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4. MALADIES ET PROBLEMES DES DISCIPLES ET DES MYSTIQUES - Partie 4

Les difficultés psychiques, qui finalement sont nombreuses, se divisent en trois catégories : [583]

1. Celles provenant de l'éveil prématuré des centres. Dans ce cas, le psychique n'a absolument aucune maîtrise sur ses pouvoirs. Il sait simplement qu'il voit et entend ce qui ne peut être vu ni entendu par la plupart des gens. Son problème est de vivre consciemment et simultanément sur le plan physique et sur le plan astral. Il ne peut s'empêcher de voir et d'entendre, et sa vie devient plus complexe et compliquée. Lorsque cet éveil prématuré se produit dans le cas d'un homme intellectuel, il provoque fréquemment de grandes difficultés, de la tension nerveuse, des désordres cérébraux et toujours de l'incompréhension de la part du milieu environnant. Il y a souvent une nette tendance à la folie. Dans le cas d'une personne inintelligente, il a généralement une orientation de l'intérêt majeur de la vie vers le plan astral et un éloignement du plan physique ou c'est le destin des hommes d'exprimer tout ce qui est en eux. Le psychique vit alors tout à fait dans le monde du mirage et des phénomènes psychiques inférieurs. Ce qu'il voit et rapporte est vraiment et sincèrement ce qu'il a observé, mais il n'a aucune capacité d'interprétation. Cela est rarement d'un ordre élevé, car le psychique lui-même n'appartient pas à un ordre élevé de mentalité ou d'influence.

2. Celles provenant de l'existence d'une connexion lâche entre le corps physique et le corps éthérique. Ceci produit les différents stades de médiumnité, de domination par des entités d'une sorte ou d'une autre, de conditions de transes et de nombreuses sortes d'obsession, temporaires ou permanentes.

Je n'inclus pas dans cette liste le travail des médiums qui matérialisent, car leur travail est d'une catégorie tout à fait différente, et quoique moins dangereux pour la personnalité du médium, il est peut-être encore moins souhaitable. Le médium est si complètement déconnecté de son corps physique (en tant qu'individu astral-mental-âme) qu'il se trouve dominé dans son propre domaine [584] (le matériel) et qu'il peut absorber, par les nombreux orifices éthériques, la substance dont certaines formes inférieures sont constituées ; il peut attirer la substance primitive d'une catégorie inférieure à laquelle une forme distincte peut être clonée (et cela se produit souvent) par la pensée, soit d'un assistant soit d'un groupe d'assistants au cours de ce qu'on appelle une "séance de matérialisation". Avec ceux-ci, le médium se trouve en rapport d'une façon subconsciente. Ce n'est pas un rapport télépathique, mais un rapport de plexus solaire, un rapport psychique. Le sujet est trop abstrus pour que je le développe ici, et cette forme de médiumnité doit inévitablement être abandonnée au fur et à mesure que la race progresse.

3. Celles qui indiquent une sensibilité excessive aux impressions, aux conditions et aux atmosphères qui entourent le psychique. Cette sensibilité est d'une nature quelque peu chaotique ; elle est difficile à définir mais s'apparente au sens général du Toucher. Il n'y a pas de partie du corps humain qui, si on le touche, ne réagisse. De même, le sensitif enregistrera une connaissance psychique d'une nature plus générale que celle attachée aux pouvoirs définis. Nous avons donc :

a. Ouïe Clairaudience Ceci conduit à la télépathie mentale et finalement à la connaissance spirituelle.

b. Vue Clairvoyance Ceci conduit à la vision spirituelle et finalement à l'identification spirituelle.

c. Toucher Sensibilité Ceci conduit à l'aspiration spirituelle et finalement à l'impressionnabilité spirituelle.

On pourrait signaler ici que le développement et l'aspiration mystique représentent le moyen d'échapper au plus haut aspect de la conscience atlantéenne. Ceci est en soi de nature [585] astrale. L'occultisme et la science représentent le moyen d'échapper à l'expression la plus élevée du mental concret et à la conscience aryenne, qui est de nature mentale. La sensibilité, ou le sens du toucher psychique est de nature éthérique ; elle est générale dans son expression et doit finalement céder la place à cette impressionnabilité spirituelle qui permet à un homme, tel le Christ, simplement de "savoir" ce qu'il y a dans son compagnon et d'être conscient de la condition de celui-ci et de la condition de la vie dans toutes les formes. C'est le premier pas vers la clé universelle et spirituelle dont la psychométrie est l'expression la plus basse.

Dans le paragraphe ci-dessus et dans ces différenciations, je vous ai donné de nombreux sujets de réflexion, et je vous ai indiqué une suite de développements pour l'individu, la race et l'univers.

Si nous prolongeons ces idées dans leurs significations planétaires (ce qui est intéressant mais probablement sans aucune utilité pour vous), j'ajouterai que :

1. Le Toucher est la note-clé de l'évolution qui se poursuit actuellement sur Vénus.

C'est la sensibilité à l'impression spirituelle.

2. L'Ouïe est la note-clé de l'évolution qui se poursuit actuellement sur Mars.

C'est la télépathie et la connaissance spirituelle.

3. La Vue est la note-clé de l'évolution qui se poursuit actuellement sur la Terre.

C'est la vision spirituelle conduisant à l'identification.

Considérons maintenant comment l'abus des pouvoirs psychiques inférieurs peut être arrêté temporairement jusqu'au moment où l'initié peut chercher à les utiliser, en pleine conscience et en en ayant la totale maîtrise.

La principale difficulté du psychique inné et de l'homme qui est né médium est leur incapacité de maîtriser intelligemment les phénomènes manifestés. Le manque de maîtrise psychique devrait aussi être mis dans la même catégorie. Ou bien le médium est en transe, ou bien ses pouvoirs psychiques [586] sont amenés à s'exprimer au moyen de la stimulation qui provient de son contact avec le groupe d'assistants dans la salle de séance ou qui provient d'un vaste public. Dans d'autres cas, il vit tout le temps à la limite de conscience située entre les plans physique, psychique ou astral.

Étant entendu que si le médium désire changer cette situation, ce qui, en vérité, est peu fréquent, comment peut-elle être changée ? De trois façons seulement :

1. En cessant d'être intéressé par la démonstration de ces pouvoirs, en refusant de les utiliser plus longtemps et, ainsi les amener à dépérir graduellement. Cela conduit à la fermeture du centre du plexus solaire (et par conséquent de la porte ouverte sur les niveaux inférieurs du plan astral) et à l'atrophie de la partie du mécanisme intérieur qui a rendu ces pouvoirs disponibles.

