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SECTION II - Enseignement sur le véhicule éthérique - Partie 2

Jusqu'à présent, peu de choses ont été révélées sur la relation des quatre éthers physiques avec les quatre éthers cosmiques ; cependant, il existe une relation directe entre eux ; c'est ce que l'initiation révèle. Cela suscite aussi des changements significatifs dans les véhicules de l'humanité. Une relation directe existe aussi entre les quatre aspects du karma – la Loi de Causes et d'Effets –, les quatre éthers physiques et les quatre éthers cosmiques ; c'est sur cette relation que s'appuiera plus tard une nouvelle science occulte. C'est pourquoi les étudiants ont encore beaucoup à comprendre au sujet de l'énergie, des sources dont elle émane, de son mode de transfert ou de ses processus transitoires, et de ses ancrages dans le corps planétaire ou dans le corps physique de l'individu. Nous allons maintenant traiter [169] de quelques-unes de ces idées, posant ainsi le fondement de futures investigations, tout en disant peu de choses susceptibles d'être utilisées immédiatement par l'étudiant individuel.

Il est relativement facile d'énumérer les quatre éthers cosmiques, puis les quatre éthers du plan physique tels que nous les connaissons, et de déclarer ensuite que la personne moyenne est contrôlée par les centres situés en-dessous du diaphragme, lesquels répondent aux éthers du plan physique en transmettant les énergies des trois mondes de l'évolution humaine, tandis que l'initié réagit aux éthers cosmiques alors qu'ils éveillent les centres situés au-dessus du diaphragme. Il faut se rappeler en même temps que les sept centres dans le véhicule éthérique de l'homme sont toujours composés des éthers physiques, mais deviennent, sur le Sentier du Disciple, les véhicules des éthers cosmiques. Pour garder une image claire de ceci, on fera bien de considérer très brièvement les quatre aspects des centres tels qu’énumérés ci-dessus, ou cet ensemble qu'ils présentent à l'œil du Voyant. Ce sont :

1. Le point au centre. C'est le "joyau dans le lotus", pour employer l'ancienne appellation orientale ; c'est le point de vie par lequel la Monade s'ancre sur le plan physique, et c'est donc le principe de vie de tous les véhicules transitoires – développés, non développés ou en voie de développement. Ce point de vie contient en lui toutes les possibilités, toutes les potentialités, toutes les expériences et toutes les activités vibratoires. Il représente la volonté d'être, la qualité d'attraction magnétique (communément appelée amour), et l'intelligence active qui mènera l'existence et l'amour à leur pleine expression. La déclaration ou la définition ci-dessus est d'une importance capitale. Ce point au centre est en réalité, de ce fait, tout ce qui EST, et les trois autres aspects de vie – tels qu'ils sont énumérés – sont de simples indications de son existence. C'est ce qui a la capacité de ramener à sa Source, ou de s'imposer à lui- même [170] la matérialité, couche après couche ; c'est après une éternité d’expériences la cause du retour de ce qui est appelé l'Éternel Pèlerin à la Maison du Père, de même que ce qui produit l'expérimentation, débouchant sur l'ultime expérience et expression définitive. C'est aussi ce que les trois autres aspects voilent, et ce que les sept principes (qui s'expriment en tant que véhicules), protègent. Il y a sept de ces "points" ou "joyaux" exprimant la nature septuple de la conscience et, lorsqu'ils sont amenés un à un à une expression vivante, les sept sous-rayons du rayon monadique dominant se manifestent également un à un, de sorte que, en temps voulu, chaque disciple initié devient un Fils de Dieu en pleine gloire manifestée.

Il vient un moment où le corps éthérique individuel est submergé ou perdu de vue dans la lumière émanant de ces sept points et coloré par la lumière du "joyau dans le lotus" de la tête, le lotus aux mille pétales. Chaque centre est alors relié par une ligne de feu vivant et chacun exprime alors pleinement la Divinité.

Dans le passé, les instructeurs beaucoup insisté sur la "destruction" des centres situés en-dessous du diaphragme, ou sur le transfert des énergies de ces centres dans leurs correspondances supérieures. Je l'ai également souligné dans d'autres écrits et instructions, parce que c'est une manière claire et précise de transmettre la vérité essentielle. Ces façons de s'exprimer ne sont cependant que des phrases symboliques, et à ce titre, elles sont justes ; néanmoins, à la fin du processus évolutif chaque centre du corps éthérique est individuellement une belle expression vivante et vibrante de l'énergie fondamentale qui a toujours cherché à l’utiliser. Ce sont toutefois des énergies dédiées à la vie divine et non à la vie matérielle, elles sont claires, pures et rayonnantes ; leur point de lumière central est tellement brillant que l'œil ordinaire peut à peine le soutenir. Il faut cependant se souvenir que, bien qu'il y ait sept de ces points, un au centre de chaque lotus, [171] il n'y a que trois types de tels "joyaux dans le lotus", parce que la Monade exprime seulement les trois aspects majeurs de la divinité, les trois rayons majeurs.

2. Les énergies associées. Cette expression se réfère à ce qui a été appelé les pétales du lotus ; je ne cherche pas ici à traiter de la différentiation entre les diverses énergies ; beaucoup trop d'importance leur a été accordée tant par les auteurs orientaux qu'occidentaux ; il y a beaucoup trop de curiosité au sujet du nombre de pétales d'un centre particulier, de leur disposition, de leur couleur et de leur qualité. Si ces questions vous intéressent, vous pouvez vous informer dans les livres classiques, vous rappelant qu'en recueillant l'information proposée, vous n'êtes pas en mesure de vérifier leur exactitude, et, de ce fait, son utilité est pour vous fort hypothétique. J'écris ceci pour les étudiants sérieux et pour ceux qui cherchent à vivre la vie de l'esprit ; les informations que cherchent les théoriciens sont amplement fournies tant par moi que par d'autres auteurs exposant les détails techniques de la Sagesse antique.

Tout ce que je voudrais faire remarquer est que, comme le point dans le centre est le point de vie persistant et permanent de l'UN Eternel, de même les énergies associées ou pétales sont révélateurs de l'état de conscience que cet Un Eternel est capable d'exprimer en un point donné, dans le temps et dans l'espace. Il peut s'agir de l'état de conscience relativement peu développé du sauvage, de la conscience de l'homme ordinaire, de la conscience hautement développée de l'initié du troisième degré, ou de la conscience encore plus vibrante de l'initié de niveaux encore plus élevés. Cela concerne toujours la CONSCIENCE ; seul le point au centre est en rapport avec le premier aspect ou aspect-vie ; les pétales concernent le second aspect ou aspect-conscience, et ceci doit être soigneusement gardé à l'esprit.

