Naviguer dans les chapitres de ce livre

SECTION UNE ENTRETIENS AVEC LES DISCIPLES - Partie 5

Mes frères, comme autrefois,

Août-Septembre 1949.

Je me demande constamment ce que je pourrais dire pour affirmer dans votre mental, et dans celui des autres disciples et aspirants, la réalité de fait, active et solide, du travail de groupe, des relations de groupe, de l'identification de groupe et de l'initiation de groupe. Je m'efforce, avec une ardeur profonde, de rendre ce thème vrai et vital, car c'est un concept ésotérique essentiellement nouveau, et une pensée-germe que les nombreux aspirants doivent saisir. En même temps, l'aspirant doit se rendre compte que les idées n'ont pas de véritable importance pour lui, en tant qu'individu, pour vous, donc, en tant que disciple consacré.

Tant que votre état de conscience mettra l'accent sur le fait de votre individualité, l'idée de groupe ne pourra pas prendre la forme d'idéal de groupe. Le sens de séparativité est encore présent. C'est un sens qui a été laborieusement développé – selon la loi d'évolution – depuis le moment où votre âme a décidé d'expérimenter, de faire des expériences et d'exprimer la divinité. L'effort séparatif, les réactions émotionnelles séparatives et l'effort matérialiste séparatif ont été (si je puis m'exprimer de manière aussi peu heureuse) les facteurs spirituels essentiels qui doivent forcément précéder l'effort de groupe et la relation consciente de groupe. Ce qui est impliqué donc, c'est une [95] nette "rupture avec le passé" et le passage à un nouvel état de conscience, état de conscience fondamentalement inclusif.

C'est un lieu commun qui vous est très familier. Chez la plupart d'entre vous, il n'est qu'une idée mentale. Vous espérez parvenir un jour au sens fondamental d'inclusivité qui caractérise la Hiérarchie. Actuellement, vous ne vous sentez pas fusionnés, unis, incorporés à l'aura éthérique, astrale, mentale de ceux qui forment le groupe dont vous savez que vous faites partie. Je vous demande d'étudier avec soin ce que je viens de dire. Par exemple, aimez-vous pénétrer dans l'atmosphère mentale d'un compagnon de groupe, ou aimez-vous qu'il pénètre dans la vôtre et découvre ainsi le contenu de votre pensée ? Un test majeur est ici impliqué qu'il vous faudra affronter un jour. Ou encore, aimez-vous partager vos réactions émotionnelles avec un condisciple ? Vous intéressez-vous aux siennes ? Si oui, pourquoi ? Un jour, cette réaction d'intérêt devra se montrer effective, ce qui supposera nécessairement le sacrifice de soi dans les deux directions. Souhaitez-vous et estimez-vous correct qu'un compagnon de travail passe sous l'influence de votre corps éthérique, et donc des énergies qui le traversent ? Et souhaitez-vous que ses énergies vous traversent ?

Voilà quelques implications du travail de groupe ; il faut vous y préparer. La prise de conscience du caractère inévitable de ces nécessités vous conduira finalement à examiner soigneusement votre pensée, vos réactions émotionnelles et les énergies que vous laissez entrer constamment, car (pour la première fois dans l'histoire de votre âme) vous ressentirez la nécessité de protéger votre frère des résultats de vos réactions personnelles ; en conséquence, le service scientifique remplacera votre activité jusque là insouciante et indisciplinée. Je souhaite signaler ici qu'à aucun moment vous ne tenterez de vous protéger des réactions personnelles d'un condisciple ; vous les accueillerez et les absorberez, et – en les prenant en main – vous aiderez la cause de la libération dans sa vie et dans la vôtre.

Toute la question de l'influence réciproque de groupe est beaucoup plus profonde et plus significative que vous ne le [96] soupçonnez ou ne l'évaluez ; elle peut se résumer dans les paroles de l'apôtre Paul : "Aucun homme ne vit pour lui-même". Sentir, penser et absorber les nombreuses énergies dynamiques et stimulantes constitue un vaste processus de relations mutuelles, ce que la plupart des étudiants sont enclins à oublier.

