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LETTRE VIII. - L’ACCES AUX MAÎTRES PAR LA MEDITATION - ( partie 1)

LETTRE VIII

L'ACCES AUX MAÎTRES PAR LA MEDITATION

 

1.         Qui sont les Maîtres ?

2.         Que comporte l'accès à un Maître ?

a.         Du point de vue de l'élève ?

b.         Du point de vue du Maître ?

 

 [255] 

 [256]

LETTRE VIII

 

L’ACCES AUX MAÎTRES PAR LA MEDITATION

 

12 Septembre 1920.

 La Recherche du but

Il est aujourd'hui possible d'aborder quelque peu le sujet concernant les Maîtres et de chercher comment Ils peuvent être contactés dans la méditation. Je sais que c'est un sujet cher à votre cœur, comme il l'est au cœur de tous ceux qui s'efforcent ardemment de suivre la lumière intérieure. Je cherche à traiter ce sujet avec vous d'une telle manière qu'à la fin de cette lettre, les Maîtres vous seront plus réels que jamais auparavant, la signification pour s'approcher d'Eux sera mieux comprise et la méthode en sera plus simplifiée. L'effet du contact avec Eux sera si bien démontré dans la vie, que son acquisition immédiate et pratique sera ardemment poursuivie. Ainsi que nous l'avons toujours fait, divisons notre sujet en certains chapitres et paragraphes :

1.      Qui sont les Maîtres ?

2.      Que comporte l'accès auprès des Maîtres ?

a.      Du point de vue de l'élève ?

b.      Du point de vue du Maître ?

3.      Des méthodes d'approche vers les Maîtres dans la méditation.

4.      L'effet de cet accès sur les trois plans.

Diagramme: Les Hierarchies Solaires et Planétaires

Diagramme: Explication du Diagramme Les Hierarchies Solaires et Planétaires

Partout à travers le monde l'homme ressent le besoin de chercher quelqu'un qui, pour lui, représente l'idéal. Même ceux qui n'admettent pas l'existence des Maîtres cherchent quelque idéal et visualisent cet idéal comme incorporé dans une forme ou une autre, sur le plan physique. Ils se voient [257] eux- mêmes, peut-être, comme les représentants de cette action idéale, ou ils visualisent quelque grand philanthrope, quelque savant éminent, quelque artiste ou musicien notoires comme personnifiant leur conception suprême. Simplement parce qu'il est fragmentaire et incomplet, l'être humain a toujours ce besoin intérieur de chercher quelqu'un plus grand que lui.

C'est ce qui le ramène au centre de son être et l'oblige à prendre le sentier du retour vers le Tout. À travers les éons, toujours le Fils Prodigue se lève et retourne vers son Père, et toujours, latente en lui, est la mémoire de la maison du Père et la gloire à y être trouvé. Mais le mental humain est ainsi fait que la recherche de la lumière et de l'idéal est nécessairement longue et difficile. « Nous voyons maintenant à travers un verre obscurci, mais alors, nous verrons face à face » ; nous percevons maintenant des lueurs à travers des fenêtres occasionnelles que nous dépassons sur l'échelle de l'ascension de plus grands Êtres que nous-mêmes. Ils nous tendent des mains secourables pour nous aider et nous encouragent à lutter bravement, si nous voulons nous tenir où Ils se trouvent maintenant.

 Nous sommes sensibles aux beautés et aux splendeurs qui nous entourent et auxquelles jusqu'à présent nous ne pouvons pas nous abandonner ; elles passent rapidement dans notre champ visuel, et nous approchons seulement de la splendeur à un moment sublime pour perdre de nouveau le contact, et nous replonger encore dans l'obscurité ténébreuse qui nous enveloppe. Mais nous savons qu'au-delà et plus loin, se trouve quelque chose qui doit être désiré ; nous apprenons aussi que le mystère de cette merveille extérieure peut seulement être contacté par le retrait à l'intérieur, jusqu'à ce que soit trouvé le centre de conscience vibrant en accord avec ces merveilles vaguement réalisées, et avec ces Ames rayonnantes Qui se dénomment nos Frères Aînés.

C'est seulement en foulant aux pieds les enveloppes extérieures qui voilent et cachent le centre intérieur que nous atteignons le but et que nous trouvons Ceux que nous cherchons. C'est seulement en dominant toutes les formes et en amenant ces formes sous la règle du Dieu intérieur que nous [258] pouvons trouver le Dieu en tout, car ce sont seulement les enveloppes dans lesquelles nous nous mouvons sur le plan de l'existence qui nous cachent notre Dieu intérieur et qui nous séparent de Ceux en Qui le Dieu transcende toutes les formes extérieures.

Le grand Initié qui prononça les mots que je cite, ajouta encore d'autres mots d'une resplendissante vérité : « Alors connaîtrons-nous exactement, comme nous sommes connus ». L'avenir détient pour chacun et pour tous ceux qui font dûment tout leur possible, qui servent avec désintéressement et méditent occultement, la promesse de connaître Ceux Qui possèdent déjà la pleine connaissance de celui qui lutte. En cela réside l'espoir pour l'étudiant de la méditation. Tandis qu'il lutte, qu'il s'égare, qu'il persévère et qu'il réitère laborieusement jour après jour la tâche ardue de la concentration et du contrôle mental, se tiennent du côté intérieur Ceux Qui le connaissent et Qui surveillent avec une ardente sympathie les progrès qu'il réalise.

N'oubliez pas la première partie des remarques de l'Initié où il signale la voie dans laquelle les ténèbres sont dissipées et où la connaissance des Grands Êtres est atteinte. Il précise que c'est seulement par l'Amour que le sentier de lumière et de connaissance est foulé. Pourquoi cette accentuation sur l'Amour ? Parce que le but pour tous et tout est l'Amour, et qu'en lui réside la fusion. Pour exposer scientifiquement ce qui est souvent un sentiment nébuleux, nous pouvons l'exprimer comme suit : C'est par l'acquisition de la vibration en analogie avec le Rayon d'Amour-Sagesse (le Rayon Divin) que les Seigneurs d'Amour sont contactés, que les Maîtres de Compassion sont connus et que la possibilité de pénétrer dans la conscience des Grands Êtres et de tous nos frères de quelque degré que ce soit devient un fait de la manifestation.