L'état de conscience est toujours indiqué par l'ampleur, [172] la couleur et l'activité des énergies qui composent les pétales du lotus ; leur déploiement et leur développement est déterminé par les rayons qui les régissent, autant que par l'âge et la durée de l'expression de l'âme. L'étendue et la nature de l'éclat relatif dépendent aussi du point de focalisation dans une vie particulière, autant que du cours habituel de pensée de l'âme en incarnation ; il faut se souvenir ici que « l'énergie suit la pensée ». Par moments, le foyer naturel ou point de polarisation est très réellement contrebalancé par la ligne de pensée de l'homme (quelle qu'elle puisse être ordinairement), ou par le fait qu'il vit consciemment ou inconsciemment la vie de tous les jours. Un exemple peut en être trouvé dans la focalisation naturelle possible d'un disciple dans le centre du plexus solaire ; mais si sa pensée est stable et déterminée, l'énergie qu'il exerce peut être dirigée vers l'un des centres situés au-dessus du diaphragme, et produire ainsi une atrophie temporaire du centre au-dessous du diaphragme résultant en une stimulation de centre situé au dessus de la ligne de séparation. Ainsi sont effectués les changements nécessaires.

Quand le cycle de l'évolution approche de sa fin et que le disciple initié a presque terminé son parcours, les énergies sont toutes pleinement développées, actives et vibrantes et, de ce fait, sont consciemment utilisées comme aspects essentiels du mécanisme de contact de l'initié. Ceci est souvent oublié et la pensée de l'étudiant met l'accent sur les centres, comme expressions de son développement naturel, alors que cela est d'une importance relativement secondaire. Les centres sont, en réalité, des points focaux à travers lesquels l'énergie peut être distribuée, adroitement guidée, afin de réaliser un impact nécessaire sur les centres ou individus que le disciple cherche à aider. Ces impacts peuvent être stimulés ou vitalisés suivant les besoins, ou ils peuvent être [173] délibérément destructifs, aidant ainsi celui qui doit être assisté à se libérer de la substance ou matière.

Il est grand temps que les étudiants accordent leur attention à l'aspect service des centres, et à la focalisation et l'emploi de l'énergie dans le service. C'est ici que la connaissance du nombre des pétales formant un centre est impliquée, parce que cette connaissance indique le nombre des énergies disponibles pour le service, par exemple deux, douze ou seize énergies, etc. Jusqu’ici, aucune attention n'a été portée sur ce point important ; il représente cependant l'usage pratique du nouvel occultisme dans le Nouvel Age qui se profile. Les symboles orientaux souvent superposés aux représentations des centres devraient maintenant être abandonnés, parce qu'ils ne sont d'aucune réelle utilité à l'esprit occidental.

3. La sphère de rayonnement. Ceci concerne évidemment le rayon d'influence ou l'effet vibratoire émanant des centres, lorsqu'ils sont graduellement et lentement mis en activité. Ces centres, ou leurs vibrations, sont en réalité ce qui crée ou constitue ce qu'on appelle l'aura de l'être humain, quoique cette aura soit très fréquemment confondue avec l'aura de santé. Au lieu du mot "fréquemment" J'étais sur le point de dire "habituellement", ce qui eut été incontestablement plus exact. C'est le corps éthérique qui révèle et conditionne l'aura, présumée indiquer ce que la personnalité est, émotionnellement et mentalement et (occasionnellement) ce qu'il en est de la maîtrise de l'âme. Ceci n'est pas une prémisse erronée, et J'aimerais que vous mémorisiez ce fait. Il a toutefois une portée excessivement restreinte, parce que l'aura est en réalité le reflet de l'état des centres du sujet. De l'étude de cette aura on peut établir :

a.      Si le point d'évolution se situe au-dessus ou au-dessous du diaphragme ;

b.      Si les centres sont développés ou non ;

c.      Si la nature des rayons qui gouvernent [174] est suffisamment claire ;

d.      Si le point au centre et les pétales du lotus sont maîtrisés ou si un équilibre est atteint ;

e.      Si la personnalité s'extériorise et a de ce fait une bonne vitalité, ou si un retrait s'effectue, dû à l'introspection et à l'égocentrisme, ou à la lente approche du processus de la mort ;

f.       Si la personnalité ou l'âme est sous contrôle, et si, par conséquent, une lutte entre les deux se poursuit.

Vous voyez ainsi combien l'aura peut révéler de choses à l'individu apte à la lire avec précision, et combien reconnaissant vous devez être face à la rareté d'une telle aptitude, ou du fait qu'elle est celle d'un Initié ou d'un Maître, dont la nature est AMOUR.

La "sphère de rayonnement" est un puissant instrument de service ; son étendue et sa pureté de contact devraient être cultivées par le disciple engagé. La déclaration du Nouveau Testament selon laquelle "l'ombre de Pierre guérissait les malades" recèle un véritable enseignement occulte. Son aura était d'une telle nature qu'elle avait un effet bénéfique où qu'il aille, et chaque fois qu'il touchait ou contactait ceux de son entourage. La domination du Christ sur son aura était telle qu'"Il savait quand une vertu était sortie de Lui". Il savait, par conséquent, que des énergies guérissantes avaient été déversées par l'un de Ses centres sur une personne, ou un groupe de personnes qui en avait besoin. C'est l'aura, son pouvoir d'attraction et sa stabilité qui, aussi maintiennent un groupe ensemble, qui rendent aussi un auditoire attentif, et permettent à un individu important de se rapprocher de manière indéniable de ses [175] semblables. La "sphère de rayonnement" est facilement constatée par ceux qui la recherchent et observent l'effet du rayonnement sur les gens, dans leur communauté et leur entourage. Une personne fortement émotionnelle, agissant au moyen du centre d'un plexus solaire surdéveloppé et non contrôlé, peut briser un foyer ou anéantir une institution. Je mentionne ceci à titre d'exemple. Une vie rayonnante, créatrice, utilisant consciemment le centre du cœur ou de la gorge, peut être une source d'inspiration pour des centaines de gens. Ces arguments méritent mûre réflexion. Vous devez toutefois garder à l'esprit que ces centres sont stimulés par le développement de certaines vertus essentielles et non par la méditation ou la concentration sur ces centres. Ils sont amenés automatiquement au rayonnement nécessaire par une vie droite, par l'élévation de la pensée et par une activité aimante. Ces vertus peuvent vous sembler ternes et inintéressantes, cependant elles sont des plus puissantes et scientifiquement efficaces pour amener les centres à l'activité rayonnante désirée. Quand la tâche est accomplie et lorsque tous les centres sont devenus des sphères vivantes d'activité extérieure rayonnante, elles oscillent dans leurs orbites réciproques de telle sorte que l'initié devient un centre de lumière vivante, et non un composé de sept centres radiants. Pensez-y !

