Dans le discours d'ouverture de Londres, il a été proposé que l'expression « la sécurité spirituelle » signifie la plus haute conception individuelle du « comment vivre », politiquement, religieusement et culturellement, qui puisse être assurée : en d'autres termes, qu'existe, au moins en principe, la possibilité d'avoir accès à cette conception. Toutefois, il a été noté que, dans la pratique, cette ambition dépend essentiellement du degré de liberté existant au sein de la société où vit l'individu. Il convient de se demander si, dans nos pays démocratiques, nous ne prenons pas un peu notre liberté pour un fait acquis. Comme le dit Aung San Suu Kyi, les dissidents birmans considèrent la liberté non pas comme un idéal philosophique, mais comme « quelque chose de concret qui doit être acquis par la pratique ».

Les idées de Benjamin Barber sur le renforcement de la démocratie ont ensuite été explorées. Barber croit en l'importance de la participation citoyenne active et fait un certain nombre d'importantes recommandations sur les moyens de renforcer la démocratie participative. Ainsi, par exemple, il souligne avec ferveur, l'importance de la « conversation banale », signifiant par là, que des structures et des processus doivent permettre à tous les citoyens d'apporter leurs idées et de s'écouter les uns les autres à propos de questions majeures, locales et nationales. Pour Barber, le principe est qu'à partir de cette écoute et ces échanges verbaux mutuels, émerge une volonté commune.

L'accent mis sur la « volonté » d'une démocratie forte, souligne combien il est important qu'elle soit une bonne volonté, qui vise à promouvoir l'intérêt commun. Cette volonté, tendue vers le bien commun, repose sur des actions communes. Alice Bailey fait écho à cette pensée quand elle suggère que la Loi d'Effort de Groupe pourrait-être un facteur important dans l'avenir.

En conclusion de ce discours d'ouverture, il a été noté l'obligation spéciale que les démocraties actuelles ont à l'égard de ce qui est lentement, en train d'émerger.

Le premier conférencier invité, le Révérend Peter van Breda, a commencé par affirmer que « ce qui est en jeu aujourd'hui dans le monde, est toute l'évolution future de l'humanité ; au centre de cet avenir se trouve l'être humain, et c'est sur les épaules de chacun d'entre nous que repose cet avenir ». Qu'en est-il de l'Être humain ? demanda-t-il alors, sinon qu'il est triple dans sa nature : né de l'Esprit, envoyé du monde de l'Esprit et descendu sur terre. Si l'on ne fait qu'envisager l'être humain sans tenir compte de son passé spirituel et cosmique, on perd alors l'image, le modèle de ce que nous pouvons devenir. Il fit remarquer que les points de vue divergents actuels sur l'être humain sont admirablement résumés dans le monologue d'Hamlet sur l'homme « Que n'est-ce que l'homme, le fragment d'un ouvrage ! Combien noble dans sa raison... et pourtant, n'est-il pour moi, que cette quintessence de poussière ? ».

Le Révérend van Breda nota que lorsque nous regardons le monde d'aujourd'hui, nous constatons que nombreux sont ceux qui, non seulement désirent faire le bien, mais qui en fait, le font effectivement : au Royaume-Uni, en particulier, il existe plus d'organismes de charité que partout dans le monde. Pourtant, malgré cette preuve merveilleuse de bonté humaine, nous vivons dans un monde toujours en proie à la violence, l'injustice, la misère, la criminalité et bien plus encore. Ainsi, toute personne désireuse de devenir un moderne faiseur de Bien, a besoin de se demander : avec quelle conscience cela peut-il s'effectuer dans le futur ?

Il souleva aussi cet autre problème auquel nous sommes confrontés dans ces temps modernes : qu'en est-il de la vérité ? Nous vivons dans un monde inondé de points de vue contradictoires. Comment, en vérité, savons-nous que ce que nous faisons est bien ? Est-ce que dire la vérité équivaut à faire le bien ? On ne peut faire le bien dans le monde, que lorsque l'on a reconnu ce qui n'allait pas et que l'on s'est résolu à y pallier grâce au bien.

