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LIVRE I LE PROBLEME DE L’UNION - Partie 2

Le [30] mot "traditionnel" écarte la pensée de l'étudiant de ce qui est généralement considéré comme l'objet de la perception sensible dans le monde des formes-pensées, cette "forêt de l'illusion" suscitée par les idées que l'homme entretient sur Dieu, le ciel ou l'enfer. La sublimation de tout cela et l'expression la plus haute qui y est donnée dans les trois mondes, est ce "dévachan" qui représente le but pour la majorité des fils des hommes. Toutefois, L'expérience dévachanique doit en définitive se transformer en réalisation nirvanique.

L'étudiant pourra avec fruit se souvenir que le ciel, objet de son désir et de son aspiration – en même temps que produit de l'enseignement traditionnel et de toutes les expressions des crédos doctrinaux – a, pour l'occultiste, des sens multiples. En vue de rendre ce qui précède plus clairement intelligible, le texte suivant pourra être d'une certaine utilité :

1. Le Ciel, état de conscience sur le plan astral, concrétise le désir impatient de l'aspirant pour le repos, la paix et le bonheur ; il est basé sur les "formes de la joie", il est un état de plaisir sensible et, comme chaque individu l'édifie à son propre usage, il est aussi divers que ceux qui y aspirent. À l'égard du ciel, le non-attachement doit être réalisé. Il est conçu comme offrant des jouissances s'adressant au soi inférieur et à l'homme privé de son corps astral pour passer sur le plan mental.

2. Le Dévachan, état de conscience sur le plan mental dans lequel passe l'âme quand, privée de son corps astral, elle fonctionne dans son corps mental, ou se trouve limitée par lui. [31] Le Dévachan est d'un ordre plus élevé que le Ciel ordinaire et la félicité éprouvée est plus mentale que le sens donné à ce mot ne le comporte généralement ; elle reste néanmoins dans le monde inférieur de la forme et sera dépassée quand le non-attachement sera reconnu.

3. Le Nirvana, condition dans laquelle passe l'adepte quand les trois mondes inférieurs ne sont plus "liés" à lui par ses inclinations ou son karma et dont il fait l'expérience après :

a. avoir passé certaines initiations.

b. s'être libéré des trois mondes.

c. avoir organisé son corps Bouddhique.

À strictement parler, les adeptes qui ont réalisé le non-attachement, mais ont choisi de se sacrifier en demeurant parmi les fils des hommes afin de les servir et les aider, ne sont pas, techniquement, des Nirvanis. Ils sont des Seigneurs de Compassion s'étant engagés à souffrir conjointement certaines conditions analogues (bien que non identiques) aux conditions régissant les hommes encore attachés au monde de la forme, et à être régis par elles.

16. Le parachèvement de ce non-attachement a pour résultat une connaissance exacte de l'homme spirituel, affranchi des qualités ou gunas.

L'étudiant fera bien, en considérant ce sutra, de se rappeler certains points :

1. Que l'homme spirituel est la monade,

2. Que le processus évolutif, porté à son plus haut point, provoque non seulement la libération de l'âme hors des limitations [32] des trois mondes, mais encore la libération de l'homme spirituel hors de toutes les limitations, même celle de l'âme elle-même. Le but est l'absence de forme ou dégagement de la manifestation objective et tangible. Le véritable sens en apparaît à l'étudiant quand il se souvient de l'unité de l'esprit et de la matière en état de manifestation ; soit, que nos sept plans sont les sept sous-plans du plus bas des plans cosmiques, le plan physique. En conséquence, seul "le temps de la fin" et la dissolution d'un système solaire révéleront la véritable signification de l'absence de forme.

3. Les gunas sont les trois qualités de la matière, les trois effets produits quand l'énergie macrocosmique, la vie de Dieu qui persiste indépendamment de toute manifestation formelle, anime la substance, ou l'imprègne d'énergie.

Les trois gunas sont :

1. Sattva

Énergie de l'Esprit

Monade

2. Rajas

Énergie de l'Âme

Égo

3. Tamas

Énergie de la Matière

Personnalité.

Père rythme ou vibration harmonieuse.

Fils mobilité ou activité. Saint-Esprit inertie.

Ces trois gunas correspondent à la qualité de chacun des trois aspects exprimant la Vie unique.

En un commentaire aussi bref que celui-ci il n'est pas possible de s'étendre le moins du monde sur ce sujet, mais on peut acquérir quelque idée sur ce que signifie la réalisation du non-attachement en ce qui concerne, soit le macrocosme, soit le microcosme : les trois gunas ont été employées et une expérience complète a été acquise par l'utilisation de la forme. La conscience, la perception ou connaissance s'est développée par l'attachement à un objet ou à une forme ; toutes les ressources ont été mises en œuvre et l'homme spirituel (logoïque [33] ou humain) n'en a plus ni l'usage ni le besoin. Il est en conséquence libéré des gunas, dégagé de la manifestation formelle résultant de l'attachement et il entre en un nouvel état de conscience sur lequel il est inutile de spéculer.

