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REGLE TREIZE - Partie 2

Vous est-il possible de saisir une partie de ce que j'essaie de communiquer sans trop y réussir ? C'est une activité ashramique dont les disciples ne savent rien dans la conscience de leur cerveau avant qu'ils n'aient pris la troisième initiation ; les résultats en sont ressentis faiblement, mais de façon croissante. C'est lié à l'action réciproque s'exerçant entre Shamballa et la Hiérarchie, et non entre la Hiérarchie et l'humanité. Cela concerne le dessein et le plan, celui-ci étant l'instrument de celui- là. Cette réalisation se produit via la triade formée par un Maître et ses deux disciples les plus anciens, ou par trois Maîtres, tous sur le même rayon, comme par exemple, le Maître K.H. et son ashram, moi-même et mon ashram et un autre ashram affilié.

C'est pour cette raison que, dans tous les groupes exotériques reliés à un ashram, il y a toujours un chef de groupe et deux autres, qui sont le reflet ou correspondance de la triade supérieure. Ceci fait partie de l'extériorisation de la Hiérarchie qui s'accomplit rapidement à l'heure actuelle.

L'importance de la compréhension de la fonction des triangles est une nécessité primordiale. Il y a ici une indication pour les étudiants du domaine politique, en ce que chaque pays, sous des noms différents, a le gouvernant qu'il a choisi, ses ministres des affaires intérieures (ou relations intérieures) et son ministre des affaires étrangères, responsable des relations extérieures. [272]

Il pourrait être intéressant d'examiner ici un autre point concernant les Bouddhas d'Activité. Chacun d'eux a une relation spéciale avec les trois races qui ont été ou sont strictement humaines : la troisième, la quatrième et la cinquième race-racine, que nous appelons lémurienne, atlante et l'actuelle race aryenne (je n'emploie pas le mot "aryenne" tel qu'on l'appliquait à la race allemande). D'une manière particulière, Ils représentent à Shamballa l'âme de chacune de ces trois races. Une chose complique cette question pour vous, mais elle est en réalité très simple. Les mêmes âmes se réincarnent dans chaque race, et chaque âme passe donc successivement sous l'influence de chacun des trois Bouddhas, chacun ayant une qualité différente de ses deux associés. Ils représentent, dans leur aspect le plus bas, les trois aspects du mental, ainsi que je l'ai dit précédemment. Il y a :

1. La nature instinctuelle qui, en se développant, devient nature mentale et fait la transition avec le caractère automatique, subconscient, tout en possédant certaines de ses qualités parallèles très hautes.

2. Le mental inférieur concret à un stade très développé, qui assume progressivement la direction, et supplante l'instinct dans la conscience de l'homme. Les Bouddhas d'Activité président à ce que l'on pourrait appeler (pour employer un terme occulte technique) le principe ahamkara, le mental servant les intérêts égoïstes de l'homme et lui permettant ainsi de parvenir à un sens des proportions et à une meilleure estimation des valeurs. N'oubliez pas que l'égoïsme est un stade de développement, que c'est un stade nécessaire qui apprend à l'humanité le prix de l'intérêt porté à soi-même.

3. Le mental de la personnalité. Il prend la direction, chez l'homme, et le conduit à prouver la nature du pouvoir, de la réussite et – par-dessus tout – de l'intégration. Cela aussi est une phase nécessaire qui précède le stade de l'éveil.

Ces trois grandes Vies qui sont associées au Seigneur du Monde pourraient être considérées comme constituant les aspects de personnalité, bien que techniquement il n'en soit pas ainsi. Le nom Sanat Kumara [273] n'est pas son vrai nom ; seule la première lettre de ce nom est connue des Maîtres, tandis que la seconde lettre est connue seulement des Chohans. La première syllabe de son nom est connue dans la Chambre du Conseil de Shamballa, mais le reste de son nom est encore inconnu. Les trois Bouddhas d'Activité sont au Logos planétaire (pour vous donner une autre définition) ce que la Triade spirituelle est à la personnalité consacrée du disciple initié, car tel est le rang spirituel du Logos planétaire ; celui des trois Bouddhas qui entre actuellement en activité est celui qui travaille avec la volonté spirituelle.

