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CHAPITRE V LE PROCESSUS DE RESTITUTION - Partie 2

Un grand bouleversement de tous les règnes de la nature a caractérisé la présente génération. La note dominante en fut une prodigieuse destruction de toutes les formes de la vie divine dans tous les règnes. Notre civilisation moderne a reçu un coup mortel dont elle ne se remettra jamais, mais que l'on reconnaîtra un jour comme le "coup de libération" et comme un signal pour l'apparition de ce qui est meilleur, nouveau, et mieux approprié à l'esprit en cours d'évolution.

Des énergies puissantes et pénétrantes, accompagnées des [451] forces qu'elles ont suscité, se sont heurtées en un conflit qui, en termes figurés, a élevé le règne minéral dans les cieux et a fait descendre le feu du ciel. Cette description n'est pas simplement symbolique, mais très réelle. Des corps d'hommes, de femmes, et d'enfants, ainsi que d'animaux ont été détruits. Les formes du règne végétal et les puissances du règne minéral ont été désintégrées, dispersées, et dévastées. La vie cohérente de toutes les formes planétaires a été rendue temporairement incohérente. Selon une antique prophétie, "Nul véritable Son collectif n'est émis de forme à forme, de vie à vie. Seul un cri de douleur, une demande de restitution, et une invocation pour soulager l'agonie, le désespoir, et les vains efforts partent d'ici vers Là-bas."

Tout ce bouleversement du "sol" du monde spirituel, psychologique, et physique et toute cette dislocation des formes et des contours familiers de notre vie planétaire devaient se réaliser avant qu'il fût possible à la Hiérarchie d'émerger dans la conscience publique. Tous ces événements devaient agir sur les âmes des hommes avant l'inauguration du Nouvel Âge apportant la Restauration des Mystères et la réhabilitation des peuples de la Terre. Ces deux conditions vont de pair, et c'est l'un des principaux points que je voudrais faire ressortir. Le bouleversement, la désintégration, et le chaos total qui ont sévi durant les cinq derniers siècles dans tous les règnes de la nature ont enfin réussi à se manifester sous une forme physique parallèle. Ceci est favorable et souhaitable. C'est le prélude d'un progrès vers l'établissement d'un meilleur monde, vers la construction de formes de vie plus adéquates, vers des attitudes humaines plus correctes, et cela marque une orientation plus sage vers la réalité. Le meilleur est encore à venir.

Tout est rapidement amené à la surface, le bon et le mauvais, le désirable et l'indésirable, le passé et le futur (car les deux ne font qu'un). La charrue de Dieu a presque [452] accompli son travail. Le glaive de l'esprit a détaché un fâcheux passé du radieux avenir, et l'Œil de Dieu les contemple tous deux, apportant leur contribution. Notre civilisation matérielle va céder rapidement la place à une culture plus spirituelle. Nos Églises organisées avec leurs théologies restrictives et embrouillées s'effaceront bientôt devant la Hiérarchie avec son enseignement qui émerge – clair, positif, intuitif, et dépourvu de dogmes.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

L'attachement, ou désir intense d'une existence sensible, est inhérent à toutes les formes et se perpétue lui-même. Il est éprouvé même par les grands sages.

Lorsque la vie ou Esprit se retire, la forme meurt ésotériquement. Lorsque la pensée de l'ego ou moi supérieur est occupée sur son propre plan, nulle énergie n'est envoyée vers la matière des trois mondes, et ainsi nulle construction de formes et nul attachement à la forme n'y sont possibles. Cela concorde avec le truisme ésotérique que "l'énergie suit la pensée". Cela concorde également avec les enseignements selon lesquels le corps manifestant le principe du Christ, le véhicule bouddhique, ne commence à se coordonner qu'à partir du moment où les impulsions inférieures s'atténuent et disparaissent... L'attachement à la forme ou l'attraction de la forme pour l'Esprit est la grande poussée motrice de l'involution. La répulsion pour la forme et la désintégration des formes qui s'ensuit est le grand mobile de l'évolution.

(La Lumière de l'Âme, pages anglaises 137-138)

Lorsque la cause, le désir, a produit son effet en créant la personnalité ou aspect forme de l'homme, la forme persiste aussi longtemps que dure la volonté de vivre. Elle est maintenue en manifestation par la vitalité mentale. Les annales de la médecine l'ont démontré de façon réitérée, car elles ont prouvé que la durée probable de la vie sur le plan physique coïncide avec la persistance de la détermination [453] de vivre. Mais aussitôt que la volonté se retire ou que l'intérêt de l'occupant du corps a cessé d'être centré sur la manifestation de la personnalité, la mort survient, et l'on assiste à la désagrégation de cette image mentale qu'est le corps.

(La Lumière de l'Âme, page anglaise 397)

Il y a deux lignes principales d'évolution, celle qui concerne matière et forme, et celle qui concerne l'âme, l'aspect conscience, le penseur en manifestation. Pour chacune d'elles le sentier du progrès est différent, et chacune poursuit son cours. On sait déjà que durant une longue période l'âme s'identifie avec l'aspect forme et s'efforce de suivre le "Sentier de la Mort", car c'est réellement cela que le sentier des ténèbres représente pour le penseur. Ultérieurement, à la suite d'efforts opiniâtres, cette identification prend fin. L'âme prend conscience d'elle-même et de son propre sentier ou dharma et suit alors le chemin de la lumière et de la vie. Il faudrait toutefois ne jamais oublier que pour chacun des deux aspects (matérialiste et animique) leur propre sentier est le bon et que les impulsions recélées dans le véhicule physique ou le corps astral ne sont pas mauvaises en elles-mêmes. Sous certains aspects elles peuvent devenir mauvaises lorsqu'on en pervertit l'usage. C'est ce que le disciple avait compris dans le Livre de Job lorsqu'il s'écria : "J'ai perverti ce qui était juste." Les deux lignes de développement sont distinctes et séparées, et tout aspirant doit l'apprendre.

