Naviguer dans les chapitres de ce livre

LE RETOUR DU CHRIST- Partie 1

 

LE RETOUR DU CHRIST

Mai 1947

Année après année, je vous ai adressé un message (ainsi qu'à tous ceux qui souhaitent l'entendre) qui a souvent été prophétique et se rapportait toujours à l'union spirituelle fondamentale entre l'Orient et l'Occident, entre le Bouddha et le Christ, et qui a toujours mis l'accent sur l'occasion spirituelle immédiate qui était offerte. Tous les ans j'ai préparé ces messages avec grand soin, et de leur synthèse se dégage une image de la vie spirituelle du monde (si vous les avez lus dans l'ordre et intelligemment). C'est une image qui inclut le passé connaissable, le présent immédiat, et conduit à un avenir de [592] développement spirituel, transcendant en expression tout ce qui a été connu jusqu'ici, car elle a toujours été basée sur la réalité, sur le fait de Dieu immanent.

Dieu transcendant, plus grand, plus vaste, plus inclusif que le monde qu'Il a créé, est reconnu universellement, et on a généralement mis l'accent sur lui. Toutes les croyances peuvent dire avec Shri Krishna (parlant comme Dieu, le Créateur) : "Ayant pénétré tout l'univers d'un fragment de moi-même, Je demeure." Ce Dieu transcendant a dominé la pensée religieuse de millions de personnes simples ou spirituelles, au cours des siècles écoulés depuis que l'humanité a commencé à avancer vers la divinité.

Lentement, dans la conscience humaine qui s'éveille, se fait jour la grande vérité parallèle de Dieu immanent, qui "pénètre" divinement toutes les formes, qui conditionne de l'intérieur tous les règnes de la nature, exprimant la divinité innée par les êtres humains et – il y a deux mille ans – dépeignant la nature de cette immanence divine en la Personne du Christ. Aujourd'hui, comme conséquence de cette Présence divine qui se développe, il entre un nouveau concept dans la pensée des hommes de partout : celui du Christ en nous, espérance de la gloire. On croit de plus en plus que le Christ est en nous, comme Il était en Jésus, et cette croyance va changer les affaires du monde et modifier toute l'attitude de l'homme envers la vie.

La merveille de cette Vie, vécue il y a deux mille ans, nous est toujours familière, et n'a rien perdu de sa fraîcheur ; c'est, éternellement, une inspiration, un espoir, un encouragement et un exemple. L'amour dont il fit preuve subjugue encore le monde pensant, bien que relativement peu de personnes aient tenté de faire preuve de la même qualité d'amour que Lui – amour qui conduit infailliblement au service du monde, à l'oubli complet de soi, à une manière de vivre rayonnante et magnétique. Les paroles qu'Il prononça furent peu nombreuses et simples, et tous les hommes peuvent les comprendre, mais leur sens a été perdu dans les complexités légales et les discussions de l'apôtre Paul, et dans les longues controverses des commentateurs théologiens, survenues depuis qu'Il nous a quittés – ou apparemment quittés.

Cependant, aujourd'hui le Christ est plus proche de l'humanité qu'à aucun autre moment de l'histoire. Il est plus proche que ne le sait le disciple le plus plein d'aspiration et d'espoir, et Il peut [593] s'approcher encore davantage si ce que je me propose d'écrire ici est compris et porté à l'attention des hommes en tous lieux. Car le Christ appartient à l'humanité, au monde des hommes, et non seulement aux Églises et aux croyances du monde entier.

Autour de lui – dans le Lieu élevé de la terre où Il a sa demeure – sont réunis aujourd'hui tous ses grands Disciples, les Maîtres de Sagesse, et tous les Fils de Dieux libérés qui, au cours des âges, sont passés de l'obscurité à la lumière, de l'irréel au réel, de la mort à l'immortalité. Ils sont prêts à exécuter ses ordres et à obéir au Maître de tous les Maîtres, à l'Instructeur des anges et des hommes. Les interprètes et les représentants de toutes les croyances mondiales sont là et attendent de révéler – guidés par lui – à ceux qui luttent dans le maelström des affaires humaines, et qui s'efforcent de résoudre la crise mondiale, qu'ils ne sont pas seuls. Dieu transcendant agit par le Christ, et par la Hiérarchie spirituelle pour leur apporter secours ; Dieu immanent en tout homme est au bord de certaines Révélations stupéfiantes.

La grande Succession apostolique des Connaissants de Dieu est aujourd'hui prête à une activité renouvelée – Succession de Ceux qui ont accepté le fait de Dieu transcendant, découvert la réalité de Dieu immanent, dépeint par leur propre vie les caractéristiques divines de la vie christique et (du fait qu'Ils ont vécu sur terre comme Il y a vécu, et y vit encore) "sont entrés pour nous derrière le voile, nous laissant un exemple, indiquant que nous aussi devrions marcher sur ses pas" et les leurs. Nous aussi nous appartiendrons un jour à cette grande Succession.

Vous vous demandez peut-être pourquoi, au moment de la fête du Bouddha, je vous parle de son frère éminent, le Christ. Je le fais délibérément car les yeux de tous les Connaissants spirituels sont fixés sur lui, car le Bouddha lui-même se tient derrière lui, en humble reconnaissance de la tâche divine qu'Il est sur le point d'accomplir, et vu l'imminence de cette réalisation spirituelle. J'écris ainsi, car non seulement tous ceux qui fonctionnent consciemment dans le royaume [594] de Dieu ont conscience de ses plans, mais parce que les grands Êtres spirituels qui habitent "la Maison du Père", "centre où la Volonté de Dieu est connue", sont aussi mobilisés et organisés pour l'aider dans son travail. La ligne de succession qui va du trône de l'Ancien des Jours jusqu'au plus humble disciple (rassemblé avec les autres aux pieds du Christ) est aujourd'hui centrée sur la tâche consistant à aider l'humanité.

Le grand moment qu'Il a si patiemment attendu est presque arrivé ; la fin du monde, à laquelle Il a fait allusion en parlant à son petit groupe de disciples– "Voici, Je suis avec vous, tous les jours, Jusqu'à la fin du monde" – est arrivée, et aujourd'hui Il se tient en attente, sachant que l'heure est venue, qu'Il "verra le travail de son âme et sera satisfait". Puis-je le répéter, tout le long de la succession spirituelle des Fils de Dieu, on ne voit et ne ressent qu'attente et préparation.

Depuis la Maison du Père (le Shamballa des ésotéristes) est issue la proclamation : "L'heure est venue." Du royaume de Dieu où règne le Christ, la réponse a été renvoyée : "Père, que ta volonté soit faite" – en bas, dans le monde des hommes, malheureux, désorientés, en lutte le cri monte sans cesse : "Puisse le Christ revenir sur Terre." Ainsi dans les trois grands centres spirituels – la Maison du Père, le royaume de Dieu, et l'humanité qui s'éveille – il n'y a qu'un Dessein, qu'une idée et qu'une attente.

