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REGLE DIX - Partie 1

REGLE DIX

Son créateur du O.M.

Nous en arrivons maintenant à la plus abstruse et la plus difficile de toutes les règles destinées aux initiés ; néanmoins, c'est aussi l'une des plus pratiques et l'une des plus utiles. Elle concerne les niveaux éthériques d'activité. Je vous demande de noter que je n'ai pas dit les niveaux éthériques de conscience, car il n'y a nulle conscience sur les niveaux éthériques. Les quatre plans constituant les niveaux éthériques du plan physique sont la correspondance inférieure des quatre plans où la Monade et la Triade spirituelle sont actives, et – comme je vous l'ai souvent dit – sur ces niveaux il n'y a pas de conscience telle que nous la comprenons. Il y a un état d'être et d'activité pour lequel nous n'avons pas de terme adéquat ou qui puisse l'illustrer. Les quatre plans supérieurs de notre système solaire sont les quatre plans éthériques cosmiques, et l'une des lignes de développement que l'initié doit affronter, est de fonctionner correctement en réponse à la vie du Logos planétaire sur ces plans. En dernière analyse, cela constitue le principal domaine de développement et de sagesse acquise pour tous les initiés dépassant le troisième degré.

Dans le paragraphe ci-dessus, je vous ai présenté un concept nouveau concernant l'initiation – concept qui a toujours été implicite dans l'enseignement, mais qui n'a encore jamais été abordé dans quelque exposé que ce soit sur l'entraînement des initiés.

Dans la règle donnée aux postulants, le disciple est averti qu'il doit travailler sur ces niveaux, selon les méthodes de l'évolution des dévas ou [179] anges. Cette règle est formulée de la façon suivante :

L'Armée de la Voix, les dévas en rangs serrés travaillent sans cesse. Que le disciple s'applique à examiner leurs méthodes ; qu'il apprenne les lois selon lesquelles l'Armée travaille au sein des voiles de Maya.

Ces dévas particuliers, en "leurs rangs serrés", sont les agents directeurs de l'énergie divine qui met en œuvre les desseins de la divinité sur le plan physique. Ils ne travaillent que sur les plans éthériques, soit sur notre plan physique ou sur les niveaux éthériques cosmiques. Ils sont donc actifs dans le domaine de maya, qui est le plan éthérique tel que nous l'entendons habituellement, ou sur les plans de la Triade spirituelle. Ils ne sont pas actifs sur les trois plans physiques grossiers, sur le plan astral ou mental ; ils ne sont pas actifs non plus sur le plan le plus élevé ou plan logoïque. Ce sont les grands "facteurs d'impulsion" dans la manifestation, dans l'organisation de la substance, dans la direction des multiples vies et êtres constituant les formes par lesquelles Dieu exprime la divinité. En un sens particulier, ils incarnent le dessein divin sur les plans de la Monade et de la Triade, exactement comme l'agrégat d'énergies du corps éthérique de l'homme est le résultat de sa direction intérieure et la cause de sa manifestation extérieure. Pour comprendre plus complètement la fonction des forces déviques, l'homme doit arriver à une certaine compréhension des forces de son corps éthérique qui sont elles-mêmes la conséquence de son point d'évolution – point mis en évidence par sa nature et son activité mentale et astrale. Ces dernières indiquent son point de développement.

Les dévas sont les agents de la volonté divine, car ils sont la conséquence du point de réalisation atteint par notre Logos planétaire tel qu'Il existe en dehors des sept plans de notre sphère d'existence, le plan cosmique physique. Ils sont conditionnés par ses véhicules mental et astral cosmiques. En un sens, ils sont nettement les agents du mental universel, bien qu'ils ne soient pas mentaux, au sens où nous entendons ce terme. Ils sont parfois considérés comme des forces aveugles, mais c'est uniquement parce que leur inspiration vient de niveaux de [180] perception divine, hors de portée de la conscience humaine, si élevée soit-elle, ou s'exerçant dans le sens le plus large.

L'Agent qui les gouverne dans la manifestation est le Triangle d'Énergie que nous appelons les "Trois Bouddhas d'Activité". Ils sont donc étroitement liés au troisième aspect de la divinité. Essentiellement, Ils sont l' "œil dans le Triangle" – symbole très familier à beaucoup de personnes aujourd'hui. Ils sont l'expression active de l' "Œil qui voit tout". C'est par leur intermédiaire que Dieu voit, et c'est à travers eux, au moyen de l'énergie dirigée par leur canal, qu'Il gouverne le processus créateur. Ils sont sous la domination complète des trois Bouddhas d'Activité, qui sont les prototypes cosmiques des Seigneurs des trois rayons majeurs, mais pas dans le sens habituellement admis, quand les rayons sont examinés par rapport à leur relation avec l'homme. Ils sont la correspondance de ces trois rayons et responsables de l'univers manifesté tout entier, mais uniquement dans l'orbite du troisième aspect, l'expression du Mental universel.

Ils sont issus du plan mental cosmique, exactement comme l'énergie – caractérisant le second aspect – est issue du plan astral cosmique. Dieu est mental. Dieu est fonction intelligente. Dieu est activité créatrice. Voilà les caractéristiques de l'évolution des dévas. Dieu est amour Dieu est relation. Dieu est conscience. Voilà les trois caractéristiques de l'évolution christique. Cette dernière évolution se poursuit au sein de la sphère d'influence créée par le troisième aspect. Dieu est vie. Dieu est feu. Dieu est existence pure. Voilà les caractéristiques de l'aspect esprit, l'aspect omnipotent de la divinité. Ces trois aspects se focalisent et trouvent un champ d'expression sur les niveaux des plans éthériques cosmiques, et des plans éthériques connus de l'humanité dans les trois mondes. La loi des Correspondances est infaillible si on la comprend et l'applique correctement.

Les grandes lignes de cette présentation générale doivent être bien saisies si l'on veut parvenir à une juste compréhension de cette règle s'adressant aux disciples et aux initiés.