 Ceci est le sentier qui doit être foulé par chacun et par tous et dont la méthode est la méditation. Le but est l'amour parfait et la sagesse. Les pas consistent à surmonter sous-plan après sous-plan sur les trois plans ; la méthode est celle de [259] la méditation occulte ; la récompense est l'expansion continue de conscience qui met finalement un homme en rapport avec son propre Égo, avec les autres Sois, avec le Maître à Qui il est assigné et Qui l'attend ardemment, avec ses compagnons disciples et les Initiés plus avancés qu'il peut contacter dans l'aura de ce Maître, jusqu'à ce qu'il se trouve devant l'Unique Initiateur, et soit admis dans la Place Secrète, et connaisse le mystère qui est sous-jacent à la conscience elle-même.

1. Qui sont les Maîtres ?

14    Septembre 1920.

Dans notre considération du sujet de l'accès aux Maîtres via la méditation, il peut être intéressant pour vous que nous commencions par quelques affirmations fondamentales se rapportant aux Maîtres et à Leur place dans l'évolution. Nous entreprendrons donc notre premier point, et nous apporterons ainsi aux lecteurs de ces lettres quelques idées relatives à Leur position, à Leur développement compréhensif, et à Leurs méthodes de travail. Il est inutile de dire que la plus grande partie de ce qui va suivre n'apportera rien de nouveau, ni d'important. Les choses qui nous concernent le plus étroitement et celles qui nous sont les plus familières sont souvent le plus fréquemment dédaignées, et les plus nébuleuses à notre faculté de raisonnement.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui a passé la cinquième Initiation. Cela signifie réellement que Sa conscience a réalisé une telle expansion qu'elle inclut maintenant le cinquième règne ou règne spirituel. Il a tracé Sa voie à travers les quatre règnes inférieurs : le minéral, le végétal, l'animal et l'humain. Par la méditation et le service, Il a développé Son centre de conscience jusqu'à y inclure maintenant le plan de l'esprit.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui a effectué le transfert de polarisation des trois atomes de la Vie personnelle, qui sont inclus dans le corps Causal, dans les trois atomes de [260] la Triade Spirituelle. Il est consciemment esprit-intuition-mental abstrait ou atma-bouddhi-manas, et ceci n'est pas latent mais en plein pouvoir effectif, réalisé par l'expérience. Comme il a déjà été dit, ceci a été mené à bonne fin par le processus de la méditation.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui a non seulement trouvé l'accord de l'Égo, mais le plein accord de la Monade et peut donc faire résonner à volonté les variations sur toutes les notes, de la plus basse à celle de la note monadique. Occultement, cela signifie qu'Il a maintenant développé la faculté créatrice, qu'Il peut faire résonner la note pour chaque plan et y construire. Ce pouvoir de découvrir premièrement, les notes de l'accord monadique et deuxièmement, d'employer ces notes dans une édification constructive, est d'abord conçu par la méditation occultement pratiquée, et équilibrée par le service dispensé avec amour.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui peut manier la loi dans les trois mondes et dominer tout ce qui évolue sur ces plans. Par l'étude des lois du mental, par la pratique de la méditation, Il emploie ces lois jusqu'à ce qu'elles embrassent les lois du Mental Universel comme démontrées dans la manifestation inférieure. Dans la méditation les Lois du Mental sont maîtrisées, et elles sont appliquées dans la vie de service qui est la conséquence logique de la véritable connaissance.

Un Maître de la Sagesse est Celui qui est passé de la Salle de l'Enseignement dans la Salle de la Sagesse. Il a passé graduellement par ses cinq grades et a transmué le mental inférieur en intelligence pure et sans mélange, le désir en intuition irradiant Sa conscience avec la lumière du pur Esprit. La discipline de la méditation est la seule voie dans laquelle ceci peut être accompli.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui, par la connaissance acquise au moyen des cinq sens, a appris l'existence de la synthèse et a fusionné ces cinq sens dans les deux synthétiques [261] qui marquent le point d'aboutissement dans le système solaire. Par la méditation, le sens géométrique de proportion est ajusté, le sens des valeurs est clairement perçu, et par cet ajustement et cette reconnaissance, l'illusion est dissipée et la réalité connue. La pratique de la méditation et la concentration intérieure en résultant appellent l'attention de la conscience sur la valeur et le véritable emploi de la forme. Par ce moyen, la réalité est contactée et les trois mondes ne peuvent plus séduire.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui connaît la signification de la conscience, de la vie et de l'esprit. Par la ligne de moindre résistance, il peut passer directement vers le « cœur de Son Père dans les Cieux ». L'approche de la ligne de moindre résistance, le sentier direct, est trouvée par la pratique de la méditation.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui s'est résorbé Lui-même du cinq dans le trois, et du trois dans le deux. Il est devenu l'étoile à cinq branches, et quand ce moment est atteint, il voit cette étoile étinceler au-dessus de l'Unique Initiateur et la reconnaît dans ceux qui sont à une place semblable à la Sienne. Il a sanctifié (dans le sens occulte) le Quaternaire, et l'a utilisé comme la pierre de base sur laquelle s'édifie le Temple de Salomon. Il a progressé au-delà de ce Temple et il est arrivé à le reconnaître comme une limitation. Il s'est retiré Lui- même des murs qui l'enfermaient, et Il est entré dans la Triade. Il a toujours fait ceci par la méthode occulte, c'est-à-dire consciemment et en pleine connaissance de chaque pas accompli.