Je n'écris pas ici avec fanatisme ; je ne parle pas comme un théologien à l'esprit spéculatif, ou comme l'interprète d'une phase de velléité religieuse. Je parle parce que le temps est venu, et que l'appel des cœurs fidèles et simples a pénétré jusqu'à la sphère spirituelle la plus élevée, et mis en action des énergies et des forces qui ne peuvent plus maintenant être arrêtées. Je parle parce que le cri invocatoire de l'humanité en détresse a aujourd'hui atteint un tel volume et un tel son qu'uni à la sagesse et à la connaissance de la Hiérarchie spirituelle il a provoqué certaines activités dans la Maison du Père. Ces dernières auront pour résultat la gloire de Dieu, la transformation de la volonté-de-bien divine en bonne volonté humaine et, en conséquence, la paix sur terre. [595]

Un nouveau chapitre du grand livre de la vie spirituelle est sur le point d'être écrit ; une nouvelle expansion de conscience est imminente ; une nouvelle reconnaissance de l'attention divine est maintenant possible pour l'humanité, et l'attente de la révélation prouvera l'exactitude de l'affirmation biblique, "tous les yeux Le verront". La vitalité religieuse, ou histoire spirituelle de l'humanité, peut se résumer pour nous en une série de reconnaissances – reconnaissance de Ceux qui, au cours des siècles, ont constitué la Succession apostolique, dont l'apogée a été l'apparition parmi nous, depuis l'année 700 avant Jésus-Christ, des grands guides religieux, qui ont fondé les grandes croyances mondiales modernes, et – par-dessus tout – celle du Christ qui a incarné la perfection de Dieu immanent et la conscience de Dieu transcendant ; la reconnaissance des concepts spirituels majeurs d'amour, de vie et de relations, qui ont plané à l'arrière-plan de la pensée humaine et qui sont sur le point de s'exprimer correctement ; la reconnaissance de la vraie fraternité des hommes, basée sur la vie divine une, agissant par une âme unique et s'exprimant par une humanité unique ; reconnaissance donc de la relation avec la vie divine dans le monde entier, et avec l'humanité elle-même. C'est cette attitude spirituelle, en cours de développement, qui conduira à de justes relations humaines et finalement à la paix mondiale.

Aujourd'hui, une autre reconnaissance devient possible. C'est, partout, la reconnaissance du retour imminent du Christ (si ce terme convient pour quelqu'un qui ne nous a jamais quittés) et des nouvelles possibilités spirituelles que cet événement permettra.

La base de cette reconnaissance gît dans la conviction profondément ancrée, innée à la conscience humaine, que quelque grand Instructeur ou Sauveur, un Être apportant la révélation ou énonçant la Loi, un Représentant divin doit surgir du monde des réalités spirituelles vu les besoins et la demande des hommes. Toujours, au cours des siècles, à l'heure des besoins humains les plus grands, et en réponse à l'appel formulé par l'homme, un Fils de Dieu est venu, sous différents noms. Puis, le Christ vint et apparemment nous quitta, son travail non terminé et sa vision pour le genre humain non réalisée. [596]

Pendant deux mille ans, il a semblé que son travail ait été bloqué, frustré, et sans résultat – car le développement des Églises, au cours des siècles, n'est pas une garantie de la réussite spirituelle qu'Il recherchait. Il fallait plus que les interprétations des théologiens et la croissance numérique des religions mondiales (y compris le christianisme et le Bouddhisme) pour prouver que sa mission avait été menée à bonne fin. Tout cela semblait impossible et exigeait trois conditions ; avec elles, une mise à l'épreuve de son travail pouvait être tentée ; aujourd'hui ces trois conditions sont des faits prouvés.

Premièrement : la situation planétaire générale s'est révélée (malheureusement à cause de l'égoïsme de l'homme) être de nature si catastrophique que l'humanité a été forcée de reconnaître la cause et la source du désastre. Deuxièmement, un éveil spirituel, dont l'impulsion surgirait des grandes profondeurs de la conscience humaine, ce qui se produit aujourd'hui comme conséquence de la guerre mondiale (1914-1945). Troisièmement, un cri, une prière, un appel invocatoire, dirigé vers les sources spirituelles les plus hautes, quel que soit le nom qui leur est donné.

Aujourd'hui, ces trois conditions sont remplies et l'humanité est en face de possibilités renouvelées. Le désastre qui s'est abattu sur l'humanité est immense et universel ; personne n'y a échappé ; tous les hommes ont été impliqués d'une manière ou d'une autre – physiquement, économiquement et socialement. L'éveil spirituel des hommes en tous lieux (au sein ou en dehors des religions mondiales et pour une large part en dehors) est général et complet, et on les voit de tous côtés, se tourner vers Dieu. Finalement, ces deux causes ont provoqué – comme jamais auparavant – le cri invocatoire de l'humanité ; il est plus clair, plus pur, moins égoïste, qu'à aucun autre moment de l'histoire, car il est basé sur une pensée plus claire et une détresse commune. La vraie religion se fait jour de nouveau dans le cœur des hommes de tous pays ; cette reconnaissance d'un espoir et d'un arrière-plan divins, ramènera peut-être la population vers les Églises et les religions mondiales, mais elle les ramènera sûrement vers Dieu.

C'est par le terme de religion, bien sûr, que nous désignons l'appel invocatoire de l'humanité qui conduit à la réponse évoquée de [597] l'Esprit de Dieu. Cet Esprit est actif dans tout cœur humain et dans tous les groupes. Il agit par la Hiérarchie spirituelle de la planète ; il pousse le Chef de la Hiérarchie, le Christ, à entrer en action, et cette action conduira à son retour, avec ses disciples.

