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IV. RÈGLES POUR AMENER LE CONTRÔLE DE L’ÂME - Partie 1

IV. RÈGLES POUR AMENER LE CONTRÔLE DE L'ÂME

En examinant les règles qui peuvent amener le contrôle de l'âme, je n'ai pas l'intention de récapituler les nombreuses règles que doit suivre l'aspirant qui persévère dans son effort à suivre le sentier vers la source, ce sentier vers ce que les Bouddhistes appellent le Nirvana. Ce Sentier est, en fait, seulement le commencement du Chemin plus élevé qui conduit à une vie incompréhensible, même pour le plus développé des Êtres de notre Hiérarchie planétaire. Il n'est pas non plus essentiel d'insister sur les détails de la façon de vivre qui doit contrôler l'homme cherchant à fonctionner comme une âme qui commande à la personnalité. Ceux-ci ont été, souvent et d'une manière satisfaisante, soulignés par les disciples au cours des âges et on en a beaucoup parlé. Ils ont été également traités dans mon ouvrage, Un Traité sur la Magie Blanche ainsi que dans d'autres livres. Notre problème actuel est l'application de ces règles pour l'état de disciple et un progrès continu [215] dans leur technique et leur pratique. Mon présent dessein est un dessein beaucoup plus difficile, car ce Traité est écrit davantage pour l'avenir que pour les étudiants du présent. Je cherche à indiquer les règles fondamentales déterminant le gouvernement hiérarchique et conditionnant, par conséquent, les affaires du monde. Nous sommes donc intéressés ici par les activités subtiles d'énergies qui, sur le côté intérieur, mettent en mouvement les activités extérieures et amènent dans le monde des hommes les événements qui, plus tard, formeront l'histoire.

1. De quelle manière la conscience de l'humanité peut-elle être étendue de façon qu'elle puisse être développée en partant du germe de soi-conscience (tel qu'il se trouvait à l'individualisation) et être élevée jusqu'à la complète conscience de groupe et l'identification telles qu'elles se produisent lorsque l'initiation finale est passée ?

2. De quelle manière l'énergie ascendante du quatrième règne de la nature peut-elle être amenée dans un rapport assez étroit avec l'énergie descendante de l'esprit pour qu'une autre grande expression, une expression de groupe de la Déité, puisse émerger à travers l'homme en manifestation ?

Il faut donc noter ici deux points : d'abord, que l'attention des membres de la Hiérarchie qui travaillent en cette époque avec l'humanité n'est centrée sur l'aspirant individuel en aucune façon qui puisse être interprétée comme la manifestation d'un intérêt personnel. Elle n'évoque d'intérêt que dans la mesure où elle s'occupe de matières qui concernent le bien du groupe. Le second point est bien connu et on l'a souvent souligné ces temps derniers. Nous traversons en ce moment une période d'opportunités et de crises sans précédents ; l'attention de la Hiérarchie est donc centrée sur les hommes d'une manière excessivement aiguë tandis que ses membres tentent de tirer parti de ces opportunités pour le bien des hommes. [216] Là, résident à la fois responsabilité et raison d'espérer.

Par conséquent, les règles que nous allons considérer ne sont pas les lois de l'âme ni les lois contrôlant les stades du développement humain sur le Sentier. Elles ont une portée beaucoup plus étendue et appartiennent au vaste mouvement du cycle évolutif concernant la famille humaine comme un tout, et particulièrement en ce qui regarde sa contribution au schéma évolutif tout entier. Cependant, en raison du manque de compréhension entraînée, nous nous limiterons à la seule considération de ces règles dans la mesure où elles gouvernent le développement humain.

Ce que nous cherchons (si possible) à révéler, c'est certains des facteurs qui gouvernent l'effort utilisé par la Hiérarchie de Contrôle et les Gardiens du Plan alors qu'Ils continuent à travailler avec les facteurs se trouvant déjà en l'homme, et avec les énergies se trouvant déjà utilisées objectivement sur cette planète. Ce que nous dirons ne sera pas très simple, car il est difficile, même pour un disciple avancé, de voir le dessein de certains de ces facteurs. Ce qui est exposé ici relativement à ces matières doit attendre un développement au cours du siècle prochain ; certains développements de nature scientifique et spirituelle devront se manifester avant que les implications cachées puissent être convenablement saisies. Si le sens en apparaît simple et clair, il serait alors sage de se méfier d'une interprétation trop évidente. Le sujet est abstrus. Il convient de réfléchir aux pensées qui sont présentées ici mais de ne pas être trop rapide à admettre que l'on comprend. Il existe de nombreuses manières par lesquelles le travail de la Hiérarchie peut être exprimé ; l'interprétation sera conforme au genre de mental qui la fera.

1. Le But de ces Règles

Les objectifs que nous poursuivons se montent, peut-on déclarer, à quatre, mais chacun d'eux peut être exprimé à [217] nouveau de différentes façons. Ils indiquent simplement les quatre buts majeurs que les Travailleurs du Plan Se sont fixés. Énonçons-les d'abord succinctement ; ensuite, nous pourrons quelque peu les développer :

1. Le premier et principal but est d'établir, par l'intermédiaire de l'humanité, un avant-poste de la Conscience de Dieu dans le système solaire. Compris d'une manière macrocosmique, c'est la correspondance du rapport existant entre un Maître et Son Groupe de disciples. Si on y réfléchit, ceci peut servir d'indication au sens de notre travail planétaire.

2. Fonder sur terre une centrale d'une telle puissance et un point de focalisation d'une telle énergie que l'humanité, prise comme un tout, puisse devenir dans le système solaire un facteur, provoquant des changements et des événements d'une nature unique dans la vie planétaire et dans les vies planétaires (et par conséquent dans le système lui-même) et amenant une activité interstellaire.

3. Développer, par l'intermédiaire du quatrième règne de la nature, une station de lumière, qui servira non seulement la planète, non seulement notre système solaire particulier, mais aussi les sept systèmes dont le nôtre forme une partie. Cette question de lumière, liée comme elle l'est aux couleurs des sept rayons, ne constitue encore qu'un embryon de science ; il serait sans utilité que nous nous étendions ici sur ce sujet.

4. Établir un centre magnétique dans l'univers, dans lequel le règne humain et le royaume des âmes unis, seront le point de plus intense puissance et serviront les Vies développées dans le rayon de splendeur de Celui Au Sujet Duquel Rien Ne Peut Être Dit.