Dans le corps du Logos planétaire, l'humanité construit lentement ce qu'elle appelle l'antahkarana ; c'est, en réalité, le fil de liaison entre le centre de la tête de Sanat Kumara et son centre du cœur. Réfléchissez à ces mots. Un mystère y est impliqué, et il est peu de chose que je puisse faire pour le clarifier. Lorsque l'humanité construit ou crée les triangles de lumière et de bonne volonté, elle invoque en réalité une réponse active de la part de deux des Bouddhas d'Activité – Celui qui travaille par l'intermédiaire de l'aspect volonté et Celui qui travaille par l'intermédiaire de l'amour dans l'humanité, appliqué intelligemment. N'oubliez pas que ces trois grands Bouddhas résument l'essence transmuée du système solaire précédent, où l'activité intelligente était le but. Aujourd'hui, cette essence sous-tend toute l'activité de notre système solaire, mais elle a l'amour pour motivation ce qui n'était pas le cas dans la manifestation précédente. Les Bouddhas eux-mêmes forment un Triangle profondément ésotérique.

Les deux types de triangles qui sont créés à l'heure actuelle, par une simple poignée de gens, sont en relation avec ce triangle fondamental. Un troisième type de triangle sera construit à une date beaucoup plus lointaine, mais seulement quand les deux premiers types seront bien établis dans la conscience de l'humanité. L'activité de l'ensemble des trois Bouddhas sera alors impliquée et présente, et une grande intégration planétaire aura lieu. Ceci est symbolisé chez l'homme au moment où les trois centres de la tête (le centre ajna, le centre [274] brahmarandra et le centre alta-major) fonctionnent tous et sont inébranlablement reliés, constituant ainsi un triangle de lumière dans la tête.

Les Bouddhas d'Activité extrairont, des triangles que l'on crée actuellement et de ceux qui seront assemblés plus tard, la qualité essentielle (très rare à présent) qui servira à construire cet aspect de l'antahkarana planétaire.

Les triangles de lumière et de bonne volonté sont essentiellement invocatoires. Ils constituent l'abc de la future science de l'Invocation. Leur force dépend de la profondeur du sentiment dans l'un des cas, et de la force de la volonté dans l'autre, avec lesquelles ils sont créés. Je viens de donner ici une indication utile et nouvelle aux disciples qui lancent ce projet nouveau qui me tient tant à cœur. Ce travail doit se poursuivre. C'est parce que tout le concept est si nouveau et si différent de ce qui a été projeté jusqu'ici, qu'il semble si impossible à réaliser. Ce projet des triangles reçoit son incitation de sources ésotériques tellement élevées, que certains disciples considèrent ce travail comme très difficile, et compliquent ainsi sa simplicité essentielle par leur pensée ; d'autres le considèrent comme la chose la plus simple du monde et, en mettant l'accent sur l'aspect organisation ésotérique, ils font aussi obstacle à la création du vrai type de triangle. Il faut que les disciples prennent conscience du véritable plan proposé et trouvent le moyen de clarifier la position médiane entre les difficultés mises en avant et la simplicité qui dénature.

Il est peut-être possible que j'éclaire quelque peu le mental de ceux qui sont responsables des premiers pas faits dans cette entreprise profondément ésotérique. Elle est différente du travail intellectuel et pratique qui est demandé aux hommes et aux femmes de bonne volonté et qu'ils feront ; il ne s'agit pas de ce que certaines personnes zélées considèrent comme du travail de bonne volonté, ou d'une phase de ce travail. La formation des triangles de lumière et de bonne volonté concerne le réservoir d'énergie se trouvant du côté intérieur et éthérique de la vie qui, automatiquement et par un effet de circulation totalement libre, permettra le progrès du travail exotérique des hommes et des femmes de bonne volonté. Il ne s'agit pas de la bonne volonté elle-même, mais de la création de triangles d'énergie, dans le corps éthérique de la [275] planète, qui soient délibérément qualifiés par la bonne volonté. Les deux phases du travail sont nécessairement complémentaires, mais ne doivent pas être considérées comme ne faisant qu'un. Les triangles de lumière doivent être qualifiés par la bonne volonté, ou en devenir les agents, et les deux groupes ont un lien réciproque étroit. Les hommes et les femmes de bonne volonté n'ont pas besoin de connaître ces triangles, à moins que cela ne soit jugé opportun et qu'ils soient individuellement assez avancés pour agir correctement ; mais leur travail dans la ligne de la bonne volonté réussira ou non (j'envisage l'échéance lointaine) selon l'intensité du dessein et la profondeur – de l'amour dont feront preuve les membres des triangles des deux groupes.