17. La conscience d'un objet s'obtient par la concentration sur sa nature quadruple : la forme, par l'examen ; la qualité (ou guna), par la mise en œuvre du discernement ; le dessein, par l'inspiration (ou la grâce) et l'âme, par l'identification.

Il apparaît donc que le précepte "comme un homme pense ainsi est-il" (Prov. XXIII, 7) se base sur des faits occultes. Toute forme, de quelque sorte qu'elle soit, a une âme et cette âme ou principe conscient est identique à celle qui se trouve en la forme humaine ; identique en nature, mais non quant à l'étendue ou au degré de son développement. Cela est également vrai des grandes Vies ou Existences suprahumaines en lesquelles l'homme "vit, se meut et a son existence" (Actes XVII, 28) et au stade de développement Desquelles il aspire.

Tandis que l'aspirant choisit avec soin les "objets" de sa méditation, il construit lui-même, grâce à ces objets, l'échelle qui lui permettra en définitive d'atteindre à l'absence d'objet. Son mental prenant de plus en plus l'attitude méditative de l'âme, le cerveau devient également de plus en plus soumis au mental, tout comme celui-ci l'est à l'âme. L'homme inférieur s'identifie ainsi graduellement à l'homme spirituel, qui est [34] omniscient et omniprésent. Cette attitude méditative résulte d'un quadruple processus :

1. Méditation sur la nature d'une forme particulière, en se rendant compte, tandis que la forme est soumise à la réflexion qu'elle n'est que le symbole d'une réalité interne, notre monde objectif tangible tout entier étant fait d'un certain genre de formes (humaines, subhumaines ou suprahumaines) qui expriment la vie d'une multitude d'êtres sensibles.

2. Méditation sur la qualité de quelque forme particulière, permettant ainsi d'arriver à l'appréciation de son énergie subjective. On doit se souvenir que l'énergie d'un objet peut être considérée comme la couleur de cet objet. Les paroles de Patanjali (IV, 17) deviennent alors illuminantes à cet égard et servent de commentaire à ce second point. Cela s'appelle "participation avec discernement" ; par elle, l'étudiant atteint à la connaissance de l'énergie en lui, laquelle est une avec l'objet de sa méditation.

3. Méditation sur le dessein d'une forme particulière quelconque. Cela implique la considération de l'idée qui se trouve, sous-jacente, à l'arrière-plan de toute manifestation de forme et de son déploiement d'énergie. Cette prise de conscience conduit l'aspirant plus avant vers une connaissance de la partie du plan ou dessein du Tout, qui constitue l'agent moteur de l'activité de la forme. Ainsi, le contact avec le Tout s'établit par l'entremise de la partie ; il s'ensuit une expansion de la conscience, comportant félicité ou joie. La béatitude suit toujours la certitude consciente de l'unité de la partie avec le Tout. La méditation sur les tattvas – énergies ou principes – ainsi que sur les tanmattras ou éléments composants de l'esprit-matière, [35] entraîne la connaissance du dessein ou plan concernant les manifestations microcosmiques ou macrocosmiques ; or, avec cette connaissance vient la félicité.

On peut trouver en ces trois méditations des correspondances avec les trois aspects, esprit, âme et corps ; elles constituent une étude révélatrice pour l'étudiant sérieux.

4. Méditation sur l'âme, sur l'Un qui utilise la forme, lui infuse l'énergie menant à l'activité et travaille à l'unisson du plan. Cette âme, étant une avec toutes les âmes et avec l'Âme suprême, contribue à servir le plan unique et possède la conscience de groupe.

Ainsi, par ces quatre degrés de méditation sur un objet, l'aspirant atteint son but, la connaissance de l'âme et des pouvoirs de l'âme. Il s'identifie consciemment avec la réalité unique et cela dans son cerveau physique. Il trouve la vérité qui est lui-même, en même temps que la vérité cachée en chaque forme et chaque règne de la nature. Il arrivera donc, en définitive (quand il aura acquis la connaissance de l'âme elle-même), à la connaissance de l'Âme-Tout et deviendra un avec elle.

18. Un degré plus avancé de samadhi est réalisé lorsque, par la pensée unifiée, l'activité extérieure est calmée. À ce stade, la chitta n'est sensible qu'aux impressions subjectives.

Le mot "samadhi" donne lieu à des interprétations diverses et s'applique à différents stades de la réalisation du yogi, ce qui suscite quelque difficulté à l'étudiant moyen se livrant à l'étude des divers commentaires. L'une des façons les plus faciles de saisir la signification de ce mot consiste [36] peut-être à se souvenir que le mot "Sama" se réfère à la faculté qu'a la substance (chitta) de prendre forme ou de se modifier en conformité avec les impressions extérieures. Ces impressions atteignent le mental par la voie des sens. Quand l'aspirant en Yoga peut exercer un contrôle sur ses organes de perception sensorielle et les empêcher de continuer à transmettre au mental leurs réactions à ce qui est perçu par eux, deux choses se produisent alors :

a. Le cerveau physique devient silencieux et calme.

b. La substance mentale, ou corps mental, la chitta, cesse d'assumer les manifestations diverses et devient également calme.