Il a appris la signification de chaque forme emprisonnée ; Il en a ensuite assumé le contrôle et manié la loi sur le plan compatible avec la forme. Il a alors progressé au-delà de la forme et l'a écartée pour d'autres formes supérieures. Il a toujours ainsi progressé au moyen du sacrifice et de la mort de la forme qui est toujours reconnue comme un emprisonnement. [262] Celle-ci doit continuellement être sacrifiée et disparaître afin que la vie intérieure puisse s'élever toujours plus rapidement. Le sentier de la résurrection présuppose la crucifixion et la mort, et mène alors à la Montagne d'où l'Ascension peut être entreprise. Dans la méditation, la valeur de la vie et les limitations de la forme peuvent être appréciées et connues, et par la connaissance et le service la vie, peut être libérée de toutes ces limitations et de ces entraves.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui a choisi de rester sur notre planète pour aider Ses compagnons... Tous ceux Qui ont atteint la cinquième Initiation sont des Maîtres de la Sagesse, mais tous ne restent pas pour travailler comme serviteurs de la race. Ils passent à une autre tâche de plus grande ou d'égale importance. Pour la masse, la signification du terme réside dans la pensée qu'Ils choisissent de rester et de se limiter pour l'amour des hommes qui se hâtent sur la vague de l'évolution. Par la méditation, le Grand Être a atteint Son but et, (ce qui est une chose peu souvent comprise) c'est par la méditation ou par la manipulation de la substance de la pensée, et par le travail sur les corps mentaux de la race qu'est mené plus loin le travail qui aide le processus évolutionnaire.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui a pris la première initiation qui Le relie avec la plus grande Fraternité de Sirius. Comme je vous l'ai déjà dit, Il est un Initié du Premier Degré dans la plus grande Loge. Il a atteint une expansion de conscience qui Lui a permis d'entrer en contact avec le système solaire dans plusieurs de ses divisions. Il a maintenant devant Lui un vaste champ d'expansions qui Le placeront finalement au-delà de la conscience systémique, dans quelque chose de plus grand et de plus vaste. Il doit commencer à apprendre les rudiments de cette méditation cosmique qui Lui permettra d'entrer dans une Conscience, au-delà de ce que nous pouvons [263] concevoir.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui peut, consciemment, fonctionner comme une partie de l'Homme Céleste, au Corps Duquel Il peut appartenir. Il comprend les lois gouvernant les groupes et les âmes des groupes. Il gouverne consciemment une âme de groupe, (un groupe sur le sentier du retour, formé des vies de nombreux fils des hommes) et Il connaît Sa place dans le corps systémique. Il conçoit le centre dans le corps de l'Homme Céleste par l'intermédiaire Duquel Lui et Son groupe sont maintenus en sympathie vibratoire, et conduit Sa relation avec d'autres groupes dans le même Corps, sous certaines lois déterminées. La valeur de la méditation comme préparation à cette activité sera conçue par tous les étudiants réfléchis, car la méditation est le seul moyen par lequel le sens de séparativité est transcendé, et que l'unité avec les autres est occultement comprise.

Un Maître de la Sagesse est Celui à Qui, par la vertu du travail accompli, il a été confié certains Mots de Pouvoir. Par l'intermédiaire de ces Mots, Il manie la loi sur d'autres évolutions que l'évolution humaine, et par eux Il coopère avec l'aspect activité du Logos. Il fusionne ainsi Sa conscience avec celle du troisième Logos. Par ces Mots, Il aide au travail constructif et à l'effort cohésif de manipulation du second Logos, et saisit le travail intérieur de la loi de gravitation (ou d'attraction et de répulsion) qui gouverne toutes les fonctions du second aspect logoïque. Par l'intermédiaire de ces Mots, Il coopère avec le travail du premier Logos, et quand Il prend les sixième et septième Initiations (ce qui n'est pas toujours fait), Il apprend la signification de la Volonté comme elle est appliquée dans le système. Ces mots sont communiqués oralement et par la faculté de clairvoyance, mais ils doivent être trouvés par l'Initié Lui-même, par l'emploi de l'atma et quand Il parvient à la conscience atmique...

Quand la conscience atmique est développée par l'intermédiaire de l'intuition, l'Initié peut contacter les réserves de [264] connaissances inhérentes à la Monade et apprendre ainsi les Mots de Pouvoir. Cette capacité se produit seulement après l'application de la Baguette de l'Initiation maniée par le Seigneur du Monde. Ainsi, par les stades supérieurs de la méditation occulte, un Maître de la Sagesse augmente encore Sa connaissance. Rien n'est statique dans Sa conscience, mais chaque jour Il saisit davantage, et chaque jour Il s'emploie à une plus grande expansion.

Un Maître de la Sagesse est Celui Qui a mérité, par la similitude de vibration, de travailler avec les Chefs de la Hiérarchie de cette planète et en union avec les Chefs analogues de deux autres planètes reliées à notre chaîne. Quand Il a pris d'autres Initiations, Il peut contacter et travailler conjointement avec les sept Logoï Planétaires, et non pas seulement avec les trois qui contrôlent des chaînes alliées. Il peut envelopper tout le système, et Sa conscience s'est étendue jusqu'à inclure le système solaire objectif en entier.

Je pourrais énumérer encore d'autres définitions et élucider plus loin le sujet pour vous, mais ce qui est communiqué aujourd'hui est suffisant. Le point atteint par un Maître est élevé, mais ceci est seulement relatif, et vous ne devez pas oublier que lorsqu'Il y est parvenu, ce point lui semble vraiment bas, car Il le mesure à l'horizon qui s'étend devant Lui. Chaque expansion de conscience, chaque pas sur l'échelle dévoile à l'Initié un autre champ d'action à embrasser, et un autre pas en avant à entreprendre. Chaque initiation acquise en révèle encore d'autres supérieures qui doivent être acquises, et jamais l'aspirant, qu'il soit un homme moyen, un initié, un Maître, un Choan, ou un Bouddha, n'arrive au point où il puisse rester dans une condition statique, et soit incapable de progrès futurs. Le Logos Lui-même aspire, et même Celui à Qui Il aspire cherche à en atteindre un plus Grand. [265]

Ce qui se produit dans le système s'effectue également sur les niveaux cosmiques, et ce qui est maîtrisé ici doit être répété sur une plus vaste échelle dans le cosmos même. Dans cette pensée réside l'inspiration et l'évolution, mais non le désespoir et la lassitude. La récompense qui vient avec chaque pas en avant, la joie qui se trouve dans une compréhension accrue, rétribuent la lutte de l'aspirant d'une manière adéquate... Nous nous occuperons demain du côté plus pratique, celui de l'homme qui vise à cet appel élevé.

 

16 septembre 1920.

2. Ce que nous apporte cet accès au Maître

Nous traiterons aujourd'hui le second point dans notre huitième lettre et nous considérerons le sujet de deux façons, brièvement du point de vue du Maître et plus longuement du point de vue de l'étudiant.

Nous avons, dans ces lettres, donné un large aperçu de la grandeur de la tâche se trouvant devant l'homme qui se propose d'atteindre le Maître. Bien des choses qui ont été écrites ne sont d'aucun intérêt pour l'homme seulement moyennement développé, mais elles concernent principalement celui qui, ayant atteint un point spécifique dans l'évolution, se tient sur le Sentier de Probation.

Dans les premières séries de lettres que je vous ai communiquées, une grande partie de ce qui a pu être dit sur ce sujet a été donnée ; je ne cherche pas ici à donner la même chose, mais à traiter plus spécialement de la relation intérieure qui existe entre le Maître et l'élève.

