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REGLE DEUX

REGLE DEUX

Acceptés en tant que groupe

En étudiant la Règle I sur l'Initiation, nous avons saisi, ou peut-être fixé plus clairement dans notre mental, trois pensées majeures.

1. Le sentier de l'initiation est celui sur lequel nous développons l'aspect volonté de la divinité.

2. Nous apprenons aussi à utiliser la conscience comme un tremplin permettant de reconnaître un nouvel état de réalisation, qui n'a rien à voir avec la conscience telle que nous la comprenons.

3. Avant chaque initiation, nous subissons deux épreuves majeures – celle du terrain ardent et celle de la claire lumière froide.

[48] Nous avons terminé notre étude sur la pensée de la tension que j'ai définie comme l'identification du cerveau et de l'âme avec l'aspect volonté et le maintien de cette identification – inchangée et inébranlable – dans toutes les circonstances et les difficultés. Je le souligne, car le concept de "tension" ou de point de réalisation sous-tend l'enseignement de la règle que nous allons examiner maintenant.

Règle II

La PAROLE a maintenant retenti à partir du grand point de tension : acceptés en tant que groupe. Ne retirez pas alors votre demande. Vous ne le pourriez pas si vous le désiriez ; mais ajoutez-y trois grandes requêtes et allez de l'avant. Qu'il n'y ait aucun souvenir et pourtant que la mémoire gouverne. Travaillez à partir du point de tout ce que contient la vie de groupe.

Une analyse serrée de cette règle en révélera bien davantage à l'intuition qu'il n'apparaît en surface, ceci étant déjà très riche. Chacune de ces règles contient le germe de la compréhension qui doit être évoquée avant qu'il ne soit possible de maîtriser la règle suivante. Tout ce qui est communiqué a toujours pour base ce qui s'est passé auparavant. Les "trois grandes demandes" de l'initié sont basées sur l' "appel triple" se trouvant dans la Règle II destinée aux aspirants et aux disciples. L'appel triple a résonné précédemment. Maintenant ses significations supérieures doivent être comprises.

Cette règle ne comporte que quatre parties ; elle est d'importance primordiale, car elle contient la force qui motive, les facteurs qui conditionnent, et le lieu du triomphe ; tous sont indiqués. Comme de coutume, nous allons étudier successivement chaque partie séparément et autant que possible en détail, nous souvenant que l'initiation traite de facteurs en manifestation latente, pour lesquels le langage ne possède pas de termes, et d'idées qui ne se trouvent pas encore parmi le "nuage de pluie des choses connaissables" (ainsi que les nomme Patanjali), c'est-à- dire connaissables par la masse des hommes. L'initié, cependant s'occupe du monde de l'âme et d'affaires qui ne se manifestent encore en [49] aucune façon. La tâche du Maître, et de ses supérieurs, est de prendre les mesures devant précipiter ces "événements latents", qui les amèneront à se manifester. Ceci, je vous le rappelle, s'effectue toujours au moyen de la volonté et à partir d'un point de tension.

1. La Parole a maintenant retenti, à partir du grand point de tension : Acceptés en tant que groupe.

Je souhaite ici attirer votre attention sur la nature progressive de la science ésotérique ; elle n'est nulle part mieux illustrée que par cette phrase ; nulle part elle n'apparaît plus clairement, et cependant, à moins que l'intuition et le sens de corrélation ne fonctionnent, l'idée risque d'échapper, de n'être pas reconnue.

Dans tout l'enseignement donné à l'aspirant et au disciple dans les premiers stades de leur entraînement, l'accent a été mis sur le "point de lumière" qui doit être découvert, transformé en illumination complète, et utilisé de telle façon que celui chez qui la lumière brille devienne un porte-flambeau dans un monde obscur. Ceci, enseigne-t-on à l'aspirant, est possible quand le contact avec l'âme a été réalisé et la lumière découverte. C'est un enseignement familier à beaucoup de personnes, et c'est l'essence du progrès que doivent faire aspirants et disciples, dans la première partie de leur entraînement.

Maintenant, néanmoins, nous passons à une autre expression et au développement suivant de la vie de l'initié, qui est d'apprendre à travailler à partir d'un "point de tension". C'est là qu'est mis maintenant l'accent et c'est sur lui que j'attire l'attention de l'humanité, car le genre humain s'approche de la fin, de la conclusion terrible mais libératrice de sa grande épreuve du terrain ardent moderne. Maintenant, les hommes peuvent pénétrer dans la claire lumière froide et, de là, commencer à maintenir le point de tension qui évoquera la nécessaire et "compréhensive volonté de progresser" dans la ligne de la volonté-de-bien humaine – première phase du développement de l'aspect volonté. C'est la sublimation supérieure du stade d'aspiration qui précède l'accession au "point de lumière" par le contact avec l'âme.

Ce point de tension est trouvé quand la volonté consacrée de la [50] personnalité est mise au contact de la volonté de la Triade spirituelle. Ceci s'opère en trois stades précis :

1. Le stade où l'aspect inférieur de la volonté qui est focalisé dans le corps mental – la volonté-d'activité de la personnalité – entre en contact avec le mental supérieur abstrait ; ce dernier est l'aspect inférieur de la Triade et l'interprète de la Monade. On peut noter deux choses à ce sujet.

a. Ce contact devient possible à partir du moment où le premier fil mince de l'antahkarana, le pont arc-en-ciel, relie complètement l'unité mentale à l'atome manasique permanent.

b. Cela se manifeste par un dévouement absorbant au Plan, et c'est un effort pour servir ce Plan à tout prix, à mesure qu'il est compris et saisi.