Vous avez appris que l'illusion est la caractéristique que l'initié doit [181] maîtriser lorsque, au sens occulte, il "s'échappe" des trois mondes via le plan mental. (Le Mirage, Problème mondial). Le mirage, vous est-il dit, est la caractéristique du plan astral et doit être dissipé par le disciple lorsqu'il "s'échappe" mystiquement sur le Sentier de l'Initiation de même que l'initié (après avoir maîtrisé l'illusion) se trouve sur le Sentier de l'Évolution Supérieure. Maya est le facteur conditionnant sur les niveaux éthériques, et doit être surmontée par le disciple en probation lorsqu'il "s'échappe" de l'assujettissement au plan physique. Il apprend ainsi à fouler le Sentier du Disciple. Ces caractéristiques ne sont cependant que la réaction de l'humanité aux activités de l'évolution des dévas, accomplissant correctement et divinement sa tâche de mise en œuvre de la volonté divine. Quand la sphère d'activité des dévas vient au contact de l'intelligence humaine, l'effet produit sur les hommes (avant qu'ils n'acquièrent la maîtrise) est de les forcer "à errer dans le domaine de maya, à se noyer dans l'océan du mirage, et à répondre à l'attraction de l'illusion".

Cet enseignement vous présente, bien que sous une forme un peu différente, l'ancien problème de la dualité, impliquant la puissance immense de l'évolution dévique. Elle affecte nettement l'humanité, ceci est dû au fait qu'elle est une expression de l'aspect volonté de Shamballa. À mesure que se développe chez l'homme, l'aspect volonté, il apprend à se dégager de l'aura de l'évolution des dévas ; la tâche majeure de la Hiérarchie (en ce qui concerne ce qui est fondamental) est d' "offrir un sanctuaire" à ceux qui se sont libérés de l'océan des énergies déviques dans lequel leurs véhicules doivent forcément vivre, se mouvoir et exister, mais avec lesquelles ils n'ont par ailleurs aucun point de contact, une fois que, par leurs propres efforts et par leur propre volonté, ils se sont libérés "des anges". Étudions maintenant la Règle X.

REGLE X

Les règles du travail, au sein des voiles de maya, sont connues et ont été utilisées. Que le groupe agrandisse les déchirures de ces voiles et laisse ainsi entrer la lumière. Qu'il n'entende plus l'Armée de la Voix, et que les frères avancent dans le Son. [182] Qu'ils connaissent alors le sens du O.M., et qu'ils entendent le O.M. tel que le fait résonner celui qui, dressé au centre même de la Chambre du Conseil du Seigneur, attend.

Je souhaite vous rappeler ici que nous considérons le travail que l'initié doit accomplir, et non l'effort habituel des aspirants qui se débattent pour venir à bout des forces qui se sont manifestées physiquement, et pour les manier. Ces dernières, à partir des quarante-huit sous-plans, attendent de se précipiter dans le monde physique dense manifesté. L'aspirant doit toujours travailler de l'extérieur vers l'intérieur, et s'efforcer de diriger sa vie du haut vers le bas, s'il veut dominer ces forces et non être dominé par elles. L'initié travaille en partant de "l'intérieur du cercle", le cercle ou domaine de maya. Il doit donc poursuivre ses activités en partant du cœur même du mystère de ces forces ; il peut y réussir, car il est en mesure de connaître le type d'énergie avec lequel il est aux prises, de comprendre la nature des forces grâce auxquelles il peut et doit manipuler les "énergies de maya", et dominer ainsi le plan éthérique. Il perçoit aussi où tel voile finit et où tel autre commence et, à partir de ce niveau, il peut réussir à mettre ces énergies vivantes et tourbillonnantes en conformité avec le modèle divin.

Il faut noter aussi que les énergies, projetées par l'initié dans le monde de maya, sont dirigées par lui à partir des divers centres de son propre corps et à partir du point central d'énergie de chaque centre utilisé. C'est à partir du "joyau central dans le lotus" que travaillent l'initié, et ces sept centres focaux, ces sept joyaux sont la correspondance du joyau dans le lotus égoïque. Cela signifie donc que la réussite du travail "au sein des voiles de maya" implique toujours l'utilisation de l'aspect volonté et l'emploi conscient de cette quote-part de force de Shamballa que l'initié est capable de s'approprier et d'utiliser, parce qu'il a commencé à travailler en tant qu'agent focalisant la Triade [183] spirituelle et non plus en tant qu'âme ou que personnalité gouvernée par l'âme. Ceci est un point important à ne pas oublier.

C'est le long de l'antahkarana que la force utilisée par l'initié doit affluer et, suivant la nature du travail à accomplir, tel fil ou filament particulier du pont arc- en-ciel sera employé par l'initié. Il y a quatre voiles de maya nécessairement constitués de sept forces, celles-ci produisant l'aspect phénoménal et effectif (dans le temps et dans l'espace) de la grande Illusion, sous ses trois formes : illusion, mirage et maya. Il y a sept points d'énergie par lesquels peuvent se déverser les différents aspects de la force nécessaire pour produire les effets désirés au sein des voiles de maya ; ils correspondent aux sept types ou caractéristiques de rayon. Mais le type principal d'énergie avec lequel l'initié travaille sur le plan physique est le septième, le rayon ou énergie du rite, de la cérémonie, de l'ordre et de la loi. Le travail accompli au sein des voiles est un travail de nouvel arrangement, de classification et de coordination des forces présentes, constituant maya à tel moment ; celui-ci doit fournir, dans le temps et dans l'espace, les formes par lesquelles les plans de la Hiérarchie peuvent se matérialiser, par lesquelles les âmes de toutes les formes peuvent être soumises à l'expérience nécessaire et progresser ainsi vers l'accomplissement de la Volonté de Dieu.

Maya n'est pas quelque chose qu'il faille détruire, dissiper, dissoudre ou anéantir. Maya est en réalité un aspect du temps et implique, pour l'initié, la masse des forces créatrices avec lesquelles il doit travailler ; celles-ci, en un vaste mouvement, sont entraînées à engendrer la forme et son activité, à incarner dans le moment présent, éphémère, transitoire, le point d'évolution dans le monde des phénomènes atteint par la vie de Dieu. Le travail de l'initié, qui agit sous l'inspiration hiérarchique, est de transformer les formes présentes en des formes plus adéquates, exigées par la vie qui descend et par son activité dynamique. Nous traitons donc de l'aspect précipité du processus de l'évolution divin. Nous nous occupons de la relation entre l'Armée de la Voix et le SON, qui conditionne l'évolution, et du travail de surveillance de la Hiérarchie [184] en ce qu'il soutient le travail de l'âme se trouvant dans toutes les formes, construites par l'Armée de la Voix et par les dévas en leurs rangs serrés.