2. Par le transfert de l'attention vers la vie mystique et vers l'expression d'une aspiration intense vers les réalités spirituelles. Cela fournit le nouvel intérêt qui finalement devient dynamique, expulse les anciens intérêts et ainsi tend à éloigner l'accent vital des niveaux inférieurs du plan astral et à les diriger vers les niveaux supérieurs. Cela aussi présuppose de la part du psychique une tendance à l'orientation spirituelle.

3. Par une étude méthodique de formation intellectuelle et de développement mental qui, poursuivie suffisamment longtemps, rendrait automatiquement l'utilisation des pouvoirs inférieurs impossible, car le cours de l'influx d'énergie se dirigera dans les centres situés au-dessus du diaphragme. Il est bien connu dans les milieux psychiques que la formation mentale provoque en effet la fermeture du cycle psychique.

Il y a trois anciennes règles qui, au cours de la dernière période du cycle atlantéen, furent données par les Adeptes de cette époque à Leurs disciples. Il faut que vous gardiez [587] à l'esprit le fait que le problème confrontant la Hiérarchie à cette époque là était de mettre fin temporairement à l'accent sur le psychisme alors normal, et de mettre en route l'influx des forces vers la partie supérieure du corps. Ces trois règles peuvent être liées dans vos esprits aux trois méthodes exposées plus haut.

I. Fuis les pièges de l'enfer, ô Chéla ! Que tes pieds s'enfuient du chemin inférieur et cherchent les sommets supérieurs du plan du mirage. Monte. Choisis pour compagnons ceux qui vivent une vie de travail ardu sur les plaines de la terre. Pars. Descends et vis la vie normale de la Terre. Pars.

II. Lève les yeux, ô Chéla ! et nettoie ton cœur et vois la vision de ton cœur et vois la vision de ton âme. Regarde vers le haut, non vers le

bas ; à l'intérieur, non à l'extérieur. Vis libre et hâte-toi vers le but plus élevé. Pars et cherche le lieu lointain et secret où réside ton âme.

III. L'énergie suit la pensée, proclame l'ancienne règle. Pense, Chéla, pense et laisse derrière toi les domaines où la pensée ne règne pas et où nulle lumière qui révèle ne peut être perçue mais seulement une lumière soi-engendrée et par conséquent trompeuse. Ainsi, donc, pense.

Ces règles paraissent simples et familières mais elles sont extrêmement difficiles à suivre, particulièrement dans le cas du psychique moyen et cela pour deux raisons : d'abord, il ne désire pas vraiment la perte du pouvoir que l'utilisation des pouvoirs confère et ensuite, sa perception mentale est, en règle générale, si peu développée que l'effort de transférer sa conscience sur les niveaux supérieurs d'expression s'avère une tâche trop ardue. Mais, lorsque la volonté entre en jeu et que le danger encouru par la poursuite du travail sur les niveaux astraux les plus bas est perçue d'une façon adéquate, alors, en temps voulu, l'effort nécessaire sera fourni. [588]

Les règles ci-dessus s'appliquent au psychique qui manifeste assez de volonté et d'intelligence pour modifier son orientation et le genre de son travail. Mais qu'arrive-t-il à l'homme qui s'est laissé aller dans les chemins dangereux du psychisme inférieur lorsqu'il est Aryen en conscience et non pas Atlantéen ? Que peut-il faire si le centre du plexus solaire a une activité exagérée et si la porte du plan astral reste largement ouverte ? Il cherche à la fermer et à fonctionner normalement ; il se méfie de ses pouvoirs psychiques visuels et auditifs et les craint. Il n'existe pas une règle spécifique ou une règle de conduite, car tout dépend de la cause originelle ; toutefois, je vais suggérer diverses règles et certaines lignes de conduite tenant lieu de remèdes :

1. Si la porte du plan astral a été ouverte du fait que certains exercices respiratoires ont été pratiqués, ainsi que certaines postures, et d'autres méthodes enseignées par des éducateurs ignorants de cette époque, je suggérerais les mesures préliminaires et nécessaires suivantes :

a. Que l'intéressé arrête tous ces exercices et ces postures et évite tout contact avec l'éducateur. C'est là la première mesure nécessaire.

b. Qu'il vive une pleine vie d'activité physique, qui ne lui laisse pas de temps pour une existence introspective. S'il est plutôt matérialiste, qu'il remplisse ses obligations commerciales, sociales ou d'affaires en y consacrant son intérêt sur le plan physique et en remplissant ses responsabilités avec tout ce qu'il possède de pouvoir, ne se permettant aucune pensée en arrière.

c. Qu'il centre son attention sur les choses de la vie physique jusqu'à ce que l'évolution l'amène au stade de focalisation mentale et d'orientation spirituelle. Avant que cela ne puisse être fait, la porte inférieure doit être fermée. Qu'il maîtrise donc ses émotions, car elles servent à maintenir la porte entrouverte et elles facilitent les expériences astrales. [589]

d. Qu'il "apprenne à travailler et à penser avec l'épine dorsale et la tête et non avec le devant du corps", ainsi que peut être traduite l'ancienne règle. Cela veut dire que les psychiques ordinaires considèrent les centres du plexus solaire et le centre laryngé (les seuls au sujet desquels ils ont une certaine connaissance) comme se trouvant à la partie antérieure et au centre du torse ou à la partie antérieure de la gorge. Cela transporte l'énergie vers le bas, par la route involutive et non pas vers le haut par la route évolutive de la colonne vertébrale. Ceci est important.

2. Si la porte du plan astral est ouverte du fait d'un droit héréditaire naturel, activité des vies précédentes, et du fait que le flux des forces se centre normalement dans le plexus solaire, le problème devient encore beaucoup plus difficile. Il sera nécessaire d'acquérir les choses suivantes :

a. Il faut faire comprendre la constitution éthérique de l'homme et faire connaître la nature des centres de force, de façon que le psychique aryen ait une information de base intelligente à partir de laquelle il puisse travailler. Il faut faire l'effort de construire un corps sain.

b. L'accent doit être mis sur des buts élevés et la nécessité d'une vie de service doit être soulignée. Je vous rappellerais que le service est une méthode scientifique par laquelle les forces éveillant, stimulant et dirigeant le plexus solaire, sont dirigées vers le centre du cœur, provoquant ainsi la fermeture de la porte astrale et une décentralisation des intérêts du psychique. Cette décentralisation est techniquement accomplie lorsque le plexus central n'est plus facteur dominant et que les pensées et les intérêts de l'homme sont d'une nature différente.

c. Une autre indication pratique pourrait être utile ici. Lorsque le psychique en est au stade aryen de développement et n'en est plus simplement au stade atlantéen, alors un grand bénéfice peut être tiré de [590] l'utilisation fréquente de la couleur jaune. Il devrait s'entourer de cette couleur, car elle sert à conserver dans la tête les énergies qui entrent ou à prévenir qu'elles ne descendent pas plus bas que le diaphragme. Cela prive le plexus solaire d'un influx constant d'énergie et aide grandement à libérer le psychique du plan astral. Je voudrais faire remarquer ici que le psychique dont la conscience est atlantéenne (et c'est le cas pour la grande majorité) fonctionne normalement lorsqu'il démontre des facultés psychiques, bien que ce soit le long d'un arc de rétrogression, mais celui qui possède une conscience aryenne et qui fait preuve de ces pouvoirs constitue une anomalie.

