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LIVRE II CONDITIONS FONDAMENTALES POUR GUERIR - Partie 2

Sub-sections:



Le champ d'expérience de la mort telle que la moyenne des gens la connaissent est constitué par les trois mondes de l'évolution humaine – le monde physique, le monde des émotions et des désirs, et le plan mental.

Vu sous l'angle de la mort et en dernière analyse, le monde mental est double, d'où l'expression "la seconde mort", que j'ai appliquée antérieurement à la mort ou à la destruction du corps causal dans lequel l'âme spirituelle a fonctionné jusque-là. Toutefois, on peut prendre cette expression dans un sens plus littéral et l'appliquer à la seconde phase du processus de la mort dans les trois mondes. Alors elle ne concerne que la forme et se rapporte aux véhicules d'expression que l'on rencontre au-dessous des niveaux sans forme du plan physique cosmique.

La connaissance des niveaux pourvus de formes constitue l'A.B.C. de la théorie ésotérique. Il s'agit des niveaux où les fonctions de l'organe de la pensée concrète ou inférieure réagissent sur ce qu'on appelle le plan astral, et sur le double plan physique. Le corps physique est constitué par le corps physique dense et le véhicule éthérique. En étudiant le trépas d'un être humain, il faut donc employer le mot mort en relation avec deux phases dans lesquelles il fonctionne.

- Première phase. La mort du corps physico-éthérique. Elle se divise en deux stades.

a. Le stade où les atomes qui constituent le corps physique sont rendus à la source d'où ils sont venus. Cette source est l'ensemble total de la matière de la planète, et constitue le corps physique dense de la Vie planétaire.

b. Le stade où le véhicule éthérique, qui est composé d'un agrégat de forces, rend ces forces au réservoir général d'énergie. Cette double phase couvre le Processus de Restitution. [409]

- Deuxième phase. Le "rejet" (comme on l'appelle quelquefois) des véhicules mento-émotionnels. Ceux-ci ne forment en réalité qu'un seul corps, auquel les premiers théosophes ont à juste titre donné le nom de : "corps kama-manasique", ou véhicule de désir-pensée. J'ai exposé ailleurs que le plan astral et le corps astral n'avaient pas d'existence propre. De même que le corps physique est fait d'une matière qui n'est pas considérée comme un principe, de même le corps astral – dans son rapport avec la nature mentale – se classe dans la même catégorie. Il est difficile de saisir ces implications, parce que désir et émotion sont fort réels chez vous et revêtent une importance dévastatrice. Mais vu sous l'angle du plan mental, le corps astral est littéralement "une fiction due à l'imagination". Il n'est pas un principe. Employant leur imagination en masse au service de leurs désirs, les hommes ont néanmoins construit un monde illusoire de mirages, le monde du plan astral. Pour un homme en incarnation physique qui ne foule pas le Sentier des Disciples, le plan astral est très réel, avec une vitalité et une vie qui lui sont propres. Après la première mort (celle du corps physique), le plan astral reste encore tout à fait réel. Mais sa puissance s'affaiblit lentement. L'homme mental, développé ou non, en vient à comprendre son propre et véritable état de conscience, sur quoi la seconde mort devient possible et prend place. Cette phase couvre le Processus d'Élimination.

Quand ces deux phases de l'Art de Mourir sont franchies, l'âme désincarnée se trouve libérée du contrôle de la matière. Par les phases de Restitution et d'Élimination, elle est temporairement purifiée de toute contamination par la substance. Ce résultat n'est nullement obtenu par une activité quelconque de l'âme en forme, l'âme humaine, mais par [410] l'activité de l'âme sur son propre plan, où elle abstrait la fraction d'elle-même que nous appelons l'âme humaine. C'est essentiellement l'âme surplombante qui effectue ce travail, et non l'âme habitant la personnalité. Pendant ce stade, l'âme humaine ne répond qu'à l'attirance ou à la force attractive de l'âme spirituelle, tandis que celle-ci – avec une intention délibérée – extrait l'âme humaine des fourreaux qui l'emprisonnent.