Cela s'exprime par la pratique de la bonne volonté, telle que la comprend l'être humain intelligent ordinaire, mise en œuvre comme mode de vie.

2. Le stade où l'aspect amour de l'âme est mis en contact avec l'aspect correspondant de la Triade, auquel nous donnons l'appellation inadéquate d'intuition. Il s'agit en réalité de la pénétration et de la compréhension divines, s'exprimant par la formulation d'idées. Vous avez là un exemple de l'insuffisance du langage moderne ; les idées sont sans forme et elles sont en fait des points d'énergies se déplaçant vers l'extérieur afin d'exprimer finalement quelque "tension interne" du Logos créateur divin. Quand l'initié le saisit et s'y identifie, sa bonne volonté s'épanouit en volonté-de-bien. Le plan et la qualité cèdent la place au dessein et à la méthode. Les plans sont faillibles, expérimentaux, et servent un besoin temporaire. Le dessein tel que l'exprime l'initié est permanent, à longue portée, inaltérable et sert l'Idée Éternelle.

3. Le stade où – après la quatrième initiation – il existe, via la Triade, une relation directe et ininterrompue entre la Monade et la [51] forme qu'emploie le Maître pour exécuter son travail parmi les hommes. Cette forme peut être soit sa personnalité temporaire, à laquelle Il est parvenu par le moyen normal de l'incarnation, ou une forme créée spécialement ; les théosophes donnent à celle-ci le nom technique mais pesant de "mayavirupa". C'est le "vrai masque, cachant la lumière radieuse et l'énergie dynamique d'un Fils de Dieu révélé". Voilà la définition ésotérique que je vous propose. Ce stade peut être appelé la réalisation de la volonté-d'être, mais il ne s'agit pas de l'existence en tant qu'expression individuelle, mais de l'existence en tant qu'expression du Tout – non séparatif, incluant tout, motivé par la bonté, la beauté et la vérité, s'exprimant intelligemment en tant qu'amour pur.

Tous ces stades sont atteints par la réalisation d'un point de tension, puis à un autre, le travail étant ainsi porté dans le domaine de la volonté assidue et dynamique. Cette volonté, au cours de son développement progressif, agit toujours à partir d'un point constant de tension.

Nous en arrivons maintenant à l'examen d'une question qui s'avère toujours extrêmement difficile pour les étudiants : la nature du Mot, le A.U.M., et de ses transformations subséquentes en O.M. et en Son. Il existe une grande confusion quant à sa signification et à la nécessité de son emploi. La phase de reconnaissance de ce mot, que nous traversons actuellement, est purement exotérique et consiste à habituer le grand public au fait de son existence. Cela s'est fait de trois manières :

1. Par l'emploi constant, dans toutes les églises chrétiennes du mot "Amen", qui est la corruption occidentale de A.U.M. Le A.U.M. est ici l'aspect inférieur du Son originel.

2. Par l'accent mis dans la maçonnerie sur le Mot Perdu, attirant ainsi l'attention de l'humanité de manière subtile sur le O.M., le Son du deuxième aspect, l'âme.

3. Par l'insistance croissante mise par de nombreux groupes occultes, à travers le monde, sur l'emploi du O.M., sur l'emploi fréquent qu'en font ces groupes en public, et par les personnes ferventes de méditation.

La manière la plus saine de l'aborder est la tradition maçonnique car elle traite du monde de l'âme et d'une phase de l'enseignement [52] ésotérique. L'emploi de l'Amen dans le rituel de l'Église chrétienne sera finalement découragé, car c'est fondamentalement une affirmation matérialiste, considérée par le fidèle moyen comme mettant le sceau de l'approbation divine sur la demande qu'il adresse au Tout-Puissant pour qu'Il le protège et lui fournisse les nécessités matérielles ; tout ceci est donc lié à la vie de désir, d'aspiration, de dualisme et de requête. L'attitude du donateur et du bénéficiaire est impliquée.

Le A.U.M. et l'Amen sont tous deux l'expression sonore du principe de la substance intelligente et active de la manifestation divine, le troisième aspect, et ont répondu au besoin de l'humanité dans sa phase de développement matériel. J'y inclus aussi le développement du mental ou de la forme mentale. La personnalité dans son ensemble, lorsqu'elle est parachevée et placée sous la domination de l'âme, est le "Mot fait chair".

La masse des aspirants et des disciples apprend aujourd'hui la signification du O.M. qui n'est pas le Mot fait chair, mais le Mot libéré de la forme, s'exprimant comme âme-esprit, et non comme corps-âme-esprit. On pourrait donc dire que :

1. Le A.U.M. (notez que je sépare chaque aspect de ce triple son) fait descendre l'aspect âme-esprit sur le plan physique et l'y ancre par la force de sa vibration rayonnante. J'utilise un symbole pour être plus clair : c'est comme si "un vent violent plaquait un homme contre un mur et rendait difficile toute liberté de mouvement". Il vivifie la forme ; il intensifie l'emprise de la matière sur l'âme ; il construit autour de l'âme une prison limitative – la prison des sens. C'est le "son de l'enchantement", le son qui est la source du mirage et de maya ; c'est la grande énergie trompeuse et séduisante, la note de l'arc involutif. Il contient le secret du mal ou de la matière, l'emploi de la forme, d'abord comme prison, puis comme terrain d'entraînement, puis comme champ d'expérience et, finalement, comme expression de la manifestation d'un fils de Dieu.

