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REGLE QUATORZE - Partie 2

Cette destruction n'est pas extérieurement aussi concluante que l'est la mort d'un homme sur le plan physique, bien que celle-ci ne soit pas le processus rapidement consommé que l'on suppose d'habitude. La forme physique peut mourir et disparaître, mais il survient un processus interne de mort des corps subtils, et la mort n'est pas complète tant que le corps astral et le corps mental ne sont pas désintégrés, et que l'homme ne se trouve pas libéré dans son corps causal ou corps de l'âme. Il en va de même, sur une échelle beaucoup plus grande, de la mort ou destruction de phases du Plan divin, provoquée par la Hiérarchie en conformité avec le Dessein divin. Il y a un chevauchement du processus de construction et du processus de destruction. Des civilisations mourantes sont présentes sous leur forme finale, tandis que de nouvelles civilisations se font jour ; les cycles vont et viennent et, dans leur déroulement, se chevauchent ; de même aussi des rayons et des races apparaissent et disparaissent. La mort en dernière analyse, du point de vue de l'homme ordinaire, est simplement la disparition du plan physique – le plan des apparences.

La forme de destruction que nous examinons concerne davantage la destruction de la qualité que celle des formes, bien que la disparition de ces qualités entraîne la mort de la forme extérieure. La vie qui se retire d'une grande expression du plan hiérarchique absorbe les qualités et les restitue, en tant que dons, plus tard dans le temps et l'espace, lorsqu'elle se manifeste de nouveau au moyen de formes d'expression plus adéquates. L'âme, néanmoins, détruit la forme dans les trois mondes ; c'est l'aspect vie (dans ce genre de destruction plus vaste et plus élevée) qui détruit la qualité innée et, en conséquence, la forme [310] de civilisation, le type d'idéologie et le caractère d'une race ou d'une nation, en ne gardant que l'essentiel et en éliminant les déformations.

Ce quatrième mot est étroitement lié à la quatrième initiation où le corps causal, ou véhicule de l'âme sur son propre plan, est détruit – cette identité qualitative, intangible et belle, qui a été le motif et qui a dirigé l'action de l'homme dans les trois mondes. Cet exemple éclaire-t-il un peu la difficulté de la question que nous examinons ? Réfléchissez-y comme à une illustration de cette forme de destruction, et cherchez à mieux comprendre.

Cette forme supérieure de destruction ne se manifeste pas selon l'activité ou l'absence d'activité de la loi d'Attraction, comme la mort provoquée par l'âme. Elle obéit à la loi de Synthèse, loi de la sphère de vie monadique, et donc extrêmement difficile à comprendre pour vous ; elle émane d'un point situé hors des cinq mondes de l'évolution humaine et supra-humaine, de même que la destruction de la forme dans les trois mondes émane de l'âme fonctionnant hors des trois mondes : le plan mental concret, le plan astral et le plan physique. Cette déclaration, répétons-le, vous aidera peut-être à comprendre.

S'il en est ainsi, vous verrez que seuls les initiés, ayant pris la cinquième initiation ou de plus hautes initiations, pourront manier efficacement cette forme particulière de mort ; car la puissance monadique ne devient disponible qu'après la troisième initiation et sa première réussite, lorsqu'elle est utilisée, est la destruction du corps causal de l'initié. C'est la récompense de la Transfiguration.

En rapport avec l'usage que fait l'initié de ce que nous appelons la volonté pure, il faut se souvenir que cette volonté pure agit dans la manifestation au moyen de l'un ou l'autre des trois aspects de la Triade spirituelle. Cette activité est déterminée par le rayon majeur sur lequel se trouve l'initié, sous l'angle de son rayon monadique. Tout homme spirituel est sur l'un ou l'autre des trois rayons majeurs, car les quatre rayons mineurs d'attribut sont finalement tous absorbés dans le troisième Rayon, celui d'Intelligence Active.

