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CHAPITRE IV L’ŒUVRE DU CHRIST PRÉSENTE ET FUTURE - Partie 1

CHAPITRE IV

L'ŒUVRE DU CHRIST PRÉSENTE ET FUTURE

Nous avons vu que la doctrine des Grandes Apparitions et de la venue des Avatars, Instructeurs ou Sauveurs du monde, se retrouve invariablement à la base de toutes les religions. Ces Grands Êtres assurent la continuité de la révélation et permettent à l'humanité d'avancer, d'âge en âge, sur le chemin de l'évolution et de se rapprocher de Dieu et de ce divin Centre où la Volonté de Celui "en Qui nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Actes, XVII, 28) est concentrée, comprise et dirigée.

Nous avons brièvement parlé de la mission de deux de ces Grands Avatars – le Bouddha, Messager de la Lumière pour l'Orient, et le Christ, Messager de l'Amour pour l'Occident – et de leur œuvre commune en faveur du monde entier. Nous avons aussi considéré l'occasion unique qui s'offre actuellement au Christ, et la décision qu'Il a prise, lorsqu'en 1945 il déclara Son intention de réapparaître et nous donna la Grande Invocation pour nous aider dans le travail préparatoire qui nous incombe actuellement. Arrivés à ce point, il semble indiqué de considérer quelque peu la nature de l'œuvre qu'accomplira le Christ et de l'enseignement qu'Il nous donnera. Le fait de la continuité de la révélation et de l'enseignement donné à travers les âges nous autorise à envisager avec sagesse et à supposer, à la lumière de l'intuition spirituelle, quelles seront probablement les grandes lignes de cet enseignement.

Depuis longtemps, différentes sources, écoles de pensée et églises, nous ont fourni de nombreuses informations au sujet [62] du Christ, de la situation à laquelle Il fait face et des probabilités de Son retour. Disciples, aspirants et hommes de bonne volonté ont déjà fait beaucoup pour préparer le monde à Son retour (ainsi appelé). Aujourd'hui, l'Orient et l'Occident sont dans la même attente. Abordant le thème de Son œuvre, il est essentiel de nous rappeler que l'Instructeur de l'Orient incarna la Sagesse de Dieu, dont l'intelligence humaine (le troisième aspect de la divinité) est une expression : que le Christ révéla le second aspect divin dans sa perfection et que, par conséquent, deux aspects trouvèrent en Lui leur pleine expression : la Lumière et l'Amour. Il reste encore maintenant à incarner le suprême aspect du divin : la volonté de Dieu, et c'est à cela que le Christ Se prépare. La continuité de la révélation ne peut s'arrêter, et il serait vain de se demander, dès à-présent, quels aspects de la nature divine pourraient être révélés ultérieurement.

Celui qui constitue le caractère unique de la mission imminente du Christ et de l'opportunité qui s'offre à Lui, c'est qu'Il est prêt à exprimer deux énergies divines : l'énergie de l'Amour et l'énergie de la Volonté, la puissance magnétique de l'Amour et l'efficacité dynamique de la Volonté divine. Jamais auparavant, au cours de la très longue histoire de l'humanité, semblable révélation n'a été possible.

Le monde chrétien acceptera difficilement l'œuvre et l'enseignement du Christ, tandis que l'Orient l'assimilera plus aisément. Néanmoins, il est nécessaire de frapper un grand coup et de présenter la vérité sous une forme inhabituelle, afin que le monde chrétien reconnaisse sa véritable place au sein d'une révélation universelle, et qu'il considère le Christ comme représentant de toutes les croyances et assumant Son rôle légitime d'instructeur du Monde ; Il est l'Instructeur du Monde et non seulement un instructeur chrétien. Ne nous a- t-Il pas dit Lui-même qu'Il avait "d'autres brebis" ? Il a eu pour celles-ci la même signification profonde que celle [63] qu'Il a eue pour les chrétiens orthodoxes. Elles peuvent ne pas l'appeler Christ, mais Lui donner un autre nom, et Le suivre tout aussi fidèlement que leurs frères d'Occident.

Examinons un instant les interprétations erronées que l'on a données des Évangiles. Le symbolisme de cette histoire, très ancien, et qui a souvent été employé avant la venue du Christ en Palestine a été altéré et dénaturé par les théologiens, si bien que l'enseignement primitif et la simplicité inégalée du Christ ont fini par disparaître sous un amoncellement d'erreurs, de rites d'argent et d'ambitions humaines. On dit aujourd'hui que le Christ est né miraculeusement, qu'Il a enseigné et prêché pendant trois ans ; qu'Il a ensuite été crucifié ; qu'Il est enfin ressuscité, quittant l'humanité pour "s'asseoir à la droite du Père", dans une apothéose austère et lointaine. De plus, les chrétiens orthodoxes considèrent que toute autre voie menant à Dieu – en tous temps et en tous pays – est une fausse voie, suivie par des soi-disant païens qui ont besoin de l'intervention chrétienne. On a tout fait pour imposer le christianisme orthodoxe à ceux qui acceptent l'inspiration et les enseignements du Bouddha ou d'autres Instructeurs qui ont assuré à travers les âges la divine continuité de la révélation.

Comme on le sait, on a insisté sur le "sacrifice sanglant du Christ" sur la Croix, et sur la notion d'un salut, dépendant de la reconnaissance et de l'acceptation de ce sacrifice. On a remplacé la confiance que le Christ Lui- même nous enjoignit de placer en notre propre divinité par l'expiation rédemptrice. L'Église du Christ s'est rendue célèbre et inefficace (comme l'a démontré la guerre mondiale) par l'étroitesse de ses dogmes, par ses erreurs d'interprétation, son cléricalisme pompeux, [64] son autorité illégitime, ses biens matériels et sa prédication d'un Christ mort. Sa résurrection est admise, mais les Églises ont principalement insisté sur sa mort.

Le Christ a été pendant deux mille ans une figure silencieuse, passive, cachée derrière une multitude de mots, écrits par une multitude d'hommes (commentateurs et prédicateurs). L'Église nous a montré un Christ agonisant sur la Croix, et non le Christ vivant, agissant, corporellement présent parmi nous (selon Sa promesse), depuis vingt siècles.

