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SECTION TROIS ENSEIGNEMENTS SUR L’INITIATION - Partie 4

SIXIEME PARTIE

Dans mes dernières instructions, j'ai traité de certains aspects du nouveau mode d'approche à l'état de disciple et à l'initiation ; il est essentiel que les anciens concepts – profondément utiles en leur temps – doivent être oubliés et qu'il faille y substituer des méthodes et techniques plus nouvelles. Ceci est maintenant nécessaire, à cause du surprenant développement de la conscience humaine au cours des vingt-cinq dernières années. Les mesures prises au Conseil de Shamballa en 1925 (basées sur une conclusion provisoire du Conclave Centennal précédent) et les pressions exercées par la Hiérarchie se sont révélées très fructueuses, de sorte qu'à partir du chaos de la guerre mondiale (précipitée par l'humanité elle-même), il se développe une structure de vérité et une réceptivité parallèle du mécanisme humain qui garantissent la perpétuation et le rapide développement du prochain stade de l'enseignement de la Sagesse Immémoriale.

Dans mes dernières instructions, j'ai employé une expression sur laquelle je désire attirer votre attention. J'ai parlé de l'aptitude prochaine du genre humain à "participer à la grande tâche hiérarchique d'illumination, de précipitation et d'élévation". Ces mots signifient beaucoup plus que leur sens évident, et je souhaite m'expliquer quelque peu à ce sujet.

Les hommes ont tendance à penser que l'objectif tout entier du travail de la Hiérarchie est de découvrir des hommes et de les admettre au contact hiérarchique. C'est cette phase mineure de l'activité hiérarchique qui semble d'importance suprême à votre conscience ; n'en est-il pas ainsi ? Votre principal espoir est de développer vos possibilités latentes afin d'aider les autres à faire de même. C'est, en vérité, une pensée estimable, néanmoins basée entièrement sur une idée fausse. Permettez-moi donc de jeter la lumière sur cette question en citant l'Ancien Commentaire :

"Quand la lumière illumine le mental des hommes et stimule [315] la lumière secrète au sein de toutes les autres formes, alors Celui en qui nous avons la vie révèle sa Volonté illuminée, secrète et cachée.

Quand le dessein des Seigneurs du Karma ne peut trouver rien de plus à faire, et que tous les plans entrelacés et étroitement reliés sont exécutés, alors Celui en qui nous avons la vie peut dire : Très bien ! Seul ce qui est beau demeure !

Quand les plus bas de ceux qui sont bas, les plus denses de ceux qui sont denses, les plus hauts de ceux qui sont hauts ont été élevés par le petit vouloir des hommes, alors Celui en qui nous avons la vie peut hisser, dans la lumière radieuse, la boule vive et lumineuse de la terre ; alors une autre plus grande Voix peut lui dire : Très bien ! Continuez. La lumière brille."

Vous noterez que, dans ces mots, l'accent est mis sur ce que l'homme accomplit, et non sur ce que la Hiérarchie fait pour l'homme. Quand les hommes parviennent à l'illumination, quand ils précipitent intelligemment la part karmique de leur temps, quand ils élèvent les règnes subhumains (avec l'activité réflexe d'élever simultanément les plus Élevés), alors ils peuvent participer au travail de la Hiérarchie, et y participent en effet.

Pendant des siècles, ce cycle de participation a semblé trop lointain pour être envisagé ; néanmoins, quand l'humanité précipita la guerre, elle rapprocha automatiquement et de façon quelque peu surprenante la réussite finale.

L'illumination du mental des hommes va suivre rapidement. Le processus d'élévation des règnes subhumains a progressé étonnamment du fait de la science dont l'œuvre fut couronnée par la fission de l'atome, et la pénétration de l'aspect "d'intervention spirituelle" de l'esprit humain au plus profond du règne minéral. Réfléchissez à ceci.

Donc, si vous pouviez voir les choses telles qu'elles sont véritablement dans le monde d'aujourd'hui, et les envisager sous leur vraie perspective qui est – en ce qui vous concerne – celle du Maître, vous sauriez qu'un grand pas a été fait vers :

1. L'institution d'une initiation plus rapide, et cela en formation de groupe. [316]

2. La possession d'un contact beaucoup plus généralisé entre la

Hiérarchie et l'humanité.

3. La révélation de la vraie signification de l'initiation.

Cette vraie signification se trouve encore derrière le rideau de ce qui voile la vérité ultime. C'est là que sont les grands secrets de Sanat Kumara pour qu'ils y soient trouvés en temps voulu ; la vérité concernant l'initiation est l'un d'eux. Quand la Hiérarchie se retira derrière le rideau de séparation aux temps atlantéens, cela marqua le début d'un intermède d'obscurité, d'aridité et d'un cycle "d'abstraction absolue" qui persista dans sa forme la plus rude jusqu'à 1425 ; depuis lors, il s'est sensiblement allégé jusqu'à l'année 1925. Il devint possible pour la Hiérarchie d'envisager la nécessité d'une réorientation, et l'imminence de la révélation du premier secret, le secret de l'initiation. Notez bien ce que je dis ici. L'humanité avait atteint un stade où elle pouvait opérer "l'abstraction" elle-même, où elle pouvait finalement, par la simple force de la volonté spirituelle, arracher les secrets confiés aux Gardiens d'au-delà du voile. Cela posait un autre problème à la Hiérarchie. Comment permettre cela en toute sécurité, de manière à pouvoir, en même temps, faire confiance à l'humanité dans son avidité pour la vérité pure ? La révélation entraîne la responsabilité et souvent le danger. Les hommes, en tant qu'individus, peuvent saisir certaines vérités de l'initiation et en user pour eux-mêmes avec impunité, mais révéler ces vérités à ceux qui ne sont pas prêts pourrait impliquer des risques sérieux.

