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LIVRE I LES CAUSES FONDAMENTALES DE MALADIE

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LIVRE I

LES CAUSES FONDAMENTALES DE MALADIE

Il s'agit du problème qui, depuis le commencement des temps, s'est posé à tout l'exercice de la médecine. Dans notre âge mécaniste, nous avons erré au loin, à la surface des choses, en nous écartant du point de vue partiellement vrai des siècles précédents. On recherchait alors les causes, de maladie dans la vie intérieure subjective du patient, à l'arrière-plan des "humeurs mauvaises" engendrées et suppurantes dans son corps. L'évolution des connaissances de toute nature nous a laissés à la surface des choses. Remarquez que je n'emploie pas le mot "superficiel". L'heure a sonné où la connaissance peut pénétrer à nouveau dans le domaine subjectif et se transmuer en sagesse. Aujourd'hui, dans les meilleurs cerveaux s'occupant des professions médicales et connexes, commence à poindre, comme un fait avéré, l'idée qu'il faut rechercher les causes de toutes les maladies dans les attitudes subjectives et cachées de la pensée et des émotions et dans l'expression inhibée ou excessive de la vie sexuelle.

Dès le commencement de nos études, je voudrais signaler que, même si je connaissais la cause ultime des maladies, les lecteurs ne parviendraient pas à la comprendre. Cette cause est enfouie dans l'histoire du passé lointain de notre planète, dans la carrière (ésotériquement comprise) de la Vie planétaire, et elle a ses racines dans ce qu'on appelle en termes généraux le "mal cosmique". Cette phrase est parfaitement dépourvue de sens, mais décrit symboliquement une condition dans la conscience qui est celle de certains "Dieux imparfaits". [10]

Posant en prémisse que la Divinité elle-même s'achemine vers une perfection dont la compréhension nous dépasse, on peut en inférer la possibilité qu'il existe pour les Dieux eux-mêmes et pour DIEU (considéré comme la VIE du système solaire) certaines limitations et certains états ou zones de conscience qui attendent encore d'être dominés. Ces limitations et imperfections relatives peuvent causer des effets définis dans Leurs corps de manifestation qui sont les diverses planètes exprimant des Vies, et le système solaire exprimant une VIE.

Étant donnée aussi l'hypothèse que ces corps extérieurs de divinité, les planètes, sont les formes par lesquelles certains Dieux s'expriment, il est possible que la déduction suivante soit vraie et logique. Toutes les vies et formes contenues dans ces corps peuvent être nécessairement assujetties à ces limitations et aux imperfections issues de ces zones de conscience non encore dominées et de ces états de conscience encore incompris par les Divinités incarnées sous forme planétaire et solaire. Étant donné le postulat que toute forme est parcelle d'une forme encore plus grande, et qu'en vérité "nous vivons, et nous nous mouvons, et nous existons" dans le corps de Dieu (comme le dit saint Paul), nous participons à cette imperfection et à cette limitation générale en tant que parties intégrales du quatrième règne de la nature[1].

Il est au-delà de notre pouvoir de saisir et d'exprimer plus que cette prémisse générale, parce que l'équipement mental de l'aspirant et du disciple moyens n'est pas encore approprié. Que signifient réellement des termes comme les suivants, que les penseurs ésotériques et mystiques de notre époque se renvoient si librement comme des balles : mal cosmique, imperfection divine, zones limitées de conscience liberté du pur esprit, pensée divine" ? Bien des écoles de guérison émettent des affirmations sur la perfection divine ultime et formulent la croyance que l'humanité n'est pas assujettie aux maladies ordinaires de la chair. Ne sont-ce pas là fréquemment des phrases redondantes matérialisant un idéal velléitaire et basées souvent sur des désirs égoïstes ? Et dans leurs implications mystiques, ne forment-elles pas [11] des phrases absolument dépourvues de sens ? Comment pourrait-il en être autrement, puisque seul l'homme parfait se fait une idée vraie de ce qui constitue la divinité ?