3. Lorsque le danger est d'une nature sérieuse, qu'il provoque une grande tension nerveuse ou une débilité excessive, les plus grandes précautions doivent être prises. Lorsqu'a lieu un violent combat contre l'activité psychique ou lorsqu'il y a un épuisement nerveux et la perte de l'emprise et de la maîtrise mentale, alors il est essentiel que parfois le psychique soit obligé de rester longtemps au lit et au repos, soumis à un régime alimentaire léger et qu'il soit exempt de tous contacts. Il peut même être nécessaire par moments de le priver de sa liberté. Aujourd'hui, de nombreux cas semblables, luttant durement pour leur équilibre mental et cherchant à fermer la porte astrale, sont considérés comme des cas de démence, ou comme étant au bord de la folie. Leur triste sort est grandement aggravé par le manque de compréhension de leurs amis et par les médecins et les psychologues consultés. Leur trouble n'est pas mental mais entièrement lié au plexus solaire. C'est seulement lorsqu'on reconnaîtra cela que nous pourrons avoir une méthode appropriée pour résoudre les problèmes posés par ces cas. Il est rare, en vérité, de rencontrer un psychologue qui soit prêt à admettre la possibilité de ces principes. [591]

Lorsque des difficultés psychiques surgissent dans le cas d'un mystique avancé, d'un disciple ou d'un étudiant de l'occultisme, la méthode d'approche doit être plus nettement scientifique, car le trouble est plus profond du fait que le mental est davantage impliqué. Un travail précis doit se faire sur les centres se trouvant le long de la colonne vertébrale et dans la tête, mais il doit être supervisé attentivement. Je ne peux vous donner ici les exercices conduisant à ce qui suit :

1. La fermeture des différents centres.

2. L'ouverture des centres supérieurs.

3. Le transfert de force d'un centre à l'autre.

Ce traité est destiné essentiellement au grand public et sera surtout lu au cours de la prochaine génération. Si je donnais ici ces exercices, mes lecteurs pourraient les expérimenter et ne parviendraient seulement qu'à se faire un mal sérieux.

La Science de la Respiration, science du laya-yoga, ou science des centres, est une des sciences des plus importantes, et aussi une science offrant de réels dangers. En dernière analyse, c'est la science de l'Énergie, et elle enseigne la méthode par laquelle l'énergie peut être maîtrisée, dirigée et utilisée en vue de l'expansion de la conscience, de l'établissement des relations appropriées entre l'homme et son milieu et, par-dessus tout (dans le cas de ceux qui sont affiliés à la Grande Loge Blanche), pour le travail de la magie blanche. Cette énergie première opère au moyen du corps vital et parcourt les nombreux "nadis" qu'on y trouve. Ces "nadis" existent par millions et sont de minuscules canaux pour la force qui est sous-jacente au système nerveux de l'homme tout entier. Ils en sont la contrepartie et le facteur qui l'anime, rendant possible la sensibilité et provoquant l'action et la réaction qui convertissent le mécanisme de l'homme en un "récepteur" d'énergie et en un "dirigeant" de force compliqués. Chacune de ces toutes petites lignes d'énergie est [592] d'une nature quintuple et rassemble cinq fils ou fibres de force étroitement liés à l'intérieur d'une gaine qui les recouvre et qui est d'une force différente. Ces forces sont unies les unes aux autres en des rapports transversaux.

Il faut également noter que ces cinq types d'énergie forment une unité étroitement assemblée et que ces unités forment, prises dans leur ensemble, la gaine éthérique elle-même. Les cinq pranas majeurs s'écoulent par ces cinq canaux, vitalisant, galvanisant et dominant tout l'organisme humain. Il n'y a aucune partie du corps physique où ne se trouve ce réseau sous-jacent et "soutenant" d'énergies. C'est là la véritable forme ou substance.

Là où les lignes de force se croisent et se recroisent, répétant dans le microcosme l'arc involutif et évolutif du macrocosme, cinq zones se forment le long de la colonne vertébrale et deux clans la tête ; et là, les énergies sont plus puissantes que partout ailleurs, car elles sont plus concentrées. C'est ainsi que vous avez l'apparition des centres majeurs. À travers le corps tout entier, des croisements en tous sens se produisent, et ainsi se trouve créé l'équipement des centres d'énergie :

1. Là où les lignes de force se croisent 21 fois, on trouve un centre majeur. Il en existe sept.

2. Là où elles se croisent 14 fois, vous avez l'apparition des centres mineurs auxquels je me suis référé plus haut.

3. Là où elles se croisent 7 fois, vous avez de tous petits centres ; il en existe plusieurs centaines.

Un jour sera dressée la carte du corps éthérique tout entier et alors la direction générale des lignes de force sera visible. Le grand mouvement des énergies sera apparent, le point atteint dans l'évolution sera puis facilement établi et la situation psychique sera indiquée d'une façon infaillible. La complexité du sujet est cependant très vaste, en raison justement de cette différence dans le développement évolutif des véhicules, du stade d'expansion de la conscience et de la [593] réceptivité à la stimulation de l'être humain. La Science de la Méditation finira par absorber la science du laya-yoga, mais seulement dans la forme la plus haute de cette dernière. Le but de la méditation est d'amener le libre jeu de toutes les forces qui arrivent, de façon qu'il n'y ait nulle part d'entraves confrontant l'énergie de l'âme qui entre ; de façon que ne soit tolérée aucune obstruction, aucune congestion, et que dans aucune partie du corps il ne se trouve un manque de pouvoir, physique, psychique, mental et spirituel. Ceci signifiera non seulement une bonne santé et le plein et libre usage de toutes les facultés (supérieures et inférieures) mais aussi le contact direct avec l'âme. Il produira ce renouvellement constant du corps qui est la caractéristique de l'expression de vie de l'initié et du Maître, de même que du disciple, mais seulement à un degré moindre. Il produira l'expression rythmique de la vie divine dans la forme. À la vue clairvoyante de l'Adepte considérant l'aspirant ou le disciple, ce contact produit :

1. Le rythme de manifestation. C'est la cause de l'apparition et de la disparition de la forme. L'adepte, en regardant le corps, peut dire exactement la durée pendant laquelle il a été en incarnation et la durée pendant laquelle il continuera encore à "apparaître". L'état des canaux praniques le révèle d'une façon exacte, particulièrement ceux qui se trouvent au-dessous du diaphragme. Le centre à la base de la colonne vertébrale, où se trouve le siège de la volonté-de-vie (qui gouverne le germe du principe de vie dans le cœur) le révèle aussi.