Je suggère que, pendant l'année qui vient, vous relisiez vos instructions individuelles et puis qu'au cours de l'année vous répondiez à six questions que je vais dicter. Le but de cette tâche (dois-je l'appeler ainsi ?) est de clarifier votre esprit quant à vos problèmes, à vos possibilités et à votre connaissance latente, acquise à la suite d'années de travail sous ma direction. Les réponses donneront, à vos frères de groupe, un sens de relation avec vous, un sentiment de responsabilité partagée, une reconnaissance des atouts et de la richesse du groupe (voilà encore un mot singulier) et une compréhension de ce qui est possible, ce qui peut-être vous fortifiera tous beaucoup. Notre cycle d'instructions prendra alors fin. Si vous mettez à profit cette occasion de recherche personnelle, coïncidant avec la période d'après guerre, il se peut que votre vie, vos contacts spirituels, votre relation de groupe se trouvent soudain approfondis et renforcés spirituellement. Il se peut aussi que vous vous trouviez en rapport plus étroit avec l'ashram, son programme et sa puissance, et que vous découvriez de même qu'il vous est offert une occasion d'apprendre d'une manière nouvelle et subjective ; je ne peux pas en parler avant que vous ne l'ayez enregistrée vous-mêmes. Vous accroîtrez ainsi beaucoup votre utilité pour l'humanité, pour l'ashram et pour moi-même. La science de l'Impression [1] est d'importance majeure pour le groupe. Le temps de l'attention rivée sur vous- mêmes et sur votre caractère individuel est dépassé ; l'activité de groupe doit prendre sa place. Par cela, je veux dire l'activité du groupe particulier de disciples en relation avec mon ashram et en relation avec le service mondial.

J'aimerais que vous réfléchissiez encore au thème de notre septième point, l'extériorisation des ashrams des Maîtres ; ce que j'espère vous dire dans ma prochaine instruction aura ainsi plus de sens pour vous.

 

Reprenez vos instructions de groupe et le livre L'État de Disciple [97] dans le Nouvel Âge, Vol. I, revoyez rapidement ces deux sources d'information et puis notez :

1. Toutes les définitions d'un ashram que vous pourrez y trouver.

2. Faites un court exposé, sous forme de tableau, du travail unique que poursuit chaque ashram dans le monde extérieur par le moyen de ses initiés, de ses disciples et de ses disciples affiliés, ce que sont la plupart d'entre vous. Deux ou trois parmi vous sont au-delà du stade d'affiliation.

Ce travail ne devrait pas vous prendre beaucoup de temps.

Mes frères, je suis ambitieux spirituellement pour vous. Je vous ai rassemblés dans mon groupe ashramique et donc dans mon aura, aux fins de vitalisation, d'entraînement et de protection. Mon amour va constamment vers vous, ainsi que mon désir d'unifier. Ne m'aiderez-vous pas dans ma tâche ? Me soutiendrez-vous dans l'effort hiérarchique auquel je me suis voué, et que j'ai entrepris, en accord avec les autres Maîtres ? Vous pouvez faire beaucoup par la parole, la plume et l'exemple. Ne voulez-vous pas le faire avec un cœur simple, et en ne voyant que l'aide à apporter à une humanité accablée et souffrant profondément.

Ces six questions ont pour objet de résumer et de rendre profondément personnelles et significatives, dans votre conscience, les instructions données, pendant les quelques dernières années, à ce groupe de disciples affiliés. Elles peuvent être considérées comme posées au disciple par son âme, et elles marqueront – si elles sont utilisées correctement et créativement – la fin d'un cycle préliminaire et le début d'un cycle nouveau d'utilité spirituelle, de croissance nouvelle et de développement nouveau.

Ces questions devront recevoir la plus grande attention, et faire l'objet de sérieuses réflexions avant qu'une réponse y soit donnée. Les réponses devront exprimer la vérité telle que le disciple la voit aujourd'hui, et non telle qu'elle est à la lumière de ses rêveries velléitaires ou de son aspiration. Il faudra écrire ces réponses (afin de focaliser cette vérité) sans crainte et sans songer à ce que les autres membres du groupe peuvent penser. Dans un ashram, mes frères, un homme est connu, tel qu'il est ; les membres de ce groupe (affiliés à mon ashram) devraient s'y préparer. [98]

Je vais faire une suggestion : Il y a six questions, ce qui fait donc une question à envisager pendant deux mois, au cours de l'année qui vient. Passez deux mois en examen sérieux, en réflexion et en recherche intérieure, puis, à la fin du deuxième mois, formulez votre réponse.

Question 1. D'après l'étude des instructions que je vous ai données sur les rayons qui vous conditionnent, et d'après une étude de vous-même se rapportant à cette information :

a. Lequel des cinq rayons qui vous conditionnent vous gouverne, ou prédomine ?

b. Quel rayon devrait vous gouverner, et comment pouvez-vous renforcer son emprise ? La réponse à cette question exigera un examen véridique de vos qualités et de vos défauts, de vos atouts et de vos limitations.

Question 2. En jetant un regard en arrière sur les années d'instruction, pensez-vous que vous ayez nettement avancé sur le Sentier ? Si oui, sur quoi basez-vous cette croyance ? Auriez-vous pu progresser davantage, étant donné les circonstances ; si vous ne l'avez pas fait, indiquez-en la ou les raisons ?