Il vaut certainement mieux admettre l'impossibilité pour l'homme de comprendre les causes profondes et ultimes de ce qu'il voit émerger dans l'évolution de la vie des formes. La sagesse ne commande-t-elle pas de faire face aux évidences et aux faits, tels qu'ils apparaissent à notre entendement présent ? De même que l'homme peut entrer dans la pensée de Dieu plus intelligemment qu'un animal, comprenons qu'il peut exister d'autres et de plus grands Penseurs que nous, opérant dans des domaines supérieurs de la nature, et qui perçoivent certainement sur la vie des vérités et des précisions étrangères à notre humanité. Il est possible que le but de l'évolution, tel que l'homme le décrit et l'accentue, ne soit en dernière analyse qu'un petit fragment d'un objectif plus grand, incompréhensible pour les facultés limitées de l'homme actuel. L'intention totale, telle qu'elle gît cachée dans la pensée de Dieu, est peut-être très différente de ce que l'homme conçoit aujourd'hui. Le mal cosmique et le bien cosmique, réduits à des terminologies, pourraient perdre complètement toute signification et ne s'apercevoir qu'à travers le mirage et l'illusion dont les hommes entourent toutes choses. Les meilleurs cerveaux de l'âge présent commencent à peine à voir un premier faible rayon de lumière percer le mirage et servir avant tout à révéler le fait de l'illusion. Au moyen de la lumière ainsi projetée, la vérité suivante peut apparaître à ceux qui observent une attitude d'attente et ont un esprit ouvert : la Divinité elle-même est sur la route de la perfection. Les implications de cet énoncé sont nombreuses.

En parlant des causes de maladie, nous partirons du principe que leur cause cosmique fondamentale et ultime gît au-delà de notre compréhension. Il nous faut attendre que le royaume de Dieu soit révélé sur la terre pour vraiment comprendre quelque chose des maladies si largement répandues à la surface de notre planète, dans les quatre règnes de la nature. Nous pouvons toutefois exposer certains points [12] de vue fondamentaux qui seront finalement reconnus exacts même dans le sens macrocosmique, et que l'on peut déjà reconnaître comme vrais quand on étudie intelligemment le microcosme. Voici huit de ces énoncés :

1. Toute maladie (et ceci est un lieu commun) provient d'un manque d'harmonie, d'une dissonance existant entre l'aspect forme et la vie. Nous appelons âme ce qui rapproche la forme et la vie, ou plutôt ce qui est le résultat de cette union projetée. En ce qui concerne l'humanité, c'est le "moi", et en ce qui concerne les domaines sub- humains, c'est le principe intégrateur. La maladie apparaît lorsqu'il y a défaut d'ajustement entre ces divers facteurs, l'âme et la forme, la vie et son expression, les réalités subjective et objective. En conséquence, l'esprit et la matière ne sont pas reliés librement l'un à l'autre. C'est une manière d'interpréter la Loi I, et la thèse tout entière est destinée à présenter un exposé de cette Loi.

2. Ce défaut d'harmonie, produisant ce que nous appelons maladie, existe au travers des quatre règnes de la nature. Il cause les conditions qui provoquent la douleur (quand la sensibilité est acquise et développée) et fait naître partout la congestion, la corruption, et la mort. Méditez ces mot : Inharmonie, Maladie, Douleur, Congestion, Corruption, et Mort, car ils décrivent l'état général gouvernant la vie consciente de toutes les formes, macrocosmiques et microcosmiques. Ils ne représentent pas des causes, mais des conséquences.

3. Toutefois, les conditions résultant du défaut d'harmonie comportent des effets purificateurs, et c'est sur cette purification que l'humanité devrait porter son attention si elle veut observer une juste attitude envers la maladie. Les guérisseurs fanatiques et les sectaires l'oublient souvent. Ils n'ont saisi qu'une fraction du tableau général et prennent cette fraction pour le tout.