2. Le O.M. correctement énoncé, libère l'âme du domaine du [53] mirage et de l'enchantement. C'est le son de la libération, la grande note de résurrection et d'élévation de l'humanité jusqu'au Lieu Secret du Très Haut, après que tous les autres Mots ou sons aient échoué. Ce n'est pas un son triple comme le A.U.M. mais un son double, indiquant la relation de l'esprit et de l'âme, de la vie et de la conscience. Ce Mot perdu, symbole de la perte dans les trois mondes (représentés par les degrés des Loges Bleues dans la maçonnerie), doit être retrouvé et est en voie d'être découvert aujourd'hui. Les mystiques l'ont cherché ; les maçons ont conservé la tradition de son existence ; les disciples et les initiés doivent prouver qu'ils le possèdent.

3. Le SON est la seule expression du Nom Ineffable, de l'appellation secrète de Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être, et qui est connu de la Grande Loge Blanche par ce nom. Rappelez-vous toujours que nom et forme sont synonymes dans l'enseignement occulte, et que ces deux mots contiennent le secret de la manifestation. Le but de l'initié est l'identification avec toutes les formes de la vie divine, afin qu'il puisse savoir qu'il est partie intégrante de ce Tout et se mettre au diapason de tous les états de conscience divins, ayant la conviction intime (et non seulement théorique) que ce sont aussi ses propres états de conscience. Il peut alors pénétrer les arcanes divines de la connaissance, partager l'omniprésence divine et – à volonté – exprimer l'omniscience divine et se préparer à manifester, en pleine conscience, l'omnipotence divine.

J'utilise des mots qui ne parviennent pas à communiquer la signification sous- jacente du Mot. La compréhension ne peut être atteinte que lorsque l'homme vit le Mot, lorsqu'il en entend le Son silencieux, et l'exhale en un souffle vital qui donne la vie aux autres.

Les masses entendent le son du A.U.M. et, dans leurs couches supérieures, s'aperçoivent que le A.U.M. est l'expression de quelque chose dont elles cherchent à se libérer. Les aspirants et les disciples entendent le O.M. et, dans leur vie personnelle, le A.U.M. et le O.M. sont en conflit. C'est peut-être pour vous une idée nouvelle, mais elle exprime un fait éternel. Cela vous aidera peut-être à mieux comprendre [54] cette phase si je vous signale que, pour le premier groupe, le O.M. peut être représenté par le symbole suivant exprimant la nature matérielle de M, tandis que le second groupe peut-être représenté par le symbole m exprimant l'âme enveloppée de matière. Vous verrez donc comment l'enseignement fait avancer l'homme progressivement, et comment la science occulte le met au contact de grands renversements mentaux et de paradoxes divins. Depuis des éons, le Mot de l'âme et le Son de la réalité spirituelle sont perdus. Aujourd'hui, on retrouve le Mot de l'âme, et dans cette redécouverte, le petit soi se perd dans la gloire et le rayonnement du Soi divin.

Cette découverte est consommée au moment de la troisième initiation. L'initié et le Maître, ainsi que Ceux d'un rang supérieur qui se rapprochent de l'identification avec Shamballa, entendent de plus en plus clairement et constamment le Son, qui émane du Soleil spirituel central et pénètre toutes les formes de vie divine de notre planète – via notre Logos planétaire. Celui-ci entend avec clarté et compréhension le Son de la syllabe inférieure du Nom ineffable de Celui en qui tous les Logoï planétaires vivent, se meuvent et ont leur Être, car Ils sont des centres de la VIE qui s'exprime par le truchement d'un système solaire.

Vous comprenez maintenant pourquoi il est inutile que je m'étende davantage sur cette question. Sa seule utilité est de pousser la conscience du disciple à l'expansion, et de stimuler son imagination (germe de l'intuition) afin que même pendant qu'il exprime le M, puis le m, il s'efforce d'atteindre le Son.

J'ai signalé, précédemment, que le Son du A.U.M., le son du O.M. et le SON lui-même sont tous liés à la vibration et à ses effets différents et variés. Le secret de la loi de Vibration est révélé progressivement, à mesure que les gens apprennent à faire résonner le Mot sous ses trois aspects. Les étudiants feraient bien aussi de réfléchir à la distinction entre le souffle et le Son, entre le processus consistant à respirer, et celui consistant à créer une activité vibratoire dirigée. L'un se rapporte au Temps, l'autre à l'Espace et ils sont distincts l'un de l'autre. Selon l'Ancien Commentaire, le Son, marquant le point final mais aussi le [55] point initial, concerne ce qui n'est ni le Temps ni l'Espace ; il se situe hors du TOUT manifesté ; il est la Source de tout, et cependant nulle chose.

Il existe donc de grands points de tension à partir desquels le Mot Sacré retentit sous ses aspects majeurs. Permettez-moi de vous les énumérer :

1. Le point créateur de tension, tension réalisée par le Logos planétaire lorsqu'Il répond au Son du Nom Ineffable et l'exhale à son tour, en trois grands Sons, qui ne forment qu'un seul Son sur son plan d'expression, créant ainsi le monde manifesté, l'impulsion conduisant au développement de la conscience, et l'influence de la vie même. Cela est le Son.

