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4. MALADIES ET PROBLEMES DES DISCIPLES ET DES MYSTIQUES - Partie 5

On rencontre éventuellement une difficulté lorsque la "porte qui s'ouvre à l'extérieur dans les autres mondes" est découverte et qu'elle devient, non pas une porte utilisée d'une façon juste, mais un moyen d'échapper aux difficultés de la vie et un raccourci pour des expériences se situant au dehors de la conscience physique. La connexion entre le mystique et son véhicule physique devient de moins en moins fermement établie et le lien entre eux devient de plus en plus lâche, jusqu'à ce que le mystique passe la plus grande partie de son temps en dehors de son corps en une condition de demi-transe ou un état de sommeil profond.

Les étudiants ne doivent pas s'efforcer de voir la lumière dans la tête, mais lorsque celle-ci est perçue et vue, ils doivent exercer un enregistrement attentif. Ceux dont le type est du deuxième rayon répondent à ce phénomène plus facilement et plus fréquemment que ceux appartenant aux premier ou troisième rayons. Les gens du premier rayon enregistrent l'influx de force et de pouvoir avec facilité et découvrent que leur problème consiste à maîtriser et à diriger dans la bonne direction ces énergies.

Les causes majeures de l'impasse dans laquelle se trouve actuellement la personnalité des aspirants du monde sont dues au fait que la lumière qui est en eux demeure sans direction et que le pouvoir qui s'écoule à travers eux demeure non-utilisé ou mal utilisé. Bien des cas de cécité ou de vue déficiente que l'on rencontre dans le monde aujourd'hui (à part les cas accidentels) sont dus à la présence de la lumière dans la tête, non reconnue et non utilisée, qui produit ou stimule un effet bien défini sur les yeux et sur le nerf optique. Techniquement parlant, la lumière de l'âme, localisée dans la région de la glande pinéale, opère au moyen de l'œil droit et elle est dirigée par cet œil qui est (ainsi qu'on vous l'a dit) [611] l'organe du bouddhi, tandis que la lumière de la personnalité, localisée dans la région du corps pituitaire, fonctionne au moyen de l'œil gauche. Le temps n'est pas encore venu où cette déclaration aura beaucoup de sens, excepté pour des étudiants très avancés, mais elle doit être enregistrée pour l'usage futur des disciples et des aspirants.

Je voudrais aussi remarquer qu'aujourd'hui l'une des difficultés est que la lumière de la personnalité est plus active à l'intérieur de la tête que ne l'est la lumière de l'Âme et qu'elle possède beaucoup plus de cette qualité de destruction par le feu que la lumière de l'âme. L'effet de la lumière de l'âme est stimulant et frais, occultement parlant. Il active et fait fonctionner les cellules du cerveau, provoquant une réaction de la part de cellules se trouvant pour l’instant non éveillées. C'est lorsque ces cellules sont mises en activité par le flot de lumière qui arrive de l'âme que le génie se manifeste, accompagné souvent d'un manque d'équilibre ou de maîtrise dans certaines directions.

Tout le sujet de la lumière et du pouvoir est d'une nature si vaste et se trouve relativement si peu compris dans sa signification véritable en tant qu'expression (en forme double) d'énergie montant de la personnalité ou descendant de l'âme, que c'est seulement au fur et à mesure qu'un plus grand nombre de gens fouleront le Sentier que le problème émergera dans sa véritable lumière et qu'en fin de compte il sera ainsi traité comme il convient.

Je me référerai ici brièvement à certains problèmes de façon à fournir le germe, ou la graine, des pensées d'où croîtront les études futures et d'où surgiront les futures recherches. Ces problèmes peuvent être résumés comme suit :

1. Le thème de la lumière et de l'énergie est étroitement lié au problème (car à l'heure actuelle, c'est un problème) de tout le système glandulaire ; il est donc d'une importance fondamentale que l'on comprenne ces rapports, car c'est l'un des facteurs fondamentaux sur lesquels repose la santé du corps, ainsi que son bon fonctionnement.

