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LIVRE I. - LE PROBLEME DE L’UNION - Partie 5

Charles Johnston l'a démontré comme suit, avec clarté et efficacité, dans son commentaire de ce sutra :

"Tout état ou champ du mental, tout champ de connaissance – pour ainsi dire – qu'atteignent les énergies mentales et émotives, est un état psychique, tout comme le tableau mental d'une scène sur laquelle évoluent des acteurs est un état, ou champ psychique. Quand la pure vision, comme celle du poète, du philosophe ou du saint, occupe tout le champ, les aspects ou visions inférieurs sont tous expulsés en masse. Cette conscience supérieure supplante toute conscience moindre. En un certain sens, cependant, ce qui est considéré comme partie, voire même par la vision d'un sage, contient encore un élément d'illusion, un voile psychique ténu, quelque pur et [110] lumineux que puisse être ce voile.

C'est le dernier et le plus élevé des états psychiques."

51. Quand cet état de perception est à son tour également rejeté (ou supplanté), le pur samadhi est alors réalisé.

Après nous avoir conduits à travers les divers stades d'expression de la conscience en voie d'expansion, depuis la "méditation ensemencée" jusqu'à celle où les sens et le mental sont supplantés, le grand instructeur Patanjali nous transporte dans un état pour la description duquel nous n'avons pas de termes adéquats. Pour le yogi de l'Est, le mot Samadhi s'applique à l'état de conscience par lequel un contact est pris avec le monde où fonctionne l'homme spirituel et avec les niveaux ou plans dénués de forme de notre système solaire, qui sont également vus et connus. Le voyant, utilisant l'instrument dont il a été pourvu, peut à son gré établir un contact avec le champ de connaissance des trois mondes et le domaine de maya ou de l'illusion ; mais un nouveau monde s'ouvre à lui dans lequel il voit sa conscience comme n'en formant qu'une avec les autres énergies ou expressions conscientes de la vie divine. Le dernier voile de l'illusion est levé ; la grande hérésie du séparatisme est vue telle quelle est en sa véritable nature et le voyant peut dire avec le Christ : "Je ne prie pas pour eux seulement, mais pour ceux-là aussi qui grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous, afin que [111] le monde croie que tu m'as envoyé. Je

 leur ai donné la gloire que tu m'as donnée pour qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi ; pour qu'ils soient parfaitement un et que le monde sache que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé." (Jean, XVII 20-23) [1]

[113]

 

[1] La Bible. Traduction française de l'École Biblique de Jérusalem. (N.d.l.t.)