Ceux qui sont responsables du travail créateur dans le domaine exotérique doivent commencer par le travail ésotérique. J'écris ici pour des disciples dont certains sont membres de mon ashram, et pour le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ; ils sont responsables de l'exécution du travail selon les plans. Les deux groupes de triangles déjà formés construisent, en réalité, une forme-pensée concernant ce travail, qui suscitera une réponse des vrais constructeurs.

Vous verrez donc que ce travail créateur, avec ses desseins intelligents et pratiques, son aptitude à fonctionner correctement pour unir les travailleurs exotériques et ésotériques en une seule entreprise spirituelle a, en réalité, son origine à Shamballa même et fut appréhendé – quant à l'intention et au dessein – par des Maîtres du premier et du deuxième rayon, bien qu'au début le disciple et le Maître de second rayon le comprissent plus facilement. Plus tard, quand un travail assidu et systématique aura été accompli, et que cette idée sera familière au public, cette activité formera une partie importante de la nouvelle religion mondiale et sera mieux comprise. Elle aura son propre groupe intérieur qui travaillera entièrement de manière subjective, construisant des triangles de lumière et de bonne volonté, puis travaillera objectivement, dirigeant les activités de ceux qui construisent l'aspect organisation des triangles de bonne volonté pratique sur terre, par une activité subsidiaire efficace.

Ce temps n'est pas encore venu. Aujourd'hui, nous avons la création d'une forme-pensée générale ou germination de la semence [276] d'une idée. Plus tard, quand le vrai travail extérieur commencera, sa puissance se manifestera objectivement, car les Bouddhas d'Activité prendront petit à petit conscience de l'existence de cette forme-pensée, dans sa nature de lumière, et dans sa qualité de bonne volonté. Ils déverseront alors sur elle une partie de leur vie selon la nécessité ou l'urgence. Alors, progressivement "la volonté de Dieu régnera", comme l'exprime notre injonction. Parallèlement, se situera le travail des hommes et des femmes de bonne volonté à travers le monde, mais qui sera entièrement objectif – mondial et remarquablement utile.

Il faut que les disciples apprennent à penser en termes de synthèse de groupe. Cela implique qu'ils parviennent à des relations subjectives approfondies et à une sensibilité accrue vis-à-vis de l'impression supérieure et de l'inspiration intérieure. La vie verticale de l'esprit et la vie horizontale de relation doivent être exprimées simultanément, dans une certaine mesure, avant que la signification de ces Règles ne puisse être quelque peu comprise.

Nous avons examiné Shamballa et je vous ai donné des renseignements (jusqu'ici non communiqués par des mots) concernant la Chambre du Conseil de Sanat Kumara et Ceux qui en sont membres. Je souhaite m'arrêter ici pour vous rappeler deux faits :

1. Shamballa est un état de conscience ou phase de prise de conscience de haute sensibilité, pendant laquelle s'effectue une réponse dynamique au dessein divin – réponse rendue possible par la synthèse du dessein et de la relation spirituelle existant entre Ceux qui sont associés à Sanat Kumara.

2. La Fraternité, dans son essence, constitue un mystère majeur ; il est seulement en voie d'être résolu, et cela uniquement sur les deux niveaux les plus élevés du plan physique – cosmique – niveaux que nous appelons logoïque et monadique.