2. Sept points de tension sur l'arc descendant ou involutif ; ils produisent les sept planètes, les sept états de conscience et l'expression de l'impulsion des sept rayons. C'est le A.U.M. septuple dont la Sagesse Immémoriale prend note. Cela concerne l'effet de l'esprit ou vie sur la substance, donnant ainsi le départ à la forme et créant la prison de la vie divine.

3. Le A.U.M. lui-même ou le Mot fait chair ; cela crée finalement un point de tension dans le quatrième règne de la nature, point auquel le cycle évolutif devient possible et où la première et faible note du O.M. commence à se faire entendre. Chez l'individu, ce point est atteint quand la personnalité est un tout intégré et actif, et quand l'âme commence à la dominer. C'est une tension accumulative, à laquelle on parvient à travers plusieurs vies. Dans les archives des Maîtres, ce processus est exprimé de la façon suivante :

Vous devez vous rappeler que ces symboles sont, de ma part, une tentative pour traduire en caractères modernes occidentaux des signes anciens. Le seul qui soit le même dans toutes les langues est, ésotériquement, le A.U.M. [56]

4. Vient alors un point de tension d'où l'homme réussit finalement à se libérer des trois mondes et à devenir une âme libre ; il est alors un point dans le cercle – le point indiquant le point de tension d'où il travaille à présent, et le cercle, la sphère de l'activité qu'il a lui-même décidé d'entreprendre.

Il n'est pas nécessaire que je poursuive davantage ; l'initié passe de tension en tension, exactement comme tous les êtres humains, aspirants, disciples et initiés des degrés inférieurs. Ils vont d'une expansion de conscience à une autre, jusqu'à ce que soit prise la troisième initiation et que les points de tension (caractérisés par l'intention et le dessein) remplacent tous les efforts précédents ; l'aspect volonté commence alors à dominer.

Voilà, brièvement, un aperçu nouveau sur le thème familier du Mot, thème conservé sous une forme ou sous une autre par toutes les religions mondiales, mais thème qui a été tellement matérialisé, qu'il est de la tâche de la Hiérarchie de rétablir la connaissance de sa signification, de son application triple, de ses conséquences au point de vue involution et évolution. Les étudiants feraient bien de se souvenir que le faire résonner sur le plan physique ne correspond pas à grand- chose. Les facteurs importants sont de l'énoncer silencieusement, dans la tête ; puis, ceci étant fait, de l'entendre faire écho dans la tête et de se rendre compte que ce son émis par soi-même – exhalé à partir d'un point de tension – fait partie du SON originel prenant forme en tant que Mot. Quand l'homme exprime parfaitement le A.U.M., il peut alors énoncer le O.M. avec efficacité à partir de certains points de tension, jusqu'à la troisième initiation. Alors l'effet du O.M. est tel que la personnalité en tant qu'identité séparée disparaît ; l'âme émerge dans toute sa gloire, et le premier et faible son du SON d'origine frappe l'oreille de l'initié, transfiguré. C'est la Voix dont parle la Bible lorsqu'elle relate la transfiguration. Cette Voix dit, "Voici mon Fils bien-aimé". L'initié, enregistre le fait qu'il a été accepté par Shamballa et a pris contact pour la première fois avec le Logos planétaire, l’Hiérophante, l'Initiateur à la troisième initiation, exactement comme le Christ, le Maître des Maîtres, est l'Initiateur et l’Hiérophante aux deux premières initiations. [57]

Le Mot, dont nous traitons actuellement n'est pas le Mot Sacré lui-même, mais un signal ou son d'acceptation. Il est exprimé dans cette règle par l'expression : Acceptés en tant que groupe. Elle désigne les agrégats et combinaisons unifiées par lesquelles l'âme par rapport à la personnalité, la Monade par rapport à la Triade spirituelle, le Maître par rapport à l'ashram et Shamballa par rapport à la Hiérarchie peuvent agir, exprimant un plan dans les stades initiaux de contact, et un dessein dans les stades terminaux. Gardez à l'esprit que l'analogie est véritable d'un bout à l'autre. Une personnalité est un agrégat de formes et de vies substantielles qui, lorsqu'elles sont fusionnées, présentent un ensemble unifié, animé par le désir ou l'aspiration, par le plan ou le dessein, et fonctionnant là où il se trouve, sous l'inspiration d'un programme intérieur que chacun a entrepris de son propre chef. Le progrès, envisagé sous un angle plus vaste et du point de vue de ceux qui voient la vie en termes d'ensembles toujours plus vastes, s'effectue de groupe en groupe.

Cette déclaration, issue d'un point de tension, est le mot de l'âme s'intégrant à la personnalité triple quand cette personnalité est prête, consciemment, à une telle fusion. L'emprise de l'âme sur ses instruments d'expression, le réseau des sept centres et des centres subsidiaires, s'intensifie et l'énergie afflue, obligeant la personnalité consentante à exprimer pleinement le rayon de l'âme, et donc à subordonner le rayon de la personnalité (et ses trois rayons subsidiaires) à l'énergie dominante de l'âme. La première grande intégration est une fusion de la force avec l'énergie. Vous avez là une déclaration de profonde importance, contenant l'une des premières leçons que l'initié doit apprendre. Elle ne peut être correctement comprise que par l'expérience de la vie, soumise à l'interprétation du monde de l'âme. Une certaine compréhension de ce qui est impliqué se fera jour quand le disciple saisira la distinction entre l'activité de l'âme et l'action de la matière, entre l'émotion et l'amour, entre la volonté intelligente et le mental, entre le plan et le dessein. Il acquiert alors la capacité de trouver son point de tension à tel ou tel moment, et cette faculté grandissante l'amène finalement à reconnaître [58] consciemment un groupe puis un autre groupe, comme étant des unités avec lesquelles il doit chercher à s'identifier.