Aux stades initiaux d'évolution, cette libération s'effectue avec l'aide de l'âme spirituelle surplombante. Plus tard, à mesure que les processus d'évolution auront joué et que l'âme exercera un contrôle croissant sur la personnalité, ce sera l'âme intérieure aux fourreaux emprisonnants qui, consciemment et avec intention, provoquera les phases du trépas. Plus tard encore, quand l'homme vivra sur le plan physique en tant qu'âme, c'est lui- même qui – en pleine continuité de conscience – opérera l'abstraction, et alors, selon un dessein ordonné, il "effectuera son ascension vers le lieu d'où il est venu". Ceci est le reflet dans les trois mondes de l'ascension divine d'un Fils de Dieu devenu parfait.

Il y aurait lieu d'insérer ici quelques-unes des indications déjà données dans mes autres écrits au sujet de la Mort. C'est selon un plan défini que je réitère ces suggestions. La mort sévit actuellement tout autour de vous. Les exigences de l'esprit humain en vue d'obtenir des lumières sur ce sujet ont atteint un paroxysme qui évoque inévitablement une réponse de la Hiérarchie. J'espère aussi que les étudiants de ce livre accompliront des actes d'importance majeure afin de contribuer à apporter la lumière que l'humanité réclame aujourd'hui sur les processus de la mort.

B. Citations extraites d'autres écrits et concernant la mort

"Pourquoi cette puissance aveugle ? Pourquoi la Mort ? Pourquoi cette déchéance des formes ? Pourquoi la négation du pouvoir de maintenir ? Pourquoi mourir, ô Puissant Fils [411] de Dieu ?"

Faiblement vient la réponse : "Je détiens les clefs de la vie et de la mort. Je lie et je délie à nouveau. C'est moi le Destructeur."

(Traité sur les Sept Rayons 71, Volume I, page anglaise[1])

Le Seigneur du premier Rayon a l'intention de se tenir à l'arrière-plan des autres Aspects divins, et quand Ils ont accompli leur dessein, de briser en morceaux les formes qu'Ils ont construites. Il est dans tous les règnes le contrôleur du drame de la mort – une destruction de formes qui amène une libération de pouvoir et permet "l'entrée dans la lumière par le portail de la mort".

(Traité sur les Sept Rayons, Volume I, page anglaise 64)

"Retiens ta main jusqu'à la venue de l'heure, et alors fais don de la mort, ô Toi qui ouvres la Porte."

(Traité sur les Sept Rayons, Volume I, page anglaise 65)

"Sépare la robe de Ce qui se cache derrière ses nombreux plis. Enlève les gaines qui voilent. Permets que Dieu soit vu. Retire le Christ de la Croix."

(Traité sur les Sept Rayons, Volume I, page anglaise 69)

Le premier pas pour démontrer l'existence réelle de l'âme consiste à établir le fait de sa survie, bien que cela ne prouve pas nécessairement le fait de l'immortalité... On admet constamment que quelque chose survit au processus de la mort, et que ce quelque chose persiste après la désintégration du corps physique. S'il n'en est pas ainsi, nous ne sommes que les jouets d'une hallucination collective. Les cerveaux et les pensées de milliers de gens sont infidèles et trompeurs, malades et déformés. Il est plus aisé d'accorder foi à l'idée d'une expansion de conscience qu'à une aussi gigantesque insanité collective.

(Traité sur les Sept Rayons, Volume I, pages anglaises 98-99)

La vision éthérique se répand, et le nombre de clairaudients [412] et de clairvoyants s'accroît considérablement. Cela révèle l'existence du plan astral et de la contrepartie éthérique du plan physique. De plus en plus nombreuses sont les personnes devenues conscientes de ce royaume subjectif. Elles voient s'affairer autour d'elles des gens qui comptent parmi les soi-disant morts, ou qui durant leur sommeil ont abandonné leur enveloppe physique.

(Traité sur les Sept Rayons, Volume I, page anglaise 98)

Les deux siècles à venir verront l'abolition de la mort telle que cette grande transition est actuellement interprétée, et l'on y prouvera l'existence de l'âme. On connaîtra l'âme comme une entité, comme l'impulsion motivante et le centre spirituel sous-jacent à toutes les formes manifestées... Notre immortalité essentielle sera démontrée, et l'on comprendra que c'est un fait dans la nature.