4. Le triangle central d'énergies. Ainsi que le définit H.P.B, ce triangle central désigne incontestablement les trois rayons qui affectent les "véhicules périodiques" d'un homme. Ce sont : le rayon monadique, le rayon de l'âme et le rayon de la personnalité. Pour le Maître qui observe attentivement, il est évident quel est le rayon dominant, mais cette faculté n'est pas accessible à quiconque en-dessous du grade de Maître. Les disciples et autres observateurs doivent formuler leurs conclusions d'après la "nature de la sphère de rayonnement". Un élément d'erreur, impossible à un Maître, peut se glisser à ce moment ; il doit cependant être rappelé que, jusqu'à la sixième Initiation de la Décision, "la Monade garde deux secrets, mais en [176] perd trois quand elle prend le contrôle et que l'âme s'éteint." Je ne peux élucider ce point davantage.

J'ai fourni ici un point de vue ou présentation quelque peu nouveau des centres. Il est de grande valeur pour les étudiants, puissent-ils seulement le comprendre, car il n'est pas vraiment conforme à l'information qu'ils peuvent puiser dans les livres occultes. La compréhension de ce que J'ai exposé mènera l'étudiant sérieux à une attitude plus pragmatique envers les centres, et aussi à un effort résolu pour rendre sa sphère d'activité radiante plus utile à ses semblables. La raison en est que son attitude exprimera la qualité de l'esprit subjectif, et non la qualité de la substance objective, jusqu'ici endémique. N'oubliez pas que le corps éthérique est matériel, et substantiel, et qu'il fait, par conséquent, partie intégrante du plan physique ; n'oubliez pas qu'il est destiné, avant tout, à transmuter les énergies des plans affectif et mental ; au stade inconscient de l’expérimentation ; qu'il est aussi destiné à transmuter la triple énergie de l'âme au stade de l'expérience consciemment acquise ; et que, lorsque l'antahkarana est construit, il est aussi destiné, à transmuter les énergies de la Monade au stade de divinité consciemment exprimée. Voyez-vous, de cette façon, la beauté du processus spirituel, et l'aide prévue donnée aux fils des hommes à tous les stades de leur retour vers le centre duquel ils sont venus ? [177]

 

 

 

V. LA NATURE DE L'ESPACE

 

Certaines vastes généralisations sur le corps éthérique devraient être rappelées ici. L'existence d'un corps éthérique en relation avec toutes les formes tangibles et exotériques est acceptée aujourd'hui par de nombreuses écoles scientifiques ; néanmoins, l'enseignement initial a été modifié, en vue de le conformer aux théories habituelles sur l'énergie et ses formes d'expression. Les penseurs reconnaissent aujourd'hui que l'énergie est un fait, (J'emploie ce mot "fait" délibérément) ; l'énergie est maintenant considérée comme tout ce qui EST ; la manifestation est celle d'une mer d'énergies ; certaines énergies sont édifiées en formes, d'autres constituent le support dans lesquels ces formes vivent, se meuvent et ont leur être, et d'autres encore sont destinées à animer à la fois les formes et leur milieu substantiel environnant. Il faut aussi se souvenir que des formes existent à l'intérieur d'autres formes ; ceci est la base du symbolisme de ces boules emboîtées, en ivoire sculpté, œuvre des artisans chinois, où une boule après l'autre doit être découverte ; elles sont toutes soigneusement sculptées, toutes sont libres et cependant emprisonnées. Vous, quand vous êtes assis dans votre chambre, êtes une forme dans une forme ; cette chambre est elle-même une forme dans une maison, et ce logement – une autre forme – en est probablement un parmi d'autres similaires, disposés les uns sur les autres, ou si non les uns à côté des autres, composant ensemble une forme encore plus grande. Cependant, toutes ces diverses formes sont composées de substances tangibles qui, lorsqu'elles sont coordonnées et assemblées selon quelque dessein ou quelque idée défini dans le mental d'un penseur, créent une forme matérielle. Cette substance tangible est composée d'énergies vivantes, vibrant à l'unisson, bien que gardant leurs spécificités et leurs aptitudes. J'ai beaucoup abordé ce sujet dans le Traité sur le Feu Cosmique, [178] et une relecture de ce que J'en dis vous sera fructueuse. Je ne le répéterai pas ici car je suis en quête d'une autre approche.

Il peut être utile de faire remarquer que la nature de l'univers entier est éthérique et vitale, et d'une étendue qui dépasse la compréhension du plus grand esprit de notre époque, atteignant des chiffres plus qu'astronomiques – si ces propos mêmes ont un sens pour vous. Cette étendue ne peut être évaluée, même en termes d'années-lumière ; cette zone éthérique cosmique est le champ d'indicibles énergies et le point de départ de tous les calculs astrologiques ; c'est le terrain de jeu de tous les cycles historiques (cosmique, systémique et planétaire) ; il est en rapport avec les constellations, les mondes solaires, les étoiles les plus distantes, les nombreux univers reconnus, aussi bien qu'avec notre propre système solaire, les multiples planètes et celle sur laquelle et en laquelle nous nous mouvons, vivons et avons notre être, aussi bien qu'à la plus petite forme de vie connue de la science et sans doute revêtue de ce terme dénué de sens « un atome ». Tout ce qui existe se trouve dans l'Espace ; la nature de l'Espace est éthérique et – ainsi que nous l'enseigne la science occulte – l'Espace est une Entité. La gloire de l'homme réside dans le fait qu'il est conscient de l'espace et qu'il peut l'imaginer comme le champ de l'activité divine vivante, rempli de formes intelligentes, chacune ayant sa place dans le corps éthérique de cette Entité inconnue, chacune reliée aux autres par la puissance qui non seulement les maintient en vie, mais maintient aussi leur position les unes par rapport aux autres ; toutefois, chacune de ces formes différenciées possède sa propre vie distinctive, sa propre caractéristique unique ou coloration constitutive, et sa propre forme de conscience, spécifique et particulière.