Il fut donc décidé que l'on communiquerait une image plus vraie de la nature de l'état de disciple, à l'aspirant en attente ; le principe de l'obéissance occulte est mal compris. Il faudrait donner aux hommes la "liberté de pénétration" – comme elle est appelée-et leur enseigner la réserve nécessaire par les épreuves et l'expérience.

Il est intéressant de noter que le cycle débutant actuellement dans le monde est celui de la "Croissance par le partage", et que l'humanité avancée peut maintenant partager le travail, la responsabilité et la réserve experte de la Hiérarchie, tandis que, parallèlement et simultanément, la masse des hommes apprend les leçons du [317] partage économique ; et, mes frères, c'est là le seul espoir du monde.

Chaque initiation à laquelle sont admis les disciples permet cette participation occulte plus étroite à la vie hiérarchique. Cela implique, pour l'humanité avancée, une notable augmentation de la vitalité, de la tension et de la puissance vitales. Cela est reflété dans la masse par la demande constante de vitesse, et par l'accélération énorme de la vie de l'humanité, dans tous les domaines. Cette accélération coïncide, chez les disciples du monde entier, avec un état de préparation accru à l'initiation, selon leur degré et le développement de leurs capacités.

La différence, mon frère, entre l'état de préparation passé et celui du présent, c'est que dans le passé cette préparation était purement une question individuelle ; aujourd'hui elle est étroitement liée au groupe et l'aspect individuel est d'importance secondaire. À mesure que le temps et la vitesse prennent une importance plus grande pour la masse des hommes, le disciple, prêt pour l'initiation, considère son progrès personnel sur le Sentier comme moins important que le développement de son aptitude à servir ses frères, à les servir par le groupe auquel il est affilié ou vers lequel il peut être attiré. Pour le disciple se trouvant face aux deux premières initiations, ce groupe sera un rassemblement exotérique d'hommes, qui comptera sur sa fidélité, et dans lequel il apprendra la coopération et les méthodes de travail de groupe. Pour le disciple plus avancé, il s'agit de l'ashram et de service direct à l'instigation de quelque Maître.

Dans les paragraphes ci-dessus, je vous ai donné un certain nombre d'idées qui, bien qu'elles ne soient pas nouvelles dans leur énoncé, sont nouvelles dans ce à quoi elles se rapportent. Il est important que vous vous en souveniez ou le découvriez. La signification du partage et la relation du développement spirituel avec la vitesse sont des points importants sur lesquels il faut mettre l'accent. Une grande partie de ce que j'ai dit ci-dessus est en relation étroite avec l'indication donnée aux pages anglaises 302-303. Je vous suggère de la revoir.

Sur les Indications

J'ai continuellement insisté sur la nécessité pour le disciple de penser ésotériquement ; c'est peut-être la chose la plus difficile que je [318] puisse vous demander. Une réflexion sur ces indications devraient vous apprendre beaucoup, car elles ne sont pas ce qu'elles semblent être, à une lecture superficielle ; l'effort pour comprendre et pour interpréter devrait vous faire avancer beaucoup sur la voie de la "pensée occulte". Les Maîtres ne donnent pas l'enseignement par le moyen d'indications à demi-mot, lorsqu'Ils pourraient le donner, en toute sécurité, sous une forme plus ouverte. À aucun moment, Ils n'ont l'intention d'être mystérieux, ni de refuser l'enseignement à celui qui cherche. Leur méthode, en réalité, est triple :

1. La présentation des vérités qui, de toute évidence, découlent d'une reconnaissance de vérités déjà présentées. Pour cela, on s'en tient d'ordinaire étroitement à l'enseignement ésotérique de l'époque ; cette méthode est essentiellement une présentation de liaison.

2. De temps en temps (habituellement une fois par siècle, après leur Conclave, à la fin du premier quart de siècle), il est communiqué un ensemble d'enseignements plus avancés. Ces enseignements ne seront reconnus que par un petit nombre des disciples du monde les plus avancés. Néanmoins, cela se révélera être la forme ordinaire d'enseignement occulte pour le cycle de développement suivant. C'est ce genre de travail que je me suis efforcé de faire avec l'aide d’A.A.B.

3. Il existe aussi l'enseignement donné véritablement au sein de l'ashram, et qui n'est pas mis par écrit, quand les deux autres formes dominent ; il trouvera son expression quand la nécessité s'en fera sentir, et quand l'occasion en sera offerte aux disciples qui en sont les gardiens. Sa présentation dépend du développement – rapide ou lent – des disciples moins avancés.

Les trois méthodes sont employées à l'heure actuelle.

À mesure que l'homme progresse et se rapproche de son but, il commence à s'apercevoir que toute la technique du développement consiste en une succession de révélations, déterminées par sa connaissance de significations subjectives, de nature très différente du sens apparent habituel. Dans l'ancien temps, comme vous le savez, le [319] Maître disait à son disciple : "Voici une indication" et, l'ayant énoncée, Il enjoignait à son disciple la nécessité de se retirer et de chercher le sens véritable jusqu'à ce qu'il le trouve ; alors, et seulement alors, le disciple pouvait revenir en quête d'une nouvelle indication découlant de la précédente.

Aujourd'hui, cette méthode n'est plus utilisée, et ce changement constitue l'un des modes d'instruction des disciples de l'âge nouveau. Le disciple moderne doit reconnaître l'indication correspondant à son point de conscience, indication qu'il lui faut trouver dans la masse d'instructions mise à sa disposition. Il doit chercher ce qui – pour lui – est la déclaration la plus ésotérique rencontrée dans l'enseignement courant ; de cette indication, il doit extraire la signification après l'avoir éloignée de son contexte ; plus tard, il doit en apprendre le sens et en tirer profit.

