agissant sur les glandes elles-mêmes. Durant les trente ou quarante années au cours desquelles les endocrinologistes ont étudié et fouillé ce sujet, ils ont accompli peu de progrès réels. Ils ont fait certaines découvertes, ils ont remarqué certaines conséquences de l'activité ou de l'atonie des glandes ; ils ont reconnu certains êtres comme types caractéristiques d'activité ou de passivité glandulaire ; ils ont appliqué des palliatifs ; ils ont stimulé ou retardé (avec de bons ou de mauvais résultats) l'action d'une glande par diverses méthodes de médication. Au-delà, leurs connaissances sont fort limitées, et les plus honnêtes penseurs en ce domaine particulier sont conscients du fait qu'ils se trouvent en face d'un territoire inconnu. La situation restera inchangée jusqu'au jour où la science médicale moderne reconnaîtra qu'en ce qui concerne les glandes endocrines le monde des causes est le corps éthérique avec ses sept centres. Elle enregistrera alors le fait que tout travail relatif aux glandes doit se détourner des sept effets ou précipités tangibles des centres pour s'orienter vers les centres eux-mêmes.

Les guérisseurs ne doivent donc pas s'occuper des glandes impliquées, mais directement du centre qui conditionne le "point de friction" et contrôle la région qui est sous son influence. Celle-ci inclut nécessairement la glande que le centre a créée, formée, ou précipitée et activée.

Selon cette loi, le concept du guérisseur devrait être de former un exutoire sans obstacles ou un passage libre le long duquel la vie pourvoyeuse de santé puisse affluer depuis le "centre nécessaire" situé dans le corps éthérique du [627] guérisseur jusqu'au centre correspondant logé dans le corps du patient, et de là dans le courant sanguin via la glande associée. N'oublions pas cette vérité éternellement juste que "le sang est la vie", même si ses implications nous sont encore mystérieuses tant sous l'angle de l'occultisme que sous l'angle de la médecine.

Les guérisseurs doivent apprendre à travailler avec le principe de vie, et non avec quelque vague énergie mise en mouvement par le pouvoir de la pensée ou la puissance de l'amour, ainsi qu'il en est présentement avec les divers systèmes élaborés par l'humanité. La méthode permettant d'entrer en contact avec le principe de vie et de le mettre en mouvement consiste à dégager certains canaux éthériques au sein de la structure éthérique qui forme le substratum de toutes les parties du corps du patient. Ce n'est ni en pensant à la santé, ni en affirmant la divinité, ni en éliminant les "erreurs" d'approche mentale que l'on obtiendra ce dégagement, mais par la méthode bien plus prosaïque consistant à diriger des courants d'énergie à travers certains centres, et à agir ainsi sur certaines glandes dans la région malade du corps physique où se situent le trouble, la douleur, et l'affliction.

Il reste nécessairement vrai que cela implique de la réflexion et une pensée juste. Il faut que le guérisseur pense clairement avant d'obtenir les résultats désirés, mais l'énergie déversée dans le véhicule du patient n'est pas d'ordre mental. C'est l'une des sept formes d'énergie pranique ou vitale. Elle circule le long de la ligne de force ou chenal qui coordonne tous les centres et les relie aux glandes. N'oublions pas que cet ensemble constitue un réseau directeur entrecroisé et interdépendant englobant les systèmes suivants qui, du point de vue ésotérique, symbolisent de grands processus cosmiques :

1. Le corps éthérique dans son ensemble, avec ses chenaux et ses lignes communicantes d'énergie qui forment le [628] substratum de toutes les parties du corps humain.

2. Les sept centres en liaison, chacun spécifiquement qualifié, et chacun en contact avec chacun des autres par les fibres éthériques ou filaments de force.

3. Les nadis, ce système de chenaux éthériques légèrement plus denses qui sont de minuscules filaments de force sous-jacents à tout le système nerveux, à toutes les sortes de nerfs, et à tous les types de plexus nerveux.