Peut-être, suggéra-t-il, nous pouvons déduire à l'aide des découvertes de Copernic et Galilée que la terre n'est pas le centre de l'univers. Ceci conduit le peuple à se considérer comme spectateur et plus participant. Combinez cela avec la conception de Machiavel que l'homme n'est pas digne de confiance, et nous pouvons comprendre comment s'est développé jusqu'au 21ème siècle, cette maladie de la séparation et de l'aliénation. Nous avons beaucoup de difficulté à savoir quels liens « se tissent entre nous » - c'est la question profonde que Jésus en Galilée, posa à sa mère lors des Noces de Cana.

Le Révérend van Breda avança qu'une façon de résoudre ce problème passe par la conscience de soi, le sens du « je», commun à tous les peuples, partout dans le monde. Pouvons-nous devenir sensible au fait que chaque personne que nous rencontrons est porteuse de ce germe très fragile, identique au « je » ? C'est exactement ce qui nous unit tous.

Il affirma que nous ne sommes pas encore pleinement incarnés et que c'est notre conscience qui nous éveille à ce qui est bon. L'avenir de l'humanité ne peut venir que par la liberté. Nous ne pouvons pas être libres sans responsabilité. Nous devons changer l'expression de « liberté octroyée » en celle de « liberté pour... ». Il cita le dramaturge Christopher Fry comme quelqu'un qui avait de vraies intuitions morales et qu'il manifesta, par exemple, dans sa pièce, « A Sleep of Prisoners ». Le Révérend van Breda conclut en disant que c'est la force de l'espérance en nous, qui peut nous relier à la seconde venue du Christ, si nous comprenons cela, et c'est ce qui nous permettra ensemble de créer un monde nouveau.

Le second conférencier, le Dr Corinne Kumar, commença son discours en disant qu'elle pensait que nous participons tous au même pèlerinage. Elle fit remarquer que la politique est généralement dénuée d'attention et de compassion, une position très éloignée de l'éthique. Elle estima que nous devons trouver une autre vision politique, une autre éthique de la sollicitude. Son objectif : essayer de tisser le contexte du Printemps arabe, en particulier en Tunisie, avec le travail qu'elle a pu faire et plus particulièrement celui effectué par, ce qu'elle appelle, les « Tribunaux des Femmes ». Ce travail a consisté d'une façon très profonde, à se mettre à l'écoute des connaissances et expériences qui avaient été subjuguées et réduites au silence.

L'auto-immolation de Mohamed Bouazizi permit au peuple tunisien de franchir le mur de la peur et de rejeter l'oppression. C'était une insurrection d'espoir, quelque chose dont le monde avait besoin. Et cet espoir s'est propagé jusqu'au mouvement des « Occupy ».

Elle fit remarquer que nous vivons à la fois dans le meilleur et dans le pire des mondes, notre communauté et les mémoires collectives se meurent peu à peu et les filets de sécurité de la famille et de la tribu se délitent. La vie des masses se dissout dans un magma unique. Ce sont des temps où les droits de l'homme sont devenus les droits des privilégiés. Il s'agit, pour les masses qui veulent obtenir leurs libertés et se voir appliqués les droits de l'homme, de renoncer à ce droit le plus fondamental de tous, le droit d'exister en tant qu'être humain. Le monde, dit-elle, arrive au bout de sa capacité imaginative. Mais, affirma-t-elle, c'est peut-être à un tel moment qu'un sens nouveau peut être exploré et découvert, ce qui peut nous amener à rêver d'un monde meilleur.

Elle suggéra, que seule l'imagination se dresse entre nous et la peur. La peur nous fait nous comporter comme des moutons alors que nous devrions rêver comme des poètes. Nous ne pouvons pas être des observateurs indifférents, nous devons être des « témoins ». Un témoin n'est pas un simple spectateur, il regarde, écoute et se souvient.