C'est pourquoi essayons de nous faire une image plus exacte de la vie et des activités du Christ, et, par conséquent, de nos espérances pour l'avenir. Efforçons-nous de concevoir cet Être divin, toujours présent, établissant Ses plans pour l'aide future de l'humanité, évaluant Ses ressources, influençant Ses disciples et organisant les détails de Son retour. Notre devoir est d'éveiller la foi en la vraie nature de la révélation divine et de vivifier l'Église du Christ par une plus juste appréciation de Sa personne et de Son œuvre. C'est au Christ vivant, agissant, pensant, que nous avons affaire, nous rappelant toujours que l'histoire de l'Évangile est éternellement vraie, et qu'elle doit seulement être réinterprétée à la lumière de la place qu'elle occupe dans la longue succession des révélations divines. La mission du Christ sur terre, il y a deux mille ans fait partie de cette continuité et n'est pas une histoire extraordinaire, sans rapport avec le passé, ne comprenant qu'une période de trente-trois ans et ne comportant aucun espoir précis pour l'avenir.

Quel est aujourd'hui l'espoir des chrétiens orthodoxes et des théologiens dépourvus d'imagination ? Qu'à une date éloignée, connue seulement de l'insondable Volonté de Dieu le Père, le Christ surgira de Sa place à la droite de Dieu, et (suivi de Ses anges et de l'Église invisible) descendant sur les nuées du Ciel, au son de la trompette, apparaîtra à Jérusalem. [65] La bataille, qui fera rage en ce temps-là, cessera, et Il entrera dans la cité de Jérusalem pour y régner pendant mille ans. Durant ce millenium, Satan, ou le principe du mal, sera enchaîné, réduit à l'impuissance, et il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Au-delà de cela, rien n'est révélé ; l'humanité espère tellement plus pour l'avenir que la description de ce tableau ne l'intéresse guère.

Derrière cette esquisse, si on l'interprète correctement, se révèle l'humaine, aimante et divine Présence du Christ, incarnant l'amour divin et usant de Son pouvoir divin, dirigeant Son Église et établissant le Royaume de Dieu sur la terre. Quelle est cette Église du Christ ? Elle est constituée par tous ceux en qui la vie du Christ ou Conscience christique est née ou sur le point de naître ; elle est l'ensemble de tous ceux qui aiment leurs frères parce que l'amour du prochain est la divine faculté qui nous rend membres actifs de la communauté du Christ. Ce n'est pas l'acceptation d'un fait historique ou d'une croyance théologique qui nous met en rapport avec le Christ. Les Citoyens du Royaume de Dieu sont tous ceux qui cherchent résolument la lumière et qui, par une discipline qu'ils s'imposent librement, s'efforcent d'arriver en présence de l'Unique Initiateur. Les membres de ce groupe mondial (incarnés ou non) acceptent l'enseignement suivant : les fils des hommes sont Un ; ils savent que la révélation divine est ininterrompue et toujours renouvelée, et que le Plan divin s'accomplit sur terre.

Ce sont ceux qui, actuellement, sur terre, savent que le Royaume de Dieu s'établira grâce à l'intervention, à l'inspiration et à l'enseignement de ces fils des hommes qui ont façonné leur nature divine dans le creuset de l'expérience quotidienne. Actuellement, ces Connaisseurs travaillent activement, sous la direction immédiate du Christ, à conduire [66] l'humanité des ténèbres à la lumière et de la mort à l'immortalité.

Telles sont les grandes vérités fondamentales proclamées par le Christ, le Bouddha et l'Église de Dieu, tant en Orient qu'en Occident ; ce sont les seules vérités qui comptent. À l'avenir, les yeux de l'humanité seront fixés sur le Christ et non sur des institutions humaines, telles que l'Église et ses dignitaires ; on verra le Christ tel qu'Il est en réalité, agissant par l'intermédiaire de Ses disciples, des Maîtres de la Sagesse et de Ses fidèles qui, invisibles (et généralement non reconnus), travaillent aux affaires du monde. On reconnaîtra qu'Il agit dans le cœur humain et dans les masses, et non dans les édifices de pierre, dans la pompe et les cérémonies d'un quartier général ecclésiastique quelconque.

Notre étude de l'œuvre future du Christ se base nécessairement sur trois suppositions :

1. Que la réapparition du Christ est inévitable et assurée

2. Qu'Il travaille activement, aujourd'hui comme autrefois, au bien de l'humanité, par l'entremise de la Hiérarchie de la planète, dont Il est le Chef.

3. Que lors de Sa venue, au cours de Ses activités, certains enseignements seront donnés et certaines énergies seront libérées. On oublie trop facilement que la venue du Christ nécessite, de Sa part, une période d'intense préparation ; Lui aussi est soumis à la Loi, et Son action est conditionnée par divers facteurs, comme tous les êtres humains, mais à un degré bien moindre.

Sa réapparition est conditionnée et déterminée par la réaction de l'humanité elle-même, et Il doit en tenir compte. Son activité est également subordonnée aux phases de certains [67] cycles spirituels et à des impressions émanant de niveaux supérieurs à ceux sur lesquels Il travaille normalement. De même que les affaires humaines affectent Son action, ainsi de grandes déterminations et de "profonds ajustements dans la Volonté de Dieu" l'influencent également.

La nature humaine du Christ, perfectionnée et réceptive, répond à l'invocation et à l'appel des hommes ; d'autre part, le côté divin de Sa nature répond également à l'influence des énergies émanant du "Centre où la Volonté de Dieu est connue". Il doit réaliser un équilibre entre ces deux influences et trouver le juste moment. Transformer en bien ce qu'on appelle communément "le mal" humain, n'est pas une tâche aisée ; la vision du Christ est si vaste, Sa connaissance de la Loi de cause à effet, de l'action et de la réaction, est telle, qu'il n'est pas facile de décider du moment opportun de Son action.

Les hommes sont enclins à considérer tout ce qui arrive, ou ce qui pourrait arriver, d'un point de vue purement humain et immédiat ; ils ne se rendent pas compte des difficultés qu'impliquent les problèmes et les décisions auxquels le Christ fait face à l'heure actuelle et que partagent Ses fidèles disciples. Leur tâche est de développer "l'intelligence qui est en Christ" et, ce faisant, ils contribueront à préparer la voie pour Sa venue, comme il est dit dans la Bible. Il sera plus facile de donner le nouvel enseignement et de préparer la structure de la nouvelle religion mondiale si l'on considère la vie et les événements à la lumière des valeurs spirituelles, tels qu'Il les voit. Nous acquerrons ainsi une vision renouvelée de l'intention divine et une pénétration intuitive de l'esprit de Ceux qui exécutent la Volonté divine et bâtissent l'avenir de l'humanité.