Dans ces quatre déclarations nous avons cherché à exprimer les possibilités, ou les occasions plus vastes, telles que [218] la Hiérarchie les voit aujourd'hui. Ses plans et ses desseins sont prévus et orientés en vue d'un accomplissement plus vaste qu'il n'est encore possible à l'homme normal d'imaginer. S'il n'en était pas ainsi, le développement de l'âme dans l'homme serait sur la planète un objectif essentiel. Mais ce n'est pas le cas. Il peut en être ainsi du point de vue de l'homme lui-même, en le considérant comme une unité essentiellement séparable et identifiable dans le grand schéma cosmique. Mais il n'en est pas ainsi pour le plus vaste tout dont l'humanité représente seulement une partie. Les grands Fils de Dieu Qui ont dépassé le point de développement des Maîtres Qui travaillent entièrement avec le règne humain ont des plans d'une envergure encore plus vaste et plus large, et Leurs objectifs impliquent l'humanité seulement comme un des détails figurant dans le Plan de la Grande Vie "en Laquelle nous vivons, nous nous mouvons et nous avons notre être".

On peut demander (et demander avec raison) en quoi toutes ces informations peuvent nous servir au milieu d'un monde troublé et bouleversé. Pour des raisons évidentes, une vision du Plan, même nébuleuse comme elle l'est nécessairement, confère un sens des proportions et aussi un sentiment de stabilité. Elle conduit à un réajustement des plus nécessaires des valeurs, indiquant qu'il existe un dessein et un objectif derrière tous les pénibles événements de la vie journalière. Elle élargit, agrandit, étend la conscience tandis que nous étudions le vaste volume de la vie planétaire, embrassant comme il le fait les détails et la structure achevée, ce point qui est l'homme, et la vie tout entière de la planète, y compris leurs rapports avec le plus grand Tout. Cela est d'une importance beaucoup plus grande que le minuscule détail qu'est la capacité individuelle de l'être humain de comprendre sa place particulière et présente au sein de ce plus vaste tableau. Il est facile et naturel que l'homme insiste sur les aspects du travail hiérarchique qui le concernent. Les Maîtres de la Sagesse Qui sont [219] assez avancés pour pouvoir travailler dans les zones plus vastes du plan spirituel sont souvent amusés par l'importance que les disciples et les aspirants du monde Leur attribuent et par la façon dont on Les surestime. Ne pouvons-nous comprendre qu'il existe des membres de la Hiérarchie Dont la compréhension de la vérité et Dont la connaissance du Plan divin sont aussi avancées relativement aux Maîtres que nous connaissons, que Ceux-ci sont avancés relativement aux sauvages et aux hommes non encore développés ? Nous ferions bien de réfléchir à ce fait.

Toutefois, ce n'est pas une tâche sans profit pour les disciples et les aspirants que de saisir les grandes lignes de la structure, du dessein et de la destinée qui seront les résultats de la consommation et de l'épanouissement du Plan sur terre. Cela n'évoque pas nécessairement un sens de vanité, d'effort sans fin ou de lutte presque permanente. Une fois admis le fait du caractère limité de l'homme et de sa vie, de la formidable périphérie du cosmos et de la nature minuscule de notre planète, le fait de l'immensité de l'univers et la compréhension qu'il n'est que l'un des innombrables (littéralement innombrables) univers plus vastes ou plus petits, il existe cependant présents en l'homme et sur notre planète un facteur et une qualité qui peuvent permettre que tous ces faits soient vus et compris comme étant des parties d'un tout, et qui permettent à l'homme (échappant comme il le peut à sa soi-conscience humaine) d'étendre son sens de connaissance et d'identité de façon que les aspects forme de la vie n'offrent aucune barrière à son esprit embrassant tout. Il est également utile de rédiger ces phrases et de traiter de ces idées, pour ceux qui viennent actuellement en incarnation, qui peuvent comprendre et qui comprendront lorsque ceux qui les lisent à présent seront morts. Moi-même et vous aussi, nous passerons à un autre travail, mais il y aura sur la terre ceux qui peuvent avoir avec clarté la vision du Plan, et dont la vision sera beaucoup plus inclusive et compréhensive que la nôtre. La vision appartient à la nature de la divinité. L'expansion est un pouvoir vital et une prérogative de la Déité. En conséquence, luttons pour saisir [220] ce que nous pouvons à notre stade particulier de développement et laissons l'éternité révéler ses secrets cachés.

Les facteurs qui déterminent ce processus particulier de travail hiérarchique, et qui par conséquent constituent les règles majeures de la vie de Dieu évoluant dans la famille humaine, sont au nombre de sept. Ces facteurs, si nous pouvons nous exprimer ainsi, déterminent l'activité hiérarchique, laissant une vaste marge à l'effort individuel, mais fournissant les tendances vitales et actives au-delà desquelles aucun de ceux qui travaillent au Plan n'osera aller. Nous devons être conscients du fait qu'il existe des forces et des énergies qui sont maintenues en suspens du fait que la Hiérarchie, agissant consciemment, s'interpose. Il nous est possible de saisir le fait qu'il existe des vies et des types d'activité qui n'ont pas été en mesure de se manifester (heureusement pour la planète) depuis que la Hiérarchie a été fondée sur la terre. Une Hiérarchie d'Âmes ayant atteint la perfection n'a pas toujours existé, et cette idée ouvre, dans les domaines de l'expression n'ayant pas atteint la maturité (de l'angle de la vision humaine) des horizons aussi difficiles à saisir que ceux qui s'ouvrent lorsque nous passons, dans un état vague et nébuleux de conscience et d'imagination, au- delà du département de la Hiérarchie, qui traite des affaires humaines, et que nous saisissons de faibles aperçus des autres départements qui opèrent sur des champs plus vastes et plus inclusifs.

2. Les Sept Règles

Les sept facteurs ou "Règles pour amener le Contrôle de l'Âme" sont :

1. La tendance, innée et indéracinable, de fusionner et de synthétiser.

C'est là une loi ou une règle de la vie même.

a. Cette tendance aboutit, du côté de la forme, à la destruction et s'accompagne de souffrances et de chagrins. Du côté de la vie, elle aboutit à la libération et [221] à l'expansion subséquente.

b. Cette tendance est la cause fondamentale de toute initiation, individuelle, raciale, planétaire et de système.

c. C'est le résultat d'un acte de la volonté ; il est causé par l'impulsion du dessein perçu et inné de Dieu. Cependant, (et c'est là un point souvent oublié), cette tendance est motivée par la reconnaissance du Logos planétaire, par le fait que Son plan est conditionné à son tour, et qu'il est une partie intégrante d'un plan encore plus vaste, celui de la Déité solaire. Dieu, le Logos solaire, est de même conditionné par un dessein de vie encore plus élevé.