Si l'initié est sur le premier rayon, et donc s'il travaille dans le Département du Manu, il utilisera et exprimera la volonté innée [311] par le canal de la nature atmique ou aspect le plus élevé de la Triade spirituelle, auquel nous donnons le nom inadéquat de "Volonté divine". Les étudiants oublient souvent que la Triade spirituelle, qui est liée à la Monade, sensiblement de la même manière que la personnalité triple est liée à l'âme, exprime les trois aspects majeurs de l'énergie de Shamballa, qui sont tous trois des expressions de la Volonté du Logos planétaire et de son Dessein essentiel. Si l'initié est sur le deuxième rayon, et donc s'il travaille dans le Département du Christ, il utilisera la volonté au moyen de buddhi, le second aspect de la Triade spirituelle. S'il est sur le troisième rayon et dans le Département du Mahachohan, le Seigneur de la Civilisation, il travaillera au moyen du mental supérieur, l'aspect inférieur de la Triade spirituelle. N'oubliez pas cependant qu'aucun de ces aspects ne peut être considéré comme supérieur ou inférieur, car tous sont également divins. La compréhension de ces idées pourra se faire si, par exemple, vous saisissez que l'expression de buddhi, ou intuition, dans la conscience de l'homme spirituel, conduira à utiliser la volonté pour l'exécution des desseins de Shamballa dans le domaine de la religion, de l'éducation et du salut de l'aspect vie dans toutes les formes des trois mondes ; toutefois elle n'aura aucune relation avec l'individu, ou les problèmes personnels de l'homme. Si l'expression est celle du mental supérieur, l'utilisation de la volonté concernera les civilisations et les cultures, dont le troisième département a la responsabilité ; l'exécution de la volonté de Dieu se fera en des plans vastes et généraux. S'il s'agit de la volonté s'exprimant par l'aspect atmique de la Triade, elle fonctionnera en relation avec les races, les nations et les règnes de la nature, et avec de grands aménagements planétaires actuellement inconnus de l'homme. La synthèse de cette description apparaîtra si elle est étudiée soigneusement.

Il faut en même temps se souvenir que l'aspect destructeur de cette volonté pure, s'exprimant par la Monade, met en œuvre le dessein de Shamballa et constitue l'une des manifestations de la nature d'Amour de [312] Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être. C'est aussi la garantie de notre inévitable et ultime réalisation, de notre perfection de notre illumination et de notre consommation divine.

Cette destruction, causée par l'initié, prépare sa réceptivité au cinquième mot, qui lui est donné à la cinquième initiation, et que nous formulons de manière inadéquate par : Ressusciter.

Avant d'entreprendre l'examen de ce mot, j'aimerais faire remarquer que ces cinq mots se rapportent clairement à chacune des cinq initiations ; ils donnent à l'initié la note-clé du travail à accomplir entre les différents processus initiatiques. Le travail indiqué n'a absolument rien à voir (inutile de le dire) avec la discipline et l'entraînement auxquels il va soumettre sa personnalité. Ces mots se rapportent au travail qu'il devra accomplir. Ce travail concerne ce que l'on pourrait appeler certaines réalités essentielles, liées au dessein de Shamballa et à son aptitude à réagir ou répondre à la volonté de la Monade. Comme vous le savez, cette aptitude ne devient un fait établi et une réalisation qu'après la troisième initiation ; néanmoins, la sensibilité préparatoire (si je puis employer ce terme en l'occurrence) se développe lentement et parallèlement aux deux autres activités – Détruire et Ressusciter – auxquelles il s'est engagé.

1. La maîtrise de la nature inférieure, afin que la conscience d'initié en cours de développement ne rencontre ni entraves, ni obstacles.

2. Le service du Plan, selon l'impression hiérarchique.

3. Le développement de la sensibilité monadique.

Il pourrait être intéressant, à ce point de notre étude, et en vue de ce troisième développement – la réceptivité à la volonté pure – d'examiner ces cinq mots relativement aux cinq initiations, qui vous sont théoriquement si familières.

Le mot Savoir, par rapport à la conscience de l'initié, concerne la certitude de l'initié et sa profonde conviction du fait du Christ dans le cœur. Il est en même temps associé à la réaction émanant des pétales de sacrifice du lotus égoïque, pétales qui sont composés de la qualité de volonté de la Monade, et relient l'âme à la Monade qui se fait jour. Le [313] faible et premier frisson de l'impact de la "destinée" monadique (je ne sais comment exprimer ce concept autrement) se fait sentir, mais n'est enregistré que par l'âme de l'initié et sur le plan de la conscience de l'âme. Il n'est jamais enregistré par l'homme sur le plan physique qui prend la première initiation ; son cerveau ne peut pas réagir à cette haute vibration.