Ce corps éthérique, vaste et inconnu dans l'état actuel des choses, quant à son étendue, est néanmoins d'un caractère limité et d'une capacité statique – relativement parlant ; il conserve une forme définie, une forme dont nous ne savons [179] absolument rien, mais qui est la forme éthérique de l'Entité inconnue. La science ésotérique donne à cette forme le nom d'ESPACE ; c'est la zone définie dans laquelle chaque forme, de l'univers à l'atome, trouve sa place.

Nous parlons parfois d'un univers en expansion ; ce que l'on entend réellement par ces termes est une conscience en pleine croissance, car ce corps éthérique de l'Entité, Espace, est le récipiendaire de nombreux types d'énergies éclairantes et pénétrantes, et c'est aussi le champ d'activité intelligente des Vies éternelles de l'univers, des nombreuses constellations, des étoiles éloignées, de notre système solaire, des planètes au sein de ce système, et de tout ce qui constitue la somme totale de ces formes vivantes distinctes. Le facteur qui les relie est la conscience, et rien d'autre ; et le champ de perception consciente est créé par l'interaction de toutes les formes vivantes intelligentes dans les limites du corps éthérique de cette grande Vie que nous appelons ESPACE.

Chaque forme au sein du corps éthérique est comparable à un centre dans une planète ou dans le corps humain, et la ressemblance – fondée sur ce que je vous ai dit dans le présent texte par rapport aux centres humains – est correcte et reconnaissable.

Chaque forme, parce qu'elle constitue un agglomérat de vies ou d'atomes matériels, est un centre dans le corps éthérique de la forme dont elle fait partie intégrante. Elle a, comme point de départ de son existence, un élément vivant dynamique qui intègre la forme et la préserve dans l'Être essentiel. Cette forme ou centre - grand ou petit - un homme ou un atome de matière – est relié à toutes les autres formes et énergies s'exprimant dans l'espace environnant ; elle est automatiquement réceptive envers certaines d'entre elles, tandis qu'elle en rejette d'autres du fait du processus de non-reconnaissance ; elle relaie ou transmet d'autres énergies, irradiant d'autres formes, et devient ainsi, à son tour, un agent d'impression. Vous voyez donc que, lorsque des vérités modulées se rapprochent et se mélangent, nous sommes contraints d'utiliser la même terminologie pour exprimer les [180] mêmes vérités ou idées objectives.

Chaque point ou vie dans un centre a de même sa propre sphère de rayonnement ou sa propre sphère d'influence rayonnante ; cette sphère dépend nécessairement du type et de la nature de la Conscience à demeure. Toutes les relations astronomiques entre les univers, les systèmes solaires et les planètes s’appuient sur cette interaction magnétique entre les nombreux grands centres d'énergie dans l'espace. Gardez à l'esprit, cependant, que c'est l'aspect CONSCIENCE qui rend la forme magnétique, réceptive ou répulsive et apte à transmettre ; cette conscience diffère suivant la nature de l'entité qui informe ou œuvre au moyen d'un centre, qu'il soit grand ou petit. Gardez aussi à l'esprit que la vie qui se déverse à travers tous les centres et qui anime tout l'espace est la vie d'une Entité ; il s'agit donc de la même vie dans toutes les formes, cantonnée dans le temps et dans l'espace par l'intention, le désir, la forme et la qualité de la conscience éternelle : les types de conscience sont nombreux et divers, cependant la vie est indivisible et ne change jamais, car elle est l'UNIQUE VIE.

La sphère de rayonnement est toujours conditionnée par le niveau d'évolution de la vie dans la forme ; le facteur de corrélation et d'intégration, qui relie un centre à un autre, est la vie même ; la vie établit le contact ; la vitalité est le fondement de toute relation, même si cela ne vous paraît pas d'emblée évident ; la conscience caractérise le contact et colore le rayonnement. Donc, à nouveau, nous revenons à la même triplicité fondamentale que J'ai dénommée, dans un livre précédent 1 , Vie, Qualité, Apparence. C'est pourquoi une forme est un centre de vie dans quelque aspect du corps éthérique de l'Entité Espace, où une existence vivante, animée, telle que celle d'une planète, est en cause. La même chose est aussi vraie pour toutes les formes plus petites, telles que celles qui se trouvent sur et dans un plan. [181]

Ce centre a en lui un point de vie et est relié à toutes les énergies environnantes ; il a sa propre sphère de rayonnement ou d'influence qui est fonction de la nature ou de la force de sa conscience, et du facteur dynamique conditionnant qu'est la vie mentale de l'entité animatrice. Ce sont là des notions dignes de votre plus soigneuse considération. Finalement, chaque centre a son triangle central d'énergies ; l'une de ces énergies exprime la vie animatrice de la forme ; une autre exprime la qualité de sa conscience, tandis que la troisième – la vie dynamique intégrante maintenant ensemble la forme et la conscience en une seule vie expressive – conditionne le rayonnement de la forme, sa réactivité ou sa non-réactivité aux énergies environnantes et le caractère général de la vie qui l'imprègne, ainsi que son potentiel créateur.

Beaucoup de notions que je vous ai fournies ici serviront à élucider ce que J'ai écrit à propos de l'astrologie ésotérique1  ; elles vous donneront la clef de cette science des relations qui est essentiellement la clef de l'astrologie, et aussi celle de la science du Laya Yoga. Heureusement pour la race aryenne, cette dernière science est tombée en discrédit à la fin de la période atlantéenne ; cependant, elle sera restaurée et utilisée sur un tour supérieur de la spirale au cours des cinq cents prochaines années. Lorsqu'elle sera restaurée correctement et à juste titre, elle n'accentuera pas le caractère du centre impliqué, mais la qualité de la conscience qui caractérise chaque centre particulier, et qui nécessairement conditionnera alors sa sphère de rayonnement. Sous la grande Loi des Correspondances, tout ce que J'ai exprimé ou indiqué ici peut être appliqué par l'étudiant à toutes les formes de vie : à un univers, à un système solaire, à une planète, à un être humain, à toute forme infrahumaine et au plus petit atome de matière, quelle que soit la signification que vous donniez à ce dernier terme ! [182]

 

 

VI. LA VIE PLANÉTAIRE - UN CENTRE DANS LE SYSTÈME SOLAIRE

 

Nous allons maintenant nous efforcer d'appliquer toute la connaissance dont vous disposez actuellement à la Vie planétaire s'exprimant en tant que centre dans le système solaire. Nous étudierons aussi son expression secondaire au moyen des trois centres majeurs : Shamballa, la Hiérarchie et l'Humanité.