2. La qualité de la vision cachée.

a. Cette qualité, du côté de la forme, produit la vue physique, l'illusion astrale et la connaissance concrète. Du côté de la vie, elle produit l'illumination. Cela inclut l'illumination largement répandue et réfléchie par notre planète dans les cieux aussi bien que l'illumination qui fait d'un individu un porteur de lumière et qui, en fin de compte, permettra à l'humanité (prise comme un tout) de constituer une station de lumière sur terre.

b. Cette qualité est la cause fondamentale de toute perception sensorielle et constitue l'impulsion instinctive vers la conscience même, dans toutes ses nombreuses phases. C'est avec cette qualité que la Hiérarchie doit travailler, en l'intensifiant et en lui donnant un pouvoir magnétique.

c. C'est le résultat élevé du désir, qui est lui-même intrinsèquement fondé sur la volonté de former un plan et un dessein.

3. L'instinct portant à formuler un plan. Cet instinct gouverne toute activité qui, dans le processus d'évolution, se divise en activité instinctive, activité intelligente, activité intuitive ou de dessein, et en activité illuminée, en ce qui concerne l'humanité. Cela inclut le département de la Hiérarchie qui [222] travaille avec l'humanité. Les phases plus élevées d'activité planifiée sont nombreuses et diverses ; elles sont toutes synthétisées par l'activité du troisième rayon, focalisées à présent dans le septième rayon.

a. Vue du côté de la forme, cette faculté de planification conduit à. une activité séparative et égoïste. Vue du côté de la vie, elle conduit à une coopération qui lance chaque unité d'énergie dans chaque forme, en tous ses aspects subjectifs et unifiés, dans la tâche d'unification. Ceci se produit avec force dans le monde d'aujourd'hui. C'est la tendance à l'union totale qui conduit l'être humain, tout d'abord au développement d'une personnalité intégrée, et ensuite à immerger cette personnalité dans le bien d'un plus grand tout.

b. Ceci constitue la cause fondamentale de l'évolution elle-même, individuelle, planétaire et de système.

c. Cet instinct est le résultat du développement de manas, ou du mental, et de l'émergence de l'intelligence. C'est la qualité particulière, ou nature instinctive, au moyen de laquelle l'humanité exprime le premier Rayon d'Intention Voulue, alimentée par le désir et transmuée en activité intelligente.

4. Le besoin d'une vie créatrice, au moyen de la faculté divine d'imagination. Comme on peut facilement s'en apercevoir, ce besoin est étroitement lié au quatrième Rayon d'Harmonie, produisant unité et beauté, à travers le conflit.

a. Cela, du côté de la forme, conduit aux batailles, à la lutte et à la construction de formes qui doivent être détruites plus tard. Du côté de la vie, cela conduit à la qualité, au rayonnement vibratoire et à la révélation sur terre du monde de signification.

b. C'est donc la cause fondamentale de cette subtile [223] essence ou révélation qui cherche à s'exprimer par chaque forme dans chacun des règnes de la nature. Il ne semble pas qu'il y ait de meilleurs termes pour exprimer cette merveille cachée qui doit être révélée que la révélation de la signification. Cela commence à se produire aujourd'hui.

c. C'est le résultat de la capacité, quelquefois suffisante et quelquefois insuffisante, de la conscience intérieure de révéler la mesure de contrôle du Plan et sa réponse à l'intention plus vaste. C'est sur cette réponse que comptent aujourd'hui les Membres de la Hiérarchie, tandis qu'Ils s'efforcent de mettre en évidence la signification cachée dans la conscience de l'homme.

5. Le facteur d'analyse. Ce facteur peut surprendre ceux qui souffrent du mauvais emploi du pouvoir de discrimination, d'analyse et de critique. C'est, cependant, une qualité divine fondamentale, qui produit une sage participation au Plan et de l'habileté dans l'action.

a. Du côté forme, il se manifeste comme tendance à la séparation, à la division et à se placer dans des positions contradictoires. Du côté vie, il conduit à la compréhension qui tend à l'identification, par le choix plus vaste et par la compréhension.

b. C'est la cause fondamentale et l'impulsion qui conduiront finalement à l'apparition du royaume de la nature plus élevé que le règne humain et qui est strictement celui de l'âme ; il produira la manifestation sur terre du cinquième règne de la nature, celui du royaume des cieux. Cette phrase doit être notée.

c. C'est le résultat du travail actif des fils de Dieu, les fils du mental, et c'est la part qui constitue leur contribution à la contribution totale planétaire, en tant que partie du grand Plan de notre système. [224]

La Hiérarchie elle-même est la manifestation extérieure et intérieure du sacrifice des divins Manasaputras (ainsi qu'Ils sont appelés dans La Doctrine Secrète) et ses membres répondent à Leur vision perçue du Plan pour le tout. La Hiérarchie est essentiellement le germe ou noyau du cinquième règne de la nature.

6. La qualité, innée dans l'homme, d'idéaliser. Elle est fondée sur le succès du Plan lui-même. Ce Plan chercha originellement à éveiller dans l'homme les réponses suivantes : le juste désir, la juste vision et la juste activité créatrice, fondés sur une juste interprétation des idéaux. Cette triplicité de dessein mérite une considération réfléchie.

a. Du côté forme, cela s'est développé en tant que désir matériel, conduisant finalement à la cruauté, et fréquemment à une expression extrêmement sadique. Du côté vie, cela a conduit au sacrifice, à un dessein concentré, au progrès sur le sentier et à la dévotion.

b. C'est la cause fondamentale de toute organisation et de la coopération. L'idéal pour la Hiérarchie est le Plan réalisé. Cela est présenté à l'humanité sous forme d'idées qui, avec le temps, deviennent des idéaux, qu'il convient de désirer et pour lesquels on doit lutter. En vue de matérialiser ces idéaux, la tendance à organiser se manifeste.

c. C'est le résultat, assez curieux, du travail d'un groupe particulier de travailleurs du monde qui sont reconnus par l'humanité sous le nom de Sauveurs du Monde. Ils sont les Fondateurs des formes par lesquelles les idées divines deviennent les idéaux des masses, dans tous les domaines de la pensée humaine. Chaque grand conducteur mondial est nécessairement un "Sauveur souffrant".