À l'heure actuelle, poursuivit-elle, nous assistons au Sud, à l'émergence de nouveaux paradigmes, à l'élaboration d'alternatives politiques et culturelles, d'une nouvelle éthique du dialogue, d'une nouvelle compréhension de l'égalité - vue non plus comme similarité mais comme droit à la différence. Imaginer, n'est-ce pas simplement voir ce qui n'existe pas ou ce que nous voulons voir exister ? C'est un acte profond de créativité pour percevoir ce qui est et cela exige des efforts d'imagination.

Elle expliqua que les Tribunaux des Femmes sont une articulation de ce nouvel acte imaginatif qui nous invite à penser, ressentir, relever les défis, se relier, oser et définir un nouvel espace pour les femmes. Là, nous pouvons tisser des liens entre l'objectif et le subjectif, le rationnel et l'intuition, la raison et la compassion. Les Tribunaux des Femmes sont en audiences publiques : la Cour procède d'une manière symbolique. Dans ces tribunaux, les voix des survivants sont écoutées, les femmes apportent leurs témoignages des violences subies, transformant la mémoire individuelle privée, en connaissance partagée publiquement, en donnant un visage public, une signification politique, à ce qui était vu comme une violence personnelle ; les tribunaux sont des espaces sacrés où les femmes en parlant dans une langue de souffrance, nomment les crimes, cherchent réparation et même, réparation et guérison.

Elle nota que l'essentiel n'est pas de développer de nouveaux dogmes mais de proposer une nouvelle attitude imaginative, celle qui sera en mesure de changer la logique de notre développement. Peut-être, comme dit le poète, devrions-nous sortir de la routine, faire une action audacieuse capable de changer le cours de l'histoire. L'essentiel est de dépasser la politique de violence et d'exclusion et de développer un imaginaire où les gens, vivant encore à la marge, globalementceux de l'hémisphère sud, écrivent leurs propres histoires culturelles, s'offrant à eux-mêmes, de nouveaux universaux, imaginant le monde dans les termes d'une vie améliorée, la construction d'un nouvel imaginaire absolu.

Dans la quête d'un nouvel imaginaire politique, les Tribunaux des Femmes travaillent à une politique ayant une éthique d'attention à l'autre car toute théorie de la pauvreté qui est déconnectée de la théorie de l'attention à l'autre et à la souffrance, n'entendra pas la voix des autres et laissera tout simplement les pauvres livrés à eux-mêmes. Le nouvel imaginaire politique parle d'une éthique qui inclut la compassion, la faculté de se connecter, l'esprit de communauté, la convivialité (d'après cette phrase merveilleuse d'Ivan Illich). Le discours et la pratique des droits ne peuvent pas signifier uniquement l'émancipation économique et politique, mais doivent remettre en question le paradigme actuel de la connaissance, de la pensée et de la politique.

Elle suggéra que ce dont nous avons besoin dans le monde d'aujourd'hui sont de nouveaux concepts de l'universel qui respectent la pluralité des diverses sociétés, de leurs philosophies, de leur histoire, de leurs traditions et de leurs cultures, trouvant mutuellement des échos dans les différentes civilisations et cosmologies. C'est à l'endroit des cosmologies et des racines culturelles, en tenant compte des personnes marginalisées, que nous cherchons l'approfondissement d'un discours alternatif. C'est peut-être là, que la notion du sacré survit. Le Dr Kumar finit en posant la question cruciale : « Pouvons-nous ramener le spirituel dans le matériel ? ».

Dans le discours de clôture, l'approche de la Bonne Volonté Mondiale à propos du bien-être humain fut décrite comme celle qui considère que tous les événements mondiaux sont l'expression d'énergies et forces sous-jacentes qui font leur chemin dans leur expression physique. Expression qui donc se traduit en une science du progrès social et de l'évolution à laquelle toute personne se sentant concernée peut contribuer utilement. Le travail subjectif de la Bonne Volonté Mondiale durant cette période critique, est d'aider à former un pont entre le monde spirituel et le monde matériel, à amorcer le mouvement puis aider son expression, en coopération avec la pensée de ceux qui sont actifs au service du développement constructif de l'Homme.