C'est l'un des stades de début du Samadhi mais non le samadhi de l'adepte. C'est un état d'activité intérieure intense, se substituant à l'activité extérieure. L'aspirant réagit cependant aux modifications résultant de perceptions plus subjectives encore. Il prend conscience d'un champ de connaissance nouveau, bien qu'ignorant encore ce qu'il est. Il se rend compte de l'existence d'un monde qui ne peut être connu par l'entremise des cinq sens, mais que révèlera l'emploi correct de l'organe mental. Il acquiert une perception de ce qui peut apparaître derrière les mots qu'on trouve dans l'un des sutras suivants ; dans la traduction de Charles Johnston, cette idée est exprimée en termes particulièrement clairs :

"Le voyant est pure vision... il regarde au dehors à travers le vêtement du mental." (Livre II, Sutra 20)

Le sutra précédent traitait de ce qu'on peut appeler la [37] méditation avec semence ou objet ; ce sutra-ci suggère le stade suivant : la méditation sans semence, ou dénuée de ce qui pourrait être reconnu comme objet par le cerveau physique.

Il pourrait être avantageux de mentionner ici les six stades de méditation dont traite Patanjali car ils constituent une indication au sujet du processus intégral de développement dont il est question dans ce livre :

1. Aspiration.

2. Concentration.

3. Méditation.

4. Contemplation.

5. Illumination.

6. Inspiration.

Il est utile de remarquer ici que l'étudiant commence par aspirer à ce qui gît au-delà de son savoir, et aboutit à être inspiré par ce qu'il a cherché à connaître. La concentration (ou centralisation intense) a pour résultat la méditation et la méditation s'épanouit en contemplation.

19. Le samadhi qui vient d'être décrit ne dépasse pas les limites du monde phénoménal ; il ne va pas au-delà des dieux, ni de ceux qui ont affaire au monde concret.

Ici, il convient de noter que les résultats acquis par les développements qui font l'objet des sutras dix-sept et dix-huit, ne conduisent l'aspirant qu'à la lisière du domaine de l'âme, à ce nouveau champ de connaissance dont il a pris conscience. Il est encore confiné aux trois mondes. Il n'est arrivé qu'à tranquilliser les modifications du corps mental, afin que l'homme [38] (sur le plan physique et dans son cerveau physique) puisse prendre connaissance pour la première fois de ce qui se trouve au-delà de ces trois mondes, c'est-à- dire l'âme, son rayon de vision et son savoir. Il a encore à renforcer la chaîne qui le rattache à l'âme (et dont il est traité dans les sutras vingt-trois à vingt- huit). Puis, ayant transféré sa conscience en celle de l'homme réel ou spirituel, il doit commencer à travailler de ce nouveau point de vue ou terrain favorable.

Cette idée a été exprimée par quelques traducteurs comme étant la condition dans laquelle l'aspirant devient conscient "du nuage de pluie des choses connaissables". Le nuage de pluie n'a pas produit de précipitation suffisante pour faire tomber la pluie, des hauteurs célestes jusqu'au plan physique, ou pour que les "choses connaissables" deviennent connues du cerveau physique. Le nuage est perçu comme le résultat d'une intense concentration et de l'apaisement des modifications inférieures ; mais, avant que l'âme – le Maître – ait pris la barre, la connaissance de l'âme ne peut se déverser dans le cerveau physique à travers le sixième sens, le mental.

La science du Yoga est une science réelle, et le véritable samadhi ou réalisation ne sera accompli que lorsque les étudiants l'aborderont au moyen des stades appropriés et par l'emploi des méthodes scientifiques.

20. D'autres yogis réalisent le samadhi et parviennent à différencier l'esprit pur par la croyance suivie de l'énergie, de la mémoire, de la méditation et de la perception juste.

Dans les groupes précédents de Yogis dont il a été question, la perception était limitée au monde phénoménal, bien qu'il [39] faille comprendre par là uniquement les trois mondes de la perception mentale, de la perception astrale et des sens physiques. Les énergies productrices de concrétion, ainsi que le pouvoir moteur de la pensée dont résultent des effets sur le plan physique y sont connus et un contact est établi. Ici, cependant, le Yogi se transfère en des domaines plus spirituels et subtils et prend conscience de ce que le soi (en sa véritable nature) perçoit et connaît. Il entre dans le monde des causes. Le premier groupe peut être considéré comme englobant tous ceux qui foulent le sentier en qualité de disciples ; il couvre une période allant, de leur entrée sur le sentier de Probation, jusqu'après leur passage par la deuxième Initiation. Le second groupe comprend les disciples supérieurs qui – ayant maîtrisé et transmué la nature inférieure tout entière – établissent un contact avec leur monade, l'esprit ou "Père dans les Cieux", et discernent ce que perçoit cette monade.