2. Dans l'éventualité où ce sujet est correctement compris, [612] on verra que le cerveau et les deux centres de la tête (actionnant le corps pituitaire et la glande pinéale) représentent les agents de direction pour toutes les activités de l'homme sur le plan physique. Aujourd'hui, celui-ci est surtout mené par ses instincts animaux, par sa vie sexuelle et par ses réactions émotionnelles ou encore par ses activités créatrices en ce qu'elles s'expriment au moyen du centre de la gorge. Un très petit nombre de ses activités sont dirigées du cœur ; mais, finalement, les hommes doivent diriger leurs expressions de vie à partir de la tête, par la voie des organes de l'âme et de la personnalité, le centre ajna opérant au moyen du corps pituitaire et exprimant à son plus haut degré la vie de la personnalité, et le centre de la tête opérant au moyen de la glande pinéale qui répond aux impulsions de l'âme. Il y aura alors un équilibre et une maîtrise de toutes les forces de vie, et un développement juste (suivant les indications des rayons) de tous les centres du corps.

3. Grâce à cette réorganisation appropriée des forces de vie dans le corps et de "leur éclairement et leur vitalisation" consécutifs, les hommes deviendront capables de faire deux choses, symboliquement parlant :

a. Ils "verront Dieu" et seront en contact avec l'âme.

b. Ils "sauront ce qu'il y a en l'homme" et pourront alors agir avec sagesse et travailler d'une façon constructive.

4. Ils seront capables de "percer le mirage du plan astral", et de se mettre à fonctionner sans erreur. Ils pourront ainsi effectuer l'illumination du cerveau sans obstacle et disséminer la connaissance dans le cerveau.

Par ce qui précède, vous voyez combien d'hallucinations, de mirages, d'ambitions et d'erreurs du mystique moderne on peut faire remonter jusqu'aux premiers stades et aux [613] débuts embryonnaires de ce déroulement. Ils constituent donc des indications d'épanouissement. Mais malheureusement, on ne les comprend pas pour ce qu'ils sont. La lumière et l'énergie disponibles sont mal employées ou dirigées vers des fins égoïstes et personnelles. Cela ne peut être évité que par les disciples et les occultistes les plus avancés et les plus expérimentés. De nombreux aspirants doivent continuer pour un temps encore à se détruire (sous l'angle de la personnalité et dans cette vie) dans ce qui a été appelé la "lumière de feu de leur incompréhension et le feu brûlant de l'ambition de leur personnalité", jusqu'à ce qu'ils apprennent l'humilité et la technique scientifique qui feront d'eux de sages dirigeants de la lumière et du pouvoir qui se déversent tout le temps en eux et à travers eux.

Par conséquent, une étude des trois types de difficultés, émergent du développement et du déploiement des pouvoirs psychiques, m'amène à une large généralisation à laquelle vous devez vous en souvenir, il existera de nombreuses exceptions :

1. L'apparition des pouvoirs psychiques inférieurs indique généralement que l'homme qui est leur victime (car nous traitons ici seulement des anomalies de la science psychique) se trouve sur le troisième rayon, ou que le troisième rayon domine dans sa personnalité, ou qu'il représente un facteur dominant dans l'équipement de sa personnalité. On trouvera fréquemment un corps astral dominé par le troisième rayon.

2. L'enregistrement de la vision mystique avec ses grandes difficultés est facilité lorsque le deuxième rayon dirige et lorsqu'il est puissant, car le deuxième rayon est lié d'une façon particulière à la vision et à la lumière.

3. Il vous apparaîtra que la révélation du pouvoir est évidemment une partie de l'expression typique du premier rayon.

De cette façon, bien que toutes les expériences se manifestent finalement chez le disciple, les trois difficultés majeures dont nous avons parlé, les pouvoirs psychiques, les problèmes relevant de la vision mystique et de la révélation [614] de la lumière et du pouvoir, ont un rapport et une connexion avec l'expression du rayon. Le psychologue, l'investigateur et le médecin doivent s'en souvenir. Sensibilité psychique, dualité mystique et pouvoir dominant, tels sont les trois problèmes majeurs de l'aspirant qui doivent être étudiés et compris. Ils intéressent les trois centres majeurs, la tête, le cœur et le centre entre les sourcils, chez le disciple, car la sensibilité psychique est liée au cœur, la dualité mystique au centre ajna et le problème du pouvoir au centre le plus élevé de la tête.