Efforçons-nous donc d'apprécier, non seulement l'opportunité qui s'offre au Christ de nous aider (ce qui est la présentation habituelle), mais considérons aussi les crises et les problèmes qu'Il doit affronter, en préparant Son œuvre. [68]

I. LES CRISES SPIRITUELLES DU CHRIST

Dans la vie de tout disciple, particulièrement de celui qui se prépare à certaines grandes expansions de conscience, survient immanquablement une période de crise. Pendant cette crise, des décisions sont prises, volontairement ou non, à la suite desquelles le disciple passe par une période de tension. Sa décision prise, il distingue plus clairement la prochaine étape qu'il doit franchir, et cette vision influence son orientation vers l'avenir. Ayant accompli ce qu'il devait, au cours de cette période de tension, surgit ce que nous pourrions appeler la période de libération. C'est, à la fois, une émergence hors d'un champ d'expérience et une émergence dans un nouveau champ.

Le Christ Lui-même n'échappe pas à cette triple expérience et, essayons de mieux Le comprendre en appliquant ces trois définitions (quelque appropriées qu'elles soient fondamentalement), aux actions et aux réactions du Christ.

Le mot de crise n'a pas pour Lui la même signification que pour nous ; Sa période de tension ne comporte ni effort ni peine ; cependant, la comparaison suffira à faire comprendre en quelque mesure, ce qui s'est passé dans l'état de conscience qui caractérise la Hiérarchie spirituelle, et auquel nous pourrions donner le nom de "perception spirituelle" pour le distinguer de la perception mentale, qui en est l'humaine contrepartie. Il faut se rappeler que la période de crise qui mène à la période de tension à laquelle on peut dire que le Christ Se soumet volontairement, est un problème hiérarchique, toute la Hiérarchie étant impliquée dans la crise.

La raison en est simple : la conscience du Christ et de Ceux qui travaillent avec Lui est essentiellement une Conscience de Groupe. Expériences et attitudes séparatives Leur [69] sont inconnues, Leur état de conscience étant inclusif, et en aucune façon exclusif.

C'est pourquoi, usant d'une terminologie humaine pour interpréter les divines réactions du Christ et de Ses disciples, il faut comprendre que la période de crise qui est la cause de la tension hiérarchique et de la future réapparition du Christ est déjà dépassée par Lui et que cette expérience se situe pour Lui dans un lointain passé. La période de tension qui lui succéda commande actuellement les activités de la Hiérarchie spirituelle et de Ses nombreux groupes de travailleurs. La "période de décision", comme on l'appelle dans les milieux hiérarchiques, fut atteinte pendant la période s'écoulant entre la Pleine Lune de juin 1936 et la Pleine Lune de juin 1945. Cette période de décision dura donc pendant neuf ans, ce qui représente un temps relativement court. Le résultat fut une décision, prise par le Christ, de réapparaître ou de revenir sur terre en Présence visible, aussitôt que possible, et bien avant qu'il n'avait été prévu.

Cette décision fut nécessairement prise de concert avec le Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours de l'Ancien Testament (Celui en Qui nous avons la vie, le mouvement et l'être) comme il est dit dans le Nouveau Testament. Il est le Gardien de la Volonté de Dieu. Elle fut aussi prise avec la pleine compréhension et la coopération des Maîtres et des Initiés supérieurs. Ceci était inévitable, car Leur participation et Leur aide sont indispensables. Ils durent aussi nécessairement s'unir à Lui par la pensée et en étroite collaboration mentale, parce que Sa réapparition implique également un grand rapprochement de la part de la Hiérarchie, de l'humanité, et un événement spirituel majeur.

Cette décision fut néanmoins la décision du Christ et elle constitua non seulement une période de crise dans Son expérience, mais un point culminant dans Son expression de la divinité. Rappelons, avec respect et dans les limites de notre [70] compréhension humaine, qu'il n'est rien de statique dans tout le processus évolutif de la planète ou du Cosmos ; tout est évolution et progrès, mouvement en avant, réalisations successives toujours plus vastes. Le Christ Lui-même est soumis à cette grande Loi de l'Univers. En toute révérence encore, signalons que le Christ aussi a progressé dans Son expérience de la divinité et – s'il est permis de s'exprimer ainsi – qu'Il est plus près du Père et de l'Unique Vie universelle qu'Il ne l'a jamais été auparavant. Sa compréhension et Sa perception de la Volonté de Dieu sont plus profondes et Son accomplissement de cette Volonté est plus conforme à l'Intention divine qu'elle ne l'était en Palestine, il y a deux mille ans. Il y a nécessairement eu, de la part du Christ, une perception croissante des intentions de l'Intelligence divine, incarnée dans cette Identité, que nous appelons Dieu.

Le Christ ne s'écrie plus désormais, dans les affres de l'agonie : "Père, que Ta Volonté soit faite et non la mienne" ; Il n'a plus aujourd'hui de volonté personnelle, car seule la Volonté du Père L'anime, et Il ne peut que prendre des décisions qui sont la pleine expression de cette Volonté. Certains commentateurs ont essayé d'expliquer et d'interpréter l'expérience de Gethsémani et d'attribuer ce qui apparaît comme une défaillance à une "irruption" soudaine de Son humanité et, par conséquent, à une submersion temporaire de Sa nature divine. Ils ont été contraints de prendre cette position en raison du dogme théologique fondamental relatif à la divine perfection du Christ, une perfection absolue, souveraine et ultime, à laquelle Lui-même n'a jamais prétendu. Il est à présent plus proche de cette perfection qu'Il ne le fut jamais sur terre. Ce fut cette divine évolution qui Lui permit de [71] faire un choix juste, non seulement pour Lui-même, mais encore pour la Hiérarchie, au cours des années antérieures à juin 1945.

Selon la Volonté divine, Il devait réapparaître sur la terre en Présence visible ; il devait présider à la matérialisation du Royaume de Dieu sur terre et rétablir les mystères de l'lnitiation, sous une forme qui peut servir de base à la nouvelle religion mondiale. Avant tout, Il devait révéler la nature de la Volonté de Dieu. Cette Volonté est souvent envisagée comme un pouvoir au moyen duquel les choses s'accomplissent, des situations sont créées, des activités sont entreprises, des plans s'exécutent, souvent de façon inexorable. Cette définition générale de la Volonté est pour les hommes la plus facile à formuler, parce que ceux-ci la comprennent d'après leur propre volonté personnelle, la volonté d'une auto-amélioration individuelle. Ce type de volonté est égoïste tout d'abord et mal compris, mais il tend finalement à l'altruisme, à mesure que l'évolution poursuit sa tâche bienfaisante. Alors, la volonté est interprétée d'après le plan hiérarchique, et l'effort de l'individu consiste alors à annihiler sa propre volonté initiale, pour l'unir ensuite à la volonté du groupe – ce dernier étant lui-même un aspect de l'effort hiérarchique. Ceci est un grand progrès en avant, et conduira finalement à une modification de la conscience.