7. La Septième règle ou force de contrôle avec laquelle travaille [225] la Hiérarchie est l'action réciproque des grandes dualités. Au moyen de l'activité engendrée par ces rapports réciproques, et au moyen des résultats atteints (qui produisent toujours un troisième facteur), le monde manifesté tout entier est entraîné dans la même direction que le Dessein divin. Cela n'apparaît pas à l'homme immergé dans les détails de l'existence ; mais si nous pouvions voir la vie planétaire telle qu'elle peut être vue par les Maîtres Eux-mêmes, nous noterions le modèle qui émerge dans toute sa beauté, ainsi que la structure de la pensée de Dieu pour l'univers qui apparaît aujourd'hui plus que jamais auparavant, dans de grandes lignes plus claires, dans une synthèse et dans une beauté de détails plus grandes.

a. Du côté forme, cela produit le sentiment d'être emprisonné par le facteur temps, victime de la vitesse, et par les forces implacables de toute l'activité de la vie, quand ces forces jouent sur l'être humain emprisonné. Du côte vie, le résultat est une existence rythmique et une adaptation consciente d'énergie au dessein et au but immédiats.

b. C'est nécessairement la cause fondamentale de l'apparition et de la disparition des formes, formes humaines et formes construites par l'homme.

c. C'est le résultat de l'union effectuée sur le plan physique, produisant ainsi les unifications inférieures, de même que les unions effectuées jusqu'à présent dans la conscience humaine ont produit l'unification avec l'âme. Les unions supérieures, jusqu'à présent effectuées sur le plan du mental, doivent être exprimées finalement sur le plan de la vie physique.

Dans cette introduction générale, nous avons considéré très brièvement les règles qui peuvent amener sur terre le contrôle de l'âme qui est le but immédiat du processus évolutif. Nous avons vu que nous ne considérons pas de simples exercices ou disciplines, et que nous ne traitons pas non plus du [226] développement des caractéristiques exigées qui précèdent le stade de l'Initiation technique. Nous nous occupons, en réalité, des tendances fondamentales et des dispositions innées dans l'expression divine qui amèneront à la fin la manifestation de l'Âme Suprême sur notre planète. Nous avons également vu que ces dispositions commencent déjà à être exprimées et réalisées, et que le quatrième règne de la nature, le règne humain, occupe une position unique dans ce développement. Dans le flux de vie divine se dirigeant vers le haut et dans celui se dirigeant vers le bas, ainsi que cette vie s'exprime par les impulsions involutives et évolutives, l'humanité constitue l'un des "centres de force originaux" qui peuvent former, et qui formeront, un avant-poste de la Conscience divine, une expression de la Psyché divine, manifestant finalement les trois remarquables caractéristiques psychologiques de la divinité : la Lumière, l'Énergie et le Magnétisme. Dans l'être humain, réflexion microcosmique du Macrocosme, ces qualités sont exprimées par les mots : Illumination ou Sagesse, Activité Intelligente et Attraction ou Amour. Il est bon de réfléchir à cette tentative faite de simplifier et d'exprimer par des mots les puissances divines, et d'indiquer ainsi la mesure dans laquelle elles peuvent s'exprimer dans un véhicule humain et par lui.

Nous pouvons maintenant nous étendre quelque peu sur les déclarations précédentes, de manière à donner une idée plus claire des deux matières suivantes :

1. Les rapports de ces qualités divines ainsi que l'homme peut les saisir et les développer.

2. La future responsabilité de l'humanité éclairée, lorsqu'elle passe dans le Nouvel Âge. Nous établirons ainsi les fondations de l'enseignement qui sera donné plus loin dans ce traité.

Un des points que j'ai cherché à faire ressortir dans tous les ouvrages précédents et déjà publiés est que les Lois de l'Univers, les Lois de la Nature, et les facteurs fondamentaux de contrôle qui déterminent toute vie et toutes circonstances, [227] restant pour nous fixés et inaltérables, sont l'expression, dans la mesure où l'homme peut les comprendre, de la Volonté de Dieu. Les règles, ou facteurs vivants, que nous considérons maintenant et (lorsque nous aurons compris et obéi) qui amèneront le contrôle de l'âme dans l'individu et dans l'univers, sont l'expression de la Qualité ou Nature de Dieu. Ils conduiront finalement à la pleine expression de la Psyché divine. Ils mettront en évidence la nature instinctive émotionnelle de la Déité, si toutefois de semblables termes humains peuvent, d'une manière quelconque, exprimer les puissances qualitatives divines.

Les Lois de l'Univers expriment la Volonté divine et conduisent à la manifestation du Dessein divin. C'est la sagesse. Elles ordonnent et alimentent le Plan.

Les Règles pour amener le Contrôle de l'Âme expriment la qualité divine et conduisent à la révélation de la Nature de Dieu, qui est amour.

Les Lois de la Nature, ou les prétendues lois physiques, expriment le stade de manifestation ou le point atteint par l'expression divine. Elles concernent la multiplicité, ou l'aspect qualité. Elles gouvernent ou expriment ce que l'Esprit divin (qui est volonté, fonctionnant dans l'amour) a été capable d'effectuer en conjonction avec la matière pour la production de formes. Cette révélation émergeante produira la reconnaissance de la beauté.

La première catégorie, les Lois de l'Univers, sont abordées dans Un Traité sur le Feu Cosmique et occasionnellement mentionnées dans les autres ouvrages. La science moderne a beaucoup fait pour amener une compréhension des Lois de la Nature, et on peut compter sur elle pour ce faire, car l'âme conduit toutes choses vers la connaissance. Dans ce que je présente ici, je cherche à jeter les bases de la nouvelle science de la psychologie qui doit être fondée sur une compréhension large et générale de la Psyché divine telle qu'elle cherche à [228] s'exprimer par le Tout manifesté, le système solaire, et, pour les desseins que nous poursuivons, la planète et tout ce qui se trouve sur elle.