(La Lumière de l'Âme, pages anglaises 402-403)

D. L'art de mourir

L'âme, ayant son siège dans le cœur[1], est le principe de vie, le principe du libre arbitre, le noyau central d'énergie positive au moyen duquel tous les atomes du corps sont maintenus à leur juste place et subordonnés à la "volonté-d'être" de l'âme. Ce principe de vie prend le courant sanguin pour mode d'expression et agent de contrôle. Par l'étroite [454] relation entre le système endocrinien et le courant sanguin, deux aspects de l'activité de l'âme sont réunis pour faire de l'homme une entité vivante, consciente, et fonctionnante, gouvernée par l'âme et exprimant les desseins de l'âme dans toutes les activités de la vie quotidienne.

La mort est donc littéralement le retrait hors des centres cardiaque et coronal de ces deux courants d'énergie, avec pour conséquence une perte totale de conscience et la désintégration du corps.

La mort diffère du sommeil en ce que les deux courants d'énergie sont supprimés. Dans le sommeil, seul est retiré le fil d'énergie ancré dans le cerveau, et dans ce cas l'homme devient inconscient, c'est-à-dire que sa conscience, ou sens de se rendre compte, est focalisée ailleurs. Son attention n'est plus dirigée vers les objets tangibles et physiques, mais tournée vers un autre monde d'existence et centrée dans un autre appareil ou mécanisme.

Lors de la mort, les deux fils sont retirés ou unifiés dans le fil de vie. La vitalité cesse de se répandre par l'intermédiaire du courant sanguin, le cœur s'arrête de battre, le cerveau cesse d'enregistrer, et ainsi le silence s'installe. La maison est vide. L'activité prend fin, sauf cette étonnante activité immédiate qui est la prérogative de la matière elle-même et qui s'exprime par le processus de décomposition.

Sous certains aspects, ce processus dénote l'union de l'homme avec tout ce qui est matériel et démontre qu'il fait partie de la nature elle-même. Par nature, nous entendons le corps de la vie unique "en qui nous vivons, nous nous mouvons, et nous possédons notre existence". Toute l'histoire est contenue dans ces trois mots – vivre, se mouvoir, et exister. L'Être est la conscience, la conscience de soi, et l'expression de soi, dont les symboles exotériques sont la tête et le cerveau de l'homme. La vie est l'énergie, le désir en forme, la cohésion, et l'adhésion à une idée. Les symboles exotériques en sont le cœur et le sang. Le mouvement indique l'intégration dans l'activité universelle de l'entité existante [455] consciente et vivante. Les symboles en sont l'estomac, le pancréas, et le foie.

Il y a également lieu de remarquer que le retrait par la mort est entrepris sous la direction de l'Égo, si inconscient que l'homme puisse être de cette gouverne. Pour la majorité, le processus opère automatiquement, car au moment où l'âme cesse de prêter attention à sa manifestation dans les trois mondes il se produit inévitablement une réaction sur le plan physique. Si elle abstrait les deux fils conducteurs de vie et de raison, c'est la mort. Si le fil conducteur de l'énergie qualifiée par la pensée est seul abstrait, le courant de vie continue d'opérer par le cœur, mais sans conscience intelligente. L'âme est engagée ailleurs et absorbée sur son propre plan par ses propres préoccupations.

(Traité sur la Magie Blanche, pages anglaises 496-497)

Avant de traiter ce sujet plus en détail, il y a lieu de connaître quelque peu la "membrane dans le cerveau" qui est intacte chez la majorité des hommes mais n'existe plus chez les clairvoyants illuminés. On sait que le corps humain comporte à son arrière plan un ample corps vital, contrepartie du corps physique et plus vaste que lui, que nous appelons double ou corps éthérique. C'est un corps d'énergie composé de centres de force et de nadis ou filaments de force. Ces derniers sont les contreparties du système nerveux – des nerfs et des ganglions nerveux. En deux endroits du corps humain se trouvent des portes de sortie (si j'ose employer ce terme). L'une d'elles se trouve dans le plexus solaire, l'autre vers la fontanelle. Toutes les deux sont protégées par une membrane de matière éthérique d'un tissu serré composé de filaments d'énergie vitale entrelacés. Au cours du processus de la mort, la pression d'énergie vitale qui s'exerce sur la membrane produit finalement une perforation ou une ouverture par laquelle la force de vie se [456] répand au dehors à mesure que s'accroît l'influence abstrayante de l'âme. Chez les animaux, les enfants, et les hommes ou femmes entièrement polarisés dans leur corps physique et astral, la porte de sortie est le plexus solaire, et c'est la membrane correspondante qui est perforée pour permettre l'effusion. Chez les types mentaux et les unités humaines plus hautement évoluées, c'est la membrane céphalique supérieure qui est perforée dans la région de la fontanelle pour permettre la sortie de l'être rationnel pensant.

Le processus de la mort comporte donc deux sorties principales : le plexus solaire pour les êtres humains polarisés astralement et prédisposés physiquement, donc pour la grande majorité, et le centre coronal pour les êtres polarisés mentalement et orientés spirituellement. Tel est le premier et plus important facteur à maintenir présent en mémoire. On conçoit aisément comment l'orientation d'une tendance de vie et le foyer d'attention de la vie déterminent le mode de sortie lors de la mort. Il est également clair que les efforts d'un homme en vue de contrôler sa vie astrale et sa nature émotionnelle, ainsi que pour s'orienter vers le monde mental et les idées spirituelles influencent puissamment les aspects phénoménaux du processus de la mort.

Il est évident pour tout penseur soucieux de précision que l'une des sorties concerne l'homme spirituel et hautement évolué, tandis que l'autre concerne l'être humain inférieur qui n'a guère dépassé le stade animal. Mais qu'en est-il pour l'homme moyen ? Une troisième porte de sortie est actuellement utilisée à titre provisoire. Juste au-dessous de l'apex du cœur se trouve encore une membrane éthérique recouvrant un orifice de sortie. La situation se présente donc comme suit :

1. La sortie par la tête, utilisée par les intellectuels et par tous les disciples et initiés du monde.

2. La sortie par le cœur, utilisée par les hommes et les [457] femmes aimables et bien intentionnés, bons citoyens, amis intelligents, et philanthropes.