C'est à ce stade que se trouve aujourd'hui la majorité des aspirants. Cependant. La volonté est en réalité bien différente des expressions qu'elle revêt dans la conscience humaine, alors que les hommes essayent d'interpréter la volonté divine selon leur degré d'évolution actuel. La clé qui en révèle la signification est donnée par ces mots : "La disparition de toute forme". Lorsque l'attrait de la matière est surmonté et que le désir meurt, alors le pouvoir d'attraction de l'âme [72] domine et l'importance si longtemps accordée à la forme, à l'existence et à l'activité individuelles est donnée à la forme et au but du groupe. Alors le pouvoir d'attraction de la Hiérarchie et des groupes de disciples des Maîtres supplante les attractions et les centres d'intérêts inférieurs. Sitôt que ceux-ci occupent dans la conscience leur juste place, l'impulsion dynamique de l'aspect Volonté ; de la divinité peut être ressentie – sans aucun rapport avec la forme ou les formes, les groupes ou un groupe.

À la lumière de la Volonté de Dieu, le Christ prit certaines décisions fondamentales et résolut de les mettre à exécution dans un avenir relativement proche ; la date exacte de Sa venue n'est connue que de Lui-même et de quelques-uns de Ses disciples avancés ; cependant, tous ces événements futurs prennent leur source dans une décision fondamentale de l'humanité elle-même. Cette décision est en train de se prendre grâce à certaines orientations nouvelles de la pensée humaine ; elle sera le résultat d'une réaction intérieure de l'humanité à la décision déjà prise par le Christ et la Hiérarchie ou Église invisible.

La raison de ce retour est bien déterminée ; elle est clairement perçue par le Christ. L'œuvre qu'il entreprit il y a deux mille ans doit être complétée ; la nouvelle religion doit être inaugurée ; les besoins d'une humanité en détresse et demandant d'être secourue ne peuvent être ignorés ; les étapes qui précèdent une grande initiation hiérarchique dans laquelle le Christ tient le rôle principal doivent être franchies ; les événements annonçant la "fin des temps" ne sauraient être retardés.

S'il est permis de s'exprimer ainsi (avec respect et symboliquement), la récompense accordée au Christ, lorsqu'Il annonça Sa décision finale et irrévocable, fut la permission ou plutôt le droit de Se servir pour la première fois d'une certaine Grande Invocation, et cela de deux manières : [73]

1. Comme une invocation hiérarchique adressé eau" Centre où la

Volonté de Dieu est connue".

2. Comme une prière mondiale, formulée de telle sorte que toute l'humanité pourrait s'en servir intelligemment.

Le droit d'employer certaines grandes formules de puissance ou "Strophes directrices" n'est jamais accordé à la légère. La décision du Christ de réapparaître parmi les hommes, accompagné de Ses disciples, Lui valut cette permission de la part du Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours.

Après ce point culminant de crise spirituelle et la décision qui s'ensuivit, une période de tension fut atteinte, et c'est dans cet état de tension spirituelle que l'église invisible travaille et établit actuellement Ses plans, soumettant à cette même tension spirituelle les disciples du Christ qui sont à l'œuvre sur terre. Le succès du retour du Christ en Présence visible, ainsi que de certains autres facteurs (relatifs à Sa réapparition), dépendent d'événements et de contacts qui s'effectuent maintenant au cours de cette période de tension.

Dans n'importe quelle période de tension – quelle que soit sa durée – de l'énergie est engendrée, mise en réserve pour l'avenir et concentrée de telle manière que sa force puisse être dirigée à tout moment et partout où le besoin s'en fait sentir. C'est là évidemment une assertion difficile à comprendre. Une période de tension est, symboliquement parlant, un réservoir d'énergie. Aujourd'hui, les énergies qui portent uniquement la marque distinctive du Royaume de Dieu augmentent en intensité et deviennent prédominantes grâce aux Maîtres de la Sagesse, qui coopèrent avec la Volonté du Christ.

Tandis que ces énergies s'accumulaient et s'intensifiaient sans cesse depuis la Pleine Lune de juin 1945, trois événements d'une grande importance dans la vivante expérience du Christ (et, par conséquent, de la Hiérarchie) se sont produits [74] et leurs effets sont en train de s'affermir. Je ne puis qu'y faire allusion. Car il est impossible de prouver la nature réelle de ce qui est dit ici ; seules, la possibilité, la probabilité et la Loi de Correspondance peuvent témoigner de l'exactitude de ces événements. Leurs effets se feront ressentir particulièrement après la période de libération

Ces trois évènements peuvent être décrits de la façon suivante :

1. L'Esprit de Paix descendit sur le Christ. Le Nouveau Testament témoigne d'un événement quelque peu semblable lorsqu'il dit au moment du baptême : "Il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur Lui" (Matt., III, 16.) Cet Esprit est un Être d'une puissance cosmique immense ; Il adombre aujourd'hui le Christ d'une manière très semblable à celle dont ce dernier, il y a deux mille ans, adombra le Maître Jésus et agit à travers Lui. Cet Esprit de Paix n'est pas la quintessence d'un calme émotif et statique qui mettrait fin à la tourmente terrestre et établirait une ère de Paix. Il est, dans un sens mystérieux l'Esprit de l'équilibre ; Il agit en harmonie avec la Loi d'Action et de Réaction. Et le caractère inéluctable de Son activité sera reconnu. Son œuvre se manifestera de deux façons : pleinement, aussitôt que le Christ apparaîtra parmi les hommes et lentement et graduellement jusqu'à ce jour.

a. Le chaos, la tourmente, les troubles émotifs et le déséquilibre des esprits qui existent aujourd'hui dans le monde seront, sous l'effet de cette loi, contrebalancés par un cycle correspondant de calme, d'apaisement émotif et d'équilibre mental. Ainsi l'humanité entrera dans une nouvelle phase et connaîtra une nouvelle expérience de liberté. La paix établie sera proportionnelle au désordre précédent.

b. Grâce à la vie de l'Esprit de Paix agissant à travers le Christ, Incarnation de l'Amour de Dieu, la haine, qui [75] prévaut si largement dans le monde actuel, sera équilibrée par une bonne volonté manifeste et tangible. L'apparition de cette bonne volonté est garantie par l'excessive expression de haine qui s'est lentement intensifiée dans l'esprit des hommes, depuis le commencement du XIXe siècle, et qui atteint en ce moment un nouveau point culminant. Une égale mesure d'énergie d'Amour se manifestera plus tard, comme résultat de l'activité de l'Esprit de Paix agissant à travers le Prince de la Paix, comme le Christ a parfois été nommé. (Es., IX, 6).