Chez l'aspirant ou l'être humain avancé, ils intéressent la gorge, le plexus solaire et le centre sacré, mais comme ils sont nettement dus à une expansion de conscience, leur effet est peu enregistré chez l'homme non évolué ou chez l'homme moyen qui est surtout occupé de la vie sur le plan physique et de réactions émotionnelles. Il ne passe pas par les processus stimulants mais bouleversants de la réorientation, de la reconnaissance de la dualité et de la fusion de la personnalité. Ainsi que nous l'avons vu plus haut, les processus d'intégration apportent leurs propres problèmes.

Au fur et à mesure que le temps passe, les stades de difficultés seront plus soigneusement étudiés de l'angle des hypothèses occultes, et alors d'importants progrès seront accomplis. Il en sera particulièrement ainsi lorsque les problèmes de l'adolescence seront étudiés, car ce sont les problèmes de la conscience atlantéenne et du développement mystique.

Je voudrais signaler ici que, de même que l'embryon dans la matrice récapitule les différents stades de développement animal, ainsi l'être humain, durant les années de la petite enfance, de l'adolescence et de la jeunesse jusqu'à l'âge de 35 ans, récapitule les différents stades raciaux de conscience. À 35 ans, il doit alors affermir en lui le stade du disciple intelligent. Un large gain sera assuré par la reconnaissance [615] de ce processus de récapitulation qui, dans le Nouvel Âge qui est proche, contribuera beaucoup à diriger et à déterminer les processus de développement auxquels l'enfant et les jeunes seront soumis par le sage éducateur.

c. Maladies liées aux Conditions de Groupe

Nous ne pouvons traiter ce thème que brièvement, en raison du fait que le travail de groupe (ésotériquement compris) est relativement nouveau, et parce que l'individu, qui travaille actuellement dans un groupe, est à peine touché par ces facteurs, du fait de son intégration relativement partielle. Je me réfère ici à son intégration dans le groupe. Les gens sont encore tellement isolés dans leur personnalité que, dans de nombreux cas, ils sont coupés de la stimulation de groupe, des effets de groupe et des impulsions de groupe.

C'est seulement au fur et à mesure qu'ils deviennent décentralisés et que, par conséquent, ils réagissent plus facilement aux idées de groupe, à l'idéalisme de groupe et à l'aura de groupe (avec son exhalation, son aspiration et son existence de groupe) qu'ils peuvent succomber et qu'ils succombent à ces difficultés que la vie de groupe impose.

Aujourd'hui, c'est la figure centrale dans la vie de groupe, personnalité ou âme dominante, qui est celle vers qui la vie de groupe et les pensées du groupe se tournent, avec toutes les conséquences d'une telle attitude. C'est cette personne, autour de laquelle la vie de groupe pivote (si je puis employer un tel terme) qui est la victime du groupe, et c'est elle qui paie le prix de toute faiblesse de groupe. L'expression de l'attitude du groupe trouve son exutoire en elle et elle est parfois pratiquement "tuée" par le groupe. Aucun groupe n'est aujourd'hui parfait. Les groupes se trouvent à un stade expérimental et sont surtout composés de quelques Aquariens, de nombreux Piscéens et d'un certain nombre de gens qui sont entre les deux. Le chef, ou les chefs des nouveaux groupes sont généralement d'un type du nouvel âge ou d'un caractère aquarien aussi pur qu'il est possible de trouver en cette époque. Ceci explique l'échec du groupe, en règle générale, [616] soit de comprendre le chef, soit de coopérer avec les nouveaux idéaux ainsi qu'il est souhaitable. Le chef est un pionnier dans un nouveau domaine de pensée et d'intention et, par conséquent, il paie le prix de son audace et de son esprit d'entreprise.