Quand la puissance de la psychologie divine et ses tendances et caractéristiques majeures seront reconnues, et lorsque la psychologie moderne détournera son attention de l'étude minuscule de la psyché de l'homme individuel (et généralement un individu anormal), pour concentrer son attention sur les attributs psychologiques du plus grand Tout dont nous ne formons qu'une partie, nous arriverons à une nouvelle compréhension de la Déité et des rapports entre le microcosme et le macrocosme. Dans le passé, on a trop abandonné cette idée au domaine de la philosophie, mais maintenant cela doit absorber l'attention des psychologues. L'événement souhaité sera amené lorsque la véritable signification de l'histoire sera saisie, lorsque le vaste mouvement du développement humain au cours des âges sera compris, et lorsque l'âme sera vue, fonctionnant à travers toutes les parties de toutes les formes. À présent, c'est à l'homme seulement que l'on attribue vraiment une âme, et on néglige l'âme de toutes les choses. Pourtant, l'homme n'est que le macrocosme des autres règnes de la nature.

Les sept règles que nous allons maintenant étudier sont donc d'une importance suprême, car elles réunissent les idées-clés qui révéleront la Déité en action en tant qu'Âme de toutes choses. Elles révéleront la nature et la méthode d'activité du Christ Cosmique, et elles indiqueront les tendances qualitatives qui gouvernent et déterminent la vie psychique de toutes formes, depuis un univers jusqu'à un atome, dans le corps de n'importe quelle prétendue révélation matérielle de vie. Gardons ces pensées à l'esprit pendant que nous lisons et que nous étudions.

Ces règles s'expriment avec une puissance égale sur chacun des sept rayons ; elles produisent la manifestation de conscience sur terre dans chacune des formes. Nous traiterons d'abord surtout du plus grand Tout sans insister sur les différenciations [229] entre rayons. Les sept rayons, ainsi qu'on l'a souvent dit, colorent ou qualifient les puissances et les instincts divins, mais ce n'est pas tout. Ils sont eux-mêmes déterminés et contrôlés par ces puissances. Il ne faut jamais oublier que les rayons sont les sept expressions majeures de la qualité divine qui limite (et elle limite en fait) les desseins de la Déité. Dieu Lui-Même façonne suivant un modèle qui est dessiné pour Lui dans une vision encore plus lointaine. Ce dessein, ou volonté définie, est conditionné par Sa qualité instinctive, ou psyché, exactement de la même manière que le dessein de vie d'un être humain est à la fois limité et conditionné par l'équipement psychologique avec lequel il entre en manifestation. J'ai déclaré plus haut que nous traitons de matières abstruses et difficiles et qu'une large partie de ce qui est présenté pourrait bien se trouver au-delà de notre compréhension concrète immédiate. L'énoncé ci-dessus est toutefois relativement simple, si on l'interprète en fonction de son propre dessein de vie et de sa qualité.

Nous pourrions ici aborder un autre point avant de poursuivre notre étude des sept tendances psychologiques de la Déité.

Nous avons parlé ici de Dieu en employant le terme de Personne, et nous avons donc utilisé les pronoms, IL et Son. Doit-on en conclure que nous traitons d'une Personnalité prodigieuse que nous appelons Dieu, et appartenons-nous donc à cette école de pensée que l'on appelle l'école anthropomorphique ? L'enseignement Bouddhiste ne reconnaît aucun Dieu ni aucune Personne. Notre approche et notre point de vue sont-ils donc faux, ou bien sont-ils justes ? Seule, une compréhension de l'homme en tant qu'expression divine dans le temps et l'espace peut révéler ce mystère.

Les deux écoles de pensée ont raison et ne se contredisent aucunement. Dans leur synthèse et dans leur fusion, la vérité, telle qu'elle existe, peut commencer, oui, mais faiblement, à apparaître. Il existe un Dieu Transcendant Qui "ayant pénétré tout l'univers d'un fragment de Lui-Même" peut encore dire "Je demeure." Il existe un Dieu Immanent Dont la vie [230] est la source de l'activité, de l'intelligence, de la croissance et de l'attraction de chaque forme dans chacun des règnes de la nature. De même, il y a dans chaque être humain une âme transcendante qui, lorsque le cycle de vie sur terre est arrivé et reparti, et lorsque la période de manifestation est terminée, devient de nouveau le non-manifesté, le sans-forme et qui peut aussi dire "Je demeure." Dans la forme et dans la manifestation, la seule façon dont un mental et un cerveau humains peuvent exprimer leur reconnaissance de la vie divine qui conditionne est de s'exprimer en termes de Personne, d'Individualité. De là vient que nous parlons de Dieu comme d'une Personne, de Sa volonté, de Sa nature et de Sa forme.

Toutefois, derrière l'univers manifesté se tient l'Unique sans formes, Ce qui n'est pas un individu, n'étant pas soumis aux limitations de l'existence individualisée. Par conséquent, les Bouddhistes ont raison lorsqu'ils insistent sur la nature non-individualisée de la Déité et refusent de personnaliser la Divinité. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit de la théologie chrétienne, incorporant comme ils le font les triplicités de toutes les théologies, disparaissent aussi dans l'Unique lorsque la période de manifestation est terminée. Ils demeurent en tant qu'Unique, avec leur qualité et leur vie intactes et non-différenciées, tels qu'ils sont pendant la manifestation.

Une analogie de ce fait se présente lorsque l'homme meurt. Alors, ses trois aspects, mental ou volonté, émotion ou amour et apparence physique s'évanouissent. Il n'y a plus alors de personne. Et pourtant, si l'on accepte l'existence de l'immortalité, l'être conscient demeure ; sa qualité, son dessein et sa vie sont unis à son âme qui ne meurt pas. La forme extérieure, avec ses différenciations en une trinité manifestée, est partie, pour ne plus jamais revenir exactement la même ou expression dans le temps et l'espace.

Les rapports réciproques entre l'âme et le mental produisent l'univers manifesté, avec tout ce qui existe en lui. Lorsque ces rapports persistent, soit en Dieu soit en l'homme, nous utilisons (car comment pourrions-nous parler autrement avec clarté ?) des termes d'origine humaine, et, par conséquent, [231] limitatifs, car tel est notre stade de présente compréhension ; ou bien, devrions-nous dire, de non compréhension ? C'est ainsi que l'idée d'individualité, de personnalité et de forme est construite. Lorsque ces rapports cessent et que la manifestation se termine, de semblables termes ne conviennent plus ; ils n’ont plus aucun sens. Et pourtant, celui qui ne meurt pas, que ce soit Dieu ou un homme, persiste.