(Traité sur les Sept Rayons, Volume I, page anglaise 96)

Dans les quelques années à venir, on verra sortir du domaine des questions et entrer dans le domaine des certitudes le fait que l'existence persiste et qu'elle est éternelle. Nul ne mettra en doute que lorsqu'un homme a rejeté son corps physique, il est encore une entité vivante et consciente. On saura qu'il poursuit son existence dans un royaume situé à l'arrière-plan du plan physique. On saura qu'il est encore vivant, éveillé, et qu'il se rend compte. Cette connaissance résultera des facteurs suivants :

a. À l'intérieur de l'œil physique des êtres humains, il se développera un pouvoir... qui révélera le corps éthérique... On verra que les hommes occupent ce corps.

b. Certaines personnes ont le pouvoir de se servir du "troisième œil réveillé à nouveau". Leur nombre croîtra et démontrera l'immortalité, car elles verront avec facilité l'homme qui s'est dépouillé de son corps éthérique aussi [413] bien que de son corps physique.

c. Une découverte dans le domaine de la photographie prouvera la survie.

d. Les trépassés finiront par se servir de la radio et par établir des communications que l'on pourra réduire à l'état de vraie science.

e. Finalement l'homme se trouvera synchronisé avec une perception et un contact qui lui permettront de voir à travers. Cela révélera la nature de la quatrième dimension, et fondra le monde subjectif et le monde objectif en un seul monde nouveau. La mort cessera d'inspirer la terreur, et l'on verra disparaître cette crainte particulière.

(Traité sur les Sept Rayons, Volume I, page anglaise 183)

N'oublions jamais que la conscience reste inchangée, que l'on soit incarné ou hors d'incarnation, et qu'il est même plus facile de poursuivre son développement sans être limité et conditionné par la conscience cérébrale.

(L'État de Disciple dans le Nouvel Age, Volume I, page anglaise 81)

La Loi de Sacrifice et de Mort est le facteur qui commande sur le plan physique. L'une des méthodes fondamentales de l'évolution est de détruire les formes, pour permettre à la vie qui évolue de progresser.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 569)

La Loi de Désintégration est un aspect de la Loi de Mort. C'est elle qui régit la destruction des formes pour que la vie qui les habite puisse donner la plénitude de son éclat... Cette loi brise les formes, et la Loi d'Attraction ré attire vers les sources primordiales la matière de ces formes.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 580)

La Loi de Mort commande dans les trois mondes. [414]

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 596)

La Loi de Sacrifice correspond dans les corps subtils à la Loi de Mort, tandis que ce que nous appelons mort en est l'homologie dans le corps physique.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 596)

La Loi de Mort et de Sacrifice régit la désintégration progressive des formes concrètes et leur sacrifice à la vie qui évolue.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 596)

Lorsque toutes les unités ou cellules dans le corps du Logos planétaire seront parachevées, Lui aussi sera libéré de la manifestation dense et mourra physiquement.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 509)

Voici ésotériquement comment se poursuit le processus de la MORT :

a. Au premier stade, la force vitale se retire du corps physique dans le corps éthérique. En conséquence le corps physique "tombe en corruption" et "se disperse vers les éléments". L'homme objectif s'évanouit, et l'œil physique ne le voit plus, bien que l'homme habite encore son corps éthérique. Lorsque la vision éthérique sera développée, la pensée de la mort assumera des proportions très différentes d'aujourd'hui. Quand la majorité de la race saura voir un homme dans son corps éthérique, l'abandon du corps dense sera considéré comme une simple libération.

b. Au second stade, la force vitale se retire du corps éthérique, qui se dévitalise.

c. Au troisième stade, la force vitale se retire de la forme astrale ou émotionnelle, laquelle se désintègre de la même manière. La vie se centralise ailleurs. Elle a acquis une vitalité accrue par son expérience [415] sur le plan physique, et des couleurs additionnelles par son expérience émotionnelle.

d. Le stade final pour l'être humain consiste à se retirer de son véhicule mental. Après cette quadruple abstraction, le contrôle des forces vitales se concentre entièrement dans l'âme...