Ce travail de surveillance et de direction de la Hiérarchie, exécuté par les Maîtres, leurs groupes et les initiés dans ces groupes, est rarement pris en considération. C'est cependant un travail d'importance majeure auquel il est nettement fait allusion dans cette règle. Fondamentalement, la tâche placée devant la Hiérarchie est de "faire entrer la lumière" ; mais, cette fois, ce n'est pas dans le sens de révélation, de vision ou d'illumination ; ces derniers aspects concernent tous la lumière de l'âme. Le travail de l'initié est d'aider à la construction du corps planétaire constitué de substance-lumière qui, finalement, révélera la nature de la divinité et la gloire du Seigneur. C'est la correspondance planétaire du corps de lumière par lequel se manifestent finalement le Christ et tous les Fils de Dieu qui ont atteint la perfection. C'est un véhicule créé par l'énergie de la Volonté, mis en œuvre et "maintenu en existence" par la Volonté. Il s'exprime ésotériquement par la projection de cette énergie de volonté, via le point central de chacun des sept chakras ou lotus.

En étudiant ces règles destinées à l'initié il faut toujours se souvenir qu'elles concernent principalement l'utilisation de la volonté ou premier aspect. C'est l'énergie de la Monade, utilisée par le canal de la Triade spirituelle et reliée à la personnalité via l'antahkarana. Des interprétations secondaires et des correspondances tertiaires sont toujours possibles, mais la principale signification de ces règles est relative au premier aspect divin. Donc, lorsque vous réfléchissez, pensez, étudiez et coordonnez, vous devez avoir constamment à l'esprit :

1. Les sept types de rayons.

2. La Monade, la Triade spirituelle et la personnalité triple, le tout constituant un autre septénaire.

3. Les sept groupes de Maîtres.

4. Les sept centres et les sept points centraux ou joyaux.

5. Les quatre voiles de maya.

On pourrait y relier divers autres septénaires, mais une telle relation n'est pas nécessaire à l'initié qui a consciemment rejeté tous ces [185] septénaires inférieurs et travaille maintenant avec les sept énergies majeures, dans le domaine septuple de leur activité et l'aspect septénaire de l'instrument d'exécution, qu'il soit planétaire ou individuel.

La simplification progresse rapidement lorsqu'on approche du but de l'esprit. La volonté s'attache toujours à l'essentiel et non aux détails de la manifestation. L'amour s'attache aux bases de l'évolution sous leur aspect transitoire, tandis que l'intelligence s'attache aux détails et à leur coordination cohérente sous l'influence de la force d'impulsion et d'attraction de l'amour divin, et sous l'impulsion dynamique de l'esprit.

Après ces quelques remarques préliminaires, prenons maintenant cette dixième règle phrase par phrase. Elles sont au nombre de cinq et la première que nous allons examiner est :

1. Les règles du travail, au sein des voiles de maya, sont connues et ont été utilisées.

Les étudiants doivent se rappeler que le travail de la Hiérarchie est constamment conditionné par le point d'évolution de la hiérarchie humaine. Aux premiers jours de l'histoire des hommes, la pensée et le progrès n'existaient pratiquement pas, et donc avaient peu ou pas d'effets sur les forces et les énergies actives sur les plans éthériques. À cette époque, ces forces étaient relativement au repos, ou leur activité était suscitée par une impression précise et voulue de la Hiérarchie ; tout effet, venant du règne humain, était dû uniquement à l'impulsion ou à l'impression de masse. Il était très faible, vu le manque de relation coordonnée entre les membres et les groupes de la famille humaine. Plus tard, lorsque les unités familiales se rassemblèrent pour former des tribus, puis lorsque les tribus s'unirent aux tribus pour former de plus grandes tribus ou nations embryonnaires, cet effet de masse s'accrut, mais il ne comportait encore que peu de pensée et de direction ; il était surtout instinctif et – si je puis m'exprimer ainsi – le plan éthérique avait, en réalité, davantage la nature d'une matrice enveloppant une création précieuse ; il était essentiellement protecteur, séparateur et légèrement énergisant.

Aux temps de l'Atlantide, le plan sur lequel l'humanité recevait sa [186] direction majeure était tel que la nature émotionnelle, impulsive, et le domaine où mûrissait le désir, devinrent actifs de façon dominante. Alors commencèrent les vraies difficultés dans le règne de maya. Jusque là seules deux énergies avaient été ressenties sur le plan éthérique : l'énergie de la vie même, via le sutratma passant par le plan éthérique afin d'engendrer la vitalité exotérique sur le plan physique, et, deuxièmement, l'énergie de la Hiérarchie dans son ensemble, produisant une organisation lente, bien qu'assez négative, des forces existantes. Mais alors une troisième force des plus puissantes, engendrée par l'humanité, commença à exercer son impact sur les forces éthériques. Les hommes, à cette lointaine période de l'histoire, commençaient à désirer, et ce désir n'était plus, comme précédemment, d'une nature purement animale et donc une émanation de la substance physique dense (et de ce fait, sans relation avec un principe), mais il incarnait un type nouveau d'énergie ; en réalité, c'était la première expression humaine du plus haut aspect divin. Le désir est le reflet inférieur, dans la conscience humaine, de l'aspect volonté.

Cette vibration puissante du désir fut évoquée par des hommes qui n'avaient aucune vision spirituelle d'aucune sorte ; leurs réactions étaient purement instinctives (ce qui était correct à ce moment-là) ; ces réactions attirèrent l'attention de certaines énergies ou Êtres mauvais. Ces derniers profitèrent de la situation afin de satisfaire leur désir de pouvoir – encore une distorsion de la volonté ou premier aspect. C'est ainsi que la Loge Noire fut fondée. Elle se nourrit du désir humain et ressembla à un vaste vampire adombrant. Elle vicia la vie humaine et augmenta la croissance du désir bien au-delà de ce qu'avaient normalement prévu les plans de la Hiérarchie, créant ainsi des buts faux et une échelle de valeurs fausse, construisant une barrière entre le centre planétaire inférieur, l'humanité, et le "point ou centre médian", la Hiérarchie. Les énergies suivantes se donnèrent donc libre cours dans le règne de maya :

1. La force instinctive du désir animal. Celle-ci n'était pas mauvaise en soi, et pouvait être neutralisée avec le temps ; normalement elle est maîtrisée. [187]

2. Le flux de la vie descendante sous deux aspects :

a. L'aspect vie, donnant la vie.

b. L'aspect vie, entretenant la forme.