3. La sortie dans la région du plexus solaire, utilisée par ceux dont la nature animale est vigoureuse.

Tel est le premier point du nouvel enseignement qui deviendra classique en Occident au cours du prochain siècle. Une grande partie en est déjà connue des penseurs orientaux, qui le considèrent comme un premier pas vers la compréhension rationnelle du processus de la mort.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 500)

En ce qui concerne la technique de la mort, je ne puis actuellement émettre qu'une ou deux suggestions. Elles ne s'appliquent pas au comportement des veilleurs qui accompagnent le mourant. Elles concernent les facteurs qui faciliteront le passage dans l'au-delà de l'âme qui trépasse.

Tout d'abord, que le silence règne dans la chambre, ce qui est fréquemment le cas. Il faut se rappeler que le mourant est généralement inconscient en apparence, mais non en réalité. Dans neuf cents cas sur mille, le cerveau est conscient et se rend pleinement compte des événements, mais le pouvoir de s'exprimer est complètement paralysé, et l'incapacité de produire l'énergie qui manifestera un signe de vie est totale. Lorsque le silence et la compréhension règnent dans la chambre mortuaire, l'âme en partance peut conserver la possession de son instrument avec clarté jusqu'au dernier moment et effectuer les préparatifs de départ appropriés.

Dans l'avenir, lorsqu'une connaissance plus approfondie des couleurs aura été acquise, on n'admettra dans une chambre mortuaire que des lumières orangées, et l'on ne les installera avec le cérémonial accoutumé que si toute possibilité de rétablissement est définitivement écartée. L'orangé [458] facilite la focalisation dans la tête, de même que le rouge stimule le plexus solaire, et que le vert produit un effet défini sur le cœur et les courants vitaux.

Lorsque des notions nouvelles relatives aux sons auront été acquises, on utilisera certains genres de musiques, mais il n'en existe actuellement aucune susceptible de faciliter le travail de l'âme pendant qu'elle s'abstrait du corps, bien que certaines notes d'orgue puissent avoir de l'efficacité. Si à l'instant exact de la mort on fait résonner la note répondant au diapason de la personne en cause, cela coordonne les deux courants d'énergie et fait rompre le fil de vie, mais cette connaissance est trop dangereuse pour être actuellement transmise ; il faut la remettre à plus tard. Je me borne à indiquer la direction que prendront dans l'avenir les études ésotériques.

On découvrira également que le trépas est facilité par des pressions sur certains centres nerveux et sur certaines artères. Bien des lecteurs savent déjà que cette science de la mort est gardée en réserve au Tibet. Sont secourables et efficaces des pressions sur la veine jugulaire, sur certains gros nerfs dans la région de la tête, et sur un point particulier de la moelle allongée. Il est inéluctable qu'une science de la mort soit un jour mise sur pied, mais il faut attendre que l'existence positive de l'âme soit reconnue et que ses relations avec le corps aient été scientifiquement établies.

On fera également entrer en jeu des Mantras ou phrases mantriques, soit que l'entourage les introduisent délibérément dans la conscience du mourant, soit que le mourant lui-même les emploie volontairement et mentalement. Le Christ donna un exemple de leur emploi lorsqu'il s'écria : "Père, je remets Mon esprit entre tes mains."Nous en avons un autre exemple dans les paroles : "Seigneur, laisse maintenant ton serviteur partir en paix."

Il se peut aussi qu'à l'avenir on introduise dans le rituel de transition l'emploi de la Parole Sacrée chantée à mi-voix ou sur une clef particulière convenant au mourant, avec accompagnement d'onction à l'huile comme la tradition en a été conservée par l'Église catholique. L'extrême-onction a une base scientifique occulte. Il serait bon que la tête du mourant regardât symboliquement l'Orient, et que ses pieds [459] et ses mains fussent croisés. Nulle combustion d'encens ou d'autres produits ne devrait être autorisée, à l'exception du bois de santal, car le bois de santal est l'encens du Premier Rayon ou Rayon Destructeur, et l'âme est en voie de détruire son habitation.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 505)

Les aspirants reconnaissent un facteur plus que tout autre, c'est la nécessité de se libérer de la Grande Illusion. Arjuna le savait, et pourtant il succomba au désespoir. Toutefois, à l'heure critique, Krishna ne lui fit pas défaut, mais exposa dans la Bhagavad Gîta les règles simples permettant de triompher du doute et de la dépression. Les voici brièvement résumées.

a. Connais-toi comme étant Celui qui ne meurt pas.

b. Contrôle ta pensée, car c'est par cette pensée que l'on peut connaître Celui qui ne meurt pas.

c. Apprends que la forme n'est que le voile qui cache la splendeur de la Divinité.

d. Comprends que la Vie Unique imprègne toutes les formes, de sorte qu'il n'existe ni mort, ni détresse, ni séparation.

e. Détache-toi de l'aspect forme, et viens vers Moi pour habiter le lieu où se trouvent la Lumière et la Vie. C'est ainsi que l'illusion prend fin.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 308)

Un Maître apprend la signification de toute forme qui enferme, puis il prend le contrôle et applique la loi sur le plan compatible avec la forme. Ayant ainsi par sa croissance dépassée la forme, il la rejette pour en adopter d'autres plus élevées. Il a donc toujours progressé par le sacrifice et la mort de la forme. La forme est toujours reconnue comme une prison. Il faut donc toujours qu'elle soit sacrifiée et meure, pour que la vie intérieure puisse poursuivre sa course et son progrès. Le sentier de la résurrection présuppose la crucifixion et la mort, et conduit ensuite à la montagne où [460] l'on peut effectuer l'Ascension.

(Lettres sur la Méditation Occulte, page anglaise 261)

Section II — L'acte de Restitution

En étudiant la conscience de l'âme sur son départ (notez l'expression) alors qu'elle entreprend l'acte de restitution, il est bon de répéter que nous étudions un sujet ne comportant aucune preuve tangible. Il arrive parfois que des hommes soient ramenés à l'existence sur le plan physique après avoir atteint le point exact où s'effectue la restitution physique. Ce n'est possible que si l'entité consciente occupe encore le véhicule éthérique, bien que le rejet du corps physique dense ait été complété sous tous les rapports. En effet, le corps éthérique qui interpénètre la totalité du corps physique est bien plus grand que ce dernier. Le corps astral et le corps mental peuvent rester polarisés éthériquement même après que la mort du corps physique soit devenue effective et que le retrait de l'âme ait été nettement amorcé. Par mort du corps physique, il faut entendre cessation de toute activité cardiaque et concentration du foyer éthérique essentiel dans la région de la tête, du cœur, ou du plexus solaire.