Je me demande si vous évaluez l'importance de ce que je viens de dire ? L'idée du retour du Christ est des plus familières, et le concept du Fils de Dieu, revenant en réponse aux besoins humains, a sa place dans l'enseignement de la plupart des croyances mondiales. Depuis qu'Il est apparemment parti pour la sphère où les fidèles l'ont placé, de petits groupes de ces fidèles, par leur raisonnement, en sont venus à croire qu'à telle date Il reviendrait, et toujours leurs prophéties et leur attente ont été déçues. Il n'est pas venu. La foule s'est moquée de ces personnes et les gens intelligents les ont blâmées. Leurs yeux ne l'ont pas vu, et il n'y a pas eu d'indication tangible de Sa Présence. Aujourd'hui, je vous dis qu'Il viendra ; que les plans en vue de sa venue sont déjà mis sur pied, mais je ne fixe ni heure, ni le jour. Ce moment est connu seulement de deux ou trois, mais "à l'heure où vous n'y penserez pas, Il viendra." (Matt. XXIV, 44)

Je vous dis d'abord une vérité difficile à admettre par le penseur orthodoxe de n'importe quelle religion : Il ne peut pas revenir, car Il a toujours été ici, sur terre, veillant à la destinée spirituelle de l'humanité ; Il ne nous a jamais quittés, mais, en corps physique, en sûreté, à l'abri des regards (mais pas caché), Il a guidé les affaires de la Hiérarchie spirituelle, de ses disciples et de ses travailleurs qui dans l'unité sont consacrés avec lui, au service de la Terre. Il ne peut que réapparaître. C'est un fait spirituel que ceux qui sont passés des profondeurs de la tombe à la plénitude de la vie ressuscitée peuvent être vus, et en même temps éviter les regards du croyant. Voir et reconnaître sont deux choses très différentes, et l'une des grandes reconnaissances de l'humanité dans un avenir proche sera qu'Il a toujours été avec nous, qu'il a partagé avec nous les coutumes familières, les caractéristiques particulières de notre civilisation, et les nombreux dons qu'elle offre à l'homme. [598]

Les premiers signes de son approche avec ses disciples peuvent déjà être discernés par ceux qui notent et interprètent correctement les signes des temps. Parmi ces derniers, est le rassemblement spirituel de tous ceux qui aiment leurs semblables. C'est en réalité l'organisation de l'armée physique extérieure du Seigneur – armée qui n'a d'autre arme que l'amour, la parole juste et les relations humaines justes. Cette organisation inconnue a progressé à une vitesse phénoménale au cours de l'après-guerre, car l'humanité était lasse de la haine et de la polémique.

Tout le personnel du Christ est déjà actif sous la forme du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ; c'est le groupe avant-coureur le plus puissant qui ait jamais précédé une grande Figure mondiale, dans l'arène de la vie humaine. On peut déjà observer et ressentir en tous pays le travail et l'influence des serviteurs du monde, et rien ne peut détruire ce qu'ils ont accompli. L'effet spirituel et organisateur du son, sous la forme exprimée et énoncée d'invocation, a été tenté dès 1935, et l'énergie du cri invocatoire de l'humanité a été dirigée vers les canaux qui vont de la Terre au Lieu élevé où habite le Christ. De là, elle a été transmise à des sphères encore plus élevées où l'attention du Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours, le Père de tous, ainsi que les Énergies créatrices et les Êtres vivants qui habitent avec lui, peuvent être concentrées sur l'humanité, et des mesures prises, qui incarneront plus rapidement les Desseins de Dieu.

Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'appel du peuple de la terre est si puissant et si conforme à la direction divine, dans le temps et l'espace, que l'issue est inévitablement certaine ; le Représentant spirituel attendu doit venir et, cette fois, Il ne viendra pas seul, mais Il sera accompagné de Ceux dont la vie et les paroles susciteront une reconnaissance dans tous les secteurs de la pensée humaine. Les prophéties symboliques que l'on trouve dans toutes les Écritures mondiales concernant cet événement imminent se révéleront être véridiques. Leur symbolisme, néanmoins, fera l'objet d'une nouvelle interprétation, car les circonstances ne seront pas nécessairement [599] telles que semblent l'indiquer les Écritures. Par exemple, Il viendra en vérité, "sur les nuées du ciel" comme le disent les Écritures chrétiennes (Matt. XXIV, 33) mais quel intérêt cela présente-t-il alors que des millions de personnes voyagent dans les nuages à chaque heure du jour et de la nuit ? Je mentionne cette prophétie comme marquante et des plus familières ; néanmoins dans notre civilisation, elle est sans importance. Le fait important, c'est qu'Il va venir.

La fête de Wesak a été célébrée, au cours des siècles, dans une vallée bien connue de l'Himalaya (si les fidèles voulaient seulement le croire) afin de :

1. Matérialiser l'existence physique du Christ parmi nous, depuis son prétendu départ.

2. Prouver (sur le plan physique) la solidarité de fait des approches orientales et occidentales vers Dieu. À la fois le Christ et le Bouddha sont présents.

3. Offrir un point de ralliement ou de réunion à ceux qui, annuellement – en synthèse et symboliquement – relient et représentent la Maison du Père, le royaume de Dieu, et l'humanité.

4. Révéler la nature du travail du Christ, en tant que grand Intermédiaire élu, représentant la Hiérarchie spirituelle, guidant le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, et énonçant en Personne leur demande de reconnaissance de l'existence effective du royaume de Dieu, ici, maintenant.

Peut-être, l'un des messages majeurs que je vous apporte à tous, à vous qui lisez mes paroles, est-il la grande vérité et le fait de la Présence physique du Christ sur terre, actuellement, de son groupe de Disciples et d'Agents exécutifs, de leurs activités représentatives à l'avantage de l'humanité, et de leur étroite relation. Cette relation se fait jour, à certaines des grandes fêtes spirituelles, où la relation inclut non seulement le royaume de Dieu, mais aussi le Père et la Maison du Père. Il y a la fête de Pâques, la fête du Bouddha, qui, en présence physique [600], exprime la solidarité spirituelle de notre planète ; et la fête de juin, fête du Christ en particulier, où – en tant que Chef du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde – Il énonce la nouvelle Invocation à l'intention de tous les hommes de bonne volonté, en tous pays. En même temps, Il rassemble les demandes rudimentaires et inexprimées des masses qui cherchent un mode de vie nouveau et meilleur ; qui veulent de l'amour dans la vie quotidienne, de justes relations humaines et la compréhension du Plan sous-jacent.

Ce sont ces événements physiques qui sont importants, et non les vagues espoirs ou promesses de la foi théologique. C'est la Présence physique sur notre planète d'Êtres spirituels reconnus tels que le Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours ; les Sept Esprits devant le trône de Dieu ; le Bouddha, chef spirituel de l'Orient, et le Christ, chef spirituel de l'Occident, que je porte à votre attention, en ce moment d'importance suprême. Je vous dis que la vague croyance en leur existence, les rêves spéculatifs quant à leur travail, à l'intérêt qu'Ils portent au bonheur des hommes, et les pensées velléitaires, sans conviction, mais pleines d'espoir des croyants (et aussi des non-croyants) vont bientôt faire place à une connaissance certaine, à une reconnaissance visuelle, à des signes probants de travail exécutif, et à la réorganisation (par des hommes de puissance peu commune) de la vie politique, religieuse, économique et sociale de la planète.

Cela ne résultera pas de quelque proclamation, ou de quelque événement planétaire prodigieux, qui obligera les humains, en tous lieux, à dire : Voyez ! Il est ici ! Voyez ! voici les signes de sa divinité ! car cela ne susciterait qu'antagonisme et rires, que résistance ou crédulité fanatique. Cela résultera de la reconnaissance d'une puissance dans la conduite des hommes, indiquée par

 des modifications logiques dans les affaires mondiales, par la manière dont agiront les masses, mues du plus profond de leur conscience.

