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3. QUELQUES PROBLEMES DE PSYCHOLOGIE- Partie2

4. Que la capacité d'agir "comme si", innée dans cette créature imaginative qu'est l'homme, représente la solution du problème. Par l'utilisation de l'imagination créatrice, le pont entre l'aspect inférieur et l'aspect supérieur peut être construit. "Comme un homme pense, espère et veut", ainsi est-il. C'est là l'expression d'un fait inaltérable.

Lorsque les psychologues modernes saisiront plus complètement le dessein créateur de l'humanité et chercheront à développer l'imagination créatrice d'une façon plus constructive, et qu'ils chercheront aussi à former la volonté qui dirige, beaucoup aura été accompli. Lorsque ces deux facteurs (évidence éminente de divinité en l'homme) seront étudiés et scientifiquement développés et utilisés, ils provoqueront une libération automatique de tous les cas soulevés par ce problème, et que l'on trouve en ce moment dans nos cliniques. Ainsi, par expérience, arriverons-nous à une compréhension plus rapide de l'homme. La psychologie peut absolument compter sur la capacité innée de l'unité humaine pour comprendre [429] l'utilisation de l'imagination créatrice et celle du dessein dirigé, car cette capacité est fréquemment trouvée chez les enfants. Le développement du sens de la fantaisie et l'entraînement des enfants à faire un choix (avec le but qu'un dessein ordonné entre dans leur vie) constitueront les deux idéaux directeurs de la nouvelle éducation. Le sentiment de la fantaisie met en jeu l'imagination, la perception de la beauté et le concept des mondes subjectifs ; le pouvoir de choisir, avec ses implications de pourquoi, de pour quelle raison et dans quel but (s'il est enseigné avec sagesse dès le jeune âge) accomplira beaucoup pour la race, particulièrement si, au moment de l'adolescence, un tableau général du monde et un plan mondial sont soumis à l'attention de l'intelligence qui se développe. Donc :

1. Le sens de la fantaisie,

2. Le sens du choix,

3. Le sens du tout,

4. Le sens du dessein ordonné, devraient gouverner la formation que nous donnons à nos enfants venant en incarnation.

Le sens de la fantaisie met en jeu l'imagination créatrice, fournissant ainsi des débouchés constructifs à la nature émotionnelle ; cela devrait être compensé et motivé par la reconnaissance du pouvoir de choisir correctement et la signification des valeurs plus élevées. Celles-ci à leur tour, peuvent être développées par une juste reconnaissance de tout le milieu où l'individu doit jouer son rôle, tandis que toute la gamme des réactions est de plus en plus ordonnée à la compréhension du dessein ordonné qui opère dans le monde.

Telles sont les prémisses fondamentales qui devraient émerger des nouvelles techniques que la psychologie utilisera lorsqu'elle aura atteint le point où seront acceptées (ou pour le [430] moins essayées) les idées ci- dessus. En les utilisant, on s'apercevra que les cas eux-mêmes peuvent être amenés à une activité correcte, car toutes les facultés innées et non- employées de l'homme se trouveront mises en une activité intégrante. Le processus est toujours et inévitablement le même :

1. Clivage.

2. Une reconnaissance de dualité, soit subjectivement soit dans la conscience éveillée.

3. Une période d'agitation violente, de frustration et de futilité, conduisant parfois au désastre, à des formes d'épuisement nerveux ou mental et à des conditions généralement chaotiques et indésirables.

4. Un processus d'établissement de pont intelligemment appliqué, graduellement poursuivi, une fois le point de clivage déterminé.

5. La réalisation de périodes de fusion, d'intégration ou de véritable état normal reconnus. Un processus d'analyse serait ici utile. On verra plus loin que la psycho-analyse deviendra réellement utile lorsqu'elle viendra en aide aux hommes en expliquant leurs accomplissements plutôt qu'en déterrant les détails de leurs désastres apparents. Il n'y a aucun désastre véritable. Il y a seulement un point non reconnu, un moment d'achèvement non compris. Le désastre vient lorsque ce point de crise n'est pas utilisé ni compris, car il sert alors à augmenter le clivage au lieu que celui- ci soit reconnu en tant que moment d'opportunité.

6. L'établissement d'un rythme bien défini composé de l'imagination créatrice, d'un choix fait avec discernement, de la valeur du rapport de la partie envers le tout et de l'acceptation du dessein de groupe. Ce rythme, lorsqu'il est dûment établi dans une vie ou dans une série de vies, conduit en fin de compte à

7. L'intégration. [431]

Je voudrais marquer ici un arrêt et faire remarquer que les fondations de la nouvelle psychologie doivent inévitablement être construites sur la prémisse que cette vie présente n'est pas la seule opportunité de l'homme à pouvoir accomplir l'intégration et finalement à atteindre à la perfection. La grande Loi de Réincarnation doit être acceptée et on s'apercevra qu'elle constitue en elle-même un instrument majeur de libération dans n'importe quel moment de crise ou dans n'importe quel cas posé par un problème psychologique. La reconnaissance d'autres opportunités et le sentiment prolongé du temps sont tous deux calmants et secourables pour de nombreux genres d'esprits ; la valeur interprétative de la loi illuminera, comme on le verra, à partir du moment ou le patient saisit le fait que derrière lui se trouvent des moments de crise où, par le moyen de son présent équipement, on peut démontrer qu'il a atteint l'intégration, garantissant ainsi une victoire dans le moment présent de crise et de conflit difficile. La lumière que ceci jette sur les rapports et le milieu servira à stabiliser son dessein et à lui faire comprendre l'inévitabilité de la responsabilité. Lorsque cette grande loi sera comprise dans ses véritables implications, et non pas interprétée dans les termes de la présentation enfantine qui en est faite actuellement, alors l'homme supportera la responsabilité de vivre en reconnaissant chaque jour le passé, avec une compréhension du dessein du présent et avec une pensée pour l'avenir. La tendance croissante au suicide, que montre l'humanité, diminuera aussi considérablement.