4. Les méthodes de guérison et les techniques de soulagement [13] sont particulières à l'humanité et dérivent de l'activité mentale de l'homme. Elles indiquent son pouvoir latent en tant que créateur et que personnalité progressant vers la liberté. Elles marquent sa capacité discriminatoire de ressentir la perfection, de viser un but, et donc de s'acheminer vers cette ultime libération. Mais l'homme commet actuellement certaines erreurs.

a. Il est incapable d'apprécier la véritable utilité de la douleur.

b. Il éprouve de la rancune quand il souffre.

c. Il se méprend sur la loi de non-résistance.

d. Il surestime la nature en forme.

e. Il interprète faussement la mort. Quand la vie disparaît de sa perception visuelle sous son aspect forme, et que la désintégration consécutive de cette forme lui apparaît, il croit à un désastre.

5. Un jour, la pensée humaine inversera les idées habituelles sur la maladie et l'acceptera comme un fait de la nature. C'est alors que l'homme travaillera avec la loi de libération, selon une pensée juste conduisant à la non-résistance. Actuellement, par son pouvoir de pensée dirigée et son antagonisme intense contre la maladie, il ne tend qu'à accroître la difficulté. Quand il réorientera sa pensée vers la vérité et vers l'âme, les maux physiques commenceront à disparaître. Cela ressortira plus tard de notre étude de la méthode d'extirpation. La maladie existe. Dans tous les règnes, les formes sont pleines d'inharmonies et mal ajustées à la vie qui les habite. On rencontre partout maladie, corruption, et tendance à la dissolution. Je choisis mes mots avec soin.

6. La maladie n'est donc pas le résultat d'une pensée humaine erronée.

Elle existait parmi les nombreuses formes de vie longtemps avant que la famille humaine apparût sur terre. En recherchant une expression verbale contenue dans les limites de la pensée humaine, on peut dire avec une certaine justesse que Dieu, la Divinité planétaire, est coupable [14] de mal penser. Toutefois cela n'exprimera pas l'entière vérité, mais seulement une infime fraction de la cause des maladies telle qu'elle apparaît à un faible cerveau limité, par l'intermédiaire du mirage et de l'illusion générale du monde.

7. Sous un certain angle, la maladie est un processus de libération et l'ennemie de ce qui est statique et cristallisé. N'en concluez pas que la maladie doive être bienvenue ni le processus de la mort chéri. Si tel était le cas, on cultiverait la maladie et l'on donnerait une prime au suicide. Heureusement pour l'humanité, toute la tendance de la vie s'oppose à la maladie, et la réaction de la vie en forme sur la pensée de l'homme entretient la peur de la mort. Il en est ainsi à juste titre, car l'instinct de conservation et la préservation de l'intégrité des formes est un principe vital de la matière. La tendance à perpétuer la vie à l'intérieur de la forme est l'une des plus grandes capacités dont Dieu nous ait dotés, et elle persistera. Mais dans la famille humaine, elle cédera finalement la place, et l'on utilisera la mort comme un processus organisé et libératoire en vue de conserver des forces et de fournir à l'âme un meilleur instrument de manifestation.

L'humanité dans son ensemble n'est pas encore prête à user de cette liberté d'action. Toutefois, les disciples et aspirants du monde devraient s'essayer à saisir ces nouveaux principes d'existence. L'instinct de conservation gouverne la relation entre l'esprit et la matière, ou entre la vie et la forme, aussi longtemps que la Divinité Elle-même a la volonté de s'incarner dans Son corps de manifestation – une planète ou un système solaire. Cet énoncé fait allusion à l'une des causes fondamentales de maladie, et à l'antagonisme incessant entre l'esprit emprisonné et la forme emprisonnante. Le procédé employé dans cette lutte est la qualité innée qui s'exprime par le besoin de préserver et le besoin de perpétuer – aussi bien la présente forme que l'espèce.