Cette relation existe dans quatre degrés, par chacun desquels un homme avance plus près de son Maître. Ces quatre degrés sont les suivants et couvrent la période où l'homme est sous la formation, jusqu'au moment où il devient lui- même un adepte : [266]

Ce sont :

a.      La période où il est en probation.

b.      La période où il est un disciple accepté.

c.      La période où il est considéré comme l'intime du Maître ou comme il est ésotériquement appelé le « Fils du Maître ».

d.      La période où les trois initiations finales sont prises et où il se reconnaît comme un avec le Maître. Il se classe alors comme le « Bien- Aimé du Maître », dans une position analogue à celle que Jean, le disciple bien aimé, a tenu dans l'histoire de la Bible.

Tous ces stades sont gouvernés par deux choses :

a.      La similitude de vibration.

b.      Le Karma.

et sont tous compris dans le pouvoir de l'homme à développer la conscience de groupe.

Sur les plans du mental supérieur, vous avez sur le second sous-plan un reflet de ce qui peut être vu sur les plans les plus élevés de notre système solaire. Que trouvez-vous là ? Les sept Hommes Célestes. Chacun d'Eux (du point de vue de la forme) est composé d'âmes de groupe, qui sont constituées par des unités de conscience humaine et angélique. Sur le second sous-plan du plan mental, vous avez les groupes appartenant aux Maîtres, si je peux exprimer cela ainsi. Ces groupes sont animés et vitalisés depuis le sous-plan atomique où les Maîtres ont Leur Demeure, quand Ils se manifestent pour aider les fils des hommes.

Depuis 1920, de grands changements sont survenus. Maintenant (1949) une modification s'est faite vers le Plan Bouddhique (A.A.B.). Exactement comme les Hommes Célestes ont Leur source originelle et la cause de Leur vie sur le plan atomique du Système Solaire que nous appelons le plan d'adi ou le premier plan. Ces groupes formés autour d'un Maître, sont inclus dans Son aura, et constituent une partie de Sa conscience. Ils comprennent les êtres dont le rayon égoïque est semblable au Sien ou dont le rayon monadique est le même. Cela concerne deux individualités différentes.

1.      Ceux qui se préparent pour la première et la seconde [267] initiation prises sur le rayon de l'Égo.

2.      Ceux qui se préparent pour les deux initiations suivantes qui sont prises sur le Rayon de la Monade. Vous avez ici la raison du transfert des gens d'un rayon à un autre. C'est seulement un transfert apparent, bien qu'il entraîne le passage dans le groupe d'un Maître différent. Ceci se produit après la seconde initiation.

Les trois objectifs de l'Aspirant.

Pendant la période où l'homme est en probation, il est supposé développer trois choses :

1.      La capacité de contacter son groupe, ou en d'autres mots, d'être sensible à la vibration du groupe dont un Maître particulier est le point focal. Au commencement, ce contact se produit de temps en temps et à de rares intervalles. Durant la première partie de sa probation, pendant qu'il est en observation, il peut seulement sentir et maintenir la vibration du groupe (qui est la vibration du Maître) pour un très bref instant. À un certain moment d'élévation, il sera relié avec le Maître et avec le groupe, son être entier sera inondé par cette haute vibration, et soulevé dans le jaillissement de la couleur de son groupe. Ensuite il se détendra, se relâchera et perdra le contact. Ses corps ne sont pas assez épurés et sa vibration est trop instable pour être longtemps maintenue.

Mais à mesure que le temps progresse, (et plus ou moins vite suivant la ferme volonté de l'étudiant) la fréquence des moments de contact augmente ; il peut maintenir la vibration un peu plus longtemps et ne retourne pas à la normale avec autant de facilité. Le temps vient ensuite où il peut lui être accordé la possibilité de conserver le contact avec plus de stabilité, et il passe alors au second stade. [268]

2.      La seconde chose que l'étudiant est supposé devoir développer sur le sentier de probation est la faculté de pensée abstraite, ou le pouvoir de se relier avec le mental supérieur, via le corps Causal. Il doit apprendre à contacter le mental inférieur simplement comme un instrument par lequel il peut atteindre le supérieur et le transcender ainsi, jusqu'à ce qu'il devienne polarisé dans le corps Causal. Ensuite, par l'intermédiaire du corps Causal, il se relie avec les niveaux abstraits. Jusqu'à ce qu'il puisse faire ceci, il ne peut réellement pas contacter le Maître, car ainsi qu'il vous a été dit, l'étudiant doit s'élever de son monde (l'inférieur), dans Leur monde (le supérieur).

Or ces deux choses, le pouvoir de contacter le Maître et le groupe du Maître, et le pouvoir de se polariser lui-même dans le corps Causal et de contacter les niveaux abstraits, sont en définitive le résultat de la méditation, et les premières lettres que vous avez reçues de moi auront éclairci cette question. Il n'est donc pas nécessaire de récapituler les données communiquées antérieurement, sauf pour signaler que par la méditation persévérante et la capacité d'une application fixée au devoir en main (qui est après tout le fruit de la méditation manifestée dans la vie journalière), la capacité progressive de maintenir fermement la vibration supérieure sera obtenue.

Je ne vous répéterai jamais assez la pure et simple vérité manifeste, que c'est seulement la similitude de vibration qui attire un homme vers le groupe supérieur auquel il peut appartenir, vers le Maître qui représente pour lui le Seigneur de son Rayon, vers l'Instructeur du Monde Qui lui dévoile les mystères, vers l'Unique Initiateur Qui effectue la libération finale, et vers le centre dans l'Homme Céleste dans le corps Duquel il trouve une place. C'est l'accomplissement de la loi d'Attraction et de Répulsion sur tous les plans qui attire la vie divine hors du règne minéral, hors des règnes végétal et animal, qui attire aussi la Déité latente en dehors des limitations du règne humain et affilie l'homme à son groupe divin. [269] La même loi effectue sa libération des formes plus subtiles qui le retiennent également, et cette même loi le fusionne dans sa source stimulante, le Seigneur du Rayon dans le Corps Duquel sa Monade peut être trouvée. C'est pourquoi le travail du novice consiste à accorder sa vibration à celle de son Maître, à purifier ses trois corps inférieurs afin qu'ils ne forment aucun obstacle à ce contact, et à dominer ainsi son mental inférieur pour qu'il ne constitue pas plus longtemps une barrière à l'influx de lumière descendant du triple Esprit. Il lui est ainsi permis de contacter cette Triade et, sur le sous-plan du mental supérieur, le groupe auquel il appartient de plein droit et de par son karma. Tout ceci est amené à bonne fin par la méditation et il n'existe pas d'autres moyens pour atteindre ces buts.