Il vous apparaîtra donc que le facteur temps peut entrer dans le problème d'une manière la plus utile, et c'est ici que sera d'un secours certain une véritable compréhension de la Loi de Réincarnation, ou de la Loi d'Opportunité (ainsi que je préférerais l'appeler). Avant toutes choses, elle amènera dans l'attitude à la fois du psychologue et du cas en question l'idée d'espoir, la pensée d'achèvement et d'ultime accomplissement.

Il sera également essentiel que le psychologue de l'avenir parvienne à une reconnaissance et une acceptation de la structure intérieure de l'être humain, de son véhicule émotionnel, [432] de son corps mental et de leurs étroits rapports réciproques par l'intermédiaire du corps vital ou éthérique qui sert toujours de tissu de liaison entre le corps physique dense et les autres corps. L'âme et sa triplicité d'énergie (la vie elle-même, exprimant la volonté ou le dessein, l'amour et l'intelligence) opère par le moyen de sept centres majeurs, tandis que le corps mental et le corps astral opèrent par le moyen de nombreux autres centres qui sont les contreparties de transmission de ceux qui se trouvent dans le corps éthérique. Les intégrations que l'évolution finit par effectuer sont opérées par l'intermédiaire de tous ces centres. Par l'élévation des vibrations, par la mise en activité des centres, et par le développement subséquent et consécutif de l'appareil humain de réaction, de nouvelles voies d'approche de la réalité, de nouvelles qualités de conscience, une nouvelle sensibilité à ce qui jusqu'à présent n'avait pas été reconnu, et de nouveaux pouvoirs commencent à s'exprimer.

Chaque homme est donc, à l'intérieur de lui-même, une hiérarchie, une réflexion d'une grande chaîne d'êtres, l'Être qui est exprimé par l'Univers. La psychologie doit tôt ou tard reconnaître :

1. Le fait de l'âme, agent d'intégration, le soi.

2. La Loi d'Opportunité ou de Réincarnation.

3. La nature de la structure intérieure de l'homme et ses relations avec la forme extérieure tangible.

Il est intéressant de noter que pratiquement tout l'enseignement donné au sujet de la renaissance ou réincarnation a insisté sur le côté matériel et phénoménal, bien qu'il y ait toujours eu une référence plus ou moins casuelle aux gains spirituels et mentaux acquis à l'école de la vie sur cette planète, d'incarnation en incarnation. La véritable nature de la conscience intérieure de l'homme véritable a été peu notée ; le gain de chaque vie, relativement à une plus grande perception [433] du mécanisme de contact, et le résultat de la sensibilité accrue au milieu (seules valeurs dont se préoccupe le soi), sont rarement développées, si elles le sont jamais. Des détails au sujet des conditions de vie, des déclarations au sujet de possibles situations matérielles, des descriptions d'endroits, de vêtements et de rapports humains de la personnalité sont décrits avec imagination ; le "souvenir des incarnations passées" correspond généralement à celui de dramatiques épisodes qui alimentent le sens inné d'individualité de l'homme réincarné, et généralement aussi alimente sa vanité de la même façon. Cette présentation curieuse est due à plusieurs choses. D'abord, au fait que le monde de l'illusion est encore le facteur dominant dans la vie des meilleurs des hommes ; deuxièmement, que le point atteint en évolution a été tel que l'écrivain ou l'orateur n'a pas été capable d'envisager le cycle de vie de l'angle de l'âme, détachée et sans illusions.

Aurait-il agi ainsi, les descriptions matérielles et phénoménales auraient été omises et probablement même pas perçues, par contre seulement les valeurs, spirituelles et mentales, et les matières concernant le groupe intéressant la vie intérieure auraient été développées. Les méthodes utilisées pour présenter cette très ancienne doctrine de la réincarnation, et l'accent mis d'une façon erronée sur l'aspect forme à l'exclusion des valeurs de l'âme, ont provoqué une réaction fâcheuse à l'encontre du sujet tout entier dans l'esprit des gens intelligents et de la part des chercheurs scientifiques. Et pourtant, malgré cela, de bonnes choses ont été accomplies, car l'ensemble de la théorie a pénétré d'une manière continue dans la conscience de la race, devenant une partie intégrante de celle-ci et, par conséquent, devenant populaire et finalement recevant une reconnaissance de la part de la science.

Considérant la structure intérieure de l'homme et les facteurs qui produisent l'apparence extérieure et la qualité qui la conditionne, produisant ainsi l'attitude et la conduite qui en résultent, les psychologues devront étudier les sujets [434] suivants en commençant par les aspects les plus bas et en étendant leurs idées de façon à inclure les aspects les plus élevés :

1. L'appareil extérieur de réponse, agissant sous les impulsions reçues du milieu extérieur et des domaines subjectifs intérieurs. Conformément aux théories ésotériques, elles viennent par les voies suivantes :

a. Le cerveau, d'où certains aspects du système nerveux sont dirigés et contrôlés, d'abord par l'influence mentale et ensuite par la direction consciente de l'âme.

b. Le système endocrinien ou glandulaire, agissant sous les impulsions entrant dans le corps physique par les sept centres se trouvant dans le corps éthérique. Le système glandulaire est simplement l'extériorisation de ces centres, ou leur contrepartie physique. Les glandes conditionnent l'homme au moyen du courant sanguin, qui est à son tour conditionné par les centres.

c. Le plexus solaire qui dirige et contrôle certains aspects du système nerveux et qui est, en grande partie, le cerveau instinctif ou animal.

d. Le cœur, centre de vie.

2. Le corps vital ou éthérique. C'est le facteur énergétique le plus important et une réplique exacte ou une contrepartie de la forme extérieure, constituant le véritable intermédiaire entre les mondes intérieurs et l'homme extérieur. Les nadis (lignes ou fils de force) dédoublent chaque nerf du corps humain, et les centres qu'ils forment, à certains points d'intersection ou de jonction, constituent le fond, ou l'agence fournissant les motifs, de chaque ganglion, ou plexus, que l'on trouve dans le corps humain. Certains de ces centres, majeurs et mineurs, sont d'une importance évolutive unique. Ces centres sont les suivants : [435]

a. Le centre de la tête est le siège de l'énergie de l'âme, ou le centre par lequel l'homme conscient, spirituel, fonctionne.

b. Le centre cardiaque est le siège de la vie, du principe le plus élevé qui s'exprime à travers l'homme.

c. Le centre du plexus solaire est le siège de la vie instinctive, de l'âme animale, et de la nature émotionnelle hautement développée.

d. Le centre à la base de l'épine dorsale est le centre majeur d'intégration ; son activité commence à fonctionner lorsque deux fusions majeures ont été effectuées ; celle des fusions des trois corps en une personnalité coordonnée, et quand l'âme et le corps sont alignés.

