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CHAPITRE UN LA NATURE DU MIRAGE - Partie 1

LA NATURE DU MIRAGE

Dans les pages précédentes, nous avons examiné certaines des définitions proposées pour les mots (souvent interchangeables) signifiant illusion et mirage. Nous avons trouvé que :

1. L'illusion est principalement de nature mentale et caractéristique de l'attitude d'esprit de ceux qui sont plus intellectuels qu'émotifs. Ils ont dépassé le mirage tel qu'on le comprend généralement. Ils sont surtout coupables d'une compréhension erronée d'idées et de formes-pensée ainsi que de fausses interprétations.

2. Le mirage est de caractère astral ; il est beaucoup plus puissant à cette époque-ci que ne l'est l'illusion, en raison de l'écrasante majorité des gens qui vivent toujours de manière astrale.

3. La maya est de caractère vital ; c'est une qualité de force. C'est essentiellement l'énergie de l'être humain devenant active sous l'influence subjective de l'illusion mentale ou du mirage astral, ou des deux.

4. Le Gardien du Seuil, toujours présent, ne devient actif que sur le Sentier du Discipulat, lorsque l'aspirant devient occultement conscient de lui-même, des conditions établies en lui à la suite de son illusion intérieure, de son mirage astral et de la maya qui entoure toute sa vie. Étant maintenant une personnalité intégrée – personne ne peut être disciple, s'il n'est mental tout autant qu'émotionnel, ce que le dévot oublie [27] souvent – il perçoit ces trois états comme formant un tout (avec un effet prépondérant sur l'un ou l'autre des corps) et c'est à ce tout que le nom de "Gardien du Seuil" est donné. C'est en fait une forme-pensée vitalisée, incorporant la force mentale, la force astrale et l'énergie vitale.

Le problème qui se pose donc à vous tous, membres de ce groupe est avant tout d'apprendre :

1. À distinguer entre ces trois aspects intérieurs illusoires.

2. À découvrir les conditions qui, selon le milieu ou la constitution individuelle, provoquent les situations difficiles.

3. À trouver les méthodes efficaces propres à éliminer les conditions trompeuses et déroutantes.

Il faut se souvenir aussi que ces états dans lesquels la réalité est déformée et que l'on trouve chez vous tous, constituent le moyen par lequel vous vous mettez en rapport avec le mirage et l'illusion du monde. L'enseignement ésotérique a mis l'accent sur la nécessité de l'entraînement et de la libération de l'aspirant. La masse est composée d'individus, et la libération graduelle de la domination des illusions intérieures donnera à l'humanité une vue plus claire. Par conséquent, chacun de vous, dans ce groupe, doit nécessairement travailler séparément sur soi-même ; il doit apprendre à établir les conditions de clarté et de vérité qui vaincront les anciens rythmes et les habitudes profondément enracinées, purifiant ainsi graduellement l'aura. Mais il faut maintenant le faire comme groupe, et ce groupe est l'un des premiers groupes exotériques avec lesquels on tente de travailler dans le nouvel âge. Le mirage du monde sera dissipé grâce à l'activité de groupes semblables ; mais, avant tout, l'aspirant doit apprendre à [28] s'occuper du mirage individuel et du mirage de groupe. Il faut se souvenir de trois choses. Dans mon enseignement, je vais être bref et ne traiterai que de l'aspect technique, car mon temps est limité et vous avez une connaissance technique suffisante pour vous permettre de saisir de quoi je parle.

Premièrement, l'union des auras des membres du groupe détermine toujours l'état, l'activité, l'utilité, le problème et le mirage du groupe. D'où la responsabilité de groupe et l'utilité individuelle. Chacun de vous entrave ou aide le groupe, suivant l'état de son aura qui se trouve dans une situation de mirage ou d'illusion, ou qui est relativement exempte de ces influences.

Deuxièmement, la première tâche de chacun de vous est de déterminer son problème particulier. En vous donnant des instructions individuelles, j'indiquerai à chacun de vous quelle est sa tendance particulière, et si c'est le mirage, l'illusion ou la maya qui vous font habituellement succomber. Je serai franc, car j'ai éprouvé votre sincérité et je crois en votre désir de connaître la vérité. Quand chacun de vous aura déterminé la nature particulière de son problème, il pourra alors travailler délibérément à le résoudre ; je dis "délibérément", c'est-à-dire non pas avec rapidité, mais avec tout le soin et la prudence voulus, et avec une juste compréhension.

Troisièmement, souvenez-vous que, quand je considère l'individu dans chacun de ces groupes, je suis en mesure d'évaluer en même temps la qualité du groupe pris comme un tout. Je vois la quantité de lumière intérieure qui peut se manifester et faire sentir sa présence dans votre aura ; elle m'indique : la force, l'efficacité et aussi le pouvoir de chacun de vous dans le groupe, car les auras positives prennent le pas sur les auras négatives. Ce qui est souhaitable, c'est une combinaison d'auras positives délibérément subordonnées au travail de groupe. À mesure que vous travaillerez sur l'illusion, que vous libérerez [29] votre mental de ses effets, et que vous dissiperez le mirage astral dans lequel vous vous trouvez tous plus ou moins plongés, vous connaîtrez une plus grande liberté de vie et de service. Dès lors que la maya des courants d'énergie mal dirigée ne vous poussera plus à des activités indésirables, la lumière qui est en vous brillera d'une plus grande clarté. Incidemment, le Gardien du Seuil se désintégrera lentement et sûrement ; il laissera votre route vers la porte de l'initiation libre de tout obstacle.

Les gens de type particulièrement mental sont sujets à l'illusion. Cette illusion est en réalité un état dans lequel l'aspirant se trouve nettement dominé par :

1. Une forme-pensée d'une puissance telle qu'elle accomplit deux choses :

a. elle domine l'activité ou les réalisations de la vie,

b. elle met l'aspirant en relation avec les formes-pensées de la masse, qui ont une nature similaire et qui sont bâties par d'autres personnes dominées par la même illusion.

Poussé à l'extrême, cet état provoque la maladie mentale ou l'idée fixe; dans ses aspects moins dangereux, il provoque plus fréquemment le fanatisme. En général, le fanatique est un homme égaré, même s'il ne le réalise pas lui-même ; il est possédé par quelque idée très forte qu'il ne parvient pas à intégrer dans l'image qu'il se fait du monde ; il ne parvient pas à établir les compromis nécessaires, souvent inspirés de source divine qui aident beaucoup l'humanité, ni à trouver le temps ou le lieu pour saisir les réalités qui se trouvent pourtant à sa portée.

