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I. LA CROISSANCE DE L’INFLUENCE DE L’AME - Partie 2

Il faudrait donc noter ici qu'il y a, littéralement, deux points d'identification dans la longue expérience de l'âme. L'un marque le stade où la forme, la matière, la substance, le temps et l'espace constituent des facteurs de contrôle et emprisonnent [30] l'âme dans leurs types de conscience. Cela implique l'identification avec la vie de la forme. L'autre implique l'identification avec tout ce qui réside en dehors de l'expression de la forme et en est libéré. Ce que cela peut être se trouve au-delà de la compréhension de notre présente humanité avancée, et n'est connu dans sa véritable signification que par de grandes Existences tels que le Christ, le Bouddha et Ceux qui ont un rang analogue dans la Hiérarchie des Vies. Les qualités engendrées et développées par la première de ces identifications demeurent et colorent les réalisations conscientes ; et il convient de se souvenir que l'identification finale est le résultat de l'expérience acquise par l'intermédiaire de la première.

Ces qualités varieront suivant que dominent les énergies de l'un ou l'autre rayon, mais il n'y aura, aux stades finaux, aucune conscience de la qualité ou du type de rayon, mais simplement un état d'Être ou d'existence qui réalise l'identification avec le Tout et qui, en même temps, contient en substance (si on peut utiliser un terme aussi peu satisfaisant) tous les résultats des moindres identifications, des différentes différenciations et distinctions, et les nombreux instincts, impulsions et intuitions du rayon. Les qualités conservées et exprimées, les actions, les réactions et les connaissances possibles, sont également éternellement présentes et susceptibles d'être acquises à nouveau à volonté, mais elles sont toutes maintenues au-dessous du seuil de la conscience. Existence, Être, Totalité et Unité constituent les caractéristiques distinctives de ce stade très évolué qui est, à son tour, la fondation du cycle évolutif plus élevé dont nous ne savons rien et auquel il est fait allusion dans Un Traité sur le Feu Cosmique et dans toutes les références faites aux Sept Sentiers qui s'ouvrent devant l'adepte de la cinquième initiation.

L'absorption dans la Vie Unique est la nature de ce stade élevé de conscience. La libération de tout ce qui est impliqué par l'utilisation des mots Forme et  Ego en est la caractéristique majeure, et par conséquent plusieurs anciennes Écritures, en essayant de traiter de cette condition supranormale et superlative [31] et de l'expliquer, sont obligées d'avoir recours à l'utilisation de négations et à la prétendue "doctrine de négation". C'est seulement en indiquant ce que cet état ou cette condition de connaissance n'est pas que l'on peut transmettre ce qu'essentiellement il est. Les négations que l'on rencontre ainsi (et qui sont fréquemment incomprises du lecteur occidental) sont donc le résultat de la futilité et de l'impuissance du langage à exprimer la Réalité alors connue.

Une fois que les initiations majeures ont été passées, l'état de conscience de l'adepte illuminé et libéré est tel que le langage ne sert qu'à aveugler et à empêcher une compréhension véritable. La conscience de l'initié est d'une nature si élevée qu'elle ne peut être décrite qu'en termes de libération, de négation, et par l'accent mis de ce qui n'est pas. C'est un état d' "Aucune- Chose" et d' "Aucun- Ego", car toute connaissance égoïque est supplantée par un état d'Être et de conscience qui ne peut être compris et exprimé que lorsque la vie de la forme n'est plus d'aucune utilité pour la vie spirituelle devenue parfaite. C'est un état de non-individualité avec pourtant, la connaissance subconsciente et les gains de l'expérience individuelle.

Le centre de conscience est déplacé si loin de toute identité individuelle séparée que ce facteur particulier a entièrement disparu, et que seule la vie macrocosmique est comprise d'une façon sensible. De notre présent angle de vision, c'est un état de non-activité, car toutes les réactions individuelles à l'activité de la matière ou à cet état d'être que nous appelons égoïque, ont été abandonnées, et la Vie et le Mental ne peuvent plus être mus par aucun des facteurs qui, jusqu'alors, avaient produit ce que nous avons appelé l'activité de l'âme et l'existence de la forme.

Cependant, bien que la conscience soit différente de tout ce qui jusqu'alors avait été connu, et bien qu'elle ne puisse être exprimée qu'en termes de négation, la vérité qu'il ne faut jamais perdre de vue est que la plus vaste connaissance doit [32] toujours inclure les moindres connaissances. En conséquence, toutes les actions et les réactions, les identifications et les focalisations, les connaissances, les impulsions de rayon, les approches et les retraites possibles, toutes les expressions d'activité divine et les qualités, phénoménales et non-phénoménales, sont inclues dans l'état d'Être qui est maintenant l'état naturel de l'Existence spirituelle libérée et éclairée.

Elles peuvent toutes être recouvrées par la volonté ou en réponse à un besoin ; mais l'Être spirituel n'est plus tenu par elles ni identifié à elles. Chacun des stades du grand Sentier de Libération ou d'Illumination dont nous avons parlé (Individualisation, Initiation et Identification), a conduit la Vie, ou l'homme spirituel intérieur, de point en point, de qualité en qualité, de réalisation en réalisation, d'apparence phénoménale à existence spirituelle, de connaissance physique à connaissance sensible et émotionnelle, et de là à la différenciation et à la séparation mentales. Il a été transporté de l'enfer au ciel, du ciel au Nirvana, de la vie conditionnée de l’Ego personnel à celle de l'âme de groupe, et de là à celle de l'état libéré de la pure vie intuitive. Il a passé de l'expérience de la forme constituant un tout à celle de la libération complète de toutes impressions vibratoires, ce que la nature de l'Être pur (séparé de toute existence phénoménale) doit démontrer. Mais en même temps, rien n'est perdu en fait de capacité, de qualité ou de connaissance sensible. Nous trouvons cela magnifiquement exprimé dans les paroles de l'Ancien Commentaire, qui se trouve dans les archives des Maîtres :

"La qualité de la vie s'évanouit. Elle tremble et elle est partie. Pourtant, les Êtres Bénis révèlent cette qualité à volonté. La couleur reste, pure.