2. Le rythme de la vie psychique. C'est, en réalité, la révélation du point où se trouve l'homme par rapport à la conscience et ses contacts. L'adepte, qui recherche des informations sur ce point, regarde tout d'abord au centre du plexus solaire et ensuite au cœur et à la tête, car c'est dans ces trois centres et dans leur "lumière et leur rayonnante clarté" relatives que se trouve révélée [594] toute l'histoire de l'individu. Le centre de la tête, en ce qui concerne l'homme moyen ou l'homme au-dessous de la moyenne, est le centre entre les sourcils. Dans le cas de l'aspirant, du mystique et du disciple, c'est le centre le plus élevé de la tête.

Au fur et à mesure que l'évolution se poursuit et que les forces de vie s'écoulent de plus en plus librement le long des "nadis" et à travers les centres, majeurs, mineurs et minuscules, la rapidité de la distribution et du flux, et le rayonnement consécutif du corps augmentent d'une façon continue. Les murs de séparation à l'intérieur de la gaine qui recouvre les minuscules canaux de force finissent par se dissoudre (sous l'impact de la force de l'âme) et par disparaître, et ainsi les "nadis" du disciple avancé prennent une nouvelle forme indiquant qu'il est maintenant en essence double et par conséquent une personnalité intégrée. Il est âme et personnalité. La force de l'âme peut maintenant couler librement par le canal central du "nadi" et toutes les autres forces peuvent s'écouler sans empêchement tout autour. C'est pendant que ce processus se poursuit et que les forces à l'intérieur des "nadis" se trouvent mélangées, formant ainsi une seule énergie, que la plupart des maladies des mystiques font leur apparition, particulièrement celles concernant le cœur.

Simultanément à l'apparition de la dualité dans les "nadis", le disciple s'aperçoit qu'il est capable d'utiliser les deux canaux, ida et pingala, qui se trouvent le long de la colonne vertébrale, l'un d'un côté et l'autre de l'autre côté du canal central. Maintenant, le libre flux de force peut passer d'en bas vers le haut et d'en haut vers le bas par ces deux "chemins de passage des forces", et ainsi se déverser dans les "nadis" en utilisant la zone se trouvant autour de chacun des centres majeurs comme des zones de distribution, galvanisant ainsi à volonté n'importe quelle partie du mécanisme et le mettant en activité, ou bien mettant en action coordonnée le mécanisme tout entier. Le disciple a maintenant atteint le point de son développement où le tissu éthérique, lequel sépare tous les centres le long de la colonne vertébrale les uns des autres, a été détruit et brûlé par les feux de vie. Le "sushumna" ou canal central peut être lentement utilisé. [595] Ceci se produit parallèlement à la période ou existe le libre flot de force de l'âme par le canal central dans les "nadis". Finalement, ce canal central entre en pleine activité. Tout cela peut être observé par l'œil clairvoyant du Maître.

J'ai traité ce sujet en détails étant donné que la pratique des exercices de respiration déplace les forces qui s'écoulent à travers les "nadis" et les réorganise, généralement d'une façon prématurée. Elle accélère le processus de destruction des murs séparant quatre forces de la cinquième énergie, et précipite la destruction par le feu des tissus éthériques protecteurs le long de la colonne vertébrale. Si cela est pratiqué tandis que l'intérêt majeur de la vie est centré au-dessous du diaphragme et que l'homme n'est même pas un aspirant, ou n'est même pas intelligent, alors cela causera une stimulation exagérée de la vie sexuelle ainsi que l'ouverture du plan astral, d'où viendront de nombreux troubles physiques et des maladies. Sur le plan occulte, cette pratique "libère les feux inférieurs et l'homme sera détruit par le feu" ; ce ne sera donc pas (comme désiré) le "buisson brûlant qui brûle pour toujours et ne peut être détruit". Si la destruction par le feu est provoquée par un processus forcé et n'est pas effectuée sous une juste direction, il doit inévitablement y avoir des difficultés. Lorsque l'homme se trouve sur le Sentier de Purification ou de Probation ou aux premiers stades de l'état de disciple, mettant l'accent de son intention au-dessus du diaphragme, alors il existe un danger sérieux de développement exagéré de l'égoïsme, une stimulation exagérée du centre du cœur (avec l'apparition consécutive de diverses formes de maladies cardiaques et d'émotivité, suscitées par des conditions de groupe), et des troubles concernant la glande thyroïde et le cerveau, de même que des difficultés concernant principalement la glande pituitaire.

Je pourrais ici vous donner certaines formes d'exercices respiratoires qui s'avéreraient utiles à certains, relativement au travail de réorganisation du corps vital et, par conséquent du corps éthérique, mais les dangers que cela représente pour la majorité de mes lecteurs m'empêchent de le faire. [596] L'ancienne règle suivant laquelle les aspirants doivent trouver leur voie vers une école ésotérique ou des mystères est toujours valable. Tout ce que je peux faire, et c'est ce que j'ai fait, c'est de donner certaines directives, d'enseigner certaines règles sûres et généralement bien connues qui établiront les fondations d'un travail plus avancé, qui doit être poursuivi sous une supervision attentive et personnelle. Pour cette raison, une fois que la crise mondiale actuelle sera parvenue à sa juste fin, alors devront être posées les fondations de véritables écoles ésotériques. Rien de semblable n'existe encore. Aujourd'hui, aspirants et disciples travaillent dans les écoles ésotériques modernes (telles que l'École Arcane et la Section Ésotérique de la Société Théosophique, pour mentionner deux des plus importantes), et là, ils apprennent certaines vérités fondamentales de l'ésotérisme ; ils commencent à acquérir le contrôle de leur nature émotionnelle et de leur mental ; ils apprennent à purifier leur corps et à percevoir les postulats fondamentaux de l'Antique Sagesse. Ils sont donc subjectivement sous la direction de quelque disciple ancien qui connaît des éléments de la vérité à enseigner et qui a développé en lui le "sens du contact" et le pouvoir de la perception intuitive. Quelques personnes, çà et là, opèrent définitivement sous la direction de l'un des Maîtres. C'est seulement lorsqu'il y a une direction, une connaissance des rayons gouvernant l'homme et une compréhension des indications astrologiques relativement au "sentier de vie" de l'homme que des règles réelles, mais dangereuses, peuvent être données ; elles mèneront à ce qui suit.