Il découvre son âme par la fusion de l'âme et de la personnalité ; il trouve son groupe par l'absorption de cette fusion âme-forme dans le groupe du Maître, et finalement il est absorbé dans l'ashram du Maître. Là, en harmonie avec ses frères de groupe dans cet ashram, il s'unit et se confond avec la Hiérarchie ; il entend alors le Mot énoncé d'abord par son âme : acceptés en tant que groupe. Plus tard, beaucoup plus tard, il participe à cette auguste reconnaissance qui survient quand la Voix retentit – comme elle le fait chaque année – à partir du centre de Shamballa et le sceau est apposé par le Seigneur du Monde sur l'acceptation de la Hiérarchie avec tous ses nouveaux associés. Cette acceptation s'adresse aux initiés du troisième degré qui se sont intégrés plus étroitement que jamais à la vie hiérarchique. C'est pour eux le signe (de même que pour leurs aînés qui l'ont entendue chaque année) qu'ils font partie de l'instrument dont le dessein est d'exécuter le plan. Ainsi les grandes synthèses se font lentement. Cela a pris des éons, car l'évolution surtout au début progresse lentement.

Dans la période d'après-guerre et quand la nouvelle structure du monde futur prendra forme, le processus s'accélérera considérablement ; cela, néanmoins, pas avant cent ans, ce qui n'est qu'un bref moment de l'histoire de l'humanité. La vie de Dieu va de synthèse en synthèse. Tout d'abord la synthèse des vies atomiques en des formes toujours plus parfaites, jusqu'à l'apparition des trois règnes de la nature ; puis la synthèse de la conscience, qui permet à l'être humain de pénétrer dans la conscience plus vaste du Tout et, finalement, de pénétrer dans l'événement mystérieux résultant de l'effet de tous les développements précédents et que nous appelons Identification. À partir de la première identification qui est la correspondance supérieure du stade de l'individualisation, il se produit une absorption progressive dans des ensembles plus vastes, et chaque fois le Mot retentit : accepté en tant que groupe

Ai-je réussi à vous donner une vision un peu plus large de la [59] signification de l'initiation dans ce bref exposé ? Voyez-vous plus clairement la beauté croissante du Tout, la bonté du Dessein et la sagesse du Plan ? Comprenez- vous plus profondément que la beauté, la bonté, la sagesse ne sont pas des qualités, comme une terminologie inadéquate semble l'impliquer, mais de grands faits de la manifestation ? Saisissez-vous la vérité selon laquelle ils ne décrivent pas la divinité, mais sont les noms de Vies d'une puissance et d'une activité dont les hommes ne peuvent encore rien savoir ?

Une certaine compréhension de cette question doit filtrer lentement dans le mental et dans la conscience de chaque disciple, à mesure que ce mental est irradié par la lumière de l'âme dans les premiers stades et que plus tard il répond à l'impact de l'énergie venant de la Triade spirituelle. C'est seulement quand cette vision sera sienne, même s'il ne la comprend pas, que le disciple en lutte pourra saisir les mots :

2. Ne retirez pas maintenant votre demande. Vous ne le pourriez pas si vous le désiriez ; mais ajoutez-y trois grandes requêtes et allez de l'avant.

C'est un ordre vivant qui le conditionne, qu'il le veuille ou non. L'impossibilité de se retirer de la position adoptée est l'un des deux premiers résultats véritables découlant du fait que l'on a entendu prononcer le Mot, après avoir surmonté deux épreuves. C'est donc inévitable lorsqu'on vit la vie de l'Esprit, qui est à la fois son horreur et sa joie. C'est bien là ce que je veux dire. Le symbole ou première expression de ce facteur (car dans les trois mondes, tout n'est que symbole d'une réalité intérieure) est l'impérieux désir d'amélioration qui est la caractéristique dominante de l'homme animal. Il va d'insatisfaction en insatisfaction, poussé par quelque chose d'intérieur qui lui révèle une vision séduisante de ce qui est plus désirable que son état ou son expérience du moment. Au début il interprète les choses en termes de bien-être matériel ; puis cette insatisfaction divine le conduit à une phase de lutte, de nature émotionnelle ; il a un ardent désir de satisfaction émotionnelle et, plus tard, de poursuite intellectuelle. Pendant tout ce temps et la lutte, en vue d'atteindre ce qui se trouve toujours en avant, il crée les instruments du progrès, les perfectionne petit à petit, jusqu'à ce que la personnalité triple soit prête à la vision de l'âme. De ce point de tension, le désir et la lutte s'intensifient jusqu'à ce qu'il comprenne la [60] Règle I concernant les candidats, et entre sur le Sentier.

Une fois qu'il est devenu disciple accepté, et qu'il a véritablement entrepris le travail de préparation à l'initiation, il ne peut plus retourner en arrière. S'il le voulait, il ne le pourrait pas ; l'ashram le protège.