3. Le corps sensible ou émotionnel, souvent appelé le corps astral. De ce véhicule émanent les désirs, les impulsions, les aspirations et les conflits de dualité qui si souvent affligent et arrêtent le disciple. C'est le siège aussi de la vie créatrice et imaginative de l'homme. Il possède également des centres de force qui sont les contreparties de ceux que l'on trouve dans le corps éthérique, mais chez la majorité des gens il reçoit son énergie du monde de l'illusion et du plan astral. C'est de ce plan de conscience illusoire que l'homme avancé doit apprendre à se retirer.

4. La nature mentale, qui opère seulement par quatre centres.

5. L'âme elle-même, ou véritable homme spirituel, le soi en manifestation, opérant ou cherchant à opérer par son apparence phénoménale, l'homme inférieur et quadruple.

Si l'on étudie attentivement ce qui précède, on s'apercevra que les clivages existant en l'homme constituent des clivages dans certaines relations fondamentales : [436]

1. Trouvés en l'homme lui-même, dans un autre des divers points focaux de compréhension ou de conscience :

a. Non reconnus par l'homme lui-même ou par ceux qui sont autour de lui. Lorsque c'est le cas, l'homme n'est pas évolué et les clivages ou failles dans la conscience ne font relativement aucun véritable dégât, soit à lui-même soit à ceux qui l'environnent. Ils indiquent simplement un manque de développement.

b. Reconnus, ils produisent détresse et difficulté, et l'homme en vient à avoir besoin d'une aide psychologique qualifiée. Des informations exactes relatives à ce qui est traité ici peuvent être données dans des cas où il s'agit de personnes de type intellectuel ; le psychologue traite alors avec des gens qui devraient être capables et désireux de s'aider eux-mêmes.

c. Lorsque l'homme a établi le pont et l'unification nécessaires, il devient alors une personnalité unifiée. Ensuite, le mystique peut émerger. Cela veut dire qu'il a atteint le point où l'établissement d'un pont plus élevé, entre la personnalité intégrée et l'âme, devient possible. Finalement apparaît un Maître de la Sagesse, interprète de la conscience du Christ, dans ses aspects unificateurs, sauveurs et constructeurs.

L'alignement de la nature supérieure et inférieure produira des résultats qui seront déterminés dans leur champ d'expression par le rayon de l'homme. Les conditions de rayon auront pour résultat, pour l'homme, de lui faire trouver le champ juste de son utilité, et son expression juste dans le domaine politique, religieux ou scientifique et dans d'autres modes de manifestation divine.

2. Trouvés entre l'homme et son milieu. L'effet de ceci peut vouloir dire qu'il est un être humain antisocial, ou impopulaire, rempli de crainte au regard de la vie, ou exprimant, en bien d'autres formes, son incapacité à se mettre [437] en harmonie avec son milieu. Manque de compréhension, de justes rapports, incapacité à fondre correctement les formes intérieures et extérieures de structure de vie se manifesteront. Dans ce cas, la cause du clivage est généralement trouvée quelque part au sein du corps astral lui-même.

3. Trouvés entre l'homme et la tâche de sa vie, ou activité assignée à sa vie par le sort et à laquelle ses prédispositions l'inclinent. La difficulté ici se trouve en une nette cassure ou un manque de continuité entre la nature mentale, qui détermine le dessein, et la nature astrale, qui gouverne les impulsions.

4. Trouvés entre un homme et son âme qui plane au-dessus de lui et lentement le domine. Ceci amène à un profond chagrin réalisé, à un conflit néfaste et finalement à "la mort de la personnalité" symboliquement parlant.

Ici encore je voudrais faire une pause et observer que les concepts de mort, de substitution, d'alignement par substitution et de sacrifice, seront remplacés, dans le Nouvel Âge, par les concepts de résurrection ou d'état de vie, d'unité spirituelle, de transfert et de service de façon qu'une nouvelle note entre dans la vie des hommes, apportant espoir, joie, pouvoir et liberté.

b. Problèmes d'Intégration

Une des premières choses qui arrive lorsqu'un homme a réussi (seul ou avec une assistance psychologique académique) à guérir certains clivages, ou à établir le pont au-dessus d'eux, est la reconnaissance d'un sentiment immédiat de bien-être et une demande d'expression. Cela, à son tour, amène ses propres problèmes et parmi eux :

Un sentiment de puissance, qui, temporairement tout au moins, rend l'homme égoïste, dominant, sûr de lui et plein d'arrogance. Il a le sentiment qu'il fait face à un monde plus important, à un horizon plus vaste et à de [438] plus grandes opportunités. Ce sentiment de choses plus importantes peut donc amener des difficultés et des troubles sérieux. Sous l'influence de cette extension de conscience, il a souvent de beaux motifs et il est animé par les intentions les plus élevées, mais il ne parvient qu'à créer un manque d'harmonie dans son milieu. Ces tendances, si on leur permet de régner sans qu'on leur résiste, peuvent conduire finalement à une condition sérieuse d'égotisme, qui est éminemment un problème d'intégration. On peut obvier à toutes ces difficultés et les compenser si on peut faire comprendre à l'homme qu'il constitue une partie intégrante d'un beaucoup plus grand tout. Son sens des valeurs sera alors ajusté et son sentiment de puissance orienté.

Une tendance à l'exagération peut aussi se manifester transformant l'homme (résultant de l'intégration et sentiment de bien-être ou de puissance et de capacité) en un fanatique, du moins pour un certain temps. Là encore, avec les meilleurs motifs du monde, il cherche à mener tout le monde de la même façon que lui-même, n'arrivant pas à voir les différences existant dans des gens, dans le type de rayon, le point d'évolution, la tradition et l'hérédité des gens. Il devient une source de graves ennuis pour lui-même et ses amis. Peu de connaissance peut être une chose dangereuse, et le remède à de nombreux maux, particulièrement des maux de nature psychologique, est de le reconnaître. Alors, des progrès peuvent être accomplis sur le Chemin de la Sagesse.