Il y a plusieurs années, j'ai indiqué que le Christ viendrait de trois façons, ou plutôt, que le fait de sa présence pourrait être prouvé par trois phases distinctes. [601]

J'ai dit alors que le premier geste de la Hiérarchie serait de stimuler la conscience spirituelle de l'homme, d'évoquer les demandes spirituelles de l'humanité sur une grande échelle, et de nourrir – sur un plan mondial – la conscience christique dans le cœur humain. Ceci a déjà été fait, et avec les meilleurs résultats. Le caractère effectif de ce processus est indéniablement exprimé par les appels des hommes de bonne volonté, des travailleurs sociaux, et de ceux qui sont consacrés à la coopération internationale, au soulagement de la détresse mondiale, et à l'établissement de justes relations humaines. Cette phase du travail préparatoire qui indique sa venue, a maintenant atteint un stade où rien ne peut arrêter sa progression, ou ralentir sa vitesse. En dépit des apparences, cette montée de la conscience christique est une réussite, et ce qui peut sembler être une activité contraire, est seulement de nature temporaire, et n'aura pas d'importance en fin de compte.

Le second geste de la Hiérarchie, je vous l'ai dit, serait d'imprimer au mental des hommes éclairés du monde entier, des idées spirituelles incarnant les nouvelles vérités, par la "descente" (si je puis employer ce terme) des nouveaux concepts qui gouverneront la vie humaine, et par l'adombrement de tous les disciples mondiaux et du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, par le Christ lui-même. Rappelez-vous comment, dans l'histoire biblique, le Christ a symboliquement suscité la reconnaissance de Jean-Baptiste et communiqué les choses du royaume de Dieu aux disciples qui sont allés à Emmaüs, bien que n'ayant pas reconnu leur Compagnon. Cette entreprise organisée de la Hiérarchie progresse aussi, favorablement. Des hommes et des femmes de partout, dans tous les secteurs de la vie, énoncent ces nouvelles vérités, qui à l'avenir devraient guider la vie humaine. Ils construiront les nouvelles organisations, les nouveaux mouvements ou groupes – grands ou petits – qui familiariseront la masse des hommes avec la réalité des besoins, et la manière de les satisfaire. Ils le font, car ils y sont poussés par la chaleur de leur cœur et leur réponse aimante à la détresse humaine ; sans se formuler ainsi les choses, ils travaillent néanmoins à rendre visible le royaume de [602] Dieu sur terre. Il est impossible de nier ces faits, vu la multiplicité de ce genre d'organisations, de livres et de discours.

Troisièmement, je vous ai dit que le Christ pourrait venir en personne, et marcher parmi les hommes, comme Il l'a déjà fait. Cela ne s'est pas encore produit, mais des plans sont faits pour lui rendre la chose possible. Ces plans ne comportent pas la naissance de quelque bel enfant, au sein d'un foyer agréable sur terre ; ils ne donneront pas lieu à des prétentions extravagantes, ou à la crédule reconnaissance des gens bien intentionnés et sans intelligence, comme c'est si souvent le cas aujourd'hui ; nul ne surgira non plus pour dire : Voici le Christ. Il est ici, ou Il est là. Je vous signale néanmoins que l'apparition largement répandue de telles histoires ou prétentions, bien qu'indésirables, trompeuses et fâcheuses, démontre cependant l'attente des hommes et l'imminence de sa venue. La croyance en sa venue est fondamentale dans la conscience humaine. Comment Il viendra, de quelle manière, je n'ai pas le droit de le dire, et je ne le dois pas. Le moment exact n'est pas encore arrivé, ni la méthode de son apparition déterminée. La nature effective des deux premières mesures préparatoires, déjà prises par la Hiérarchie sous sa direction, sont la garantie qu'Il viendra et que – lorsqu'Il viendra – l'humanité sera prête.

Je souhaiterais résumer brièvement certains aspects du travail qu'Il mit en route, il y a deux mille ans, car là est la clé de son travail futur. Il en est une partie que vous connaissez bien, car les religions mondiales y ont insisté, et particulièrement les instructeurs de la foi chrétienne. Mais tous ont fait apparaître son travail comme difficile à comprendre par l'homme, et l'accent indu placé sur sa divinité (sur laquelle lui-même n'a jamais insisté) a donné l'impression que lui, et lui seul, et personne d'autre, ne pourrait réaliser les mêmes choses. Les théologiens ont oublié que lui-même a affirmé "vous ferez même de plus grandes choses, parce que je vais au Père" (Jean XIV, 12). Il indique ici que, du fait qu'Il allait à la Maison du Père, il résulterait un tel afflux de force spirituelle, de pénétration, et de réalisation créatrice chez les hommes, que leurs œuvres surpasseraient la sienne. À cause de la déformation de son enseignement, et de son lointain rapport avec l'homme, nous n'avons pas encore accompli "ces grandes [603] choses". Nous y parviendrons certainement un jour, et, sous certains angles, nous y sommes déjà parvenus. Permettez-moi de vous dire certaines des choses qu'Il a faites et que nous pouvons faire, et qu'Il aidera.

1. Pour la première fois dans l'histoire humaine, l'amour de Dieu fut incarné chez un homme, et le Christ inaugura l'ère de l'amour. Cette expression de l'amour divin est encore en formation ; le monde n'est pas encore plein d'amour et peu de personnes comprennent le vrai sens de ce mot. Mais – pour parler symboliquement – quand les Nations Unies seront parvenues à un pouvoir véritable et objectif, le bonheur du monde sera assuré. Qu'est donc ce bonheur, sinon l'amour en action ? Que sont les justes relations humaines, sinon l'amour parmi les hommes, les groupes et les nations ? Qu'est donc la coopération internationale, sinon l'amour sur une grande échelle ? Voilà ce que l'amour de Dieu exprimait par le Christ, et voilà ce que nous nous efforçons aujourd'hui de réaliser. Nous tentons de le faire sur une vaste échelle, et ceci en dépit d'une opposition qui ne peut triompher que temporairement ; telle est la puissance de l'esprit qui s'éveille chez l'homme. Voilà ce que la Hiérarchie aide et continuera d'aider, par ses méthodes qui déjà réussissent.