La première forme de réalisation vient à ceux qui sont en voie de procéder à la synthèse des six centres inférieurs situés dans le centre de la tête, d'abord par la transmutation des quatre centres inférieurs en trois supérieurs, puis du cœur et du larynx dans la tête. Le dernier groupe – grâce à la connaissance de la loi – travaille avec tous les centres transmués et purifiés. Ils savent comment réaliser le véritable samadhi ou état d'abstraction occulte, par leur aptitude à rétracter les énergies jusque dans le lotus aux mille pétales de la tête et, de là, les abstraire à travers les deux autres corps plus subtils ; jusqu'à ce que le tout ait convergé et soit centré dans le véhicule causal, le karana sarira, le lotus [40] égoïque. Patanjali nous dit que cela se produit au cours des cinq stades suivants. Les étudiants feront bien de garder en mémoire le fait que ces stades se rapportent aux activités de l'âme, à la réalisation égoïque et non aux réactions de l'homme inférieur et du cerveau physique.

1. Croyance. L'âme, sur son propre plan, reproduit une condition analogue à la croyance de l'aspirant à l'égard de l'âme ou aspect christique ; mais, dans ce cas, l'objectif est la réalisation de ce que le Christ, ou âme, cherche à révéler : l'esprit du Père dans les Cieux. Le disciple arrive en premier lieu à une réalisation de l'ange de Sa Présence, l'ange solaire, l'égo ou âme. C'est l'accomplissement du groupe précédent. Puis le contact est pris avec la Présence elle-même et cette Présence est pur esprit, l'absolu, le Père de l'Être. Le soi et le non-soi ont été connus par ce groupe d'initiés. Maintenant, la vision du soi et du non-soi s'estompe et disparaît ; l'esprit seul est connu. La croyance doit toujours être le premier stade ; la théorie vient d'abord, puis l'expérience, et en dernier lieu, la réalisation.

2. Énergie. Quand la théorie est saisie, quand le but est perçu, alors l'activité s'ensuit. C'est cette activité juste et cet emploi correct de la force qui rendront le but plus proche et, de la théorie, feront un fait.

3. Mémoire, ou attention juste. C'est un facteur intéressant du processus, car il implique l'oubli juste, ou élimination, hors de la conscience de l'égo, de toutes les formes qui ont jusqu'ici voilé le Réel ; formes qui sont ou choisies ou créées par elles-mêmes. Cela mène à une condition de juste compréhension ou aptitude à enregistrer correctement ce que l'âme a [41] perçu, et au pouvoir de transférer cette perception correcte au cerveau de l'homme physique. C'est la mémoire dont il est question ici. Elle ne se rapporte pas spécifiquement au souvenir des choses passées, mais englobe le point de réalisation et le transfert de cette réalisation au cerveau, où elle doit être enregistrée et, s'il y a lieu, rappelée à volonté.

4. Méditation. Ce qui étant vu et enregistré dans le cerveau, provenait de l'âme, doit être médité et en conséquence tissé dans l'étoffe de la vie. C'est par cette méditation que les perceptions de l'âme deviennent réelles pour l'homme sur le plan physique. Cette méditation est donc d'un ordre très élevé, puisqu'elle fait suite au stade contemplatif et constitue une méditation de l'âme ayant pour objectif l'illumination du véhicule sur le plan physique.

5. Perception juste. L'expérience de l'âme et la connaissance de l'Esprit ou aspect Père, commence à faire partie du contenu du cerveau de l'Adepte ou Maître. Il connaît le plan tel qu'on le trouve aux niveaux les plus hauts et il est en contact avec l'Archétype. Il s'ensuit, si je puis employer cette image, que les Yogis de cette classe ont atteint le point où ils peuvent percevoir le plan tel qu'il existe dans l'esprit du "Grand Architecte de l'Univers". Ils sont maintenant en rapport avec Lui. Dans l'autre classe de Yogis, le point atteint par eux leur permet d'étudier les épures du grand plan et de pouvoir ainsi collaborer intelligemment à la construction du Temple du Seigneur. La perception dont il est question ici [42] est d'un ordre si haut qu'elle est à peine concevable pour qui ne fait pas partie des disciples avancés. Mais, dans une estimation des stades et des degrés, l'aspirant acquiert non seulement la compréhension de ce qu'est son problème et sa situation dans l'immédiat, mais encore l'appréciation de la beauté de l'agencement tout entier.