Question 3. Personnellement en quoi pensez-vous que votre travail devrait consister à l'avenir, du point de vue des trois relations suivantes :

a. En ce qui concerne votre personnalité, dans les circonstances et l'entourage qui lui sont propres, afin de rendre votre vie quotidienne plus efficace spirituellement ?

b. Afin d'établir un contact plus intime avec votre âme, avec le même objectif de mode de vie spirituel efficace ?

c. Afin de parvenir à l'unification de l'âme et de la personnalité, et de manifester clairement ce fait. Que considérez-vous comme la plus grande [99] entrave actuelle à cette réalisation ?

Question 4. Êtes-vous satisfait de la relation que vous avez établie avec vos frères de groupe ?

a. Les connaissez-vous mieux et les aimez-vous mieux qu'auparavant ?

Je veux dire tous vos frères, en tant que groupe.

b. Dans quel sens avez-vous l'impression de n'avoir pas fait, pour eux, tout ce que vous deviez et, dans ce cas, comment vous proposez-vous de rectifier la situation ?

c. De quelle manière pensez-vous avoir été un atout pour le groupe ?

Ces quatre questions se rapportent, pour une large part, à votre aptitude à vivre comme une âme, dans votre petit monde extérieur ; elles concernent en premier lieu votre expression objective. Les deux questions suivantes concernent vos relations subjectives.

Question 5. Quelle est votre attitude envers votre Maître Djwahl Khul, après avoir reçu son entraînement et ses instructions pendant des années ?

a. Sentez-vous ma vibration à un moment quelconque ? À quoi reconnaissez-vous la différence entre ma vibration, celle de votre âme et celle du groupe ?

b. Quel a été l'effet, sur vous, du travail de pleine lune ? Cette tentative de contact a-t-elle produit des résultats ? Si oui, lesquels ?

c. Qu'est-ce qui devrait maintenant gouverner vos efforts en ce qui concerne votre travail comme mon disciple, pendant le reste de votre vie ?

Question 6. Quelle part êtes-vous prêt à prendre dans mes plans, et dans le travail confié à mon ashram ? Cette question concerne à la fois votre travail extérieur, et votre travail intérieur de nature pratique. [100]

a. Avez-vous, dans la tête, les grandes lignes d'un programme précis de travail afin de contribuer à l'activité de mon ashram ?

b. Si oui, qu'est-il, et comment vous proposez-vous de le mettre en œuvre et de le rendre efficace ?

c. Quelle est actuellement la tâche principale de l'ashram ? Connaissez- vous le genre d'aide objective ou subjective, ou les deux, que vous pouvez apporter ?

Cette dernière question pénètre profondément dans votre aptitude à réagir à l'impression faite par moi-même et par l'ashram. Je souhaite que vous y répondiez de votre mieux, sous cet angle.

Passez, mes chers disciples, à une relation plus intime avec l'ashram dont je suis le point focal ; visez à un rapport plus étroit avec vos compagnons de travail et avec moi. Je suis le directeur de votre travail. Que cette relation puisse se révéler être la réussite notoire de l'année qui vient est, pour vous tous, mon souhait le plus ardent.

Mes frères, associés de longue date,

Novembre-Décembre 1949.

Dans mes dernières instructions, je ne vous ai donné que très peu d'enseignements concernant le travail de groupe ; elles comportaient cependant plusieurs allusions significatives, si votre intuition avait été capable de les saisir. Je vous ai donné beaucoup au cours des années ; cependant, quand je jette un coup d'œil sur ces années, je suis forcé de me rendre compte à quel point vous avez relativement peu bénéficié de ces enseignements sur le travail de groupe, bien que nombreux soient ceux qui ont largement profité de mes instructions personnelles. Sur les cinquante aspirants à l'état de disciple, présents au début, il n'en reste que seize ; je pense que vous seriez les premiers à admettre qu'il y a peu d'influence réciproque de groupe, et pas d'entreprise de groupe animant ceux d'entre vous qui demeurent inébranlables.

Certains (F.C.D., J.W.K-P., R.V.B., P.G.C., R.S.U. et R.S.W.) travaillent activement en relation avec mes plans, bien que ces plans, en réalité, ne soient pas les miens, mais simplement la nécessaire coopération à l'effort hiérarchique. Les autres sont engloutis par la vie [101] journalière ou encore trop fatigués pour être plus actifs qu'ils ne le sont déjà ; je ne critique pas cette condition de la personnalité.