3. L'impact constant du pouvoir d'attraction de l'âme, mis en œuvre par la Hiérarchie, et dont la puissance croît avec le temps.

4. Le pouvoir d'impulsion du désir matériel, focalisé dans la Loge Noire, nourrissant à la fois le désir humain et tirant une forme de vie du désir global de l'humanité.

5. Le développement humain dans le sens de l'astral, s'exprimant par certaines énergies ou directions de forces bien précises :

a. Le désir matériel de possessions.

b. Le désir de ce qui est possédé par les autres. Le commandement "Tu ne voleras point" se rapporte à cela.

c. Les buts et les ambitions de la personnalité ; ils constituent une forme de désir focalisé d'une nature contraignante et déterminante.

d. L'aspiration, conduisant à la vision et à la Voie mystique.

e. La purification, la prise en main consciente du désir sur le Sentier de Probation.

f. L'initiation. Les deux premières initiations sont prises, comme vous le savez, sur le plan astral, et apportent la libération complète de ce plan du mirage, et du règne de maya.

Pendant toute cette période, l'organisation du plan éthérique se poursuivait ; il était soumis à l'impact des énergies et des forces énumérées ci-dessus, et de certaines autres énergies (latentes ou puissantes) qui ne nous concernent pas immédiatement. La Grande Loge Blanche et son adversaire, la Loge Noire, prirent sans cesse toutes deux plus de puissance. Progressivement, les forces prirent une forme organisée ; les quatre voiles de maya, ou les sept énergies de séparation, furent nettement précisées. Quand cette différenciation fut complète, deux grands événements planétaires (si je puis les désigner ainsi) furent consommés : [188]

1. Les sept centres du corps humain (cinq le long de la colonne vertébrale et deux dans la tête) avaient ésotériquement "pris forme". Les sept lotus ou chakras fonctionnaient, certains puissamment, tandis que d'autres n'étaient pas éveillés. Ces sept centres étaient maintenant visibles pour les clairvoyants.

2. Les sept ashrams des Maîtres dans leurs sept groupes (conditionnés par les sept Rayons) apparurent, leur motivation émanant de Shamballa ; ils s'organisèrent, à cette époque, sur les niveaux supérieurs du plan mental, leur personnel étant petit à petit recruté dans les rangs de l'humanité même, alors qu'un à un les hommes parvenaient à l'initiation.

Parallèlement à cette activité, et mis en œuvre, nourri, soutenu par la Loge Noire, le mirage apparut sur le plan astral ; l'humanité contribua à ce mirage de plus en plus épais, et y répondit sans cesse. Puis, lorsque l'évolution progressa et que l'intelligence humaine commença à se faire sentir les "quatre voiles de maya" et le "grand rideau de mirage" commencèrent à influencer le plan mental. L'illusion apparut alors, et la distinction entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal, entre le Sentier de gauche et le Sentier de l'Initiation, se fit jour aux yeux de l'humanité avancée de l'époque. Ces distinctions étaient connues par la Hiérarchie depuis toujours, mais les êtres humains durent alors y faire face et les reconnaître ; la grande puissance du choix intellectuel s'offrit à l'humanité, et la race aryenne apparut. Dans son utilisation correcte, ce terme désigne l'humanité intelligente moderne.

À mesure que passaient les millénaires, les hommes apportèrent de plus en plus leur contribution, à la fois au problème et à la solution de maya, du mirage et de l'illusion. La puissance de la pensée humaine commença à se faire sentir ; en nombre croissant, les hommes cherchèrent le Sentier de la Libération et passèrent ainsi dans la Hiérarchie. Ils devinrent des adversaires actifs et instruits de la Loge Noire et des manipulateurs intelligents de l'énergie, telle qu'elle peut être projetée vers le bas et utilisée pour détruire les quatre voiles, dissiper le mirage et chasser l'illusion. L'humanité répondit aux impacts – subjectifs et objectifs – avec une sensibilité de plus en plus grande, et sa coopération [189] commença à être efficace et utile à la Hiérarchie, ce qui nécessita quelques changements dans les techniques hiérarchiques. Certains travailleurs hiérarchiques furent libérés pour des activités autres et différentes ; tout ceci compliqua beaucoup le problème et menaça la sécurité et la situation de la Loge Noire.

L'une des conséquences de ce développement mental fut l'envoi de disciples dans le monde des hommes ; ils surgirent en grand nombre et, bien que conservant leur lien conscient avec l'ashram auquel ils étaient affiliés, il pouvait leur être fait confiance pour vivre parmi les hommes en tant qu'hommes, et pour peser de leur pouvoir sur le problème de maya et du mirage, ceci du bas vers le haut. Ce travail devait être fait par des disciples qui pourraient supporter la pression, qui, en dépit de toutes les difficultés vivraient noblement, prépareraient et prendraient l'initiation, ce qui, pour eux, est le stade suivant. Il y a plusieurs centaines d'années, c'était à quelques disciples seulement qu'il était fait ainsi confiance. Aujourd'hui (1944) il existe de nombreux disciples dans tous les pays, bien qu'il y en ait très peu en Allemagne, vu la concentration, dans ce malheureux pays, du pouvoir de la Loge Noire et vu aussi le mauvais emploi de la force de Shamballa. Cette force a été isolée et son aspect destructif utilisé en Allemagne, sans activité parallèle de l'énergie d'amour de la Hiérarchie. C'est ce qui, depuis 1933, a empêché les disciples de la Loge Blanche de pénétrer en Allemagne. Ailleurs, néanmoins, la concentration de disciples actifs est plus grande qu'à aucun autre moment de l'histoire des hommes.

J'ai insisté sur ce point, car notre seconde phrase "que le groupe agrandisse les déchirures de ces voiles" se rapporte ici aux disciples et aux groupes qu'ils ont partout rassemblés autour d'eux. Ce sont ces groupes, nombreux et différant en puissance de rayon, qui conduiront le monde au cours de la période d'après-guerre jusque dans l'âge nouveau. C'est leur pression sur le plan physique qui a précipité la crise entre la grande Loge Blanche et la Loge Noire. Leur travail est de faire pénétrer la lumière, et là où va la lumière, la Loge Noire doit disparaître. Elle se nourrit du mirage et de l'illusion et utilise les voiles de maya comme [190] protection. Les étudiants feraient bien d'éviter de nommer et de différencier les quatre voiles. Les voiles eux-mêmes sont transitoires et variables. Ils diffèrent en passant sous l'impact des sept rayons. Il n'est pas possible de les distinguer les uns des autres, sauf du point de vue de la Hiérarchie ; leur destruction, aujourd'hui (il n'en était pas ainsi auparavant) doit venir du plan physique dense, et l'attaque doit être effectuée par des personnalités habitant des corps physiques. C'est une manière assez nouvelle d'aborder le problème, car jusqu'ici très peu de disciples et d'initiés étaient aptes à travailler de cette façon. Aujourd'hui, des centaines, des milliers de disciples sont au travail et apprennent ainsi à employer les anciennes règles, s'appliquant au travail dans les voiles de maya. Permettez-moi ici de vous donner quelques règles ou formules telles qu'on les trouve dans Le livre du Maître concernant les règles, et telles que je peux les traduire. Certaines sont intraduisibles.