3.      La troisième chose que le novice doit faire est de s'équiper émotionnellement et mentalement, de concevoir et de prouver qu'il a quelque peu à donner au groupe avec lequel il est ésotériquement affilié. Réfléchissez que trop d'accentuation est quelquefois mise sur ce que l'étudiant obtiendra quand il deviendra un disciple accepté ou novice. Je vous dis ici très sérieusement que ces désirs ne seront pas accomplis jusqu'à ce que l'étudiant ait quelque peu à donner, et quelque chose à apporter qui augmentera la beauté du groupe, qui améliorera l'équipement disponible que le Maître recherche pour aider la race et qui augmentera la richesse de la couleur du groupe. Ceci peut être mené à bonne fin de deux façons qui agissent mutuellement :

a.      Par l'équipement déterminé, à travers l'étude et l'application de la capacité des corps émotionnel et mental.

b.      Par l'utilisation de cet équipement dans le service de la race sur le plan physique, démontrant par là aux yeux de la Hiérarchie vigilante que l'élève a quelque chose à donner. Il doit montrer que son seul désir est d'être un bienfaiteur et de servir, plutôt que de chercher [270] à prendre et à gagner quelque chose pour lui- même. Cette vie d'acquérir dans le but de donner doit avoir comme stimulants les idéaux contactés dans la méditation, et pour inspiration ces déversements venant des niveaux mentaux supérieurs et des niveaux bouddhiques, qui sont le résultat de la méditation occulte.

Quand ces trois résultats sont obtenus et quand la haute vibration contactée est plus fréquente et plus stable, le novice fait alors le prochain pas en avant, et devient un disciple accepté.

L'état de Disciple accepté.

La seconde période dans laquelle un homme est un disciple accepté est peut-être une des plus difficiles de toutes les périodes de ses vies.

Le disciple est définitivement une partie du groupe du Maître quand il est à tout moment dans la conscience du Maître et qu'il est retenu dans Son aura. Ceci implique le ferme maintien d'une haute vibration. Je voudrais que vous considériez quel en sera l'effet. Maintenir cette vibration est toujours une chose difficile à faire, elle implique fréquemment une intensification de tout ce qui existe dans la nature d'un homme, et spécialement au début peut conduire à de singulières manifestations. Si un homme veut cependant être capable de maintenir la force résultant de l'application de la Baguette de l'Initiation, il doit démontrer sa possibilité d'agir ainsi à un stade antérieur, faire preuve de son pouvoir de se maintenir avec stabilité, et d'avancer fermement quand il est soumis à l'intensification de la vibration venant du Maître.

L'homme doit se discipliner afin que rien ne puisse pénétrer dans sa conscience qui pourrait, en quoi que ce soit, nuire au groupe auquel il appartient ou être contraire à la vibration [271] du Maître, si je peux l'exprimer ainsi, afin de vous donner une conception de ma pensée. Quand l'homme participe au groupe inclus dans l'aura du Maître, il est tout d'abord maintenu dans la périphérie de cette aura jusqu'à ce qu'il ait appris à se débarrasser automatiquement, et à rejeter immédiatement chaque pensée et chaque désir indignes du Soi et par conséquent nuisibles au groupe. Jusqu'à ce qu'il ait appris à agir ainsi, il ne peut pas progresser dans une relation plus étroite, mais doit rester à la place d'où il peut être automatiquement exclu.

Mais graduellement il se purifie davantage, graduellement il développe la conscience de groupe et pense en termes de service de groupe ; graduellement, son aura prend de plus en plus la coloration de l'aura de son Maître, jusqu'à ce qu'il fusionne et mérite le droit d'être recueilli plus près du Cœur de son Maître. J'expliquerai plus tard la signification technique de cette phrase en traitant du travail du Maître avec l'étudiant. Il est suffisant de dire que lorsque le terme de « disciple accepté » se modifie (et il varie dans différents cas), le disciple avance toujours plus près du cœur du groupe et trouve sa propre place et son activité fonctionnelle dans ce corps constitué. Le secret est la découverte de sa place, non pas tellement sa place sur l'échelle de l'évolution (car elle est approximativement connue), mais sa place dans le service. Cette chose est plus importante que vous ne le réalisez, car elle couvre la période qui, à sa fin, démontrera définitivement le sentier qu'un homme suivra après la cinquième initiation.

 

L'état de Fils du Maître

Nous arrivons maintenant à la période où le disciple avance vers la position passionnément désirée, celle d'être un « Fils du Maître ». Il est alors et en permanence une partie consciente de la conscience du Maître. La réaction entre le Maître et le disciple est rapidement perfectionnée, et le disciple peut maintenant consciemment et à volonté se relier avec le Maître et se rendre compte de Ses pensées. Il peut pénétrer [272] dans Ses plans, Ses désirs et Sa volonté. Il y est parvenu par la véritable similitude de vibration et parce que le processus de la séparation (nécessitée d'abord par la vibration discordante) est pratiquement supprimé. Le disciple s'est tellement purifié que ses pensées et ses désirs ne causent aucune inquiétude au Maître et ne contrarient plus la vibration du groupe. Il a été mis à l'épreuve et n'a pas été trouvé en défaut.

Sa vie de service dans le monde est plus concentrée et perfectionnée, et il développe chaque jour son pouvoir de donner et d'accroître son équipement. Tout ceci se rapporte à sa relation avec un Maître et un groupe d'âmes, et n'est pas subordonné à sa prise d'initiation. L'initiation est une question technique et peut être exprimée en termes de science ésotérique. Un homme peut prendre une initiation et pourtant ne pas être un « Fils du Maître ». L'état de disciple est une relation personnelle, régie par des conditions de karma et d'affiliation, et il n'est pas subordonné au rang de l'homme dans la Loge. Gardez ceci clairement dans votre esprit. Des cas ont été connus où un homme a acquis (par ses efforts persévérants) la technique requise pour l'initiation avant de devenir affilié à un Maître particulier.