La suggestion était qu'au lieu de penser la liberté comme un état de libération d'une captivité quelle qu'en soit la nature - physique, psychologique - il était peut être possible de la considérer comme l'expression d'une plus grande intention. En lien avec cela, Alice Bailey décrivit la « liberté » comme étant « en réalité, la première révélation donnée à l'homme de la nature de la Volonté de Dieu ». État de Liberté ou Acte de Libération sont équivalents pour l'expression divine quand elle s'exerce dans la conscience humaine. Il faut que nous allions plus avant dans la compréhension et la démonstration de la force libératrice qui agit à l'heure actuelle par l'énergie de « Bonne Volonté », car la Volonté est une puissance dynamique qui, si elle fusionne avec l'amour et la sagesse, favorise considérablement la spiritualisation de la condition humaine ; mais dans le même mouvement, si elle n'est pas dans une relation symbiotique avec ces deux qualités, elle devient l'instrument du despote.

Bien que certaines parties du monde soient encore concernées par la lutte pour les libertés fondamentales telles que les droits de l'homme, d'autres parties du monde y sont parvenues jusqu'à un certain degré, en soulignant le fait que la vraie liberté occasionne certains sacrifices et confère des responsabilités envers autrui, en exigeant de nous un service avec la capacité accrue du don de soi, ainsi que l'abandon des choses non-essentielles dans la vie, toutes ces conditions afin de lutter ardemment pour une plus grande vérité. Sous les turbulences de la situation mondiale actuelle, réside une vision subjective d'unité et de synthèse : c'est en nous efforçant de nous maintenir dans une perspective de stabilité et d'équilibre que nous pouvons aider à mettre en œuvre le Plan Divin d'amour et de lumière à travers la méditation.

A Genève, l'après-midi commença par l'explication des concepts d'intermèdes annuels, supérieurs et inférieurs, montrant que le Séminaire a lieu lors de l'intermède inférieur pour contribuer à ancrer les énergies spirituelles contactées à l'intermède supérieur. Il fut signalé que ce travail vient en soutien du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et que la semaine spécialement dédiée au Festival du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est programmée pour décembre 2012.

La présentation initiale de la Bonne Volonté Mondiale était centrée sur l'idée de la « liberté consciente » qui encourage chacun à prendre en compte sa responsabilité individuelle en matière de service. Il était également mis en évidence les Quatre Libertés données en 1941, par le président Roosevelt : la liberté de parole et d'expression, la liberté de culte, la liberté de vivre à l'abri du besoin et la liberté de vivre à l'abri de la peur. Ce début d'après-midi fut alors l'occasion d'organiser des groupes de discussion. Parmi les réflexions partagées, on relèvera :

  • La pensée que l'étroitesse d'esprit dans ses diverses formes, est la cause d'un manque de liberté et que la peur constitue ce qui nous empêche de nous sentir en sécurité ;
  • L'idée que la victoire sur l'égoïsme mène à la spiritualité et que la nature de nos paradigmes et notre sens de la signification changent une fois que nous avons trouvé notre place légitime et atteint la conscience de groupe ;
  • La nécessité de développer l'innocuité de l'esprit et de la parole, de l'inclusivité et un véritable alignement avec la Source du tout, conduisant alors au respect de tous les êtres ;
  • La nécessité de cultiver un esprit de bonheur fondé sur la connaissance de l'existence du Plan Divin ;
  • La nécessité d'appliquer les Quatre Libertés dans la vie quotidienne et la question de savoir comment la liberté d'expression nous invite à être alignés, inoffensifs et libres de tout blâme ;
  • La question de savoir comment le fait d'être à l'abri du besoin peut être vécu, même avec peu de ressources ;
  • L'idée qu'il est peut-être possible d'ajouter aux Quatre Libertés, la liberté de circulation et la liberté d'association et comment, les Quatre Libertés sont synthétisées en celle de la liberté spirituelle.