1. Concentrez la force au point dans le joyau, et trouvez le voile qu'elle peut toucher.

2. Faites passer la force d'un point à un autre, puis projetez-la.

3. Cherchez l'énergie en forme derrière le voile attaqué. Il existe une déchirure dans le voile. Trouvez-la et regardez.

4. Un sentier traverse les voiles donnant accès aux nombreuses cours. Suivez ce sentier, en apportant la destruction et en débarrassant la cour de ce qui est rejeté. La cour des changeurs d'argent est la dernière.

5. Allez à la rencontre des forces descendantes, et découvrez le courant qui est le vôtre.

6. Surveillez le flot mauvais de force, qui cherche à réparer les déchirures.

Projetez sur ce flot l'énergie que vous connaissez. Elle vous a conduit de l'ashram jusque dans les voiles. Utilisez-la et repoussez le mal sur le plan astral.

7. Travaillez avec le Son et sachez que c'est la source du pouvoir. Utilisez d'abord la Voix ; puis le O.M., et plus tard le Son. Les trois ensemble suffisent.

Il y a d'autres règles, mais celles-ci vous donneront les reconnaissances [191] majeures nécessaires à ce type de travail ; ce sont les règles que doit connaître le disciple qui s'aventure. Elles ont été utilisées, et ne doivent pas être interprétées par le mental inférieur, mais à l'aide de la conscience de l'initié.

Voici la seconde phrase :

2. Que le groupe agrandisse les déchirures de ces voiles et laisse entrer la lumière.

Nous en arrivons maintenant à l'injonction ou instruction précise de groupe. L'aide du groupe est invoquée presque sous la forme d'un ordre. Le point important de cette formule d'injonction est que, dans l'ère nouvelle et dans l'intervalle entre le passé (où des disciples éminents travaillaient au sein des voiles de maya) et l'âge nouveau (où l'humanité elle-même fonctionnera consciemment sur le plan éthérique), le travail des groupes ésotériques, sous la direction du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, est nécessaire. Ces groupes auront la faculté de distinguer entre les différents voiles. C'est le prochain progrès nécessaire à réaliser. Les groupes doivent focaliser l'énergie au centre même du groupe ; le groupe doit porter la force de point en point et de voile en voile ; le groupe doit projeter l'énergie de destruction et percevoir, dans l'unité, ce que cache chaque voile ; le groupe doit exercer les activités de purification (sept en tout) ; le groupe doit trouver, accepter et distribuer l'énergie spirituelle descendante, qui consommera finalement le travail accompli. Le groupe – au moyen de ce courant descendant – repoussera les forces du mal sur le plan astral et travaillera dans l'unité avec les trois aspects du premier rayon. Ceux-ci sont symbolisés par la Voix, le O.M. et le Son.

Dans ce qui précède, vous avez en fait une grande formule d'activité de groupe ainsi qu'une méthode puissante (une fois que tout le groupe peut travailler dans l'unité) de purification et de réorganisation des forces actives aujourd'hui dans le monde. Ces forces actuellement se déchaînent ; leur effet est presque tangible (étant en substance éthérique), présent, en fait et visiblement, sous la coupe de la Loge Noire. [192]

Cette Loge utilise les voix de la propagande mensongère, le Mot de mort (que je ne vais pas vous donner, car le O.M., le Mot de Vie suffit), et le Son de l'aspect le plus dense de la manifestation – le son du pouvoir dans le règne minéral. Ceci constitue une situation inégalée et crée une concentration unique des forces du bien et des forces du mal sur le plan éthérique. La tâche de tous les groupes, qui travaillent sous la direction des Maîtres de Sagesse, est de faire pénétrer la lumière, en utilisant les déchirures qui existent déjà dans les voiles de maya.

On pourrait noter ici trois déchirures majeures dans ces voiles. La Bible y fait symboliquement allusion, mais leur signification essentielle n'a été ni relevée ni comprise.

La première déchirure majeure fut faite par l'établissement de la Loi de Dieu ; ceci nous est décrit symboliquement dans l'Ancien Testament, par l'histoire de Moïse. Il gravit la Montagne de Dieu et y reçut les Dix Commandements. C'était une expression de la Loi divine, adaptée à l'humanité et nécessaire à la projection des forces qui vont détruire, purifier et réorganiser. Moïse, Celui qui transmit la Loi, pénétra dans l'une des salles, à l'intérieur des voiles de maya ; là, il se trouva face à la gloire du Seigneur. Elle était de si grand éclat que, ainsi que le dit l'Ancien Commentaire :

"Celui qui, parmi les premiers, pénétra dans les voiles, absorba la lumière et ne sut pas comment la transmettre. Ni lui, ni eux n'étaient prêts, mais la lumière était là, de même que les deux yeux directeurs. Mais un seul peut utiliser, projeter et envoyer la lumière vers sa mission. L'autre doit être aveuglé, et cela, le donneur de la Loi le savait. Il voila donc la lumière en se servant d'un fragment de ce qu'il avait aidé à détruire, et descendit du sommet de la montagne, se replongeant dans l'obscurité de la terre."