4. Le système nerveux lui-même qui étend sa sphère d'influence dans le corps humain tout entier.

5. Le système endocrinien ou glandulaire.

6. Le courant sanguin, récepteur des courants d'énergie vivante provenant du système endocrinien via ce qu'on appelle les hormones.

7. L'ensemble total inter communicant, qui est la manifestation de l'homme spirituel dans toute incarnation et à tout point d'évolution.

Deux grands courants d'énergie irriguent donc et animent tout cet agrégat de systèmes : le courant de vie et le courant de conscience. Le second agit par le système nerveux, et le premier par le courant sanguin. En fait, ils sont tous deux si étroitement liés et associes qu'il est difficile pour un homme ordinaire de les différencier dans l'action.

Toutefois, le guérisseur ne travaille pas avec l'aspect conscience, mais entièrement avec l'aspect vie. Le guérisseur parfait (qui n'existe pas encore) agira par le foyer fermé et scellé à l'intérieur du centre, le cœur même de ce centre. C'est là que se trouve le foyer de vie. De ce point au sein du centre, la vie rayonne dans les pétales du lotus. L'association de la vie centrale et de la conscience inhérente aux pétales est, sous l'angle physique, l'origine de l'être humain vivant, [629] respirant, et sensible. Il faut que le guérisseur le reconnaisse. À l'arrière-plan de cette vitalité et de cette conscience se trouve l'être, l'homme spirituel, l'acteur, celui qui ressent à des degrés divers, et le penseur. La simplicité de cet énoncé est quelque peu trompeuse, car il faut considérer d'autres facteurs, d'autres relations réciproques, et d'autres énergies. L'énoncé n'en reste pas moins fondamentalement vrai, et le guérisseur peut se fier à cette vérité pour agir.

Il est intéressant de signaler que la Grande Invocation, actuellement distribuée dans le monde, est basée sur le même concept fondamental de grands systèmes conditionnant l'humanité dans son ensemble. Ces systèmes peuvent être activés par l'influx de courants d'énergie apportant une nouvelle vie et une nouvelle santé au corps tout entier de l'humanité, via les centres planétaires de vitalité et de conscience divines.

La Quatrième Règle accompagne la Loi VII et présente une importance majeure du fait de son extrême simplicité et parce que, si elle est comprise et suivie, elle forme une règle de liaison entre les méthodes subjectives et objectives de traitement des maladies. La loi que l'on vient d'étudier était également fort simple et directe, et ses implications se rattachaient à la nature subjective et à la forme objective. Il faut veiller à ne pas se laisser séduire par un excès de simplicité et par les affirmations évidentes et directes Il y a une tendance à considérer l'enseignement occulte comme nécessairement abstrus et indirect, exigeant toujours l'emploi du "sens ésotérique" pour être compris (quel que soit le sens qu'on y attache). Pourtant il advient fréquemment que plus l'enseignement est élevé, plus il est exprimé simplement. La complexité tient au manque de connaissance de l'étudiant et non au mode de présentation de l'éducateur. Voici la règle en question. [630]

QUATRIEME REGLE

On établira soigneusement le diagnostic de la maladie en se basant sur les symptômes extérieurs vérifiés et on le simplifiera dans la mesure suivante : lorsque l'organe impliqué sera connu et circonscrit, on soumettra le centre du corps éthérique qui lui est le plus étroitement lié à des méthodes de guérison occulte, sans négliger pour autant les palliatifs et remèdes des méthodes médicales et chirurgicales éprouvées.

Cette règle demande peu d'explications, car elle est composée d'instructions claires et concises dont on peut donner la liste.