2. Lorsqu'un homme atteint un grand développement, l'illusion mentale se construit autour d'une intuition bien nette ; cette intuition est concrétisée par le mental jusqu'à ce que son apparence soit si réelle que l'homme croit voir ce qu'il faut offrir au monde ou faire pour lui, et cela si clairement qu'il passe son temps à s'efforcer, avec fanatisme, de le faire voir [30] également aux autres. Ainsi sa vie s'écoule sur les ailes de l'illusion et son incarnation ne lui profite pratiquement pas. Dans de très rares cas, cette combinaison d'intuition et d'activité mentale produit le génie qui se manifeste dans un domaine ou dans un autre ; alors, il ne s'agit plus d'illusion, mais d'une pensée claire accompagnée d'un équipement entraîné à agir dans ce domaine particulier d'activité.

3. Les types mentaux plus moyens et plus faibles succombent à l'illusion de type plus général et à l'illusion de masse. Le plan mental connaît un genre de déformation différent de celui du plan astral ou du plan éthérique. La faculté de discernement qui se développe a produit des lignes de démarcation plus nettes ; au lieu des brouillards épais, des brumes du plan astral ou des tourbillons et des courants d'énergie du plan éthérique, on trouve, sur le plan mental, de nombreuses formes- pensées  nettement marquées, de qualités, notes et couleurs particulières, autour desquelles se groupent des formes-pensées plus petites, créées par ceux qui répondent aux qualités, notes et couleurs des premières. On voit alors des ressemblances qui constituent des canaux qu'utilise le pouvoir magnétique d'attraction des formes- pensées plus puissantes. Des éléments de théologie fort ancienne, mais formulés de façon moderne, une présentation cristallisée de semi- vérité, les divagations de divers groupements mondiaux et de nombreuses autres sources ont, au cours des âges, créé le monde de l'illusion et provoqué l'apparition des états mentaux qui ont tenu l'humanité prisonnière par leurs concepts et leurs idées erronées.

Celles-ci sont si nombreuses que leurs effets ont provoqué aujourd'hui, partout dans le monde, des scissions se manifestant par diverses écoles de pensée (philosophie, science, religion, sociologie, etc.), par de nombreux groupes qui, tous, sont teintés d'une idée analogue, par des groupements d'idéalistes qui se battent entre eux en soutenant leurs conceptions favorites et par des dizaines de milliers de participants à des [31] activités de mental de groupe. Ils sont les auteurs de nombreuses publications sur lesquelles se basent les programmes d'action dans le monde. C'est par leur activité que les dirigeants du monde sont inspirés et ce sont eux qui sont actuellement responsables du grand nombre d'expériences tentées dans les domaines du gouvernement, de l'éducation et de la religion, qui provoquent une si grande instabilité dans le monde et, par conséquent, une telle proportion de l'illusion mondiale.

Ce qu'il faut à l'heure actuelle, ce sont des penseurs qui s'entraînent à atteindre l'attitude mentale et l'acuité d'esprit qui évitent le danger d'une réceptivité passive et qui sont, en même temps, ouverts à l'inspiration intuitive supérieure. Ce sont des interprètes et des transmetteurs d'idées qui sont nécessaires et non des médiums.

Les types émotionnels répondent facilement au mirage du monde ainsi qu'à leur propre mirage, qu'ils l'aient hérité ou qu'ils l'aient créé eux-mêmes. La masse est purement émotionnelle, avec, parfois, des éclairs de compréhension mentale véritable. Le mirage a été comparé à un brouillard dans lequel erre l'aspirant, qui déforme tout ce qu'il voit et contacte, l'empêchant toujours de voir la vie dans sa vérité et ce qui l'entoure dans sa réalité. L'aspirant plus avancé est conscient du mirage ; de temps en temps, il voit dans un éclair la direction dans laquelle il trouvera la vérité. Mais, de nouveau, le mirage l'enveloppe ; il le rend impuissant à se libérer ou à accomplir quoi que ce soit de constructif. Le problème pour lui se complique du fait de l'angoisse qu'il ressent, du profond dégoût qu'il éprouve pour lui-même. Il marche toujours dans un brouillard et ne voit rien qui ressemble à sa vraie nature. Il est trompé par l'apparence et il oublie ce que cache l'apparence. Les réactions émotives qui émanent de chaque être humain l'entourent sans cesse et, à travers ce brouillard, il voit un monde [32] déformé. Ces réactions et l'aura qu'elles forment et qui entourent l'aspirant se mêlent au mirage du monde et forment ainsi une partie des miasmes et des émanations malsaines dont les masses humaines, depuis des millions d'années, sont responsables.

Aux temps de la Lémurie, le mirage et l'illusion étaient, du point de vue humain, relativement inconnus. Il n'existait alors pas de réactions mentales et peu de réactions émotionnelles au milieu. Les hommes étaient surtout des animaux doués d'instinct. Le mirage commença à se manifester aux temps de l'Atlantide. Dès lors, il a constamment augmenté, pour parvenir à nos jours où la Hiérarchie, lorsqu'elle se tourne vers l'humanité, la voit marcher dans une atmosphère dense, profonde et continuellement changeante, de courants qui la cachent, la déforment et tournent autour des fils des hommes, les empêchant de voir la Lumière telle qu'elle est. C'est encore plus évident lorsqu'on se souvient que les autres règnes de la nature sont relativement exempts de mirage et d'illusion. Dans notre race, la race aryenne, l'illusion du monde augmente d'importance et, lentement, est reconnue par la conscience humaine. C'est un progrès, car tout ce qui est reconnu peut être traité avec intelligence, si on a la volonté de le faire.

L'illusion est aujourd'hui si puissante qu'il y a peu de gens au mental tant soit peu développé qui ne soient sous l'emprise de ces grandes formes-pensées illusoires ayant leurs racines dans la vie inférieure de la personnalité et dans la nature du désir des masses. En ce qui concerne notre race aryenne, il est intéressant de se rappeler que ces formes-pensées tirent aussi leur vitalité du domaine des idées, mais d'idées faussement perçues et mises au service des desseins égoïstes des hommes. Ces formes ont été rendues actives par le pouvoir créateur de l'humanité en développement constant ; elles ont [33] été mises au service des désirs des hommes par le langage, avec son pouvoir de limiter et de déformer. L'illusion a été produite de manière encore plus intense par les efforts de beaucoup d'idéalistes sincères, cherchant à imposer leurs formes-pensée déformées au corps mental des masses. C'est là un des problèmes majeurs dont la Hiérarchie ait à s'occuper ; c'est également un des premiers facteurs que doit considérer un Maître à propos de tout aspirant et de tout disciple.