Le développement exagéré du sentiment de direction ou de vocation, si vous voulez l'appeler ainsi, bien que les deux ne soient pas identiques, le sentiment de direction étant moins net que la reconnaissance de la vocation. Dans les écoles de psychologie ésotérique, on emploie parfois une phrase relative à ce sentiment de direction, ou d'orientation intérieure, qui est la suivante : "le fait d'établir un pont au-dessus de failles pousse un homme à traverser continuellement le pont." [439]

Certains aspects de l'homme sont maintenant consciemment reconnus et le plus élevé de ceux-ci l'attire constamment. Lorsque, par exemple, la brèche entre le corps astral ou émotionnel et le corps mental a été franchie et que l'homme découvre le vaste champ d'activité qui s'ouvre devant lui, il peut devenir, pour longtemps, intellectuellement matérialiste. Il éliminera dans la mesure du possible toute réaction émotionnelle et toute sensibilité psychique, se glorifiant de croire que pour lui elles n'existent pas. Il travaillera alors intensément sur les niveaux mentaux. Cela ne sera qu'une affaire de temps du point de vue de l'âme (même si cela dure toute une incarnation ou plusieurs incarnations) ; mais cela peut assurément provoquer des problèmes psychologiques et créer dans la perception que l'homme aura de la vie, des "points aveugles". Cependant, bien des difficultés sont réglées en laissant les gens tranquilles, pourvu que les anomalies ne soient pas trop excessives.

Une fois que sera admis le fait de l'âme, on verra s'établir une tendance croissante à laisser les gens être dirigés et orientés par leur propre âme, pourvu qu'ils aient compris ce qui leur arrive et qu'ils puissent faire la discrimination entre :

a. La montée du soi subconscient dans la région éclairée de la conscience,

b. Le jeu, la force et les reconnaissances du soi immédiatement conscient,

c. Le flot descendant du soi superconscient, l'âme, apportant l'inspiration, des connaissances plus élevées et des intuitions.

Ces mots : subconscients, conscient et super-conscient, nécessitent une définition, étant donné le dessein de ce traité ; ils sont utilisés très librement et signifient des choses différentes [440] suivant l'école de pensée psychologique à laquelle l'étudiant appartient.

J'emploie le terme subconscient pour désigner toute la vie instinctive de la nature de la forme, toutes les tendances héritées et les prédispositions innées, toutes les caractéristiques acquises et accumulées (acquises dans des incarnations passées et fréquemment laissées en sommeil jusqu'à ce qu'elles soient soudainement suscitées par la force des circonstances), tous les désirs non formulés, les impulsions qui rendent un homme actif, les désirs réprimés et inconnus, et les idées inexprimées qui sont présentes bien qu'incomprises. La nature subconsciente est semblable à un étang profond duquel l'homme peut sortir à peu près n'importe quoi de son expérience passée, s'il le désire, et qui peut être agité jusqu'à devenir une chaudière bouillonnante, provoquant de grandes détresses.

Le conscient est limité à ce dont l'homme connaît lui-même de l'existence et à ce qu'il possède à un moment donné, qualités, caractéristiques, pouvoirs, tendances et connaissances de toutes sortes qui constituent le fonds qu'il possède et dont il est nettement conscient, ou dont le psychologue est conscient. Ces possessions sont exposées dans sa vitrine à la vue de tous, et elles font de lui ce qu'il est apparemment pour le monde extérieur qui l'observe.

Par le mot super-conscient, j'entends les puissances et les connaissances disponibles mais non encore contactées, méconnues, et, par conséquent, pas d'une utilité immédiate. Ce sont la sagesse, l'amour et l'idéalisme abstrait, inhérents à la nature de l'âme, mais qui ne font pas encore partie, et qui n'ont jamais fait partie de l'équipement disponible et utilisable. Finalement, tous ces pouvoirs seront reconnus et utilisés par l'homme. Ces puissances et ces compréhensions sont appelées dans Les Yoga Sutras de Patanjali du nom intéressant de "nuage pluvieux des choses connaissables". Ces "choses connaissables" [441] tomberont dans l'aspect conscient de la nature de l'homme et deviendront une partie intégrante de son équipement intellectuel.

Finalement, au fur et à mesure que l'évolution avance et que les temps se déroulent, ces choses tomberont dans l'aspect subconscient de sa nature, tandis que son pouvoir de comprendre le super-conscient croîtra en force. Je rendrais sans doute ce point plus clair si je vous signalais que de même que la nature instinctive se trouve aujourd'hui principalement dans le domaine du subconscient, de même, en temps voulu, la partie intellectuelle de l'homme (dont il devient en ce moment conscient d'une manière croissante) sera reléguée à une position semblable et tombera au-dessous du seuil de la conscience. L'intuition prendra alors sa place. Pour la plupart des gens, la libre utilisation de l'intuition n'est pas possible, car elle se trouve dans le domaine du super-conscient.

Tous ces mouvements à l'intérieur du domaine de la conscience, du subconscient au conscient immédiat et de là au super-conscient, sont essentiellement des crises d'intégration, produisant des situations temporaires qui doivent être prises en main. Je voudrais signaler ici que lorsqu'un individu devient conscient de l'aspect le plus élevé de lui-même qui demande l'intégration, lorsqu'il est conscient de la nature de cet aspect et de la part qu'il peut jouer dans l'expression de vie, alors il est souvent affligé d'un complexe d'infériorité. C'est là, la réaction des aspects inférieurs et intégrés vis-à-vis de l'aspect plus élevé. Il ressent un sentiment de futilité ; la comparaison qu'il fait en lui-même des accomplissements possibles et du point déjà atteint le remplit du sentiment d'échec et d'impuissance. La raison en est que la vision est, tout d'abord, trop vaste, et il sent qu'il ne pourra pas y parvenir.