La nature de vie dans la forme ne parvient pas à apparaître. Elle brille un moment puis disparaît. Les Êtres Bénis, à volonté, peuvent prendre une forme, pourtant ils ne sont pas alors la forme.

Les sept grands rayons se lancent dans la vie manifestée. [33] Ils sont, et puis ils ne sont pas. Tout est et tout n'est pas. Mais les Êtres Bénis, à n'importe quel moment, peuvent se lancer dans la lumière manifestée. Ils transportent alors les puissances de l'esprit afin de satisfaire la nécessité exprimée. La lumière ne les arrête pas ; Leur dessein n'est pas emprisonné ; Leur volonté n'est pas soumise. Ils apparaissent et disparaissent à volonté."

(On peut voir, démontrée dans le monde, la vérité de ce qui précède, exprimée à chaque pleine lune de Mai, lorsque le Bouddha se manifeste d'une façon étincelante, en vue de l'accomplissement du Plan et à la demande urgente de Sa propre volonté spirituelle).

"Rien n'arrête les Êtres Bénis. Ni les déités ni la forme ; ni

le désir ni le mental ; ni aucune qualité de vie. Ils sont vie pure ; pure existence et pure volonté ; pur amour et pure intention ; c'est tout ce que l'homme non éclairé peut saisir, et cela, seulement en partie.

Les Êtres Bénis ne sont pas, et pourtant Ils sont.

Les Êtres Bénis ne connaissent rien, et pourtant connaissent tout.

Les Êtres Bénis n'aiment pas, et pourtant offrent l'amour divin.

Les Êtres Bénis ne se souviennent pas, et pourtant tout est souvenir.

Les Êtres Bénis demeurent en pur isolement, et pourtant à volonté ils peuvent prendre une forme.

Les Êtres Bénis résident toujours dans le lieu sublime et élevé, pourtant souvent Ils peuvent marcher sur la terre dans la lumière phénoménale.

Les Êtres Bénis ne se manifestent pas au moyen de la forme, pourtant ils sont toutes formes et tous desseins."

Puis l'Ancien Commentaire se poursuit, au cours de nombreuses pages de texte écrit, montrant que les Êtres Bénis ne sont rien et pourtant sont tout ce qui existe ; qu'Ils ne possèdent rien et pourtant sont en Eux-Mêmes l'expression de toute réalité ; qu'Ils ne demeurent nulle part et pourtant se trouvent partout ; qu'Ils ont disparu et pourtant brillent d'un plein rayonnement et peuvent être vus. Les négations s'amoncellent sur les négations, uniquement pour être rapidement contredites en un effort de montrer à quel point la vie des Êtres Bénis est séparée de la forme et pourtant y est incluse. Le commentaire se termine par cette injonction merveilleuse :

"En conséquence, sois plein de joie, O Pèlerin sur le [34] Chemin vers l'Être éclairé, car le gain et la perte ne font qu'un ; les ténèbres et la lumière révèlent éternellement le Vrai; l'amour et le désir éternellement invoquent la Vie.

Rien ne disparaît sauf la douleur. Rien ne demeure, sauf la félicité, la félicité de la véritable connaissance, du contact réel, de la lumière divine, le Chemin vers Dieu."

Tel est le véritable but, encore irréalisable pour nous. Que nous efforçons-nous de faire ? Nous foulons le Chemin de la Libération, et sur ce chemin, tout tombe de nos mains ; tout nous est enlevé, et le détachement du monde de la vie phénoménale et de l'individualité nous est inévitablement imposé. Nous foulons le Chemin de la Solitude, et en fin de compte nous devons apprendre que nous ne sommes essentiellement ni des égos ni des non-égos. Une discrimination et un détachement complets doivent finalement nous conduire à une condition de solitude si complète que l'horreur des vastes ténèbres s'abattra sur nous. Mais lorsque se lèvera le voile de ténèbres et qu'à nouveau se déversera la lumière, le disciple verra que tout ce qui a été saisi et soigneusement conservé, puis perdu et retiré, a été rendu, mais avec la différence que rien ne maintient plus la vie emprisonnée par le désir. Nous foulons le Chemin qui conduit au sommet de la Montagne de l'Isolement, et nous le trouvons plein de terreurs. Au sommet de la montagne, il nous faut livrer la bataille finale avec le Gardien du Seuil, pour découvrir seulement que cela aussi est une illusion.

Ce point élevé d'isolement et la bataille elle-même ne sont que des illusions et des produits de l'irréel ; ils constituent le dernier retranchement de l'ancien mirage, et de la grande hérésie de la séparation. Alors nous, les Êtres Bienheureux, nous nous trouvons finalement immergés en tout ce qui est, en amour et en compréhension. L'isolement, stade nécessaire, est lui- même une illusion. Nous foulons le Chemin de Purification, et pas après pas, tout ce que nous aimons est enlevé, la convoitise de la vie de la forme, le désir de l'amour, et le grand mirage [35] de la haine. Tout cela disparaît, et nous demeurons purifiés et vides. La détresse provoquée par le vide en est le résultat immédiat ; elle nous étreint, et nous sentons que le prix de la sainteté est trop élevé. Mais, demeurant sur le Chemin, l'être tout entier est soudain inondé de lumière et d'amour, et le vide est perçu comme constituant, ce à travers quoi la lumière et l'amour peuvent couler vers un monde qui en a besoin. L'Être purifié peut alors résider en cette place où demeurent les Seigneurs Bénis, et de là il part pour "illuminer le monde des hommes et des déités".