Nous avons ainsi dans la pensée humaine, préservée pour nous par le grand Éducateur de l'Orient, le Bouddha, le concept de la Déité transcendante, séparée des triplicités, des dualités et de la multiplicité de manifestation. Il n'y a qu'une seule vie, sans formes, non soumise à l'individualité, inconnue. Dans les enseignements de l'Occident, préservés et formulés pour nous par le Christ, le concept de Dieu immanent est préservé, Dieu en nous et dans toutes formes. Dans la synthèse des enseignements Orientaux et Occidentaux, et dans la fusion de ces deux grandes écoles de pensée, quelque chose du Tout superlatif peut être perçu, perçu seulement, mais pas connu.

a. La Tendance à la Synthèse

Le premier des facteurs révélant la nature divine et le premier des grands aspects psychologiques de Dieu est la tendance à la synthèse. Cette tendance qui traverse toute la nature, toute la conscience, est la vie même. L'impulsion et le motif de Dieu, Son désir éminent, est vers l'union. C'est cette tendance, cette qualité, que le Christ cherchait à la fois à révéler et à rendre plus éclatantes pour l'humanité. En ce qui concerne le quatrième règne de la nature, Ses déclarations pleines de force, telles qu'on les trouve dans l'Évangile selon St-Jean (chap. XVII), sont l'appel à la synthèse et nous exhortent vers notre but.

"Et maintenant, je ne suis plus dans le monde, mais eux sont dans le monde, et je vais à toi. Père Saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous.

Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que je ne suis pas du monde.

Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les

[232] préserver du mal.

Ils ne sont pas du monde, de même que je ne suis pas du monde.

Je ne prie pas pour eux seulement, mais pour ceux aussi qui croiront en moi, Père, tu es en moi, et moi en toi, afin qu'ils soient aussi un en nous pour que le monde croie que tu m'as envoyé.

Et la gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée ; afin qu'ils soient un, de même que nous sommes un ;

Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils voient une gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde."

Ici, se trouve exprimée la synthèse de l'âme avec l'esprit ; la synthèse de l'âme avec la matière est également mise en évidence, complétant ainsi l'unification et l'union souhaitée.

Mais la synthèse de la Déité, Sa tendance à fusionner, sont beaucoup plus inclusives et universelles qu'aucune autre expression possible dans le règne humain qui est, après tout, seulement une petite partie du plus grand tout. L'homme n'est pas tout ce qui est possible, ni la consommation de la pensée de Dieu. Le mouvement de cet instinct vers la synthèse est sous- jacent dans tous les univers, toutes les constellations, tous les systèmes solaires, toutes les planètes et tous les règnes de la nature, aussi bien que dans l'aspect activité et les accomplissements de l'homme, individu. Cet instinct est le principe gouvernant de la conscience elle-même, et la conscience est la psyché ou l'âme qui produit la vie psychique ; c'est une connaissance, subhumaine, humaine et divine.

Relativement à l'homme, nous avons, considérées comme admises, les expressions psychologiques suivantes :

1. L'instinct, situé au-dessous du niveau de conscience mais protégeant et gouvernant la plupart des habitudes et la vie de l'organisme. Une grande partie de la vie émotionnelle [233] est ainsi gouvernée. C'est l'instinct qui contrôle par la voie du plexus solaire et des centres inférieurs.

2. L'intellect, qui est soi-conscience intelligente, guidant et dirigeant l'activité de la personnalité intégrée, par la voie du mental et du cerveau, et opérant à travers le centre de la gorge et le centre ajna.

3. L'intuition, qui concerne, d'une manière prédominante, la conscience de groupe et qui contrôlera finalement toutes nos relations avec les autres, dans la mesure où nous fonctionnons en unités de groupe. Elle opère au moyen du cœur et du centre cardiaque, et elle est l'instinct supérieur qui permet à un homme de reconnaître son âme et de se soumettre à elle, à son contrôle et à son impression de vie.

4. L'illumination, mot qui, en réalité, devrait être employé pour désigner la conscience super-humaine. Cet instinct divin permet à l'homme de reconnaître le tout dont il représente une partie. Il fonctionne par la voie de l'âme de l'homme, en utilisant le centre de la tête, et finalement en inondant de lumière, ou d'énergie, tous les centres, reliant ainsi en conscience l'homme à toutes les parties correspondantes du divin Tout.

Ainsi, la tendance à la synthèse est un instinct inhérent à l'univers tout entier, et aujourd'hui, l'homme s'éveille seulement à son caractère immédiat et à sa puissance.

C'est cet attribut divin dans l'homme qui fait de son corps physique une part intégrante du monde physique, qui le rend psychiquement grégaire et désireux de s'associer (par choix ou par force) à ses compagnons, les hommes. C'est ce principe, opérant ou fonctionnant à travers la conscience humaine, qui a conduit à la formation de nos vastes cités modernes, symboles d'une plus haute civilisation prochaine que nous appelons le royaume de Dieu et où les rapports entre les hommes seront extrêmement étroits, psychiquement parlant. C'est [234] cet instinct d'unifier qui est sous-jacent à tout mysticisme et à toute religion, car l'homme cherche toujours une union plus étroite avec Dieu et rien ne peut arrêter son union (en conscience) avec la Déité. C'est cet instinct qui est la base de son sens de l'immortalité et qui est sa garantie d'union avec le pôle opposé de la personnalité, l'Âme.

Puisqu'il y a un attribut de la Déité, puisqu'il y a un instinct divin et, par conséquent, une partie de la vie subconsciente de Dieu Lui-Même, il est évident que, étant donné le postulat original posant qu'il y a un Dieu, transcendant et immanent, nous n'avons donc aucune raison d'avoir des craintes ou de sombres pressentiments. Les instincts de Dieu sont plus puissants, plus vitaux et plus purs que ne le sont ceux de l'humanité ; ils doivent finalement triompher, parvenant à l'épanouissement et à l'expression. Tous les instincts inférieurs avec lesquels l'homme est en lutte ne sont que les déformations (dans le temps et l'espace) de la réalité, et de là vient la valeur de l'enseignement occulte suivant lequel, en méditant sur le bon, le beau et le vrai, nous transmuons nos instincts inférieurs en qualités supérieures et divines. Le pouvoir attractif de la nature instinctive de Dieu, avec sa capacité de synthèse, d'attirance et de fusion, coopère avec les puissances non réalisées de la propre nature de l'homme et effectue son inévitable union avec Dieu, dans la vie et dans le dessein, événement inévitable et irrésistible.