Les indications données à ce stade sont liées au thème de la révélation, ou concernent les techniques rendant la révélation possible. L'indication, par exemple, sur laquelle vous pouvez travailler jusqu'à ce que vous receviez la suite de l'enseignement, est contenue dans ce paragraphe-ci et dans le précédent. Vous pouvez la découvrir si vous prenez chaque phrase, donnez libre cours à votre intuition, et cherchez le sens et la signification se rapportant à la possibilité de la révélation. Mon unique effort aujourd'hui est d'indiquer la relation entre l'initiation et la révélation. La révélation – découlant d'une juste orientation et d'une pensée juste – fait partie de l'entraînement de l'initié, et beaucoup de disciples en cours d'entraînement retardent leur progrès en ne reconnaissant pas la révélation lorsqu'elle surgit au-dessus de leur horizon spirituel.

Je vous ai déjà donné cinq indications, et je voudrais que vous en saisissiez la succession, car cela peut être précieux pour vous et pour d'autres disciples :

1. Les changements survenus dans la Hiérarchie ont été l'œuvre des disciples du monde. Vous êtes-vous demandé (en étudiant cette indication) pourquoi "des disciples" ?

2. Les plans mondiaux de l'homme d'aujourd'hui sont le premier signe de l'apparition de l'aspect volonté. Pourquoi en est-il effectivement ainsi ? [320]

3. Les disciples de tous les ashrams ont simultanément la tâche de "modifier, qualifier et adapter le Plan divin. Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi le Plan n'est-il pas imposé ?

4. L'initié sait parce qu'il travaille. Que signifie pour vous cette indication ?

5. Une des clés de l'interprétation correcte d'une indication réside dans son association avec l'idée de direction dans le temps et dans l'espace.

Étudiez ces points et voyez quelle est leur relation. Quel est d'après vous le sens intérieur qu'ils sont censés communiquer ?

Les Formules

On pourrait quelquefois remarquer que ces formules sont des tentatives faites par les aspirants avancés pour circonscrire, dans les limites voulues, certaines des révélations qui se sont échappées. Elles expriment un passé, indiquent une révélation, et établissent fermement la pensée de l'aspirant dans le monde de l'âme, car c'est dans ce monde qu'il doit apprendre à travailler et à vivre. C'est à partir de ce monde qu'il doit maintenant commencer à travailler dans deux directions, dans le temps et dans l'espace, car le monde de l'âme est l'antichambre du "Cercle de Libération". C'est toujours l'initié en tant qu'individu qui entre dans ce "Cercle de Libération" ; il en a toujours été ainsi au cours des siècles, mais maintenant, pour la première fois, c'est l'humanité dans son ensemble qui y pénètre. Ceci est le résultat de la guerre 1914-1945. L'humanité, en entrant dans ce cercle, devra affronter la première leçon majeure : l'Unité de la Vie Une. Cette forme de présentation sera plus facilement admise par les masses que des expressions telles que Fraternité, Relation. La vie et son partenaire qui l'équilibre, la mort, sont de vieux aspects familiers de la vie pour les masses ; leur point de départ pour toute révélation est la vie, et le résultat de toute révélation est la mort ou la disparition des voiles.

La formule que je vous présente aujourd'hui est composée de trois mots étroitement reliés, et le thème dont l'étudiant doit se préoccuper est la nature de la relation qui est indiquée, non par [321] les mots, mais par la nature même de ce qui les relie. Ce n'est pas une relation évidente, mais un sens ésotérique et subtil que l'intuition révélera et que les mots extérieurs cachent.

LE SOLEIL... NOIR... ANTAHKARANA

Ces mots constituent et, lorsqu'ils sont placés dans l'ordre correct, créent une formule mantrique de grande puissance magique. Elle a un rapport ténu, mais net, avec la troisième initiation, mais ce n'est pas cet aspect que l'on vous demande d'étudier, mais le triangle créé et les lignes de forces mises en mouvement, quand le mot juste se trouve au sommet du triangle.

La clé d'une orientation correcte de votre pensée gît dans la compréhension du triple aspect du Soleil, dans l'unité de la réalité, et dans la dualité de la nature de l'antahkarana. Il ne m'est pas permis d'en dire davantage ; c'est à vous de vous battre avec cette formule, et d'exhumer ou d'amener à la surface sa signification cachée. Dans la ligne des indications données au sujet des quatre autres formules, la note-clé de celle-ci serait :

"Conduis-nous de l'individuel à l'Universel."

Points de Révélation

Je voudrais, au point où nous en sommes, attirer plus directement votre attention sur les trois stades de la révélation ; vous vous en êtes occupés et vous y avez réfléchi, si vous avez réussi à suivre ce travail de près ; vous êtes peut- être déjà parvenus à une partie de ce qui est automatique et essentiel dans leur activité.