Cet Être spirituel ne descendra pas du Haut Lieu où Il est actif, et d'où Il dirige Son énergie, mais le Christ agira et servira de canal à Sa puissance dirigée. L'afflux de Sa divine énergie (une énergie extra-planétaire) est destiné à établir finalement la paix sur la terre, exprimée en bonne volonté. Cette bonne volonté créera de justes rapports entre les humains. L'humanité enregistra (naturellement inconsciemment) le premier afflux de cette énergie en mai 1936 et en juin 1945.

2. La force évolutive à laquelle nous donnons le nom de "Conscience christique" terme largement employé actuellement dans le monde par les groupes d'études métaphysiques, se concentra dans la personne du Christ, d'une manière inégalée jusqu'ici. C'est cette puissance, latente dans chaque cœur humain, que saint Paul désigne par ces mots : "Christ en vous, l'espérance de la gloire" (Col., 1, 27) ; c'est celle qui, sous la loi évolutive, conduit finalement l'homme au Royaume de Dieu et "à la mesure de la stature parfaite de Christ",. (Eph. IV, 13.) De cette puissance et de cette gloire, le Christ [76] a toujours été le symbole. Durant la période actuelle de tension hiérarchique et comme résultat de Sa décision de revenir, le Christ devint la Personnification de cette énergie, et ainsi se rapprocha plus étroitement de l'humanité. D'autres Grands Fils de Dieu sont les canaux de cette énergie pour les règnes inférieurs de la nature (subhumains), mais le Christ occupe une place unique en ce qui concerne l'humanité ; pour exprimer cette idée symboliquement, cette énergie jette un pont vivant entre le règne humain et le Royaume de Dieu, entre le quatrième règne de la nature et le cinquième. Le Christ est le Gardien de cette énergie, mais temporairement seulement, et pour la durée de la crise humaine actuelle. Il peut, pour cette raison, stimuler la réceptivité des cœurs des hommes, leur permettant ainsi de Le reconnaître et de savoir Qui Il est et Ce qu'Il est, lorsqu'Il reviendra. Cette canalisation de l'énergie débuta à la fin de la guerre mondiale et se poursuit toujours ; on lui doit cette tendance générale à l'amélioration que l'on constate partout, la diffusion du principe de partage et la droiture et le bon sens indéniables des cœurs et de la pensée des hommes d'aujourd'hui – droiture et bon sens des masses (lorsqu'elles sont informées) bien plus que de leurs chefs.

3.Comme vous le savez, l'histoire de l'humanité a été essentiellement l'histoire des grands Messagers spirituels qui – de temps en temps, aux heures de crise des hommes – ont surgi du Lieu secret où Se tient le Très-Haut, pour aider, inspirer, conduire et diriger l'humanité et pour lui apporter une révélation nouvelle. C'est l'histoire d'une succession d'idées, proposées à l'attention des hommes et graduellement développées en civilisations et en cultures. L'humanité éprouve en ce moment un si urgent besoin d'aide et l'occasion est telle, que l'un de ces Grands Fils de Dieu cherche – durant ce cycle de tension – à collaborer avec le Christ. En conséquence de la décision du Christ et de Sa fusion spirituelle avec la "Volonté de Dieu", l'Avatar de la Synthèse est devenu, pour un certain temps, Son intime compagnon. C'est [77] là un événement d'une suprême importance planétaire. Cette association et cette aide concertée datent du moment où la Grande Invocation a été prononcée et où son usage s'est généralisé dans le monde entier. En raison de la tâche prodigieuse qu'affronte le Christ, l'Avatar de la Synthèse Le fortifiera ; Il sera soutenu par cet "Avatar silencieux" dont il est dit symboliquement : "Il gardera l'œil sur Lui, Sa main Le soutiendra et Son cœur restera à l'unisson du Sien."

Ce Grand Être est étroitement relié à l'aspect Volonté de la divinité, et Sa collaboration a été rendue possible par les réalisations personnelles du Christ, de la plus haute Volonté spirituelle. Cet Avatar agit, selon la Grande Loi naturelle de la Synthèse, produisant l'unification et la fusion. Sa fonction est de faire naître, en union avec l'énergie du Christ, la Volonté spirituelle et la Volonté-de-Bien dans l'humanité. Sa puissance s'exerce actuellement dans trois domaines :

a. Au sein de la Hiérarchie même à Laquelle Il révèle la nature de la divine Volonté-de-Bien que le Royaume de Dieu doit exprimer, de même que la nature du Dessein divin.

b. Au sein de l'Assemblée des Nations Unies (mais non, cependant, au Conseil de Sécurité) où Il suscite une volonté d'union qui se développe lentement.

c. Au sein des masses, dans le monde entier, dont Il Stimule le désir d'amé1ioration générale.

Son activité est nécessairement une activité de masse. Ses énergies ne peuvent être canalisées qu'à travers la conscience collective ou à travers une entité possédant la conscience de groupe, telle que la Hiérarchie, les Nations Unies ou l'humanité. Le foyer sur lequel Il concentre son effort et l'Agent à travers lequel ses énergies peuvent être distribuées est le [78] Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ; ce groupe est relié d'une manière toute spéciale à l'Avatar de la Synthèse. L'Objectif principal du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est, et a toujours été, le rassemblement de tous les hommes de bonne volonté de tous ceux qui sont réceptifs à l'énergie de la divine volonté-de-bien. Leur travail peut à présent devenir plus créateur et plus constructif, grâce à l'Association de l'Avatar de la Synthèse et du Christ. Leur tâche est d'initier la Nouvelle Ère ; pendant cet Age Nouveau, les Cinq règnes de la nature seront tous des Créateurs et commenceront à fonctionner comme un tout. Leurs fonctions et leurs activités se répartissent comme suit :

A. La Création d'une synthèse ou unité humaine qui conduira à la reconnaissance universelle d'une humanité, grâce à l'établissement de justes rapports humains.

b. L'établissement de justes rapports avec les règnes inférieurs, conduisant à la reconnaissance universelle d'Un Monde.

c. L'établissement du Royaume de Dieu, la Hiérarchie spirituelle de notre Planète, ouvertement manifesté sur la terre, conduisant ainsi à la reconnaissance universelle que "les fils des hommes sont Un."