8. La loi de cause et d'effet, appelée karma en Orient, [15] régit cette lutte. En réalité, il faut considérer le karma comme l'effet (dans la vie en forme de notre planète) de causes profondément enracinées et cachées dans la pensée de Dieu. Les causes que nous pourrions décrire par rapport à la maladie et à la mort ne sont en réalité que l'élaboration de certains principes fondamentaux qui – à tort ou à raison, qui sait ? – gouvernent la vie de Dieu quand il prend forme. Il faut que ces principes restent toujours incompréhensibles aux hommes, jusqu'au jour où ils prennent la grande initiation symbolisée pour nous par la Transfiguration. Tout au long de nos études, nous aurons à faire à des causes secondaires et à leurs effets, c'est-à-dire à des phénomènes résultant d'effets subjectifs qui, eux-mêmes, émanent de causes trop éloignées pour que nous les saisissions. Il faudrait que ceci soit admis et compris. C'est le mieux que l'homme puisse faire avec son appareil mental actuel.

Lorsque l'intuition sommeille et que la pensée est rarement illuminée, pourquoi l'homme aurait-il l'arrogance de s'attendre à tout comprendre ? Qu'il travaille à exercer son intuition et à atteindre l'illumination. Alors la compréhension croisera peut-être son chemin. Il aura droit à la connaissance divine. Mais il suffit pour notre travail d'admettre les limitations ci-dessus. Cela nous permettra de formuler les lois et principes indiquant la manière dont l'humanité peut se libérer de la conscience des formes. Elle s'immunisera ainsi contre la victoire de la mort et contre les conditions maladives qui régissent aujourd'hui notre manifestation planétaire.

Notre examen des causes de maladies sera divisé en trois chapitres, et dans sa poursuite de la vérité, il laissera de côté le désir de saisir la pensée de la Divinité, désir aussi compréhensible que futile.

Chapitre I. Les causes psychologiques

Chapitre II. Causes émanant de la vie collective

Chapitre III. Nos dettes karmiques, les causes karmiques

En ces matières, nous ne ferons qu'acquérir une idée [16] générale au sujet de la présence de la maladie dans la famille humaine et de celles qu'on trouve aussi en partie dans le règne animal. C'est tout ce que nous pouvons faire actuellement. Quand cette idée générale sera acquise, le problème sera compris plus clairement. Nous procéderons alors à l'examen des méthodes permettant d'agir plus facilement sur les effets indésirables.

Les zélateurs de l'Art de Guérir devraient également se rappeler qu'il y a trois moyens d'amener la guérison, et qu'ils ont tous trois leur place et leur valeur, selon le point d'évolution du malade.

Le premier moyen consiste à appliquer les palliatifs et méthodes d'amélioration qui guérissent progressivement la maladie et font disparaître les conditions indésirables. Ces palliatifs soutiennent la vie en forme et entretiennent la vitalité, si bien que la maladie peut s'éliminer. Parmi ceux qui exposent bien ces méthodes, citons les écoles allopathiques et homéopathiques ainsi que les différentes écoles d'ostéopathie, de chiropraxie, et autres thérapeutiques. Elles ont fait un bon travail constructif et l'humanité doit beaucoup à la sagesse, à l'habileté, et aux soins désintéressés des médecins. Ils s'occupent constamment de cas urgents et des effets dangereux des causes qui n'apparaissent pas en surface. Dans la pratique de ces méthodes, le patient est entre les mains de tiers et devrait être passif, somnolent, et négatif.

Comme deuxième moyen de guérison apparaissent le travail et les méthodes des psychologues modernes. Ils cherchent à déceler les conditions subjectives et à redresser les mauvaises attitudes de pensée, inhibitions, psychoses, et complexes qui produisent les maladies visibles, les conditions morbides, et les désastres névrotiques et mentaux. Selon cette méthode, on enseigne au patient à coopérer de son mieux avec le psychologue, afin de parvenir à se comprendre logiquement lui-même. Il apprendra ainsi à faire échec à ces situations [17] intérieures de contrainte qui portent la responsabilité des effets apparents. On entraîne le patient à devenir positif et actif, ce qui est un grand pas dans la bonne voie. La tendance à associer la psychologie aux traitements externes est saine et juste.