1. Il faut un diagnostic soigné, basé sur des symptômes extérieurs vérifiés.

2. Il faut localiser l'organe où siège le trouble. Ces deux activités concernent le corps physique dense.

3. L'attention se portera ensuite sur le centre du corps éthérique le plus proche de la région malade.

4. On emploiera alors des méthodes de guérison occulte destinées à stimuler ou à freiner le centre impliqué

5. Simultanément, toutes les méthodes orthodoxes seront utilisées.

C'est à l'occasion du diagnostic soigneux que la plupart des soi-disant guérisseurs modernes font fausse route.

Ils n'ont, pour déterminer la nature de la difficulté, une connaissance suffisante ni du corps physique, ni de la pathologie des maladies, ni des symptômes primaires ou secondaires. Cela tient à ce que les guérisseurs habituels n'ont pas reçu d'éducation médicale, et qu'en même temps ils ne sont pas équipés psychiquement pour parvenir à un diagnostic exact par des moyens occultes. Ils se rabattent sur l'hypothèse générale que le patient est malade, que le siège du trouble paraît se situer dans telle ou telle région du corps physique, que le patient se plaint de certains maux ou douleurs, et que s'il peut être rendu assez consentant, et s'il peut comprendre, [631] à l'instar du guérisseur, le fait de sa divinité – et qui le pourrait, ô mon frère ? – la guérison pourra être obtenue pourvu que le patient ait foi en le guérisseur.

En général, on constate que l'ignorance du guérisseur est égale à celle du patient. Il est déplorable de voir le guérisseur prétendre que, si la guérison survient, elle est entièrement due à la méthode suivie, alors qu'en toute probabilité le patient se serait rétabli spontanément. La guérison a pu être accélérée par le facteur foi. La foi n'est que la focalisation de l'énergie du patient en accord avec l'injonction du guérisseur, et un "déploiement" consécutif de cette énergie dans la région malade, en concordance avec la loi que "l'énergie suit la pensée". L' "explosion" (si j'ose employer un terme aussi véhément) de l'énergie de foi chez les deux personnes impliquées – le guérisseur et le patient – produit parfois occultement une stimulation d'énergie suffisante pour provoquer une cure lorsqu'une cure était inévitable en tout état de cause. Elle n'a été qu'un processus accélérateur.

Toutefois, ce n'est pas là une vraie guérison occulte, et aucune des méthodes de guérison occulte n'y a été employée ou impliquée. Psychologiquement, on peut observer le même phénomène dans le cas de ce que l'École Fondamentaliste de la Chrétienté appelle une "conversion". La foi du sujet, celle de l'évangéliste, et en outre la foi de l'audience s'il y en a une, provoquent une guérison psychologique dans le sens d'un colmatage de fissures. Il arrive aussi qu'elles produisent une réparation provisoire.

Dans le monde créé, il n'existe rien d'autre que de l'énergie en mouvement, et toute pensée en dirige certains aspects, bien que cette énergie reste toujours dans la sphère d'influence de quelque plus vaste énergie pensante et dirigeante. Cette notion doit devenir dominante dans notre esprit. La foi du guérisseur et celle du patient sont toutes deux un exemple d'énergie en mouvement. En général, ce sont les seules énergies mises en branle dans les cas de guérison. La médecine orthodoxe fait également appel à ces énergies en [632] adjoignant aux méthodes classiques la foi du malade en son médecin et en ses connaissances scientifiques.

Je n'insisterai pas ici sur la recommandation d'utiliser les méthodes médicales et chirurgicales classiques chaque fois que les circonstances s'y prêteront. J'ai déjà plusieurs fois mentionné ce sujet au cours de mon enseignement sur la guérison. Il est essentiel de comprendre que les connaissances acquises en médecine et en chirurgie constituent une expression d'expérience et d'intelligence divines au même titre, sinon davantage, que les soi-disant méthodes actuelles de guérison divine avec leurs espoirs, leurs affirmations, et leurs méthodes encore malhabiles. Bien qu'une grande partie des méthodes orthodoxes restent expérimentales, elles le sont moins que les méthodes des guérisseurs modernes et contiennent beaucoup de notions scientifiques réelles et démontrées. Il faut s'en servir, et leur faire confiance.