Il est nécessaire de vous souvenir que cet effort de groupe, que j'ai entrepris avec l'aide de quelques-uns des Maîtres, plus anciens et plus expérimentés, n'est nullement terminé ; c'est peut-être pour vous (et même probablement) une expérimentation dans cette vie particulière ; il se peut toutefois que la vie suivante suscite chez vous une attitude nouvelle et une compréhension plus profonde de ce qui se passe subjectivement. C'est votre manque de compréhension et le fait que vous n'ayez pas compris quelle chance s'offrait à vous qui m'a peiné et a troublé A.A.B. Comme tous les disciples, elle a dû d'abord travailler dans le noir. Dans sa conscience du cerveau physique, elle ne savait rien des Maîtres ni de la Hiérarchie lorsqu'elle commença à servir, mais elle continua de servir pendant de nombreuses années, jusqu'à ce que la découverte ou (devrais-je dire) le rétablissement de liens et de connaissances anciennes lui apporte sa récompense, clarifie sa vision et sa position concernant la vérité. Maintenant, elle se retire lentement dans le service qui, au sein de l'ashram, permettra à K.H. de faire un travail plus profondément spirituel en collaboration avec le Christ. Ce fut pour l'entraîner et pour lui permettre d'accomplir cela qu'elle entreprit, seule et sans mon aide, de fonder et d'organiser l'École Arcane ; cela lui offrit un entraînement et une expérience très nécessaires, et lui permit de mettre en lumière la qualité de l'enseignement et la psychologie ésotérique qui est la tâche majeure de tout ashram et particulièrement d'un ashram de second rayon.

Je voudrais demander à tous ceux qui sont restés fermement constants, même s'ils sont contraints à l'inactivité – à mesure que la vie avancera et qu'ils affronteront inévitablement l'abandon du véhicule – de s'attacher de plus en plus à leur connaissance de la Hiérarchie, et de passer de l'autre côté complètement dévoués au Plan hiérarchique. Ce n'est pas simplement une suggestion de ma part ; c'est une tentative pour attirer votre attention sur le concept d'une continuité spirituelle de la connaissance et d'une attitude correctement orientée. Ainsi, aucun temps ne sera perdu ; vous pouvez – tous, si vous le voulez – parvenir à la vraie continuité de conscience ; c'est l'un des facteurs qui servira à maintenir la cohésion de ce groupe de disciples. [102]

Il est certaines choses que je dois vous dire, étant donné que ce seront mes dernières instructions sur le thème du travail de groupe. Il n'est pas nécessaire que j'en dise beaucoup plus sur ce sujet. Je voudrais commencer par quelques questions. Pensez-vous jamais, en les reconnaissant, à ceux qui ne travaillent plus avec nous ? Par exemple, avez-vous jamais D.A.O. à la mémoire ? Pensez-vous jamais à S.C.P., W.D.B., J.A.C., ou à ce travailleur expert au service de la Hiérarchie, L.D.N-C. ? Je pourrais garantir qu'ils sont rarement dans votre esprit. Cependant, ils font encore partie intégrante de ce groupe qui avait pour tâche et pour responsabilité d'être l'un des premiers (nullement le seul), à tenter d'accomplir les premiers pas vers l'extériorisation des ashrams de la Hiérarchie.

L'un des points majeurs que l'aspirant spirituel doit reconnaître est que la Hiérarchie est complètement incapable – vu la loi de liberté de l'âme humaine – de travailler dans le monde des hommes sans ces groupes représentatifs qui peuvent "réduire" la qualité hiérarchique de l'énergie, afin que l'homme moyen (avec sa vibration et sa qualité moyennes) puisse trouver, en lui-même, une fibre qui réagisse. C'est pour cette raison spécifique que j'ai institué cette expérimentation de travail de groupe avec vous tous, afin de jauger les facultés de réponse des couches supérieures de l'humanité à cette qualité beaucoup plus élevée. Cela ne s'est pas passé comme je l'espérais, mais comme vous êtes tous – de notre point de vue – de la même génération spirituelle et que la différence d'âge ne dépasse jamais vingt-cinq ans, au plus (croyez-moi, mes frères, j'oublie les âges du plan physique), vous reviendrez tous ensemble pour continuer cette expérience inévitable.

Néanmoins, dans le prochain cycle de service, vous ne serez pas, comme pendant cette vie, associés à A.A.B. et F.B., qui travailleront dans les ashrams de leurs propres Maîtres, ainsi que F.C.D. et R.S.U. Ne concluez pas, de la déclaration ci-dessus, que le contact et l'influence réciproque dans le service ne seront pas présents ; ils seront bien là. L'union de tous les ashrams est complète, au service du Plan spirituel, et les relations mutuelles existeront de plus en plus. Mais aucune de ces quatre personnes ne travaillera dans mon ashram, et je souhaite que vous vous y prépariez. Rappelez-vous, cependant, que des karmas personnels ont été établis et sont basés sur beaucoup de [103] relations inattendues, et qu'il existe beaucoup de karma personnel dans ce groupe de plus de cinquante personnes. Il en était nécessairement ainsi ; autrement, les petites relations personnelles n'auraient pas été possibles, ce qui, pour vous, est peut-être un point difficile à comprendre.