(Un Traité sur le Feu Cosmique, pages anglaises 735-737)

La Loi d'Attraction désintègre les formes et ré attire vers leurs sources primordiales les matériaux dont elles sont composées, préalablement à la reconstruction de nouvelles formes. Les effets de cette loi sur le sentier de l'évolution sont bien connus, non seulement par la destruction des véhicules abandonnés mais par la désintégration des formes dans lesquelles de grands idéaux sont incorporés... Toutes les formes finissent par se briser sous l'action de cette loi.

C'est par ses manifestations actuelles sur le plan physique que les opérations de cette loi sont les plus apparentes pour la moyenne des intelligences humaines. Il est possible de retrouver sur le plan atmique (spirituel) l'homologie de la loi qui se manifeste sur le plan physique par la Loi de Sacrifice et de Mort. Mais les effets de cette loi peuvent également bien être aperçus sur les cinq plans. C'est la loi qui détruit l'ultime gaine isolant encore l'âme arrivée à la perfection.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 581)

Lorsque s'éteint la "volonté de vivre", les "Fils de la Nécessité" cessent de se manifester objectivement. (...) Lorsque sur son propre plan le Penseur cesse de prêter attention à son microcosme dans les trois mondes et rassemble toutes ses forces en lui-même, alors l'existence sur le plan physique prend fin, et tout retourne à la conscience causale... Voici comment le phénomène est observable sur le plan physique. Le corps éthérique rayonnant se retire par la membrane éthérique de la fontanelle, et la désintégration [416] du corps physique s'ensuit. L'échafaudage disparaît, et la forme physique dense tombe en pièces.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 85)

Le corps éthérique est en réalité un réseau de fins canalicules qui sont les composants d'une mince corde entrelacée. Une portion de cette corde est constituée par le lien magnétique unissant le corps physique et le corps astral, lien qui est arraché ou brisé après que le corps éthérique s'est retiré du corps physique dense au moment de la mort.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 98)

Dans l'avenir, on suivra des méthodes précises pour démontrer qu'en fait la vie persiste après la mort du corps physique. On reconnaîtra aussi le rôle que joue dans ce corps la membrane éthérique.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, page anglaise 429)

La mort est "une initiation, ou l'entrée dans un état de libération"

(Traité sur les Sept Rayons, Volume I, page anglaise 197)

C. La mort et le corps éthérique

Ce livre n'a pas pour but de citer des faits destinés à être vérifiés par les savants ni même d'indiquer le chemin guidant les chercheurs scientifiques dans la voie du progrès. Ce serait possible, mais incidemment et à titre tout à fait secondaire. Il cherche principalement à donner des indications sur le développement et les homologies du triple ensemble qui fait du système solaire ce qu'il est, c'est-à-dire le véhicule par lequel une grande ENTITE cosmique, le Logos Solaire, manifeste une activité intelligente en vue de démontrer parfaitement l'aspect Amour de Sa nature.

À l'ombre de ce projet gît un dessein encore plus ésotérique et lointain, dissimulé par l'aspect Volonté de la Conscience de l'Être Suprême, dessein qui sera forcément réalisé [417] plus tard lorsque l'objectif actuel aura été atteint. Il y a une alternance de manifestation objective et d'obscuration subjective[2], une période d'expiration suivie par l'inspiration de tout ce que l'évolution a fait progresser. Cette alternance incorpore dans le système solaire, l'une des vibrations cosmiques fondamentales et la note tonique de l'ENTITE cosmique dont nous composons le corps. Le vocabulaire dont nous disposons est inadéquat pour définir les battements de cœur du Logos, qui sont la source de toute évolution cyclique. C'est à cause d'eux que l'on attache tant d'importance au développement de l'aspect appelé "cœur" ou "amour", et que l'on s'intéresse à l'étude des rythmes et de ce qu'ils éveillent. Cela est vrai non seulement du point de vue cosmique et macrocosmique, mais aussi dans l'étude de l'individualité humaine. Comme substratum à tous les sens physiques se rattachant aux rythmes, vibrations, cycles, et battements du cœur, on trouve leurs homologies subjectives – amour, sentiments, émotions, désirs, harmonie, synthèse, et séquences ordonnées. Et comme substratum à toutes ces homologies se trouve la source de tout, l'identité de l'Être Suprême qui S'exprime ainsi.