1. Une distribution convenable d'énergie.

2. La focalisation des forces dans les centres.

3. La destruction par le feu des murs de séparation et des tissus éthériques de division.

4. L'élévation des énergies toujours plus haut dans le corps par le pouvoir de la volonté dirigée.

Bien des difficultés actuelles des mystiques et des occultistes sont dues au fait qu'ils "jouent avec le feu", littéralement, [597] et qu'ils n'en sont pas conscients. Ils ne respectent pas l'ordre juste et prescrit de développement, tel qu'il est indiqué plus haut ; ils suivent des pratiques pour lesquelles ils ne sont pas prêts, qui n'ont pas été modifiées pour convenir au type du corps occidental, et qu'ils suivent aveuglément sans aucune compréhension du processus ou des résultats. Tant que n'est pas bien comprise la règle de base suivant laquelle "l'énergie suit la pensée", il est inévitable que se produisent des résultats désastreux. Le mystique, par exemple, dont la pensée est centrée sur le Christ, qui le considère comme étant quelque part dans le Ciel, mais au dehors de lui-même, et dont l'aspiration fait du Christ l'objet de tous ses désirs, est fréquemment affaibli et physiquement malade.

Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que l'énergie qui cherche à entrer en lui et à imprégner tout son organisme n'atteint que le centre cardiaque et se trouve, de là, constamment chassée et renvoyée au dehors du corps physique par le pouvoir d'orientation de la pensée du mystique. Le Christ, pour lui, est autre part. C'est en dehors de lui-même que se trouve sa pensée, et en conséquence l'énergie s'échappe de son corps. C'est un problème très discuté aujourd'hui parmi les initiés de savoir si l'état d'affaiblissement général de la race humaine aujourd'hui n'est pas dû partiellement au fait que l'aspiration et la pensée de l'humanité, ayant été constamment dirigées vers quelque but extérieur et non pas (ainsi qu'il aurait fallu que ce fût) vers le centre de vie et d'amour à l'intérieur de chaque être humain, ont vidé l'homme d'une quantité d'énergie qui lui est nécessaire.

En dépit du fait qu'on leur a enseigné pendant des siècles que le royaume de Dieu est à l'intérieur, les gens, en occident, n'ont pas accepté cette déclaration, ou bien n'ont pas œuvré sur la base de ces prémisses, mais ont recherché une réalité à l'extérieur et ont tourné leur attention vers la Personnalité de l'Unique qui leur a enseigné une vérité majeure. À aucun moment Il n'a désiré ni recherché leur dévotion. Le prix de cette déformation de la vérité a été payé maintes et maintes fois sous la forme d'un corps dévitalisé et d'une incapacité [598] pour les mystiques moyens à vivre sur la terre une vie concrète mais cependant divine.

Il y a peu de choses que je puisse ajouter ici au sujet des problèmes et des difficultés soulevées par les pouvoirs psychiques au fur et à mesure qu'ils se développent dans l'humanité et sur une plus haute courbe de la spirale que dans le passé. Au fur et à mesure que l'évolution continue, les facultés psychiques humaines et animales deviennent accessibles au disciple. L'humanité a choisi de procéder au moyen de la "méthode de l'épreuve et de l'erreur" ; sous bien des rapports, c'est là un choix raisonnable, mais la méthode est lente et conduit à des pointes de crises et à des moments de difficultés presque intolérables dans l'histoire de la race. Dans le cas du mystique et du disciple qui s'efforcent d'acquérir la maîtrise des instincts, le problème aujourd'hui est accru par le fait que la vitalité physique de la race est si diminuée et aussi si peu comprise, et que, en conséquence, les soins convenables sont si peu donnés au corps, que les conditions malsaines de ce corps libèrent plus facilement les pouvoirs inférieurs que cela ne devrait être le cas. Ceux-ci se développent donc prématurément et avant que leur nature et leurs fonctions ne soient comprises ou que les lois régissant leur maîtrise ne soient saisies. Si on accepte cette déclaration, un éclaircissement de la question s'ensuivra; et un progrès considérable accompli si les divers principes que j'ai avancés étaient acceptés comme des hypothèses valables et utilisées comme point de départ. Le résultat en serait d'ouvrir la porte à une nouvelle compréhension des facultés psychiques. La psychologie et la médecine s'en trouveraient enrichies.

Nous arrivons maintenant à deux autres problèmes qui sont liés à la question des pouvoirs psychiques mais qui sont d'un genre plus avancé et qui dépendent du développement de la nature mentale davantage que de la conscience du plexus solaire.

Problème du Développement de la Vision Mystique

Ce processus de sentir le but, de contacter l'idéal et d'avoir la vision des nombreux symboles qui voilent l'âme, laquelle [599] dépeint et illustre le but ultime et le dessein final, constitue la prérogative reconnue de l'aspirant mystique. La littérature mystique de toutes les religions mondiales est, ainsi que vous le savez, remplie de ces visions, qui vont de l'inspiration sexuelle du Cantique des Cantiques de Salomon ou les ouvrages de nombreuses femmes mystiques appartenant à l'Église, jusqu'aux révélations étonnantes faites dans les anciens Puranas ou dans l'Apocalypse. Tout cela englobe un large domaine, de l'expression d'une "vie de désir" de haute qualité chez les mystiques, jusqu'aux prévisions exactes relatives à l'avenir de la race humaine telles qu'on les trouve dans les Écritures prophétiques. Je n'ai pas l'intention d'entrer dans les détails. Ceux-ci ont été traités par les psychologues modernes, les éducateurs religieux et les écrivains ecclésiastiques, et examinés à fond. Je veux seulement toucher la question des effets que ces expériences ont sur le mystique lui-même. Je vous demanderai aussi de vous souvenir que je procède par généralisation et non pas par spécification.

Les difficultés auxquelles les mystiques sont enclins sont au nombre de quatre :

1. La dévitalisation. Le mystique est attiré "vers le haut" d'une façon si constante (ainsi qu'il juge et s'exprime) vers la terre de ses rêves, vers la personne de son idéal ou vers l'idéal spirituel (personnifié ou non) de ses aspirations, qu'il renverse le processus normal et sain de "la Voie de matérialisation constante du Réel". Il vit entièrement dans le monde de son aspiration et ainsi il néglige la vie sur le plan physique, perdant non seulement le sens pratique mais une attitude positive à l'égard du plan physique. Il fait monter vers le haut toutes les forces de sa vie, si bien que le corps physique et l'existence sur le plan physique en souffrent. Techniquement, les forces du plexus solaire ne se trouvent pas attirées vers le haut et dans le centre cardiaque, ainsi qu'elles devraient l'être, et l'énergie cardiaque n'est pas non plus déversée à l'extérieur en un amour désintéressé pour l'humanité ; elles sont toutes centrées et distribuées sur le niveau le plus élevé de la conscience astrale et envoyées pour alimenter les forces du corps astral. Elles renversent donc [600] le processus normal, et le corps physique, au cours de tout cela, souffre cruellement.