Je voudrais mettre fin à la tendance consistant à considérer qu'un ashram peut être supérieur à un autre. Parmi les quarante-neuf ashrams qui constituent la Hiérarchie de cette période planétaire, certains sont pleinement actifs ; d'autres sont en voie de formation, et certains sont encore à l'état embryonnaire et attendent la "capacité à focaliser" de quelque initié se préparant actuellement pour la cinquième initiation. Essentiellement et potentiellement, tous les ashrams sont égaux, et leur qualité n'est pas compétitive. Tous diffèrent quant à leurs plans d'activité, activité qui fait entièrement partie de l'activité hiérarchique, soigneusement formulée. Vous devez vous en souvenir sans faute. La dévotion d'un disciple à tel Maître en particulier n'a pas d'importance pour ce Maître ou pour son groupe ashramique. Ce n'est ni le dévouement ni la prédilection, ni un choix de la personnalité qui gouverne la formation du groupe d'un Maître. Ce sont les relations anciennes, l'aptitude à manifester certains aspects de la vie, face à la demande humaine, et l'expression d'une qualité de rayon bien précise qui déterminent la mise en place hiérarchique des aspirants dans un ashram. C'est peut-être une pensée nouvelle pour vous, et c'est pourquoi A.A.B. n'a jamais insisté sur tel ou tel des Maîtres connus. Elle a toujours su que chaque ashram central est associé à six autres ashrams dont l'organisation se poursuit, constamment et régulièrement, pour satisfaire aux nécessités planétaires. Notez que je n'ai pas dit "nécessités humaines", car les nécessités planétaires, que la Hiérarchie embrasse et doit satisfaire, dépassent celles du quatrième règne de la nature. Je voudrais que vous réfléchissiez à ces points.

Vous aurez avantage aussi à considérer les ashrams des Maîtres comme exprimant le type le plus élevé des groupes fonctionnant constructivement. Il existe, parmi leurs membres, une complète unité de dessein et une totale consécration au service de l'entreprise ashramique immédiate ; (sans aucune réserve en ce qui concerne le disciple en cause). La position du Maître au centre du groupe est sans [104] relation avec celle d'un professeur au centre d'un groupe d'étudiants ou de fervents, telle que l'ère des Poissons nous avait appris à l'envisager. Il est le centre simplement parce que, par la qualité de sa vibration, par des relations karmiques anciennes et par la demande invocatoire des disciples, des initiés et de quelques aspirants, Il les a réunis dans le but de collaborer aux fins de son entreprise ashramique. Il ne les a pas réunis dans le but de leur donner un enseignement, ou de les préparer à l'initiation, comme il a été enseigné jusqu'ici. Les aspirants et les disciples se préparent eux-mêmes au processus d'initiation en s'initiant aux mystères de la divinité par la discipline, la méditation et le service. Il vous faut garder à l'esprit que le Maître d'un ashram peut, par exemple, attirer d'autres Maîtres de rang égal au sien. Cinq Maîtres travaillent avec moi dans mon ashram. Il vous serait profitable d'examiner les facteurs qui maintiennent la cohésion d'un ashram et établissent son unité. Les principaux et ceux que vous pouvez comprendre sont les suivants :

 1. La faculté la plus importante du Maître d'un ashram, est qu'Il a acquis le droit de communiquer directement avec le Conseil de Shamballa et donc de s'informer, de première main, de la tâche immédiate concernant l'évolution qu'entreprend la Hiérarchie. Les initiés de son ashram ne l'appellent pas "Maître". Il est considéré comme le Gardien du Plan, et ceci est basé sur son aptitude à "faire face à la plus grande lumière qui brille à Shamballa". C'est le Plan qui donne la note-clé des activités de tout ashram, à n'importe quel moment, pendant n'importe quel cycle.

2. L'unanimité de dessein produit une relation subjective très étroite, et chaque membre de l'ashram s'applique à fournir la plus complète contribution possible à la tâche en cours. La personnalité n'intervient pas. Vous vous rappellerez que je vous ai dit, il y a quelques années, que les véhicules de la personnalité étaient toujours abandonnés à l'extérieur de l'ashram ; il s'agit de termes symboliques. Cela signifie que les corps subtils de la personnalité doivent forcément subir les mêmes règles que le corps physique ; ils sont laissés à l'extérieur. Rappelez-vous aussi que les ashrams [105] existent sur le plan de buddhi, ou de l'intuition. L'entreprise conjointe et l'adhésion unie à la technique cyclique désirée et prévue, lient tous les membres de l'ashram en un tout, unique et synthétique. Il n'y a donc pas de controverse possible ou d'accent mis sur les idées individuelles, car aucune qualité vibratoire de la personnalité ne peut pénétrer dans la périphérie ou aura d'un ashram.