L'étude du pralaya, ou retrait de la vie hors du véhicule éthérique, sera donc la même pour le retrait du double éthérique humain, du double éthérique planétaire, ou du double éthérique du système solaire. L'effet est le même et les conséquences sont similaires. Quel est le résultat de ce retrait, ou plutôt, quelle est la cause de ce que nous appelons mort ou pralaya ? Puisque nous employons strictement dans ce traité le style d'un manuel, nous continuerons à présenter les arguments en tableaux. Voici les causes de retrait pour le double éthérique d'un homme, d'une planète, ou d'un système solaire.

a. Cessation du désir.

b. Établissement de la vibration adéquate.

c. Séparation entre le corps physique et les corps subtils, produisant trois effets.

d. Transmutation du violet en bleu.

e. Retrait de la vie.

a. La cessation du désir. Elle devrait être le résultat de tous les processus évolutionnaires. Selon la loi, la vraie mort est provoquée par le fait que l'objectif est atteint, et qu'en [418] conséquence l'aspiration cesse. À mesure que s'achèvent les cycles où ils acquièrent la perfection, ceci est vrai pour l'être humain individuel, pour l'Homme Céleste, et pour le Logos Lui-même.

b. La vibration adéquate est atteinte en ralentissant et en arrêtant progressivement le rythme cyclique, après quoi le travail est accompli. Quand la vibration ou la note sont parfaitement perçues ou émises, elles se synthétisent en un point avec d'autres vibrations et provoquent la destruction complète des formes. Nous savons que le mouvement est caractérisé par trois qualités :

1. L'Inertie.

2. La Mobilité.

3. Le Rythme.

C'est exactement dans cet ordre qu'on en fait l'expérience, et cela présuppose une période d'activité lente suivie d'une autre extrêmement mouvementée. Au cours de la période intermédiaire où l'on recherche la note juste et la vraie rapidité de vibration, il se produit incidemment des cycles de chaos, d'expérimentation, d'expérience, et de compréhension. Ces deux degrés de mouvement sont caractéristiques de l'atome, de l'Homme, de l'Homme Céleste (ou collectivité d'hommes), et du Logos (ou de la Totalité). À leur suite vient une période de rythme et de stabilisation où le point d'équilibre est atteint. La force qui produit la compensation entre les paires d'opposés et assure l'équilibre provoque inévitablement une période de pralaya.

c. La séparation sur les plans intérieurs entre le corps physique et les corps subtils s'effectue par la destruction du réseau éthérique et produit un triple effet :

- Premier effet. La vie se retire entièrement dans l'atome situé sur le plan de l'abstraction. Il s'agit de la vie qui animait la forme physique (à la fois dense et éthérique) et qui avait son point de départ dans l'atome permanent d'où elle "imprégnait le mouvant et l'immuable" chez Dieu, chez l'Homme Céleste, chez l'être humain, aussi bien que chez [419] l'atome de matière. Le "plan d'abstraction" diffère selon les entités.

a. Pour l'atome physique permanent, c'est le niveau atomique.

b. Pour l'homme, c'est le véhicule causal.

c. Pour l'Homme Céleste, c'est le second plan de la vie monadique, Son habitat.

d. Pour le Logos, c'est le plan de l'Adi [3] ou plan divin.

Tous ces plans d'abstraction marquent les points où les unités individuelles disparaissent en pralaya. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit toujours de pralaya quand on regarde d'en bas. Mais la vision d'en haut aperçoit les mondes subtils dominant continuellement les mondes plus denses quand ils sont hors de manifestation, et pour elle pralaya est simplement la subjectivité. Pralaya n'est pas alors "ce qui n'est pas", mais ce qui est ésotérique.

- Deuxième effet. Lorsque les doubles éthériques d'un homme, d'un Logos planétaire, et d'un Logos solaire sont désagrégés, ils cessent d'être polarisés au regard de leur habitant, ce qui permet à ce dernier de s'échapper. En d'autres termes, le double a cessé d'être une source d'attraction et un point magnétique effectif. Il devient non-magnétique et cesse d'être régi par la grande Loi d'Attraction. En conséquence, la forme est soumise à désintégration. L'Égo cesse d'être attiré par sa forme sur le plan physique ; il retire sa vie de l'enveloppe où elle se manifestait, en se mettant à l'aspirer. Le cycle tire à sa fin, l'expérience a été faite, l'objectif (qui change de vie en vie et d'incarnation en incarnation) a été atteint, et il ne reste rien de plus à désirer. L'Égo, ou entité pensante, perd l'intérêt qu'il portait à la forme et tourne son attention vers l'intérieur. Il change sa polarisation et finit par abandonner celle du plan physique. [420]