Ce dernier rapport de « Fils » d'un Maître a une douceur toute particulière et entraîne avec elle certains privilèges. Le disciple peut alors enlever certains fardeaux des épaules de son Maître et Le décharger de certaines de Ses responsabilités, Le libérant ainsi pour un travail plus étendu. De là l'accentuation mise sur l'esprit de service, car c'est seulement quand un homme sert qu'il avance. C'est la note clé de la vibration du second niveau abstrait. À cette période le Maître s'entretiendra avec Son « Fils » et fera le plan du travail à effectuer d'après leur point de vue commun. De cette façon, Il développera la discrimination et le jugement de Son élève ; et il allègera Sa propre charge dans certains domaines, se libérant ainsi pour un autre travail important. [273]

La période finale des travaux en discussion ne peut être que peu examinée. Elle couvre la période pendant laquelle un homme maîtrise les derniers stades du Sentier et où il entre de plus en plus étroitement en contact avec son groupe et avec la Hiérarchie. Il vibre non seulement en harmonie avec son groupe et son Maître, mais commence maintenant à rassembler ses propres apparentés et forme lui-même un groupe. Ce groupe sera tout d'abord placé sur les niveaux émotionnel et physique et sur le mental inférieur. Après la cinquième initiation, l'homme inclura ces groupes, ainsi que ceux sur les niveaux égoïques qui sont les siens dans son aura. Ceci ne l'empêche aucunement d'être un avec son Maître et son groupe, mais la méthode de fusion est un des secrets de l'initiation.

Tout ceci, joint à ce qui a déjà été communiqué, vous donnera une certaine idée des droits et des pouvoirs acquis sur le Sentier de Probation et le Sentier de l'Initiation. Les moyens de développement sont toujours les mêmes : la méditation occulte et le service, la vie intérieure de concentration et la vie extérieure de pratique ; la faculté intérieure de contacter le supérieur, et la faculté extérieure d'exprimer cette faculté en termes de vie sainte ; l'illumination intérieure venant de l'Esprit, et le rayonnement extérieur devant les hommes.

 

17 septembre 1920.

 

... Le sujet que nous avons étudié pendant ces jours derniers, bien que moins technique que certaines données déjà communiquées, renferme une vibration qui fera de cette huitième lettre une de celles présentant, dans ces séries, le plus d'intérêt. Nous avons traité des faits se rapportant aux Maîtres et Qui Ils sont, ainsi que Leur place dans le schéma des choses, et nous avons brièvement considéré ce que l'accès à un Maître entraîne du point de vue d'un étudiant. Nous avons vu que cet accès constitue un processus graduel et conduit un homme, d'un contact extérieur occasionnel avec [274] un Maître et Son groupe, à une situation de la plus étroite intimité et à une attitude qui place l'élève dans l'aura et près du cœur de son Instructeur. Aujourd'hui, nous considérons un moment ce que ce changement progressif de position a exigé de la part du Maître et ce qu'Il a dû faire de son côté.

La relation du Maître et de l'élève

Ainsi qu'il vous l'a été souvent dit, l'attention d'un Maître est attirée vers un homme par l'éclat de sa lumière intérieure. Quand cette lumière a atteint une certaine intensité, quand les corps sont composés d'un certain degré de matière, quand la vibration est arrivée à un taux et à une fréquence déterminés, quand l'aura a acquis une certaine nuance et quand la vie de cet homme commence à résonner occultement dans les trois mondes, (ce son qui doit être entendu par la vie de service) un Maître déterminé commence à l'éprouver par l'application d'une certaine vibration supérieure, et par l'étude de sa réaction à cette vibration. Le choix d'un élève par un Maître est subordonné au karma passé, à leur ancienne relation, au rayon sur lequel tous les deux peuvent se trouver, et à la nécessité de l'heure. Le travail du Maître (autant qu'il peut être manifesté exotériquement avec sagesse) est varié et intéressant, et il est basé sur la compréhension scientifique de la nature humaine.

Que peut faire un Maître avec un étudiant ?

En énumérant les principales choses qui doivent être accomplies, nous pouvons avoir une idée de la portée de Son travail :

Il doit habituer l'élève à hausser son taux de vibration jusqu'à ce qu'il puisse l'amener sans interruption à une certaine hauteur, et l'assister ensuite jusqu'à ce que cette vibration élevée devienne la fréquence stable des corps de l'étudiant.

Il doit aider l'élève à effectuer le transfert de polarisation des trois atomes inférieurs de la Personnalité à ceux plus [275] élevés de la Triade spirituelle.

Il doit superviser le travail accompli par l'élève pendant qu'il construit le canal entre le supérieur et le mental inférieur, pendant qu'il édifie et emploie ce canal (l'antahkarana). Ce canal remplace finalement le corps causal en tant que moyen de communication entre le supérieur et l'inférieur. Le corps Causal est lui-même finalement détruit quand l'élève prend la quatrième initiation et peut créer librement son propre corps de manifestation.

Le Maître contribue définitivement à la vivification des différents centres et à leur éveil correct, et plus tard, Il aide l'élève à travailler consciemment par ces centres, amenant le feu circulant dans une juste progression géométrique, de la base de l'épine dorsale au centre de la tête.

Il surveille le travail de l'étudiant sur différents plans et enregistre l'étendue du travail accompli, et de l'effet d'une longue portée du mot exprimé, tel qu'il est énoncé par l'étudiant. Ceci (dans le sens occulte) représente, sur les plans intérieurs, l'effet de la note de la vie exotérique de l'étudiant.

Il élargit la conscience de l'élève de façons différentes et développe sa capacité d'inclure et de contacter d'autres taux de vibrations que la vibration humaine, de comprendre la conscience d'autres évolutions que l'évolution humaine, et de se mouvoir avec facilité dans d'autres sphères que la sphère terrestre.

Son but immédiat, en travaillant avec l'élève, est de le préparer pour la première initiation. Ceci a lieu quand la capacité de l'élève à maintenir un certain taux de vibration pendant une durée déterminée est développée, la durée correspondant à ce qu'il peut supporter devant le Seigneur de la première et de la seconde initiation. Ceci est accompli par une élévation progressive de la vibration à de rares et fixes intervalles, et plus tard plus fréquemment, jusqu'à ce que l'élève puisse vibrer avec plus de facilité et d'aisance au même taux de vibration que son Maître, et qu'il puisse maintenir la vibration [276] pendant une durée toujours croissante.