Il existe quatre chemins qui s'ouvrent devant les disciples du Seigneur du Monde. Ils doivent tous être foulés avant que l'Être intérieur ne soit libéré, et le Fils de Dieu libéré peut entrer, à volonté, dans ce qui est symboliquement appelé "les quatre portes de la Cité de Shamballa", cette cité du Dieu le Plus Haut, qui est toujours parcourue par la Vie de Ceux qui ont atteint la libération à travers la solitude, le détachement, l'isolement et la purification. Comprendre le but et le chemin qui conduit au but est, en ce moment, important, et c'est cette compréhension que les leaders de l'humanité cherchent à stimuler chez les Fils de Dieu.

La réaction de la vie aux grands stades d'Individualisation, d'Initiation et d'Identification s'effectuera suivant le type du rayon, ou sa qualité. C'est là un lieu commun occulte, mais c'en est un qui exige beaucoup de considération et de réflexion. Gardons toujours à l'esprit le fait que nous considérons les qualités qui gouvernent les apparences et expriment la vie. Ce que la littérature orientale appelle "l'Être Béni" se réfère à l'Être qui exprime parfaitement une certaine qualité de rayon à travers quelque apparence phénoménale choisie, assumée à volonté dans un but de service. Cela ne constitue en aucune façon une limitation ni ne détient prisonnier l'Être Béni, car sa conscience ne s'identifie pas à l'apparence phénoménale ni à la qualité qu'elle exprime. [36]

a. Individualisation et les Sept Types de Rayon

Nous allons indiquer la réaction de ces sept types de rayon au processus d'Individualisation (qui est le processus d'identification à la forme) par sept énoncés occultes qui, s'ils sont correctement compris, peuvent donner la note-clé de la nouvelle psychologie. Ils indiquent l'impulsion majeure, la qualité native et la technique de développement.

Premier Rayon

"L'Être Béni vole comme une flèche dans la matière. Il détruit le chemin par lequel il pourrait retourner. Il s'enfonce intensément dans les profondeurs de la forme.

Il affirme : "Je retournerai. Mon pouvoir est grand. Je détruirai tous les obstacles. Rien ne peut arrêter ma progression vers mon but. Autour de moi se trouve ce que j'ai détruit. Que dois-je faire ?

La réponse arrive : L'ordre qui vient du chaos, O Pèlerin sur le chemin de la mort, c'est pour toi le chemin. L'amour, tu dois l'apprendre. La volonté dynamique, tu l'as. L'utilisation correcte de la destruction pour l'avancement du Plan doit être pour toi le chemin. L'adhérence au rythme de la planète libérera l'Être Béni caché et amènera l'ordre."

Deuxième Rayon

"L'Être Béni lui a construit une arche. Stade par stade il l'a construite, et il flottait sur le sein des eaux. Profondément il s'est caché, et sa lumière ne fut plus aperçue, seulement son arche qui flottait.

Sa voix fut entendue : J'ai construit et solidement construit, mais je suis prisonnier dans mon bâtiment. Ma lumière est cachée. Ma parole seulement s'en va. Autour de moi se trouvent les eaux. Puis-je retourner à l'endroit d'où je viens ? La parole est-elle assez forte pour ouvrir largement la porte ? Que ferai-je ?

La réponse arrive : Construis maintenant une arche translucide qui puisse révéler la lumière, O constructeur de l'arche. Et par cette lumière tu révéleras le chemin éclairé. Le pouvoir de construire à nouveau, l'utilisation correcte du Mot, et l'utilisation de la lumière, libéreront l'Être Béni caché au fond de l'arche." [37]

Troisième Rayon

"L'Être Béni prend de la force. Il s'est caché derrière un voile. Il s'enveloppe dans ce voile et profondément cache sa face. On ne peut rien voir sauf ce qui cache et on ne note aucun mouvement. Au sein du voile était la pensée latente.

La pensée s'éleva : Derrière ce voile de maya je demeure un Être Béni, mais non-révélé. Mon énergie est vaste, et au moyen de mon mental je peux manifester la gloire de la divinité. Comment puis-je donc démontrer cette vérité ? Que ferai-je ? J'erre dans l'illusion.

La parole sortit : Tout est illusion, O Résident des ombres. Avance dans la lumière du jour. Manifeste la gloire cachée de l'Être Béni, la gloire de l'Unique et du Seul. La gloire et la vérité détruiront rapidement ce qui a voilé la vérité. Le prisonnier peut aller, libre. En déchirant le voile qui aveugle, en prononçant clairement la vérité et en pratiquant ce qui convient, sera rendu à l'Être Béni ce fil d'or qui fournira la libération de tout ce dédale d'existence terrestre."

Quatrième Rayon

"L'Être Béni s'est précipité au combat. Il a vu l'existence comme deux forces qui se battent, et il les a combattues toutes deux. Chargé de la panoplie de la guerre il demeure à mi-chemin, regardant des deux côtés. Le fracas de la bataille, les nombreuses armes qu'il a appris à manier, le désir de ne pas combattre, l'émotion de découvrir que ceux qu'il combattait n'étaient que ses frères et lui-même, l'angoisse de la défaite, le chant de sa victoire, tout cela l'a accablé.

L'Être Béni fit une pause et demanda : D'où vient la victoire et d'où vient la défaite ? Ne suis-je pas l'Être Béni Lui-Même ? Je vais invoquer l'aide des anges.