Les forces éthériques sont d'abord retirées dans la zone du cercle éthérique infranchissable qui entoure leur corps physique, avant leur dissipation finale qui permet à l'homme de tenir la position d'âme humaine libre à l'intérieur du cercle infranchissable de son corps astral.

Ceci représente un aspect quelque peu nouveau du processus de la mort. On a souvent affirmé et décrit que le corps éthérique se retirait et cessait d'occuper le corps physique dense. Mais alors même que ce retrait est accompli, la mort n'est pas complète ; elle attend encore une manifestation secondaire de la volonté de l'âme. Cette activité secondaire se traduit par la dissolution de toutes les forces éthériques dans le réservoir général des forces qui est la source dont [461] elles émanent. N'oublions pas que le corps éthérique n'a pas de vie propre distincte. Il n'est qu'un amalgame de toutes les forces et énergies qui animaient le corps physique et qui galvanisaient son activité pendant le cycle de vie extérieure. Rappelons aussi que les cinq centres situés le long de l'épine dorsale ne se trouvent pas à l'intérieur du corps physique, mais à certains points distincts dans la substance éthérique qui lui est parallèle. Même chez l'homme non évolué, et plus encore chez la moyenne des hommes, la distance qui les sépare des vertèbres physiques est d'au moins cinq centimètres. Les trois centres céphaliques sont également extérieurs au corps physique dense.

Ayant la position des centres présente à l'esprit, il est plus aisé de comprendre qu'au moment où les autorités vigilantes décident la mort, le corps physique soit évacué comme tel, sans pour cela que l'homme soit nécessairement et vraiment mort. La situation est la même pour les nombreux centres mineurs que pour les centres majeurs si bien connus.

Les deux derniers centres mineurs qui "s'évanouissent dans le néant" pour être dissous dans la totalité de la substance éthérique se trouvent dans la région des poumons et leur sont étroitement liés. Si pour une raison quelconque l'âme est rappelée dans le corps physique dense, c'est sur ces deux centres qu'elle s'appuie. Lorsqu'ils rétablissent une nouvelle activité, le souffle de vie revient à la forme physique évacuée. Les hommes le comprennent inconsciemment, et c'est ce qui les incite à appliquer normalement certains processus dans les cas de noyade ou d'asphyxie.

Lorsqu'un homme a succombé à une maladie, son corps physique a été affaibli, et de tels exercices reconstituants ne sont ni efficaces ni recommandables. En cas de mort subite par accident, suicide, meurtre, crise cardiaque inattendue, ou événement de guerre, le choc est si violent que le processus assez paisible du retrait de l'âme est entièrement désaxé. L'évacuation du corps physique et la dissolution [462] complète du corps éthérique sont alors pratiquement simultanées.

Dans les cas normaux de mort par maladie, le retrait est lent. Il subsiste une possibilité de retour pour un temps plus ou moins long pourvu que la malignité de la maladie n'ait pas détérioré à l'excès l'organisme physique en cause. Ce retour se produit fréquemment, surtout si la volonté de vivre est puissante, ou si les tâches de la vie en question sont restées inaccomplies ou n'ont pas été correctement achevées.

Il y a lieu de dire ici quelques mots sur l'éternel conflit des dualités qui fait rage entre le véhicule éthérique et le corps physique dense. La vie intégrée du corps physique reçoit le nom d'élémental physique. Ce dernier est en conflit violent avec l'âme qui cherche à retirer et à dissoudre l'ensemble total des énergies amalgamées du corps éthérique. La bataille est souvent longue et acharnée. C'est elle qui fait rage durant la période longue ou brève du coma, si caractéristique par sa présence dans de nombreux lits mortuaires.

Ésotériquement parlant, il y a deux sortes de comas le "coma de la bataille" qui précède la véritable mort, et le "coma du rétablissement" qui prend place quand l'âme a effectué le retrait du fil de conscience mais non du fil de vie, dans un effort pour donner à l'élémental physique le temps de ressaisir son pouvoir sur l'organisme et de rétablir ainsi la santé. Jusqu'à présent, la science moderne n'a pas distingué entre ces deux aspects du coma. Ultérieurement, lorsque la clairvoyance éthérique sera plus répandue, on reconnaîtra la nature du coma observé, et l'on cessera d'être dominé par la tendance à l'espoir ou au désespoir. Les amis et parents de la personne inconsciente sauront exactement s'ils assistent au grand retrait final de la présente incarnation ou simplement à un processus de rétablissement. Dans ce dernier cas, l'âme persiste dans son emprise sur le corps physique par l'intermédiaire des centres, mais bloque temporairement [463] tous les processus énergétiques. Font exception à cette paralysie le centre cardiaque, le centre de la rate, et deux centres mineurs en connexion avec l'appareil respiratoire. Ils reçoivent normalement leur apport d'énergie même si leur activité est quelque peu affaiblie, et c'est par eux que le contrôle est maintenu. Lorsque la véritable mort est dans les intentions de l'âme, celle-ci prend successivement le contrôle de la rate, puis celui des deux centres mineurs, et enfin celui du cœur, après quoi le sujet meurt.

Les explications ci-dessus donnent une idée du nombre de processus concernant la mort qui restent encore à découvrir par la médecine orthodoxe et qui seront révélés à mesure que s'accroîtra la sensibilité de la race des hommes.

Dans toutes les présentes considérations nous étudions les réactions et activités d'une âme qui cherche délibérément à rappeler à elle son aspect incarné, parce qu'un cycle de vie a été achevé. La durée de ce cycle de vie pouvait être longue ou brève, selon le dessein impliqué. Elle pouvait couvrir un siècle ou ne s'étendre que sur un très petit nombre d'années.

Avant la septième année d'âge, c'est la vitalité de l'élémental physique qui est le principal facteur déterminant. L'âme est alors focalisée dans le corps éthérique, mais sans utiliser pleinement les centres. Elle exerce simplement son contrôle par une douce pulsation et son activité par de légères impulsions – suffisantes pour préserver la conscience, vitaliser les divers processus physiques, et permettre au sujet de commencer à faire montre de son caractère et de ses dispositions. Ceux-ci s'accentuent progressivement jusqu'à la vingt et unième année, où ils se stabilisent dans ce que nous appelons la personnalité.