Ce n'est pas mon intention de traiter ici des difficultés de groupe car tel n'est pas mon thème de travail. Je considère que les difficultés (qui équivalent souvent à des maladies physiques) et les problèmes de l'individu, sensitif aux pressions de groupe et à la vie de groupe, sont une chose très différente des problèmes usuels des mystiques du passé. Ces difficultés et ces problèmes ne peuvent aujourd'hui être étudiés que par un examen de la vie, des conditions physiques, des problèmes, des difficultés et de la mort des chefs de groupe. J'attire particulièrement votre attention sur ce point. Les membres du groupe, bien qu'ils ne soient guère disposés à reconnaître ce fait, ne sont pas encore portés à offrir beaucoup de la vie de groupe, des manifestations et de l'énergie de groupe car ils ne sont pas encore suffisamment intégrés dans le groupe.

Le problème que nous considérons se divise en deux grandes catégories, et tandis que j'essaie de les traiter, je me rends compte qu'il y a relativement peu de choses que je puisse vous en dire. Le siècle prochain verra ces problèmes mieux définis et les difficultés clairement tracées. Ce sont :

1. Ceux qui surgissent en tant que résultat de la pensée dirigée du groupe. À leur sujet, je peux dire quelque chose.

2. Les maladies, qui concernent l'appareil respiratoire. À leur sujet, il y a très peu de choses que je puisse dire.

Examinons donc ces problèmes. Nous aurons à étudier le premier du point de vue de celui qui est le plus touché par eux, c'est-à-dire le chef ou point central du groupe. Ces mêmes problèmes peuvent aussi affecter les trois ou quatre personnes qui, avec le chef de groupe, et en collaboration avec lui, dirigent les lignes de conduite du groupe. [617]

Maladies et Problèmes amenés par la Pensée Dirigée de Groupe

Il vous paraîtra évident que les premières et les plus importantes de ces difficultés soient celles qui proviennent des critiques adressées au groupe, critiques exprimées ou fortement ressenties. Ces critiques peuvent être basées sur bien des choses, mais elles sont généralement motivées par la jalousie, par l'ambition déjouée ou par la vanité de l'intellect individuel. Chaque membre de n'importe quel groupe, particulièrement ceux se trouvant dans l'entourage immédiat du ou des chefs, est enclin à s'ériger en juge. La responsabilité ne leur appartient pas ; ils ne connaissent pas les problèmes tels qu'ils existent réellement, et la critique est, par conséquent, facile. Il faut se souvenir ici que la critique est un poison virulent. Dans tous les cas, en fin de compte, elle fait du tort à celui qui critique, en raison du fait de la direction exprimée, et elle blesse encore plus celui qui est critiqué. Là où il existe une pureté de motif, l'amour véritable et une large mesure de détachement, les corps subtils de celui qui est attaqué peuvent demeurer indemnes, mais les effets physiques seront bien précis, et lorsqu'il existe une certaine faiblesse physique ou une certaine limitation, on trouvera là la localisation du poison projeté.

Les critiques non exprimées sont très dangereuses car elles sont puissamment centrées et fortement dirigées, bien que non individuellement dirigées ; elles sont émises continuellement comme un flot régulier, expédiées sur les ailes de la jalousie, de l'ambition, de la vanité basée sur une interprétation personnelle d'une situation supposée, et de la conviction que celui qui critique se trouve en position de comprendre correctement et pourrait, si une occasion convenable lui était donnée, prendre les mesures qui conviennent. Lorsque les critiques sont exprimées en paroles, elles se trouvent, de ce fait, renforcées par la coopération de ceux qu'elles influencent, et les conséquences de cette pensée de groupe dirigée peuvent être des dommages physiques et la destruction du corps physique du chef ou des chefs. Ceci, pour certains, peut constituer une pensée nouvelle et devrait amener de nombreux membres des groupes du Nouvel Âge [618] à arrêter leurs pensées et ainsi à soulager leurs chefs de l'impact désastreux de leurs critiques.