La révélation apparaît rarement dans toute sa beauté, dans la conscience du disciple ; c'est un processus graduel régulier. Les trois mots que je vous ai donnés comme décrivant ces stades concernent le disciple ou l'initié en tant qu'individu ; ils expriment les stades de l'impact de la révélation sur son mental. Il existe des causes parallèles intérieures, qui sont responsables des stades extérieurs de Pénétration, Polarisation et Précipitation. Ce sont : [322]

1. Le stade du "point de lumière qui avance".

2. Le stade de la direction correcte, ou focalisation de la puissance "qui avance".

3. Le stade de l'impact spirituel.

Ici encore (si vous pouviez le voir) vous avez une illustration des processus et de l'interaction de l'Invocation et de l'Évocation, et de l'établissement d'une triple relation entre la réalité intérieure et l'homme extérieur, le disciple sur son propre plan ; vous avez une activité d'évocation si puissante qu'elle produit des attitudes et des expressions exotériques correspondantes. En réalité, vous avez là une phase de l'action de la loi de Cause à Effet, dont la manifestation est très clairement illustrée. À mesure que la loi de Karma se fait sentir sur le plan extérieur, vous avez, devant les yeux, l'évidence des trois stades : Pénétration, Polarisation et Précipitation. En même temps, sur les plans intérieurs, et à cause de l'existence de la réalité intérieure, vous avez les trois stades correspondants de la Lumière qui avance, de la Direction correcte, de l'Impact. Vous avez ici aussi une indication de l'étroite relation réciproque de l'extérieur et de l'intérieur, produisant une condition où le disciple crée une situation analogue à la phase – la longue phase – de sa création du karma et de sa précipitation finale, sous forme de (prétendu) désastre "critique" dans sa vie sur le plan physique.

Une étude des trois révélations indiquées dans les précédentes instructions révélera l'exactitude de l'affirmation ci-dessus. Je vous les ai énumérées dans mes instructions antérieures et je me demande si vous les avez lues souvent. Il vous sera profitable de prendre ces trois points de révélation et de leur appliquer les trois stades extérieurs et intérieurs, par lesquels passent toutes les révélations. Vous avez peut-être noté aussi comment un point de révélation conduit normalement à un autre. Vous noterez (ayant étudié les trois révélations indiquées aux pages anglaises 309 et 310) comment toutes concernent le premier aspect divin, partant de l'énergie initiale mise en mouvement par la pensée de Dieu, conduisant à l'expression de la Volonté, qui est le grand premier rayon en action, puis se focalisant dans la Monade. Assez curieusement, toutes trois vous donnent – symboliquement [323] et effectivement – l'expression des trois stades exotériques :

1. Pénétration, la nature descendante et circulaire de l'énergie.

2. Polarisation, l'effet sur cette énergie de la volonté polarisée.

3. Précipitation, par l'intention focalisée et l'impulsion dirigée de la

Monade.

La révélation suivante dans l'ordre de succession sera celle de la créativité, du monde des formes-pensées, du désir que chaque être humain et l'humanité dans son ensemble ont créé, et (notez-le bien) de la mise en route, par l'humanité et en relation avec sa propre destinée, de la loi de Cause à Effet, ou de Karma.

J'ai condensé ici, dans des paragraphes courts et relativement peu nombreux, beaucoup d'enseignements importants concernant la révélation et ses processus, et j'ai insisté sur une phase de l'activité humaine (nécessaire pour produire la révélation) qui n'a jusqu'ici reçu que peu ou pas d'attention. On est apte à considérer la révélation comme en dehors de toutes les lois, comme une activité extra-planétaire, comme une chose se produisant parfois chez l'aspirant bien intentionné, relativement imprévisible et inattendue. Je me suis efforcé ici de corriger cette impression erronée.

SEPTIEME PARTIE

Ce serait un véritable problème pour les candidats à l'initiation s'ils devaient répondre à certaines questions, dont les suivantes : À quoi êtes-vous initiés ? Les disciples sont-ils initiés pour entrer dans la Hiérarchie ? Existe-t-il certains contacts secrets que l'initiation rende possibles ? La récompense de l'initiation est-elle l'acquisition de certaines connaissances mystérieuses, jusque là inconnues ? La pensée, en ces matières, est imprécise.

Au cours des années, je vous ai donné beaucoup de définitions de l'initiation ; toutes ont été utiles et vraies. Aujourd'hui, je cherche à élargir beaucoup votre conception en ces matières, et à vous [324] donner un point de vue entièrement nouveau sur cet absorbant travail d'affirmation. Ce que j'ai à dire découle de certaines indications que je vous ai données dans les pages précédentes. Ces indications sont de bonnes illustrations de la méthode d'enseignement qui est si profondément enracinée dans la technique hiérarchique. J'ai dit :

1. Que des processus plus rapides d'initiation étaient maintenant institués.

2. Que l'initiation voilait un secret dont la révélation était imminente.

3. Que toute initiation permet une participation plus étroite à la vie hiérarchique, et que cette participation est étroitement reliée à la vitalité et à la tension vitale.

4. Que l'initiation, actuellement, concerne la vie de groupe et non l'individu.

5. Que l'initiation concerne l'avenir et implique la prévision.

6. Que le temps est l'un des thèmes ou secrets majeurs, sous-jacents à l'initiation.

Dans les instructions présentes, je souhaite traiter ces six points.

1. Quand je dis qu'une initiation plus rapide est instituée, il ne faut pas en conclure que l'on va permettre un certain relâchement ou que les exigences ne seront pas aussi sévères ; ou encore qu'il sera permis au disciple de prendre l'initiation avant qu'il ne soit vraiment prêt ; ou encore qu'il pourra continuer avant d'avoir prouvé son aptitude à avancer sur le Sentier. Telle n'est pas la situation, sur aucun de ces points. Trois facteurs sont la cause de ces changements des exigences hiérarchiques :