Théoriquement, et c'est le résultat de l'enseignement de la Sagesse Immémoriale, l'homme spirituel en incarnation sait qu'il est essentiellement le Christ habitant la forme, et son but a été et sera d'accéder à la conscience christique ; la connaissance, dont il est question ici, concerne quelque chose de plus élevé encore – l'identification du Soi de l'âme sur son propre plan, et la reconnaissance du Soi qui relie ce Soi au tout enveloppant, la Monade. Pour m'exprimer symboliquement, je dirais que l'âme, le Christ (après la première initiation) sait que les processus inévitables de l'expression christique sur terre ont commencé, et que ne pourra plus être arrêtée l'accession à "la pleine maturité de l'homme en Christ". Le centre d'intérêt qui, jusque là, avait été dirigé vers cet accomplissement se déplace maintenant, et l'âme sur son propre plan (non le reflet de sa conscience sur terre) prend la décision d' "aller vers le Père", ou de faire preuve du plus haut aspect de la divinité, l'aspect volonté.

Dans l'Évangile, il est rapporté quatre moments de la vie du Christ où ce processus de développement dans Sa conscience, cette centralisation monadique (je ne sais quel autre mot employer, car nous n'avons pas encore de terminologie pour la monade, l'aspect volonté), commence à se faire sentir. Dans le passé j'ai incidemment fait allusion à ces points mais je souhaite les rassembler tous les quatre afin de vous éclairer.

1. Sa déclaration à ses parents dans le Temple, "Ne savez-vous pas que je dois m'occuper des affaires de mon Père." Je vous prie de noter que :

a. Il avait douze ans à l'époque, et donc que le travail qui l'avait [314] occupé en tant qu'âme était terminé car douze est le nombre du travail terminé. Le symbolisme de ses douze ans est maintenant remplacé par celui des douze apôtres.

b. Il était dans le Temple de Salomon, toujours le symbole du corps causal de l'âme, et Il parlait donc au niveau de l'âme, et non en tant qu'homme spirituel sur terre.

c. Il servait comme membre de la Hiérarchie, car ses parents le trouvèrent en train d'enseigner aux prêtres, aux pharisiens et aux saducéens.

d. Son expression était celle de l'aspect substance (Il parlait à sa mère) mais aussi celle de l'aspect âme (Il parlait à son Père), mais Il n'était sous la dépendance ni de l'un ni de l'autre. Il fonctionnait en tant que Monade, au-dessus, au-delà des deux, et cependant les incluant.

2. Sa déclaration à ses disciples, "Je dois aller à Jérusalem" ; après quoi nous lisons qu'Il se tourna résolument dans cette direction. Cela notifiait qu'Il avait maintenant un nouvel objectif. Le seul lieu de "paix" complète (sens du mot Jérusalem) est Shamballa ; la Hiérarchie n'est pas un centre de paix dans le vrai sens de ce terme, qui n'a aucune relation avec l'émotion et implique la cessation du genre d'activité qui nous est familier dans le monde de la manifestation. La Hiérarchie est un véritable tourbillon d'activité et d'énergies, issues de Shamballa et de l'humanité. Du point de vue du vrai ésotérisme, Shamballa est un lieu "de détermination sereine et de volonté calme et équilibrée", ainsi que l'exprime l'Ancien Commentaire.

3. L'exclamation du Christ "Père, que Ta volonté soit faite et non la mienne", indiquait la réalisation de sa "destinée" monadique. Le sens de ces mots n'est pas celui si souvent donné par les théologiens et penseurs chrétiens, déclaration d'acceptation de la douleur et d'un avenir pénible. C'est une exclamation suscitée par la réalisation de la perception monadique et par la focalisation de l'aspect vie au sein du Tout. Par cette déclaration, Il renonça à l'âme et reconnut véritablement et définitivement la Monade comme point de centralisation. Les étudiants feraient bien de se souvenir que le Christ n'a jamais subi la Crucifixion qui suivit cet épisode, mais que c'est le Maître Jésus qui fut crucifié. La [315] Crucifixion se situait dans l'expérience passée du Christ. L'épisode de la renonciation fut un point culminant dans la vie du Sauveur du Monde mais ne faisait pas partie de l'expérience du Maître Jésus.

4. Les derniers mots du Christ à ses apôtres, rassemblés dans la chambre haute (symboliquement dans la Hiérarchie), furent "Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde", ou cycle. Là, Il parlait en tant que Chef de la Hiérarchie, celle-ci constituant son ashram, ainsi qu'en tant que Monade. Il exprimait sa Volonté divine de pénétrer et d'animer le monde continuellement et éternellement de sa conscience adombrante. Il exprimait l'universalité, la continuité et le contact permanents qui sont la caractéristique de la vie monadique, la vie même. C'était aussi une affirmation considérable de l'énergie de la volonté, faisant toute chose nouvelle et rendant tout possible.