La parfaite association de guérison est celle du médecin et du guérisseur spirituel travaillant chacun dans son propre domaine, et ayant chacun foi l'un en l'autre, ce qui n'arrive guère actuellement. Il n'y a nul besoin de faire appel au secours divin pour rajuster des os quand le chirurgien est bien équipé pour les remettre en place, ni pour se débarrasser d'une infection que le médecin sait parfaitement éliminer. Le guérisseur peut aider et hâter le processus de guérison, mais le praticien orthodoxe peut accélérer le travail du guérisseur. Les deux groupes ont besoin de s'entraider.

Je comprends que les indications ci-dessus ne puissent plaire ni aux guérisseurs spirituels ni aux praticiens orthodoxes. Il serait cependant désirable qu'ils apprennent à s'apprécier mutuellement et à travailler en coopération. En dernière analyse, la contribution des guérisseurs spirituels et des nouvelles méthodes de guérison mentale est faible en comparaison du travail et des connaissances du corps médical orthodoxe. La dette du monde envers ses médecins et chirurgiens est considérable. Sa dette envers les guérisseurs l'est nettement moins. Ces derniers enveniment trop souvent les [633] relations par leur amertume et leur critique constante des praticiens et de la médecine classique. L'expérience et la sûreté de connaissances des médecins du groupe orthodoxe leur évitent d'adopter un tel comportement, d'autant plus qu'ils savent qu'en cas d'urgence le guérisseur spirituel fera appel à eux.

La loi et la règle que nous allons étudier maintenant vont nous transporter dans certains domaines de réelle abstraction, et une grande partie de ce que j'aurai à dire ne sera pas facile à comprendre. Cette Loi VIII nous ramène à la source même de tous les phénomènes en ce qui concerne l'être humain – la volonté de l'âme immortelle de s'incarner sur la terre ou de se retirer de l'incarnation. Elle implique également l'étude du facteur Volonté dans la provocation des maladies en tant que moyen direct d'exécuter ce retrait. La question de la Volonté est encore si peu comprise que le sujet est particulièrement difficile à exposer.

LOI VIII

La maladie et la mort résultent de l'activité de deux forces. L'une est la volonté de l'âme disant à son instrument : "Je retire l'essence." L'autre est le pouvoir magnétique de la vie planétaire disant à la vie interne de la structure magnétique : "L'heure de la résorption est arrivée. Reviens à moi." C'est ainsi que, sous l'empire de la loi cyclique, toutes les formes agissent.

Lorsqu'il est question de maladie et de mort, deux aspects de la Volonté divine entrent en jeu. L'un est la volonté de l'âme de mettre fin à une incarnation. L'autre est la volonté de l'Esprit de la Terre (la force élémentale de base) de résorber en lui-même la substance libérée et temporairement isolée dont l'âme s'était servie durant le cycle d'incarnation.

Sont impliqués dans ce processus le facteur temps, et le facteur de l'interaction entre le foyer de volonté de l'âme et la volonté diffuse et toujours présente de l'esprit élémental de la substance, plus leur relation cyclique. Nous allons [634] essayer d'en faire l'étude.

Cette étude revêt une importance majeure et projettera une lumière étrange et nouvelle sur tout le sujet des maladies. Je m'occuperai d'abord de la seconde moitié de la loi se rapportant au "pouvoir magnétique de la vie planétaire" qui dit à la vie interne de la structure atomique : "L'heure de la résorption est arrivée. Reviens à moi."

Pour comprendre cette référence, je rappelle qu'un être humain est une entité spirituelle occupant ou animant (c'est le terme occulte que je préfère) un véhicule physique dense. Ce corps dense est une fraction de la structure générale de la planète tout entière, composée d'atomes vivants qui sont sous le contrôle de la vie de l'entité planétaire et en font partie.