Quand il peut la tenir pendant cette période, (dont la durée est naturellement un des secrets de la première initiation), il est soumis à l'application d'une vibration encore plus haute qui, lorsqu'elle est maintenue, lui permettra de se tenir devant le Grand Seigneur pendant une durée de temps suffisante permettant la cérémonie de l'initiation. Alors l'application de la Baguette de l'Initiation effectue quelque chose qui stabilise la vibration et la rend plus facile pour progresser dans la tâche de vibrer à la mesure plus élevée des plans plus subtils.

Le Maître développe la capacité de l'élève à travailler en formation de groupe. Il étudie son action et son interaction sur le groupe auquel il est affilié. Il travaille avec le corps Causal de l'étudiant, son expansion et son développement, et enseigne à l'élève à comprendre la loi de son être. Par cette compréhension, il l'amène à celle du macrocosme.

Ces divers aspects du travail du Maître (et ce ne sont que quelques-uns des points qui ont pu être considérés) auraient pu être traités plus longuement, démontrant un intérêt à éclairer le lecteur. Les paragraphes ci-dessus pourraient être développés et prouver leur extrême intérêt. Mais le point principal que je cherche à développer ici est en connexion avec les premiers moments de ce travail, avant que l'élève ne soit admis dans les derniers stades d'une étroite intimité avec son Maître. Pendant cette période, le Maître travaille principalement avec son disciple :

a.      La nuit quand le disciple est hors de son corps physique.

b.      Durant les périodes de méditation du disciple.

D'après le succès de la méditation, selon la faculté de l'étudiant d'exclure l'inférieur et de contacter le supérieur, le Maître aura ainsi l'opportunité d'accomplir heureusement le travail scientifique déterminé qui nécessite Son attention. [277]

Les étudiants de la méditation seraient stupéfaits et peut-être découragés s'ils pouvaient se rendre compte combien ils réunissent rarement les justes conditions qui, par et au travers de la méditation, permettront à l'Instructeur qui les surveille de mener certains effets à bonne fin. La fréquence de la capacité de l'étudiant à agir ainsi est une indication de progrès et de la possibilité d'un autre pas. Accentuez ce point dans l'enseignement car il entraîne avec lui un stimulant pour une diligence et une application plus grandes. Si de son côté, l'étudiant ne réunit pas les justes conditions, les mains du Maître sont liées et Il ne peut faire que peu de choses. La clé du progrès est l'effort personnel associé à une consciente application englobante du travail établi. Quand cet effort est fait avec persévérance, vient alors l'opportunité du Maître d'amener en manifestation Sa part du travail.

Quand l'étudiant médite avec une exactitude occulte, il amène ses trois corps inférieurs en alignement, et je répète avec énergie que c'est seulement quand l'alignement est effectué que le Maître est capable de travailler avec les corps de son élève. Si, par la publication de ces lettres rien d'autre n'est effectué que l'intensification du désir de méditer correctement, l'objectif en vue sera largement atteint. Par cet effort, les justes conditions entre l'élève et le Maître, et une correcte interrelation seront accomplies. La méditation correctement suivie procure ces conditions et prépare le champ pour le labour et le travail.

Considérons brièvement les diverses périodes telles qu'elles ont été énumérées hier en examinant la relation de l'élève par rapport à un Maître.

Dans la période où l'homme est en probation et sous contrôle... il est presque entièrement abandonné à lui-même et n'est conscient de l'attention du Maître qu'à des intervalles rares et irréguliers. Son cerveau physique n'est pas souvent [278] réceptif au contact supérieur, et bien que son Égo soit pleinement conscient de sa position sur le Sentier, le cerveau physique n'est pas encore dans un état de savoir. Mais sur ce point aucune règle rigide et fixe ne peut être établie. Quand un homme a été pendant plusieurs vies en contact avec son Égo ou avec son Maître, il peut en être conscient. Les individus sont tellement différents qu'aucune règle universelle précise ne peut être formulée.

Comme vous le savez, le Maître construit une image miniature du novice qui est gardée dans certains centres souterrains des Himalaya. L'image est magnétiquement reliée avec l'étudiant en probation, et montre toutes les fluctuations de sa nature. Étant composée de matière mentale et émotionnelle, cette image a des pulsations avec chaque vibration de ses corps. Elle révèle leurs nuances prédominantes, et par leur étude, le Maître peut rapidement jauger les progrès accomplis et juger quand le novice pourrait être admis dans une relation plus étroite. Le Maître examine l'image à intervalles réguliers, rarement au début, car les progrès réalisés dans les premiers stades ne sont pas aussi rapides, mais avec une fréquence toujours croissante quand l'étudiant de la méditation comprend plus facilement et coopère plus consciemment.

Quand le Maître examine les images Il travaille avec elles, et certains résultats en sont obtenus. Tout comme plus tard la Baguette de l'Initiation est appliquée sur les corps et les centres de l'initié, ainsi à certains moments le Maître applique certains contacts aux images, et via celles-ci, stimule les corps de l'élève.

Le moment arrive où le Maître, par Son inspection de l'image, voit que le taux de vibration nécessaire peut être maintenu, que les éliminations requises ont été accomplies, et qu'une certaine intensité de couleur est atteinte. Il peut alors prendre le risque (car risque il y a), d'admettre le novice dans la périphérie de Sa propre aura. L'étudiant devient alors un disciple accepté.

Pendant la période dans laquelle un homme est un disciple [279] accepté, le travail fait par le Maître présente un très réel intérêt. L'élève est assigné à des classes spéciales dirigées par des disciples plus avancés sous la supervision du Maître, et bien qu'il puisse suivre encore des classes générales dans l'Ashram (la salle du Maître pour l'enseignement), il est soumis à un entraînement plus intensifié... Dans les premiers stades, le Maître travaille de quatre façons principales :

a.      A intervalles, et quand les progrès de l'élève le justifient, Il « recueille l'étudiant en Son Cœur ». Ceci est une affirmation ésotérique d'une très intéressante expérience à laquelle l'élève sera soumis. À la fin de certaine classe dans l'ashram, ou pendant une méditation particulièrement fructueuse dans laquelle l'élève aura atteint un certain taux de vibration, le Maître le prendra près de Lui, l'amenant de la périphérie de Son aura au centre de Sa conscience. Il lui donne ainsi une temporaire expansion de conscience extraordinaire, qui lui permet de vibrer à un taux pour lui inhabituel.