Le son de la trompette résonna : Levez-vous et combattez, et réconciliez les armées du Seigneur. Il n'y a pas de bataille. Obligez le conflit à s'arrêter ; faites invoquer la Paix de tous ; avec les deux armées, formez une seule armée, celle du Seigneur ; que la victoire couronne les efforts de l'Être Béni en harmonisant tout. La paix se trouve derrière les énergies qui se battent."

Cinquième Rayon

"L'Être Béni s'avançait dans l'ignorance. Il errait en une profonde obscurité d'esprit. Il ne voyait aucune raison pour ce chemin de vie. Il cherchait les nombreux fils [38] qui tissent le vêtement extérieur du Seigneur et trouva les nombreux chemins qui existent, et qui conduisent au centre de la toile éternelle. Les formes qui tissent cette toile cachent la divine réalité. Il se perdit. La crainte pénétra en lui.

Il se demanda : Un autre modèle doit être tissé ; un autre vêtement formé. Que ferai-je ? Montrez-moi une autre façon de tisser.

Le Mot qui lui était destiné arriva sous une triple forme.

Son mental répondit à la vision clairement évoquée : La vérité repose cachée dans le Chemin inconnu. L'Ange de la Présence garde ce Chemin. Le mental révèle l'Ange et la porte. Lève-toi devant cette Présence. Lève les yeux. Entre par cette porte d'or. C'est ainsi que l'Ange, qui est l'ombre de l'Être Béni, montre la porte ouverte. Cet Ange doit aussi disparaître. L'Être Béni demeure et passe par cette porte dans la sublime lumière."

Sixième Rayon

"L'Être Béni saisit la vision du Chemin, et il suit le Chemin sans prudence. La furie caractérisa ses efforts. Le chemin descendait au monde de la vie double. Entre les paires d'opposés, il prit position, et comme il oscillait, suspendu entre elles, de rapides aperçus du but scintillèrent. Il se lança à mi-ciel. Il chercha à se lancer dans cet endroit rayonnant de lumière, où se trouvait la porte ouvrant sur le Chemin plus élevé. Mais il se lança toujours entre les paires d'opposés.

Enfin, il se parla à lui-même : Je ne parais pas pouvoir trouver le Chemin. J'essaie ce chemin et je foule cet autre avec force et toujours avec les vœux les plus ardents. J'essaie tous les chemins. Que ferai-je pour trouver Le Chemin ?

Un cri s'éleva. Il semblait venir des profondeurs au sein du cœur : Foule, O Pèlerin du Chemin de la vie des sens, le chemin du milieu, le chemin éclairé. Il passe droit entre les mondes doubles. Trouve ce chemin étroit, ce chemin du milieu. Il te conduit à ton but. Cherche cette fermeté perceptive qui conduit à une endurance prouvée. Adhérence au Chemin choisi, et ignorance des paires d'opposés amèneront cet Être Béni sur le chemin éclairé dans la joie du succès prouvé."

Septième Rayon

"L'Être Béni chercha la trace du chemin dans la [39] forme, mais tenait fermement la main du Magicien. Il chercha à mettre un ordre quelconque dans le monde de désordre où il se trouvait. Il erra loin dans les plus grandes profondeurs et devint immergé dans le chaos et le désordre. Il ne pouvait pas comprendre, et pourtant il tenait ferme la main du Magicien. Il chercha à instaurer cet ordre auquel son âme aspirait ardemment. Il parla avec tous ceux qu'il rencontrait, mais son étonnement grandissait.

Au Magicien il parla ainsi : Les voies du Créateur doivent être bonnes. Derrière tout ce qui semble être, il doit exister un Plan. Enseigne-moi le dessein de tout cela. Comment puis-je travailler, immergé dans la matière la plus profonde ? Dis-moi la chose que je dois faire ?

Le Magicien dit : Écoute, O Travailleur dans le monde le plus éloigné, le rythme des temps. Note la pulsation dans le cœur de ce qui est divin. Retire-toi dans le silence, et mets- toi à l'unisson du tout. Ensuite, sors et va à l'aventure. Établis le rythme approprié ; apporte l'ordre aux formes de vie qui doivent exprimer le Plan de la Déité.

Car la libération de cet Être Béni se trouve dans le travail. Il doit montrer sa connaissance du Plan, en énonçant les mots qui évoqueront les Constructeurs des formes et ainsi, en créeront de nouvelles."

Résumé en termes plus simples

Il vaudrait sans doute la peine de résumer ici, en termes plus simples et moins occultes, la signification des phrases ésotériques ci-dessus, et d'exprimer leur véritable sens en quelques phrases succinctes. Les phrases n'ont pas d'utilité à moins qu'elles ne transmettent aux types de rayon parmi ceux qui étudient ce Traité, quelques significations utiles, grâce auxquelles ils pourront vivre d'une façon plus vraie.

L'Esprit individualisé s'exprime par les divers types de rayon de la manière suivante :

Premier Rayon

La détermination dynamique.

L'énergie destructive.

Le pouvoir compris égoïstement.

L'absence d'amour.

L'isolement. [40]

Le besoin de pouvoir et d'autorité

Le désir de domination.

La force et la soi-volonté exprimées.

Conduisant à :

L'utilisation dynamique de l'énergie pour l'avancement du Plan.

L'utilisation des forces destructives afin de préparer la voie pour les

Constructeurs.

La volonté de pouvoir en vue de coopérer.

Au pouvoir compris comme arme principale de l'amour. L'identification au rythme du Tout.

La cessation de l'isolement.

Deuxième Rayon

Le pouvoir de bâtir pour des fins égoïstes.