Le grand cycle du Logos planétaire est la synthèse ou l'agrégat des petits cycles cellulaires qui composent Son corps. Dans ce plus grand cycle, il suit une progression analogue. Il cesse d'être attiré vers les bas-fonds ou vers l'extérieur et tourne Son regard au-dedans. Il rassemble intérieurement l'agrégat des moindres vies situées dans Son corps qui est la planète, puis rompt la communication avec les plans inférieurs. L'attraction extérieure prend fin et tout l'ensemble gravite autour du centre au lieu de se répandre à la périphérie de Son corps.

Dans le système solaire, le Logos solaire suit le même processus. De son lieu élevé d'abstraction, il cesse d'être attiré par son corps de manifestation. Il n'y accorde plus d'intérêt, sur quoi les paires d'opposés (esprit et matière) se dissocient. Avec cette dissociation, le système solaire, ce "Fils de la Nécessité" ou du désir, cesse d'exister et quitte l'existence objective.

- Troisième effet. Il en résulte finalement que les atomes du corps éthérique se dispersent dans leur condition primordiale. La vie subjective, synthèse de volonté et d'amour prenant forme, est retirée. L'association est dissoute. Le magnétisme qui maintenait la cohésion de la forme n'est plus présent, et celle-ci se dissipe complètement. La matière persiste, mais la forme ne persiste plus.

Le travail du second Logos est terminé, et la divine incarnation du Fils a pris fin, mais la faculté ou qualité inhérente de la matière persiste. Bien qu'à la fin de chaque période de manifestation la matière soit redistribuée sous sa forme primordiale, elle conserve son intelligence active à laquelle s'ajoute le bénéfice de l'objectivité et l'accroissement d'activité irradiante et latente acquis par l'expérience.

Illustrons cette donnée par un exemple. Quand la matière du système solaire était indifférenciée, elle était activement intelligente, et c'est tout ce qu'on peut en affirmer. Cette matière intelligente était qualifiée par une expérience antérieure et colorée par une incarnation antérieure. Actuellement, [421] cette matière revêt une forme. Le système solaire n'est pas en pralaya, mais en objectivité, et cette objectivité a pour but d'ajouter une autre qualité au contenu logoïque, celle d'amour-sagesse. Donc, lors du prochain pralaya solaire, à la clôture des "cent ans de Brahma", la matière du système solaire sera colorée d'intelligence active et d'amour actif. Cela signifie littéralement que l'agrégat de matière solaire atomique finira par vibrer sur une autre clef que celle en usage lors de la première aurore de manifestation.

Nous pouvons transposer cela en connexion avec le Logos planétaire et l'homme individuel car l'homologie subsiste. Sur une échelle minuscule, nous trouvons une correspondance dans le fait qu'au cours de chacune de ses vies Un homme prend un corps physique plus évolué et plus sensible, accordé sur une tonique plus élevée, synchronisé à une clef plus haute, raffiné d'une manière plus adéquate, et vibrant à un rythme différent. En étudiant soigneusement ces trois pensées et en les extrapolant logiquement, on y découvre de nombreux enseignements.

d. La transmutation du violet en bleu. Nous ne saurions nous étendre sur ce sujet, et nous en donnons simplement l'énoncé. Nous laissons le soin de l'élaborer aux étudiants dont le karma le permet et dont l'intuition suffit.