Le concept fondamental de l'hylozoïsme (système  basé sur la théorie que vie et matière sont indissolublement liées) sous-tend tous les enseignements ésotériques portant sur le thème de la vie manifestée. Chaque forme est composée de nombreuses formes, et toutes les formes – regroupées ou seules – sont l'expression d'une vie éternelle ou animatrice. La fusion de la vie avec la matière vivante, provoque un autre aspect : celui de la conscience. Cette conscience varie suivant la réceptivité naturelle de la forme, suivant son stade d'évolution et aussi suivant sa position dans la grande chaîne de la Hiérarchie.

Cependant, le concept même de la vie éclipse tous les autres. Aussi loin qu'il nous est possible de le savoir, il n'y a qu'une seule Vie exprimant l'Être, la conscience réactive, et l'apparence matérielle. Cette Vie Une se connaît elle-même (si une telle expression peut être utilisée) comme volonté-d'être, volonté-de-bien, et volonté-de-connaître. Ce sont là évidemment des termes ou modalités structurés pour donner une image meilleure que celles présentées jusqu'ici.

Ceci est aussi un court préambule pour une autre déclaration pouvant être exprimée ainsi : Le Logos planétaire, Celui en Qui nous vivons, nous mouvons et avons notre être, est la vie qui inspire et anime cette planète, la Terre : c'est Sa vie qui fusionne la planète en un tout, sa Vie encore qui s'écoule à travers toutes les formes, grandes ou petites, qui, ensemble, [183] constituent la forme planétaire. Préservez donc délibérément dans votre imagination, et grâce à la faculté innée que tous les hommes possèdent de créer des symboles, le concept de notre planète en tant que grand lotus, composé de nombreuses énergies qui s'entrelacent, situé dans la forme plus grande du système solaire, représenté ésotériquement, ainsi que nous le savons, par un lotus à douze pétales. Ce lotus - la Terre - répond aux nombreuses énergies pénétrantes dont J'ai traité assez longuement dans mon livre sur l'Astrologie Ésotérique.

Au cœur de cette vaste mer d'énergies se trouve cette conscience cosmique à laquelle nous donnons le nom de Sanat Kumara, le Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours. C'est Sa Volonté-d'Être qui fit descendre Sa forme manifestée sur la scène physique de la vie ; c'est Sa Volonté-de-Bien qui commande la Loi de l'Évolution et transporte Sa forme, avec les myriades de formes moindres dont elle est composée, vers la gloire ultime que Lui seul imagine et connaît. C'est Sa conscience et Sa réponse sensible à toutes les formes et à tous les états d'être, à tous les impressions et contacts possibles qui garantissent le développement de la conscience de toutes les nombreuses vies, dans et sur notre Terre.

Ce grand Centre d'Existence agit au moyen d'un triangle d'énergies ou de centres moindres, chacun d'eux étant stimulé à agir par l'un des trois rayons ou énergies majeurs. Le centre créé par le Rayon de Volonté ou de Pouvoir s'appelle Shamballa, et son activité principale est de léguer, de distribuer et de faire circuler le principe de base de la vie-même dans toutes les formes contenues dans le cercle infranchissable de la vie planétaire ou Logos. Cette énergie est le stimulant dynamique dans le cœur de chaque forme et l'expression soutenue de l'intention de Sanat Kumara – une intention mise au point comme dessein planétaire, lequel n'est connu que de Lui. [184]

Le second Centre est créé par le Rayon de l'Amour-Sagesse ; c'est l'énergie essentielle qui a amené à l'existence tout l'univers manifesté, car c'est l'énergie de l'Aspect Constructeur. Nous lui donnons, en ce qui concerne l'humanité, le nom de Hiérarchie, car c'est le facteur qui commande la grande chaîne hiérarchique. La principale activité de ce Centre se rapporte à l'expansion de la conscience de la planète, et par conséquent de toutes les formes de vie dans et sur la planète ; elle n'est en aucune manière reliée à l'aspect vie.

La tâche des "unités d'Énergie", qui constituent le personnel de ce Centre, est d'éveiller et de susciter une sensibilisation et une conscience sensible à la vie dans toutes les formes. Comme le mode d'activité essentielle dans et par Shamballa pourrait être appelée la Science de la Vie ou de la vitalité dynamique, de même la science fondamentale au moyen de laquelle travaille la Hiérarchie pourrait se nommer la Science des Relations. La conscience n'est pas seulement le sens de l'identité ou de la soi-conscience, mais elle concerne aussi le sens de la relation de ce soi reconnu, ou du "je", vis-à-vis des autres "sois". Elle est progressivement développée, et les Membres de ce second Centre, la Hiérarchie, ont le devoir important et majeur, dans ce cycle systémique solaire particulier, d'amener toutes les unités de chaque règne de la nature à une compréhension de leur place, de leur position, de leur responsabilité et du sens des relations. Ceci peut sembler dépourvu de sens quant aux unités de vie se trouvant par exemple dans le règne végétal ou animal, mais une lueur de compréhension peut jaillir si vous vous souvenez que la semence ou le germe de tous les états de conscience est latent en toute forme ; l'instinct de se perpétuer et de s'accoupler en sont les sites majeurs d'incubation. Le troisième Centre est celui du Règne humain, amené à l'existence par l'énergie du troisième Rayon d'Intelligence active. Sa fonction essentielle est la création [185] intelligente ; il a néanmoins comme activité secondaire de relier le second et le troisième Centres, ainsi que d'assumer le contrôle progressif des règnes infrahumains et de les relier. Cette fonction secondaire prend seulement maintenant des proportions susceptibles d'être reconnues et consignées.

Chacun de ces trois centres possède un triangle central d’énergies, ou Triangle central d'Énergies, qui a pour fonction de diriger et de contrôler. En ce qui concerne Shamballa, ce triangle est formé des trois Bouddhas d'Activité ; Ils représentent la vie consciente et intelligente ; la sagesse consciente, intelligente et active ; et la création consciente, intelligente et active.