L'Avatar de la synthèse encouragera et aidera à la réalisation de ces objectifs. C'est dans ce but qu'il s'est associé au Christ, agissant à travers la Hiérarchie, suivant les instructions du "Centre où la Volonté de Dieu est connue". Ces trois événements apparentés ont eu lieu et ces centres distributeurs d'énergie sont rentrés en activité pendant la période de tension à laquelle le christ et la Hiérarchie sont actuellement. Ces centres servent tous à rediriger et à concentrer dans l'humanité parce qu'ils sont le résultat de la décision prise par le christ après Sa "période de [79] crise", et que chacun d'eux se rapporte à la préparation hiérarchique pour son retour.

II. LE CHRIST, PRECURSEUR DE L'AGE DU VERSEAU

Nous avons tendance à oublier que, tout en reconnaissant Sa fonction d'Instructeur et de Guide Spirituel de L'humanité durant l'âge qui s'approche maintenant rapidement de sa fin le christ reconnut également l'œuvre qu'il accomplirait lorsque cet âge serait révolu et que s'initierait le nouveau cycle astronomique.

Le chrétien ordinaire est singulièrement ignorant des périodes et des cycles que traverse notre planète, sous l'influence de la progression solaire. L'actuelle et douteuse science astrologique a détourné le légitime intérêt de l'humanité de l'enseignement astronomique et de son interprétation spirituelle du Passage du soleil à travers les signes du zodiaque. Cependant, le Nouveau Testament témoigne clairement de cette connaissance et l'histoire évangélique en est toute pénétrée. Il en est de même dans l'Ancien Testament. Que signifie le péché des enfants d'Israël dans le désert, sinon le retour à l'ancien culte de Mithra, qui caractérisait le temps où le soleil se trouvait dans le signe du Taureau. Ils se prosternèrent et adorèrent le veau d'or, oubliant l'enseignement nouveau de l'Age d' "Ariès", le Bélier, dans lequel ils entraient, l'enseignement du "Bouc émissaire" qui marque toute l'histoire juive.

On oublie que le Christ était l'Instructeur de la nouvelle période dans laquelle entrait le Soleil, celle des "Poissons", mais le fait devient évident si l'on considère le symbolisme du Poisson que l'on retrouve fréquemment dans les quatre évangiles. Le symbole du Poisson est le symbole astrologique du signe zodiacal "Pisces" et il l'a été depuis des temps [80] immémoriaux. Cependant, le Christ envisagea également l'œuvre qu'Il aurait à accomplir au cours de l'Ère du Verseau, alors que le Soleil entrerait dans le prochain signe zodiacal. Avant sa "disparition", Il fit allusion au symbole de l'Ère du Verseau et à la tâche qu'Il accomplirait alors. En compagnie de Ses douze disciples, Il résuma dans un épisode l'œuvre qu'Il accomplirait plus tard, lorsque seraient révolus les deux mille ans de l'Age des Poissons. Il dit à Ses disciples d'aller à la ville, où ils rencontreraient un homme porteur d'une cruche d'eau ; ils devraient le suivre jusqu'à la chambre haute et, là, préparer la fête de la communion, à laquelle ils participeraient ensemble. (Luc, XXII, 10.) Ainsi firent-ils, et le dernier repas eut lieu. L'ancien symbole du signe du Verseau, dans lequel le Soleil entre maintenant, est le Porteur d'eau, l'Homme à la cruche d'eau. Le passage du Soleil dans le signe du Verseau est un fait astronomique, dont n'importe qui peut obtenir la confirmation en s'informant auprès d'un observatoire quelconque ; il ne s'agit nullement d'une prophétie astrologique. Les grandes réalisations spirituelles, l'événement évolutif de cet âge, seront l'établissement de relations entre tous les peuples, qui permettront aux hommes de partout, de s'asseoir ensemble en présence du Christ et de partager le pain et le vin, symboles de la nourriture. La préparation de cette fête du partage – parlant symboliquement – est en cours ; les masses elles-mêmes s'y emploient, tandis qu'elles luttent et font des lois pour assurer la subsistance économique de leurs nations, et que le problème de l'alimentation est soumis à l'attention des législateurs du monde entier. Ce partage, qui commence par se faire sur le plan physique, s'effectuera aussi sur tous les plans des relations humaines et sera le grand don de l'Ère du Verseau à l'humanité. L'Église a ignoré ces choses, c'est pourquoi elle ne saurait expliquer le fait que les Juifs furent [81] attirés par l'adoration du veau d'or, propre à l'Ère du Taureau ; que la loi juive employa le symbole du bouc émissaire dans l'Age d' "Ariès" – ou du Bélier – et que les chrétiens attachèrent de l'importance au poisson, durant l'Ère et l'Age des Poissons ou Ère chrétienne.

Le Christ vint pour mettre fin aux lois juives, qui devaient avoir atteint leur apogée, et disparaître en tant que religion, au moment où le Soleil passait du signe du Bélier dans le signe des Poissons. C'est pourquoi Il s'est présenté aux Juifs comme leur Messie et s'est manifesté au sein de leur race. Le refus d'accepter le Christ comme Messie les retient, symboliquement et pratiquement, dans le signe d' "Ariès", le Bouc émissaire ; symboliquement encore, ils devront passer par le stade des Poissons et reconnaître leur Messie, lorsqu'Il reviendra dans le signe du Verseau, faute de quoi ils répéteront leur ancien péché en se refusant au processus évolutif. Dans le désert, ils rejetèrent ce qui était neuf et spirituel ; ils le firent à nouveau, il y a deux mille ans en Palestine ; le referont-ils, si l'opportunité leur est ouverte ? La difficulté, chez les Juifs, est qu'ils sont satisfaits de leur religion, vieille de près de cinq mille ans et qu'ils ne témoignent que fort peu jusqu'ici du désir d'en changer.