3. Les plans et la désignation des tâches concernant l'entreprise en cours progressent par le moyen d'une méditation ashramique de réflexion, instaurée par le Gardien du Plan. Le Maître d'un ashram ne dit pas : "faites ceci" ou "faites cela". Ensemble et à l'unisson, dans une profonde réflexion, les plans se déroulent, et chaque disciple et chaque initié voient, de manière occulte, où l'on a besoin d'eux et où – à un moment donné – ils doivent coopérer par leur énergie. Notez les termes que j'emploie. Les membres d'un ashram, néanmoins, ne siègent pas en vue de méditer conjointement. L'une des qualités, développée par le contact ashramique, est l'aptitude à vivre toujours dans le domaine de la perception intuitive – domaine qui a été créé, ou sphère d'énergie qui a été engendrée, par le dessein unifié, les plans combinés et l'énergie concentrée de la Hiérarchie. Une analogie (mais seulement une analogie, néanmoins) consisterait à comparer ce domaine de réflexion, qui reçoit des reflets et en renvoie, au cerveau de l'être humain ; ce cerveau reçoit l'impact de l'activité télépathique, des perceptions sensorielles et des connaissances acquises dans les trois mondes ; la réflexion s'établit alors, en relation avec les processus mentaux qui sont synchronisés avec le cerveau ; puis vient la communication de ces réflexions au monde extérieur. La méditation ashramique de réflexion fait partie intégrante de la perception croissante du disciple-initié, et celle-ci, à son tour, fait partie de l'ensemble de la méditation hiérarchique de réflexion. Cette dernière est basée sur l'inspiration (au sens occulte) de Shamballa. Dès qu'un disciple peut participer à cette méditation ou réflexion constante et ininterrompue, sans que cela entrave son service ou les autres voies de sa pensée, il devient ce qui est appelé "un disciple qui ne sortira jamais plus". [106]

4. Un autre facteur qui produit l'unité de groupe et la précision synchrone dans le travail est l'absence complète, dans l'ashram, de tout esprit critique. Il n'existe aucune tendance à la critique parmi ses membres, et pas le moindre intérêt pour leur vie personnelle extérieure s'ils se trouvent fonctionner dans les trois mondes. La critique, telle qu'on la voit parmi les hommes, n'est autre qu'une manière d'accentuer le soi inférieur, et tourne l'attention vers les aspects matériels de la vie de chacun. Il existe nécessairement une claire vision parmi les membres d'un ashram ; ils connaissent réciproquement leurs capacités et leurs limitations, et ils savent donc où ils peuvent se compléter l'un l'autre pour créer ensemble et présenter une équipe parfaite dans le service mondial.

5. Je mentionnerai un autre facteur parmi tous ceux qui sont possibles: Les membres d'un ashram font tous partie du processus de manifestation de l'amour et de la raison pure, et ils se focalisent aussi dans l'aspect Volonté de la divinité. Cette déclaration signifie peut-être assez peu de chose pour vous à présent, mais elle est, fondamentalement, le facteur qui crée l'antahkarana supérieur, unissant la Hiérarchie et Shamballa. C'est ce qui rend le dessein planétaire si important.

Voilà les facteurs majeurs qui produisent l'unité de groupe. Les résultats en sont le rapport télépathique et la perception intuitive, mais ce sont des effets et non des causes, produits par le degré atteint dans l'unité de groupe.

Vous pouvez donc voir la raison scientifique pour laquelle, au cours de ces dernières années, je vous adjurais d'adopter une entreprise de groupe, car c'est un facteur d'unification majeur, et l'ashram intérieur auquel vous êtes associés représente pour vous (à votre point particulier de développement) ce que Shamballa représente pour la Hiérarchie sous l'angle de l'inspiration dynamique. Si vous aviez suivi mes conseils (ce que vous n'avez pas fait), le groupe ne se serait pas ainsi démantelé. Si vous aviez éliminé la critique, l'unité essentielle aurait été renforcée. L'une de mes raisons d'être complètement franc et de mettre à jour, devant le groupe tout entier, vos faiblesses et vos limitations individuelles, était de vous entraîner à la lumière de la perception pure, qui sait le pourquoi et voit avec [107] clarté les buts poursuivis. Là où existe la vraie perception, la critique est automatiquement éliminée.