Je ne me réfère pas ici à la haine, bien qu'elle soit souvent présente, consciemment ou non, mais simplement au fait de "s'ériger en juge" et aux bavardages et aux critiques futiles qui paraissent être nécessaires à certains des membres des groupes. Ils sont semblables à l'haleine même de la mort, et peuvent non seulement tuer le chef au moyen du poison qu'ils accumulent et de la détresse qu'ils causent, mais ils peuvent aussi tuer la vie du groupe et faire avorter les efforts qui, si la coopération et le temps de se développer leur étaient donnés, pourraient devenir des agents créateurs au moyen desquels la Hiérarchie pourrait travailler.

De tous côtés et dans chaque groupe se déversent sur le chef de groupe les critiques qu'on lui destine, des pensées empoisonnées, des idées fausses que l'on formule, des bavardages oiseux d'une nature destructive, l'imputation de certains motifs, des haines et des jalousies non-exprimées, les ambitions frustrées de membres du groupe, leurs ressentiments et leurs désirs insatisfaits de prédominance ou de reconnaissance de la part du chef, leurs désirs de voir le chef remplacé par eux-mêmes ou par quelqu'un d'autre, et bien d'autres formes d'égoïsme et d'orgueil mental. Tout cela produit des résultats dans le corps physique des chefs et souvent dans leur corps émotionnel. La responsabilité des membres d'un groupe est donc considérable et ils la reconnaissent ou l'endossent rarement. Il leur est pénible d'évaluer les effets désastreux du fait qu'une personne est le but des critiques du groupe et du fait que la pensée dirigée d'un certain nombre de personnes est centrée sur un ou deux individus.

Plus le chef de groupe est évolué, et plus grandes sont la peine et la souffrance. Les personnes du premier rayon qui ont, par nature, une "technique d'isolement" souffrent moins que beaucoup d'autres, car elles savent comment se couper de ces jets de force dirigés et comment les faire dévier. Lorsqu'elles ne sont pas profondément spirituelles, elles peuvent les renvoyer à ceux qui les ont émis et ainsi faire des ravages [619] dans leurs vies. Les personnes du second rayon ne travaillent pas et ne peuvent pas travailler de cette façon. Par nature, elles absorbent et attirent d'une manière magnétique tout ce qui, dans leur milieu, est dirigé vers elles. C'est la raison pour laquelle le Christ paya le prix de la mort. Il fut tué, non seulement par Ses ennemis, mais aussi par Ses prétendus amis.

Vous pourriez ici demander : Que peut faire un chef, ou un groupe de chefs, dans ces circonstances malheureusement normales et habituelles ? Rien, seulement continuer à travailler ; se retirer en soi-même ; exprimer la vérité avec amour lorsque l'occasion s'en présente ; refuser de devenir amer en raison de la peine que le groupe occasionne et attendre que les membres du groupe apprennent les leçons de la coopération, du silence, de l'appréciation aimante et une conception, une compréhension sages des problèmes qui confrontent tous les chefs de groupe en ces jours difficiles et marqués d'individualisme. Ce temps-là viendra

Et il y a le revers de ce problème, et un revers auquel de nombreux chefs de groupe doivent faire face. Dans cette situation inverse, le chef est submergé et (si je puis employer ce terme) est "étouffé" par la dévotion de certains membres du groupe. Les chefs de groupe peuvent être presque détruits par l'amour de la personnalité des gens Mais ces cas n'ont pas une nature aussi intoxicante que les difficultés exposées ci-dessus, car, bien que cela constitue un handicap et cause bien des formes de difficultés, d'incompréhension et de réactions de groupe, ils sont basés sur l'amour et non sur la séparation et la haine. Cette situation produit ce qu'en termes ésotériques on appelle "la paralysie de celui qui s'efforce de servir et la ligature de ses mains et de ses pieds".