Dans cette règle concernant disciples acceptés et initiés, nous nous trouvons face à une courbe plus élevée de la spirale, mais avec cette différence (difficile à saisir pour vous à moins que vous en soyez au point où le Mot retentit pour vous) que l'initié demeure seul, en état d' "isolement dans l'unité", percevant cette mystérieuse communion avec tout ce qui est. L'ardent désir, qui caractérisait sa progression en vue de parvenir à la fusion personnalité-âme, est transmué en fixité d'intention, en faculté d'avancer dans la claire lumière froide de la raison lumineuse, libre de tout mirage et de toute illusion, possédant le pouvoir d'énoncer trois requêtes. Il le peut, maintenant, consciemment, en utilisant la volonté dynamique au lieu de faire "une demande sous forme triple" comme auparavant. Cette distinction est importante et signifie croissance.

L'initié a entendu le Mot qui a retenti pour lui lorsqu'il s'est irrévocablement consacré au dessein hiérarchique. Il a entendu la Voix de Shamballa, exactement comme il avait antérieurement entendu la Voix du Silence et la voix de son Maître. L'obéissance occulte cède la place à la volonté illuminée. On peut maintenant lui faire confiance et le laisser avancer seul et travailler seul car, inaltérablement, il ne fait qu'un avec son groupe, avec la Hiérarchie et, finalement, avec Shamballa.

La clé de toute cette règle réside dans l'injonction faite à l'initié d'ajouter trois requêtes à sa demande ; c'est seulement après qu'elles ont été énoncées, correctement formulées et motivées par la volonté dynamique, que vient l'injonction suivante, celle d'avancer. Quelles sont ces trois requêtes, et de quel droit l'initié les fait-il ? Jusque là, la note de sa conscience en expansion a été la vision, l'effort, la réalisation, puis à nouveau la vision. Son activité a donc consisté à prendre conscience du [61] champ – de plus en plus étendu – de la révélation divine. En termes d'occultisme pratique, il reconnaît une sphère toujours plus vaste où il peut servir selon son dessein et faire avancer le Plan, à partir du moment où il a réussi à s'identifier avec cette révélation. Avant que cette révélation ne fasse partie intégrante de sa vie, il n'est pas possible que l'initié comprenne ces simples mots. L'identification est la réalisation ajoutée à l'expérience ésotérique, ajoutée à une absorption dans le Tout – pour tout cela (comme je l'ai déjà signalé) nous n'avons aucune terminologie. Étant maintenant maître de ce qu'il a vu et de ce qu'il s'est approprié, étant conscient de ce qui se trouve en avant et le pressentant, "il se prévaut de ses droits occultes pour énoncer ses demandes clairement".

On peut s'assurer de ce que sont ces demandes, en se souvenant que tout ce que l'initié subit et tout ce qu'il accomplit est la correspondance ésotérique supérieure de la triple manifestation d'énergie de l'esprit, qui a caractérisé la première phase de son épanouissement, c'est la personnalité. Je souhaite attirer votre attention sur le mot "épanouissement", car c'est peut-être le terme le plus explicite et le plus juste, en ce qui concerne le processus de l'évolution. Il n'y en a pas de meilleur dans votre langue. L'initié a toujours existé. Le divin Fils de Dieu a toujours su ce qu'il était. L'initié n'est pas le résultat du processus de l'évolution. Il est la cause de ce processus et, au moyen de celui-ci, il perfectionne ses véhicules d'expression jusqu'à devenir initié dans les trois mondes de la conscience, et dans les trois mondes de l'identification.

L'épanouissement s'effectue selon le type déterminé par le rayon, et chaque stade de l'épanouissement inférieur triple rend possible plus tard (dans le temps et dans l'espace), l'épanouissement supérieur dans le monde de la Triade spirituelle. Ce que je fais, dans ces instructions, c'est indiquer la relation entre la personnalité triple et la Triade spirituelle, reliées par l'antahkarana. Chacun de ces trois aspects inférieurs a sa note propre et ce sont ces notes qui font résonner les trois requêtes ; celles-ci suscitent de la part de la Triade spirituelle une réponse qui leur permet d'atteindre la Monade – en attente – dans son haut lieu de Shamballa. [62]

En 1922, dans mon livre Lettres sur la méditation occulte j'ai, dans le premier chapitre, posé les bases de l'enseignement plus avancé que je donne maintenant. J'y traitais de l'alignement de l'égo avec la personnalité ; c'était la première foi que tout le thème de l'alignement était nettement précisé, l'alignement étant le premier pas vers la fusion, et plus tard vers les mystères de l'identification. Permettez-moi de citer ce passage :

"À mesure que le temps s'écoule, et plus tard avec l'aide du Maître, l'harmonie de couleur et de tonalité (termes synonymes) s'effectue jusqu'à ce que, finalement, l'on ait la note fondamentale de la matière, la tierce majeure de la personnalité alignée, la quinte dominante de l'égo, suivie de l'accord parfait de la Monade ou Esprit. C'est la dominante que nous cherchons lors de l'adeptat et, antérieurement la tierce parfaite de la personnalité. Au cours de nos diverses incarnations, nous faisons résonner les variations sur toutes les notes intermédiaires ; quelquefois nos vies sont majeures et quelquefois mineures, mais elles tendent toujours à la flexibilité et à une plus grande beauté. En temps voulu, chaque note s'insère dans son accord, l'accord de l'Esprit. Chaque accord forme une partie de la phrase, phrase ou groupe auquel l'accord appartient ; et la phrase participe à l'achèvement de la septième partie du tout. L'ensemble des sept sections forme alors la sonate complète de notre système solaire, partie du chef-d'œuvre triple du Logos ou Dieu, le Maître Musicien."