Ayant prévu la venue de l'Ère du Verseau, le Christ nous en offrit une image symbolique, conservant ainsi pour nous, à travers les siècles, un épisode prophétique dont l'interprétation et la preuve ne peuvent se donner que de nos jours. Astronomiquement, nous ne subissons pas encore pleinement l'influence du Verseau ; nous nous dégageons à peine de l'influence des Poissons et nous ne ressentons pas encore tous les effets des énergies que libérera le Verseau. Néanmoins, chaque année nous rapproche du Centre de forces dont l'influence principale sera d'amener la reconnaissance de l'unité [82] essentielle de l'homme, L'instauration du principe de partage et de coopération et l'apparition de la nouvelle religion mondiale, dont la note dominante sera : l'universalité et l'initiation. S'il est vrai que le mot "initiation" signifie "entrée dans", alors il est juste de dire que l'humanité d'aujourd'hui passe par une véritable initiation, en entrant dans l'Ère du Verseau ; elle sera soumise alors aux énergies et aux forces qui briseront les barrières du séparatisme et qui amèneront la fusion de toutes les consciences humaines en cette unité qui est caractéristique de la Conscience christique.

À la Pleine Lune de juin 1945 (date si importante dans Son expérience spirituelle), le Christ assuma, en pleine connaissance de cause et de façon définie, Ses devoirs et Ses responsabilités d'Instructeur et de Chef durant le Cycle solaire du Verseau. Il est le premier des Grands. Instructeurs du Monde à couvrir deux cycles zodiacaux : les Poissons et le Verseau. Cette affirmation est facile à faire et à écrire, mais elle implique, une fois de plus, les trois modes ou techniques d'apparition, auxquels j'ai déjà fait allusion. Son amour débordant et Sa vitalité spirituelle – accrus par les énergies de l'Esprit de Paix, de l'Avatar de la Synthèse et de Bouddha – furent concentrés à nouveau et canalisés en un grand courant, "précipité" dans la manifestation (si l'on peut s'exprimer de façon si inadéquate) par les paroles de l'Invocation : "Que l'amour afflue dans le cœur des hommes... Que Lumière, Amour et Puissance restaurent le Plan sur la Terre."

Ces trois mots – Lumière, Amour et Puissance – indiquent les énergies des trois Êtres qui coopèrent avec le Christ et forment derrière Lui un grand et puissant Triangle de Forces ; l'énergie de Bouddha : la Lumière, car la lumière vient toujours de l'Orient ; l'énergie de l'Esprit de Paix : l'Amour, établissant les justes rapports entre les hommes ; l'énergie de l'Avatar de la Synthèse : la Puissance, employant à la fois la lumière et l'amour. Le Christ prit Sa place au centre de [83] ce Triangle, dès lors commença Son œuvre de l'Ère du Verseau, laquelle se poursuivra pendant deux mille cinq cents ans. Il inaugura ainsi la Nouvelle Ère, et la nouvelle religion mondiale sur les plans spirituels intérieurs commença à prendre forme. Le mot "religion" implique relation, et l'ère des justes rapports entre les hommes, et des justes rapports avec le Royaume de Dieu, s'ouvrit. Une telle déclaration est facile à faire ; cependant, ce qu'elle implique est d'une immense portée.

À ce moment également, le Christ assuma deux nouvelles fonctions : l'une concerne le second mode de Son apparition physique, et l'autre, le mode d'adombrement. La Lumière, l'Amour et la Puissance sont déversés sur les masses et, par conséquent, le développement de la Conscience christique est constamment stimulé en elles. Par Sa présence physique, Il deviendra le Dispensateur de l'Eau de la Vie ; par l'adombrement de ceux qui sont réceptifs à Son influence et à Sa pensée concentrée, Il deviendra ce que l'on appelle techniquement Celui qui nourrit les Petits.

Comme Dispensateur de l'Eau de la Vie et comme Celui qui nourrit les Petits, Il entreprend Ses devoirs dans l'Ère du Verseau, tandis que comme centre du Triangle, Il influence la masse des hommes, les éclairant et amenant entre eux de justes relations. C'est pourquoi, pendant l'Ère qui vient, Il sera connu comme :

1. Le Point au centre du Triangle.

2. Le Dispensateur de l'Eau de la Vie.

3. Le Nourricier des Petits.

Ces trois expressions indiquent Son triple devoir envers l'humanité ainsi que le caractère spécifique de Son service pendant l'Ère du Verseau. [84]

Considérons ces phases de Son œuvre et essayons de comprendre le sens réel de la responsabilité que le Christ a assumée. Il est nécessaire que le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et que les disciples le comprennent en quelque mesure s'ils doivent préparer l'humanité de façon adéquate en vue de ce retour. Beaucoup peut être fait, si les hommes cherchent à comprendre et entreprennent l'action nécessaire qui en découle.

Premièrement, comme Point au centre du Triangle, le Christ devient Celui qui éveille le cœur des hommes et qui établit de justes rapports humains, simplement en étant ce qu'Il est et en Se tenant où Il est. Il accomplit cela en transmettant à l'humanité les énergies des trois points du Triangle qui L'environne. Cette triple énergie, unifiée et impersonnelle se répandra universellement favorisant l'évolution, attirant magnétiquement les peuples et les nations les uns vers les autres, et stimulant automatiquement le désir de la synthèse, de l'unité visible et de la fusion. De même que, durant l'Ère des Poissons, s'est développée dans l'humanité une réceptivité collective à la connaissance et au principe de l'intelligence, de même l'Ère du Verseau verra naître une réceptivité collective à l'instauration de rapports justes entre les hommes, et la caractéristique de la conscience des masses sera l'expression de la bonne volonté. Il est peut-être difficile de concevoir et d'admettre cette possibilité, mais il était tout aussi difficile pour les hommes des premiers siècles de l'Ère chrétienne ou Ère des Poissons, d'imaginer les développements futurs du système d'éducation et la diffusion de la connaissance qui caractérisent notre civilisation et notre culture modernes. Les acquisitions du passé sont toujours la garantie de possibilités futures.

Comme Dispensateur de l'Eau de la Vie, Son œuvre est très mystérieuse et difficile à comprendre. Au cours de Sa vie publique, il y a deux mille ans, Il a dit : "Je suis venu afin [85] que les brebis aient la vie et qu'elles soient dans l'abondance." (Jean, X, 10.) L'aspect vie – suivant la vision du Christ – s'exprime de trois façons :

1. Comme Vie physique, nourrissant les cellules du corps. Dans chaque atome de substance, on trouve cette vie comme le point central de lumière vivante.

2. Comme Vitalité, considérée comme amour et lumière dans le cœur.

Lorsque cette vitalité est présente et s'exprime, l'atome humain devient une partie de la Hiérarchie spirituelle.