a. Le développement mental des disciples de partout est aujourd'hui d'une nature telle qu'il ne leur faut pas aussi longtemps qu'autrefois pour faire les mises au point nécessaires, ou pour changer leurs attitudes et conditions de vie. Il ne leur faut pas aussi longtemps pour assimiler une vérité proposée, ou pour répondre à une perception intuitive. Leur compréhension de la loi de Cause à Effet et leur appréciation de la loi subsidiaire des Conséquences est bien plus [325] rapide que dans le passé. Ces faits nécessitent donc de la part des Maîtres, la reconnaissance de cette condition plus avancée ; un gain de temps important s'ensuit. Vous devriez le noter comme étant d'importance très réelle ; sa vraie signification est que le temps nécessaire pour qu'une vérité, un contact ou une compréhension spirituelle soient enregistrés par le cerveau physique a été considérablement réduit, presque d'une manière phénoménale. Les disciples peuvent maintenant, en quelques mois, (si leur effort est sincère et honnête) maîtriser des idées et parvenir à des réponses qu'il leur fallait des années pour maîtriser, dans les cycles antérieurs d'effort hiérarchique. Ceci est vrai, sur une courbe moins élevée de la spirale, des masses d'hommes en tous lieux. Le facteur mental est aujourd'hui alerte, entraîné et dominant. Ces sont des faits que la Hiérarchie ne peut pas négliger ; d'ailleurs Elle ne le désire pas, car c'est cette vivacité du mental qui depuis des siècles a retenu son attention, et c'est pour cela qu'Elle a travaillé.

b. Un autre facteur est le fait que beaucoup de disciples s'incarnent actuellement, qui sont déjà préparés et prêts à l'initiation ; ils ont fait le travail nécessaire dans des vies précédentes. Il n'y a donc pas lieu de perdre du temps et, aujourd'hui, il se succède une constante série d'initiations. Cela occasionne forcément certains changements hiérarchiques importants : de nouvelles situations se présentent dans les cercles initiés ; beaucoup de candidats qualifiés remplissent des postes hiérarchiques vacants ; d'où un mouvement du personnel hiérarchique, à une échelle jusque là inconnue. Inutile de dire que ce mouvement, ce changement, présente ses propres difficultés ou ses possibilités favorables. L'une des plus importantes parmi ces dernières est que les candidats à l'Initiation de la Décision sont beaucoup plus nombreux qu'à aucun moment de l'histoire de notre planète.

c. Et puis l'Initiation peut maintenant être prise en formation de groupe ; c'est quelque chose d'entièrement nouveau dans le travail de la Hiérarchie. Ce n'est pas un par un que les candidats se tiennent devant l'Initiateur, mais plusieurs se tiennent simultanément devant lui. Leur pensée à tous est en [326] accord complet ; ensemble ils sont éprouvés, ensemble ils atteignent le "point de triomphe" qui remplace le "point de tension" ; ensemble ils voient "l'étoile briller", et ensemble l'énergie émanant de la Baguette de l'Initiation, les rend aptes à recevoir une énergie spécialisée, qu'ils utiliseront plus tard dans leur futur service mondial. Cette approche de groupe, cette intention de groupe, cette "réserve silencieuse et cette reconnaissance vocale de groupe", cette consécration et cette vision du groupe n'en sont plus au stade expérimental. Cette réussite de groupe (je ne parle pas ici de votre groupe qui n'a pas remarquablement réussi) marque le point où l'on peut instaurer une nouvelle phase d'activité à Shamballa. Cela permettra au Seigneur du Monde de devenir le Gouverneur d'une Planète sacrée, ce qui, jusqu'ici, n'a pas été le cas. Notre Terre peut maintenant devenir une Planète sacrée, si toutes les conditions correctes sont remplies. Une qualité divine nouvelle jusqu'ici non révélée, et que nous ne reconnaîtrons pas actuellement si elle nous était présentée, est lentement en voie de cristallisation, pour s'exprimer par le moyen du processus accéléré d'initiation. Les disciples sont aujourd'hui les témoins de l'apparition d'une caractéristique solaire, par l'intermédiaire de leur Logos planétaire, exactement comme les "Vies d'Intention similaire" – c'est leur appellation ésotérique – en furent les témoins, il y a fort longtemps. C'est à cette qualité inconnue et mystérieuse que se rapporte cette "Etoile qui brille".

Je ne peux pas en dire davantage car vous ne comprendriez pas. Vous pouvez accepter ce que j'ai dit ci-dessus comme une hypothèse possible, sans que votre bon sens soit outragé ou votre intention violée ; c'est ce que je vous demande d'accepter simplement.

Une grande occasion vous est offerte ; le succès du système du Raja- Yoga, la Science Royale du Mental (instituée par le grand initié Patanjali, il y a onze mille ans) est en train de se manifester et ses techniques s'affirment. Ce qu'il a dit au sujet de la Grande Loge Blanche est maintenant diffusé de façon satisfaisante et le dessein originel en grande partie a été justifié. Au cours des sept mille prochaines années, son système sera utilisé pour entraîner les [327] disciples à la maîtrise du mental. Grâce à ce système, ils parviendront au stade "d'isolement dans l'unité" et dans cette unité dont ils sont conscients, seuls, et cependant avec beaucoup d'autres – ils prendront l'initiation qui leur permettra de libérer de l'énergie dans le monde des hommes, qui attend et demande.

2. Nous en arrivons maintenant à notre deuxième point, à savoir que l'initiation voile un secret dont la révélation est imminente. Exactement ce qu'est ce secret, je ne peux pas le révéler ; il se rapporte à un genre spécial d'énergie qui peut être suscité à un moment de suprême tension. La seule indication possible que je peux vous donner, concernant cette mystérieuse question, est qu'elle est étroitement reliée à la "Lumière aveuglante" que vit Saul de Tarse sur la route de Damas et à la "lumière aveuglante" qui accompagna la décharge d'énergie de la bombe atomique. La "Lumière aveuglante" qui accompagne toujours la vraie conversion (événement toujours rare et soudain, lorsqu'il est vrai et réel) et qui est une manifestation attachée à toutes les Vies ayant dépassé le stade humain de conscience – selon leur degré – et, par ailleurs, la lumière libérée par la fission de l'atome, sont une même et unique expression sur des niveaux de conscience différents ; elles sont en relation précise avec les processus et les effets de l'initiation. Cela n'aura aucun sens pour vous avant que vous n'ayez subi certaines expériences de l'initié. Il n'est pas facile, pour l'aspirant moyen, de comprendre que les stades progressifs franchis sur le Sentier indiquent une aptitude progressive à "recevoir la Lumière". Lorsque l'aspirant prie, dans la nouvelle Invocation : "Que la Lumière descende sur la terre", il invoque une chose que l'humanité devra apprendre à manier ; c'est l'une des choses auxquelles les disciples du monde doivent commencer à préparer l'humanité.