Le premier conférencier invité, le physicien hollandais Mintze van der Velde, fit part d'un rapport sur la recherche scientifique en relation avec les besoins actuels. Il fit remarquer que, dans notre civilisation présente, la science est parvenue à une position d'autorité semblable à celle de l'église chrétienne du Moyen Age, y apportant, de ce fait, des dangers qui lui sont propres. Apparemment, la plupart des scientifiques ne comprennent pas encore à quels nouveaux défis l'humanité est confrontée ou bien travaillent d'une manière détachée des modèles économiques et institutionnels. Leurs projets sont pour la plupart soumis aux diktats des grandes entreprises qui les financent. Tout cela pose la question : est-ce la fin de la civilisation humaine ? Ou est-ce que cette crise sera une grande opportunité pour que la conscience humaine puisse réellement changer ? Comme Alice Bailey le fit remarquer, le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde doit amener l'humanité à la compréhension des idéaux fondamentaux qui régiront la nouvelle ère. C'est bien la preuve de la tâche énorme qui est devant le Nouveau Groupe, aujourd'hui.

Le second conférencier, Rudolf Schneider, dirige « l'Institut pour une Synthèse Planétaire » (ISP), une ONG genevoise. Selon lui, aucune paix n'est possible si elle n'est pas déjà établie dans l'individu. La paix exige des sacrifices. Il montra que quatre étapes sont nécessaires dans notre transformation en citoyens d'un monde pacifique : acquisition d'une bonne volonté active ; conduisant à de justes relations humaines ; conduisant à la paix ; conduisant elle-même, à « une vie plus abondante ».

Rudolf Schneider montra quelques schémas clairs et simples du processus nécessaire pour atteindre cet objectif tout en restant résolu et pénétré d'une spontanéité sincère. Il indiqua que l'attitude du chef qui manipule les gens au profit de sa quête de pouvoir personnel, de sexe et de possession matérielle, nait de la peur de la perte. Parmi d'autres idées, il mentionna la loi de polarité, c'est à dire, celle qui définit que les pôles opposés sont nécessaires et complémentaires, s'interpénétrant et s'enrichissant mutuellement. Il invita chacun dans le public, à réorganiser sa vie, à travailler à une nouvelle culture mondiale et une nouvelle civilisation dans le cadre du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. À l'intérieur de ce groupe, il en définit ce que sont les groupes-semences : les Transmetteurs télépathiques, les Observateurs entrainés, les Guérisseurs magnétiques, les Éducateurs du Nouvel Age, les Organisateurs politiques, les Travailleurs dans le domaine de la religion, les Serviteurs scientifiques, les Psychologues, les Financiers et les Créateurs.

Schneider nous rappela la nécessité de promouvoir les valeurs de la Règle d'Or présente dans toutes les grandes religions : « Faites aux autres ce que vous voudriez qu'ils vous fassent ».

Il termina son exposé en se référant à sa propre expérience à l'ONU, comme responsable de l'ISP et souligna qu'il était nécessaire de méditer pour profiter de la puissante impulsion qu'elle procure, et de former les Triangles d'un réseau global mondial.

Dans les conclusions, il fut amené à notre réflexion que chaque subdivision de la vie est régie par un cycle de vie. Vers la fin d'un cycle, ce qui était autrefois, des valeurs et qualités positives, peut devenir quelque chose d'improprement utilisé ou surexploité. Il est pour nous temps, de réfléchir à la direction que doit prendre la vie, et de considérer le pouvoir qui est le nôtre, d'y penser d'une façon constructive, au delà des dogmes et des croyances dépassées. Nous devons nous demander, comment pouvons-nous accueillir l'imprévu ? Pour que ces choses qui nous font trébucher puissent de la même manière, nous amener à danser, juste pour être en vie et qu'alors, la liberté, la confiance et la sécurité émergent. Si nous encourageons les jeunes à rester en contact avec la source de toute vie, ils seront en mesure de garder un esprit clair, de rester optimistes et enthousiastes. Ils seront en équilibre, avec souplesse, et ils pourront atteindre et se maintenir dans un état de grâce, quoi qu'il arrive. C'est ainsi que pourra en toute liberté, se construire l'avenir.