Pour ce qui est de la Hiérarchie, le Triangle central est composé du Manou, représentant la vie intelligente et aimante, du Christ, représentant la conscience intelligente et aimante, et du Mahachohan, représentant l'activité intelligente et aimante ; Ils représentent ainsi, entre eux, chaque phase de vitalité de groupe, d'expression de groupe et d'action de groupe ; ces qualités convergent par l'intermédiaire du Mahachohan, principalement parce qu'Il est le Seigneur de la Civilisation, et que les civilisations de l'humanité constituent une croissance et un déroulement progressifs.

Ce n'est qu'avec la dernière race racine des hommes sur notre planète que le Triangle central essentiel fera son apparition et sera franchement fonctionnel dans le troisième Centre planétaire, celui de l'Humanité. Les hommes ne sont pas encore prêts pour cela, mais les sphères d'activité créatrice conscientes, hors desquelles ce triangle d'énergies actives concrétisé émergera, sont déjà en préparation. Un point de ce futur triangle émergera de la sphère des gouvernements mondiaux, de la politique et de la diplomatie ; un autre viendra des religions mondiales, et un troisième surgira du domaine général de l'économie et de la finance mondiales. Actuellement, [186] il n'existe pas sur Terre d'hommes exprimant la volonté spirituelle, l'amour spirituel et l'intelligence spirituelle ; et même s'ils surgissaient dans ces trois domaines d'expression, ils ne pourraient faire que peu de bien, car le sens de l'identification et celui de la responsabilité sont encore insuffisamment développés ; ils apparaîtront plus tard et seront alors ouvertement associés au département du Manou, celui du gouvernement du monde, au département du Christ, celui des religions mondiales, et au département du Seigneur de la Civilisation, celui de l'ordre social et financier. Ce moment viendra certainement, mais il ne viendra qu'après l'extériorisation de la Hiérarchie, et son activité au vu et au su de tous sur le plan physique. Puis certains disciples avancés de chacun des trois départements hiérarchiques apparaîtront et tenteront d'expérimenter cette réalisation de convergence des trois qualités du Triangle central. Ils se rendront alors compte par une intervention directe si l'humanité est prête, ou quand elle le sera, pour une telle expérimentation de contrôle direct, et si elle a développé le sens de responsabilité nécessaire, une responsabilité qui débouchera sur la coopération.

Ces trois centres peuvent être décrits par : le cercle achevé de toute la forme énergétique, le triangle central d'énergies portant les qualités des trois rayons majeurs avec, au centre, le point qui représente la Vie dynamique incarnée. Par rapport à Shamballa, ce point est Sanat Kumara Lui- même ; quand viendra le temps (ce qui n'est pas encore le cas), Il placera Ses représentants comme points centraux à la fois dans la Hiérarchie et dans l'Humanité. La doctrine ou théorie des Avatars, des Médiateurs ou des Intermédiaires prépare la voie à cet événement relativement éloigné, permettant ainsi aux hommes de penser en ces termes représentatifs et inclusifs. Même pour la Hiérarchie, le temps de la « résidence solennelle du Représentant divin » n'est pas encore mûr. Chaque année, Bouddha vient [187] apporter la force de Sanat Kumara à la Hiérarchie, mais Il ne peut demeurer. Les "unités d'énergie", les Membres de la Hiérarchie, ne peuvent supporter longtemps la puissante vibration reçue, sauf après une préparation sérieuse en formation de groupe, et alors seulement pour à peine quelques minutes ; néanmoins, au cours de ce siècle, la "période de puissance dynamique" a été prolongée de un à cinq jours, et le siècle prochain verra s'instaurer une période de manifestation encore plus longue.

A la fin de la période, les trois Centres majeurs seront en activité complète, unifiée et synchronisée, avec Sanat Kumara, à Shamballa, adombrant et informant Ses Représentants dans les Centres hiérarchique et humain ; alors, le Triangle central de chaque Centre ne sera pas seulement activement fonctionnel, mais ils travailleront ensemble dans un rapport des plus étroits, formant ainsi symboliquement une "Etoile à neuf pointes en révolution permanente" ; alors les énergies rassemblées des trois centres majeurs domineront les quatre autres centres, régissant l'Expression de la Vie manifestée dans tous les règnes de la nature.

Lorsqu'on considère la sphère de rayonnement de ces trois Centres majeurs, il est intéressant de noter que maintenant, et dans le cycle mondial actuel, le rayonnement le plus puissant et la zone d'influence la plus étendue, sont ceux de la Hiérarchie. En dehors du "don de vie" à toutes les formes sur et au sein même de la planète, l'influence ou rayonnement de Shamballa est restreint d'une façon incontestable et consciente, jusqu'au moment où la Hiérarchie et l'Humanité pourront y répondre de manière constructive. Il est présent, il va sans dire, et évoque une réponse de ceux capables de basculer dans sa sphère de rayonnement ; mais on estime que, jusqu'à présent, beaucoup trop de formes d'expression ne pourraient réagir correctement à l'action du "Destructeur des formes ", qui est le plus puissant aspect de ce centre de [188] premier rayon, et celui qui se manifeste en premier lieu, parce que son œuvre doit être accomplie avant que les deux autres aspects de sa forme puissent fonctionner correctement. Le centre appelé humanité a encore un rayonnement insuffisant en raison de son développement actuel imparfait ; sa sphère d'influence est relativement limitée, bien que les hommes commencent à travailler extérieurement, dans la direction des règnes infrahumains et à attirer le règne des âmes plus intensément que jusqu'ici. La Hiérarchie n'a cependant pas de restrictions intérieures, comme celles que Shamballa s'impose à Lui-même consciemment et délibérément ou qui sont inconsciemment imposées par l'humanité ; tout blocage du rayonnement hiérarchique – si je peux employer un tel terme – viendra des formes sur lesquelles l'impression de son rayonnement est recherché, mais l'influence émanant du triangle central de la Hiérarchie est unique et d'une portée considérable.