Tous ces progrès de la planète sont accompagnés de risques, spécialement en ce qui concerne l'absorption de la lumière par l'humanité – sur une échelle mondiale – avec une action réflexe subséquente sur les trois règnes subhumains. Rien de ce qui affecte ou stimule l'humanité en vue d'une activité de progrès, n'est sans effet inévitable sur les trois règnes inférieurs. Ne l'oubliez pas ! Le genre humain est le macrocosme de ce triple microcosme inférieur.

Cela, comme vous pouvez l'imaginer, peut faire partie des [328] secrets du processus d'initiation. Le "principe d'absorption" apparaît comme l'une des questions à étudier, à comprendre et à maîtriser entre les initiations, car chaque initiation fait avancer le sujet d'un pas. Actuellement, les effets physiques de la fission de l'atome, et son utilisation constructive subséquente, est le problème immédiat de la science moderne, et c'est maintenant (je désire vous le rappeler) un problème exotérique. Son emploi, ou l'emploi correspondant sur les niveaux ésotériques, demeure encore l'un des secrets de l'initiation.

3. Dans mon troisième point, j'ai affirmé que chaque initiation indiquait une participation plus étroite à toutes les formes de la vie hiérarchique. Comprenez-vous, dans une quelconque mesure, ce que cette affirmation signifie et ce que sont ses implications ? Je traite là non seulement d'un point de signification profonde mais d'épreuve majeure. Il existe dans la Hiérarchie une contrepartie spirituelle, ou correspondance supérieure à la vie économique de notre planète. Le partage est associé avec ce qui a de la valeur, qui devrait être partagé si la justice se manifestait, et fondamentalement avec les valeurs qui donnent la vie. La participation dont je parle est la participation à toutes les réactions, à toutes les attitudes, à tous les types de sagesse, à tous les problèmes, toutes les difficultés et toutes les limitations, de sorte que ces facteurs deviennent constructifs dans le sens de groupe, et cessent d'être destructifs. Rien de destructif n'a sa place dans aucun ashram, mais les disciples peuvent utiliser et utilisent la force ashramique dans leur travail, de manière destructive, dans les trois mondes. Ceci n'est pas facile à comprendre. Peut-être rendrais-je ce point plus clair si je vous signale que cette participation implique la connaissance complète de toutes les réactions de la personnalité de tous les membres de l'ashram, c'est-à-dire de toute préparation aux initiations inférieures, et donc de tout ce qui est en dessous d'un certain niveau. Il n'y a rien de secret qui ne sera connu, et vous pouvez comprendre que la découverte de la nature effective de cela constitue une épreuve majeure pour tous les disciples. Il n'existe rien dans le mental d'un disciple qui ne puisse être télépathiquement connu de tous les autres membres de l'ashram du même degré de développement, ou de tous ceux d'un degré supérieur, car c'est une loi que le plus grand peut toujours comprendre le plus petit.

Je souhaite que les étudiants considèrent ce fait avec beaucoup d'intelligence et une attention plus étroite ; ils en arriveraient alors à [329] la connaissance que leurs limitations constituent vraiment un problème pour ceux qui sont moins limités. Le temps devra venir où les candidats à l'admission dans un ashram, et plus tard à l'initiation, devront comprendre que leurs limitations, leurs points de vue relativement mesquins et leurs attitudes fermées, sont une entrave aux événements ashramiques de progrès. Si le principe de la participation a un sens quelconque, ce sont des points de grande importance, et dignes de réflexion. La réponse de votre groupe au travail que je vous ai demandé d'entreprendre au cours des années l'illustre. Une petite poignée d'entre vous a répondu, a fait des sacrifices, a travaillé dur pour faciliter le travail des Triangles, pour diffuser l'Invocation et pour aider au travail de Bonne Volonté, mais il s'agit d'une très petite minorité. Les autres ont ou été intéressés intellectuellement, mais sans pouvoir faire les sacrifices nécessaires, ou refusé de faire passer d'abord les choses importantes, remplissant leur vie de choses secondaires. Cette limitation, comme vous pouvez le comprendre, a handicapé les plans ashramiques ; ceux qui ont travaillé de tout leur cœur (ils savent que je sais qui ils sont) ont dû participer avec douleur et détresse à cette limitation. J'ai souvent dit qu'en entrant dans uns ashram le disciple laisse derrière lui sa vie personnelle, et y pénètre en tant qu'âme. Ce que j'ai dit dans le paragraphe ci-dessus ne contredit nullement ce fait. Il faut néanmoins se souvenir que le disciple est devenu ce qu'il est comme résultat de l'aspiration de sa personnalité, de ses luttes dans les trois mondes, et d'un point acquis de développement spirituel. En conséquence, bien qu'il laisse derrière lui sa personnalité avec ses erreurs et ses problèmes, il indique, à ses condisciples et à ceux qui sont plus avancés que lui, exactement quelles capacités lui manquent, quel est son point d'évolution, et quel stade de l'état de disciple il a atteint. À ce sujet, je vous recommande de lire de nouveau tout ce que j'ai dit concernant les six stades de l'état de disciple dans L'État de Disciple dans le Nouvel Âge (Vol. I) ; les éléments d'information que j'y ai donnés sont de grande importance ici.