La seconde déchirure, de beaucoup la plus importante, fut faite par le pouvoir du second aspect lorsque le Christ soumit le Maître Jésus à la quatrième initiation, et que leur influence conjointe triompha de la [193] mort. Il nous est dit alors que le voile du Temple se déchira en deux, du haut en bas. Le donneur de Loi aida à la première déchirure, celle-ci constituant le moment suprême de la troisième initiation, et il y eut un processus quelque peu semblable de glorification. Un événement du même genre eut lieu à la Transfiguration du Christ, adombrant ou plutôt agissant à travers le Maître Jésus. Mais, lors du triomphe sur la mort et par l'épisode de la Grande Renonciation ou Crucifixion, il se produisit une grande déchirure majeure. La Loi, lorsqu'elle est correctement observée et interprétée, définit l'attitude de l'homme sur le plan mental et sert à faire une déchirure dans le voile éthérique qui sépare le véhicule éthérique, dans son aspect quadruple, de la forme physique dense. La déchirure du second voile, au moment de la Crucifixion, laissa affluer la lumière sur le deuxième niveau du plan éthérique et un nouveau type d'illumination se répandit sur la terre. La Loi et l'Amour purent pénétrer dans la conscience de l'humanité d'une manière nouvelle et directe lorsque le cerveau de l'homme commença d'être impliqué par l'intermédiaire de la substance de la contrepartie éthérique du cerveau physique ; l'instinct de conservation (l'un des aspects les plus bas de la Loi) et la tendance à la sensibilité (le sentiment ou l'émotion, l'un des aspects les plus bas de l'Amour) purent s'exprimer de manière plus complète.

Une autre déchirure du voile, d'importance relativement mineure, se produisit lorsque Saul de Tarse vit la Gloire du Seigneur, et se changea en l'apôtre Paul. Son mouvement en avant, sa sincérité et sa spontanéité progressant sur "la route de Damas", l'obligèrent à traverser l'un des voiles de séparation. Le royaume des cieux subit la violence, et les violents le conquirent par la force. Cette force, agissante chez Saul, le poussa à traverser le voile qui masquait la vision, et la déchirure ainsi faite lui apporta une nouvelle révélation. Il fut, nous est-il dit, complètement aveugle pendant trois jours, ce que confirment les archives ésotériques. Ceci est une correspondance bien connue des trois jours dans la tombe, et les ésotéristes la reconnaissent ; elle correspond aussi à la pénétration dans le troisième ciel, dont Paul témoigna plus tard dans sa vie. Il comprit la nature de la Loi, comme ses dernières épîtres le [194] prouvent ; il fut amené aux pieds de l'Initiateur par l'effet de l'amour, utilisant ainsi les deux précédentes déchirures du voile. Alors qu'il s'efforçait d'atteindre la lumière, il écrivit l'épître qui déchaîna tant de controverses – l'Épître aux Hébreux. Les résultats de la déchirure du troisième voile en donnent la note-clé et expriment le premier aspect, le plus élevé, comme les deux déchirures précédentes conduisirent à la révélation des troisième et deuxième attributs divins. Le premier aspect est considéré comme la synthèse, la Communion des Saints, et comme lié au Seigneur du Monde, Melchizédech. Lisez cette épître à la lumière de ces remarques, et notez comment un grand initié s'efforça de révéler certains faits inhérents à la volonté ou aspect pouvoir. Cela, néanmoins, dépassait de beaucoup la portée des disciples et des aspirants de l'époque, mais peut aujourd'hui faire véritablement partie de la réalisation des hommes. Loi, Amour, Union ou Synthèse – toutes ces grandes énergies ont filtré dans la conscience humaine et offrent maintenant un programme sur lequel on peut baser la nouvelle civilisation, aborder Dieu de façon nouvelle et mettre en œuvre les nouvelles relations humaines.

Il existe donc maintenant trois grandes déchirures, ainsi que de nombreuses déchirures moins importantes qui n'ont pas été mentionnées et n'ont pas à l'être. Trois grands Fils de Dieu, au moment de l'initiation, apportèrent une contribution majeure à la conscience humaine par la détermination de leur volonté-de-loi, de leur volonté-d'aimer et de leur volonté-de-synthèse. De cette manière, ils aidèrent l'humanité à s'avancer plus facilement sur le "Chemin de Lumière", à passer par les salles de maya, aidés par la lumière affluant par les déchirures faites dans les voiles de séparation, par des hommes divins parfaits, au moment même de leur triomphe. Il reste encore une quatrième déchirure à faire, résultant des énergies libérées et du bien acquis grâce aux trois déchirures précédentes. Cette quatrième déchirure sera faite par l'humanité elle-même, dressée en une "intention de masse", focalisée dans les groupes qui sont l'extériorisation des ashrams des Maîtres. Elle sera donc effectuée au moment où la Hiérarchie prendra forme physique, de nouveau, sur terre. [195]

Gardez constamment à l'esprit la nature symbolique de cet enseignement. Les voiles ne sont pas des voiles existant réellement dans le sens habituel de ce terme. Leur nature est celle de forces et d'énergies d'opposition, jouant le rôle de facteurs d'inhibition pour l'aspirant qui cherche à progresser, et pour la famille humaine tout entière qui avance sur le Sentier de l'Évolution. Elles ne sont en rien reliées fondamentalement à la conscience, car dans la majorité des cas ces voiles "se trouvent du côté terre de l'existence et non du côté lumière". Ce sont essentiellement des forces physiques résultant du propre effort et de la propre activité de l'homme au cours des siècles, mais, pour une large part, il ne les perçoit pas et ce sont des obstacles invisibles à son progrès. Elles sont la concentration la plus basse de forces précipitées à partir de niveaux d'activité autres que le plan physique et supérieurs à celui-ci, selon votre compréhension de la substance physique. Pour utiliser une expression qui, même si elle semble vraie, est trompeuse, elles s'interposent entre l'homme intérieur subtil, mental et astral, et son cerveau physique. Ces forces empêchent le cerveau d'enregistrer le monde des causes et le monde de l'âme. Ce monde intérieur peut être émotionnel ou mental dans sa polarisation et dans sa force de précipitation sur le plan éthérique. Il peut être le résultat de l'intégration de la personnalité, et être une combinaison d'énergies, il peut aussi être dominé par les effets de l'énergie de l'âme. Ces derniers, s'ils sont évoqués, peuvent pénétrer de manière occulte, et chasser, rompre et traverser les forces qui voilent ou séparent, engendrant ainsi finalement la coordination entre l'âme et le cerveau.

Ces voiles sont comme des rideaux tirés devant les fenêtres de la vision. Ils empêchent la perception de ce qui se trouve au-delà de la salle ou domaine de l'expérience médiocre ou ordinaire, et empêchent la lumière de pénétrer.