Si vous étudiez soigneusement ces quatre déclarations, vous verrez ce qu'est la connaissance dont il est question dans l'ordre de Connaître, donné à l'initié, lors de la première initiation, par la Règle XIV. C'est l'ordre de réorienter l'âme en direction de la Monade, et non de réorienter la personnalité vers l'âme, comme on le croit si souvent.

Le mot Exprimer, dans son sens le plus profond et lorsqu'il est donné à la deuxième initiation, ne signifie pas la nécessité d'exprimer la nature de l'âme. Au- delà de toutes les autres significations possibles, son sens consiste en un ordre d'exprimer la nature de la volonté de la Monade, et de "s'efforcer de sentir" et d'incarner le Dessein sous-jacent au Plan, ceci étant le résultat d'une sensibilité développée. L'obéissance au Plan entraîne la révélation du Dessein caché, ce qui est une formulation du grand objectif imprimant son élan à la Hiérarchie même. À mesure que l'initié apprend à coopérer avec le Plan et à le prouver par sa vie de service, il se produit en lui-même, et parallèlement à cette activité à laquelle il s'est consacré en tant qu'âme et personnalité, une compréhension naissante de l'aspect du Père, de la nature de la [316] volonté, de la nature et de l'existence effective de Shamballa, ainsi que de l'universalité, de la vitalité, de tout ce que signifie le mot "Exister". Il connaît et commence à exprimer cette "pure Existence" en volonté pure et en activité.

Au moment où il prend la troisième initiation, l'initié perçoit non seulement la signification de l'ordre, Savoir, et sa faculté innée d'Exprimer l'aspect volonté de la Monade en exécutant le Dessein de Shamballa, mais aussi il sait qu'il est maintenant en mesure (par le moyen de son âme et de sa personnalité fusionnées) de "révéler" à la Hiérarchie qu'il est en rapport avec la source monadique dont, à l'origine, il est issu. Il peut maintenant obéir à l'ordre : Révéler, car la Transfiguration est consommée. Maintenant il révèle non seulement l'âme, mais les trois aspects réunis en lui-même, et il peut révéler l'aspect vie en tant que volonté, et non seulement l'aspect âme en tant qu'amour, et l'aspect matière en tant qu'intelligence. C'est, comme vous le savez, la première initiation majeure du point de vue de la grande Loge de Sirius, car c'est la première initiation où les trois aspects sont rassemblés chez l'initié. Les deux premières initiations – souvent considérées par l'humanité comme des initiations majeures – sont en réalité des initiations mineures du point de vue de Sirius, car la relation de l'homme "soumis à la discipline et à l'entraînement" n'est qu'une tendance ; il n'y a chez lui qu'une reconnaissance croissante du Père, une réceptivité lentement croissante à la Monade, et une sensibilité en cours de développement à l'impact de l'aspect volonté. Mais, à la troisième initiation, ces acquisitions sont suffisantes pour mériter le nom de "révélation de la gloire", et l'initiation de la Transfiguration a lieu.

À la quatrième initiation, l'aspect destructeur de la volonté peut commencer à se faire sentir. Le corps de l'âme, le corps causal, Temple du Seigneur, est détruit par un acte de la volonté, car même l'âme est reconnue comme une limitation par ce qui n'est ni le corps, ni l'âme, mais est plus grand que l'un et l'autre. La conscience de l'homme devenu parfait est maintenant focalisée dans la Monade. Le chemin de [317] Jérusalem a été parcouru. Ceci est une manière symbolique de dire que l'antahkarana a été construit et que la Voie de l'Évolution Supérieure – qu'affrontent les initiés supérieurs – est maintenant ouverte.

Les trois aspects de la volonté, focalisés dans la Triade spirituelle, sont maintenant en pleine expression. L'initié est animé par le Dessein, mais se trouve devant des développements dans l'évolution encore plus grands. Je n'ai pas à parler de ces derniers, car ils concernent des aspects divins encore inconnus et non enregistrés par les hommes. La raison de cette ignorance complète est que les véhicules de tout homme n'ayant pas atteint le niveau de la troisième initiation contiennent trop de "matière impure" pour enregistrer l'impact de ces qualités divines. Seul le "corps créé" (le mayavirupa) d'un initié de la quatrième initiation peut commencer à enregistrer ces impacts divins ; c'est donc perdre notre temps qu'envisager même la possibilité de leur existence. Même moi, un Maître, et donc un initié de degré relativement élevé, je ne fais que les pressentir faiblement ; cela, car j'apprends à obéir au cinquième mot que nous allons examiner brièvement, très brièvement.