2. Le Christ nous a enseigné aussi que le royaume de Dieu est sur terre : Il nous a dit de chercher d'abord ce royaume, et de laisser toutes choses s'accomplir pour lui. Ce royaume a toujours été avec nous, composé de tous ceux qui, au cours des siècles, ont recherché un but spirituel, se sont libérés des limitations du corps physique, de la domination des émotions, et de l'obstruction du mental. Ses citoyens sont ceux qui aujourd'hui (inconnus de la majorité) vivent dans des corps physiques, travaillent au bonheur de l'humanité, emploient l'amour au lieu de l'émotion comme technique générale, et composent ce grand corps au "Mental illuminé" qui guide la destinée du monde. Le royaume de Dieu n'est pas quelque chose qui descendra sur terre, lorsque les hommes seront assez bons ! C'est quelque chose qui fonctionne aujourd'hui efficacement et qu'il faut reconnaître. C'est un corps organisé qui déjà suscite la reconnaissance des personnes qui [604] d'abord cherchent le royaume de Dieu, et de cette façon découvrent que le royaume qu'elles cherchent est déjà là. Beaucoup de gens savent que le Christ et ses disciples sont physiquement présents sur terre, et que le royaume qu'Ils gouvernent, avec ses lois et ses modes d'activité, est familier à beaucoup de personnes, et l'a été, tout au long des siècles.

Le Christ est le Guérisseur et le Sauveur Mondial. Il travaille car Il est l'âme incarnée de toute Réalité. Il travaille aujourd'hui, comme Il travaillait en Palestine, il y a deux mille ans, par l'intermédiaire de groupes. Là, Il travaillait par le canal de ses trois disciples bien-aimés, de ses douze apôtres, des soixante-dix élus, et des cinq cents personnes intéressées... Maintenant, Il travaille par les Maîtres et leurs groupes, intensifiant ainsi grandement ses efforts. Il peut travailler par l'intermédiaire de tous les groupes, et le fera dans la mesure où ces groupes se rendront aptes à un service organisé, à la distribution de l'amour, et passeront consciemment dans l'alignement de la grande puissance des groupes intérieurs.

Les ésotéristes, les étudiants de l'occultisme, les Rose-Croix, et les théosophes ont toujours proclamé la Présence physique du Christ, mais leur enseignement a subi de telles distorsions par l'affirmation dogmatique de détails sans importance, et par des prétentions ridicules, qu'ils ont suscité peu de reconnaissance de la vérité sous- jacente, et qu'ils n'ont pas dépeint un royaume attirant. Cependant, ce royaume existe et n'est pas un lieu de discipline ou de harpes d'or, habité par des fanatiques inintelligents, mais il est un champ de service, et un lieu où chaque homme trouve toute latitude pour exercer sa divinité, au service de l'humanité.

3. À la Transfiguration, le Christ révéla la gloire innée chez tout homme.

La nature inférieure triple – physique, émotionnelle et mentale – apparaît là, comme prostrée devant la gloire qui a été révélée. À ce moment, où le Christ immanent était dans la forme physique, où l'humanité était représentée par les trois apôtres, une Voix vint de la Maison du Père, reconnaissant la divinité révélée et l'état de Fils du Christ transfiguré. C'est sur cette divinité innée, sur la reconnaissance de cette filiation qu'est basée la fraternité entre tous les hommes – une vie, une gloire qui sera révélée, et une relation divine. [605] Aujourd'hui, sur une grande échelle (même si l'on néglige les implications de divinité) la gloire de l'homme et ses relations fondamentales sont déjà un fait dans la conscience humaine. Accompagnant les caractéristiques qui demeurent encore déplorables, et qui semblent nier toute prétention à la divinité, apparaît la merveille de la réussite humaine, de son triomphe sur la nature. Les réalisations magnifiques de la science et la splendeur évidente de la création artistique moderne et ancienne ne permettent pas de mettre en doute la divinité de l'homme. Voilà les "plus grandes choses" dont le Christ parlait, et voilà de nouveau le triomphe du Christ dans le cœur humain. Un des incroyables triomphes des forces du mal est le fait que le triomphe de la conscience christique doit toujours être exprimé en termes de religion, de fréquentation des églises et de croyance orthodoxe. Être un citoyen du royaume de Dieu ne signifie pas que l'on doive nécessairement être membre de l'une des églises orthodoxes. Le Christ divin, dans le cœur humain, peut s'exprimer dans de nombreux secteurs de la vie humaine – en politique, dans les arts, dans l'expression économique et la vraie vie sociale, dans la science et la religion. Il serait sage ici de se souvenir que la seule fois où l'on rapporte que le Christ, adulte, se rendit au Temple des Juifs, Il y fit un esclandre ! L'humanité va de splendeur en splendeur et, dans le long panorama de l'histoire, il est frappant de l'observer. Cette gloire se révèle aujourd'hui dans tous les secteurs de l'activité humaine, et la Transfiguration de ceux qui sont à la crête de la vague de la civilisation humaine est très proche.

4. Finalement, dans le triomphe de la Crucifixion ou (selon l'appellation orientale plus exacte) la grande Renonciation, le Christ a ancré sur terre, pour la première fois, un fil ténu de la Volonté de Dieu, issu de la Maison du Père (Shamballa), passant sous la garde compréhensive du royaume de Dieu, et porté à l'attention de l'humanité grâce au Christ. Par l'intermédiaire de certains grands Fils de Dieu, les trois caractéristiques ou aspects divins de la Trinité – [606] volonté, amour et intelligence – sont devenus parties de la pensée et de l'aspiration humaine. Les chrétiens oublient facilement que la crise des dernières heures du Christ, n'eut pas lieu sur la Croix, mais dans les heures passées dans le jardin de Gethsémani, lorsque sa Volonté – dans l'angoisse et presque le désespoir – fut submergée dans celle du Père. "Père", dit-Il, "que ta volonté soit faite, non la mienne." Lc XXII, 42.

Quelque chose de nouveau, et cependant de prévu depuis la nuit des temps, survint dans ce jardin tranquille ; le Christ, représentant l'humanité ancra, ou établit la Volonté de Dieu, sur terre, et permit à l'humanité intelligente de l'exécuter. Jusque là, cette Volonté avait été connue dans la Maison du Père ; elle avait été reconnue et adaptée au besoin mondial, par la Hiérarchie spirituelle, travaillant sous les ordres du Christ, et c'est ainsi que le Plan divin prit forme. Aujourd'hui, grâce à ce que fit le Christ, au moment de crise qu'Il traversa il y a des centaines d'années, l'humanité peut ajouter ses efforts à l'exécution de ce Plan. La volonté-de-bien de la Maison du Père peut devenir la bonne volonté du royaume de Dieu, et être transformée en relations humaines justes, par l'humanité intelligente. Ainsi, la ligne directe, ou fil de la volonté de Dieu, s'étend maintenant du lieu le plus haut au lieu le plus bas, et peut, en temps voulu, devenir un câble d'ascension pour les fils des hommes ; et de descente pour l'esprit aimant et vivant de Dieu.

Je souhaiterais vous voir oublier la distance, l'éloignement, l'imprécision, et comprendre que je parle de faits exacts survenant effectivement sur notre planète. Je parle de reconnaissances, d'événements et de circonstances de fait, qui sont la possession consciente de nombreuses personnes. Le Christ de l'histoire et le Christ dans le cœur humain sont des faits planétaires.