21. L'accès à ce stade (la conscience spirituelle) est rapide chez ceux dont la volonté est intensément alerte.

Il est naturel qu'il en soit ainsi. Tandis que la volonté, reflétée par le mental, devient prépondérante chez le disciple, il a éveillé en lui l'aspect de lui- même qui est en rapport avec l'aspect volonté du Logos, l'aspect premier ou Père. Ce contact s'établit selon les lignes suivantes :

1. La Monade ou le Père dans les Cieux, l'aspect volonté.

2. Atma, ou la volonté spirituelle, le plus haut aspect de l'âme.

3. Le corps mental, ou Volonté intelligente, l'aspect le plus haut de la personnalité.

4. Le centre de la tête.

C'est la ligne suivie par les raja-yogis ; elle les conduit à la réalisation de l'esprit et à l'adeptat. Il y a cependant une autre ligne :

1. Monade,

2. Le Fils ou aspect christique,

3. L'aspect amour ou aspect sagesse,

4. Bouddhi ou amour spirituel, le second aspect de l'âme,

5. Le corps émotionnel, second aspect de la personnalité,

6. Le centre du cœur. [43]

C'est la ligne suivie par le bhakti, le dévot, le saint ; elle lui confère la sagesse de l'âme et la sainteté. La ligne précédente est suivie par notre race aryenne. La seconde était le sentier de réalisation pour les Atlantes.

Les étudiants qui se conformeraient à ces tableaux en seraient grandement éclairés. L'étude du sentier de l'Initiation fait apparaître la nécessité d'une volonté intensément énergique. Seule, une volonté de fer et une endurance soutenue, forte et sans déviation, conduiront l'aspirant au long de ce sentier et le feront déboucher dans la claire lumière du jour.

22. Ceux qui emploient la volonté diffèrent également, car son usage peut être intense, modéré ou bénin. En ce qui concerne la réalisation de la véritable conscience spirituelle, il est encore une autre voie.

Ici il serait sage de mettre en lumière les deux voies qui permettent aux hommes d'atteindre le but : la connaissance de la vie spirituelle et l'affranchissement. Il y a la voie du Yoga telle qu'elle est esquissée par Patanjali et par laquelle, grâce à l'exercice de la volonté, la discrimination entre le soi et le non-soi est réalisée et l'esprit pur atteint. C'est la voie qui convient à la cinquième race, ou race aryenne, à ceux qui ont pour fonction le développement du cinquième principe afin de devenir par là de véritables fils du mental. Leur rôle consiste à devenir l'étoile à cinq pointes, l'étoile de l'homme parfait en toute sa gloire. Ceux qui suivent cette voie dominent les cinq plans de l'évolution humaine et surhumaine ; atma [44] (ou la volonté de Dieu, l'aspect du Père) se révèle à travers bouddhi (ou conscience christique) en ayant pour véhicule manas, ou mental supérieur.

L'autre voie est celle de la dévotion pure. Grâce à une adoration intense jointe à une entière consécration, l'aspirant arrive à connaître la réalité de l'esprit. Nombreux sont ceux pour qui cette voie est celle de la moindre résistance ; ce fut la méthode de réalisation pour la race qui précéda la race aryenne. Cette voie néglige, dans une large mesure, le cinquième principe ; elle constitue une exaltation de la perception sensible, car elle est la voie du sentiment intense. Par la pratique de cette méthode, les quatre plans sont dominés et bouddhi (ou le Christ) se révèle. Les étudiants devraient faire une nette distinction entre ces deux voies, en se souvenant que l'occultiste blanc les fait fusionner et que, s'il suit en cette vie la voie du Raja Yoga avec ferveur et amour, c'est que, dans d'autres vies, il a foulé le chemin de la dévotion et trouvé le Christ, le Bouddhi intérieur. En cette vie-ci, il récapitulera ses expériences et y ajoutera l'exercice intense de la volonté et le contrôle du mental, qui lui révéleront son Père céleste, le point de pur esprit.

Au sujet de ce sutra, des commentateurs attirent l'attention sur la répartition, en trois groupes principaux, de ceux qui suivent la méthode du Raja Yoga et emploient la volonté. Ils peuvent également être divisés en neuf groupes. Certains d'entre eux usent de la volonté avec une intensité telle que des résultats extrêmement rapides s'ensuivent, comportant cependant quelques risques et dangers ; risques d'un développement [45] inégal, d'une négation de l'aspect cœur de la nature, et de certaines destructions auxquelles il devra être remédié par la suite. Puis il y a les aspirants dont les progrès sont moins rapides et qui sont représentatifs du sentier du milieu. Ils avancent d'un pas sûr et modéré ; on les nomme les "adeptes pleins de discernement", car ils ne se permettent aucune sorte d'excès. Leur méthode est à recommander aux hommes du cycle actuel. Ils sont aussi ces âmes pondérées dont on peut dire que leur volonté est caractérisée par une imperturbable opiniâtreté et qui vont de l'avant fermement sans dévier, pour atteindre finalement leur but. Ils se distinguent par une intense ténacité. Leurs progrès sont lents. Ils sont les "tortues" du Sentier, comme ceux du premier groupe en sont les "lièvres".