Comme nous l'avons vu, le mirage a fait son apparition et s'est installé bien avant l'illusion. Il n'y a pas grand-chose qui soit mental en lui ; c'est le facteur qui prédomine chez la majorité des gens. L'objectif de tout entraînement donné sur le sentier du disciple, et jusqu'à la troisième initiation, est de provoquer une façon de penser qui libérera le disciple de l'illusion et lui donnera l'équilibre émotionnel fermant la porte à tout mirage mondial. Cette libération devient possible lorsqu'il n'y a plus de mirage personnel chez l'aspirant, plus de réaction délibérée aux facteurs qui ont déterminé et provoqué le mirage au cours des âges. Nous traiterons de ces facteurs plus loin.

La maya résulte à la fois du mirage et de l'illusion. Sa présence signifie une personnalité intégrée, ce qui implique la capacité de s'accorder avec l'illusion mentale et le mirage astral. Lorsqu'il en est ainsi, le disciple est confronté à un très sérieux problème. La difficulté essentielle de tout disciple est le fait que le champ de bataille de sa vie est formé de tous les aspects de sa nature. L'homme tout entier est impliqué. Techniquement, le mot maya ne devrait être utilisé que dans deux cas : [34]

1. Lorsqu'on se réfère à l'illusion et au mirage réunis, et auxquels répond un homme qui est une personnalité intégrée.

2. Lorsqu'on traite des limitations du Logos planétaire de notre planète.

Je viens de donner ample matière à réflexion ; non seulement en ce qui concerne vos problèmes personnels (car vous en avez tous) mais également quant à la nature du mirage. Le mot est utilisé dans tous les livres et enseignements ésotériques pour signifier des états qui, en fait, sont différents et auxquels correspondent les mots maya, illusion et mirage. Plus loin, je vous donnerai certaines instructions concernant les causes du mirage et les méthodes à employer pour le dissiper. Mais vous en savez assez pour l'instant ; je voudrais que vous réfléchissiez à ces idées au cours des prochains mois et que vous appreniez le sens des mots que vous utilisez tellement à la légère. Surveillez-vous, surveillez votre vie journalière et faites preuve de discernement afin d'apprendre à distinguer entre mirage, illusion et maya. Essayez de découvrir la forme que votre Gardien du Seuil peut prendre lorsque vous entrez en conflit avec lui. Si vous procédez de même vis-à-vis de vos frères de groupe et des besoins immédiats du monde, vous ne perdrez pas votre temps en travaillant à la clarification de votre corps astral et à la libération de votre mental.

Je vous demande donc d'étudier ces instructions avec un soin particulier, car en ces jours d'intense activité, je prends le temps et le soin de me pencher sur vos besoins, vous apportant autant de lumière qu'il m'est possible pour améliorer votre préparation au service, sans toutefois faire obstacle à votre libre volonté.

Je suggère aussi que vous cherchiez tout ce que vous pouvez trouver sur le sujet si mal compris de l'aura ; cherchez ce que j'ai écrit dans mes ouvrages et ce qui peut se trouver dans n'importe quelle bonne bibliothèque. Il ne s'agit pas de recopier des textes, mais de parvenir à formuler ce que vous savez, de manière à vous [35] permettre de répondre clairement aux questions qu'on pourrait vous poser.

Les trois questions suivantes sont fondamentales :

1. Qu'est-ce que l'aura et comment se produit-elle ?

2. Comment peut-elle devenir l'intermédiaire de la lumière, et comment la lumière qui devrait briller à travers elle peut-elle être intensifiée ?

3. Avez-vous remarqué l'effet que votre aura individuelle produit sur votre milieu environnant ? Comment pouvez-vous améliorer cet effet ?

Cette recherche vous permettra d'appliquer dans la pratique ce que je cherche à vous enseigner. N'oubliez pas que lorsque vous regardez le monde et votre milieu environnant, vous le faites à travers votre aura et que vous avez, par conséquent, affaire au mirage et à l'illusion.

Il y a trois autres questions que vous pourriez vous poser, en examinant les réponses à la lumière de votre âme :

1. Suis-je surtout sujet au mirage ou à l'illusion ?

2. Est-ce que je connais la qualité ou la caractéristique qui, en moi, favorise l'accord que j'établis avec le mirage ou l'illusion du monde ?

3. Ai-je atteint un point où je suis en mesure de reconnaître mon Gardien du Seuil particulier, et puis-je dire la forme qu'il prend ?

Puissiez-vous vraiment, comme individus et comme groupe, être capables d'apprendre le sens de la vraie connaissance de soi, et d'apprendre aussi à demeurer dans l'être spirituel, vous libérant progressivement du mirage et de l'illusion. C'est la prière de votre ami et frère qui s'est frayé un chemin vers une plus grande lumière. [36]

Au cours des six mois écoulés, quatre membres de ce groupe d'étudiants ont lutté contre le mirage dans leur propre vie et généralement avec succès. Je m'y réfère parce que, dans un groupe expérimental tel que celui-ci, il est bon de prévoir une semblable situation. Des luttes interviendront naturellement, car c'est seulement ce qui est connu d'une manière expérimentale qui devient vraiment l'équipement du disciple. Précédemment, j'ai mentionné le fait qu'une partie du plan de la Hiérarchie consistait à organiser de petits groupes tels que celui-ci, lesquels auront comme objectif déterminé de fournir les moyens pratiques permettant de dissiper le mirage du monde, si profond et si puissant aujourd'hui.

Le temps n'est pas encore venu de traiter de l'illusion du monde sur une large échelle, car la race humaine n'est pas encore suffisamment mentale, et l'illusion (qui est, comme je l'ai dit, surtout le résultat d'une fausse interprétation des idées) n'a pas encore atteint l'importance voulue. Mais l'heure a sonné où il faut faire les premiers pas vers la dissipation du mirage, afin que son emprise sur la race soit sensiblement moindre à l'avenir. De là vient l'entraînement pratique donné actuellement aux membres de ce groupe en ce qui concerne leur propre vie. De là vient également l'enseignement qui sera donné plus tard au groupe, si les membres s'en montrent dignes, et qui leur permettra de collaborer à l'attaque concertée et projetée contre le mirage du monde. Essayez de résoudre, comme je vous l'ai indiqué, vos problèmes personnels, mes frères, car de cette façon vous gagnerez en discernement, en activité claire et précise, et vous renforcerez votre compréhension.