Il est un aspect de ce retour du Christ dont on ne parle jamais, et auquel on ne fait jamais allusion. Moi, humble disciple du Christ, je souhaiterais en parler ici. Il s'agit de savoir ce que cette réapparition parmi les hommes, ce retour à une activité extérieure journalière, représentera pour le Christ, lorsqu'Il y fera face. Que ressentira-t-Il, lorsque viendra l'heure de son apparition ? [607]

On parle d'une grande initiation, dans le Nouveau Testament, à laquelle on a donné le nom d'Ascension. Nous n'en connaissons rien. Seuls quelques éléments d'information nous sont donnés par les Évangiles : le fait du sommet de la montagne, les observateurs qui se trouvaient là, et les paroles du Christ leur assurant qu'Il ne les quittait pas. Puis les nuages l'accueillirent et ils le perdirent de vue. Aucun de ceux qui étaient présents ne pouvait l'accompagner plus loin. Leur conscience ne pouvait pénétrer le lieu où Il avait choisi d'aller. Ses paroles furent mal interprétées, et c'est toujours de manière mystique et vague que l'humanité a compris sa disparition, ou la signification de sa Présence constante, mais invisible. Deux des Connaissants de Dieu, qui étaient présents aussi, affirmèrent aux observateurs qu'Il reviendrait de la même manière. Il monta. Les nuages le reçurent, et aujourd'hui les nuages qui couvrent notre planète attendent de le révéler.

Il attend, maintenant, avant de descendre. Cette descente dans notre malheureux monde des hommes ne lui offre pas une image attrayante. Quittant la tranquille retraite montagneuse où Il a attendu, d'où Il a guidé l'humanité, veillé sur elle, et où Il a instruit ses disciples, ses initiés et le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, Il doit apparaître, prendre sa place éminente sur la scène du monde, et prendre part au grand drame qui s'y joue. Cette fois, Il jouera son rôle, non dans l'obscurité comme précédemment, mais sous les yeux du monde entier. Vu la petitesse de notre planète, la généralisation de la radio et de la télévision, vu la rapidité des communications, son action sera observée par tous, et cette perspective doit sûrement présenter pour lui une certaine horreur, ses épreuves, ses adaptations, et une expérience douloureuse et inévitable. Il ne vient pas en tant que Dieu omnipotent, création ignorante de l'homme, mais comme le Christ, Fondateur du royaume de Dieu sur terre, pour terminer le travail qu'Il a commencé, et pour manifester à nouveau la divinité dans des circonstances beaucoup plus difficiles.

Le Christ, néanmoins, souffre beaucoup plus du fait de ceux qui [608] sont dans sa propre Maison, que du fait de ceux qui sont dans le monde extérieur ; son travail est plus entravé par l'aspirant avancé que par le penseur intelligent. Ce n'est pas la cruauté du monde extérieur des hommes qui causa la profonde tristesse du Christ ; ce furent ses propres disciples, et la tristesse accumulée – s'étendant sur un cycle entier de vie – passé, présent et futur – de l'humanité.

Il vient pour corriger les fautes et les présentations erronées de ceux qui ont osé interpréter ses paroles simples, selon leur propre ignorance, et pour reconnaître ceux dont le service fidèle a rendu son retour possible. Il doit faire face aussi à une épreuve majeure, préparatoire à une grande initiation, et lorsqu'Il aura traversé cette épreuve et accompli sa tâche, Il passera à une position encore plus élevée dans la Maison du Père, ou se rendra à quelque lointain lieu de service où seuls les plus avancés pourront le suivre. Son poste actuel sera occupé par un Être qu'Il a préparé et instruit.

Mais avant que tout cela ne puisse survenir, Il doit entrer à nouveau dans l'arène publique, jouer son rôle dans les affaires mondiales, et prouver l'envergure de sa mission. Il rassemblera autour de lui, en corps physique, les associés et conseillers qu'Il a choisis ; ce ne seront pas ceux qui se sont assemblés autour de lui, lors de la période antérieure, plus simple, mais les membres de notre famille humaine qui, aujourd'hui, le reconnaissent et se préparent à travailler avec lui, dans toute la mesure de leur possible. C'est à un monde différent qu'Il projette maintenant de revenir, et cela est surtout dû au développement intellectuel de la masse des hommes. Cela présente pour lui de prodigieuses difficultés, car il faut maintenant atteindre l'intellect des hommes, et non simplement leur cœur (comme précédemment), si l'on veut que la Volonté de Dieu soit correctement exécutée sur Terre. Son travail majeur est sûrement l'établissement de justes relations humaines dans tous les domaines de la vie humaine. Je vous demande d'utiliser votre imagination divine, et d'essayer de réfléchir aux implications de la tâche qu'il lui faut affronter ; je vous demande de méditer sur les difficultés qu'Il va inévitablement rencontrer, surtout la difficulté due à l'accent porté – d'un point de vue intellectuel – d'une façon erronée sur les implications de la tâche du Christ. [609]

Il lui est demandé, à lui le représentant de l'amour de Dieu, de travailler de nouveau dans l'arène du monde, où son message antérieur a été nié, oublié ou mal interprété depuis deux mille ans, et où la haine et la séparativité sont partout des caractéristiques de l'homme. Cela va le plonger dans une atmosphère étrangère et dans une situation où toutes ses ressources divines seront nécessaires et éprouvées à l'extrême. L'idée généralement acceptée qu'Il reviendra en guerrier triomphant, omnipotent et irrésistible, n'a sûrement aucune base réelle. Qu'Il conduise finalement son peuple, l'humanité, à Jérusalem est un fait qui a une base sûre ; mais ce ne sera pas la cité juive appelée Jérusalem, mais un "lieu de paix" (sens du mot Jérusalem). Un examen sérieux de la situation actuelle et l'utilisation consacrée de son imagination, révélera au penseur sincère le caractère effroyable de la tâche qu'Il a entreprise. Mais de nouveau "Il prit la résolution de se rendre à Jérusalem" (Luc IX, 51) ; Il va réapparaître et guider l'humanité vers une civilisation et un état de conscience, où les relations humaines justes, et une coopération mondiale pour le bien de tous seront la note-clé universelle. Par l'intermédiaire du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et des hommes de bonne volonté, Il va parfaire son association avec la Volonté de Dieu, (les affaires de son Père) de telle manière que la volonté-de-bien éternelle sera traduite, par l'humanité, en bonne volonté et justes relations. Alors, sa tâche sera accomplie. Il sera libre de nous quitter à nouveau, cette fois sans retour, et de laisser le monde des hommes entre les mains de ce Grand Serviteur spirituel qui sera le Chef de la Hiérarchie, l'Église invisible.