La capacité de percevoir le Tout et de rester à part.

La culture d'un esprit séparatif.

La lumière cachée.

La réalisation vers un bien-être matériel.

L'égoïsme et la subordination de tous les pouvoirs de l'âme à cette fin, Conduisant à :

De sages constructions, en relation avec le Plan. L'inclusivité.

L'aspiration vers la sagesse et la vérité. La sensibilité au Tout.

La renonciation à la grande hérésie de séparation. La révélation de la lumière.

La véritable illumination.

Des paroles appropriées au moyen de la sagesse engendrée.

Troisième Rayon

La manipulation de la force au moyen du désir égoïste. L'usage intelligent de la force accompagné de motifs erronés. L'intense activité matérielle et mentale.

La compréhension de l'énergie en tant que fin en soi. L'aspiration vers la gloire, la beauté et des objectifs matériels. L'immergence dans l'illusion, le mirage et maya.

Conduisant à : [41]

La manipulation d'énergie afin de révéler la beauté et la vérité. L'intelligente utilisation des forces pour l'avancement du Plan. L'activité rythmique ordonnée en coopération avec le Tout.

Au désir de la révélation correcte de la divinité et de la lumière. L'adhérence à l'action appropriée.

La révélation de la gloire et de la bonne volonté.

Quatrième Rayon

Le combat confus.

La réalisation de ce qui est élevé et ce qui est bas. Les ténèbres qui précèdent l'expression de la forme. La mise sous voile de l'intuition.

La perception de l'inharmonie, et la coopération avec la partie et non avec le tout.

L'identification à l'humanité, la quatrième Hiérarchie créatrice. La reconnaissance indue de ce qui est produit par les paroles. La sensibilité anormale à ce qui est le Non-Soi.

Les points constants de crise.

Conduisant à :

L'unité et l'harmonie. L'évocation de l'intuition.

Au jugement correct et à la pure raison.

La sagesse qui opère par l'Ange de la Présence.

Je voudrais signaler ici l'existence constante chez les ésotéristes d'une idée fausse. Ce Quatrième Rayon d'Harmonie, de Beauté et d'Art n'est pas, en soi, le rayon de l'artiste créateur. On trouve également sur tous les rayons sans exception l'artiste créateur. Ce rayon est le rayon de l'intuition et de l'harmonisation de tout ce qui a été atteint par l'activité de la vie de la forme, tel qu'il est plus tard synthétisé et absorbé par l'ange [42] solaire ; cela se manifeste finalement par tout ce qui peut être évoqué et développé au moyen du pouvoir de la Vie Unique (la Monade) opérant à travers l'expression de la forme. C'est le point de rencontre de toutes les énergies s'écoulant à travers la triade spirituelle supérieure et la triplicité inférieure.

Cinquième Rayon

L'énergie d'ignorance. La critique.

Le pouvoir de rationaliser et de détruire. La séparation mentale.

Le désir de connaissance qui conduit à l'activité matérielle. L'analyse détaillée.

Le matérialisme intense et temporairement la négation de la Déité. L'intensification du pouvoir de s'isoler.

Les implications de l'accent erroné. Les fausses visions de la vérité.

La dévotion mentale envers la forme et l'activité de la forme. La théologie.

Conduisant à :

La connaissance de la réalité.

La compréhension de l'âme et de ses potentialités.

Au pouvoir de reconnaître et de prendre contact avec l'Ange de la Présence.

La réceptivité sensible envers la Déité, la lumière et la sagesse. La dévotion spirituelle et mentale.

Au pouvoir de prendre l'initiation (Ce point est d'une importance réelle).

Sixième Rayon

La violence, le fanatisme, l'adhésion entêtée à un idéal. L'aveuglement et la courte vue.

Le militarisme et la tendance à créer des difficultés avec les individus et les groupes.

La suspicion des motifs des autres.

Le pouvoir de ne voir aucun autre point que le sien propre. La réaction rapide au mirage et à l'illusion.

La dévotion émotionnelle et l'idéalisme confus. L'activité vibratoire entre les paires d'opposés. [43]

La capacité intense d'être personnel et de mettre l'accent sur la personnalité.

Conduisant à :

L'idéalisme dirigé et inclusif.

La fermeté de perception à travers l'expansion de conscience.

La réaction aux points de vue des autres et la sympathie envers eux.

La bonne volonté mise à voir le travail des autres personnes progresser selon les directions choisies.

Le choix du chemin du milieu.

La paix et non la guerre. Le bien du Tout et non de la partie.

Septième Rayon

La magie noire, ou l'utilisation des pouvoirs magiques pour des fins égoïstes.

Le pouvoir de "s'asseoir et d'attendre" jusqu'à ce que les valeurs égoïques émergent.

Le désordre et le chaos, par l'incompréhension du Plan.

L'utilisation erronée de la parole afin d'atteindre des objectifs choisis. La contre-vérité.

La magie sexuelle. La perversion égoïste des pouvoirs de l'âme. Conduisant à :

La magie blanche, l'utilisation des pouvoirs de l'âme pour des fins spirituelles.

L'identification de soi-même à la réalité. L'ordre approprié par la magie appropriée. Au pouvoir de coopérer avec le Tout.

La compréhension du Plan.

Au travail magique d'interprétation. La manifestation de divinité.