Nous en arrivons maintenant à un point difficile à saisir par le disciple. L'initié ou disciple est parvenu à un point de son évolution où la triplicité fait place à la dualité, avant qu'il ne puisse atteindre l'unité complète. Seuls deux facteurs sont importants pour lui quand il "se tient au point médian" ; ce sont l'Esprit et la matière. Leur identification complète dans sa conscience devient son but majeur, mais uniquement en ce qui concerne l'ensemble du processus créateur, et non plus maintenant en ce qui concerne le soi séparé. C'est cette pensée qui motive le service de l'initié, et c'est ce concept d' "ensemble" qui envahit [63] petit à petit la conscience mondiale, qui indique que l'humanité est au bord de l'initiation. C'est donc l'aspect matériel, "la tierce parfaite de la personnalité", qui rend possible l'activité de l'initié lorsqu'il énonce ses trois requêtes. La "quinte dominante de l'égo" se fait entendre à la troisième initiation, marquant la réalisation de l'unification, qui disparaît à la quatrième initiation. À ce moment-là, le véhicule égoïque, le corps causal, disparaît. Seuls deux aspects divins demeurent ; la substance active, portée à sa perfection, rayonnante, organisée ou aspect matière, au travers de laquelle l'initié peut travailler en la maîtrisant complètement ; le principe dynamique de vie, l'aspect esprit, avec lequel la "Réalité divine substantielle" attend toujours l'identification. C'est cette pensée qui sous-tend les trois requêtes de l'initié qui (selon la règle donnée précédemment aux aspirants et aux disciples) doit résonner "dans le désert, au-dessus de toutes les mers, et à travers les feux".

Il ne m'est pas possible de vous donner explicitement une compréhension de la nature de ces requêtes. Je peux seulement vous donner quelques phrases symboliques qui, interprétées à l'aide de l'intuition, vous donneront le fil directeur.

La première demande est rendue possible car "la vie dans le désert est terminée ; elle a été florissante, s'est épanouie, puis la sécheresse est venue, et l'homme s'en est retiré. Ce qui avait nourri et contenu sa vie était devenu une région aride où il ne restait qu'ossements, poussière et une soif profonde que rien de ce qui était en vue ne pouvait satisfaire." Cependant, pour la conscience de l'initié, il reste clair que le désert doit redevenir florissant comme une rose, et que sa tâche consiste à rétablir sa beauté première (en distribuant l'eau de la vie), et non à rétablir la beauté de son faux épanouissement. Il demande donc, sur la note de l'aspect inférieur de la personnalité (symboliquement) que cette floraison se fasse selon le Plan. Cela implique de sa part une vision de ce plan, l'identification avec le dessein sous-jacent et la faculté – au moyen du mental supérieur, qui est l'aspect inférieur de la Triade spirituelle – de travailler dans le monde des idées et de créer les formes de pensée qui [64] aideront à matérialiser le Plan, en conformité avec le Dessein. C'est le travail créateur de la construction de formes-pensées, et c'est pourquoi il nous est dit que la première grande requête "retentit dans le monde des idées de Dieu, en direction du désert qui a été laissé en arrière depuis longtemps. Lors de cette grande requête, l'initié, qui s'est engagé à servir le monde, revient dans ce désert, y apportant la semence et l'eau que le désert réclame à grands cris."

La seconde requête se rapporte au cri antérieur du disciple, qu'il avait fait retentir "au-dessus des mers". Elle se rapporte au monde du mirage, où se débat l'humanité, au monde émotionnel dans lequel le genre humain est plongé, comme s'il se noyait dans l'océan. Il nous est dit dans la Bible, et cette pensée repose sur des renseignements se trouvant dans les Archives des Maîtres, qu' "il n'y aura plus de mers" ; je vous ai dit qu'il vient un moment où l'initié sait que le plan astral n'existe plus. Il a disparu pour toujours. Mais quand l'initié s'est libéré du royaume de l'illusion, du brouillard, de la brume et du mirage, et qu'il se trouve dans la "claire lumière froide" du plan bouddhique ou intuitionnel (l'aspect médian, ou second de la Triade spirituelle), il parvient à une grande réalisation fondamentale. Il sait qu'il doit retourner (si un terme aussi dérisoire peut suffire) vers les "mers" qu'il a laissées en arrière, pour y dissiper le mirage. Maintenant, il travaille "à partir de l'air qui les surplombe, et dans la pleine lumière du jour". Il ne se débat plus dans les vagues, ni ne s'enfonce dans les eaux profondes. Il plane au-dessus de la mer dans l'océan de la lumière, et déverse cette lumière dans les profondeurs. Il porte ainsi l'eau au désert, et la lumière divine dans le monde du brouillard.

Cependant, il ne quitte jamais le lieu de son identification, et tout ce qu'il fait maintenant s'effectue à partir du niveau atteint à telle ou telle initiation. Toute l'action qu'il exerce "sur le désert et au-dessus des mers" s'opère par le pouvoir de la pensée, qui dirige l'énergie nécessaire et certaines forces prédestinées et choisies, afin que le Plan (permettez-moi de me répéter) puisse avancer selon le dessein divin, grâce au [65] pouvoir de la volonté spirituelle. Quand vous pourrez comprendre que l'initié de haut degré travaille au moyen de l'énergie monadique et non de la force de l'âme, vous saisirez pourquoi il estime nécessaire de toujours travailler dans les coulisses. Il travaille avec l'aspect âme et par le pouvoir de l'énergie monadique, utilisant l'antahkarana comme agent de distribution. Les disciples et les initiés des deux premiers degrés travaillent avec la force de l'âme par l'intermédiaire des centres. La personnalité travaille avec les forces.