Les groupes modernes (et les groupes occupent une grande part dans tous les domaines de la pensée et de l'activité) sont habituellement composés de personnes ayant une idée de base commune qu'elles essayent d'exprimer par le moyen de leurs personnalités discordantes et, fréquemment, pour obéir à quelque guide ou personne d'intellect plus puissant que celui de la majorité ; afin d'exploiter et d'utiliser les méthodes qu'elles estiment être essentielles à la réussite. Il existe donc peu de vraie unité ; celle qu'il y a est basée sur la commodité ou les bonnes manières.

Partout néanmoins, le nouveau type de groupe est lentement assemblé. Vous êtes-vous jamais avisés (je m'efforce ici de vous faire penser et raisonner) qu'un groupe composé entièrement de personnes sur le même rayon, et qui seraient aussi exactement au même point d'évolution, serait relativement inopérant et inutile ? Un tel groupe manquerait de dynamisme. Le dynamisme qui s'exprime lorsque des qualités de rayon différentes et nombreuses se rencontrent et se combinent. Quand vous parlez d'un ashram de premier ou de second rayon – pour n'en citer que deux parmi les sept – il est essentiel de garder à l'esprit que, même si ses membres ont le même rayon de base pour l'âme, ils peuvent se trouver sur l'un ou l'autre des six sous-rayons subsidiaires. Il y a aussi un constant déplacement des individus, lorsqu'ils progressent véritablement d'un rayon mineur à un rayon majeur ou (pour des raisons de service) passent sur un autre sous-rayon de leur propre rayon ; c'est un point que l'on est enclin à oublier. Il est sage de se rendre compte qu'un ashram est composé de disciples et d'initiés de tous les degrés. C'est cette influence réciproque d'éléments divers qui enrichit l'ashram et tend inévitablement à la réussite du service dans les trois mondes.

Je suis très désireux de voir le groupe, avec lequel j'ai entrepris une expérimentation occulte pour la Hiérarchie, maintenir sa cohésion. En disant ceci, je ne m'adresse pas seulement aux quelques-uns d'entre vous qui sont actifs en ce moment (et qui peut-être se félicitent de leur constance !), mais aussi aux membres non actifs, à ceux qui ont librement et volontairement abandonné, à ceux que j'ai été obligé d'écarter et à ceux qui fonctionnent de l'autre côté du voile. J'ai [108] demandé à A.A.B. d'envoyer à chacun de vous une liste complète de tous ceux qui faisaient partie des groupes précédents, ainsi que de ceux qui font ou faisaient partie du groupe réorganisé. Les noms vous seront envoyés sans commentaires et sans adresse. Je voudrais vous demander, un jour par mois – le jour de la pleine lune – de vous asseoir et de nommer chacun de vos condisciples dans la lumière, et d'envoyer à tous lumière et amour. Cela renforcera votre relation réciproque à tous, créera aussi un corps d'énergie – un corps éthérique – pour le groupe subjectif tout entier, et l'intégrera plus intimement à mesure que le temps passera, réintégrant ceux qui ont rompu et renforçant ceux qui, malheureusement, se sont révélés trop faibles.

Toute la question d'intégrité de groupe, et de synthèse des membres est actuellement un problème majeur pour la Hiérarchie. Il est basé, comme vous le voyez, sur le point d'évolution atteint par l'humanité. Il y a plusieurs millions de personnes aujourd'hui – et ceci vous surprend peut-être – qui sont déjà parvenues à une nette mesure d'intégration permanente de la personnalité. Ce sont des personnes dans toute l'acception de ce mot, bien qu'elles n'aient peut- être pas encore de contact avec l'âme, ou de désir d'un tel contact. Cela signifie que ce sont des hommes et des femmes relativement influents, dans leur cadre, leur milieu ; ils constituent donc un problème, dans cette ère cyclique préparatoire, car ils refusent – d'ordinaire inconsciemment – de faire partie d'un groupe ; ils recherchent toujours le poste de direction. Cela est vrai des aspirants spirituels, tout autant que des travailleurs et des chefs de groupe dans toute autre phase de la pensée et des méthodes humaines.