Dans le processus de dissipation du mirage, l'action la plus efficace est de bien comprendre la nécessité d'agir purement comme canal pour l'énergie de l'âme. Si le disciple peut établir l'alignement correct et réaliser ensuite le contact avec l'âme, il en aura pour résultat [37] une plus grande lumière. Cette lumière se déverse non seulement dans le mental, mais également dans la conscience du cerveau. Le disciple voit la situation plus clairement ; il se rend compte des faits tels qu'ils sont, dissipant sa "vaine imagination" et ainsi la lumière "brille sur sa route". Il n'est pas encore réellement capable de voir dans un champ de conscience plus vaste ; le mirage de groupe et bien entendu le mirage du monde demeurent pour lui un mystère qui l'aveugle et le remplit de confusion, mais sa propre route immédiate commence à s'éclairer ; il devient relativement libéré du brouillard provoqué par ses miasmes anciens et déformants. L'alignement, le contact avec son âme et ensuite la constance, tels sont les mots-clé du succès.

Vous voyez donc clairement maintenant que de petits groupes comme celui-ci, établis dans différentes régions et diverses cités, et menant leurs activités jusqu'au succès, pourraient jouer un rôle des plus utiles. L'activité de semblables groupes aurait deux aspects. Les groupes devraient lutter contre le mirage de groupe qui s'insinue inévitablement dans la vie du groupe par la voie de ses membres ; l'union de leurs mirages personnels constituerait une porte ouverte par où pourrait entrer le mirage de groupe. On en voit un exemple dans ce groupe, où le mirage a pénétré par l'intermédiaire de L.T.S.K. et a happé I.B.S. dans le tourbillon de sa force. Ce mirage a été heureusement surmonté, vous laissant plus riches, plus unis en raison de la ferme et affectueuse attitude adoptée par les autres membres du groupe. Puis-je ici demander à L.T.S.K. et I.B.S. de se souvenir de la profonde reconnaissance qu'ils doivent éprouver pour l'amour manifesté par leurs frères. L'amour du groupe les protège ; I.B.S. a fait de longs efforts pour se libérer de certains aspects du mirage qui la tenait ; L.T.S.K. s'en est également en partie libéré, mais il lui reste encore beaucoup à faire. Une personne de troisième rayon éprouve toujours des difficultés à cultiver l'intuition. La sagesse, apparemment profonde, de la science complexe de l'intelligence inhérente à la matière barre souvent l'accès à la vraie sagesse du mental illuminé. Il y a six mois, je pensais qu'il serait probablement impossible [38] à L.T.S.K. de se libérer du mirage dans lequel il cheminait habituellement. Aujourd'hui, un peu plus de lumière brille sur sa route ; s'il se libère encore davantage des formes-pensée qu'il crée lui- même, il pourra atteindre le but voulu.

Lorsque le mirage de groupe aura été quelque peu dissipé et que le groupe pourra marcher sur le "Chemin illuminé" avec aisance, le moment sera venu où le groupe pourra être entraîné à l'alignement de groupe, le contact de groupe et la stabilité de groupe. Il pourra alors commencer la tâche qui consiste à attaquer scientifiquement le mirage du monde. Il est intéressant de rappeler à ce groupe particulier que c'est là une partie de l'activité actuellement entreprise par certains membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. En mettant l'accent sur certaines idées fondamentales telles que la bonne volonté et l'interdépendance mutuelle, beaucoup a été fait pour dissiper le mirage dans lequel vivent les peuples. Ce n'est pas le rôle de chaque serviteur de prendre part à l'attaque collective contre le mirage mondial qui se prépare actuellement.

Chacun doit s'occuper de son propre mirage, mais les fonctions et les activités, diffèrent de personne à personne. Votre travail est celui d'observateurs entraînés, et cet entraînement exige beaucoup de temps. À l'heure actuelle, beaucoup d'entre vous ne reconnaissent pas le mirage lorsqu'il se présente et qu'il vous enveloppe. Ce n'est que par ses effets que finalement vous vous en rendrez compte. Le moment doit venir où vos façons d'observer seront si aiguës que vous reconnaîtrez le véritable mirage avant qu'il ne vous submerge et qu'il n'engendre des situations qui vous feront dire plus tard : "Pourquoi ai-je permis que le mirage m'envoûte ainsi ? Pourquoi ai-je été si aveugle?"

Parvenu à ce point, je voudrais faire deux choses : développer avec encore plus de précision ce court traité sur le mirage, de manière à vous permettre de formuler à ce sujet des idées bien claires, et aussi vous donner un texte auquel, par la suite, vous puissiez vous [39] référer et qui servira de guide à votre groupe et à d'autres groupes semblables se préparant à une action juste. Ensuite, je voudrais récapituler ce que je vous ai déjà enseigné, afin que vous puissiez mieux comprendre les diverses phases du mirage mondial. Le mental analytique doit étudier le mirage mondial en ses diverses phases que nous appelons illusion, mirage et maya, et la forme-pensée synthétique rencontrée sur le Sentier du Discipulat et que certaines écoles ésotériques appellent le Gardien du Seuil.

Comme vous pouvez le voir, mes frères, nous nous fixons là une vaste tâche qu'il convient d'entreprendre très soigneusement. Ma tâche est difficile, car j'écris à l'intention de personnes qui se trouvent toujours sous l'emprise des divers aspects du mirage et généralement sous l'emprise du mirage secondaire et de maya. L'illusion ne joue pas encore complètement son rôle et le Gardien du Seuil est rarement reconnu de manière suffisante. Je vous rappelle un fait occulte important et je vous demande de faire un effort pour comprendre de quoi je parle. Le Gardien du Seuil n'émerge du brouillard de l'illusion et du mirage que lorsque le disciple approche des Portes de la vie. C'est seulement lorsqu'il peut apercevoir vaguement la Porte de l'Initiation et percevoir un éclat occasionnel de lumière provenant de l'Ange de la Présence qui attend près de la porte qu'il peut être aux prises avec le principe de dualité incorporé pour lui dans le Gardien et dans l'Ange. Comprenez-vous ce que je veux dire ? Mes paroles n'indiquent encore pour vous qu'une situation et un événement futurs présentés symboliquement. Pourtant, un jour viendra certainement où vous vous trouverez, en pleine conscience, entre ces symboles des paires d'opposés, l'Ange à droite et le Gardien à gauche. Puissiez-vous alors recevoir la force qui vous permettra de poursuivre tout droit votre route, passant entre ces deux antagonistes qui, depuis des millénaires, ont lutté dans le champ de votre vie, et [40] puissiez-vous ainsi arriver devant cette présence où les deux ne font qu'un et où vous ne connaîtrez rien d'autre que Vie et Divinité.

Résumant certaines des instructions précédentes quant aux quatre aspects du mirage, je vous prie d'examiner le tableau n°1 ci-dessous avec grande attention.