Quelques-uns des anciens livres contiennent des descriptions détaillées des trois groupes d'aspirants, qui sont dépeints par trois symboles :

1. Ceux du groupe intensif sont qualifiés de chèvres, et les aspirants de ce type se trouvent souvent en incarnation sous le signe du Capricorne.

2. Ceux du groupe modéré sont représentés par un poisson, et cette catégorie comprend beaucoup de gens nés sous le signe des Poissons.

3. Ceux du groupe pondéré ou lent sont dépeints comme des crabes et viennent souvent en incarnation sous le signe du Cancer.

On trouve dans ces trois groupes diverses subdivisions ; il est intéressant de noter que, dans les archives des Seigneurs du Karma, la majorité des membres de ces trois groupes passe dans le signe de Libra (ou Balance) vers la fin de leur épreuve. [46] Quand ils sont en incarnation sous ce signe, ils apportent tous leurs soins à équilibrer les couples de contraires ; ils amendent ce qu'il y a d'unilatéral dans leur développement, modifient l'inégalité de leurs efforts précédents et commencent à "marcher d'un pas égal". Ils entrent alors souvent dans le signe du Verseau et deviennent des porteurs d'eau ayant la charge de porter "sur leurs têtes la coupe d'eau vive". L'allure de leur escalade du mont de l'initiation doit donc être modifiée, sinon "l'eau se répandrait et la coupe se briserait". L'eau étant destinée à étancher la soif des masses, leurs progrès doivent être accélérés, car le besoin est grand. Ainsi "le premier sera le dernier et le dernier sera le premier". Le lièvre et la tortue se rencontreront au but.

23. Par une dévotion intense à Ishvara, la connaissance d'Ishvara est obtenue.

Ishvara est le Fils en manifestation à travers le soleil. C'est l'aspect macrocosmique. Ishvara est le fils de Dieu, le Christ cosmique, resplendissant dans le cœur de chacun de nous. Le mot "cœur" est employé ici dans son acception occulte. On pourra trouver des éclaircissements dans les corrélations suivantes, qui devraient être soigneusement étudiées :

Aspect

Qualité

Centre

Macrocosme

Esprit Père

Monade Volonté

Tête

Soleil spirituel central

Âme Fils

 

Égo

Amour

Cœur

 

Cœur du Soleil

 

Corps

Saint- Esprit

Personnalité

Intelligence active

Gorge

 

Soleil physique

 

Ishvara est le second aspect ; par conséquent, le sens réel [47] de ce sutra est qu'une dévotion et un amour intenses pour Ishvara – le Christ en manifestation – peuvent faire connaître ce Christ et permettre d'établir un contact avec Lui. Ishvara est Dieu dans le cœur de tout enfant de Dieu ; on peut Le trouver dans la cavité du cœur ; on peut L'atteindre par la voie de l'amour pur et du service fervent ; une fois atteint, Il sera vu siégeant sur le lotus aux douze pétales du cœur, tenant entre Ses mains le "joyau dans le lotus". C'est ainsi que les dévots trouvent Ishvara. Quand le dévot devient un raja yogi, Ishvara lui révèle alors le secret du joyau. Quand le Christ est connu en tant que roi sur le trône du cœur, c'est alors qu'Il révèle le Père à Son dévot. Mais le dévot doit fouler le Sentier du Raja Yoga et allier la connaissance intellectuelle à la maîtrise mentale et à la discipline, avant que la révélation puisse vraiment avoir lieu. En définitive, le mystique doit devenir un occultiste : les qualités de la tête et les qualités du cœur doivent être également développées, car les unes et les autres sont également divines.

24. Cet Ishvara est l'âme, insensible aux limitations, exempte de karma et de désir.

Nous avons ici un exposé de l'homme spirituel tel qu'il est en réalité. Son rapport avec les trois mondes y est indiqué. C'est l'état du maître ou de l'adepte, de l'âme qui est entrée en possession de son patrimoine et n'est plus désormais soumise aux forces et énergies de la nature inférieure. Ce sutra et les trois suivants présentent un tableau de l'homme libéré ayant passé par le cycle de l'incarnation et trouvé le soi véritable [48] grâce à ses luttes et à ses expériences. La nature de l'ange solaire, du fils de Dieu, égo ou soi supérieur, est ici dépeinte.

Il est dit d'être :

1. Insensible aux limitations. Il n'est plus "claquemuré, enfermé, confiné" dans les limites du quaternaire inférieur. Il n'est plus crucifié sur la croix de la matière. les quatre gaines inférieures – dense, éthérique, émotive et mentale – ne l'emprisonnent plus. Elles ne sont que les instruments qu'il peut à volonté employer ou écarter. Sa volonté fonctionne librement ; s'il demeure dans le domaine des trois mondes, c'est en vertu de son propre choix, et les limitations qu'il s'est lui-même imposées peuvent être à son gré supprimées. Il possède la maîtrise dans les trois mondes ; il est un fils de Dieu, dominant et gouvernant les créations inférieures.