Le véhicule physique dense est laissé de par la volonté de l'âme animante dans une liberté temporaire et dirigée tout en continuant de faire intrinsèquement partie de la somme totale de toute la substance atomique. Il a sa propre vie et une certaine intelligence que nous appelons sa nature instinctive. Les ésotéristes donnent à ce véhicule le nom d'élémental physique. Durant la vie incarnée, il est la force cohérente ou l'agencement par lequel le corps physique préserve sa forme particulière sous l'impact de la vitalité éthérique qui affecte tous les atomes vivants et les met en relation les uns avec les autres.

Le corps physique est au sein de la vie unique le grand symbole de la multiplicité qui la constitue. Il est la démonstration de la cohérence innée, de l'unité, de la synthèse, et des relations réciproques.

Le prana physique ou planétaire est la forme la moins élevée de l'énergie pranique. Il est la vie de la somme totale des atomes dont toutes les formes extérieures sont composées, lorsque ces atomes sont mis en rapport avec une structure atomique isolée. Cette structure est le corps physique dense d'une âme individuelle animante dans un règne quelconque de la nature, et particulièrement dans le règne humain en ce qui concerne notre étude.

Ce qui sous ce rapport est vrai de l'individu ou de l'homme, le microcosme, est également vrai de la planète [635] qui, au même titre que l'homme, est un ensemble cohérent Cette intégralité est due à la relation entre deux aspects de la vie : la vie du Logos planétaire, et la vie de l'Esprit de la Terre, qui est celle de la somme totale des atomes qui composent toutes les formes. Le corps physique de l'homme se conforme à cette somme totale de substance vivante, de vie élémentale. Il en est donc le symbole. Ces deux vies, fonctionnant microcosmiquement et aussi macrocosmiquement, créent l'énergie pranique vivante qui circule dans les corps éthériques de toutes les formes et produit la cohérence ou maintient une synthèse. On peut la discerner lorsqu'on perçoit l'aspect le plus dense du corps éthérique, lequel crée l'aura de santé chez les plantes, les arbres, les vies de l'océan les animaux, et les hommes.

D'autres énergies et puissances circulent dans le véhicule éthérique et le conditionnent, mais je ne parle ici que de l'aspect physique inférieur qui dénote la vie de l'élémental de notre planète, l'Esprit de la Terre – une vie divine qui poursuit son propre progrès sur la courbe involutionnaire de la manifestation.

Cet Esprit de la Terre conserve sa mainmise sur les structures atomiques qui composent toutes les formes, y compris le corps physique de l'homme. Il les rassemble finalement à nouveau et résorbe les éléments de sa vie qui en furent temporairement isoles durant l'expérience de chaque âme dans tout règne de la nature. Remarquons que ces atomes sont imprégnés et conditionnés par deux facteurs dont l'Esprit de la Terre est seul responsable :

1. Le facteur Karma de la vie de l'élémental de la planète. C'est un karma précipitant d'involution, entièrement différent de celui du Logos planétaire Qui est une Vie spirituelle sur la courbe d'évolution. En conséquence, ce karma d'involution conditionne l'expérience de la vie sous l'angle purement physique de toutes les formes [636] composées de substance atomique.

2. Le facteur de limitation. En dehors du karma, qui se traduit par des événements physiques intéressant toutes les formes composées de cette essence élémentale, les véhicules physiques de toutes les vies dans tous les règnes de la nature sont aussi conditionnés par le point d'évolution de l'Esprit planétaire et par l'instant considéré dans le cycle de son influence. Cet Esprit involutionnaire n'a pas encore atteint son point de perfection, mais progresse vers un but spécifique qu'il atteindra en arrivant à la courbe évolutionnaire de son expérience. Cette époque se situe dans un avenir fort lointain. Notre Logos planétaire, la grande Vie divine dans laquelle nous vivons, nous nous mouvons, et avons notre existence est encore l'un des "Dieux imparfaits" au point de vue du but assigné à tous les Logos planétaires. Son corps d'expression, la Terre, n'est pas encore une planète sacrée. L'Esprit de la Terre est encore fort éloigné même de la perfection relative dont un être humain conscient possède l'intuition.