Au début, il se peut que le disciple ait peu de chose à partager et présente, au contraire, pour les disciples anciens, beaucoup de choses à enregistrer, dont ils doivent tenir compte, et qu'ils doivent compenser. Ils doivent aussi régler l'énergie faisant impact sur le [330] disciple entrant, afin d'adapter celle-ci à son point de développement, à son rayon et à sa nature. Le groupe des disciples qui dans un ashram sont de développement égal à celui du disciple nouveau, joue le rôle de groupe de sauvegarde, et ceci est vrai quel que soit le degré, lorsqu'il s'agit d'une énergie supérieure qui afflue. Quand le disciple est temporairement désorienté, cette sauvegarde devient une nécessité majeure, et l'existence du mirage, dans la vie du disciple, impose une véritable tension à ses condisciples. Ils doivent partager le fardeau et s'unir pour assurer sa protection ; ce n'est pas la tâche du Maître, mais Il s'y intéresse et donne de sages instructions.

Ce partage ashramique est l'une des grandes compensations de l'état de disciple. Grâce à lui, il est possible de "supporter de manière occulte" une lumière supplémentaire. Je souhaiterais que vous réfléchissiez à cette expression. Une grande force unie peut être mise au service du Plan, et la signification occulte des mots : "ma force est comme la force de dix, car mon cœur est pur" peut être saisie. La force parfaite de l'ashram (symbolisée par le nombre 10) devient disponible pour le disciple dont la pureté de cœur lui a permis de pénétrer dans l'ashram. Sa connaissance est rapidement transmuée en sagesse lorsque son mental est soumis à l'influence de la compréhension supérieure de Ceux à qui il est associé. Progressivement, il commence à apporter sa propre contribution de lumière et de compréhension à ceux qui viennent d'entrer et à ceux qui sont ses égaux.

La force, la disponibilité, l'utilité de l'ashram est la totalité de tout ce que ses membres peuvent apporter ; il s'y ajoute ce que les Initiés au- dessus du troisième degré peuvent "importer" de source encore plus haute, ou ce que les Maîtres peuvent rendre disponible selon la nécessité.

Les étudiants peuvent penser qu'un ashram n'a, dans son sein, qu'un seul initié du cinquième degré (celui de Maître). Il en est rarement ainsi. Habituellement, trois Maîtres coopèrent dans chaque ashram, l'un d'eux étant au sommet du triangle. Il joue le rôle de Maître de l'ashram et Il est responsable de la préparation des disciples à l'initiation ; fréquemment, il existe aussi des Maîtres associés, spécialement pendant les cycles d'initiation rapide, comme c'est le cas actuellement. Il y a aussi des Maîtres qui se préparent [331] à la sixième initiation.

Ce processus de "partage" ne comporte pas ce que l'on entend généralement par "partage des soucis". Il n'est pas permis aux difficultés et aux problèmes de la personnalité de pénétrer dans l'ashram ; seules sont reconnues les limitations de l'évolution et l'absence de perfection (limitations dans l'expression de l'âme, indiquant le degré ou le stade du disciple). Si, néanmoins, des disciples agissent ou réagissent de manière à attaquer l'ashram, ceci est naturellement reconnu, mais ces cas-là sont heureusement très rares ; ils deviendront peut-être plus communs quand l'inspiration spirituelle que subit actuellement l'humanité, et à laquelle elle réagit, placera un bien plus grand nombre de disciples en relation avec la Hiérarchie. Dans le cas où un disciple a ouvert une porte d'attaque contre un ashram – et ceci est arrivé, vous le savez, dans le cas de mon ashram – la tâche des disciples unis est de "sceller la porte" contre le mal menaçant, de retirer la confiance habituellement accordée au disciple dans l'erreur, mais en même temps de se tenir fermement à ses côtés avec amour, jusqu'à ce qu'il ait compris l'erreur de sa voie, et qu'il ait lui-même pris les mesures nécessaires pour arrêter le mal qu'il a instauré.

Il faut se souvenir que rien de tout cela n'est une attaque de la personnalité ou de l'individu contre l'ashram. Les efforts relativement faibles d'une seule personne sont vains et n'exercent pas de véritable impact sur la conscience de l'ashram. Le mal libéré doit émaner d'un groupe, bien qu'il soit infligé par le moyen d'un disciple en tant qu'individu. C'est une affaire totalement différente. Il se peut qu'un disciple fasse cela par mauvais emploi du mental inférieur et de sa capacité de raisonner, ce qui peut lui faire voir blanc ce qui est noir, et prouver qu'une bonne intention est responsable d'énergie mal distribuée ; ou bien le disciple peut laisser entrer le mal sous l'influence du mirage, pourvu, je le répète, que ce soit un mal de groupe.

Pour cela le disciple tourne simplement une clé, et le mal de groupe entre. Par exemple, le mal fait à l'ashram du Maître Morya par H.P.B., dans sa précédente incarnation en tant que Cagliostro[1], est en train de disparaître, seulement maintenant, et ses répercussions ont affecté la Hiérarchie tout entière. La [332] tentative du mal sur mon ashram a été plus facilement compensée, et la source de haine qu'elle représentait a échoué à cause de sa mauvaise réputation universelle. Elle a été compensée par l'amour et la compréhension, ce qui n'est pas aussi facile pour une attaque de premier rayon. Dans un ashram, donc, le partage se fait de la façon suivante :

a. Le partage de la limitation individuelle, mais non des problèmes individuels ou des difficultés de la personnalité.

b. Le partage de "l'art de la protection occulte". Ceci implique deux activités : la protection de disciples limités et la protection de l'ashram contre des tentatives d'attaques ou d'intrusions.