Je traiterai d'une autre difficulté, car elle est importante dans la mesure où elle représente une activité de groupe, poursuivie comme un tout, et n'est pas l'acte d'un individu ou d'une petite poignée d'individus au sein du groupe. Je me réfère à la façon dont, actuellement, un groupe draine [620] la vie de son chef ou de ses chefs. Le cordon ombilical (symboliquement) est rarement coupé entre un chef et le groupe. Ce fut l'erreur principale des groupes de l'âge des Poissons. Ils restaient toujours attachés au chef, ou bien, lorsqu'excités par la haine ou l'aversion, ils brisaient violemment le lien et rompaient les rapports, causant de profondes détresses et des souffrances inutiles au groupe comme au chef. Dans le Nouvel Âge, le cordon sera coupé tôt dans la vie du groupe, mais les chefs resteront longtemps (comme le fait la mère d'un enfant) les inspirateurs et les guides, la force aimante et protectrice et la source d'instruction et d'enseignement. Lorsqu'il en sera ainsi, le groupe pourra poursuivre son chemin et vivre sa vie selon sa propre direction, même lorsque le chef passe de l'autre côté ou lorsque, pour quelque raison valable, ou pour d'autres motifs, un changement se produit dans la direction du groupe.

C'est le courant général de vie et d'activité de groupe qui déterminera l'effet, émotionnel et physique, exercé sur tout membre du groupe doué de sensibilité ; toutefois, plus le contact physique entre les membres du groupe sera fréquent et plus se préciseront les problèmes et les difficultés du groupe. Dans le Nouvel Âge, les groupes seront unis par un lien subjectif et non par la réaction émotionnelle produite par le contact extérieur. Je vous demande de réfléchir attentivement sur ce dernier paragraphe, car il contient l'indication nécessaire à l'heureuse coopération des groupes nouveaux. C'est de la vie de groupe et de l'atmosphère de groupe que bien des infections proviennent, conduisant à des difficultés de nature physique. La maladie est très généralement originaire du groupe, et les mystiques comme les sensitifs du monde y succombent très facilement. Dans les premiers stades de véritable travail de groupe, les difficultés qui naissent des contacts de groupe sont fréquemment d'une nature purement physiologique et moins profondément enracinées que celles dont nous avons traité plus haut. C'est là un point dont il convient de se souvenir. Les troubles et les maladies physiques ne sont pas d'une nature aussi sérieuse que ceux qui sont psychologiques. [621]

Maladies relatives à l'appareil respiratoire des Mystiques

Il y a peu à dire à ce sujet. Ces maladies seront une difficulté majeure au fur et à mesure que les groupes croîtront en force et en pouvoir. Dans la mesure même où elles sont objectives et non pas subjectives, le trouble augmentera. Je me réfère aux maladies relatives à l'appareil respiratoire et qui proviennent de contacts de groupe ; je ne fais pas allusion à ces mêmes difficultés qui sont amenées au groupe par l'individu. Ésotériquement, la raison devrait en être évidente. Des erreurs faites en parlant, des causeries et des bavardages futiles, les effets produits par les mots prononcés par les chefs, tout cela a un résultat subjectif peu compris par les étudiants moyens, et se manifeste en effets physiques, soit bons soit mauvais. En raison de la nouveauté de cette idée et du manque de preuve pouvant appuyer mes déclarations, je ne puis qu'attirer votre attention sur les possibilités latentes et laisser au temps le soin de prouver l'exactitude de ma position.

Assez curieusement, tout le sujet de la respiration, individuelle ou de groupe, évoque de même sa propre solution dans l'accent mis en de nombreux groupes ésotériques sur les exercices respiratoires, sur

l'énonciation du Aum (qui est le souffle de l'âme lorsqu'il est correctement effectué) et sur la pratique (selon diverses formules) du rythme. Tout cela représente l'effort non reconnu de la part du groupe, relevant davantage d'une nature instinctive que d'une planification intelligente, en vue de contrebalancer certains dangers de groupe nettement perçus.