Tout ce que nous avons considéré ici a lieu à l'intérieur du corps éthérique de la planète, car tous ces centres existent sur le plan éthérique, et seulement sur le plan éthérique ; ils ne sont pas affectés par le fait que les "unités d'énergie" à Shamballa ou au sein de la Hiérarchie, puissent fonctionner dans des véhicules physiques. Certains le font, d'autres pas. Les Vies stimulantes dans ces deux Centres travaillent exclusivement par des moyens éthériques ; elles manient et dirigent les énergies ; le Centre humain, avec ses "unités d'énergie", travaille aujourd'hui en grande partie sur les plans purement physiques ou dans le milieu de ce genre de substance que nous appelons "matérielle" ; les hommes travaillent avec des formes extérieures, avec des éléments tangibles et des facteurs matériels. Les "unités" des autres Centres travaillent avec de la substance et non de la matière. Ceci est une distinction intéressante et vitale. La Hiérarchie existe sur le plan bouddhique, le premier des éthers cosmiques et, de là, influence la matière mentale. Shamballa travaille sur les plans des trois éthers les plus élevés, tandis que l'Humanité travaille principalement dans les trois mondes denses du plan physique cosmique. Le Nouveau Groupe [189] des Serviteurs du Monde comprend des "unités d'énergie" capables de travailler à la fois avec la matière et avec la substance.

Il y a ici une distinction des plus intéressantes, rarement comprise. Ésotériquement parlant, le mot "matière" ou matériel est attribué à toute forme dans les trois mondes ; et quoiqu'il est difficile à l'être humain moyen de comprendre que le milieu dans lequel les processus mentaux se déroulent, et celui dont sont faites toutes les formes-pensées soit, sous l'aspect spirituel, "matière", il en est cependant ainsi. La substance – techniquement parlant et ésotériquement comprise – est en réalité de la matière éthérique cosmique, ou ce qui forme les quatre plans supérieurs dont nos sept plans sont composés. Du point de vue humain, l'aptitude à travailler avec, et dans la substance éthérique cosmique, démontre avant tout que le mental abstrait s'éveille et commence à imprégner le mental concret ; une intuition est une idée revêtue de substance éthérique, et dès qu'un homme répond à ces idées, il peut commencer à maîtriser les techniques de contrôle éthérique. Tout ceci est en réalité un aspect du grand processus créateur ; les idées, émanant des plans bouddhiques d'existence – le premier ou le plus inférieur des éthers cosmiques – doivent être revêtues de matière des niveaux abstraits du plan mental, puis elles doivent être revêtues de matière du plan mental concret, puis plus tard de matière astrale, et finalement, si elles vivent assez longtemps, elles prennent une forme physique. Une idée venant des niveaux intuitifs de la conscience divine est une idée vraie. Elle est consignée ou saisie par l'homme qui possède dans son équipement une substance de même qualité, car c'est la relation magnétique entre l'homme et l'idée qui lui a permis de la comprendre. Dans le grand processus créateur, l'homme doit donner forme à l'idée s'il le peut, c'est ainsi que naît l'artiste créatif, ou l'humanitaire créatif, et la divine intention créatrice est ainsi secondée. [190] Les idées peuvent cependant être mort-nées ou avorter, et ainsi ne pas se manifester.

L'étudiant sait que les trois Centres majeurs ont leurs correspondances dans le corps éthérique humain et que chacun d'eux est relié à sa correspondance supérieure : il peut ainsi recevoir l’impression, ou être affecté et éveillé par l'agent supérieur correspondant. On peut déclarer que :

1.      L'énergie du centre planétaire, Shamballa, utilise le centre de la tête, le lotus aux mille pétales, quand l'homme est suffisamment développé. Ce centre est l'agent de la volonté divine dans la vie de l'homme spirituel travaillant par la Triade spirituelle. Il n'est cependant concrètement utile que lorsque l'antahkarana est construit ou en voie de construction.

2.      L'énergie du centre planétaire, la Hiérarchie, utilise le centre du cœur. Ce centre est l'agent de l'amour divin exprimant essentiellement la volonté-de-bien ; il agit par l'entremise de l'âme de l'aspirant ou du disciple particulier ; cela devient possible quand le contact avec l'âme a été obtenu dans une certaine mesure et que l'aspirant est en voie de devenir une personnalité imprégnée par l'âme.

3.      L'énergie du troisième centre planétaire, l'Humanité, utilise le centre de la gorge, qui agit par le canal d'une personnalité intégrée et, par conséquent, seulement quand un degré relativement élevé de réalisation sur l'échelle évolutive a été atteint. Le Centre de la gorge ne devient actif sur les plans créatif et spirituel que lorsque la nature inférieure a été, dans une certaine mesure, subordonnée à l'aspiration à un idéal. Cette aspiration n'est pas nécessairement ce que le penseur orthodoxe, ayant de fait des vues étroites, considère généralement comme spirituel et religieux ; il faut cependant que l'homme intégré tout entier [191] en soit l'instrument, et qu'elle soit d'une telle portée qu'elle sollicite toute sa faculté créatrice à s'exprimer.

Dans ce système solaire, le centre du cœur est habituellement le premier éveillé et actif ; dès que ce centre est animé et témoigne d'une certaine activité, les deux autres centres principaux peuvent commencer à s'éveiller. On peut en voir la correspondance dans le fait que la Hiérarchie est le médiateur ou l'intermédiaire entre les centres de la tête et de la gorge planétaires, entre Shamballa et l'Humanité. C'est pourquoi l'accent est mis sur le cœur dans tous les enseignements.

Deux centres sont considérés comme "agents récepteurs et distributeurs" d'une manière unique :

1.      le centre Ajna, entre les sourcils, agit en connexion avec les trois centres majeurs, mais principalement, à ce stade du développement humain, comme distributeur de la force de l'âme et de l'énergie spirituelle reçue des centres du cœur et de la gorge.

2.      le centre du plexus solaire agit en connexion avec le centre sacré et avec le centre situé à la base de l'épine dorsale, le centre de vie ; il agit aussi de concert avec tous les centres subsidiaires situés en-dessous du diaphragme, rassemblant et transmuant leurs énergies, puis transmettant "ce qui a été purifié" au centre majeur supérieur.

Ajoutons ici que la volonté-d'être est, d'un certain point de vue, l'énergie de l'immortalité ; c'est l'énergie qui entre dans le centre de la tête et agit à travers lui, tandis que la volonté-de-vivre se manifeste comme instinct fondamental de conservation de soi formellement focalisé dans le centre situé à la base de l'épine dorsale. Ce dernier, apparenté à [192] la personnalité, est étroitement associé aux désirs, et par conséquent au plexus solaire ; il existe une ligne directe d'énergie jusqu'ici non encore reconnue, entre le centre le plus bas de l'épine dorsale et le plexus solaire ; l'autre, reliée à l'homme spirituel-divin, est étroitement unie à l'âme et, par conséquent, au centre du cœur.