Le travail des trois Fils de Dieu, mentionnés ci-dessus, ne concerne pas la déchirure des voiles de leur vie et de leurs forces intérieures, engendrant un contact de l'âme clair et sans entraves, ou l'illumination de l'expérience sur le plan physique. Cela était fait depuis longtemps dans ces cas spéciaux et individuels. C'est un service qu'Ils rendirent à l'humanité en déchirant les voiles qui séparaient le genre humain de [196] l'expérience spirituelle supérieure, et de l'enregistrement du fait de l'existence de la Hiérarchie. Leur service était universel et rendait possible un plus grand progrès humain, car tant qu'une mesure plus importante de lumière n'avait pas pénétré, il n'était pas possible que l'homme voie et saisisse la nécessité de détruire les obstacles à la lumière. Les voiles continuent de n'être pas perçus par l'aspirant moyen tant qu'une certaine quantité de lumière n'apparaît pas par les déchirures du "rideau d'entraves".

La gloire du Christ et le caractère unique de ce qu'Il a accompli résident dans le fait qu'Il fut le premier à réaliser la déchirure des voiles "du haut en bas". Il y réussit car Il agit en tant que Sauveur du Monde, extérieur à l'humanité et indépendant d'elle. Il était hors de l'aura de la famille humaine et – pour citer de nouveau l'Ancien Commentaire, dans la mesure où il est possible de traduire ces termes archaïques :

"Il travailla d'en haut, et c'est à partir de l'autre côté qu'il fit surgir la force qui traversa, en les déchirant, les forces de séparation, les chassant dans une triple direction, depuis le point le plus élevé, vers la gauche et vers la droite, faisant ainsi pénétrer le courant de force qui se résolut en lumière, en amour, en énergie qui élève. C'est ainsi que travailla Celui que tous les hommes doivent attendre. C'est un homme, mais Il ne travaille pas comme un homme. Il travaille en tant que lumière divine, énergie suprême et comme le Sauveur du monde des hommes."

Permettez-moi de citer encore la même source, et de vous donner les noms anciens des voiles :

"Tout près du plan terrestre se trouve le Voile de l'Impulsion, puis la Salle de la Concentration. À cela succède le Voile de la Distorsion, relié au monde du mirage, comme l'impulsion l'est à la force. Au-delà de ce voile, se trouve la Salle du Choix. Puis nous trouvons un autre voile, le Voile de la Séparation, et au-delà se trouve la Salle des Hommes aveuglés – aveuglés par la lumière, mais tournés vers le dernier voile, le Voile de l'Aspiration. Quatre voiles, trois salles et beaucoup d'hommes."

Je vais vous laisser faire l'application voulue de ce paragraphe de [197] vérité affirmée et de réalisation condensée. Je souhaite vous rappeler que la concentration est une chose pour l'aspirant et une chose très différente pour l'initié, et que les choix faits par l'initié ne ressemblent pas à ceux faits par le disciple. La force aveuglante à laquelle il est fait allusion peut aller de la profonde obscurité spirituelle où est plongé l'homme moyen, jusqu'à la cécité dont Saul de Tarse a été l'interprète pour s'élever jusqu'à cet état qui submerge l'Initié le plus élevé lorsqu'Il attend d'entrer dans la Chambre du Conseil du Seigneur.

La cécité est le prélude de l'initiation, quel qu'en soit le degré. C'est seulement à la dernière et à la plus haute initiation que la "tendance à la cécité" prend fin complètement. Dans les premiers stades de l'évolution, la cécité est naturelle, innée, inévitable et impénétrable. Pendant des siècles, l'homme marche dans le noir. Puis vient un stade où cette cécité, naturelle devient une protection, mais entre aussi dans une phase où elle peut être surmontée. Techniquement, la cécité dont j'ai parlé est quelque chose de différent. À partir du moment où l'être humain, pour la première fois, a un faible aperçu de "quelque chose d'autre" et se voit juxtaposé à ce qui est confusément pressenti, la cécité dont j'ai parlé est imposée par l'âme à l'aspirant qui se hâte, afin que les leçons de l'expérience consciente, du discipulat et, plus tard, de l'initiation puissent être correctement assimilées et exprimées ; par ce moyen, le chercheur pressé est empêché de faire des progrès trop rapides et superficiels. C'est la profondeur et un solide "enracinement" que recherche l'Instructeur intérieur et plus tard le Maître, et la "cécité occulte", sa nécessité, son sage maniement, et son élimination finale font partie du curriculum imposé au candidat. Cette vérité est reconnue bien qu'interprétée faussement par la Fraternité maçonnique. Pour l'une des initiations les plus hautes et les plus importantes, le candidat entre sans avoir les yeux bandés et sans cagoule. Puis, au milieu de la cérémonie, il est aveuglé et, dans cet état, il passe par des épreuves terribles, symboliques d'un certain stade élevé du Sentier. [198]

La cécité est donc, ésotériquement, le lieu où l'on apprend, et elle est liée à la doctrine de l'œil, de la gorge et du cœur. Elle n'est pas liée à la vision confuse, à la perception de demi-vérités ou aux tâtonnements de l'aspirant en voie de s'instruire à son propre sujet, ou lorsqu'il a une vision du but et s'efforce de fouler le Sentier. Cela est un état normal auquel sont soumis tous les débutants, et qu'ils ne peuvent éviter, car il est inhérent à leur nature. La cécité occulte est suscitée spirituellement et masque la gloire, ainsi que la réussite et la récompense promises. Le disciple est rejeté sur lui-même. Tout ce qu'il peut voir est son problème, le minuscule champ de son expérience, et ses moyens, qui lui semblent faibles et limités. C'est à ce stade que le prophète Isaïe fait allusion lorsqu'il parle de donner à l'aspirant en lutte, "les trésors de l'obscurité". La beauté de l'immédiat, la gloire des possibilités présentes offertes, et la nécessité de se concentrer sur la tâche et le service du moment, sont les récompenses du mouvement en avant, plongeant dans l'obscurité apparemment impénétrable. Pour l'initié, cette cécité est encore plus ésotérique ; il ne lui reste absolument aucune lumière d'aucune sorte – ni lumière terrestre, ni lumière dans les trois mondes. Tout est noir. Le mystique l'appelle "la nuit obscure de l'âme". La vraie nuit obscure dont la nuit obscure du mystique n'est qu'un pâle reflet (j'emploie des termes paradoxaux) indique un état d'Existence et un stade de développement très élevés. C'est dans cette obscurité, dans ce noir que le Christ pénétra lorsqu'Il adombra l'un de ses Maîtres, le Maître Jésus sur la croix. Cela va faire résonner une note nouvelle pour beaucoup, et ne peut être révélé que maintenant. Cela concerne la facilité avec laquelle un Maître participe à l'expérience, comprise subjectivement, des disciples qu'Il a préparés à l'initiation. Cela témoigne aussi de l'identification encore plus élevée du Christ avec les initiés qui prennent la quatrième et la cinquième initiation, tel le Maître Jésus lors de l'expérience mentionnée ci-dessus. Le Christ n'est plus l'Initiateur, mais sa position vis-à-vis de l'initié est celle du Maître vis-à-vis du disciple. C'est une phase curieuse de "participation identique" qui ne suscite aucune réaction de la part du Maître ou du Christ le [199] Maître de tous les Maîtres, si ce n'est qu'elle permet au Participant divin lui-même de se trouver devant une autre zone d'obscurité voilant et cachant une gloire céleste encore plus grande. Ce paragraphe dépasse de beaucoup la compréhension de l'étudiant moyen, mais il sera compris par ceux dont les yeux sont ouverts pour être aveuglés.