Chez les disciples, l'emprise de l'âme sur les centres éthériques est plus puissante dès le début de l'existence physique. À l'approche de la quatorzième année, la qualité de l'âme incarnée, sa nature et son expérience ou âge approximatif sont fixés. Les élémentaux physique, astral, et mental sont [464] sous contrôle, et l'âme, souveraine spirituelle du corps, détermine déjà les tendances et les choix de sa vie.

Lorsque l'âme d'un homme ordinaire a l'intention de faire mourir son corps, la bataille entre l'élémental physique et l'âme apparaît distinctement. On l'appelle ésotériquement un "départ Lémurien". En ce qui concerne le citoyen moyen qui a focalisé sa vie dans son corps de désirs, le conflit a lieu entre l'élémental astral et l'âme. On le dénomme "mort d'un Atlante". Lorsqu'il s'agit de disciples, le conflit est plus purement mental. Il se focalise fréquemment autour de la volonté-de-servir, de la détermination d'accomplir un aspect particulier du Plan, et de la volonté-de-retourner en pleine force au centre ashramique. Lorsqu'il s'agit d'initiés, il n'y a pas de conflit, mais simplement un retrait conscient et délibéré. Chose curieuse s'il semble y avoir un conflit, ce sera entre les deux forces élémentaires subsistant dans la personnalité : l'élémental physique et la vie mentale. On ne trouve pas d'élémental astral dans l'équipement d'un initié de haute classe. Dans la mesure où sa nature individuelle est impliquée, il a complètement transcendé le désir.

A. Facteurs confrontant l'âme qui se retire

Au cours de la mort physique et de l'acte de restitution, l'âme doit tenir compte des facteurs suivants :

1. L'élémental physique, la vie intégrée et coordonnée du corps physique. Celui-ci cherche perpétuellement à rester cohérent grâce aux forces attractives de toutes ses parties composantes et à leur mutuelle interaction. Cette force opère par d'assez nombreux centres mineurs.

2. Le véhicule éthérique, qui possède sa vie propre puissamment coordonnée, exprimée au moyen des sept centres majeurs qui réagissent sous les impulsions [465] énergétiques astrales, mentales, et animiques. Ce véhicule agit également sur les centres mineurs non consacrés à répondre au mécanisme physique dense, cet aspect de l'équipement humain dont H.P.B. déclare qu'il n'est pas un principe.

Les centres mineurs se divisent en deux groupes. Premièrement les centres réactifs à la vie de la matière dense ou aspect maternel. Ils se situent nettement sur l'arc d'involution et sont un héritage du précédent système solaire. L'homme tout entier était alors contrôlé au moyen de ces centres mineurs. Seuls un très petit nombre de centres majeurs apparaissaient faiblement chez les initiés et les disciples évolués de cette époque. Deuxièmement, les centres mineurs réactifs aux énergies qui les atteignent par les centres majeurs. Ces derniers passent alors sous le contrôle du corps astral et de l'appareil mental. Telle est la raison pour laquelle je me suis référé précédemment aux centres mineurs. Il est intéressant de rappeler en détail l'emplacement de ces vingt et un centres :

1. Il y en a deux en avant des oreilles, près de l'articulation maxillaire.

2. Il y en a deux juste au-dessus des seins.

3. Il y en a un à la jonction des clavicules, près de la glande thyroïde.

Avec les deux centres des seins, ils forment un triangle de force.

4. Il y en a deux, un dans chaque paume de la main.

5. Il y en a deux, un dans chaque plante du pied.

6. Il y en a deux, juste en arrière des yeux.

7. Il y en a deux en liaison avec les gonades.

8. Il y en a un près du foie.

9. Il y en a un en connexion avec l'estomac ; il est donc [466] relié au plexus solaire mais sans lui être identifié.

10. Il y en a deux en connexion avec la rate. Ils ne forment en réalité qu'un centre, mais composé de deux centres superposés.

11. Il y en a deux, un dans le creux de chaque genou.

12. Il y a un centre extrêmement puissant en connexion étroite avec le nerf vague. Certaines écoles ésotériques le considèrent comme un centre majeur. Il n'est pas dans l'épine dorsale, mais n'est pas très éloigné du thymus.

13. Il y a un centre proche du plexus solaire. Il relie ce dernier au centre coccygien et forme ainsi un triangle centre sacré – centre solaire – centre coccygien.

Les deux triangles mentionnés dans ce tableau présentent une réelle importance. L'un est situé au-dessus du diaphragme, l'autre au-dessous.

On peut également considérer le processus de la mort comme une activité double concernant essentiellement le corps éthérique. La substance éthérique est d'abord rassemblée et retirée de manière à ne plus imprégner l'organisme physique, puis elle est densifiée (un terme délibérément choisi) dans la zone du corps éthérique qui a toujours entouré le véhicule dense sans le pénétrer. On a parfois appelé par erreur cette zone aura de santé. On peut la photographier pendant le processus de la mort plus facilement et avec plus de succès qu'à tout autre moment, par suite de l'accumulation des forces rassemblées dans les quelques centimètres extérieurs au corps tangible.

C'est à ce point de son expérience que l'âme en voie de retrait prononce la "parole de mort". Avant l'énonciation de cette parole, le retour à la vie physique reste possible, et [467] les forces éthériques encore proches peuvent à nouveau imprégner le corps. Jusque-là, la relation avec les forces en retrait est maintenue par le centre coronal, ou le centre cardiaque, ou le centre solaire, ainsi que par les deux centres mineurs de la poitrine.

Pendant tout ce temps, la conscience est focalisée soit dans le corps émotionnel ou astral, soit dans le véhicule mental, selon le degré d'évolution du mourant. Contrairement à ce que pourrait croire un observateur, le mourant n'est pas inconscient, mais se rend pleinement compte intérieurement de la suite des événements. S'il est fortement focalisé sur la vie dans le plan physique, et si tel est le désir dominant de sa pensée, il peut intensifier le conflit. Alors l'élémental physique luttera furieusement pour l'existence, le corps des désirs combattra pour retarder le processus de la mort, tandis que l'âme restera absorbée dans son travail d'abstraction et de restitution. Cela conduit fréquemment à une lutte facile à observer. À mesure que la race des hommes progressera et se développera, cette triple bataille deviendra bien moins fréquente. Le désir de l'existence sur le plan physique aura perdu une partie de son attrait, et l'activité du corps astral s'éteindra.

