De l’Irréel au Réel

Il semble que l’humanité ait atteint un point maximum d’identification avec ses véhicules d’expression et que de nombreuses vies soient concentrées sur les choses qui tournent autour. Pour beaucoup, la réalité est ce qui est perçu par les sens, ce qui peut être vu, mesuré et touché. Dans cet état de conscience, nous remarquons et réagissons en premier aux expériences qui nous procurent du plaisir ou du déplaisir. Celles-ci, à leur tour, génèrent des formes d'attachement par le fait de leur attraction ou de leur répulsion ; Le Bouddha a enseigné que ces envies et ces aversions sont des obstacles à la libération de la souffrance. En raison de cette quête insatiable du plaisir égoïste et de l’oubli du bien commun, la fixation sur les satisfactions matérielles dans la vie a mené vers les crises aigües que nous connaissons aujourd’hui.

Dans cette civilisation matérialiste, beaucoup de gens sont animés par un profond sentiment de vide et ils ont l’impression que la vie n’a aucun sens. Dans cette situation de vide apparent, il y a une souffrance immense, mais par contraste avec cette négativité, un changement très positif peut survenir. Car c'est ici que l'âme peut faire sentir sa présence, et ainsi un cheminement de pensées s’amorce, qui accélère la quête d’un monde du sens. Il en résulte que les événements extérieurs ne sont plus exclusivement le point de mire de la conscience, et c’est ce qui demeure derrière ces expériences sensorielles qui est délibérément recherché. Ceci fait que nous donnons à nos expériences davantage de profondeur et une plus grande valeur spirituelle, afin d’acquérir plus de savoir et de parvenir à nous focaliser davantage sur le monde du sens. L’accès à l’amour-sagesse de l’âme nous est également donné, en faisant le lien entre les mondes matériels et spirituels. Ceci relie puissamment l’individu à des aspects de plus en plus élevés de la vie spirituelle. C'est peut-être pour cette raison qu'on nous dit que le sens est « l'antichambre de la libération » - en le découvrant, nous reconnaissons l'unité de la vie et réalisons que le chemin que nous parcourons maintenant nous mène de l'individuel à l'universel.

L’un des objectifs établis des enseignements spirituels est de « faire reculer le monde des phénomènes jusqu’à l’arrière-plan de la conscience tandis que le monde de l’âme devient plus vital et plus réel ».[1] Cette quête nous pousse à nous interroger sur la finalité de toutes nos expériences et à rechercher le sens derrière les événements marquants. Cette pratique conduit à la reconnaissance des influences significatives qui conditionnent notre environnement et à la perception de celles-ci, non pas comme des faits et des circonstances, mais comme des manifestations d'énergies subtiles.

Apprendre à pénétrer les événements extérieurs pour découvrir leurs significations met en lumière un monde caché afin de contribuer au processus de rédemption. Le monde physique est un symbole de ce qui se passe dans les mondes intérieurs, que nous devons observer le plus précisément possible. L’étude du monde du sens ouvre finalement le portail qui mène vers la Vie en tant qu’énergie même. Le service de groupe des Triangles contribue au processus rédempteur avec la Lumière et la Bonne Volonté qu'il évoque, et il aide ceux qui sont en quête du monde du sens et y travaillent.


[1] L’Etat de disciple dans le Nouvel Âge, Vol. II, p. 141