L'humanité aujourd'hui a accompli tellement de progrès sur le chemin de l'évolution que deux groupes d'hommes se trouvent profondément affectés :

1. Le groupe qui a reconnu le besoin d'établir un pont au-dessus du clivage entre la nature émotionnelle et le mental, [442] et a, ainsi, par son intégration, atteint le niveau de l'intelligence.

2. Le groupe qui a déjà établi le pont au-dessus du clivage et se trouve maintenant conscient d'une tâche majeure constituée par le pont à établir au-dessus de la faille entre la personnalité et l'âme.

Ces groupes comprennent un très grand nombre de personnes en ce moment ; le sentiment d'infériorité est très grand et cause de nombreuses sortes de difficultés. Toutefois, si la cause était abordée d'une façon plus intelligente et traitée de la même façon, on parviendrait rapidement à un aperçu plus réel de la situation.

Une autre difficulté, dans le champ de l'intégration achevée, se rencontre avec le cas de ceux qui ont intégré la nature inférieure tout entière et ont fusionné les énergies de la personnalité. Toutes les énergies en cause possèdent des qualités, la combinaison et le jeu réciproque de ces qualités (chacune déterminée par l'énergie de quelque rayon particulier) constituent le caractère de cette personne. Pendant une longue période, après que l'intégration ait été atteinte, il y aura souvent bien des conflits, strictement dans le domaine du caractère et au sein de la conscience de l'Homme. Une énergie d'abord puis une autre voudra s'imposer et luttera pour dominer. Il serait intéressant ici de bâtir un cas hypothétique, en vous donnant le rayon gouvernant les énergies, et de vous rappeler que leur fusion est objective. Dans le cas en question, le sujet a fusionné les véhicules de la personnalité en un tout opérant ; c'est nettement une personnalité, mais la fusion majeure de l'âme et de la personnalité n'a pas été faite.

 

Énergies majeures

Énergie égoïque

Rayon 1

Énergie de volonté ou de

Pouvoir

Énergie de la personnalité

 

Rayon 4

Énergie d'harmonie par le

Conflit

[443]

 

Énergies mineures

Énergie mentale

Rayon 3

Énergie d'intelligence

Énergie astrale

Rayon 6

Énergie de dévotion.

Idéalisme

Énergie physique

Rayon 1

Énergie de volonté

ou de pouvoir

 

Nous avons ici un quintuple champ d'énergie dans lequel tous les facteurs sont actifs sauf l'énergie de l'Ego ou l'âme. Ils ont été entièrement fusionnés. En même temps, il y a une conscience croissante du besoin pour une fusion encore plus élevée et plus inclusive et pour l'établissement d'un rapport précis avec l'âme. Le processus a été le suivant : D'abord l'homme était simplement un animal, conscient seulement d'énergie physique. Puis il commença à inclure dans le champ de sa conscience la nature émotionnelle, avec ses désirs, ses demandes et ses réactions sensibles. Ensuite, il se découvrit lui-même en tant que mental ; et l'énergie mentale se mit à compliquer le problème. Finalement, il parvint à l'expression de vie que nous considérons d'une façon hypothétique et dans laquelle il possède (et c'est là le point de réel intérêt) :

a. Un corps physique de premier rayon, avec un cerveau dominé et dirigé par un mental de troisième rayon. Cela signifie une capacité pour un accomplissement intellectuel de genres très divers.

b. Une nature émotionnelle qui, étant gouvernée par l'énergie du sixième rayon, peut être rapidement orientée vers le fanatisme et peut être facilement idéaliste.

c. Le problème tout entier est encore compliqué par l'émergence rapide des énergies du quatrième rayon de la personnalité. Cela signifie que le but de la personnalité est l'accomplissement d'harmonie, d'unité et d'habileté à vivre, par une intensité de conflit, livré [444] au sein du quadruple champ d'énergie que constitue le soi inférieur.

Vous aurez donc un homme qui ambitionne le pouvoir mais avec des motifs légitimes, car il est véritablement idéaliste ; qui luttera d'une façon intelligente pour l'obtenir, mais qui luttera fanatiquement pour arriver à ses fins, car sa personnalité de quatrième rayon et son corps astral de sixième rayon l'obligeront à agir ainsi, tandis que son corps et son cerveau de premier rayon lui permettront de livrer un dur combat. En même temps, l'énergie de son âme, de premier rayon, cherche à dominer et finalement y parviendra par l'intermédiaire de l'énergie mentale de troisième rayon, qui influence le cerveau de premier rayon.

Les premiers résultats de l'influence de l'âme seront une intensification de toute chose dans la personnalité. Le trouble sera localisé dans le corps mental ou dans le cerveau et pourra se classer n'importe où entre l'idée fixe et la cristallisation mentale jusqu'à la folie (si la stimulation devient par trop puissante ou si l'hérédité n'est pas saine). L'homme peut manifester ses succès d'une façon arrogante dans le domaine où il choisit de travailler, ce qui fera de lui une personne dominatrice et désagréable, ou bien il peut exprimer la fluidité d'esprit du troisième rayon qui fera de lui un faiseur d'intrigues ou un batailleur qui luttera pour des plans immenses, impossibles à réaliser matériellement. Dans cette analyse, je n'ai pas considéré les tendances évoquées dans les vies passées et demeurant cachées dans le subconscient, ni l'hérédité, ni le milieu. J'ai cherché simplement à montrer une chose : que le conflit d'énergies au sein de l'homme peut produire de sérieuses situations. Mais la plupart d'entre elles peuvent être rectifiées par le moyen d'une juste compréhension.

Il vous apparaîtra donc que l'une des premières études à faire dans la nouvelle façon d'examiner la psychologie sera de découvrir :

1. Quels rayons, majeurs et mineurs, conditionnent et déterminent [445] la nature de l'homme et évoquent la qualité de sa vie journalière.

2. Laquelle des cinq énergies domine (au moment de la difficulté) et à travers quel corps ou véhicule est-elle focalisée.