Je souhaiterais que vous puissiez vous faire une image symbolique d'un homme en pleine incarnation, engagé à fond dans cette phase d'expérience, et celle d'un homme se retirant de la même expérience. Cette image reproduirait sur une petite échelle le grand processus planétaire d'involution et d'évolution, concernant les activités qui produisent une focalisation ou une polarisation dans une direction ou dans l'autre. Cela ressemble à un processus consistant à déverser de la vie et de la lumière dans un récipient sur le plan physique, ou à intensifier la radiation de cette vie et de cette lumière à tel point que, répondant à l'appel de l'âme, elles sont toutes deux retirées et rassemblées dans le centre de vie et de lumière d'où elles émanaient originellement.

Puissiez-vous reconnaître que je viens de définir l'initiation [468] dans une phraséologie quelque peu inhabituelle. Il existe dans les archives de la Hiérarchie un Manuel de la Mort. Peut-être certaines citations de ce manuel aideront-elles à comprendre mes explications et ouvriront-elles de nouvelles perspectives sur la mort. Il contient ce qu'on désigne par "Formules précédant le Pralaya". Celles-ci traitent de tous les processus de mort ou d'abstraction, couvrant la mort de toutes les formes, que ce soit la mort d'une fourmi, d'un homme, ou d'une planète. Ces formules ne concernent que les aspects vie et lumière, la première étant conditionnée par le Son, et la seconde par la Parole.

L'écrit suivant auquel je pense concerne la lumière, ainsi que la Parole qui l'abstrait de la forme ou la focalise dans la forme.

"Sache, ô Chéla, que dans les sphères connues rien n'est que lumière répondant à la PAROLE. Sache que cette lumière descend et se concentre, et que du point qu'elle a choisi pour foyer elle éclaire sa propre sphère. Sache aussi que cette lumière monte et laisse dans les ténèbres ce qu'elle a illuminé – dans le temps et l'espace. Cette descente et cette ascension, les hommes les appellent vie, existence, et décès. Nous Qui foulons le Chemin Éclairé, nous les appelons mort, expérience, et vie.

La lumière descendante s'ancre sur le plan des apparences temporaires. Elle lance sept fils à l'extérieur, et le long de ces fils palpitent sept rayons de lumière. Vingt et un fils mineurs les prolongent en tant que radicelles, amenant les quarante- neuf feux à rougeoyer et à brûler. Sur le plan de la vie manifestée la parole se répand : Voici ! Un homme est né.

La vie se poursuit et la qualité de la lumière apparaît, tantôt faible et fuligineuse, tantôt rayonnante, brillante, éclatante. Ainsi passent et repassent dans la [469] Flamme les points de lumière ; ils vont et viennent. Les hommes appellent cela la vie, ils disent que c'est la véritable existence.

Ils se leurrent ainsi, mais servent le dessein de leurs âmes et s'adaptent au Plan supérieur. Alors résonne une Parole. L'irradiant point de lumière descendu remonte, répondant à la note faiblement perçue qui le rappelle, attiré vers la source d'où il émane. L'homme appelle cela mort, et l'âme appelle cela vie.

La Parole retient la lumière dans la vie ; la Parole abstrait la lumière, et Cela seul reste qui est la Parole Elle-même. Cette Parole est Lumière, cette Lumière est Vie, et la Vie est Dieu."

La manifestation du corps éthérique dans le temps et l'espace comporte ce que l'on a ésotériquement dénommé "deux instants de brillance". Le premier précède l'incarnation physique, lorsque la lumière descendante conférant la vie se focalise dans toute son intensité autour du corps physique et établit un rapport avec la lumière inhérente à la matière elle-même, lumière qui réside dans chaque atome de substance. Cette lumière en voie de focalisation se concentre dans sept zones de son cercle infranchissable créant ainsi les sept centres majeurs qui contrôleront dans un sens ésotérique son expression et son existence sur le plan physique. C'est là un instant de rayonnement intense, comme si un point de lumière palpitante éclatait en flammes, et si sept points de lumière intensifiée prenaient forme dans cette flamme. C'est un moment culminant dans l'expérience de l'incarnation et il précède de très peu la naissance physique. C'est lui qui détermine l'heure de cette naissance.

Le stade suivant du processus tel qu'il est perçu par les clairvoyants est celui de l'interpénétration, au cours duquel "les sept deviennent les vingt et un, et ensuite la multitude". La substance lumineuse qui est l'aspect énergétique de l'âme commence à imprégner le corps physique, et le [470] travail créateur du corps éthérique ou vital est achevé. Le premier phénomène correspondant sur le plan physique est le "son" émis par l'enfant nouveau-né. Son cri marque l'apogée du processus. L'acte de création par l'âme est désormais complet. Une nouvelle lumière brille dans un lieu sombre.

Le second instant de brillance survient dans le processus inverse. Il annonce la période de restitution et l'abstraction finale par l'âme de sa propre énergie intrinsèque. La prison de la chair est dissoute par le retrait de la lumière et de la vie. Les quarante-neuf feux contenus dans l'organisme physique s'éteignent ; leur chaleur et leur lumière se fondent dans les vingt et un points lumineux mineurs, qui sont à leur tour absorbés par les sept centres majeurs d'énergie.

Puis la "Parole de Retour" est prononcée, sur quoi l'aspect conscience, la nature qualitative, la lumière et l'énergie de l'homme incarné, se concentrent dans le corps éthérique. De même, le principe de vie se retire du cœur. Suit une brillante et soudaine illumination de pure lumière électrique, après laquelle le "corps de lumière" rompt définitivement tout contact avec le véhicule physique dense, se focalise pour une courte période dans le corps éthérique, puis disparaît. L'acte de restitution est accompli. Si l'on substituait la crémation à l'enterrement, on accélérerait grandement tout le processus de focalisation des éléments spirituels dans le corps éthérique ainsi que leur retrait ultérieur et la dissipation du corps éthérique qui s'ensuit.