Le troisième moyen met en œuvre la méthode la plus élevée et la plus nouvelle consistant à faire appel à l'activité positive de l'âme même d'un homme. La vraie guérison de l'avenir interviendra quand la vie de l'âme pourra se répandre sans obstacle ni gêne parmi tous les aspects de la nature en forme. Elle peut alors vivifier la forme à l'aide de sa puissance et la débarrasser des congestions et obstructions, sources si fécondes de maladies.

Voilà matière à bien des sujets de réflexion. Quant à l'application pratique des techniques et méthodes, allons lentement pour que les fondations destinées à soutenir les données à venir soient plus sûres.

ENTRAINEMENT DU GUÉRISSEUR

Pour l'entraînement des guérisseurs, je donnerai peu à peu les six règles qui gouvernent ou devraient gouverner leur activité. Rappelez-vous les deux qualités déjà citées et qui résument toute l'histoire des guérisseurs : MAGNETISME et RADIATION. Nous verrons qu'elles diffèrent dans leurs effets.

PREMIERE REGLE

Il faut que le guérisseur cherche à relier son âme, son cœur, son cerveau, et ses mains. Cela lui permet de projeter sur le patient la force vitale curative. Telle est l'action magnétique, qui peut soit guérir la maladie soit aggraver le soi-disant mauvais état du malade, selon les talents du guérisseur.

Il faut que le guérisseur fasse coopérer son âme, son cerveau, son cœur, et l'émanation de son aura. Sa présence peut alors nourrir la vie de l'âme du patient. [18] Telle est l'œuvre de la radiation. Les mains ne sont pas nécessaires. L'âme déploie son pouvoir. L'âme du patient répond par la réaction de son aura à la radiation de l'aura du guérisseur, débordante d'énergie animique.

En examinant les Causes de Maladie, il semble nécessaire de dire quelques mots des conditions extérieures et intérieures. Le penseur occasionnel constatera que de nombreuses maladies et causes de mort sont dues aux conditions ambiantes dont le malade n'est aucunement responsable. Elles s'étendent depuis les événements purement extérieurs jusqu'aux prédispositions héréditaires. On peut les classer en quatre groupes : accidents, contagions, alimentation défectueuse et hérédité.

1. Accidents. Ils peuvent provenir de négligences personnelles, d'événements collectifs, de l'inattention d'autrui, ou résulter de combats, comme dans les grèves violentes ou la guerre. Ils peuvent aussi résulter d'attaque, d'animaux sauvages ou de serpents, d'empoisonnements accidentels et de bien d'autres causes.

2. Contagions. Elles arrivent de l'extérieur et ne résultent pas de la condition propre du sang du malade. Il s'agit des maladies dites infectieuses et contagieuses et des épidémies générales. Elles peuvent atteindre un homme pendant qu'il fait son devoir, au cours de ses contacts quotidiens ou par suite d'un état de maladie très répandu dans son entourage.

3. Alimentation défectueuse, surtout chez les jeunes. L'état de sous- alimentation prédispose le corps à la maladie, diminue la résistance et la vitalité, contrebalance la résistance naturelle de l'homme et le conduit à une mort prématurée.

4. Hérédité. Il existe comme vous le savez des formes de faiblesses héréditaires prédisposant à certaines maladies et à la mort qui s'ensuit, ou tendant à produire chez le patient un état aboutissant à un affaiblissement progressif de sa mainmise sur la vie. Il existe aussi des [19] tendances constituant une forme d'appétits dangereux, incitant à des habitudes indésirables, relâchant la morale, mettant en danger la volonté du malade et annihilant sa capacité de lutter contre ces prédispositions. Il y succombe et paye le prix de ces habitudes sous forme de maladie et de mort.