Une étude attentive des phrases suggérées ci-dessus, montre les principales expressions erronées ou correctes de la force des rayons ; elle aidera l'étudiant à saisir d'une façon juste la nature de son propre rayon, et aussi à comprendre le point de développement où il se trouve. Une des principales erreurs [44] des disciples, aujourd'hui, est d'accorder trop d'attention aux fautes, aux erreurs et aux activités des autres disciples, et trop peu d'attention à la façon dont eux-mêmes observent la loi d'amour, à leur propre dharma et à leurs activités. Une seconde défaillance des disciples (et particulièrement des disciples actifs et acceptés dans le monde en ce moment) réside dans un langage incorrect, qui transmet des significations ambiguës et qui est motivé par un esprit critique, ou part un désir personnel de briller.

Dans les temps anciens, le néophyte était obligé de garder un silence prolongé. Il ne lui était pas permis de parler. Cela lui était inculqué comme frein mis à l'expression physique de paroles et d'idées incorrectes, basées sur une connaissance inadéquate. Aujourd'hui, le néophyte doit apprendre cette même leçon d'attention donnée à la perfection et au travail personnels, au moyen du silence intérieur qui plane au-dessus du disciple et le force à s'appliquer à son propre travail et à ses propres affaires, laissant les autres libres d'en faire autant, et ainsi apprendre sa leçon par l'expérience. Un grand nombre d'activités justifiées se trouvent actuellement entravées par le jeu réciproque des paroles échangées entre disciples, et beaucoup de temps perdu en palabres et en discussions relatives au travail et aux activités des autres disciples.

L'humanité prise comme un tout, a besoin, en cette époque plus que jamais auparavant, de silence ; elle a besoin de temps pendant lequel elle puisse réfléchir, et d'opportunité de percevoir le rythme universel. Les disciples modernes, s'ils doivent faire leur travail comme il est souhaité et s'ils doivent coopérer au Plan d'une manière correcte, ont besoin de ce calme intérieur et de cette réflexion qui, en aucune façon, n'empêchent une intense activité extérieure, mais qui les libèrent des critiques verbeuses, des discussions fiévreuses et d'une constante préoccupation du dharma, des motifs et des méthodes de leurs camarades disciples.

b. Les Rayons et l'Initiation

Il ne me sera pas possible de rendre tout à fait claire la réaction du rayon au processus final que nous avons brièvement considéré, c'est-à-dire le stade qui comporte la libération de l'esprit et que nous appelons l'Identification. Tout ce qui est possible, même dans le cas de l'Initiation, c'est de donner les [45] phrases élémentaires qui donnent aux disciples acceptés une partie de la signification de la première initiation. En ce qui concerne l'identification, les réactions de l'initié illuminé sont mises à la disposition de son intelligence sous une forme symbolique, mais si on décrivait ces formes, elles seraient absolument incomprises. Lorsqu'a lieu la troisième initiation et que la porte plus largement ouverte se dessine devant l'initié, il découvre alors le sens de ce genre de compréhension qui est appelé ici Identification (par manque d'un meilleur terme).

Premier Rayon

"L'Ange de la Présence se tient au sein de la lumière divine, le centre et le lieu de rencontre de forces.

Ces forces se rencontrent et se mélangent. Elles se centrent dans la tête de celui qui se tient devant l'Ange.

Les yeux dans les yeux, le visage contre le visage, la main dans la main, ils demeurent. La volonté renforce la volonté et l'amour rencontre l'amour. La volonté-de-pouvoir fusionne avec la volonté-d'amour et la force rencontre la sagesse. Ces deux ne font qu'un. De ce haut point d'unité, l'Être Unique libéré demeure en avant et dit :

Je retourne vers l'endroit d'où je suis venu ; de ce qui est sans forme vers le monde de la forme, je fais mon chemin. Je veux être. Je veux travailler. Je veux servir et sauver. Je veux élever la race. Je sers le Plan avec volonté, le Tout avec pouvoir."

Deuxième Rayon

"L'Ange de la Présence attire à lui celui qui erre. L'amour divin attire le chercheur sur le Chemin. Le point de fusion est atteint.

Bouche à bouche, le souffle est aspiré, et le souffle est inspiré. Cœur à cœur, le battement de ces deux est fondu en un seul. Pied à pied, la force est passée du plus grand au moindre, et ainsi le Chemin est foulé.

La force inspire le Mot, le Souffle. L'amour inspire le cœur, la vie. L'activité contrôle les pas sur le Chemin. Ces trois Choses produisent la fusion. Tout alors est perdu et gagné.

Le Mot sort : Je foule le Chemin de l'Amour. J'aime le Plan. À ce Plan, j'abandonne tout ce que j'ai. Au [46] Tout, je donne le profond amour de mon cœur. Je sers le Plan ; je sers le Tout avec amour et compréhension."

Troisième Rayon

"L'Ange de la Présence se tient à l'intérieur du centre des forces qui tourbillonnent. Pendant des âges, il est demeuré ainsi, le centre de toutes les énergies provenant d'en haut et d'en bas.

Avec intelligence, l'Ange travaille à faire fusionner et être comme un seul, l'Être Unique Qui est en haut et l'être qui est en bas. Avec douze notes claires, l'heure sonne, et alors les deux sont un. L'Ange demeure, extasié.

Oreille à oreille, poitrine à poitrine, la main droite dans la main gauche, les deux (qui sont les trois) produisent la fusion de leurs vies. La gloire étincelle. La vérité est révélée. Le travail est fait.

Alors l'homme, qui est l'âme, s'écrie avec puissance : Je comprends le Chemin, le Chemin intérieur, le Chemin silencieux, le Chemin manifesté, car ces trois Chemins sont un. Le Plan procède sur le Chemin extérieur ; il se montre. Le Tout sera révélé. Ce Plan, je le connais. Je veux, avec amour et avec le mental, servir ce Plan."

Quatrième Rayon

"L'Ange de la Présence se tient dans sa beauté rare sur le Chemin éclairé. La Gloire de la Présence se déverse à travers tout le champ du combat et met fin, en paix, à la lutte.