L'instinct ou la tendance vers la synthèse et l'unification peut être associé, par les étudiants, aux lois de l'univers et de la nature. Il est étroitement relié à la Loi d'Attraction et au Principe de Cohérence. On verra, plus tard, que des études importantes seront consacrées à ces rapports. La série de manuels traitant de l'occultisme et des forces occultes que j'ai écrits sont destinés à jouer le rôle de poteaux indicateurs et de phares sur le chemin de la connaissance. Ils contiennent des conseils et des suggestions mais ils doivent être interprétés [235] par chaque étudiant suivant la mesure de lumière qui est en lui. Qu'il étudie ce qui se déroule autour de lui à la lumière

du Plan et de la connaissance impartie ici ; qu'il cherche à retracer par lui- même l'émergence de la nature psychique instinctive de la Déité dans les affaires du monde et dans sa propre vie, car cela se produit sans interruption. Il doit aussi se souvenir qu'il possède lui-même une nature psychique qui fait partie d'un plus grand tout et qui est, par conséquent, soumise à l'impression venant de sources divines. Qu'il cultive en lui-même la tendance à la synthèse ; qu'il fasse des mots "Je ne veux pas être séparatif dans ma conscience" une des pensées-clés de sa vie journalière.

Il faut ici noter un point. L'instinct de synthèse (concernant la nature psychique de la Déité) n'a rien à voir avec l'expression physique sexuelle. Celle-ci est gouvernée par d'autres lois et se trouve sous le contrôle de la nature physique. N'oublions pas que H.P.B. a dit (avec raison) que le corps physique n'est pas un principe. Les sept tendances fondamentales que nous considérons sont purement psychiques ou psychologiques par leur nature.

La compréhension de la nature de ces attributs psychiques et compulsifs de Dieu devrait mettre un homme en mesure de placer la force de son aspiration psychique du côté des qualités qui émergent. Par exemple, dans sa vie quotidienne, il travaillera à l'union avec tous les êtres, cherchant à pénétrer au cœur de son frère, s'efforçant d'être un avec la vie de toutes les formes, rejetant toute tendance à des réactions séparatives, car il sait qu'elles concernent la psyché héritée et innée des atomes de matière et de substance qui constituent sa nature de la forme. Celles-ci ont été transférées, réassemblées et reconstruites en des formes se trouvant dans la manifestation actuelle de Dieu. Elles portent avec elles les semences de la vie psychique matérielle provenant d'un univers plus ancien. Il n'y a pas d'autre mal. [236]

Beaucoup de choses nous ont été enseignées relativement à la grande hérésie de la séparativité ; c'est ce qui se trouve compensé lorsqu'un homme permet à la "tendance vers la synthèse" de se déverser à travers lui comme une puissance divine et ainsi de conditionner sa conduite. Ces tendances divines ont constitué les impulsions fondamentales et subconscientes depuis l'aurore de l'évolution. Aujourd'hui, l'humanité peut consciemment s'ajuster à elles et ainsi hâter le temps où la vérité, la beauté et le bien régneront.

Les disciples du monde et le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, aussi bien que tous les aspirants intelligents et actifs, ont aujourd'hui la responsabilité de reconnaître ces tendances et particulièrement cette tendance à l'unification. Le travail de la Hiérarchie en cette époque est particulièrement lié à cette tendance ; Ils doivent, ainsi que nous tous, développer et alimenter cette tendance partout où elle se trouve. La standardisation et l'enrégimentation des nations n'est qu'un aspect de ce mouvement vers la synthèse, mais un aspect qui est mal appliqué et prématurément mis en vigueur. Tous les mouvements vers une synthèse nationale et mondiale sont bons et justes, mais ils doivent être entrepris d'une manière consciente et volontaire par des hommes et des femmes doués d'intelligence, et les méthodes employées pour amener cette fusion ne doivent pas enfreindre la loi d'amour. Le mouvement d'aujourd'hui vers l'unité religieuse est également une partie de la beauté émergeante, et bien que les formes doivent disparaître (parce qu'elles sont une source de séparation), la synthèse intérieure et spirituelle doit être développée. Ces deux remarquables exemples de la tendance divine, émergeant dans la conscience humaine, sont mentionnés ici parce qu'ils doivent être reconnus et que toutes les âmes qui s'éveillent doivent travailler vers ces fins. Du moment qu'il y a la connaissance et un éclair de compréhension, la responsabilité de l'homme commence.

Étudions donc les tendances dans le monde aujourd'hui qui indiquent la présence active de ce courant, et développons-la où nous pouvons. On s'apercevra que c'est là une tâche [237] d'ordre pratique et difficile. L'imposition d'un attribut perçu, divin et psychique sur la vie de la forme (qui a ses propres habitudes psychiques) mettra à l'épreuve les pouvoirs de n'importe quel disciple. C'est à cette tâche que nous sommes appelés, dans l'intérêt du plus grand Tout.

b. La Qualité de la Vision Cachée

Le courant émergeant suivant est l'un des plus difficiles à exprimer. Il n'est pas aisé de découvrir les mots justes pour définir sa signification. C'est la qualité de la vision intérieure. Celle-ci ne peut pas être exprimée directement par des mots que l'homme puisse comprendre, car nous ne nous référons pas à la vision que l'homme a de Dieu mais à la propre vision que Dieu a de Son dessein. Au cours des âges, les hommes ont perçu une vision ; ils l'ont vue et ont fusionné avec elle après bien des luttes et des efforts ; puis, ils sont passés hors de la vie humaine et dans le silence de l'inconnu. Le mystique et l'occultiste ont tous deux témoigné de cette vision ; et à cette vision, tout ce qui, dans le monde de la nature et de la pensée, est plein de beauté et de couleurs apporte aussi son témoignage silencieux. Mais qu'est-ce ? Comment la définir ? Les hommes ne sont plus satisfaits de l'appeler Dieu et ils ont raison, car c'est, en dernière analyse, ce vers quoi Dieu tend tous ses efforts.