Le point d'évolution de l'Esprit de la Terre affecte chaque atome de son corps qui est celui d'une entité en involution. Le résultat de cette imperfection, qui n'est pas celle du Logos planétaire mais celle de l'Esprit de la Terre, apparaît sous forme de maladie dans toutes les formes de tous les règnes de la nature. Les minéraux sont sujets à maladie et à dépérissement. La science a même enregistré comme un fait la "fatigue" des métaux. Les plantes et les animaux réagissent tous à des maladies internes de la structure de leur forme. La maladie et la mort sont inhérentes aux atomes dont tous les organismes sont composés. L'homme n'en est pas exempt.

La maladie, comme je l'ai déjà dit, ne provient donc ni de pensées fausses ni par défaut d'affirmer la divinité. Elle est inhérente à la nature même des formes et dénote les imperfections dont souffre l'Esprit de la Terre. C'est le mode [637] par excellence [2] par lequel cette vie élémentale conserve son intégrité et reste capable de résorber ce qui lui appartient, mais qui a été soumis à une autre gouverne par la puissance vitale de l'Esprit qui anime tous les autres règnes de la nature durant un cycle d'incarnation.

Ceci fera certainement considérer la maladie sous un nouveau jour. Sous l'impulsion de l'âme et la volonté de s'incarner, l'homme crée une forme composée de substance déjà sujette à un conditionnement, déjà imprégnée des impulsions vitales de l'Esprit de la Terre. Par cet acte créateur, l'homme assume la responsabilité de cette forme élémentale, mais en même temps se limite nettement par la nature des atomes dont cette forme est composée. La substance atomique par laquelle s'exprime l'Esprit de la Terre conserve toujours en elle les "semences de retour" qui permettront la résorption.

Cette substance est composée de matières de tous les grades et de toutes les qualités, depuis la plus grossière jusqu'à la plus fine, comme par exemple la substance qui rend possible l'apparition du Bouddha ou du Christ. Le Seigneur de la Terre, notre Logos planétaire, ne parvient pas à découvrir une substance animée par l'Esprit de la Terre et dont la qualité et la nature soient assez pures pour lui former un corps. Il ne peut donc ni se matérialiser ni apparaître physiquement comme le Bouddha ou le Christ. Parmi les membres de la Chambre du Conseil de Shamballa, rares sont ceux qui peuvent trouver la substance adéquate ou nécessaire à leur apparition. Ils ne peuvent pas prendre de corps physique dense et doivent se contenter d'un véhicule éthérique.

L'apparence dense d'un être humain durant sa manifestation ou incarnation restreinte est donc influencée par trois types de vie :

1. La vie de l'homme spirituel lui-même transmise de la Monade par l'âme durant la majeure partie de l'existence manifestée.

2. La vie de ce total qui est la vie élémentale du quatrième [638] règne de la nature, le règne humain. Cette vie est encore un aspect de celle de l'Esprit de la Terre sujette à la Loi d'Isolement ou de Limitation.

3. La somme totale de la vie inhérente à la substance atomique elle- même, la substance dont toutes les formes sont construites. C'est la vie de l'Esprit de la Terre.

Nous ne parlons ici ni de l'âme d'un atome ni de l'âme animant une forme quelconque, grande ou petite, mais exclusivement de la vie ou premier aspect. Elle s'exprime par la volonté d'exister. Bien que toujours présente, elle n'est active que durant la vie en forme, ou phase de manifestation créée. C'est ici qu'apparaît le facteur Volonté et que se trouvent les rapports entre volonté, forme, et incarnation.

 

[1] Les Problèmes de l'Humanité, Chapitre VI. Le retour du Christ, Chapitre V.

[2] En français dans le texte.