5. Ressusciter

L'une des plus grandes et des plus trompeuses déformations des enseignements théologiques est l'interprétation du mot "résurrection" dans l'approche chrétienne. Cette résurrection a été appliquée dans beaucoup de cas à la résurrection du corps ; elle est aussi appliquée au fait de l'immortalité, selon un souhait dont le motif est égoïste ; elle est appliquée aussi à la résurrection physique du Christ après sa mort supposée sur la Croix. La Résurrection enseigne essentiellement l' "élévation" de la matière jusqu'au ciel ; elle n'enseigne pas la persistance éternelle du corps physique de l'homme, comme de nombreux fondamentalistes le supposent aujourd'hui, qui s'attendent à la réapparition du corps physique abandonné ; elle enseigne en vérité "le dynamisme de la Vie" et l'état d' "Existence inaltérable". Cette Existence inaltérable constitue la nature de la Monade, et c'est à cet état de conscience que le Christ était parvenu quand Il agissait en tant que Sauveur du Monde et garantissait ainsi, par la force de sa réalisation en tant qu'âme-personnalité, le même point de réalisation pour nous, car nous sommes [318] aussi et essentiellement des fils du Père, ou des expressions de la Monade, l'Unique. Cela ne signifie pas, cependant, la résurrection de quelque personnalité, dans tel véhicule particulier, de telle incarnation particulière.

Tout le concept de la résurrection est la révélation nouvelle la plus importante à laquelle doit s'attendre l'humanité, et qui posera les bases de la nouvelle religion mondiale.

Dans le passé immédiat, la note-clé de la religion chrétienne était la mort, symbolisée par la mort du Christ, et très déformée par l'apôtre Paul dans son effort pour fondre la nouvelle religion que le Christ nous avait donnée avec l'ancienne religion de sang des Juifs. Dans le prochain cycle, cet enseignement déformé sur la mort prendra sa place légitime et sera reconnu comme le vif besoin de discipline de renoncement, visant à mettre fin, par la mort, à l'emprise de la matière sur l'âme ; le grand objectif de tout enseignement religieux sera la résurrection de l'esprit chez l'homme et, finalement, dans toutes les formes de vie, du point le plus bas de l'évolution jusqu'à l'expérience monadique la plus haute. L'accent dans l'avenir sera mis sur la "vitalité de la nature christique" – dont la preuve sera le Christ ressuscité – et sur l'emploi de la volonté pour invoquer ce "déploiement de vie". La gloire et le rayonnement de l'initiation de la Transfiguration seront finalement relégués à leur place prévue, et ce que l'on entend par "déploiement de vie" sera confusément senti dans sa beauté inimaginable.

Le chemin, ou sentier, ou Voie de la Résurrection est la "Voie Radieuse" à laquelle nous avons donné le nom lourd d'antahkarana ; cette voie conduit directement d'un grand centre planétaire à l'autre – de l'humanité à la Hiérarchie, et de la Hiérarchie à Shamballa. C'est la Voie de la Résurrection. C'est la Voie qui est composée de la lumière de la substance intelligente, de la substance d'attraction de l'amour qui rayonne, et la voie karmique, pénétrée de l'essence de la volonté inflexible. N'oubliez pas que le karma est essentiellement la volonté conditionnée du Logos planétaire, ordonnant toute chose en vue du but ultime de la vie même, par le processus de vie, de compréhension aimante et d'activité intelligente.

Donc, l'ordre de ressusciter, tel que l'entend l'initié, concerne [319] uniquement l'application de la nature de la volonté et l'aspect de Shamballa à l'impulsion donnée à l'attraction et à l'activité hiérarchiques. Elle ne concerne pas la vie individuelle de l'aspirant ou du disciple en progrès, quel que soit son niveau, sauf de manière secondaire, et du fait que les impulsions macrocosmiques divines majeures ont forcement des effets microcosmiques mineurs. Tous ces mots prodigieux que nous venons d'étudier se rapportent à la collaboration de l'initié avec la Volonté de Shamballa et donc, mes frères, ne sont pour vous que d'obscures indications. [321]

A1
A2
A3
A4??