Et pourtant, la qualité et la nature de la vision qui est la propre vision de Dieu, Son propre rêve et Sa propre pensée, ont maintenu Son dessein fermement tout au cours de l'éternité et ont motivé Ses processus créateurs. De grands Fils de Dieu sont venus et partis et nous ont pressés de suivre la lumière, de chercher la vision de réalité, d'ouvrir nos yeux et de voir la vérité telle qu'elle est. Au cours des âges, les hommes ont cherché à faire cela et ont appelé les méthodes de leur recherche par bien des noms, expérience de la vie, recherche scientifique, doutes philosophiques, histoire, aventure, religion, mysticisme, occultisme et de nombreux autres termes appliqués aux excursions aventureuses de l'esprit humain à la recherche de la connaissance, de la réalité, de Dieu. Certains ont fini dans un dédale de phénomènes astraux et devront continuer leur recherche plus tard lorsqu'ils émergeront, [238] assagis, des profondeurs de la Grande Illusion. D'autres ont erré et sont retournés dans la caverne obscure d'un matérialisme prononcé et du phénoménisme ; il leur faudra de même revenir et se réorienter ou, peut-être, plutôt compléter le cycle, car qui dira que Dieu est ici ou là, ou de quel point on peut voir Sa vision ? Certains se sont perdus dans des processus mentaux et dans des choses qu'ils ont eux-mêmes imaginées, et la vision s'est cachée derrière une multitude de mots, à la fois énoncés et écrits. D'autres encore se trouvent égarés dans les nuées de leur propre dévotion et de leur soi- connaissance et dans les spéculations nébuleuses de leur propre esprit et de leurs propres désirs. Ils se trouvent immobilisés, perdus dans le brouillard de leurs propres rêves de ce que la vision devrait être et ainsi elle leur échappe.

D'autres, les théologiens de n'importe quelle école de pensée, ont cherché à définir la vision et ils se sont efforcés de réduire le but et l'intention cachés de Dieu à des formes et à des rites et de dire avec force : "Nous savons." Et pourtant, ils n'ont jamais abordé la réalité et la vérité leur est inconnue. La possibilité de la Vision qui se trouve au-delà de la vision du mystique, ou derrière elle, est oubliée dans les formes construites dans le temps ; et les symboles des enseignements de ces Fils de Dieu Qui ont vu la réalité sont perdus de vue dans les rites et les cérémonies, qui (bien qu'ils aient leur place et leur valeur d'enseignement) doivent êtres utilisés pour révéler et non pour obscurcir.

La vision se trouve toujours devant nous ; elle échappe de nos mains ;

elle hante nos rêves et nos moments de haute aspiration. C'est seulement lorsqu'un homme peut fonctionner comme une âme et peut tourner l'œil intérieur développé vers l'intérieur dans le monde de réalité qu'il peut commencer à percevoir le véritable objectif et le dessein de Dieu, à saisir un bref aperçu du propre modèle de Dieu et de Son Plan, auquel il conditionne si volontiers Sa propre Vie et pour lequel le Sacrifice Eternel du Christ Cosmique est essentiel. [239]

Ce sont ces deux divins courants (vers la synthèse et vers la vision) qui occupent la Hiérarchie essentiellement en cette époque. Leur mot d'ordre est unification et vue. En ce qui concerne l'humanité, ces développements produiront l'intégration de l'âme et de la personnalité et l'éveil de cette vision intérieure qui permettra à un éclair de la Réalité d'entrer dans la conscience de l'homme. Ce n'est pas là un éclair de la propre divinité de l'homme, ni une perception de Dieu en tant que Créateur. C'est un éclair de la divinité inhérente dans le Tout, comme celui-ci exécute un schéma plus vaste de processus évolutionnaire qui n'ait, jusqu'à présent, jamais été saisi ou perçu par les esprits les plus perçants sur terre. Cet éclair concerne la vision accordée lorsqu'un homme atteint le Nirvana et entre dans le premier stade de ce Sentier sans fin qui conduit vers une beauté, une compréhension et un développement encore non abordés par le genre le plus élevé de la perception intérieure humaine.

Il serait bon de signaler ici qu'au-delà du stade d'illumination, tel qu'il peut être atteint par l'homme, se trouve ce que nous pourrions appeler le développement de la Perception intérieure divine. Nous avons donc les déploiements et les possibles développements suivants, chacun d'eux constituant une expansion de conscience et chacun d'eux admettant l'homme plus étroitement et plus définitivement dans le cœur et l'esprit de Dieu.

Instinct

 

Intellect

Chacun d'eux conduisant à la Perception intérieure

Intuition

Illumination

 

 

Dans ces mots, présentés dans leur ordre, le fait de la propre vision de Dieu est peut-être rendu plus clair. On ne peut pas faire plus jusqu'à ce que chacun de ces mots signifie quelque chose de pratique pour notre propre expérience intérieure.

Cette qualité de vision intérieure, que recherche la Hiérarchie pour travailler, et la développer dans les âmes des [240] hommes (il serait utile de réfléchir à cette dernière phrase, car elle présente un aspect de l'effort hiérarchique non encore considéré dans les ouvrages occultes) est une expression du Principe de Continuation, qui trouve sa réflexion déformée dans le mot si souvent utilisé par les disciples, Endurance. Ce principe de continuation constitue la capacité de Dieu de persister et de "demeurer". C'est un attribut du Rayon cosmique de l'Amour ainsi que tous les principes que nous considérons maintenant en relation avec les règles ou les facteurs de l'âme, les courants de divinité et les tendances de la vie divine. N'oublions pas que chacun des sept rayons est un sous-rayon du Rayon cosmique d'Amour. Nous verrons donc la raison pour laquelle ces principes déterminent les activités de l'âme et ne peuvent entrer en jeu que lorsque le royaume de Dieu ou des âmes commencera à se matérialiser sur terre.

Ce principe de continuation est basé sur la vision plus claire de la Déité et sur la continuité subséquente du plan et du dessein de Dieu qui en résultent lorsque l'objectif est clairement exposé. C'est la correspondance macrocosmique de la continuité que l'on trouve en l'homme lorsque, après une nuit de sommeil et d'inconscience, il poursuit ses occupations journalières et consciemment reprend ses activités projetées.

Des indications données ci-dessus, on verra de quelle façon le travail de la Hiérarchie relatif à l'humanité se divise en deux parties : le travail effectué avec les êtres humains individuels, de façon à les éveiller à la conscience de l'âme, et ensuite le travail avec eux, en tant qu'âmes, de façon que (fonctionnant alors sur les niveaux de l'âme et comme unités conscientes dans le royaume de Dieu), celles-ci puissent commencer à avoir la vision de l'objectif de Dieu Lui-même. C'est seulement maintenant que cette seconde partie de Leurs efforts est devenue possible sur une vaste échelle, les hommes commençant à répondre à la tendance vers la synthèse et à réagir au divin principe de cohérence, si bien que (stimulés par leurs rapports de groupe), ils peuvent ensemble percevoir la vision [241] et réagir au principe de continuation. Ici est donnée une indication relative au véritable dessein futur de la méditation de groupe. On ne peut pas en dire plus à ce sujet.