La troisième requête comporte une implication différente et retentit, nous dit- on, "à travers les feux". Dans notre système solaire, on ne peut pas échapper au feu. Il se trouve à tous les niveaux d'expression divine comme notre étude des trois feux nous l'a appris – le feu par friction, le feu solaire et le feu électrique, avec leurs différenciations, les quarante-neuf feux des sept plans. Toujours donc, qu'il s'agisse du cri du disciple ou de la requête de l'initié, le son retentit "à travers le feu, vers le feu et à partir du feu". Il est peu de chose que je puisse dire au sujet de cette technique, sous-jacente à la puissante requête. À partir du plan le plus élevé de la volonté spirituelle qui est techniquement appelé "le plan atmique", la demande retentit et le résultat de cette demande aboutit sur les niveaux mentaux, exactement comme les deux demandes précédentes se manifestaient sur les plans physique et astral. Je signale ici en passant que, bien qu'il n'y ait pas de plan astral du point de vue du Maître, des milliards de personnes le reconnaissent cependant, et peinent dans sa sphère d'illusion où ils sont aidés par le disciple initié travaillant à partir des niveaux supérieurs correspondants. Ceci est vrai de tout travail planétaire, qu'il soit accompli par des initiés ou des Maîtres, travaillant directement dans les trois mondes, ou à partir de niveaux supérieurs, comme le font les Nirmanakayas (les Contemplatifs créateurs de la planète), ou encore à partir de Shamballa, de la chambre du Conseil du Seigneur du Monde. Tous les efforts de la Hiérarchie ou des "Vies conditionnantes de Shamballa", comme elles sont appelées parfois, sont consacrés à faciliter l'exécution du plan de l'évolution qui incarnera finalement le dessein divin. Je continue délibérément d'insister [66] sur la distinction entre le plan et le dessein, car elle indique la phase suivante de l'action de la volonté intelligente dans la conscience de l'humanité.

Je ne suis pas autorisé à donner plus d'implications au sujet de ces trois requêtes. Je vous ai dit beaucoup de choses ; si seulement l'éveil de votre intuition vous permettait de comprendre la signification de certains de mes commentaires. Les requêtes se rapportent non seulement à l'évolution de l'humanité, mais à toutes les formes de vie incluses dans la conscience du Logos planétaire. Le mental dirigeant de l'initié indique le but à atteindre dans les trois mondes.

3. Qu'il n y ait aucun souvenir et cependant que la mémoire gouverne.

Ceci n'est pas une déclaration contradictoire. Peut-être puis-je vous communiquer l'idée juste de la manière suivante : l'initié ne perd pas du temps à regarder en arrière vers les leçons qu'il a apprises ; il travaille selon les habitudes prises, et fait instinctivement ce qui est juste et nécessaire. Le fait de répondre instinctivement aux formes environnantes construit, comme nous le savons, des modèles de comportement, de conduite et de réactions. Cela établit ce que l'on pourrait appeler une mémoire inconsciente, qui gouverne sans faire l'effort de se souvenir.

L'habitude de la bonté, ou juste réaction et compréhension instinctive, caractérise l'initié entraîné. Il n'a pas besoin de se souvenir des règles, des théories, des plans ou des activités. Tout cela est une partie établie de sa nature, de même que l'instinct de conservation fait partie inhérente des caractères de l'être humain normal. Réfléchissez-y et essayez d'établir des habitudes spirituelles correctes. De cette manière, le Maître ne perd pas de temps en plans de l'âme ou plans personnels. Il a l'habitude – basée sur une mémoire divine instinctive – de l'activité juste, de la compréhension juste et du dessein juste. Il n'a pas besoin de se souvenir.

4. Travaillez à partir du point de tout ce que contient la vie de groupe.

Ceci n'est pas, comme on pourrait le croire, un effort pour travailler au bénéfice de l'humanité, selon les plans ou désirs du groupe auquel l'initié se trouve associé. Le mode de travail couvre une phase antérieure, au cours de laquelle le disciple accepté apprend beaucoup de [67] choses. Tout d'abord il trouve un groupe sur le plan physique dont les idéaux et les plans de service sont conformes à l'idée qu'il se fait d'une juste activité ; il s'associe à ce groupe, travaille, apprend et, en apprenant, souffre beaucoup. Plus tard, il trouve le chemin de l'ashram du Maître, où il s'efforce d'apprendre de mieux en mieux à se servir de la volonté pour exécuter le Plan, et à s'adapter aux plans et méthodes du groupe, en travaillant selon la loi de l'obéissance occulte pour le bien de l'humanité.

L'initié, cependant, ne travaille d'aucune de ces deux manières, bien qu'il ait acquis l'habitude du contact correct avec les organisations des trois mondes, et de la coopération correcte avec la Hiérarchie. Il travaille maintenant sous l'inspiration de l'aspect vie, identifié avec l'aspect vie – aspect de la vie unifiée du groupe de son rayon et de tous les groupes. Cela veut dire qu'il comprend parfaitement la signification de la vie involutive et évolutive. Son service est invoqué par le ou les groupes ayant besoin de son aide. Sa réponse est une évocation occulte, donnée à l'unisson du groupe de serviteurs auquel il est affilié du côté intérieur. Ceci est très différent du mode de service tel qu'on le comprend généralement.