Une question se pose maintenant : Comment pouvons-nous servir ? Quelle aide pouvons-nous apporter pendant ce stade préparatoire ?

Sur ce point, j'ai peu à dire. Toute l'idée de son retour vous est si familière, sous son aspect d'anticipation (bien que pas dans les détails objectifs auxquels j'ai fait allusion) que je trouve difficile de dire quelque chose de pratique, ou qui retienne votre attention. [610]

Ce que font les membres de la Hiérarchie est considérable, en vérité. Les disciples qui sont en contact conscient avec les Maîtres de Sagesse – ou si vous préférez le terme, les disciples chevronnés du Christ – travaillent jour et nuit à établir une telle confiance dans la "poussée" ou entreprise spirituelle divine, une attitude et une compréhension correctes telles que son Chemin en soit facilité. Eux-mêmes et leurs groupes de disciples moins expérimentés, les aspirants et les étudiants des réalités, se tiennent unis derrière le Christ, pour lui permettre d'accomplir son dessein. Leur prise de conscience majeure est celle d'une crise cyclique, dans la vie spirituelle de notre planète ; elle était prévue dans la Maison du Père (Shamballa), depuis des milliers d'années. Ils ont enregistré le fait que pour la première fois dans l'histoire humaine, les trois centres spirituels ou groupes, par lesquels Dieu travaille, sont unis et centrés sur le même objectif. Shamballa, la Hiérarchie spirituelle, et l'humanité (la Maison du Père, le royaume de Dieu, et le monde des hommes) s'efforcent tous, en un seul et vaste mouvement, d'intensifier la Lumière du monde. Cette lumière irradiera, d'une manière jusque là inconnue, non seulement la Maison du Père, source de toute notre lumière planétaire, mais aussi le centre spirituel d'où sont issus tous les Instructeurs et Sauveurs du Monde, qui sont venus devant les hommes et ont dit, comme Hermès, le Bouddha et le Christ : "Je suis la Lumière du Monde." Cette lumière inondera maintenant le monde des hommes, apportant l'illumination au mental humain, et la lumière dans les lieux sombres de la vie humaine.

C'est la lumière et – par-dessus tout – "la vie plus abondante" que le Christ apportera ; jusqu'à ce qu'Il l'apporte, nous ne savons pas ce que cela signifie ; nous ne pouvons comprendre la révélation que cela impliquera ni les nouvelles possibilités qui s'ouvriront devant nous. Mais, par son intermédiaire, la lumière et la vie viennent afin qu'on les interprète et les applique en termes de bonne volonté et de justes relations humaines. C'est à cela que la Hiérarchie se prépare. Cette fois, le Christ ne viendra pas seul, car ses collaborateurs viendront avec lui. Son expérience et la leur sera l'inverse de la [611] précédente, car cette fois tous les yeux le verront, toutes les oreilles l'entendront, et tous les esprits le jugeront.

Donc, je dis que vous pouvez aider au travail de reconstruction proposé par le Christ si vous voulez bien vous familiariser, vous et toutes les personnes que vous pourrez toucher, avec les faits suivants :

1. Le retour du Christ est imminent.

2. Le Christ, immanent dans le cœur de tous, peut être évoqué, en reconnaissance de son apparition.

3. Les circonstances de son retour ne sont relatées que symboliquement dans les Écritures mondiales ; cela peut provoquer des modifications vitales dans les idées préconçues de l'humanité.

4. La préparation nécessaire majeure est un monde en paix ; cependant cette paix doit être basée sur une bonne volonté éduquée, qui conduira inévitablement à des relations humaines justes et donc à l'établissement (au figuré) de lignes de lumière de nation à nation, de religion à religion, de groupe à groupe et d'homme à homme.

Si vous pouvez réussir à présenter ces quatre idées au monde en général, surmontant ainsi la critique intelligente selon laquelle tout ce qui est énoncé est trop vague, trop prophétique et visionnaire, vous aurez fait beaucoup. Il est certainement possible que l'ancien truisme disant que : "le mental tue le réel" soit fondamentalement vrai, en ce qui concerne la masse de l'humanité, et que la manière de voir purement intellectuelle (qui rejette la vision et refuse d'accepter ce qui ne peut être prouvé) soit bien plus erronée que les anticipations des Connaissants de Dieu et de la foule en attente.

L'intelligence de la divinité est dévolue à la Hiérarchie spirituelle, et cette Hiérarchie est aujourd'hui composée de Ceux qui ont uni en eux-mêmes l'intellect et l'intuition, ce qui est pratique et ne l'est apparemment pas, le mode de vie objectif et la manière d'être de l'homme qui voit une vision. Il y a aussi les gens que l'on doit [612] forcément trouver au sein de la vie quotidienne ; ce sont les gens qu'il faut entraîner aux reconnaissances divines qui sont essentiellement des réponses du plan physique à de nouvelles expansions de conscience. Le Christ qui reviendra ne sera pas semblable au Christ qui (apparemment) est parti. Il ne sera pas "un homme de douleur" ; Il ne sera pas une figure pensive et silencieuse. Il énoncera des affirmations spirituelles qui ne nécessiteront aucune interprétation (ni ne susciteront aucune interprétation erronée) car Il sera présent pour indiquer le véritable sens.

Depuis deux mille ans, Il est le Chef suprême de l'Église Invisible, la Hiérarchie spirituelle, composée de disciples de toutes croyances. Il reconnaît et aime ceux qui ne sont pas chrétiens, mais maintiennent leur allégeance aux Fondateurs de leurs croyances – le Bouddha, Mahomet et d'autres. Peu lui importe la foi, si l'objectif est l'amour de Dieu et de l'humanité. Si les hommes attendent le Christ qui a quitté ses disciples il y a des siècles, ils ne reconnaîtront pas le Christ qui est en voie de revenir. Le Christ n'a dans sa conscience aucune barrière religieuse. Peu lui importe la foi, à laquelle les hommes disent appartenir.

Le Fils de Dieu est en route, et Il ne vient pas seul. Son avant-garde est déjà ici, et le Plan qu'elle doit mettre en œuvre est déjà prévu et clair. Que la reconnaissance soit le but poursuivi.

PREPARATION AU RETOUR DU CHRIST

Juin 1947

J'ai beaucoup à dire aujourd'hui, à la suite de ma précédente communication – et je parle ici à tous les aspirants et disciples. Les possibilités offertes sont si grandes en ce moment que je cherche à vous mettre en face des choix que vous pouvez faire, vous laissant libres de décider vous-mêmes. Ce que vous déciderez, néanmoins, affectera nettement le reste de l'activité de votre vie. C'est là que réside le défi qui vous est porté. Ce que j'ai à dire est de nature relativement simple – si simple qu'il peut vous sembler que nous [613] retombions à un point bas. Cependant, si simple soit-il, le problème est difficile à résoudre. Votre réaction à ce que j'ai à dire dépendra de votre sens des valeurs, et non d'une quelconque faculté de raisonnement abstrus. L'aspirant moyen et l'être humain intelligent sont aptes à mettre l'accent sur l'actuelle complexité des affaires et des événements humains ; ceux-ci, pensent- ils, submergent les hommes en tous pays. Ils se fournissent ainsi un alibi valable.