NOTE :

1. Le sentiment de maya se fit jour au temps de la Lémurie, alors qu'il n'existait pas vraiment de mirage et d'illusion.

2. Le mirage survint dans les premiers temps de l'Atlantide.

3. L'illusion se manifesta parmi les êtres humains avancés dans les derniers temps de l'Atlantide ; dans notre race aryenne, elle exerça un rôle dominant.

4. Le Gardien du Seuil parviendra à sa pleine puissance à la fin de la race aryenne, et, dans la vie des initiés, avant la troisième initiation.

5. Les règnes subhumains sont exempts de mirage et d'illusion mais ils sont plongés dans la maya du monde.

6. Le Bouddha et ses 900 arhats portèrent le premier coup au mirage du monde lorsque le Bouddha proclama ses Quatre Nobles Vérités. Le Christ lui porta un second coup par son enseignement de la responsabilité individuelle et de la fraternité. Le coup suivant sera porté par le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, agissant sous la direction du Christ et de ses disciples, symboliquement désignés sous le nom de "Christ et ses 9000 initiés".

7. Les quatre mots-clé permettant de résoudre le problème du mirage sont : Initiation Illumination Inspiration L'Ange de la Présence. [41]

J'attire votre attention sur le fait que tout le problème concerne l'usage ou l'abus de la force ou de l'énergie, et que votre mental verra ce problème beaucoup plus clairement si vous comprenez bien trois choses :

1. La plupart des gens, dans la vie ordinaire, et l'aspirant sur le Sentier de Probation ou de Purification travaillent avec les forces de la vie sur les trois plans d'activité humaine, et en outre avec le principe de vie lui- même.

2. Le disciple commence à faire la différence entre les forces et les énergies. Sur le Sentier du Discipulat, il commence à travailler avec l'énergie de l'âme. Celle-ci, finalement, dominera les forces.

3. L'initié travaille, sur le Sentier de l'Initiation, avec l'énergie et apprend à distinguer entre l'énergie de la vie, les énergies de l'âme et les forces du monde des phénomènes.

Il faut insister ici sur un autre point : la nature de ces forces et de ces énergies, leur emploi et la façon de les dominer doivent toujours être compris et réalisés en pleine conscience sur le plan physique. La théorie doit devenir un fait ; les conflits sur les niveaux subtils du plan astral et du plan mental doivent être clairement compris dans la conscience du cerveau ; là, se fait l'application. Quand de telles réalisations et de telles activités intérieures deviennent pratiquement partie de la vie du disciple et que leurs conséquences apparaissent claires à la perception de la conscience du cerveau, elles forment, avec le temps, partie intégrante de la nature de son équipement. En réalité le disciple intègre et synthétise l'expérience des trois mondes et devient un Maître en vertu de cette consciente maîtrise. Il saisit le fait que tout ce qui apparaît et survient est dû à la circulation et à la constante mutation des forces. [42]

 

LES ASPECTS DU MIRAGE

Nom

 

Plan

 

Opposé

Objectif

Champ de

Bataille

Technique

 

Illusion

Mental

Intuition

Perception

Spirituelle

Dispersion

Sentier de l'initiation

Monde des idées

Contemplation par l'âme

 

Mirage

Astral

Illumination Lucidité Vision

 

Dissipation

 

Sentier du

Discipulat

Méditation

 

Mental fermement

Maintenu dans la

Lumière

Maya

Éthérique

 

Inspiration

 

Dévitalisation

 

Sentier de la

Probation

Purification

Occultisme

Maniement de la force

Gardien du seuil

Physique Conscience du cerveau

Ange de la

Présence

Discernement

 

 

Personnalité intégrée

Union

Fin de la

dualité

[43]

Il découvre alors comment ces forces interviennent dans ses expériences et sa propre nature ; il comprend alors le fait fondamental que, dans l'activité de groupe et pour dissiper le mirage du monde, il faut employer seulement les forces qu'il peut lui-même utiliser et maîtriser dans sa propre vie en tant qu'individu. On pourrait l'illustrer de la façon suivante :

1. Par l'alignement et le contact qui suit, l'intuition est évoquée, éveillée et utilisée. C'est le grand agent de dissipation. Elle se déverse du plan de l'intuition (ou de bouddhi) à travers lui-même et le cerveau vers le cœur du disciple.

2. Par l'alignement et le contact qui suit, l'énergie de l'âme est évoquée, éveillée et utilisée. C'est le grand agent de dispersion. L'énergie se déverse des niveaux de l'âme (les niveaux supérieurs du plan mental) à travers le mental, vers le cerveau du disciple, illuminant le plan astral.

3. Ces deux genres d'énergie spirituelle agissent différemment sur les forces de la personnalité ; leur but et leur activité doivent être compris dans la conscience du cerveau du disciple quand il travaille sur le plan physique.

4. Alors seulement la lumière de l'intuition et la lumière de l'âme peuvent retourner vers le plan astral par l'effort conscient et la volonté dynamique intelligente du disciple qui sert. Réfléchissez aux points ci- dessus, car ils indiquent votre chemin et votre service.

J'ai mis un peu d'ordre dans nos idées et tracé le plan selon lequel nous allons aborder notre sujet. Je vous ai donné certains concepts de base ainsi que les grandes lignes du sujet. Aujourd'hui, je vais [44] commencer réellement notre étude. Je n'ai pas l'intention de rédiger un ouvrage long et savant sur ce sujet. Les livres qui seront tirés des instructions données aux groupes de disciples ne seront pas des traités importants semblables au Feu Cosmique et au Traité sur la Magie Blanche. Ils seront plutôt des volumes relativement courts ; les renseignements doivent donc y dominer et le style y être bref.

Avant toute autre chose, mes frères, mes instructions doivent avoir surtout une valeur pratique ; elles doivent permettre à l'étudiant de mieux comprendre le monde subtil des courants de pensée et des forces dans lequel il vit. Elles doivent lui faire mieux connaître les moyens qu'il doit employer et la technique qu'il doit suivre s'il veut se frayer un chemin en laissant derrière lui les ténèbres et la confusion, et aller vers la lumière et l'harmonie. Il faut également que notre étude soit basée sur des comparaisons ; le lecteur doit garder à l'esprit qu'il ne sera pas capable de distinguer la vérité ou de discerner ce qui, dans l'enseignement, a pour lui une très grande importance, tant qu'il n'aura pas appliqué ce qui peut l'aider et qu'il ne sera pas sûr de n'être pas victime de l'illusion ou du mirage. Il faut qu'il sache bien où il est avant la prochaine et nécessaire étape. Le disciple est victime à la fois du mirage et de l'illusion et celui qui les dissipera d'où la complexité et la subtilité de ses difficultés. Pour acquérir plus de force et de courage, il doit aussi se souvenir que chaque parcelle de mirage dissipée, chaque illusion reconnue et surmontée fraient la voie à ceux qui suivent et rendent plus facile le sentier pour ses condisciples. C'est par excellence le grand Service. J'attire votre attention sur son aspect ; vous avez là la raison de mon effort dans ces instructions, pour jeter de la lumière sur ce problème.