Je me rends compte que vous comprenez la fraternité en termes du Père Unique et de Ses enfants. Cette compréhension est en soi si limitée et si inexacte qu'elle réussit principalement à dénaturer la vérité ; cependant tout ce que vous pouvez saisir actuellement est contenu dans [277] ce concept. On pourrait dire que la description la plus proche de la vraie relation serait la suivante : la Fraternité est une expression de la relation entre le Logos planétaire (sur le plan mental cosmique) et sa Personnalité s'exprimant par la planète, avec toutes ses formes de vie, sur le plan physique cosmique ; la focalisation de cette relation passe par Sanat Kumara, qui est le Mental individualisé de cette grande Vie. En d'autres termes, le Logos planétaire sur son propre plan est à Sanat Kumara ce que l'âme est à la personnalité humaine sur le plan physique dans les trois mondes. La totalité de la relation et des relations établies est donc couverte de manière inadéquate par le mot "fraternité". Le terme "confrérie" qui est si fréquemment utilisé, est en réalité le mode par lequel une fraternité confusément ressentie cherche à faire sentir sa présence. Les mots "confrérie du Christ" indique l'apparition subjective de ce concept sur le plan mental ; cela sera suivi, avec le temps, par une manifestation concrète sur le plan physique. C'est cette idée qui est sous-jacente aux mots "idée, idéal et idole", employés trop facilement, et qui est aussi la raison du sens croissant des responsabilités caractérisant tout progrès humain sur le sentier de la vie. C'est cette idée fondamentale qui gouverne la Chambre du Conseil à Shamballa et qui constitue le motif de l'impulsion vers l'expression planétaire de vie. C'est elle aussi qui caractérise l'idéal que représente la Hiérarchie, et qui met en œuvre le Plan ; ce sont ces "projets spirituels" qui se traduisent par les "formes de relation" croissantes, semblant, aujourd'hui, concrétiser avec précision le projet divin : de Justes Relations Humaines.

J'ai écrit ces remarques préliminaires, car c'est cette compréhension élevée de la fraternité qui conditionne le dessein divin et conduit à l'élaboration des plans spirituels qui vous donneront la clé de la troisième injonction majeure, dont nous allons maintenant parler. Cette injonction est formulée de la façon suivante : [278]

5. Que la Transfiguration suive la Transformation et puisse la Transmutation disparaître.

Je désire vous rappeler ici que, dans ces quatorze règles, il nous faut aborder notre thème sous l'angle de la conscience de l'initié et non sous celui de la conscience unifiée âme-personnalité. C'est cette manière supérieure d'aborder la question qui s'impose ici, c'est le problème du groupe des initiés et non celui de l'individu dans le groupe. D'où la grande difficulté d'exprimer n'importe lequel de ces enseignements par des mots. Pour l'aspirant ordinaire au discipulat accepté, les trois mots caractérisant cette troisième injonction (mais constituant symboliquement la cinquième injonction de la règle) pourraient se définir comme suit : les idées exprimées sont celles de l'aspirant aux Mystères lorsqu'il se trouve devant l'initiation. Prenons ces mots dans l'ordre où les donne la Règle XIII.

1. Transfiguration. Stade du Sentier de l'Initiation où est prise la troisième initiation, où la personnalité est irradiée de toute la lumière de l'âme, et où les trois véhicules de la personnalité sont complètement transcendés ; ils sont devenus simplement des formes par lesquelles le flux de l'amour spirituel peut se déverser dans le monde des hommes, afin de sauver la création.

2. Transformation. Processus d'évolution effectué sur le Sentier du Disciple, au cours duquel le disciple transforme son "apparence" inférieure triple ou personnalité, et commence à manifester une "qualité" divine. Son corps physique devient obéissant aux ordres de son mental, qui devient réceptif au mental supérieur, par l'intermédiaire de l'âme ; sa nature émotionnelle devient le réceptacle de buddhi ou de l'intuition ; puis, après la troisième initiation, elle disparaît complètement, et le véhicule bouddhique devient le principal instrument de la sensibilité. Le mental, en temps voulu, est également transformé par l'impression issue du mental supérieur, qui s'efforce de mettre en œuvre la nature de volonté de la Monade.

3. Transmutation. Méthode par laquelle ce qui est inférieur est absorbé par ce qui est supérieur, par laquelle la force est transmuée en énergie, l'énergie des trois centres inférieurs est élevée jusqu'aux trois centres supérieurs (la tête, le cœur et la gorge) et qui permet plus tard à [279] l'initié de centraliser toutes les énergies dans les trois centres directeurs de la tête. Ce processus de transmutation se fait sous la pression de l'expérience de la vie quotidienne, sous l'effet magnétique du contact de l'âme, et en tant que résultat inévitable de l'évolution même.

Ces trois processus de spiritualisation sont bien connus, en théorie du moins, de tous les aspirants à la spiritualité. Ce sont des expressions de l'intention et de l'influence réciproque efficace de l'âme et de la personnalité ; ils constituent aussi une activité parallèle à la tâche de construction de l'antahkarana, car les modes d'alignement jouent une large part dans le processus de transmutation.