Le guerrier se tient debout, révélé. Son travail est fait. Dos à dos, l'Ange et le Guerrier demeurent, leurs auras se rejoignant en une sphère rayonnante de lumière. Les deux sont un.

La Voix sort : L'harmonie est restaurée et la Beauté du Seigneur de l'Amour étincelle. Tel est le Plan. Ainsi est le Tout révélé. Le supérieur et l'inférieur se joignent ; ce qui est sans forme et ce qui est avec forme fusionnent et se mélangent et se connaissent comme un seul. En harmonie avec toutes les âmes unies, je sers le Plan."

Cinquième Rayon

"L'Ange de la Présence sert les trois, l'Un en haut, l'Un en bas, et l'Un qui toujours est. (Ceci se réfère au fait que, sur le cinquième plan, l'Ange est définitivement rejoint et connu, et les trois aspects de la triade supérieure, bouddhi, le mental abstrait et l'esprit, en outre l’Ego dans le corps causal et le mental inférieur sont ici fusionnés). [47]

Le grand Triangle commence ses révolutions et ses rayons s'étendent dans toutes les directions et imprègnent le Tout.

L'homme et l'Ange se font face et se connaissent pour être le même. La lumière qui rayonne du cœur, de la gorge et du centre fusionne. Les deux sont un.

La Voix qui parle dans le silence peut être entendue : Le pouvoir qui provient du plus haut point a atteint le plus bas. Le Plan peut maintenant être connu. Le Tout peut demeurer révélé. L'amour qui s'étend du cœur, la vie qui jaillit de Dieu, ont servi le Plan. Le mental qui assemble tout avec sagesse dans les limites du Plan a atteint les limites extérieures de la sphère d'activité de Dieu. Ce pouvoir pénètre ma vie. Cet amour inspire mon cœur. Ce mental éclaire tout mon monde. En conséquence, je sers le Plan."

Sixième Rayon

"L'Ange de la Présence descend et à mi-chemin perce le brouillard du mirage. Le Sentier demeure clair.

L'Unique qui foule le sentier et s'arrête de lutter, qui combat aveuglément avec les deux qui cherchent à entraver et à aveugler, voit le Chemin libre. Il est révélé. L'Unique arrête les cris et la bataille. Il trouve son chemin dans la Présence.

Genou à genou et pied à pied, ils demeurent. Main à main et poitrine à poitrine, front à front, ils demeurent. Et ainsi, ils fusionnent et se mélangent.

La trompette sonne et appelle : La guerre n'est plus. La bataille se termine. Le mirage et les nuages ont disparu. La lumière et la gloire du Jour sont là. Cette lumière révèle le Plan. Le Tout est avec nous maintenant. Le dessein est révélé. Avec tout ce que j'ai, je sers le Plan."

Septième Rayon

"L'Ange de la Présence lève une main dans le bleu du ciel. Il plonge profondément l'autre main dans la mer des formes. Ainsi, il unit le monde de la forme et la vie sans forme. Il amène le ciel à la terre et la terre dans le ciel. Cela, l'homme qui demeure devant l'Ange, le sait.

Il saisit le sens du signe peint que l'Ange tient en l'air. (Suit

ici une phrase qu'il n'est pas possible de traduire [48] en un langage moderne. Elle traite de cette complète fusion que le mystique s'efforce d'exprimer dans ces termes du "mariage dans les cieux" et qui a été dénaturée par l'enseignement erroné relatif à la magie sexuelle. Cette phrase, exprimée par la peinture d'un symbole, symbolise l'unité complète entre l'extérieur et l'intérieur, l'objectif et le subjectif, entre l'esprit et la matière, et entre le physique et l'essentiel.)

Les deux mots sont un. Rien d'autre ne reste à saisir. Le Mot est manifeste. Le travail est perçu, complet. Le Tout est contemplé. Le travail magique est accompli. De nouveau, les deux sont un. Le Plan est servi. Aucune parole n'a besoin alors d'être dite."

Ces phrases constituent un essai en vue d'exprimer une partie de la compréhension du véritable initié lorsqu'il se tient, à la troisième initiation, devant l'Ange et qu'il voit l'Ange aussi disparaître, si bien qu'il ne reste rien que la connaissance consciente et la compréhension. Bien que cette déclaration puisse signifier pour nous actuellement bien peu de choses, elle servira cependant à démontrer la futilité qu'il y a à traiter des secrets des mystères et de l'initiation au moyen de mots. Lorsqu'on comprendra mieux cela, le véritable travail des drames maçonniques commencera à se montrer à la hauteur du besoin.

Ce passage exprime certaines vérités fondamentales qui émergent et qui auront un sens pour les disciples anciens et pour les initiés du monde qui luttent en ce moment au service du Plan. Ils sont présents dans le monde en ce moment, et leur travail porte des fruits, mais ils ont parfois besoin du stimulant de la gloire future et qui sera atteinte, afin de les aider à poursuivre.

Ce traité est donc un peu obscur et tout à fait symbolique. Il apparaîtra sans doute difficile à comprendre, et pour les uns, il peut avoir une certaine signification alors qu'il n'en a pas pour d'autres. Si les disciples du monde luttent vraiment, et s'ils appliquent pratiquement l'enseignement donné, dans la mesure où ils en ont la possibilité, ils découvriront au fur et à mesure que le temps s'écoule, et que leur raison et leur intuition [49] s'éveillent, que de telles déclarations symboliques et abstruses deviennent de plus en plus claires, et qu'elles servent à transmettre l'enseignement désiré. Lorsque cela se produira, l'Ange de la Présence approchera de plus en plus et éclairera le disciple sur sa route. Le sens de séparation diminuera jusqu'à ce que, enfin, la lumière chasse les ténèbres et que l'Ange domine la vie.