Exécutées avec soin, ces pratiques peuvent être bénéfiques, mais elles produisent souvent leurs propres problèmes particuliers. L'énonciation du Aum, par exemple, par des groupes qui n'y sont pas préparés ou qui sont intrigués par son activité, mais qui n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils font, porte en soi de nettes difficultés. Cependant, les difficultés spéciales du travail de groupe dans le Nouvel Âge peuvent être contrebalancées par certains exercices ésotériques et des pratiques intéressant l'appareil respiratoire. [622] Je ne puis pas aller plus loin que cela car les nouveaux groupes se trouvent dans leur enfance et les difficultés de groupe ne sont pas encore développées sur une large échelle. Les problèmes futurs (inhérents à la nature occulte et profondément mystique de ces groupes) ne sont pas non plus d'une nature tellement bien définie qu'ils puissent susciter et formuler leur compréhension.

d. Problèmes des Mystiques liés aux Influences actuelles des Rayons

Nous assistons aujourd'hui à la disparition de l'énergie du sixième rayon et à la croissance en pouvoir et en activité du septième rayon. L'énergie qui se retire de notre planète au cours d'une des crises cycliques s'est exprimée, pendant des siècles, à travers le plexus solaire planétaire ainsi que, comme on pourrait en déduire, à travers le plexus solaire de l'aspirant moyen. Cela a provoqué de nombreuses difficultés du système digestif et aussi des problèmes d'ordre émotionnel (ne sont-ils pas étroitement liés) dont la plupart des gens souffrent en cette époque et au cours de cette génération. Les attitudes intenses et dirigées vers une seule direction, les états d'esprit fanatiques, le sacrifice de la vie personnelle à l'idéal perçu ont amené une condition dangereuse pour les organes du corps qui se trouvent au-dessous du diaphragme. Il faudrait s'en souvenir.

Le septième rayon, opérant ainsi qu'il le fait au moyen du centre à la base de l'épine dorsale, aura en temps voulu, un effet particulier sur le système circulatoire tout entier, car ce centre fondamental est lié à la force- vie et, ainsi que vous le savez, "le sang est la vie". Il travaille avec le centre le plus élevé du corps et il est donc lié à tout le problème des polarités. En conséquence, il représente un des facteurs qui fera augmenter les difficultés liées aux divers "clivages psychologiques" dont nous avons traité plus haut. Il concerne la triplicité humaine esprit-âme-corps, la dualité de l'âme et [623] de la personnalité et les aspects majeurs de la Divinité, esprit et matière, aussi bien que les nombreuses formations de paires d'opposés qui intéressent constamment le mystique et qu'il doit en fin de compte ramener à l'unité. Reconnaître tout cela montrera clairement combien complexes sont les problèmes et les possibilités surgissant de la stimulation qui sera perçue tandis que la "volonté de faire circuler, la volonté de relier et la volonté d'exprimer" fera, par la manifestation du septième rayon, sentir sa présence.

Dans la mesure où elle concerne l'individu, cette force jouera sur le centre à la base de l'épine dorsale, y suscitant une activité jusqu'alors inconnue. Heureusement pour l'humanité, ces aspects de la vie de la volonté sont encore loin d'avoir atteint leur développement complet, mais il faut attribuer au jeu des forces nouvelles une grande partie de la présente confusion mondiale et le mouvement entre les extrêmes exprimés. Une grande part de l'expression inopportune et exagérée de l'aspect Volonté dans certaines nations et chez certains individus est liée à l'entrée en manifestation du septième rayon et à la disparition de l'ancien rayon. Le problème est considérablement accru du fait qu'apparemment il existe une affinité prononcée entre la volonté fanatique et idéaliste du sixième rayon, qui est une énergie cristallisée, dirigée, immuable et émotionnelle, et la force de volonté du travailleur magique inexpérimenté qui est influencé par l'énergie du septième rayon opérant à travers le centre à la base de l'épine dorsale.

Actuellement, la distinction entre ces deux forces et leur expression est extrêmement subtile et, pour le néophyte, des plus difficiles à faire. Chacune mène à ses propres difficultés. Je les mentionne ici seulement parce qu'elles constituent un problème de nature mystique dont la Hiérarchie doit s'occuper, mais auquel les aspirants moyens n'ont pas encore besoin de chercher à faire face.