Une étude de la vie des saints et des mystiques fait ressortir notablement cette difficulté ; et même dans les rares cas où des services certains ont été rendus à l'humanité, les motifs furent fréquemment (je pourrais dire, généralement) la présence d'un sentiment de nécessité ou d'obligation qui serait utile au mystique, lui apportant une satisfaction émotionnelle et une récompense. Cette dévitalisation a été souvent si excessive qu'elle les a conduits à la débilité nerveuse, à des états de transe, à d'autres développements pathologiques, et parfois même à la mort.

2. L'Illusion. La vie dramatique du mystique et la culture constante de la vision (quelle qu'elle puisse être) amènent aussi dans de nombreux cas des troubles psychologiques sérieux même s'ils ne sont pas reconnus. La vision absorbe l'attention tout entière du mystique ; et au lieu de lui indiquer un but qu'il puisse atteindre un jour, ou au lieu d'exister dans sa conscience comme le symbole d'une réalité intérieure qu'il connaîtrait un jour, ainsi que cela est véritablement, il vit tout le temps à l'intérieur de sa propre forme- pensée de ce but. Ce rêve puissant, cette forme-pensée bien définie (construite année après année au moyen de l'aspiration, de l'adoration et du désir), finit par l'obséder à un point tel qu'il finit par prendre le symbole pour la réalité.

Parfois, il meurt de l'extase occasionnée par son identification avec sa vision. Toutefois, je voudrais faire remarquer ici que la véritable réalisation du but mystique, tel qu'il n'est plus seulement perçu par la vue mais saisi en tant que fait réel, n'a jamais tué personne. C'est l'illusion qui tue. C'est seulement lorsque le centre de la vie se trouve dans le corps astral, lorsque le flot descendant de la force de l'âme est également là et que le centre cardiaque est exagérément stimulé que le mystique meurt, comme résultat de son aspiration. Lorsque la mort ne se produit pas (et cela est inhabituel) des difficultés psychologiques sérieuses auront tendance à se manifester. Celles-ci ont causé beaucoup d'anxiété [601] aux hommes d'Église en tout temps, ainsi qu'au psychologue moderne, et elles ont jeté le discrédit sur tout le sujet du développement mystique, particulièrement en cet âge scientifique moderne.

C'est la matérialisation de la vision en matière astrale, son développement au moyen du pouvoir de l'émotion (passant pour de la dévotion), et l'échec du mystique soit d'entrer dans le domaine de perception mentale soit de faire descendre son rêve idéalisé en une expression physique qui est à la racine du trouble. L'homme est dupé par le meilleur de ce qui existe en lui ; il est la victime d'une hallucination qui incarne ce qu'il connaît de plus élevé ; il est dominé par le mirage de la vie spirituelle ; il ne parvient pas à distinguer entre la vision et le Plan, entre l'irréel fabriqué par les longs temps d'activité mystique et le Réel qui se trouve toujours à l'arrière-plan de la vie de l'être humain intégré.

N'oubliez pas que la vision (du Ciel, de Dieu, du Christ, de n'importe quel conducteur d'homme ou de n'importe quel Avènement) est basée, dans la majorité des cas, sur les rêves et les aspirations des mystiques au cours des âges. Ceux-ci ont foulé le sentier mystique, ont utilisé la même terminologie, ont employé les mêmes symboles pour exprimer ce qu'ils ressentent, ce à quoi ils aspirent, et ce après quoi ils soupirent si ardemment. Ils sentent tous la même Réalité qui se trouve derrière le mirage de l'aspiration mondiale ; ils expriment tous leur désir et leur ardeur dans les mêmes formes symboliques, mariage avec le Bien-Aimé, vie dans la Cité Sainte, participation à quelque vision extatique de Dieu, adoration de quelque Individualité déifiée et aimée, telles que le Christ, le Bouddha ou Shri Krishna, marche avec Dieu dans le jardin de la vie, le jardin du Seigneur, montée au sommet de la montagne où l'on doit trouver Dieu, et où tout se trouve révélé. Telles sont quelques-unes des formes que revêtent leurs aspirations et dans lesquelles leur sentiment de dualité trouve satisfaction. Ces idées existent en tant que puissantes formes pensées sur le plan

astral et elles attirent, comme des aimants, [602] l'aspiration du dévot qui, siècle après siècle, suit le même sentier de recherche ardente, d'imagination et d'expression d'une "vie de désir" spirituelle profondément ancrée et un flot émotionnel s'élançant vers la divinité, décrit parfois comme "l'élévation du cœur vers Dieu".

La dévitalisation et l'illusion constituent fréquemment l'historique du cas du mystique purement émotionnel. Lorsque ce cycle astral est terminé et que plus tard (et probablement dans une autre vie) il se lance dans un état d'esprit franchement agnostique, alors se produit un rétablissement de l'équilibre et un développement plus sain devient possible. Les fruits véritables et de valeur de l'expérience mystique du passé ne sont jamais perdus. La réalisation spirituelle intérieure demeure latente dans la teneur de la vie, pour être plus tard ressuscitée en son expression réelle, mais son caractère vague et le sentiment de dualité qu'elle donne doivent en fin de compte être transformés en une clarté mentale réalisée ; le dualisme doit céder la place à l'expérience de l'union et les brumes doivent s'éloigner. Le mystique voit à travers un verre, obscurément, mais un jour il devra Connaître, de même qu'il est connu.

Lorsque, en ces temps modernes, la personne encline au mysticisme reçoit les soins d'un psychologue avisé, celui-ci aurait certainement intérêt à développer en elle doucement et graduellement un cycle de doute qui conduirait même à un agnosticisme temporaire. Le résultat en serait l'établissement rapide d'un équilibre désirable. J'attire votre attention sur les mots "doucement et graduellement". Le fait d'encourager une vie physique normale avec ses intérêts habituels, le fait de remplir ses obligations et ses responsabilités, et le fonctionnement physique habituel doivent amener une orientation très saine et nécessaire.

3. Le délire. J'emploie ce mot très fort délibérément lorsque je traite des stades dangereux et difficiles de la vie mystique. Lorsque les illusions du mystique et sa dévitalisation ont dépassé un certain point, il atteint un stade où il ne possède aucune maîtrise intérieure réelle ; il développe le sens mystique [603] au point où il n'a aucun sens des proportions, ou les conventions (bonnes ou mauvaises), l'éducation, les responsabilités sur le plan économique, les obligations humaines et tous les aspects de la vie journalière qui intègrent la partie humaine dans l'ensemble de l'humanité ne parviennent pas à maintenir l'ordre dans la nature inférieure. Son expression extérieure devient anormale et lui (sous le rapport des valeurs les meilleures et les plus hautes) devient antisocial. Une semblable attitude antisociale pourra aller d'un fanatisme relatif et habituel qui oblige celui qui le possède à ne percevoir qu'un seul point de vue parmi tous ceux qui sont possibles, jusqu'à des formes prononcées et reconnaissables de démence. Le mystique est alors obsédé par sa propre et particulière forme-pensée de vérité et de réalité. Il a seulement une seule idée en tête. Son mental ne fonctionne pas, car son cerveau est devenu l'instrument de sa nature astrale et n'enregistre que sa dévotion fanatique et son obsession émotionnelle. Le centre ajna se met en activité avant qu'il n'y ait une véritable intégration de l'homme tout entier et un dessein véritable et utile à ses activités.