Ces quatre types de maladies et causes de mort sont fréquentes dans le tableau de la vie quotidienne qui se présente à nos yeux. Toutefois, il ne faudrait pas les classer catégoriquement parmi les causes psychologiques de maladie. Nous ne les examinerons que très brièvement dans la section traitant de la vie de groupe et des causes collectives prédisposant aux maladies. La question des maladies contagieuses y sera exposée. Mais il ne faut pas assimiler aux causes génératrices de maladie des situations telles, par exemple, qu'un accident de chemin de fer ou d'automobile. Il est parfaitement exact que l'action du guérisseur puisse se justifier dans ces cas, mais les procédés à employer diffèrent quelque peu de ceux qu'on applique aux maladies enracinées dans un des corps subtils, ou aux maladies collectives, etc.

Nous n'aborderons pas le sujet des maladies provenant de la sous- alimentation ni de la nourriture défectueuse de notre civilisation et de notre vie moderne. Aucun enfant n'en est individuellement responsable. Je me préoccupe des maladies provenant de conditions intérieures défectueuses.

La responsabilité d'un enfant quant à l'ambiance de sa vie est pratiquement nulle, à moins d'admettre le karma comme un facteur prédisposant, avec son pouvoir de produire les réajustements qui émergent du passé pour affecter le présent. Je m'étendrai plus complètement sur ce sujet dans le chapitre traitant des dettes karmiques. Ici, je suggère simplement que l'ensemble du sujet des maladies aurait pu être étudié sous l'angle du karma avec des conclusions claires et décisives, si l'enseignement de ce sujet abstrus avait été correct à partir du jour où il a été connu dans le [20] monde occidental. Mais les théologiens orientaux ont déformé la vérité sur le karma, autant que les théologiens occidentaux ont dénaturé la doctrine du Rachat et de l'Immaculée Conception. La vérité réelle ne ressemble guère à la manière moderne dont on l'expose. Je subis donc un handicap sérieux quand je traite le sujet de la maladie au point de vue du karma.

Il m'est difficile de vous transmettre des parcelles de la vérité telle qu'elle existe vraiment, à cause des idées préconçues dont votre pensée est naturellement imbue au sujet de l'ancienne Loi de Cause et d'Effet. Le travail d'un catalyseur consiste à établir une relation entre deux substances pour en produire une troisième. Si je vous dis que la doctrine de l'Évolution Émergente et les théories modernes sur la catalyse contiennent une grande part de la vérité au sujet du karma, est-ce que vous comprendrez ? J'en doute. On se rabat toujours sur la Loi du Karma pour expliquer les injustices apparentes et pour insister sur les douleurs, maladies et souffrances. Si je vous dis qu'en mettant l'accent sur ces points on ne donne qu'une idée partielle de la vérité cosmique fondamentale, votre pensée s'en trouve-t-elle clarifiée en quoi que ce soit ? La loi du karma, bien comprise et bien maniée, peut apporter les éléments du bonheur, du bien et de la libération des souffrances, plus facilement qu'elle n'amène la douleur avec sa séquelle de conséquences. Je vous signale ce point, mais vous sentez-vous capables de saisir le sens de mes paroles ?

Actuellement, le monde des mirages est si puissant, et le sens de l'illusion si fort et vital, que nous ne réussissons pas à concevoir la véritable signification de ces lois fondamentales.

La Loi du Karma n'est pas la Loi de Rétribution, comme on pourrait le conjecturer en lisant les livres courants sur le sujet. La rétribution n'en est qu'un aspect. Il ne faut pas comprendre la Loi de Cause et d'Effet à la manière [21] dont le public l'interprète. Pour illustrer la question, il existe une loi dite de Gravitation, qui s'est longtemps imposée à la pensée des hommes. Une telle loi existe, mais n'est qu'un aspect d'une loi plus générale, et nous savons qu'on peut compenser son pouvoir dans une certaine mesure. Ainsi, chaque fois que nous voyons un avion s'élever au-dessus de nos têtes, il est démontré à notre vue que la gravitation est compensée par des moyens mécaniques, ce qui symbolise la facilité avec laquelle les êtres humains peuvent en triompher. Ils devraient comprendre qu'ils apprennent la technique ancienne, dont le pouvoir de lévitation ne constitue qu'un des exercices initiaux les plus faciles et les plus simples.