Dans le discours d'ouverture de New York, la liberté a été décrite comme un levain et une force expansive. Ceci peut être vu comme n'étant pas seulement du domaine humain, mais relatif à la vie dans son intégralité, car il existe un stade où la coquille protège l'œuf, à la façon dont une mère protège l'enfant qui grandit et à la façon où l'épanouissement de la conscience donne l'opportunité qu'elle se protège elle-même afin que la vie évolue. Curieusement, l'étroitesse de l'ignorance humaine peut constituer une forme de protection. La liberté, au sens spirituel est plutôt un état de conscience, un état d'être ; jusqu'à ce que la sensibilité se développe, l'individu n'a pas la capacité de se libérer des limites protectrices que la nature et la culture ont créées autour de lui.

La notion de liberté peut enfermer dans une gangue d'illusions - construisant une prison d'idées qui obsèdent l'individu, en faisant croire à la personnalité qu'elle a raison et que les autres ont tort. C'est à cause de ce fait que la réalisation de la vraie liberté ne peut arriver qu'au bout d'une longue suite de libérations. Aux États-Unis, en particulier, il existe une tendance à vouer un culte à la liberté individuelle. Mais il est possible de devenir quelque peu ensorcelé par la façon dont ce grand idéal spirituel de liberté est interprété. Précisément, le matérialisme peut bloquer l'influence de l'âme des États-Unis, car l'argent est l'un des facteurs qui interfèrent avec la liberté. Il est souvent utilisé pour exercer une influence, manipuler, créer des séparations et un esprit de privilèges. L'égoïsme fait sombrer facilement dans les profondeurs de la servitude matérialiste.

S'arracher d'un esclavage ! C'est la prochaine étape pour l'humanité ; avoir la capacité de rompre l'attraction de ce qui nous emprisonne. Le problème n'est pas l'existence des choses matérielles, mais l'amour de l'argent, comme le dit la Bible. Y a-t-il un moyen d'obtenir un plus grand détachement de tout cela ? Si la race humaine oeuvre encore ainsi, reconnaissons en nous, la capacité divine que nous possédons.

Toute la vie sur cette planète est mue par un profond désir de liberté. Cette quête ne se limite pas au plan matériel. Et même si, pour nous, la liberté de l'âme est difficile à imaginer, ce niveau de liberté lui-même, peut être dépassé. Pourquoi n'y aspirerions-nous pas tous ? Nous élargirions de ce fait, notre vision vers ce qui s'étend au-delà de nous-même et «laisserions la révélation se perpétuer ».

La conférencière invitée, Vanessa Tucker de « Freedom House », prit ensuite la parole. « Freedom House », qui a été fondée par Wendell Wilke et Eleanor Roosevelt, a célébré son 70ème anniversaire cette année. Elle soutient la liberté dans le monde entier, à travers le plaidoyer, l'action directe et la recherche. Elle soutient et encourage le changement démocratique et la société civile et entreprend des recherches de haut niveau sur les violations des droits humains. Les centres d'intérêt de Mme Tucker comprennent la Libye et l'Égypte ; elle présenta quelques réflexions sur le Printemps arabe et les défis institutionnels auxquels les nouveaux gouvernements de la région doivent faire face.

Elle nota qu'à la différence de la Syrie, la Libye, le Yémen et Bahreïn, où les citoyens constataient à quel point leurs gouvernements et le statu quo avaient été ou étaient encore ébranlés, l'Algérie et le Maroc avaient pu éviter des changements du même genre. En Égypte, la répression et les restrictions à l'égard de la liberté de réunion et la marginalisation complète de l'opposition, ont alimenté une violence inouïe, alors que de son côté, la corruption généralisée et centralisée de la Tunisie était manifeste. Les récentes élections d'Octobre 2011, ont cependant eu lieu en ayant effectivement pu respecter les normes internationales des élections libres et équitables. Pourtant, leurs transitions vers la démocratie ou un environnement plus transparent, sera un processus par étapes progressives qui prendra des années. En Libye, en revanche, il n'existait pas d' «Institutions» en tant que telles.