Une période s'ensuit durant laquelle l'homme se conduit sous bien des rapports d'une façon indésirable, y compris une focalisation trop tendue, un réel fanatisme, des efforts sadiques ayant des motifs supposés être spirituels (ainsi qu'on l'a vu dans l'Inquisition) et certaines formes d'épuisement nerveux. En termes occultes, "la vision de feu se met à brûler sa victime et ainsi elle détruit le fil qui maintient son mental et son cerveau en une étroite amitié." Cette brûlante fièvre astrale produit nécessairement un effet sur le corps physique aussi bien que sur l'expression de la personnalité ; et le trouble peut alors être reconnu par les autres, réel et sérieux dans ses conséquences et dans ses effets. Fréquemment, il y a peu de choses que l'on puisse faire ; souvent, toutes les tentatives de remédier à la situation restent sans effets. Le mystique, pour cette vie-ci, s'est fait un mal irréparable. L'influence curative de la mort et l'intermède de la vie au-delà du plan physique doivent accomplir leur œuvre bienfaisante avant que l'homme puisse à nouveau atteindre un état normal et commencer à [604] transmuer sa Vision du Bon, du Beau et du Vrai en une expression réalisable sur le plan de la vie journalière ; il appliquera alors son esprit à ce problème ; il découvrira alors que la vision n'est que la réflexion du Plan de Dieu. Il saura que le pouvoir de personnifier l'aspiration doit être transformé en pouvoir de se dépersonnifier avant le service mondial et la coopération avec la Hiérarchie.

4. Le détachement. C'est là une des principales difficultés psychologiques qui conduit au phénomène commun du clivage. C'est une des plus ardues à traiter. Le mystique qui ne voit rien d'autre que sa vision, qui n'enregistre cette vision que sous les aspects de formes symboliques, de désir sexuel, d'aspirations agonisantes, d'intense "vie de désir", de rêve et de besoins peut finalement parvenir à rompre toutes les relations appropriées à la fois en lui-même (son corps physique étant en un endroit, sa vie émotive étant dirigée vers un autre endroit et son mental étant absorbé ailleurs) et avec son milieu et les responsabilités qui s'y rapportent, si bien qu'il vit entièrement dans un monde de sa propre fabrication, détaché, insensible et non atteint par les choses normales ou les appels humains. Cette condition est parfois provoquée par un désir non reconnu d'échapper aux responsabilités, à la souffrance, à l'ennui de la vie journalière ou à l'étreinte de ceux qui l'aiment ; elle peut être rapportée d'une autre vie d'expérience mystique, qui devrait, dans cette existence, être transcendée et surmontée, puisqu'elle a atteint son dessein, son utilité et fait une œuvre nécessaire. C'est là un faux détachement.

Je me rends compte, en vous faisant part de cet enseignement relatif aux difficultés de la vie mystique, dévitalisation, illusion, délire et détachement, que ceux qui doivent beaucoup aux mystiques, ou ceux qui, actuellement, sont enclins au mysticisme seront violemment en désaccord avec moi. Je voudrais essayer de m'exprimer clairement sur ces [605] points.

La voie mystique est la voie qui convient aux gens qui se trouvent au stade d'évolution atlantéen, à condition qu'elle ne soit pas portée au point de démence, d'hallucination, de fanatisme furieux et de complications psychopathiques. Convenablement exprimé, c'est un processus utile et nécessaire, par lequel le corps astral est réorienté et où l'aspiration spirituelle commence à prendre la place du désir. Il est nécessaire qu'il y ait une vision, car "là où il n'y a pas de vision, les hommes périssent". La véritable vision est en réalité la réflexion astrale du Plan divin, réfléchie sur les niveaux supérieurs de la conscience astrale de la planète contactée et perçue par les êtres humains dont le centre dans la vie est de nature très élevée, dont "l'intention est dirigée vers Dieu et vers ce qui est juste", mais qui sont actuellement introvertis, qui manquent de connaissances techniques relativement soit à la loi divine, soit à la constitution de l'homme ou de la vie planétaire, et dont le mental est en repos, sans curiosité, excepté dans un sens émotionnel et en vue du soulagement de la propre détresse spirituelle du mystique, de son désir de paix et de sa propre satisfaction. On trouve peu de choses, par exemple, dans les œuvres des mystiques du Moyen-âge (soit en Orient soit en Occident) qui fournissent une indication d'un sentiment des besoins du monde ou de demande d'éclaircissements faite par l'humanité.

La réflexion astrale du Plan, telle est la vision. Là, les forces de vie de la nature physique mystique, de son corps astral et de son âme (deux forces et une énergie) s'unissent, et là, elles produisent une puissante expression de désir concentré, une aspiration profonde, une vive imagination et la construction d'une forme-pensée exprimant tout ce que le mystique désire contacter ou voir exprimé.

Au fur et à mesure que le temps passe, cette approche mystique se manifestera de moins en moins. Le travail de perception de la beauté et l'instinct de tendre vers la divinité sont maintenant si profondément enracinés dans la conscience raciale que le travail d'équilibre du mental et la présentation du Plan à la place de la Vision peuvent se poursuivre sans [606] danger. Ceux des enfants de la race qui sont encore Atlantéens dans leur conscience continueront à utiliser l'approche mystique, et la beauté de cette contribution sera toujours l'héritage de la race. Mais le cycle de l'effort et de l'expérience mystique sera considérablement raccourci et scientifiquement dominé, car son but, sa place dans le développement racial et sa contribution à la "doctrine de Réalité" seront mieux compris.

Ce cycle mystique correspond au cycle de "l'adolescent" dans la vie des jeunes, cycle de valeur, de vision et cycle qui donne la vie, qui stimule vers la juste orientation et qui stabilise certaines valeurs. Un tel cycle, toutefois, sera considéré comme indésirable lorsque viendra le temps où un ensemble nouveau et plus élevé de valeurs, et une technique plus spirituelle et plus maîtrisée devront prendre sa place. Un but de vie, un plan reconnu et une activité correctement dirigée doivent finalement remplacer tous les rêves et les aspirations de caractère adolescent, les désirs et les aspirations de l'imagination dans la vie de l'individu et de la race.