Nous nous demandons donc : Comment pouvons-nous créer des groupes extra-ashramiques, avec des aspirants et des disciples qui s'attachent avant tout au rang spirituel, à la gloriole, et à des positions élevées ? Nous ne le pouvons pas. Tout ce que nous pouvons faire est d'entraîner les aspirants à reconnaître les exigences de groupe. Nous devons aussi leur signaler le danger de l'orgueil mental, leur détailler les limitations de leur personnalité, les difficultés qui se présentent aux vrais guides spirituels, puis les convaincre de s'occuper de leurs propres affaires, et leur demander de servir la race humaine ce qui signifie, par conséquent, servir la Hiérarchie, et prouver leur [109] aptitude à travailler dans un ashram. Dans les stades de début, les disciples ont une façon didactique de s'exprimer ; ils aiment exprimer par des mots leur profonde compréhension de la vérité occulte et, ce faisant, ils établissent leur supériorité sur les étudiants non ésotéristes et ils éveillent l'hostilité de ceux que, sans cela, ils pourraient aider. Ils aiment montrer leur exceptionnelle familiarité avec les principes hiérarchiques, mais comme ils ne vivent pas encore ces principes, ces disciples entravent plus qu'ils n'aident ; par ailleurs, de cette façon, ils apprennent beaucoup par la découverte de soi, Ils croient qu'en exprimant leur connaissance de menus détails sans importance au sujet de la vie et des méthodes des Maîtres, ils font preuve d'un niveau élevé de compréhension et de développement spirituels. Il n'en est absolument rien. En dernière analyse, cela indique un sens superficiel de valeurs fausses, et soixante-dix pour cent de leur information est fausse et sans importance.

Il me semble nécessaire de mettre l'accent sur le peu d'importance de leurs prétentions à l'information, car le travail des Maîtres et leur liberté de servir l'humanité comme Ils le désirent ont été gravement entravés par ces formes- pensées stupides, et par les idées préconçues d'aspirants bien intentionnés. Les Maîtres ressemblent très rarement aux théories, images ou informations que fait fréquemment circuler l'aspirant moyen. Toute cette affaire de bavardage occulte et d'informations fausses gouverne la majorité des nombreux groupuscules occultes.

Tant que ne seront pas formés des groupes, composés de disciples et d'aspirants avancés, possédant une connaissance acquise par eux-mêmes, capables d'interpréter correctement les faits occultes, doués aussi de la rare vertu de groupe qu'est le silence, nous ne parviendrons pas à l'extériorisation désirée des ashrams. Je voudrais que vous réfléchissiez à ces questions et que vous vous prépariez à apprécier mieux et plus sainement, ainsi qu'à satisfaire plus adéquatement les exigences hiérarchiques dans votre prochaine incarnation.

Et maintenant, mes frères et compagnons de travail, je vous laisse travailler, servir et étudier ; par ce dernier mot, je veux dire réfléchir et penser. Je recommande à votre considération (car vous ne pouvez pas encore penser de façon vraiment constructive, mais seulement par [110] l'imagination) la place que mon ashram devrait avoir dans les plans, les adaptations et l'alignement hiérarchiques, et la part que vous pouvez y prendre, en tant qu'individus et, par-dessus tout, en tant que groupe. Je demande votre aide, afin qu'un des plus nouveaux ashrams puisse jouer un rôle satisfaisant dans le groupe d'ashrams, assemblés autour de l'Ashram de Celui qui a été mon Maître, le Chohan K.H.

Une grande pression s'est exercée sur vous cette année ; je l'ai vue, et je l'ai notée. Le groupe – en tant que groupe – a mieux réussi cette année qu'au cours des quelques dernières années ; j'ai vu la dévotion s'approfondir et la conviction se renforcer. Les échecs, là où il en existe, ne dureront pas nécessairement, car l'amour de groupe peut les compenser tous ; les faiblesses de la personnalité, ses erreurs, ses défauts sont négligés et oubliés dans l'urgence des besoins humains ; ils ne pénètrent même pas dans l'ashram. Je voudrais vous demander de vous le rappeler et de poursuivre votre chemin, avec humilité dans le cœur, persévérance dans vos efforts, et amour pour tous les hommes.

Que l'amour joue son rôle dans votre vie et dans vos relations réciproques, comme il doit le faire et le fait dans la Hiérarchie. Considérez l'ashram avec lequel vous êtes affilié comme une Hiérarchie en miniature, et calquez vos efforts sur ce que vous avez appris au sujet de la Hiérarchie.

Considérez toutes les choses comme perdues, à moins qu'elles ne soient fécondes dans le sens du service de l'humanité, et ayez une attitude de plus en plus objective envers tous les disciples et envers la Hiérarchie. Le cycle prochain est capital par l'occasion qu'il offre, et je souhaite que – répétons-le, tant comme individus que comme groupe – vous soyez à la hauteur de l'occasion qui vous est offerte. Ayez les yeux fixés sur les besoins des hommes ; et, votre main dans la mienne, (si je puis parler ainsi par symboles) avançons vers une plus grande utilité. [113]

 

[1] La Télépathie et le Corps Éthérique, pages anglaises 41-57.