Dans tous ces pays, des défis compliqués se profilent en matière de primauté du droit ; la détresse psychologique conséquente des bouleversements sociaux, rendent les réformes plus difficiles à mettre en œuvre. Dans ce contexte, le potentiel de désillusion est grand ; dans ces périodes de transition, des forces critiqueront le recours à la « démocratie ». Enfin, le développement de l'identité nationale devra entrer en relation avec le couple spiritualité-psychologie de la nation.

En réponse aux questions de l'auditoire, Mme Tucker indiqua que toute une série de fondations privées, des sociétés ainsi que la « National Endowment for Democracy », toutes supportaient « Freedom House ». Elle signala que les droits des femmes dans les démocraties émergentes et les pays en transition dans le monde arabe sont toujours en gestation. L'existence d'ateliers de renforcement des compétences en Afghanistan fournissent déjà la preuve que des femmes de bon sens et créatives peuvent s'y qualifier. Mme Tucker estime que c'est vraiment un résultat patent beaucoup plus significatif que le fait de simplement savoir combien de femmes siège au Parlement. Elle dit que l'effet d'une vie spirituelle, les attentes et la façon dont les gens reconstruisent leurs vies après un traumatisme lié au chaos, est une question importante, qui témoigne de la nécessité d'une sécurité spirituelle.

Un intervenant s'est enquis du rôle de l'Internet en Tunisie. Mme Tucker a noté que l'accès Internet dans son pays a été fortement contrôlé par un système de surveillance propre à rivaliser avec celui de la Chine et que les ordinateurs et l'alphabétisation de base nécessaire pour les utiliser, font aussi partie des questions.

Après Mme Tucker, il y eut une présentation du groupe des trois collaborateurs de la Bonne Volonté Mondiale. Le premier à prendre la parole fut le juge élu, Monsieur Clinton Canady III. Il posa cette question concernant les criminels : « Qui étaient-ils avant de commettre des crimes ? Qu'avaient-ils fait avant ? Pourquoi en sont-ils arrivés là ? ». Il fit remarquer que le juge ne sait jamais quand quelqu'un reconnaîtra la chance ou l'importance qui se présente à lui, de changer son comportement. Le rôle que l'alcool et les drogues jouent dans le comportement criminel est majeur, il est donc crucial de trouver les moyens de les libérer de l'emprise dont ils sont l'objet. La délivrance de la dépendance est une des spécificités des Alcooliques Anonymes ; leur ouvrage sur les Douze Étapes, offre une approche spirituelle de la vie et de la libération.

Il cita des exemples de l'inspiration que Thoreau tira de la Bhagavad Gita en montrant comment Gandhi fut inspiré par Thoreau. Tout comme Thoreau quitta Harvard, Gandhi quitta sa pratique du droit comme le Dr Martin Luther King, Jr. quitta son poste ministériel pour un rôle politique. Ces trois hommes se libérèrent des attentes de leurs pairs, de leurs familles et d'une certaine manière, de leurs communautés au sens large.

Il souligna le rôle de l'éveil spirituel et combien sont ceux qui l'acquièrent en prison, Nelson Mandela, par exemple. Il parla de l'expérience de l'incarcération et la découverte de la spiritualité comme moyen d'ouvrir la porte de la liberté, expérience qui n'est rien d'autre que du domaine des valeurs spirituelles.

Le juge Canady s'est donné pour mission de communiquer avec les jeunes reconnus coupables de crimes - pour leur parler d'une manière compréhensible en leur inspirant pourtant, avec cette vision de la réalité spirituelle, celle d'un avenir spirituel, et un sens du possible. Il travaille également, avec le Département des Affaires Pénitentiaires du Michigan et le personnel pénitentiaire. Il est entré dans la Magistrature après avoir servi en tant qu'avocat et en sait donc beaucoup du domaine qui les occupe. Il est en situation de donner aux gens la possibilité et même plusieurs fois, l'occasion d'apprendre, de grandir, de progresser. Toutefois, si la vie de quelqu'un est d'être un criminel endurci, il est alors du devoir du juge de le retirer de la société afin qu'il apprenne les conséquences de son choix. Quels que soient les échelons, local, national ou mondial, toutes ces questions ouvrent vers la spiritualité.