Ce sont néanmoins ces processus et ces interprétations qui concernent l'initié, mais la signification de ces processus se traduit en termes d'antahkarana complètement construit et du point de vue "angle d'intention" de la Monade. Autrement dit : Qu'est-ce que la Transformation et la Transfiguration signifient pour les membres de la Hiérarchie placés face à la Voie de l'Évolution Supérieure ?

Qu'est-ce que ces termes impliquent pour ceux chez qui l'âme, principe médiateur, n'a plus de signification de fait ?

Envisagez pendant un instant que l'initié, qui a subi la première initiation majeure (la Transfiguration) et les deux initiations du seuil (la Naissance et le Baptême des Mystères chrétiens), ait créé l'antahkarana afin d'établir une relation directe entre la Monade et la personnalité entre le centre de conscience universelle ou identification et l'expression dans les trois mondes. L'antahkarana est construit et constitue un canal de contact. L'âme qui pendant des siècles a dirigé les personnalités diverses et variées n'existe plus ; le corps causal a disparu, brisé au moment où l'initié (à la quatrième initiation) s'écrie : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Le Temple de Salomon, "demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme", n'est plus nécessaire. Il a, dans le passé, rempli son office et ce que l'on avait considéré comme éternel doit disparaître à la lumière de Ce pour quoi [280] l'éternité n'est qu'une phase de ce qui sera révélé plus tard. Tout ce qui reste maintenant à l'initié, ce sont deux points de dessein vivant que nous appelons esprit-matière et vie-apparence. La leçon qui attend l'initié est de comprendre la signification intérieure (non pas la signification évidente et facile à saisir) du fait que l'esprit est de la matière à son point le plus élevé, et la matière, de l'esprit à son point le plus bas. Ceci implique la libre interaction de l'énergie-vie, consciemment appliquée et résultant de processus longs de plusieurs ères, et de la matière-force, via l'antahkarana. Le "pont arc-en-ciel" devient un canal qu'emprunte l'impact monadique ou énergie de la vie sur la substance, afin que la substance, prenant forme selon l'intention cyclique du Logos planétaire, puisse être de plus en plus colorée ou qualifiée par l'énergie de l'universalité. Vous pouvez vous rendre compte, d'après les phrases ci-dessus, quelque peu compliquées, combien le langage est inapte à exprimer la compréhension et l'intention de la Hiérarchie.

Pour l'initié donc, les deux mots, Transfiguration et Transformation, signifient quelque chose de très différent de ce qu'ils veulent dire pour le disciple, tandis que la Transmutation n'a désormais plus de sens pour lui, car il n'y a rien en lui qui ait besoin d'être transmué ; on pourrait donc dire :

1. La Transmutation concerne l'expression de la force de vie sur les trois plans inférieurs de l'existence et de l'évolution humaines.

2. La Transformation concerne, d'une manière très singulière, les trois aspects du mental, sur le plan mental :

a. Le mental inférieur.

b. Le fils du mental, l'âme.

c. Le mental supérieur.

3. La Transfiguration concerne la vie de la Triade supérieure sur ses trois niveaux d'identification.

 À cela on pourrait ajouter le fait que :

1. Les trois plans inférieurs de transmutation sont les sous-plans dense, liquide et gazeux du plan physique cosmique.

2. Le plan mental est un état de conscience unique où les plans [281] inférieurs sont soumis à l'impression des trois supérieurs. Les trois plans supérieurs et les trois plans inférieurs sont soumis à un processus nettement ésotérique et mystérieux, et c'est sur ce plan que le travail de transmutation est parachevé, du point de vue de l'initié.

3. Les trois plans de la Triade spirituelle sont les sphères où s'opère la transformation. Cette transformation n'a rien à voir avec la transformation de la personnalité, mais est uniquement liée au travail intérieur de la Hiérarchie, et elle est l'effet de cette intensité vivante, en développement, sur les membres de la Hiérarchie. Cinq plans sont donc impliqués dans ces deux phases du travail divin.

4. Les deux plans les plus élevés (le plan monadique et le plan logoïque) sont les plans de la transfiguration du point de vue de l'initié supérieur. À ce moment-là, les processus de transmutation sont tombés en dessous du niveau de conscience, et bien que l'initié (travaillant avec les formes dans les trois mondes) ait son instrument sur le plan physique extérieur, son propre travail et son activité hiérarchique sont strictement de la triade et de la monade avec une réceptivité croissante à l'intention logoïque.