2. Exempt de Karma. Par sa connaissance de la loi, il a liquidé tout son karma, payé toutes ses dettes, résilié toutes ses obligations, réglé tous les litiges à son endroit ; grâce à ses réalisations subjectives, il est entré consciemment dans le monde des causes. Il a laissé derrière lui le monde des effets, pour autant qu'il s'agisse des trois mondes. Il ne dépend donc plus (aveuglément ou par ignorance) des conditions dont devront s'ensuivre de fâcheux effets. Il travaille désormais avec la loi et chaque démonstration d'énergie (paroles prononcées ou initiatives dans l'action) est entreprise en pleine connaissance du résultat escompté. Ainsi rien de ce qu'il fait ne produit des effets mauvais et aucun karma ne s'ensuit. Les hommes moyens ont affaire aux effets et se fraient à l'aveuglette leur chemin à travers eux. Le Maître a affaire aux causes ; [49] les effets qu'Il produit sous l'autorité de la loi ne constituent pour Lui ni limitations ni obstacles.

3. Exempt de désir. Les choses inhérentes à la perception sensorielle sur l'un ou l'autre des trois plans ne L'attirent plus ni ne Le séduisent. Sa conscience se tourne vers l'intérieur et vers le haut, non plus vers l'extérieur et le bas. Il est au centre et la périphérie n'a plus pour Lui de séduction. L'envie d'expériences, la soif de l'existence sur le plan physique, le désir pour l'aspect forme dans sa grande diversité, Le laissent indifférent. Il a fait des expériences, Il sait, Il a souffert, Il a été contraint à l'incarnation par son ardent désir du non-soi. Maintenant, tout cela est fini et Il est l'âme libérée.

25. En Ishvara (le Gurudeva), le germe de toute connaissance se développe à l'infini.

Dans le sens macrocosmique, Dieu est le Maître de tout et Il est la somme de l'omniscience étant, comme il est aisé de le voir, la somme de tous les états de conscience. Il est l'âme de toutes choses. L'âme de l'atome matériel fait partie de Son infinie réalisation, aussi bien que les âmes des hommes. L'âme de l'être humain est potentiellement la même ; et sitôt que la conscience cesse de s'identifier avec ses véhicules ou ses organes, le germe de toute connaissance commence à se développer. Chez le disciple, chez le Maître ou Mahatma, chez le Christ, le Bouddha et le Seigneur du Monde, dont la Bible fait mention comme étant l'Ancien des Jours, ce "germe de toute connaissance" peut se voir à différents stades de son [50] développement. Ils possèdent la conscience divine et passent d'une incarnation à une autre. À chaque stade l'homme est un maître, mais la possibilité d'un développement ultérieur apparaît sans cesse au- delà des stades déjà atteints et le processus reste constamment le même ; l'exposé suivant peut en donner un résumé :

1. Une impulsion, la résolution d'atteindre à la connaissance nouvelle.

2. Le maintien de la conscience telle qu'elle est déjà développée et son utilisation. Puis, la poursuite du travail à partir du point atteint et vers une nouvelle réalisation.

3. La victoire remportée sur les difficultés inhérentes aux limitations des véhicules de la conscience et au karma.

4. Les épreuves occultes qui sont imposées à l'élève lorsque son aptitude est démontrée.

5. Le triomphe de l'élève.

6. La reconnaissance de son triomphe et de sa réalisation de la part des guides de la race, la Hiérarchie planétaire.

7. La vision de ce que l'avenir réserve.

Ainsi le développement se poursuit et, au cours de chaque cycle de son labeur, le fils de Dieu sur le chemin de son évolution entre enfin en possession de son patrimoine et prend la position du connaisseur, de "Celui qui a entendu la tradition, expérimenté la dissolution de ce qu'il avait jusqu'alors détenu, vu ce qui est tenu caché à ceux qui se conforment à la tradition, substitué à ceux-ci des vues nouvelles, fait don des possessions acquises à ceux qui tendent des mains vides, et passé dans les salles intérieures du savoir."

Les élèves feraient bien, en étudiant ces quelques sutras [51] se rapportant à Ishvara, de se souvenir qu'ils se réfèrent au fils de Dieu – la seconde personne de la Trinité – tel qu'Il se manifeste, par le truchement du système solaire, à l'âme macrocosmique. Le sens secondaire se réfère également au fils divin de Dieu, le second aspect monadique, tel qu'Il se manifeste par l'intermédiaire d'un être humain. C'est l'âme microcosmique. Les synonymes suivants de l'aspect Ishvara pourront se révéler utiles.

LE MACROCOSME

Ishvara, le second aspect

Dont la nature est amour.

Le Fils de Dieu

Le Révélateur du Père.

Le Christ cosmique

Dieu en incarnation.

Vishnou

Seconde personne du Trimurti Hindou

L'âme de toutes choses

Atomes et âmes sont des termes synonymes.

Le Tout-Soi

La somme de tous les soi.