Vint ensuite, Mme Jimena Leiva-Roesch. Elle fit remarquer que lorsque l'avocat polonais Raphael Lemkin inventa le mot « génocide », l'introduction de ce terme désignant une nouvelle catégorie, contribua à élever le niveau de la conscience humaine. C'est ainsi que la prévention du génocide est maintenant institutionnalisée dans le travail de l'ONU. Mme Leiva-Roesch souligna le travail du sénateur William Proxmire, qui pris la parole plus de 3.000 fois en 40 ans au Sénat pour demander que les États-Unis ratifient la Convention pour la Prévention et la Répression du crime de Génocide. Le Sénat finit par accéder à cette demande en 1986.

Le troisième intervenant, M. Arthur Kubikian, avait vécu pendant 13 ans dans la Roumanie communiste, puis au Liban, puis aux États-Unis, au cours des 50 dernières années, il décrivit à l'auditoire, son processus d'apprentissage de la liberté : liberté stricto sensu, liberté d'expression et liberté spirituelle. C'est en prenant des cours d'éthique et de philosophie qu'il apprit les valeurs des droits humains fondamentaux. Il étudia la philosophie de l'histoire et de la science, et l'histoire des idées. Il étudia Buckminster Fuller et aussi Will et Ariel Durant sur l'histoire de la civilisation, qui met l'accent sur les valeurs de la coopération plutôt que celles de la compétition ; il étudia aussi les Quatre Libertés de Franklin Roosevelt et la Charte de l'Atlantique. Il parla ensuite de Torkom Saraydarian et sa traduction du sanskrit en anglais de la Bhagavad Gita. Il dit que la Gita nous offre la vision la plus achevée de la liberté et des processus visant à y conduire, en concluant par l'idée que la génération future colorera le monde de niveaux de plus en plus étendus de liberté et de sécurité.

Enfin, dans les remarques de clôture, il fut remarqué que la liberté ne peut être véritablement pratiquée qu'en contexte de groupe, ce qui permet de relier l'idée de liberté à l'âme qui est elle-même, toujours centrée sur le groupe, sachant que dans le même temps, le chemin du progrès spirituel doit être foulé librement par chaque âme. Il fut avancé que l'on ne peut pas penser à la liberté sans reconnaître son pendant de responsabilité, car on reconnait maintenant de plus en plus que chaque individu est responsable de l'ensemble, et que dans ce monde moderne et interdépendant, le modèle individualiste sans concession, ne tient plus. La liberté est un droit universel à portée mondiale et les droits universels et le bien commun sont globalement en cause.

Dans cette conception moderne de la liberté, le bien-être d'une société dépend également de la reconnaissance des droits et de la liberté à l'égard de chaque citoyen et de sa responsabilité dans le bien-être de l'ensemble. Liberté et responsabilité sont considérées comme interdépendantes. Les écrits d'Alice Bailey vont dans le sens de cette vision sous l'angle spirituel, car si d'un côté, on se tient réellement libre, autonome dans la lumière de l'âme, de l'autre, la loi de l'âme ne nous accorde aucune liberté réelle de nous soustraire au service de l'ensemble.

Il fut suggéré que l'un des modes de service les plus efficaces, est la méditation, qui distribue les énergies spirituelles aussi loin que la conscience est capable de l'imaginer. Et si méditer peut amener de nouveaux idéaux aux esprits réceptifs, cela se fait sans porter atteinte au libre vouloir des hommes.

La liberté vraie est un état d'esprit, bien que nos esprits ne puissent être aussi libres que nous pensons qu'ils sont. Comme le Bouddha le disait à ses disciples, nous ne devons pas être des moutons. La liberté est au-delà des dogmes, c'est le chemin de « l'illumination sans entrave » que l'on ne peut atteindre qu'en cherchant sans relâche à maintenir une vision juste. C'est un état de liberté auquel nous pouvons tous aspirer. Et, comme Alice Bailey le nota, une idée libératrice qui est en train de pénétrer la conscience humaine, et que nous pouvons aider à partager, c'est l'idée que la séparation est une chose du passé, et que l'unité est le but de l'avenir immédiat.

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