e. Par suite du retrait de la vie, la forme devrait progressivement disparaître. Ici, l'action réflexe est intéressante à noter, à cause des grands Constructeurs et Dévas qui étaient les agents actifs durant la manifestation, et qui maintenaient la forme en une configuration cohérente. Ils transmuaient, appliquaient, et faisaient circuler les émanations praniques. Ils perdent également leur attirance pour la matière de la forme, et tournent leur attention ailleurs. Sur la voie de l'expiration (humaine, planétaire, ou logoïque) ces dévas constructeurs, agissant sur le même Rayon que l'être qui désire se manifester, ou sur un Rayon complémentaire, sont attirés par la volonté et le désir de cet être et remplissent leur fonction constructive. Sur la voie de l'inspiration (humaine, planétaire, ou solaire), ils cessent d'être attirés, [422] et la forme commence à se dissiper. Les dévas constructeurs s'en désintéressent. D'autres entités, représentant la force des agents de destruction, entreprennent le travail indispensable à la désagrégation de la forme. Selon une expression ésotérique, ils la répandent "aux quatre vents des cieux" ou "vers les régions des quatre souffles" pour une quadruple séparation et distribution. Il y a ici une suggestion soumise à votre considération attentive.

Contrairement peut-être à ce que le lecteur attendait, je n'ai décrit aucune image de scènes auprès d'un lit de mort ni de l'échappée dramatique du corps éthérique palpitant par le centre coronal, mais j'ai mentionné certaines règles et certains mobiles qui régissent ce retrait. Nous avons vu comment toute vie (humaine, planétaire, ou logoïque) devrait avoir pour but d'élaborer et de réaliser un dessein défini.

Ce dessein est le développement d'une forme mieux appropriée à l'usage de l'esprit. Quand il est accompli, l'habitant intérieur en détourne son attention, et la forme se désintègre après avoir rendu le service dont le besoin se faisait sentir.

Toutefois tel n'est pas toujours le cas dans chaque vie humaine, ni même dans chaque cycle planétaire. Le mystère de la Lune est celui de l'insuccès. La compréhension de ce mystère conduit à une vie de dignité et offre un but digne de nos meilleurs efforts. Quand la vérité vue sous cet angle sera universellement reconnue, ce qui arrivera quand l'intelligence de la race aura suffisamment progressé, alors l'évolution se poursuivra avec certitude et les insuccès seront moins nombreux.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, pages anglaises 128-133)

Toute rupture de liens produit des réactions violentes. Toutefois, il faudrait comprendre que la rupture des liens avec le plan physique extérieur est la moins brutale et la plus temporaire parmi les événements de cette nature. La mort elle-même fait partie de la grande illusion. Elle n'existe que par les voiles que nous avons nous-mêmes rassemblés autour de nous. On a fait honneur et confiance à chacun de nous dans le domaine de l'illusion, le nouveau champ où l'humanité [423] doit apprendre à travailler consciemment. La mort arrive pour tous, mais les disciples ne devraient être sujets à aucun des mirages ni à aucune des détresses qui l'accompagnent. Ne regardez pas en arrière vers le passé ; c'est la direction où l'on rencontre mirage et détresse. C'est également la direction habituelle et la ligne de moindre résistance pour la majorité, mais tel n'est pas votre chemin. Ne visez ni à la révélation ni au confort illusoire imparti à ceux qui hésitent sur la ligne de partage entre le visible et l'invisible. Cela non plus n'est pas votre chemin. Vous n'êtes pas des disciples désemparés et endeuillés tournant anxieusement leur regard vers le voile séparateur et espérant qu'un signe le traversera pour vous convaincre que tout va bien.

Atteignez les hauteurs de l'âme. Recherchez ce pinacle de paix et cette altitude de joie sur lesquels votre âme se tient immuablement. Quand vous les aurez trouvés, regardez dans le monde des hommes vivants, le triple monde où l'on peut rencontrer tous les hommes incarnés ou désincarnés. Trouvez-y ce que votre âme peut et saura reconnaître. Le mirage de vos propres détresses, l'illusion (maya) du passé parviennent à déformer même votre propre jugement. Seules les âmes se tiennent hors de portée de l'illusion, et seules elles voient les choses telles qu'elles sont. Donc, élevez-vous jusqu'à l'âme.

(L'État de Disciple dans le Nouvel Age, Vol. I, page anglaise 463)

[424]

 

[1] Traité sur les Sept Rayons, par Alice A. Bailey.

[2] Pralaya.

[3] L'ordre descendant des plans est le suivant : 1 divin (Adi) ; 2 monadique ; 3 spirituel (Atma), 4 intuitionnel ou plan de l'âme (Bouddhi) ; 5 mental ; 6 astral ou émotionnel ; 7 physique. Chacun de ces plans comporte sept sous-plans.