B. Deux raisons principales en faveur de la crémation

Ésotériquement, la crémation est nécessaire pour deux raisons principales. Elle permet aux véhicules subtils ensevelissant encore l'âme de se dégager du corps éthérique, ce qui amène leur libération en quelques heures au lieu de quelques jours. C'est aussi un procédé bien utile pour contribuer à purifier le plan astral et pour arrêter "sur la pente [471] descendante" la tendance au désir qui handicape si sévèrement l'âme incarnée. Celle-ci ne peut plus trouver de point focal, principalement du fait que le feu repousse l'aspect "créateur de formes" du désir et qu'il est une expression majeure de la divinité. Or, le plan astral n'a pas de véritables rapports avec la divinité, car il a été créé entièrement par l'âme humaine et non par l'âme divine.

"Notre Dieu est un feu consumant." Ce verset de la Bible se réfère au premier aspect divin, l'aspect du destructeur de formes qui libère la vie.

"Dieu est amour" se rattache au second aspect et décrit Dieu sous forme d'existence incarnée.

"Dieu est un Dieu jaloux" est une expression présentant Dieu comme une forme, circonscrit et limité, centré sur lui-même et non expansif.

Le Son destructeur, la Parole attirante, le Discours individualisé !

Au moment de la mort, le langage fait défaut tandis que la Parole résonne et que la restitution est imposée. Plus tard, la Parole cesse d'être entendue car le Son l'efface ou l'absorbe, d'où une élimination totale de tout ce qui interfère avec le Son. Le Silence survient alors, et le Son lui-même cesse de se faire entendre. Une paix complète suit l'acte d'intégration finale. Telle est en terminologie ésotérique la description du processus tout entier de la mort.

Il est important de remarquer que c'est selon la Loi de base fondamentale de l'Attraction que l'Art de Mourir est mis en œuvre, et que c'est l'aspect amour, le second aspect de la divinité, qui produit l'attraction. Les cas de mort subite sont exclus. L'activité résulte alors du destructeur, ou premier aspect divin. Les conditions sont différentes, car il se peut que les nécessités karmiques individuelles ne soient pas en jeu, mais que l'événement comporte des raisons sous-jacentes de conditionnement collectif parfois fort obscures. Ce sujet est même actuellement si peu clair que je ne tenterai pas de l'élucider. Les lecteurs ne sont pas suffisamment [472] informés de la Loi du Karma, des imbroglios de groupes karmiques, ni des relations et obligations établies au cours des vies passées.

On se rendra mieux compte de l'obscurité du sujet si par exemple je dis qu'à l'occasion "l'âme peut laisser ouverte sa porte de protection pour que les forces de la mort elle-même puissent la franchir librement sans disposer d'un point focal derrière la porte" afin d'"effacer plus rapidement la dette des anciennes pénalités".

Toute ma présente thèse se borne simplement à étudier les processus normaux de la mort – de celle qui survient comme conséquence de maladie, de vieillesse, ou de la volonté imposée par l'âme qui, après avoir complété un cycle déterminé d'expérience, utilise des voies normales pour atteindre les buts qu'elle se propose. Dans ce cas, la mort est NORMALE, et l'humanité serait plus apte à le comprendre si elle était mieux armée de compassion et d'espérance.

À la clôture d'un cycle de vie, avec plénitude d'intention, et selon la Loi d'Attraction, l'âme exerce son pouvoir d'attraction de manière à équilibrer le pouvoir inhérent à la matière elle-même. Je viens de définir clairement la cause fondamentale de la mort.

La majorité de nos contemporains n'a établi consciemment aucun contact d'âme, et la mort survient pour eux comme un événement soit inattendu, soit tristement prévu. Même alors, elle est une véritable activité de l'âme. Tel est le premier grand concept spirituel à proclamer pour combattre la peur de la mort. La mort se poursuit selon cette Loi d'Attraction. Elle consiste à abstraire fermement et scientifiquement le corps vital hors du corps physique dense, pour aboutir finalement à éliminer tout contact de l'âme avec les trois mondes.

C. Séquence des événements lors de la mort

Afin de clarifier plus complètement le sujet, le mieux à faire consiste à décrire la suite des événements qui se déroulent auprès d'un lit mortuaire, en se souvenant que les points où s'effectue l'abstraction finale sont au nombre de trois : la tête pour les disciples et les initiés ainsi que pour [473] les types mentaux supérieurs ; le cœur pour les aspirants, les hommes de bonne volonté, et pour tous ceux qui ont dans une certaine mesure intégré leur personnalité et s'efforcent d'accomplir la loi d'amour dans la mesure de leurs possibilités ; et le plexus solaire pour les personnes peu évoluées et polarisées émotionnellement. En dressant un tableau des stades du processus, j'offre au lecteur le choix entre trois attitudes. Il peut soit accepter ce tableau comme une hypothèse intéressante et admissible attendant d'être vérifiée, soit l'admettre aveuglément parce qu'il a confiance dans mes connaissances, soit le rejeter comme extravagant, invérifiable, et totalement dépourvu d'importance. Je recommande la première attitude, car elle permet de préserver l'intégrité mentale, elle dénote un esprit ouvert, et en même temps elle protège contre la crédulité et le sectarisme. Ceci dit, voici les stades du processus.

1. L'âme fait retentir une "parole de retrait" issue de son propre plan, ce qui évoque immédiatement un processus intérieur et une réaction chez l'homme sur le plan physique.

a. Certains événements physiologiques prennent place au siège de la maladie. Ils sont en rapport avec le cœur et affectent aussi les trois grands systèmes qui conditionnent si puissamment l'homme physique : le courant sanguin, le système nerveux dans ses diverses expressions, et le système endocrinien. Nous ne discuterons pas ces effets. La pathologie de la mort est bien connue et a fait l'objet d'études exotériques infinies. Il reste beaucoup à découvrir, mais cela viendra en son temps. Je me préoccupe avant tout des réactions subjectives qui, en dernière analyse, causent les prédispositions pathologiques à la mort.

b. Une vibration court le long des nadis. On sait que les nadis sont la contrepartie éthérique du système nerveux tout entier, et qu'ils servent de substratum à [474] chacun des nerfs individuels dans la totalité du corps physique. Ils sont par excellence les agents des impulsions directrices de l'âme, et réagissent à l'activité vibratoire émanant de la contrepartie éthérique du cerveau. Ils répondent à la Parole dirigeante, réagissent à la "sollicitation" de l'âme, puis s'organisent en vue de l'abstraction.

c. Le courant sanguin est affecté d'une manière occulte particulière.