Je suis Cela

Je suis Cela

Conscience de groupe.

AUM La Parole de Révélation.

La Parole

Dieu dans la Chair.

Le Gurudeva

Le Maître de Tout.

La lumière du monde

Brillant dans les ténèbres.

LE MICROCOSME

Le second aspect

Amour sagesse.

Le Fils du Père

Le Révélateur de la Monade.

Le Christ

Christ en vous, l'espoir de la gloire

L'âme

Conscience

Le Soi supérieur

Le Seigneur des corps.

L'Égo

L'identité auto-consciente.

La Parole

Dieu en incarnation

AUM

La Parole de Révélation

Le Maître

Le soi sur le trône

Le radieux Augœides

La lumière intérieure.

L'homme spirituel

Utilisant l'homme inférieur

[52]

26. Ishvara (le Gurudeva) n'étant pas limité par des conditions temporelles, est l'instructeur des seigneurs primordiaux.

Depuis qu'existent les conditions de temps et d'espace, il y eut certains êtres qui atteignirent à l'omniscience, le germe de leur connaissance ayant été convenablement cultivé et s'étant développé jusqu'à s'épanouir dans la pleine gloire de l'âme libérée. Cet état fut rendu possible grâce à divers facteurs :

1. L'identité de chaque âme individuelle avec l'Âme suprême.

2. La force d'attraction de cette Âme suprême ramenant graduellement en Elle l'âme séparée de toutes choses. C'est la force même de l'évolution, l'agent attractif souverain qui ramène à leur source les points extériorisés de la Vie divine, les unités de conscience. Cela implique, de la part de l'âme individuelle, une réaction à la force de l'âme cosmique.

3. L'instruction intensive donnée par la Hiérarchie occulte en vue d'acheminer les âmes vers l'apogée et qui, en les stimulant et les vitalisant, les rend capables d'accomplir de plus rapides progrès.

L'étudiant en occultisme doit se souvenir que ce processus s'est déroulé au cours des révolutions et cycles ayant précédé notre planète Terre. les Seigneurs primordiaux ou Sages sont les grands Adeptes qui, ayant "goûté l'expérience", de par la Loi de la Renaissance, furent initiés aux mystères par l'Initiateur unique, le représentant sur notre planète de l'Âme [53] suprême. À leur tour, ils devinrent des instructeurs et des initiateurs aux mystères. C'est au- dedans qu'il faut chercher le Maître unique ; il est l'âme, le directeur intérieur, le penseur sur son propre plan. Ce Maître unique est une partie du Tout, de l'Âme suprême, et y est incorporé. Toute expansion de conscience par laquelle passe un homme le rend apte à être un Maître à l'égard de ceux qui n'ont pas réalisé une expansion similaire. La maîtrise étant réalisée, on peut donc (parlant du point de vue du règne humain) ne plus rien trouver que des Maîtres qui sont également des disciples. Tous sont des élèves et tous sont des instructeurs, ne différant que par leur degré de réalisation. Par exemple :

a. Les aspirants au Sentier sont les disciples des disciples d'un degré inférieur.

b. Les novices sur le Sentier sont les disciples des disciples d'un plus haut degré.

c. Les disciples acceptés sont les disciples d'un adepte et d'un Maître.

d. Un adepte est le disciple d'un Maître.

e. Un Maître est le disciple d'un Mahatma.

f. Les Mahatmas sont les disciples d'initiés plus hauts encore.

g. Ceux-ci sont eux-mêmes les disciples du Christ ou du dignitaire qui est à la tête du corps des Instructeurs.

h. Le chef du corps des Instructeurs est un disciple du Seigneur du

Monde.

i. Le Seigneur du Monde est le disciple d'un des trois esprits planétaires qui représentent les trois aspects majeurs. [54]

j. Ceux-ci à leur tour sont les disciples du Logos solaire.

Le disciple averti verra donc clairement à quel point ils sont tous interdépendants et combien la réalisation de l'un affectera tout l'ensemble. L'état de disciple peut être considéré comme une désignation générique impliquant toutes les conditions ou états d'être des quatrième et cinquième règnes (humain et spirituel) dans lesquels certaines expansions de conscience sont réalisées grâce à un entraînement particulier.

27. Le mot d'Ishvara est AUM (ou OM). C'est là le pranava. (voir

Livre I, sutra 1)

Les étudiants devraient se souvenir qu'il y a en manifestation trois Mots ou sons. C'est le cas pour autant qu'il s'agisse du règne humain. Ce sont :

I. Le Mot, ou note de la Nature. C'est le Mot ou son de toutes les formes existant au sein de la substance du plan physique et, comme on le sait généralement, il donne la note fondamentale "FA". C'est une note avec laquelle l'occultiste blanc n'a en rien affaire car son travail s'applique non à l'accroissement de la tangibilité, mais à la manifestation de ce qui est subjectif ou intangible. C'est là le Mot du troisième aspect, l'aspect de Brahma ou Saint-Esprit.