3. Laquelle des énergies de rayon lutte contre la domination imposée mentionnée plus haut. Ces énergies peuvent être :

a. Différents aspects de la même énergie au sein de leur propre champ particulier.

b. Des énergies plus élevées qui s'efforcent de diriger les énergies inférieures et par conséquent indiquent un clivage dans la nature de l'homme.

c. L'énergie du processus de fusion lui-même, lequel unifie les énergies inférieures en une personnalité opérant.

d. L'ajustement du processus d'établissement du pont entre les deux énergies majeures. Le résultat sera l'alignement de l'âme et de la personnalité.

Ces énergies constituent des domaines de difficultés les plus grandes, et dans chacun des domaines d'énergie en conflit, se trouvent des centres mineurs de conflit. Ceux-ci sont fréquemment amenés par le milieu, les circonstances et les événements.

Étant donné tous ces facteurs et considérant notre cas hypothétique comme étant celui d'un homme ayant une nature hautement intelligente et un bon équipement d'expression journalière, comment devrait procéder le psychologue ésotérique ? De quelle façon devrait-il traiter l'homme et que devrait-il faire ? Sur quels grands principes devrait-il se baser ? Je ne peux qu'indiquer brièvement certains d'entre eux, vous rappelant que, dans le cas en question, le sujet coopère nettement avec le psychologue et qu'il est intéressé à obtenir les résultats positifs. Les réponses aux questions suivantes constitueront le but des efforts du psychologue : [446]

1. Quelles sont vos raisons pour désirer "être remis dans la bonne voie" ? Cette phase, bien qu'étant une expression courante, a une profonde signification, car elle indique la reconnaissance du besoin d'alignement.

2. Qu'est-ce qui a attiré votre attention sur ce besoin et évoqué en vous le désir d'un processus spécifique d'ajustement intérieur ?

3. Comprenant la nature de la constitution intérieure de l'homme, dans quel véhicule se trouve le besoin d'un processus d'établissement d'un pont ? Où se trouve le point de clivage et par conséquent le point de la crise présente ? Cette difficulté représente-t-elle une crise majeure ou mineure ?

4. Quelles sont les cinq énergies de rayon qui conditionnent le sujet ?

5. Dans quelle mesure le genre de vie de l'homme, sa vocation et ses désirs innés et cohérents coïncident-ils avec la tendance établie par :

a. Le type d'énergie du rayon de l'âme,

b. Le type de rayon de la personnalité ?

En ce qui concerne les disciples, la majeure partie de la difficulté se trouvera dans cette zone d'expression.

6. Dans quelle période d'expression de la présente vie le clivage a-t-il fait son apparition ? Une intégration achevée a-t-elle amené cette situation difficile ? Le problème est-il :

a. Un problème de clivage, demandant un processus d'établissement de pont et conduisant ainsi à une fusion d'énergies ?

b. Un problème d'intégration, demandant une juste compréhension de ce qui s'est produit, et conduisant à un bon ajustement des pouvoirs fusionnés au regard des conditions environnantes ?

7. L'homme se trouve-t-il au point où il devrait être :

a. Intégré en tant que personnalité et, comme résultat, devenant plus strictement humain. [447]

b. Développé en tant que mystique et formé à reconnaître l'aspect supérieur et ses relations avec l'aspect inférieur, ayant leur unification en vue.

c. Formé comme occultiste et amené mentalement à un état de conscience tel, que les natures ou les aspects inférieurs et supérieurs commencent à fonctionner comme une seule nature ou un seul aspect? Cela implique le mélange des forces de la personnalité et de l'énergie de l'âme ainsi que leur fusion en une expression divine de "la partie au sein du tout".

8. En dernière analyse, que faut-il faire pour donner à "la partie éclairée" de la conscience d'une telle nature pour que la partie subconsciente de l'homme puisse être "éclairée à volonté par le rayon du mental", et que le mental lui-même puisse devenir un projecteur, pénétrant dans la super-conscience et révélant ainsi la nature de l'âme? En fait, c'est le problème de l'expansion de conscience. Un vaste champ d'investigation psychologique se présente en ce qui concerne l'utilisation du mental en tant que le "chemin de lumière entre la nature subconsciente et la nature super-consciente, et focalisant cependant à la fois ces deux natures comme un point de lumière brillante au sein de la nature consciente".

Pour les ésotéristes, tout le problème d'alignement est étroitement relié à la construction de l'antahkarana. Ce nom est donné à la ligne d'énergie divine reliant les divers aspects humains et l'âme. Il détient la clé de la vérité occulte que "avant que l'homme ne puisse fouler le Sentier, il doit devenir ce sentier lui-même." Lorsque les clivages sont franchis par le pont, les différents points de crise surmontés et passés, et que les fusions requises (qui sont seulement des stades de processus) se sont produites, alors a lieu l'unification, ou l'alignement. De nouveaux champs d'énergie sont alors pénétrés, [448] reconnus, maîtrisés ; de nouvelles zones de conscience s'ouvrent devant le pèlerin qui avance.

Le grand accomplissement planétaire du Christ fut décrit par saint Paul par ces mots : Il fit "en lui-même, avec les deux, un seul homme nouveau en établissant la paix". (Éphésiens II. 15)

Dans les deux mots "paix" et "bonne volonté" vous avez deux mots-clés qui expriment l'établissement du pont au-dessus de deux clivages. L'un dans la nature psychique de l'homme, particulièrement celui entre le mental et le véhicule émotionnel, ce qui signifie la réalisation de la paix, et l'autre entre la personnalité et l'âme. Ce dernier est la résolution d'une "scission" fondamentale, et se trouve définitivement amené par la volonté-de-bien. Cela établit le pont non seulement au-dessus du clivage majeur chez l'homme individuel, mais amènera la grande et imminente fusion entre l'humanité intelligente et le grand centre spirituel que nous appelons la Hiérarchie spirituelle de la planète.

Ce furent la reconnaissance presque inconsciente des clivages et du besoin de leur fusion qui firent du mariage, et de l'acte de consommation du mariage, le grand symbole mystique des plus grandes fusions intérieures.

c. Problèmes de Stimulation

Nous arrivons maintenant à ce qui constitue la partie la plus intéressante de notre étude psychologique, car nous allons considérer les résultats de la stimulation.