De là, la nécessité de la méditation. La récompense d'une telle expérience a de loin beaucoup plus de poids que n'importe quelle partie du travail intensif.

b.      Le Maître travaille sur les corps de son élève avec la couleur, amenant dans ces corps les résultats qui permettent à l'élève de faire de plus rapides progrès. Vous verrez maintenant pourquoi tant d'accent est mis sur la couleur. Ce n'est pas seulement parce qu'elle détient le secret de la forme et de la manifestation, (ce secret qui doit être connu de l'occultiste), [280] mais afin qu'il puisse consciemment coopérer au travail du Maître sur ses corps, et suivre intelligemment les effets obtenus. Méditez ceci.

c.      A intervalles fixés, le Maître prend en main Ses élèves pour les rendre capables de contacter d'autres évolutions, telles que les grands anges et les dévas, les constructeurs moins importants et les évolutions subhumaines. Ceci peut être fait sans danger par l'élève, à travers l'effet protecteur de l'aura du Maître. Plus tard, quand l'étudiant deviendra lui-même un initié, il lui sera enseigné comment se protéger et effectuer ses propres contacts.

d.      Le Maître préside au travail de stimulation des centres dans les corps de l'élève et à l'éveil du feu intérieur. Il enseigne à l'étudiant la signification des centres et leur correcte rotation dans la quatrième dimension et, en son temps, Il conduira l'étudiant jusqu'à un point où il peut consciemment, et en pleine connaissance de la loi, travailler avec ses centres et les amener au point où ils peuvent être stimulés sans danger par la Baguette de l'Initiation. Il n'est pas encore possible d'en dire plus sur ce sujet...

J'ai seulement esquissé très brièvement peu de choses de ce qu'un Maître doit faire avec Ses élèves. Je ne m'occuperai pas des stades ultérieurs des progrès de l'étudiant. Nous avançons graduellement, et même actuellement les disciples acceptés sont encore rares. Si par la méditation, le service et la purification des corps, ceux qui sont maintenant en probation peuvent être amenés à faire de plus rapides progrès, alors le temps viendra de communiquer de plus amples informations. À quoi sert de donner des faits dont l'étudiant ne peut pas encore se servir ? Nous ne gaspillons pas de temps en intéressant intellectuellement ceux que nous cherchons à aider. Quand l'élève s'est équipé, quand il s'est purifié et qu'il vibre à la fréquence désirée, rien ne peut éloigner de lui la connaissance.

Quand il ouvrira la porte et élargira le canal, la lumière et la connaissance entreront. [281]

Nous nous occuperons demain de notre troisième point, les méthodes d'approche vers un Maître via la méditation ; certains genres de méditation seront légèrement élargis, ce qui facilitera le contact. Mais n'oubliez pas que la vie de service objectif doit aller de pair avec la croissance subjective ; c'est seulement quand les deux ont été réunis et prouvés que les pas nécessaires au contact sont autorisés. Un Maître est seulement intéressé par un homme du point de vue de son utilité dans l'âme de groupe, et de sa capacité à aider.

 

19 septembre 1920.

 

Nous pouvons pratiquement et simultanément nous occuper aujourd'hui de nos deux derniers points. Ils traitent des méthodes d'approche vers les Maîtres et des effets objectifs sur les trois plans de l'évolution humaine. Certains des points mentionnés sont déjà bien connus. D'autres peuvent ne pas être aussi familiers à l'étudiant en général... Dans ces lettres, nous nous sommes occupés de l'étudiant lui-même et de ce qu'il doit apporter à l'effort ; nous avons également indiqué son but, et très sommairement les formes et les méthodes par lesquelles le succès peut être obtenu. Nous nous sommes aussi occupés de ces aides dans la méditation, le Mot Sacré, la Couleur et le Son, et nous avons indiqué ce qui (médité dans le silence) peut amener l'étudiant à faire certaines découvertes pour lui-même. En dernier lieu, nous avons essayé d'amener les Maîtres et Leur réalité plus près de l'étudiant et de faciliter par là Leur accès.

Que reste-t-il maintenant à faire ? Indiquer cinq choses qui peuvent être recherchées avec conviction par l'étudiant qui s'est efforcé de conformer sa vie aux lignes que j'ai tracées dans ces lettres. Si l'étudiant fournit les justes conditions, s'il se conforme aux règles nécessaires, s'il vise toujours à la régularité, [282] au calme, à cette concentration intérieure qui maintient le mystère des Lieux Élevés, il prendra conscience dans certaines occasions et avec une fréquence toujours croissante de certaines réalisations déterminées. Ces réalisations constitueront la reconnaissance extérieure des résultats intérieurs et seront, pour lui, la garantie qu'il est sur le véritable sentier. Mais je voudrais à nouveau signaler ici que ces résultats sont seulement obtenus après une longue pratique, une lutte opiniâtre, un effort discipliné de l'homme triple inférieur, et un service consacré au monde.

3. Les méthodes d'approche et les effets obtenus

 Les méthodes d'approche sont, d'une façon générale, au nombre de trois et nous pourrons indiquer cinq résultats pouvant en l'occurrence découler de l'emploi de ces méthodes. Les trois méthodes sont :

1.      Le service sanctifié.

2.      L'amour se démontrant par la sagesse.

3.      L'application intellectuelle.

Toutes les trois ne sont que des méthodes différentes exprimant une seule et même chose, la focalisation active qui s'exprime dans le service pour la race, par l'amour et la sagesse. Mais certains individus manifestent ceci d'une manière et certains d'une autre ; certains expriment l'apparence extérieure de l'intellectualité et d'autres de l'amour ; cependant, avant que la connaissance soit possible, l'intellectualité doit être basée sur l'amour, pendant que l'amour sans le développement mental et sans cette discrimination que le mental procure, est enclin à être déséquilibré et insensé. L'amour et le mental doivent s'exprimer tous les deux en termes de service avant que la pleine floraison de chacun soit atteinte. Considérons chacune de ces méthodes séparément en indiquant la méditation qui doit être suivie :

Le service sanctifié

C'est la méthode de l'homme qui manie la loi, la méthode de l'occultiste, et les rudiments de la méthode qui sont tracés [283] dans le raja-yoga... Comme vous le savez, le mot « sanctification », dans le sens fondamental, signifie l'abandon complet de tout l'être à un objectif, le Seigneur ou le Gouverneur. Il signifie le don entier à celui auquel le dévot aspire. Il signifie la consécration de tout l'homme triple, au travail en mains. Cela entraîne donc l'application totale du temps et du soi pour amener chaque corps à se soumettre à l'Égo, et à la maîtrise complète de chaque plan et de chaque sous-plan.