Les étudiants doivent se souvenir que les quatre voiles du plan éthérique ne sont que les correspondances inférieures symboliques de vastes zones d'expression divine, et que c'est toujours par l'obscurité qu'il faut aborder la gloire. Telle est la Loi. Il est possible de citer ces facteurs supérieurs qui voilent et de les énumérer, mais il n'est pas permis de donner davantage de renseignements concernant ces mystères, cette obscurité de séparation rencontrée par l'initié :

VOILE I. Celui qu'affronte le disciple lorsqu'il lutte avec le Gardien du Seuil, et prend conscience de l'Ange de la Présence, bien qu'il ne puisse pas encore le voir.

VOILE II. Celui que rencontre l'initié à la quatrième initiation, et qui l'oblige à crier dans sa cécité : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné." Les paroles prononcées par le Christ à ce moment-là, et en tant que Participant, ont été oubliées par les chrétiens orthodoxes, mais les ésotéristes les ont retenues. H.P.B. y fait allusion dans la Doctrine Secrète.

VOILE III. Cette cécité mystérieuse qui submerge l'initié quand – en tant qu'Incarnation de toutes les forces de la Triade spirituelle – il se trouve face à la Monade et qu'il est obligé d'avancer, poussé par la "Volonté dévastatrice" du premier aspect. Cela, je ne peux pas le commenter. Cela concerne la sixième et la septième initiation.

VOILE IV. Ce "vide impénétrable et inconnu, l'obscurité absolue du refus", qu'affrontent Ceux qui sont dans la Chambre du Conseil du Seigneur du Monde, et sont focalisés à Shamballa, quand vient pour eux le temps de rejeter complètement notre expression de vie et notre expérience planétaires. Ils doivent alors abandonner les sept [200] plans de l'expérience humaine et spirituelle, passer au-delà, et pénétrer dans des phases de Vie et d'Existence qu'aucun de nos termes ne peut décrire, et que nous ne pouvons concevoir. Ils partent en traversant le quatrième voile des niveaux éthériques cosmiques (situé sur le plan le plus élevé de nos sept plans) et passent sur le plan astral cosmique. Là ils rejettent son existence, comme ils ont auparavant rejeté l'existence du plan astral, cette illusion qui nous est si familière à tous. L'initié passe sur le plan astral cosmique et trouve quoi ? Qui le sait ? Pas moi.

Ainsi les voiles remplissent leur fonction ; la cécité nourrit et protège, pourvu qu'elle soit innée, naturelle, imposée par l'âme et engendrée spirituellement. Si elle est volontairement provoquée par nous-mêmes, si elle fournit un alibi pour une connaissance accaparée, si on la feint pour éviter la responsabilité, alors le péché entre en jeu, et des difficultés s'ensuivent. Puissiez-vous en être tous protégés.

Pas à pas, les Frères de la Lumière et d'autres qui foulent consciemment la Voie Lumineuse se sont écartés de la séduction de la forme ; l'Armée de la Voix ne parvient plus à détourner leurs pas, et les voiles de l'illusion n'obstruent plus leur vision et ne bloquent plus leur progrès. Une liberté relative a été acquise et l'initié se trouve débarrassé de beaucoup de choses qui avaient jusque là entravé son progrès ; le monde de la forme, du mirage et de la séduction n'a plus d'attrait pour lui. Il comprend la signification de l'injonction contenue dans la troisième phrase de cette dixième règle :

3. Qu'il n'entende plus l'Armée de la Voix et que les frères avancent dans le Son.

Pour exprimer cette idée en termes ésotériques, cette phrase pourrait être paraphrasée de la manière suivante : Les voix et la Voix disparaissent. Le A.U.M. est remplacé par le O.M. et au centre de ce O.M. se tient le frère.

Les nombreuses voix du monde, la chair et le diable ne sont plus entendus ; il n'y a rien dans la conscience de l'initié qui puisse y répondre. La Voix du Silence s'évanouit aussi et le Mot lui-même ne [201] peut plus être entendu. Il ne reste que le SON. Il s'agit du Son qui retentit dans les mondes sans forme, c'est le Son auquel répond la Triade spirituelle dont l'initié fait partie, car le Son qu'il produit en suivant la voie de la création fait partie du Son universel. Il y a lieu de faire remarquer que Celui qui se tient au centre même de la Chambre du Conseil de Shamballa fait retentir tous les mots, le Mot, et qu'il émet aussi le Son. On a tendance à l'oublier. C'est Lui qui entonne le A.U.M. et tout vient à la vie ; c'est Lui qui prononce le Mot, le O.M., et Dieu incarné dans l'humanité apparaît sur terre ; c'est de Lui qu'émane le SON et c'est Lui qui maintient toute chose en vie sur ce Souffle expiré et – selon que sa cadence monte ou descend – apparaît le rythme cyclique du processus créateur. Ce sera Lui qui retirera le Son et, centrant la vibration en Lui-même, mettra fin un jour à cette manifestation périodique. Il portera le Son vers d'autres points de l'espace, le maintenant en repos sur le souffle aspiré, jusqu'à l'aube d'un futur cycle d'expression. Alors, il sera à nouveau exhalé et projeté afin de fournir un nouveau champ d'expérience pour les Vies qui, en rythme cyclique, cherchent à se manifester. Toute la question de l'incarnation est cachée dans la compréhension du Son et de sa différenciation en O.M. et A.U.M.