Ce thème est d'un intérêt hors ligne à cette époque-ci, en raison de la tendance mystique et de l'impulsion spirituelle qui distinguent l'humanité dans son ensemble, et en raison des résultats bien définis, certains mauvais, d'autres bons, que la pratique croissante de la méditation amène dans le monde [449] des hommes. Les résultats d'aspiration mystique et spirituelle et de méditation occulte appliquée ou intellectuelle (en opposition à l'approche mystique) doivent être envisagés et compris, ou alors une grande opportunité serait perdue et certains développements indésirables apparaîtraient, qu'il faudrait compenser par la suite.

Cela vous surprend, n'est-ce pas, que je me réfère à la tendance mystique de l'humanité ? et pourtant, jamais jusqu'à présent l'aspiration de l'humanité n'a été d'un ordre aussi élevé et aussi général. Jamais auparavant autant de gens ne se sont efforcés d'entrer sur le Sentier de l'État de Disciple. Jamais auparavant les hommes ne se sont mis à la recherche de la vérité en aussi grand nombre. Jamais auparavant l'Approche de la Hiérarchie n'a été aussi bien définie et aussi réelle. Cette situation justifie certaines réactions. De quelle nature ces réactions devraient-elles être ? Comment allons-nous y faire face et traiter l'opportunité qui nous confronte ?

Par le développement des attitudes suivantes : Par une détermination de profiter de cette vague qui force l'humanité à aborder le monde des réalités spirituelles d'une façon telle que les résultats seront des faits et des faits prouvés ; par la compréhension que ce que les hommes cherchent par millions vaut bien qu'on le cherche et représente une réalité, inconnue jusqu'ici ; par la reconnaissance du fait qu'aujourd'hui est le jour d'opportunité pour tous les disciples, les initiés et les travailleurs, car la vague est là et les hommes peuvent être influencés d'une façon bénéfique en ce moment mais peut-être pas plus tard. Il n'y a pas toujours des moments de crise, car ils représentent l'exception et non la règle.

C'est là, toutefois, un moment de crise inhabituel. Un point pourtant, frappe particulièrement mon esprit et je voudrais y insister. Dans ces temps de crise et, par conséquent d'opportunité, il est essentiel que les hommes comprennent deux choses : d'abord, que c'est là un temps de stimulation et aussi un temps de crise pour la Hiérarchie tout comme pour les hommes. Ce dernier point est souvent oublié ; la crise hiérarchique est d'une grande importance, étant donné sa rareté relative. Les crises humaines sont fréquentes et, sous l'angle [450] du temps, se produisent d'une façon presque régulière. Mais ce n'est pas le cas en ce qui concerne la Hiérarchie. De même lorsqu'une crise humaine et une crise hiérarchique se produisent et sont simultanées, un moment d'éminente opportunité se présente, pour les raisons suivantes :

1. L'attention des Grands Êtres est complètement focalisée, en raison des affaires planétaires, dans une direction particulière. Une synthèse d'efforts planifiés apparaît.

2. Ces occasions sont si rares que lorsqu'elles se produisent, elles revêtent une signification solaire aussi bien que planétaire.

3. Certaines forces et certains pouvoirs, extérieurs au gouvernement du système solaire, ont été mis en jeu, en raison de circonstances planétaires urgentes. Cette urgence est d'une importance telle (de l'angle de la conscience) que le Logos Solaire a jugé nécessaire d'invoquer l'assistance d'agences extérieures. Et Celles-ci apportent Leur assistance.

Si à ces faits vous ajoutez l'attention réorientée et focalisée de l'humanité sur ce qu'on appelle "l'idéalisme moderne", vous obtenez un moment, ou un événement, des plus intéressants, car ces deux mots sont synonymes.

Partout les hommes aspirent à la liberté, à une mutuelle compréhension, à de normales conditions d'existence et de pensée, en groupe et individuellement, et à de convenables rapports intérieurs et extérieurs. Ce fait est généralement reconnu. L'humanité est lassée et fatiguée des manières de vivre malsaines, de l'exploitation de ceux qui sont sans défense, de l'augmentation du mécontentement, de la centralisation du pouvoir en des mains égoïstes et qui ne devraient pas le détenir. Elle désire anxieusement la paix, de justes rapports, un aménagement convenable de son temps, la compréhension et l'utilisation correcte de l'argent. De telles indications ne sont pas usuelles ; elles sont d'une profonde nature spirituelle.

Quel est le résultat de ces développements dans le monde [451] du gouvernement subjectif spirituel et dans le monde des affaires humaines ?

Tout d'abord et d'une façon prédominante, l'évocation d'une Approche conjuguée ; l'une est constituée par l'aspiration et le désir de la Hiérarchie pour une solution au problème humain et pour l'ajustement des misères humaines, et aussi pour une juste apparition d'un gouvernement spirituel (gouvernement des justes valeurs) ; l'autre est constituée par la détermination de l'homme d'amener de justes conditions et des situations générales décentes dans lesquelles les êtres humains puissent évoluer et où les vraies valeurs puissent aussi être reconnues. C'est à ce point là que la Hiérarchie et l'humanité se trouvent alignées. Il n'est pas essentiel que de nombreux êtres humains soient assez développés pour enregistrer correctement ces aspirations. Ils travaillent inconsciemment dans les mêmes buts que la Hiérarchie.

Là où ces deux situations similaires existent, le résultat est nécessairement une réponse synchrone et celle-ci produit une stimulation. La situation par rapport à l'humanité prise dans son ensemble est exactement la même que la situation dans la vie d'un mystique individuel. Ceci doit être soigneusement gardé présent à l'esprit car la tendance de l'aspiration humaine est mystique et non pas occulte. D'où la justesse dans le monde entier de ce que je dis et l'opportunité qui se présente.

J'ai cependant l'intention de me limiter aux problèmes du mystique individuel et de laisser mes lecteurs tirer les parallèles nécessaires.

Il serait intéressant si, tout d'abord, nous définissions le mot stimulation, le traitant du point de vue du dictionnaire technique. La stimulation est le problème crucial, et nous devons le reconnaître et comprendre de quoi nous parlons et quelles en sont les implications.