Une des questions qui se posent à l'aspirant est de savoir comment reconnaître vraiment le mirage lorsqu'il surgit et comment être conscient des mirages qui obstruent son sentier ainsi que des [45] illusions qui élèvent un mur entre lui et la lumière. C'est déjà beaucoup que vous ayez reconnu l'existence du mirage et de l'illusion. La majorité des gens ne sont pas conscients de leur présence ; aujourd'hui, un grand nombre de braves gens ne les voient pas ; ils idéalisent leurs mirages et considèrent leurs illusions comme des possessions de haute valeur et chèrement payées.

À son tour toutefois, cette reconnaissance comporte ses propres problèmes, tellement la plupart des disciples sont incapables de se libérer de la tendance, développée dans le passé, de bâtir des mirages, et si difficile est pour eux de garder une juste proportion, un juste sens des valeurs quant aux vérités du plan mental. Un disciple peut parvenir laborieusement à une vérité et à un principe de réalité, et ensuite bâtir tout autour d'eux et avec facilité les illusions d'un mental qui commence à peine à se découvrir. Les mirages de nature émotionnelle peuvent surgir et s'assembler autour d'un idéal, car ceci, n'étant pas encore clair, a tendance à attirer à soi ce qui est considéré, émotionnellement et sensiblement, comme étant soi-même ou appartenant à soi-même.

Illustrons ce point sous deux angles différents, appartenant tous deux à la phase du discipulat ou pouvant être rencontrés sur le Sentier de Probation. Nous les appellerons "illusion du pouvoir" et "mirage de l'autorité". Ces termes vous montrent que l'un est sur le plan mental, l'autre sur le plan astral.

Le Mirage de l'Autorité est un mirage de masse dans la plupart des cas. Il prend sa source dans la psychologie des masses ; il est une des indications que l'humanité en est encore au stade infantile où les hommes sont protégés contre eux-mêmes par certaines règles, certaines législations, certaines maximes qui ont force de loi, qui émanent du pouvoir de l'État, qui sont imposées par une oligarchie ou par un dictateur. Pour autant qu'on en puisse juger, cette situation limite les hommes à des formes de vie bien établies ; elle standardise leurs activités, enrégimentant leur vie et leurs travaux. Elle est imposée en [46] exploitant le complexe de la peur qui est général en l'humanité à cette époque- ci ; cette peur est l'une des plus abondantes sources de mirages. Nous pourrions sans doute et avec raison considérer la peur comme le germe de tout le mirage sur notre planète. La peur a été à l'origine des conditions qui ont permis au mirage de s'installer sur le plan astral, sans être responsable des illusions des niveaux mentaux de conscience.

Lorsque le mirage de l'autorité passe dans la conscience spirituelle de l'homme, il se produit une situation telle que celle des pires moments de l'Inquisition, où régnait l'autorité de l'Église, où l'accent était mis sur l'organisation, le gouvernement et la pénalité ; ou on avait affaire à l'autorité indiscutée d'un instructeur. Dans ses formes les plus élevées, nous avons la reconnaissance du droit de gouverner de l'Ange Solaire, âme ou égo. Entre ces deux extrêmes qui sont l'indice de l'état infantile de la race d'une part, et de la liberté se manifestant lorsque l'humanité parvient à sa majorité et à la libération de l'âme d'autre part, se trouvent tous les genres de réactions intermédiaires. Pour illustrer ce point et mettre l'accent sur le mirage qui affecte le disciple et sur les problèmes qui le confrontent, que trouvons-nous ? Le disciple s'est quelque peu libéré de la domination d'un enseignement orthodoxe et de l'autorité d'un instructeur. Il est devenu indépendant de leur domination dans la mesure où il peut s'en rendre compte. Mais, connaissant sa propre faiblesse et l'attrait de la personnalité, il se méfie de soi-même et des systèmes de domination. Il apprend graduellement à ne dépendre que de lui-même, à prendre ses propres décisions, à découvrir la vérité par lui-même ; il apprend à choisir lui-même sa route.

Mais, comme tous ceux qui n'ont pas encore pris des initiations supérieures, il peut être séduit par sa propre liberté ; alors, automatiquement, il se lance dans le mirage de son idéal de liberté, idéal qu'il a créé lui-même. Il devient prisonnier de la liberté. Il rejette [47] toute règle excepté celle qu'il appelle la "règle de sa propre âme" oubliant que le contact avec son âme est encore intermittent. Il revendique le droit de prendre seul ses décisions. Il se complaît dans la liberté récemment trouvée. Il oublie qu'ayant délaissé l'autorité exercée sur lui par l'enseignement et par l'instructeur, il lui faut maintenant apprendre à accepter l'autorité de son âme et du groupe d'âmes auquel il est affilié par son karma, son type de rayon, son propre choix et le caractère inévitable des effets de l'union totale. Il a renoncé à la direction d'une autre personne sur le Sentier ; ses yeux s'étant partiellement ouverts, il cherche maintenant à fouler le Sentier vers le but. Il oublie cependant qu'il foule le Sentier en union avec d'autres, qu'il existe certaines "Règles de la Route" qu'il lui faut apprendre et apprendre aussi en pleine harmonie avec les autres. Il a échangé la loi individuelle contre la loi de groupe, mais il ne la connaît pas telle qu'elle doit être connue. Il chemine seul, de son mieux, se glorifiant d'avoir atteint la liberté en se soustrayant à l'autorité. Il se promet à lui-même qu'il ne tolérera ni guide, ni autorité.

Ceux d'entre nous qui le regardent d'un niveau où la vision est plus claire le voient devenir de plus en plus plongé dans l'obscurité par le brouillard, par un mirage qui augmente peu à peu autour de lui, tandis qu'il devient "prisonnier du brouillard de la liberté" et qu'il se délecte de ce qu'il considère comme son indépendance. Lorsque sa vision sera plus claire ; lorsque sa perception mentale se sera développée, il saura que la Loi du Groupe doit s'imposer à lui et s'imposera ; il saura que la règle de la nature inférieure ne fait que céder la place à la loi de l'âme qui est une règle de groupe, qui agit sous la loi de groupe. En luttant, le disciple s'est dégagé de la masse de ceux qui cherchent la Route et il est passé sur la Route elle-même. Il a donc devancé les masses, mais il n'est pas seul, même s'il le pense.