On nous dit que "le sang est la vie". Il est changé intérieurement par suite des deux premiers stades, mais primordialement par l'effet d'une activité non encore découverte par la science moderne et dont la responsabilité incombe au système glandulaire. En réponse à l'appel de la mort, les glandes injectent dans le sang une substance qui, à son tour, affecte le cœur, où le fil de vie est ancré. Cette substance introduite dans le sang est considérée comme "donnant la mort". Elle est l'une des causes fondamentales du coma et de la perte de conscience. Elle provoque une action réflexe dans le cerveau. La médecine orthodoxe mettra en doute l'existence de cette substance et de ses effets, mais les reconnaîtra ultérieurement.

d. Un tremblement psychique est établi et a pour effet de distendre ou de rompre la connexion entre les nadis et le système nerveux. Le corps éthérique se détache ainsi de sa gaine dense, tout en continuant à en interpénétrer toutes les parties.

2. À ce moment, il se produit fréquemment une pause de plus ou moins longue durée, en vue de permettre au processus de détachement de se poursuivre avec autant de douceur et aussi peu de souffrance que possible. Le relâchement des nadis commence dans les yeux. Ce processus de détachement se traduit souvent par la détente et l'absence de frayeur que l'on remarque si fréquemment chez les mourants. Ils semblent paisibles, désireux [475] de partir, et incapables d'un effort mental. Tout en conservant sa conscience, le mourant paraît rassembler ses ressources en vue de l'abstraction finale. Lorsque la peur de la mort sera, une fois pour toutes, éliminée de la pensée raciale, c'est à ce stade que les amis et parents du mourant "donneront une fête" pour lui et se réjouiront avec lui de ce qu'il abandonne son corps. À l'heure actuelle cela est impossible. L'affliction règne, et ce stade s'écoule sans être interprété ni utilisé comme il le sera un jour.

3. Ensuite, le corps éthérique organisé, dégagé par l'action des nadis de tout rapport avec les nerfs, commence à se ressaisir pour le départ final. Il se retire des extrémités vers la "porte de sortie" requise et se focalise dans la région qui entoure cette porte, en attendant l'appel final de l'âme qui commande le mouvement. Jusque-là, tout s'est poursuivi selon la Loi d'Attraction – la volonté magnétique et attirante de l'âme.

Désormais, une nouvelle sollicitation ou impulsion attractive se fait sentir. Le corps physique dense, somme totale des organes, cellules, et atomes, est progressivement dégagé de la puissance intégrante du corps vital par l'action des nadis. Il commence à répondre à l'appel attractif de la matière elle-même, que l'on a dénommé "l'appel de la terre" et qui est exercé par l'entité mystérieuse que nous appelons l'Esprit de la Terre. Cette entité se situe sur l'arc d'involution. Par rapport à notre planète, elle joue le même rôle que l'élémental physique par rapport au corps dense de l'homme. Cette force vitale du plan physique est essentiellement la vie et la lumière de la substance atomique – la matière dont toutes les formes sont faites. C'est à ce réservoir de force matérielle d'involution que la substance de toutes les formes est restituée. Durant un cycle de vie, l'âme a [476] réquisitionné de la matière pour la forme qu'elle occupait. Restituer cette matière consiste à rendre à ce "César" du monde de l'involution ce qui lui appartient, tandis que l'âme retourne à Dieu qui l'a émanée.

Un double processus attractif se poursuit donc à ce stade. a. Le corps vital est préparé pour sa sortie.

b. Le corps physique répond à la dissolution.

On peut ajouter qu'une troisième activité est également présente, celle de l'homme conscient qui retire fermement et progressivement sa conscience dans les corps astral et mental, comme mesure préparatoire à l'abstraction complète du corps éthérique au moment venu. L'homme devient de moins en moins attaché au plan physique, et plus retiré en lui-même.

Chez une personne évoluée, ce processus est entrepris consciemment. Elle conserve ses intérêts vitaux et sa conscience des rapports réciproques avec autrui même pendant qu'elle perd sa domination sur l'existence physique. On remarque ce détachement lors de la mort par vieillesse plus aisément que lors de la mort par maladie. L'âme ou homme intérieur vivant et intéressé est fréquemment aperçue en train de perdre son emprise sur la réalité physique illusoire.

4. À nouveau, une pause s'ensuit. C'est à ce stade que l'élémental physique peut parfois regagner son emprise sur le corps éthérique si l'âme le considère comme désirable ou si la mort ne fait pas partie du plan intérieur, ou si l'élémental physique est puissant au point de pouvoir prolonger le processus de la mort. Cette vie élémentale combattra parfois durant des jours et des semaines. Toutefois, lorsque la mort est inéluctable, la durée de la pause à ce moment sera extrêmement brève, parfois de quelques secondes seulement. L'élémental physique a perdu son emprise, et le corps éthérique soumis à la Loi [477] d'Attraction attend la "saccade" finale de l'âme.

5. Le corps éthérique émerge du corps physique dense par étapes graduelles et au point choisi pour sa sortie. Lorsque cette émergence est complète, le corps vital prend vaguement le contour de la forme qu'il animait. Ceci se passe sous l'influence de la forme-pensée de lui- même que l'homme avait échafaudée au cours des années. Cette forme-pensée existe chez tous les êtres humains, et il faut la détruire avant l'achèvement définitif du deuxième stade d'élimination. Nous en parlerons plus loin.

Bien qu'il soit libéré de la prison du corps physique, le corps éthérique n'est pas encore dégagé de son influence. Il subsiste un léger rapport entre les deux, ce qui maintient l'homme spirituel à proximité du corps qu'il vient d'évacuer. C'est pourquoi les clairvoyants affirment si souvent qu'ils voient le corps éthérique errer autour du lit mortuaire ou du cercueil. Il reste imprégné par les énergies intégrées que nous appelons corps astral et véhicule mental. Au centre se trouve un point de lumière dénotant la présence de l'âme.

 

[1] Bien entendu, il s'agit du centre cardiaque.