3. Comme Vie surabondante. Cette vie peut être reconnue comme lumière, amour et puissance à l'intérieur et au-dessus de la tête du disciple du Christ. Cette vie abondante lui permet de collaborer, non seulement avec l'Humanité et avec la Hiérarchie spirituelle, mais également avec "Shamballa" lui-même, le centre de la vie dans sa plus pure essence.

Si nous disons que la Vie est cette qualité qui caractérise ce qui est vivant (en anglais : livingness) qui rend capable, ces mots ne veulent pas dire grand- chose, n'est-il pas vrai ? Si, pourtant le terme livingness se rapporte à la vie sur le plan physique à la vie spirituelle du disciple et au vivant dessein de Dieu, alors une faible lueur se fait jour sur l'œuvre prodigieuse entreprise par le Christ dans le passé, et prévue par Lui comme Sa responsabilité future. Le Christ peut employer les énergies définies par les mots "Vie surabondante", car durant l'Ère du Verseau, elles libéreront d'une manière dynamique et inconnue jusqu'ici les énergies nouvelles, nécessaires à la restauration et à la résurrection. Cette énergie nouvelle est la "force qui produit l'universalité" ; elle concerne l'avenir. Cet influx de l'énergie du Verseau est [86] l'un des facteurs qui permettront au Christ de compléter Sa tâche de Sauveur et d'lnstructeur du Monde. Ce fut en juin 1945 qu'Il s'engagea à accomplir de façon définie Son devoir de Distributeur, de Nourricier et de dispensateur, et qu'Il assuma ses responsabilités de Précurseur et d'Instructeur de l'Ère du Verseau.

Comme Nourricier des Petits, le Christ stimule la conscience de ses disciples tandis qu'ils se préparent à l'initiation ou à acquérir une plus profonde conscience spirituelle. Le résultat de son irradiation du Triangle sur les masses sera l'institution – comme cérémonie fondamentale de la nouvelle religion mondiale – de la première initiation, la naissance du Christ dans les profondeurs du cœur. Grâce à cette cérémonie, les masses de tous les pays seront susceptibles de percevoir consciemment "la naissance du Christ dans le cœur", et la nouvelle naissance à laquelle le Christ Lui-même fit allusion. (Jean, III, 3.) C'est cette nouvelle naissance que les ésotéristes appellent la "première initiation". Vers la fin de l'Ère du Verseau, cette expérience ne sera plus réservée à quelques rares disciples, mais deviendra celle de milliers d'hommes. Les eaux purificatrices de l'Initiation du Baptême (la seconde initiation) baptiseront alors des centaines d'aspirants de nombreux pays, et ces deux initiations (préparatoires au service véritable et à la troisième initiation, celle de la Transfiguration) marqueront l'achèvement de la mission du Christ en tant que Représentant du Grand Triangle spirituel.

La tâche principale du Christ consiste pourtant à nourrir la conscience et la vie spirituelle des disciples, de ceux qui sont résolument engagés dans la voie spirituelle et des centaines de milliers d'hommes avancés de telle sorte qu'ils soient [87] susceptibles de recevoir la troisième et la quatrième initiation – celle de la Transfiguration et celle de la Renonciation (ou Crucifixion).

Comme le savent les ésotéristes, l'expression "les Petits" indique les disciples qui sont "des nouveaux-nés en Christ" (comme le dit le Nouveau Testament) et qui ont reçu les deux premières initiations, celle de la Naissance et celle du Baptême. Ils sont conscients de l'aspiration spirituelle, qui indique que le Christ est vivant dans leurs cœurs, et ils se sont soumis aux processus de purification qui culminent dans les eaux baptismales. Le Christ doit préparer ces aspirants aux initiations supérieures, les nourrir et les aider afin qu'ils puissent se tenir devant l'Unique Initiateur et devenir des piliers du Temple de Dieu, c'est-à-dire des agents de la Hiérarchie spirituelle, et par conséquent des disciples actifs.

Lorsqu'il y a vingt siècles le Christ était en Palestine, Il a dit : "Nul ne vient au Père que par moi." (Jean, XIV, 6.) C'était une prophétie de l'œuvre qu'Il aurait à accomplir durant l'Ère du Verseau. Aux deux premières initiations, les aspirants (préparés par des disciples avancés) se présentent devant le Christ, Qui leur confère ces deux initiations ; mais, par ces paroles, Il fait allusion à des degrés plus élevés de développement. Grâce à ces deux initiations, conférées par le Christ, le disciple devient un agent de l'Amour de Dieu ; grâce aux initiations supérieures, il devient graduellement un agent de la Volonté de Dieu. Le premier groupe connaît et comprend la seconde strophe de l'Invocation : "Du point d'Amour dans le Cœur de Dieu, que l'amour afflue dans le cœur des hommes" ; le second groupe, que le Christ Lui-même (durant l'Ère du Verseau) "nourrira" et préparera, comprendra le sens de la troisième strophe : "Du Centre où la Volonté de Dieu est connue, que le Dessein divin guide le faible vouloir des hommes. " [88]

Pendant l'Ère des Poissons, le Christ eut pour tâche de relier l'humanité à la Hiérarchie de la planète ; pendant l'Ère du Verseau, Son œuvre sera de relier ce groupe, qui se développe rapidement, au Centre supérieur où l'Initié entre en contact avec le Père, reconnaît qu'il est un Fils de Dieu et peut connaître le Plan divin. Grâce à l'activité future du Christ, les trois aspects du divin – l'lntelligence ou Esprit universel, l'Amour et la Volonté – reconnus par toutes les religions (y compris le christianisme) seront consciemment développés dans l'humanité, et il s'établira entre elle, la Hiérarchie et le "Centre où la Volonté de Dieu est connue" un contact plus conscient et plus intime.

À mesure que l'humanité développera son intelligence, elle s'approchera du Royaume des Cieux par une voie plus scientifique et abandonnera peu à peu la voie mystique ; les règles d'admission à ce Royaume deviendront extérieures ; les lois gouvernant le centre le plus élevé de la Volonté divine seront également révélées à ceux qui font partie du Royaume de Dieu, et tout ceci se produira sous la direction du Christ, après Sa réapparition parmi les hommes. La tâche principale de Sa mission sera alors de rendre l'humanité réceptive à l'influence spirituelle et de développer à grande échelle, la perception intuitive – faculté qui est en fait fort rare aujourd'hui. Lors de Sa première venue, Il évoqua de l'humanité une réponse graduelle à la vérité et à la compréhension mentale. C'est pourquoi, à la fin du Cycle qu'Il inaugura il y a deux mille ans, nous avons des doctrines bien formulées, et un développement intellectuel ou mental largement répandu.