Dans ce que je vais dire, l'accent sera en rapport avec le récent message que j'ai envoyé au sujet du Retour du Christ. Ce message portait son propre défi, et les questions qu'il soulève en tout cœur humain sincère sont :

1. Comment puis-je personnellement relever ce défi ?

2. Que puis-je faire, spécifiquement ?

3. Quelles sont les mesures que moi-même et tout aspirant devrions prendre ?

Ces questions ont une certaine signification pour telle personne, et une autre signification pour telle autre. Certaines réponses se feront jour à mesure que vous lirez ce que j'ai à dire. J'écris ici pour les gens qui sont des disciples du Christ, mais mes paroles peuvent avoir un sens pour tout penseur sincère, ou croyant chrétien.

Les complexités et les difficultés de cette période d'après-guerre sont très grandes. Plus l'aspirant est près de la source de lumière et de pouvoir spirituels, plus difficile est son problème, mais plus claire aussi sera sa compréhension des faits. En ne regardant pas les détails du premier plan, qui prennent toujours des proportions exagérées, et en se détachant des détails qui font pleuvoir dans la vie quotidienne les perplexités et les angoisses, le problème est relativement simple et de nature double.

Tout d'abord, la guerre physique extérieure vient tout juste de se terminer ; il y a peu de temps – deux ans – que le feu a cessé, et aucun pays n'est encore remis de ses funestes effets. Il n'existe aucune vraie relation entre les nations, et aucune vraie compréhension. Aujourd'hui, les États-Unis permettent qu'on lève des fonds pour [614] armer les sionistes contre la Grande-Bretagne, puissance alliée et amie ; ils autorisent aussi la propagande contre la Russie, aussi puissance alliée et amie. Il n'y a de véritable effort nulle part (poursuivi avec une ferme détermination et un esprit de compromis correct) pour mettre fin aux conditions qui sont la cause majeure de la guerre et engendrent la haine parmi les nations.

Deuxièmement (et d'importance encore plus grande sous l'angle des valeurs spirituelles, bien que moins faciles à percevoir), les forces du mal sont encore actives ; elles ont été repoussées, mais elles sont encore puissantes ; elles continuent à travailler de manière subtile et s'efforcent de prendre pied plus fermement ; elles continuent à nourrir habilement l'angoisse et l'insécurité mondiales, afin de créer un nouveau point de tension dans le monde.

Tant que ces deux sources de tension mondiale n'auront pas été reconnues et traitées correctement, la vie de l'aspirant et plus encore celle du disciple seront extrêmement dures. Vous pouvez répliquer (et avec vérité) que la vie de ceux qui ont souffert du fait de la guerre, le sort des populations affamées qui supportent encore le plus fort de ce que fut l'attaque en Europe – les habitants de Grande-Bretagne, d'Italie, de Chine, de Pologne et des Balkans, le sort des Allemands et des Japonais, responsables des difficultés, et celui de tous ceux qui sont engloutis dans les conséquences de l'attaque allemande sur le monde – est dur au-delà de toute endurance, et doit donc être partagé par tous les aspirants et disciples. Cela est vrai, en effet. Mais les penseurs les plus avancés ont beaucoup plus à endurer que le sort général. S'ils ouvrent leur cœur et leur esprit, ils participent non seulement aux difficultés qui assaillent la masse des hommes en tous lieux, mais ils ont aussi conscience des possibilités spirituelles de l'avenir, de la tâche à achever pour "sceller la porte de la demeure du mal", et des circonstances prodigieuses et uniques qui s'offrent à ceux qui reconnaissent et acceptent le retour imminent du Christ.

Lorsque le disciple est confronté avec les événements et les possibilités à la fois intérieurs et extérieurs, il peut enregistrer une impression de frustration complète ; il aspire à aider, mais ne sait que [615] faire ; sa compréhension des difficultés menaçantes, son analyse de ses ressources et de celles des personnes avec qui il travaille, sa perception claire des forces alignées contre lui l'incitent à rester tranquille et à dire : De quelle utilité est l'effort que je peux faire ? Pourquoi ne pas laisser les deux forces, celle du bien et celle du mal, la Loge Noire et la Hiérarchie spirituelle, se battre seules ensemble ? Pourquoi ne pas compter sur la pression du courant de l'évolution pour faire cesser le combat, finalement et à la longue, et entraîner le triomphe du bien ? Pourquoi s'y évertuer maintenant ?

Ce sont là des réactions naturelles, quand on examine l'actuel champ de conflit, la convoitise qui règne, les antagonismes raciaux et internationaux, et les motifs égoïstes qui gouvernent tant d'unités nationales, en plus de la lourde apathie des masses et, en particulier le soupçon et le manque de confiance grandissants entre les États-Unis et la Russie – situation ou les deux groupes sont presque également coupables. Cette situation génératrice de guerre est nourrie, derrière la scène, par le pouvoir très habile et violemment anticommuniste de l'Église catholique romaine, avec ses plans politiques organisés – plans qui se développent notablement aux États-Unis. À ces facteurs le penseur intelligent ajoute les activités réactionnaires en tous pays, la lutte pour le pétrole qui gouverne la politique de la Russie, des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Il faut y ajouter la lutte actuelle entre Hindous et Mahométans pour la domination de l'Inde, la lutte concernant la Palestine – fomentée par les sionistes, et non par les Juifs dans leur ensemble. Lutte par laquelle les sionistes ont empêché les personnes juives déplacées (seulement 20% de l'ensemble) de découvrir combien elles seraient les bienvenues dans le monde entier ; lutte qui a la convoitise pour motif et non l'amour de la Palestine, qui est gouvernée par des intérêts financiers et non par l'esprit humanitaire dont se réclament les sionistes, et qui les forcerait à accepter les offres faites par la Grande-Bretagne, le Canada, le Chili, la Belgique et bien d'autres.

 Ces facteurs, lorsqu'ils sont saisis par les hommes et les femmes qui pensent, produisent un profond découragement, et un sens de [616] futilité et d'impuissance. Au contraire, il faut y faire face avec courage, avec vérité et compréhension, avec la volonté de parler objectivement dans la simplicité et l'amour, afin d'exposer la vérité et de clarifier les problèmes qui doivent être résolus. Les forces d'opposition retranchées dans le mal doivent être mises en déroute avant que le Christ ne puisse venir, lui que tous les hommes attendent.