Terminant cette étude des problèmes et maladies des mystiques, je me rends compte beaucoup plus que vous ne [624] pouvez le faire que j'ai été en mesure de dire peu de choses au sujet des derniers points traités, particulièrement au sujet des problèmes de groupe ou de rayon. C'était inévitable. Jusqu'à présent, on trouve rarement des groupes du nouvel âge, bien que de nombreuses personnes appartenant au nouvel âge arrivent en manifestation. C'est seulement au milieu du siècle prochain qu'émergera réellement le nouveau type de groupe. On trouve aujourd'hui des tentatives de débuts de tels groupes, mais leurs succès ou leurs échecs sont une chose bien instable et sont si éphémères qu'il est encore difficile de les plier à la loi. Une personne ambitieuse et déloyale peut, par exemple, détruire un groupe ; une personne désintéressée, qui n'est pas critique et qui se consacre à son œuvre peut lancer le groupe dans un travail qui connaîtra le succès. Ceci vous indique la puissance de l'individu et le fait qu'il peut temporairement et à n'importe quel moment s'avérer plus fort que le groupe, car celui-ci n'a pas encore une véritable compréhension de l'activité, de la cohérence et de la vitalité de groupe. Le résultat est donc que le mystique souffre de cette situation qui provoque des maladies et des difficultés psychologiques qui sont non seulement personnelles mais souvent le résultat de la fluidité des conditions dans lesquelles il doit vivre.

Une des raisons garantissant le pouvoir de la Hiérarchie et sa liberté de tout problème psychologique inhérent au travail de groupe et de toute perturbation mystique ou occulte est sa stabilité, sa cohérence et la sûreté de son contact avec la vie. Le mystique et l'occultiste passent fréquemment par un cycle d'insécurité et de transition basé sur un doute concernant les révélations futures et possibles, et allant jusqu'à la certitude que le témoignage des temps est ancré sur des faits échappant à la controverse. les étudiants mystiques et occultistes moyens manquent donc de stabilité en ce qui concerne les conditions du milieu, et de foi dans les affiliations de leur groupe. Le plus grand apport actuellement fait à la pensée du monde est le fait que partout l'on reconnaît une limitation [625] de la connaissance humaine, l'insuffisance de la sagesse accumulée par l'homme pour faire face à la situation du monde, et son incapacité jusqu'à présent de présenter le plan qui permettrait de faire sortir la race humaine de ses difficultés actuelles et de l'impasse où elle se trouve. Les êtres humains ne sont ni sûrs d'eux-mêmes ni sûrs les uns des autres. Plus leur sensibilité est grande, plus leurs réactions sont complexes. Plus sont compliqués et désastreux les effets physiologiques et psychologiques. L'humanité dans son ensemble devient mystique en son orientation et sa conscience. Les gens intelligents de la race ajoutent à cette conscience mystique (toujours présente, même si elle n'est pas admise ou si elle est niée) un sens de compréhension occulte qui se développe rapidement.

La conscience atlantéenne de l'humanité adolescente cède la place à la conscience plus développée de l'être humain d'âge mûr. Les problèmes, les difficultés, les maladies et les perturbations de l'homme orienté d'une façon mystique, introspectif et curieux, céderont le pas, au cours des prochains siècles, aux problèmes et aux complexités de l'homme qui devient conscient du groupe et qui travaille avec une conscience dirigée vers l'extérieur, dans un groupe ou un autre. Je vous rappellerais ici que, du fait de l'influence des Poissons au cours des derniers deux mille ans, de semblables groupes sont idéalistes d'une façon prédominante.

Ceci nous amène à l'une des parties les plus intéressantes de notre traité, qui est l'influence des rayons aujourd'hui et dans l'âge du Verseau tout près de nous. Cela s'avérera d'une utilité pratique. Apportons au travail du nouveau cycle qui s'ouvre devant nous une aspiration renouvelée, un amour plus profond et une foi plus vivante, nous souvenant, tandis que nous étudions l'avenir, que la Foi est un de nos besoins majeurs, car elle est "la Substance des choses que l'on espère, la Preuve des choses qu'on ne voit pas".

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