Il découvrira un jour les autres qui cheminent avec lui sur la [48] même route et dont le nombre augmente au fur et à mesure qu'il progresse.

Cette règle de réciprocité, de reconnaissance, de travail et de service de groupe s'imposera à lui jusqu'à ce qu'il découvre qu'il est membre du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, travaillant suivant les mêmes règles qui régissent leur activité. À mesure qu'il apprend à cheminer avec eux sur la Route, leurs motifs et les techniques de service qu'ils ont choisies pénétreront sa conscience. Tout naturellement, il commencera à se soumettre à ce rythme plus élevé, à accepter les lois qui régissent la vie et la conscience de groupe. Finalement, il entrera dans les lieux silencieux où demeurent les Maîtres de la Sagesse ; il travaillera avec eux au même rythme que le groupe, obéissant ainsi aux lois du royaume spirituel qui sont les lois subjectives de Dieu.

Souvent, le long de la Route, le disciple se révoltera contre l'autorité qui s'exerce sur lui et il retombera dans le mirage de sa prétendue liberté. On se libère de la domination de la personnalité. On se libère de la domination des personnalités, mais on ne se libère jamais de la Loi de Service et de la relation constante d'homme à homme et d'âme à âme. Demeurer réellement libre, c'est demeurer dans la lumière limpide de l'âme qui est essentiellement conscience de groupe.

Par conséquent, si vous êtes assailli par l'inquiétude, désirant la possibilité de cheminer librement, ne voulant supporter aucune autorité, veillez à ne pas subir le mirage du désir d'être libéré de l'influence de votre groupe ; soyez bien sûr que vous ne cherchez pas, âme sensible, un moyen de fuir. J'emploie cette phrase dans le sens que lui donne la psychologie moderne. Posez-vous cette question : mon confort, la tranquillité de mes pensées ont-ils une si grande importance pour moi et pour les autres que j'estime pouvoir leur sacrifier l'intégrité [49] de groupe pour les obtenir ? Le fait d'être intérieurement satisfait est-il une excuse suffisante pour retarder l'exécution des plans du groupe ? Car ces plans se trouveront certainement retardés.

Quelle que soit votre décision, elle constituera à son tour une décision "par autorité" avec toutes les réactions qui en résulteront sur le groupe.

Quelle est donc cette obéissance occulte dont on entend tellement parler, mes frères ? Ce n'est pas ce que prétendent de nombreux groupes occultes. Ce n'est pas la domination exercée par une organisation extérieure, consacrée à un prétendu travail occulte, ni les conditions imposées par certains instructeurs d'un rang quelconque. Ce n'est pas l'échange d'une prison constituée par un ensemble d'idées contre un autre ensemble d'idées, ayant peut-être une importance plus vaste. Une prison est une prison, que ce soit une minuscule cellule ou une grande île d'où l'on ne peut s'évader.

L'autorité à laquelle nous, les instructeurs sur le plan intérieur, répondons est double et, comme membres d'un groupe, vous commencez seulement à y réagir. À quoi réagissez-vous ?

1. À la lente compréhension de la "lumière qui est au-delà", cette expression étant employée de manière symbolique. Dans son appel à l'individu, cette lumière varie et pourtant elle est UNE LUMIERE. Sa reconnaissance révèle de nouvelles lois, de nouvelles responsabilités, de nouveaux devoirs, de nouvelles obligations, de nouvelles relations avec les autres. Tout cela représente une domination d'autorité. Personne ne peut y échapper mais peut lui désobéir "temporairement" dans le temps et l'espace.

2. À l'autorité des Règles de la Route qui s'imposent à celui qui passe du Sentier de Probation au Sentier de Discipulat. [50] Et cependant, il s'agit d'une ROUTE UNIQUE. Sur ce "sentier étroit comme la lame du rasoir", le disciple apprend à cheminer avec discipline, discrétion et absence de désir, en harmonie avec ses condisciples.

Quelles sont ces Règles de la Route ? Je vais vous en donner six parmi les plus simples, vous priant instamment de vous souvenir qu'elles ne sont pas imposées par l'autorité d'un Comité de Direction arbitraire tel qu'un groupe d'instructeurs ou l'instructeur d'un groupe (ce qui pourrait être moi, par exemple) ; elles sont l'expression de conditions qui sont sur le Sentier même. Elles portent la garantie de l'âme de l'homme ; elles sont le résultat de l'expérience de millions de pèlerins sur le Sentier.

Je vais vous donner ces six règles dans leur forme ancienne et symbolique, les traduisant de mon mieux, d'anciens manuscrits conservés dans la Salle de la Sagesse et qui sont à la disposition de tous les disciples sérieux tels que vous.

LES SIX REGLES DU SENTIER (Les Règles de la Route)

1. La Route est foulée dans la pleine lumière du jour projetée sur le Sentier par ceux qui connaissent et conduisent. Rien alors ne peut être caché et, à chaque tournant, l'homme doit faire face à lui-même.

2. Sur la Route, ce qui est caché est révélé. Chacun voit et connaît la vilenie des autres. (Je ne trouve aucun autre terme mon frère, pour rendre cet ancien mot qui désigne la stupidité, la bassesse, la grossière ignorance et l'intérêt égoïste qui sont les caractéristiques dominantes de l'aspirant moyen). Et pourtant, malgré cette révélation, personne ne revient en arrière ni ne s'écarte des autres, ni ne faiblit sur la Route. La Route se poursuit dans le jour. [51]

3. Sur la Route, on ne chemine pas seul. Il n'y a ni précipitation, ni hâte.

Et cependant, il n'y a pas de temps à perdre. Le sachant, le Pèlerin presse le pas ; il se trouve entouré de ses compagnons. Les uns accélèrent l'allure et il les suit. D'autres restent en arrière, il impose le rythme. Il ne voyage pas seul.

4. Le Pèlerin doit éviter trois choses : porter une cagoule, un voile qui dissimule sa face aux regards des autres ; porter un pot d'eau contenant seulement ce qui lui est nécessaire ; porter sur l'épaule un bâton non recourbé sur lequel on ne peut s'appuyer.

5. Chaque Pèlerin sur la Route doit emporter ce dont il a besoin : un vase contenant des braises, afin de réchauffer ses compagnons ; une lampe, afin qu'elle jette ses rayons sur son cœur et qu'elle montre à ses compagnons la nature de sa vie cachée ; une bourse contenant de l'or qu'il ne gaspille pas sur la Route, mais qu'il partage avec les autres ; un vase scellé dans lequel il transporte toutes ses aspirations pour les déposer aux pieds de Celui qui attend et l'accueillera à la porte.