Envisageons maintenant les phases de la transfiguration et de la transformation, autant que c'est possible dans un enseignement exotérique, et "puisse la transmutation disparaître" chez tous les disciples à mesure que le temps passe, et cela rapidement vu le grand besoin de travailleurs hiérarchiques aujourd'hui.

On pourrait demander ici : Quel est le travail entrepris par les Maîtres eux- mêmes sur les trois plans de la Triade spirituelle ? Les étudiants se rendent bien compte que beaucoup de Maîtres s'occupent des processus d'évolution des divers règnes de la nature dans les trois mondes inférieurs. Ils oublient qu'en majorité Ils ont des occupations différentes. Vous êtes-vous jamais demandé ce qui incite un Maître à rester travailler dans les trois mondes, le mental focalisé sur ses processus d'évolution ? Avez-vous jamais envisagé les autres facteurs qui pourraient retenir son attention et l'intéresser ? L'humanité, dans son attitude égocentrique, a tendance à penser que les besoins des hommes [282] et, entre parenthèses, ceux des autres règnes de la nature, sont tout ce qui pousse les membres de la Hiérarchie à exécuter leur travail de salut et de stimulation. Mais cela n'est qu'une estimation partielle de ce qu'Ils font. La conscience du Maître s'élargit régulièrement à mesure que ces membres accomplissent leur travail ; ceci à cause de la nature de leur travail dans les trois mondes, qui devient forcément de plus en plus inclusif. C'est l'effet produit sur lui, lorsqu'Il travaille pour le bien de l'humanité ou des autres règnes de la nature. Il y a nettement un effet de l'évolution. Mais, sur les trois niveaux supérieurs de la Triade spirituelle, un autre genre d'impulsion évolutive dirige ses activités. Je vous ai dit ailleurs que la conscience (telle que nous la comprenons) était transcendée et qu'un nouvel aspect de perception universelle la remplaçait. À cet événement, j'ai donné l'appellation inadéquate d'Identification. C'est un terme qui implique la conscience, invoque la volonté, qui est dynamique, inclusive et, de plus, basée sur la doctrine de non-séparativité.

Néanmoins, cela n'est que le commencement d'une phase de développement entièrement nouvelle ; la conscience tombe finalement en dessous du niveau de perception. Elle devient aussi automatique et pas plus enregistrée dans son expression, que ne l'est l'instinct animal chez l'être humain. Elle fonctionne, mais l'homme n'en est pas conscient. C'est un mécanisme de protection. L'aspect volonté de la Monade remplace mais ne nie pas l'amour qui, lui aussi, est devenu instinct ; l'adoption d'une identification à but unique "semblable à une épée", remplace l'inclusivité jusque là ressentie et pratiquée. Peut-être puis-je vous communiquer une partie de ce que je veux dire en signalant que le cercle avec le point au centre est le symbole de l'homme arrivé à la perfection. Son développement est dans tous les domaines ; l'homme est inclusif à la fois verticalement (contact de l'âme) et horizontalement (relations humaines), cependant il demeure au centre de sa conscience et du cercle infranchissable qu'il s'est imposé à lui-même. De là il ne bouge jamais, mais il est toujours conscient de tout ce qui survient dans sa sphère d'influence. C'est là le symbole du Maître, d'un point de vue particulier de réalisation. [283]

Mais le Maître lui-même n'est pas statique. Le champ de son travail est clair ; le domaine de ses contacts – humains, subhumains et supra-humains – est clair aussi. Au sein du cercle infranchissable dans le monde de la sensibilité et en relation avec le monde de la compréhension aimante, il demeure le Maître.

C'est à ce point précis du temps et de l'espace que commence, pour le Maître, le travail de Transformation, transformation qui découle du développement rendu possible sur les trois niveaux de la Triade spirituelle. À mesure que se fait cette transformation, survient une activité nouvelle qui permet finalement au Maître de traverser le cercle infranchissable planétaire et de parvenir ainsi à la porte de l'Évolution Supérieure.