2. Les deux Cycles d'Appropriation Égoïque

Nous entrons maintenant dans un examen quelque peu technique des rapports de l’Ego et de ses rayons avec les enveloppes ou véhicules au moyen desquels il doit s'exprimer, et au moyen desquels il doit entrer en contact avec certaines phases d'expérience divine. Le fondement de ce qui est élaboré ici relativement aux cycles d'appropriation se trouve brièvement traité dans Un Traité sur le Feu Cosmique ; les énoncés qui suivent, tirés de ce livre, seront expliqués dans les pages suivantes.

1. Tandis que l’Ego ou l'âme s'approprie une enveloppe dans des buts d'expression et d'expérience, des points de crise se produiront inévitablement :

a. Le travail consistant à passer sur un plan particulier dans des buts d'incarnation est un de ces points. Ceci concerne le passage à un plan inférieur, ou d'un plan inférieur à un plan supérieur. On peut voir des indications de l'importance et de la nature cruciale de semblables transitions dans certaines formules qui sont utilisées lorsqu'on passe d'un degré à l'autre dans la Maçonnerie, par exemple en élevant une Loge d'un degré inférieur à un degré plus élevé.

b. Un autre de ces points de crise se produit lorsque le corps mental est mis en activité et que le corps éthérique est également vitalisé. [50]

2. Le rapport entre l’Ego ou l'âme et le corps physique dense est établi lorsque :

a. La matière des trois sous-plans inférieurs du plan physique est construite dans le corps éthérique, antérieurement à l'incarnation physique, et les canaux potentiels de communication et de sortie sont établis. Ceux-ci sont le principal canal ou ligne de communication se trouvant entre le centre à la base de l'épine dorsale et celui de la tête, via la rate.

b. Une activité correspondante a lieu dans le processus de libération sur le Sentier de Retour, où le pont (ou antahkarana) est établi entre le corps mental inférieur, le corps causal et les mondes mentaux supérieurs.

Lorsque le travail compris dans la première catégorie sur le plan physique est accompli et que sa technique est comprise, l'homme peut alors parvenir à s'échapper du corps physique en pleine continuité de conscience éveillée. Lorsqu'un travail semblable a été accompli sur le plan supérieur et que le "pont" est construit d'une façon satisfaisante, "l'initié" peut échapper aux limitations de la vie de la forme et entrer dans cet état de conscience appelé Nirvana par les Bouddhistes. Il faut également entrer dans cet état d'être élevé, en pleine continuité de conscience. Ces deux crises majeures dans la vie de l'âme, l'une conduisant à l'incarnation physique et l'autre produisant la libération de l'âme de cette condition, sont et doivent toujours être le résultat de vibration de groupe, d'impulsion de groupe, de stimulant de groupe et d'élan de groupe. Un de ces élans prend son origine dans le groupe d'âmes dont l’Ego qui s'incarne est une partie intégrale ; l'autre est le résultat de l'activité des groupes d'atomes qui vibrent en réponse à cet élan égoïque (mais pas en unisson avec lui). [51] Dans cette phrase se trouve résumé le travail et l'opportunité de l'âme, car elle travaille en vue de la régénération de la matière et non pas en vue de la réalisation de son propre salut. On pourrait dire que la libération de l'âme ou de l’Ego se produit lorsque le travail de sauvetage de la matière (qui est fait en l'utilisant et en la construisant dans les formes) a été poursuivi jusqu'au point désiré. Il n'est pas dû principalement au fait que l'homme atteint une certaine grandeur spirituelle et qu'il démontre certaines qualités spirituelles. Cette envergure désirée et ces qualités spirituelles se manifestent lorsque les véhicules ont été "occultement sauvés" et que la matière a été ainsi transformée, transmuée et symboliquement "élevée au ciel". Lorsque les véhicules vibrent à l'unisson avec l'âme, alors la libération est atteinte.

a. Les Points de Crise

De même qu'il existe cinq points de crise dans la vie d'un homme tandis qu'il atteint le but de l'initiation (ce que nous appelons les cinq initiations), de même il y a cinq points semblables de crise dans le processus consistant à prendre forme dans les trois mondes, trois d'entre eux ayant davantage d'importance. Le premier, le troisième et le cinquième. Lorsqu'une âme, (pour s'exprimer de nouveau d'une façon symbolique) qui fonctionne sous l'impulsion divine, vient en incarnation et subit l'expérience de la race afin de développer certaines qualités manifestées, cinq points de crise existent. Ce que je dis ici s'applique à l'humanité dans son ensemble, lorsque celle-ci exprime ce que nous appelons l'état humain de conscience. Je ne parle pas de l'âme individuelle, si un terme aussi mal approprié peut être permis. Ces cinq points de crise marquent le transfert de la vie de l'âme, d'une race à une autre. Chaque fois qu'un tel événement se produit, il y a développement racial et appropriation plus ou moins consciente par la race d'un autre véhicule d'expression. Le tableau suivant montre les appropriations marquant les cinq crises raciales : [52]

1. Dans la civilisation lémurienne

appropriation du corps physique, avec ses cinq sens

2. Dans la civilisation atlantéenne

appropriation du corps astral

3. Dans le présent monde aryen

appropriation du corps mental, avec développement intellectuel consécutif.

4. Dans la prochaine race

appropriation consciente et intégration de la triple personnalité.

5. Dans la race finale

expression, dans sa mesure la plus pleine, de l'âme et de ses véhicules, et en outre une certaine mesure de manifestation spirituelle.