J'ai constamment insisté sur la nécessité qu'il y a pour nous de reconnaître l'existence de l'énergie. Dans l'occultisme [452] (ou l'ésotérisme) nous utilisons le mot "énergie" pour signifier l'activité vivante des domaines spirituels, et de cette entité spirituelle, l'âme. Nous employons le mot "force", pour signifier l'activité de la nature de la forme dans les domaines des différents règnes de la nature. C'est là un point d'un intérêt essentiel et qui implique une distinction.

La stimulation pourrait donc être définie comme l'effet que l'énergie a sur la force. C'est l'effet que l'âme a sur la forme et que l'expression supérieure de divinité a sur ce que nous appelons l'expression inférieure. Et cependant tout est également divin dans le temps et l'espace et relativement au point d'évolution et au tout. Cette énergie a les effets suivants et je cite ces effets de différentes façons afin de produire une clarification dans les nombreux et divers types d'esprits.

1. Un degré accru de rythme et de vibration.

2. Une capacité de repousser les limites du temps et par conséquent de faire davantage en une heure de ce prétendu temps que les gens moyens peuvent accomplir en deux ou trois heures.

3. Un bouleversement dans la vie de la personnalité qui conduit, si la réaction est juste, à une clairvoyante reconnaissance des obligations karmiques.

4. Une intensification de toutes les réactions, toutes celles émanant du monde de la vie journalière (et par conséquent du milieu), du monde de la vie d'aspiration, du mental et de l'âme, grande Réalité de la vie de l'individu incarné (même s'il ne le sait pas).

5. Une clarification des objectifs de la vie et, de là, un accent dominant mis sur la vie de la personnalité.

6. Un processus de destruction qui se développe et qui implique des questions que la capacité de la personnalité ne semble pas être en mesure de traiter. [453]

7. Certains problèmes physiologiques et psychologiques qui sont fondés sur la capacité, les faiblesses, les forces et les qualités des instruments de réception.

Il faut se souvenir ici que toute stimulation est fondée sur la réaction (ou le pouvoir de recevoir et d'enregistrer) de la nature inférieure lorsqu'elle est mise en rapport avec la nature supérieure. Elle n'est pas fondée sur la réaction de ce qui est supérieur au regard de ce qui est inférieur. Lorsque cette réception se produit, il en résulte une précipitation des atomes qui composent les véhicules de la personnalité. Puis suit une galvanisation qui active les cellules du cerveau qui, jusqu'à présent, étaient en sommeil, et aussi des zones du corps autour des sept centres, particulièrement dans les correspondances organiques et physiologiques de ces centres, et en outre suit une compréhension des possibilités et des opportunités. Ces résultats peuvent se manifester soit sous la forme d'échec désastreux ou sous celle de développement significatif.

À tout ceci répond la stimulation du système nerveux du sujet et, de là, les effets deviennent nettement physiques. Ces effets peuvent signifier une libération par la défense appropriée de l'énergie qui arrive, et par conséquent pas d'effets sérieux, même lorsque des conditions indésirables existent. Cela peut signifier aussi que l'instrument se trouve dans une condition telle que l'énergie qui l'envahit se manifestera destructrice et dangereuse et que toutes sortes de résultats néfastes peuvent survenir. Ceux-ci comprennent :

Les problèmes mentaux

Nous allons maintenant nous occuper principalement de cette question. La stimulation mentale est relativement rare lorsqu'on considère la population totale de la planète ; cependant parmi les populations de notre civilisation occidentale et parmi la crème de la civilisation orientale, on la trouve fréquemment. [454] Afin de les rendre plus clairs, ces problèmes particuliers peuvent être divisés en trois groupes :

1. Les problèmes qui proviennent d'une intense activité mentale qui produit une focalisation mentale excessive, une attitude intellectuelle à sens unique et une cristallisation.

2. Les problèmes qui proviennent des processus de méditation ayant réussi à amener l'illumination. Ceci, à son tour, provoque certaines difficultés telles que :

a. L'activité excessive du mental, qui saisit et voit trop de choses.

b. La révélation du mirage et de l'illusion. Cela conduit à la confusion et au développement du psychisme inférieur.

c. Une sensibilité excessive au phénomène de la lumière intérieure, enregistrée par le corps éthérique.

3. Les problèmes qui proviennent du développement du psychisme supérieur, accompagnés d'une sensibilité à :

a. L'orientation.

b. La coopération au Plan.

c. Le contact de l'âme.

Ces trois derniers groupes de problèmes relatifs à la sensibilité sont extrêmement bien définis et bien réels dans l'expérience des disciples.

Le premier groupe de problèmes (ceux provenant d'une intense activité mentale) sont ceux d'une intellectualité prononcée ; il y en a toute une gamme, depuis le sectarisme étroit et cristallisé jusqu'au phénomène psychologique appelé idée fixe. Ce sont principalement des problèmes relatifs à la construction de formes-pensées, et par leur intermédiaire l'homme devient la victime de ce qu'il a lui-même construit ; il devient [455] la créature d'un Frankenstein de sa propre création. On peut voir cette tendance se manifester dans toutes les écoles de pensée et de culture, et elle s'applique principalement au type humain du conducteur d'hommes et à celui qui est indépendant dans ses pensées, dans sa vie, qui est par conséquent capable de penser clairement et qui jouit du libre mouvement de la chitta ou substance mentale. Il est donc nécessaire, dans les temps qui viennent, de traiter ce problème particulier, car le mental des hommes sera contacté avec une fréquence grandissante. Au fur et à mesure que la race progresse vers une polarisation mentale qui sera aussi puissante que la présente polarisation astrale dont elle émerge, on s'apercevra qu'il est de plus en plus nécessaire d'éduquer les hommes sous le rapport de :

1. La nature de la substance mentale.

2. Le triple dessein du mental

a. Comme moyen d'expression des idées, par la construction des formes-pensées nécessaires qui les réalisent.

b. Comme facteur de maîtrise dans la vie de la personnalité par l'usage approprié du pouvoir créateur des pensées.

c. Comme réflecteur, doué d'une conscience perceptive et intuitive, des mondes supérieurs.