Ce que j'ai maintenant à dire sera peut-être rendu plus clair par le symbole suivant. Le Maître a maintenant pénétré sur un autre niveau cosmique, mais il est encore dans l'aura de la Vie Une. Maintenant le plan astral cosmique lui est révélé. Il voit la raison pour laquelle, en premier lieu, la sensibilité avait dû être développée ; pourquoi il avait alors fallu l'utiliser, la maîtriser et, finalement, la supprimer complètement – la supprimer de telle manière qu'elle tombe en dessous du niveau de conscience. Il n'y a pas de mirage sur le plan astral cosmique, et seuls Ceux qui ont complètement dominé la réaction sensible sur tous les niveaux du plan physique cosmique, qui s'en sont complètement libérés, peuvent désormais – grâce à la volonté illuminée et au pouvoir de cette mystérieuse qualité (si je peux désigner ainsi une expression effective) qu'est l'identification – diriger l'aspect le plus bas du désir cosmique sur le plan astral cosmique. Ce dernier doit nécessairement être harmonisé avec ce à quoi ils sont irrévocablement liés. Cette identification est par conséquent la plus haute expression du dessein divin sur le plan physique cosmique, même si elle est en même temps l'aspect inférieur du désir astral cosmique. Donc, mes frères, la transformation dont traite cette règle est la transformation de la conscience en identification. Je ne puis en dire davantage. Il n'existe pas de mots ou de symboles pour exprimer le sens véritable.

Lors de cette ligne d'approche par l'identification, le Maître construit ce dont la correspondance spirituelle est l'antahkarana manasique. [284] L'antahkarana qui apparaît maintenant est une projection de l'ashram d'un Maître ; il y a donc sept voies vers la Voie de l'Évolution Supérieure. Ces sept voies correspondent aux sept ashrams des sept Rayons ; elles sont reliées aussi aux sept initiations, aux sept principes de l'homme et à tous les autres septénaires qui sont nombreux. C'est la force de la Volonté, engendrée par le Maître, pendant le processus consistant à :

1. Atteindre la cinquième initiation.

2. Travailler dans les trois mondes de création salvatrice.

3. Parvenir au dessein ashramique et à l'activité subséquente de groupe.

4. Manifester l'énergie de rayon.

5. Faire preuve d'une faculté connue seulement des initiés ayant dépassé la troisième initiation.

Cela fournit l'intention focalisée qui permet au Maître de parvenir à ce que l'on appelle la transformation et, plus tard, de projeter l'impulsion dynamique de sa volonté spirituelle de telle manière qu'Il réussit à percer le cercle infranchissable planétaire ; le droit de cité du monde lui est alors donné, et non seulement celui des mondes.

Il est évident que je traite de la sixième initiation. Quand cette initiation est consommée, le Chohan transcende les trois mondes de la Triade spirituelle et se focalise, en tant qu'agent de projection de la Volonté Illuminée – comme il s'exprime lui-même – sur le plan monadique. Ce stade du développement est en réalité l'initiation de l'Ascension, dont la vraie signification sera révélée par le moyen de la nouvelle religion mondiale.

Le résultat qui s'ensuit s'appelle la vraie Transfiguration. Celle-ci permet à l'initié de fonctionner sur le plan logoïque, le plan le plus élevé du plan cosmique physique. En terminologie chrétienne, cela s'appelle "être assis à la droite de Dieu". À ce point, l'homme ayant atteint la septième initiation est transfiguré. Le premier contact vient dans la ligne qu'il a projetée, résultant de la transformation ; il est fait de ce qui a [285] toujours adombré Sanat Kumara. Le Chohan a maintenant pris la septième initiation.

6. Que le O.M. retentisse au centre même du groupe, proclamant que Dieu est Tout.

Je n'ai pas l'intention d'interpréter cette dernière phrase de la Règle XIII. Son sens dépasse votre compréhension la plus élevée. Il s'agit de transmuer le O.M. en ce qui est le Son originel, ce qui entraîne certaines transformations de base et aboutit à une transfiguration qui s'étend à la planète tout entière et se rapporte à une certaine initiation majeure. Ces questions ne nous concernent pas. Elles ne concernent que quelques-uns des Maîtres les plus avancés. Nous attendrons donc d'avoir résolu nos problèmes spirituels, transmué notre nature inférieure, subi les aspects inférieurs des deux transformations, et que nous soyons en conséquence prêts à prendre la troisième initiation – celle de la Transfiguration.