La Loi des Conséquences n'est pas une affaire inévitable et fixée, comme le suppose la pensée moderne, Elle est reliée aux Lois de la Pensée bien plus étroitement qu'on ne le croit. La science mentale tâtonne dans ses efforts pour comprendre cela. Son orientation et ses intentions sont justes bonnes et prometteuses de résultats, mais ses conclusions et méthodes de travail actuelles sont désastreusement erronées et particulièrement fallacieuses.

J'ai cité ce malentendu sur la Loi du Karma pour vous permettre d'aborder l'étude des Lois de Guérison avec un esprit aussi libre et ouvert que possible, sachant que les cinq facteurs suivants limitent votre possibilité de les comprendre :

1. Les vieilles théologies, avec leurs points de vue statiques, déformés et erronés – l'enseignement de la théologie est des plus fallacieux, mais, hélas, il est généralement admis.

2. La pensée du monde, fortement teintée de l'élément du désir et comportant peu de véritable idéation. Les hommes interprètent en termes de finalité et sous leur point de vue restreint ces lois qu'ils pressentent vaguement. Par exemple, l'enseignement de la Loi du Karma est fortement imprégné de l'idée de rétribution parce que les hommes cherchent à expliquer de façon plausible l'apparence des choses, et aiment à exiger eux-mêmes [22] des rétributions. Pourtant, il y a beaucoup plus de bon karma général que de mauvais, si peu que vous puissiez le croire pendant votre immersion dans une époque comme la nôtre.

3. L'illusion et le mirage du monde, qui empêchent l'homme ignorant et moyen de voir la vie comme elle est réellement. Même l'homme évolué et les disciples ne font que commencer à saisir des aperçus fugitifs et inadéquats de la glorieuse réalité.

4. Un quatrième facteur souvent méconnu empêche aussi les hommes de comprendre correctement les lois. Il provient de leurs organes de pensée non contrôlés et des cellules de leur cerveau non libérées ni éveillées. Leur appareil de compréhension est encore impropre. Il faut insister sur ce point.

5. Les tempéraments raciaux et nationaux, avec leurs humeurs et préjugés prédisposants. Leur ensemble empêche aussi d'apprécier les réalités avec justesse.

Vous tâtonnez et cherchez à comprendre ces lois, mais si vous essayiez de dire que vous les comprenez vraiment, je vous en ai dit assez pour vous montrer que ce serait une tentative stupide. Les ténèbres dans la pensée humaine ne sont nulle part plus profondes que dans le domaine des lois concernant la maladie et la mort.

Il faut donc comprendre, dès le début, le principe de ce que je cherche à exposer sous le titre Les Causes Psychologiques de Maladie. Je n'étudie sous ce titre ni les affections ou prédispositions à la maladie qui ressortissent d'une ambiance, ni les tares nettement physiques héritées de parents qui ont transporté dans leurs corps et transmis à leurs enfants des germes de maladie qu'ils ont peut-être hérités eux-mêmes des leurs. Je vous signale que ces maladies héréditaires sont bien moins nombreuses dans l'humanité actuelle qu'on ne le suppose. Parmi elles, les plus importantes sont les prédispositions à la tuberculose, à la [23] syphilis, et au cancer. Elles sont héritées et peuvent aussi être transmises par contact. Je les étudierai dans notre deuxième chapitre majeur sur les maladies émanant de la collectivité.

[24]

 

[1] Le règne humain, les trois premiers étant les règnes minéral, végétal, et animal, et le cinquième celui des âmes.