6. Le Pèlerin, cheminant sur la Route, doit garder l'oreille attentive, la main généreuse, la langue silencieuse, le cœur compatissant, la voix d'or, le pied rapide et l'œil ouvert qui voit la lumière. Il sait qu'il ne voyage pas seul.

L'illusion du Pouvoir est sans doute l'un des premiers et des [52] plus sérieux tests qui se présentent à l'aspirant. C'est également un des meilleurs exemples de la "grande erreur" que je signale du reste à votre attention et de laquelle je vous prie de vous garder le plus soigneusement possible. En vérité, il est rare qu'un disciple échappe aux effets de cette erreur d'illusion, car elle est, assez curieusement, basée sur un juste résultat et un juste motif. De là vient la nature spécieuse du problème qui peut être exprimé ainsi :

Un aspirant, par un juste effort, parvient à prendre contact avec son âme ou égo. Par la méditation, de bonnes intentions, la technique correcte et le désir de servir et d'aimer, il parvient à établir l'alignement. Il devient alors conscient des bons résultats de son travail. Son mental est illuminé, un sentiment de pouvoir passe à travers ses véhicules. Il devient, temporairement du moins, conscient du Plan. Les besoins du monde et la possibilité pour l'âme de satisfaire ces besoins inondent sa conscience. Son dévouement, sa consécration, son juste motif augmentent l'influx d'énergie spirituelle. Il sait, il aime, il cherche à servir, et il y réussit avec plus ou moins de succès. Le résultat en est qu'il devient plus animé par un sentiment de pouvoir et par le rôle qu'il doit jouer en aidant l'humanité qu'il ne l'est par un juste sens des proportions et des valeurs spirituelles. Il se surestime et surestime aussi son expérience.

Au lieu de redoubler d'efforts, d'établir ainsi un contact plus étroit avec le royaume des âmes et d'aider tous les êtres plus profondément, il commence à attirer l'attention sur lui-même, sur la mission qu'il doit accomplir, sur la confiance que le Maître et même le Logos planétaire lui manifestent apparemment. Il parle de lui-même ; il gesticule, il demande que ses mérites soient reconnus. Ainsi, son alignement diminue graduellement ; son contact avec l'âme s'affaiblit ; il rejoint les rangs de ceux qui ont succombé à l'illusion du sentiment de pouvoir. Cette forme d'illusion devient de plus en plus répandue parmi les disciples et parmi ceux qui ont pris les deux premières initiations. Il y a, dans le monde aujourd'hui, beaucoup [53] d'hommes qui ont pris la première initiation dans une vie précédente. À une certaine époque du présent cycle de vie qui ramène et récapitule les événements d'un développement antécédent, ils atteignent de nouveau un point de réalisation déjà atteint.

Le sens de ce qu'ils ont atteint les envahit, ainsi que le sentiment de leur responsabilité et de leur connaissance. De nouveau, ils se surestiment, considérant eux-mêmes et leur mission comme uniques parmi les fils des hommes. Leurs exigences ésotériques et subjectives de reconnaissance entrent en jeu et gâtent ce qui, autrement, aurait pu être un service fructueux. Tout accent mis sur la personnalité peut déformer très facilement la pure lumière de l'âme qui cherche à se déverser à travers le soi inférieur. Tout effort fait pour attirer l'attention sur la mission ou la tâche qu'entreprend la personnalité détourne de cette mission et handicape l'homme dans cette tâche jusqu'au moment où il est en mesure de n'être plus qu'un canal à travers lequel l'amour peut se déverser et la lumière briller. Cet influx et cette radiation doivent être spontanés et sans référence au soi.

Ces deux exemples de mirage et d'illusion vous montrent non seulement combien le problème est subtil, mais également le besoin urgent de le reconnaître. Tant de gens aujourd'hui manifestent ces deux aspects de la nature inférieure.

1. Le Mirage sur le plan mental – L'Illusion

Dans cette partie de notre étude, nous consacrerons moins de temps à l'examen de l'illusion qu'à celui du mirage ou de maya. L'illusion n'est pas confrontée ouvertement ni surmontée tant qu'un homme n'a pas :

a. fait passer le centre de sa conscience sur le plan mental, [54]

b. entrepris une tâche bien définie et de service intelligent,

c. réalisé l'alignement, consciemment et facilement, avec son âme et établi fermement la technique de son contact avec elle,

d. pris la première initiation.

Le terme illusion est fréquemment employé à la légère, pour signifier un certain manque de connaissance, des opinions incertaines le mirage, l'incompréhension, un trouble psychique, la domination de pouvoirs psychiques inférieurs, et bien d'autres formes d'illusion mondiale. Mais le temps est venu de l'employer avec discernement intelligent, et où le disciple doit connaître et comprendre clairement la nature des miasmes phénoménaux dans lesquels se meut l'humanité. Pour plus de clarté et afin de distinguer plus nettement les diverses formes d'illusion dans lesquelles l'âme se meut et dont elle doit se libérer, il est nécessaire que nous séparions les divers aspects de la Grande Illusion dans le temps et l'espace ; c'est ce que j'ai partiellement tenté de faire lorsque j'ai défini les termes Maya, Mirage, Illusion et Gardien du Seuil. Je vous prie de garder ces distinctions très clairement à l'esprit et d'étudier avec soin le tableau à la page anglaise 42 (ci-dessus).

Pour les besoins de notre étude, l'illusion peut signifier la réaction du mental indiscipliné au monde des idées nouvellement contactées. Ce contact est établi du moment où l'homme a réalisé l'alignement et mis la nature inférieure en rapport avec la nature supérieure. Les idées nous viennent du plan de l'intuition. L'âme illumine le plan du mental et le plan de l'intuition, si bien qu'ils se révèlent l'un à l'autre et que leur rapport devient alors évident. Le mental de l'homme (qui devient lentement le centre de sa conscience et la réalité principale de son existence) devient conscient de ce monde d'idées, nouveau [55] et jusqu'alors inexploré ; il saisit une idée ou un groupe d'idées et s'efforce de les rendre sienne. Au début, la majorité des hommes et particulièrement le mystique moyen n'ont des idées qu'une appréciation assez vague et nébuleuse ; ils jugent souvent selon des jugements déjà portés. L'illumination obtenue grâce à un contact faiblement établi avec l'âme semble, au néophyte inexpérimenté, une merveille d'importance vitale. Les idées qu'il contacte l'émerveillent grandement ; elles lui paraissent splendides, exceptionnelles et vitalement nécessaires à l'humanité.