Comprenez-moi bien. La vision est une vision de réalité. L'Éternel Rêveur rêve, et le plus grand de tous les Mystiques est le divin Logos Lui- même. Mais son rêve doit être enregistré dans notre conscience en tant que Plan de Dieu, et la vision mystique est le développement nécessaire, bien que passager, de l'esprit "rêvant" de la Nature de Dieu dans l'être humain. Réfléchissez à cela, car là se trouve une révélation pour ceux qui savent réfléchir.

Révélation de la Lumière et du Pouvoir, et Difficultés qui l'accompagnent

Les problèmes que nous traitons maintenant appartiennent à une catégorie complètement différente. Ils ne sont en aucune façon liés aux émotions ni au plan astral, mais ils constituent la difficulté spécifique de l'aspirant, de l'homme avancé ou du disciple qui a appris à se centrer dans la nature mentale. Ce sont des problèmes liés au contact établi avec [607] l'âme, lequel a comme résultats l'illumination du mental et un influx précis de pouvoir.

Ces difficultés se manifestent seulement chez l'homme où le centre de la gorge et le centre ajna sont éveillés. À partir du moment où sont perçues des difficultés relatives aux phénomènes de la lumière, le psychologue ou le médecin est en mesure de savoir que le corps pituitaire est impliqué et, par conséquent, que le centre entre les sourcils commence à être éveillé et actif.

Le problème du pouvoir, qui est perçu par l'aspirant et qui cherche à s'exprimer dans sa vie, se divise en deux catégories :

1. Le sentiment de pouvoir qui se manifeste au moyen de l'effort en vue d'accomplir un travail créateur précis. Ceci implique nécessairement l'activité du centre de la gorge. Là où se produit cette arrivée de force créatrice et où aucune utilisation réelle n'est faite de cette énergie qui entre en vue de la production d'œuvres créatrices, il est probable que des difficultés se manifestent en relation avec la glande thyroïde.

2. Le sentiment de pouvoir qui prend forme d'ambition, d'une intégration amenée par la force de cette ambition. Ce sentiment parvient fréquemment à subordonner les différents aspects de la nature inférieure à cette ambition. Le centre ajna est alors actif et synchronise ses vibrations avec celles du centre de la gorge. Cela conduit à de réelles difficultés et constitue l'une des formes les plus communes d'ambition auxquelles l'aspirant et le disciple succombent.

On peut aussi, si on le désire, diviser le problème de la lumière en deux groupes, l'un qui concerne l'enregistrement physique de la lumière dans la tête, et l'autre l'acquisition de la connaissance.

L'enregistrement de la lumière dans la périphérie du crâne [608] est lié au rapport que l'on trouve entre le centre de la tête et le centre entre les sourcils ; c'est-à-dire, entre la région (localisée autour du corps pituitaire) et celle localisée autour de la glande pinéale. Comme vous le savez, l'effet vibratoire de ces deux centres peut devenir tellement fort que les deux vibrations, ou leur "activité de pulsation rythmique", peuvent se lancer dans leur champ d'action réciproque, et ainsi un champ magnétique unifié peut s'établir, lequel peut devenir si puissant, si brillant et si prononcé que le disciple, lorsqu'il ferme les yeux, peut le voir distinctement. Il peut être perçu visuellement et connu. Finalement, dans certains cas, il peut nettement affecter le nerf optique, non pas d'une manière fâcheuse, mais au point d'évoquer l'aspect plus subtil du sens de la vue. L'intéressé peut alors voir d'une manière éthérique et peut apercevoir la contrepartie éthérique de toutes les formes tangibles. C'est là un pouvoir physiologique et non un pouvoir psychique ; c'est tout à fait différent de la clairvoyance. Il ne peut pas y avoir de vision éthérique en dehors de l'organe normal de la vue, l'œil. La perception et l'enregistrement de cette lumière dans la tête peuvent amener leurs propres problèmes particuliers lorsque le processus n'est pas correctement compris ou dominé de même que l'enregistrement de l'énergie du pouvoir (venant du mental sous son aspect volonté ou de l'âme par les pétales volonté) peut se révéler nettement nuisible pour la personnalité lorsqu'elle n'est pas consacrée ou purifiée.

À nouveau, l'enregistrement de la lumière se divise en certains stades bien définis et a lieu à certains points précis du développement de l'être humain, mais il se produira plus vraisemblablement dans les premiers stades que dans les derniers. Ce sont :

1. La perception d'une lumière diffuse à l'extérieur de la tête, soit devant les yeux soit au-dessus de l'épaule droite.

2. La perception de cette lumière diffuse et voilée à l'intérieur de la tête, imprégnant apparemment la tête tout entière.

3. La concentration de cette lumière diffuse jusqu'au point où elle prend l'apparence d'un soleil radieux. [609]

4. L'intensification de la lumière de ce soleil intérieur. On reconnaît par là, en fait, le rayonnement du champ magnétique établi entre le corps pituitaire et la glande pinéale (en tant qu'expressions des centres ajna et de la tête). Ce rayonnement peut parfois paraître presque trop lumineux pour pouvoir être supporté.

5. L'extension des rayons de ce soleil intérieur d'abord vers les yeux et finalement au-delà du voisinage de la tête, si bien que (à la vue de celui qui est clairvoyant) le halo fait son apparition autour de la tête du disciple ou de l'aspirant.

6. La découverte qu'il existe, au cœur même de ceci, un point de lumière d'un bleu électrique foncé qui graduellement augmente et devient un cercle d'une certaine envergure. Ceci se produit lorsque la lumière dans la tête illumine l'ouverture centrale au sommet de la tête. À travers cette ouverture, les diverses énergies de l'âme et les forces de la personnalité peuvent former une synthèse et ainsi se déverser dans le corps physique par la voie des centres majeurs. C'est également la "porte de départ" ésotérique à travers laquelle l'âme retire l'aspect conscience pendant les heures de sommeil et l'aspect conscience avec le fil de vie au moment de la mort.

L'enregistrement de cette lumière intérieure est souvent la cause de difficultés et de soucis sérieux pour la personne inexpérimentée. L'intensité des soucis et des craintes qu'il provoque la conduit à penser tellement à ces problèmes qu'elle devient ce qu'en termes occultes, on appelle "obsédée par la lumière", et ainsi "elle ne parvient pas à voir le Seigneur de Lumière et ce que la Lumière révèle". Je voudrais signaler ici que tous les aspirants et étudiants de l'occultisme ne voient pas cette lumière. Le fait de la voir dépend de plusieurs facteurs ; le tempérament, la qualité des cellules physiques du cerveau, la nature du travail accompli ou de la tâche particulière et l'étendue du champ magnétique. Il n'y aura jamais [610] aucune difficulté si l'aspirant utilise la lumière qui est en lui dans le but d'aider ses semblables. C'est le mystique égocentrique qui connaît les difficultés, comme les connaît l'occultiste qui utilise la lumière qu'il découvre en lui-même pour des buts égoïstes et des fins personnelles.