La complexité de toutes ces relations est fort difficile à saisir pour le néophyte, et cette difficulté est encore accrue par les nombreux et différents stades de développement, du fait des différences entre les rayons, et aussi par l'importance accordée aux véhicules et aux principes y afférents, sur les différents plans et niveaux de conscience et d'existence planétaires. L'étudiant n'a pas à se préoccuper de tout cela. Les facteurs importants qu'il doit essayer de comprendre et sur lesquels il peut construire le temple de sa vie et son mode courant d'existence sont simplement les suivants – et ils sont les mêmes pour tout un chacun, quel que soit son rayon ou son niveau d'évolution :

1.      Le corps éthérique de l'homme fait partie intégrante du corps éthérique planétaire et réagit à la libre distribution des nombreuses énergies en circulation.

2.      Les trois véhicules périodiques, éléments constitutifs de l'expression de l'être humain qui font de lui ce qu'il est – la Monade, l'Âme et la Personnalité – sont reliés chacun aux trois centres planétaires Shamballa, la Hiérarchie et l'Humanité et, par conséquent, à chacun des trois centres majeurs de l'homme.

3.      Les trois centres situés dans l'être humain au-dessus du diaphragme – les centres de la tête, du cœur et de la gorge – sont les organes recevant les énergies issues des trois centres planétaires. [193]

4.      L'agent distribuant les énergies reçues par les centres de la tête, du cœur et de la gorge, est le centre ajna situé entre les sourcils.

5.      L'agent de purification, de transmutation et de transmission des énergies de tous les centres au-dessous du diaphragme, est le plexus solaire. C'est ce centre qu'utilise actuellement la majorité des êtres humains. Il est le principal centre de contrôle, à la fois de la réception et de la distribution des énergies, jusqu'au moment où le centre du cœur s'éveille et commence à contrôler la personnalité.

Il y a nécessairement beaucoup plus à dire sur les centres majeurs planétaires et humains, mais J'ai fourni ici à l'étudiant suffisamment pour méditer (j'allais presque dire « se casser la tête »). La chose importante à garder à l'esprit concerne les relations existant entre les centres, à savoir :

1.      Entre ceux situés en-dessous du diaphragme et ceux au-dessus.

2.      Entre les trois centres majeurs, l'un avec l'autre.

3.      Entre les trois centres majeurs et les trois centres planétaires.

Il faut envisager tout ceci en termes d'énergies circulantes et évoluant librement, se répartissant dans tout le corps éthérique de la planète, et donc à travers le corps éthérique humain, aux fins du dessein essentiel de Shamballa, et sous la direction de la Hiérarchie.

Le thème des relations est par conséquent le modèle de base du processus évolutif de développement dans ce système solaire, le second des trois systèmes, celui du Fils, dans lequel la qualité du second aspect divin, l'Amour, [194] se perfectionne. L'homme participe à ce processus d'abord inconsciemment, pendant le long cycle de développement évolutif sous la Loi du Besoin ; mais quand il devient aspirant et fait ses premiers pas sur le sentier de la maturité spirituelle, il commence à jouer un rôle crucial qu'il garde jusqu'à ce qu'il obtienne la libération spirituelle, et devienne lui-même un membre de la Hiérarchie, le cinquième règne ou règne spirituel par la pratique d'un service accompli dans le quatrième règne, ou règne humain.

La relation entre les quatrième et cinquième règnes s'intensifie continuellement, apportant à la famille humaine de nouveaux pouvoirs et plus de vitalité consignés consciemment par ses membres les plus avancés. La distribution d'énergies par la Hiérarchie constitue une série de faits très intéressants, dont quelques-uns peuvent être brièvement signalés. La Hiérarchie est, nous le savons, l'Ashram du Seigneur de l'Amour, le Christ ; nous savons aussi que ce grand Ashram comprend les Ashrams des sept rayons, ayant chacun en son centre un Chohan ou Maître de la Sagesse ; chacun des sept Ashrams est lui-même relié à un ou plusieurs ashrams subsidiaires.

Un Ashram est une source d'émanation des impressions hiérarchiques sur le monde. Ses "énergies impulsives" et ses forces incitatives sont dirigées vers l'expansion de la conscience humaine par les vies magnétiques des membres du groupe vaquant à leurs devoirs, leurs obligations et responsabilités dans le monde extérieur ; il est aussi aidé par l'activité vibratoire régulière des membres désincarnés de l'Ashram et par la pensée claire et unifiée, et par la connaissance certaine de tout l'Ashram. Les débutants, comme la plupart des aspirants (quoique pas tous), sont habituellement fascinés par l'Ashram. Les disciples entraînés sont absorbés par le travail à faire, et [195] l'Ashram, comme tel, occupe peu de place dans leur pensée ; la tâche devant laquelle ils se trouvent et les besoins de l'humanité et de ceux qui doivent être aidés, les préoccupent tellement qu'ils pensent rarement à l'Ashram, ou au Maître qui en occupe le centre. Ils font partie intégrante de la conscience ashramique, et dans les anciens écrits, leur occupation consciente est appelée "l'émanation de ce qui passe à travers eux ; l'enseignement de la doctrine du cœur, force de la vérité propre ; le rayonnement de la lumière de vie, née du courant dénommé par le non-initié "la lumière d'amour"".

Les membres de l'Ashram constituent un canal unifié pour les nouvelles énergies pénétrant actuellement dans le monde ; ces énergies dynamiques traversent l'Ashram et se déversent dans le monde des hommes ; elles ruissellent puissamment à travers le Maître au cœur de l'Ashram ; elles se propagent à une "vitesse lumineuse" tout au long du cercle intérieur ; elles se retirent par l'action de ceux qui forment le cercle extérieur, ce qui est correct et bien ; leur jaillissement dans le monde des hommes est retardé par le débutant et le nouveau disciple, ce qui n'est pas très bien. Elles sont retardées parce que le disciple débutant tourne le dos au monde des hommes, ayant les yeux fixés sur le but intérieur et non sur le service extérieur ; ils restent fixés sur le Maître, Ses disciples et travailleurs avancés, et non sur la masse des besoins humains.