c. Le partage dans le service du Plan, dont résulte l'action dans les trois mondes.

d. Le partage de la vie ashramique, avec tout ce que cela signifie, et les possibilités ainsi offertes.

e. Le partage de la stimulation, qui vient de la Présence du Maître et des instructions qu'Il donne de temps à autre.

f. Le partage à l'accession au pouvoir, à l'amour, qui survient pendant un cycle donné d'initiation. Ces cycles, (en ce qui nous concerne) tombent dans trois catégories :

1. L'initiation des membres d'un ashram, soit devant le Christ, soit devant l'Initiateur Unique.

2. Des initiations survenant au sein des ashrams affiliés et ayant un effet spécifique de rayon.

3. Des initiations à des degrés supérieurs au cinquième degré ; celles-ci créent des postes vacants, et, en même temps, causent un influx considérable de pouvoir.

Au moment de ces cycles, chacun dans l'ashram réagit d'une manière ou d'une autre ; personne n'avance sur le Sentier sans créer une nouvelle relation ou sans devenir un meilleur agent de transmission du pouvoir.

g. Le partage des résultats d'événements spirituels spéciaux tels :

[333]

1. L'attention dirigée de Shamballa.

2. Un afflux de force extra-planétaire.

3. "L'approche" ou pouvoir dirigé d'un Avatar d'un certain degré.

4. La fusion de toute pensée et de toute activité hiérarchiques, en vue de quelque événement dirigé, telle la Fête de Wesak et, de plus en plus, la pleine lune ou Fête du Christ.

Il existe d'autres événements qui ont un effet précis sur tous les ashrams, l'effet étant déterminé par le rayon ou "l'épanouissement du lotus ashramique".

Tout grand acte de partage entraîne automatiquement la production de deux réactions :

a. La création d'un point de tension.

b. L'apparition d'un point de crise.

Je ne vais pas m'étendre sur ces points, car je vous ai donné beaucoup d'enseignements dans ce sens, dans d'autres ouvrages antérieurs. Le rapprochement de "deux points d'énergie" (par exemple, de deux disciples) crée inévitablement un point de tension, qui peut libérer de l'énergie au service du Plan. Il produit aussi un point de crise, selon le développement des disciples en cause. Il n'existe pas le même point de crise lorsque des initiés de plus haut degré sont en cause. Le point de tension, dans ce cas, a pour résultat une "crise de projection et de direction" qui n'est en aucune façon reliée à la vie ou à la condition du disciple, ou à son aspiration et sa compréhension.

4. Aujourd'hui l'initiation concerne le groupe et non l'individu. Ce n'est pas une chose facile à expliquer à un groupe de personnes encore si polarisées dans leur personnalité que c'est l'aspect personnalité des autres membres qui retient leur attention, à tout moment. J'insiste sur ceci. Les aspirants-disciples sont beaucoup plus conscients des fautes et des attributs personnels des autres, que ne le sont les disciples plus avancés faisant partie de l'ashram. Le disciple avancé peut se rendre parfaitement compte – et se rend compte – des erreurs, échecs et caractéristiques indésirables de ceux avec qui il est associé, mais son esprit critique n'est pas le facteur déterminant, [334] comme c'est le cas chez ceux qui sont moins développés. Il est bien plus sensible aux aspirations, à l'effort et à l'intention fixe qu'à l'aspect personnalité. Il évalue l'emprise de l'âme sur le soi inférieur essentiellement sous l'angle de la stabilité de cette emprise. Sa manière de traiter l'aspirant est, en conséquence, basée sur cette reconnaissance et non sur une quelconque analyse du manque de développement de l'aspirant. C'est un point d'immense importance, car c'est ce type de considération qui gouverne les Maîtres lorsqu'Ils choisissent et instruisent un groupe en vue de l'initiation. Le Maître ne s'occupe pas des fautes temporaires, mais de l'emprise de l'âme et de l'intention, ainsi que de la réaction habituelle de l'aspirant à l'énergie de l'âme, lorsque cette énergie est appliquée. Le Maître peut commencer à entraîner un groupe, s'il existe une ferme emprise de l'âme, une oreille attentive de la personnalité, un effort stable et durable venant de ces deux directions, l'âme et la personnalité (ceci est un exemple d'invocation et d'évocation).

C'est nécessairement un processus lent, du point de vue du plan physique, mais, sur les plans intérieurs, où le facteur temps ne gouverne pas, cela n'a pas la moindre importance. Les Maîtres pensent en termes de cycles et non en termes de vie individuelle ; vu que cela ne vous est pas encore possible, excepté théoriquement, vous ne pouvez pas le comprendre. Par exemple, je vois l'expérience, les échecs, les réussites des disciples de mon ashram, en termes de cycles de mille ans. Ce que vous avez pu faire dans cette vie, à moins que cela n'ait une signification marquante, reste probablement tout à fait inconnu de moi ; si je désire le savoir, je peux le savoir, et cela arrive dans les cas où les résultats de quelque activité ont des répercussions sur mon ashram, ou sur une grande partie de mon groupe de disciples.

Permettez-moi de m'exprimer de la façon suivante : l’égoïsme mesquin, les sottes petites vanités, les irritations qui vous troublent, les paroles peu aimables que vous pouvez dire des autres ou aux autres, l'amour que vous ne donnez pas, et le fait que vous mettez mal l'accent dans votre vie journalière, ne sont pas notés par moi ou par aucun autre Maître. Tout cela est l'affaire de votre âme ; les conséquences en affectent votre famille, vos amis, votre groupe commun, mais ne nous concernent en aucune façon. Cependant, ce [335] sont les choses que vous remarquez chez les autres et qui affectent votre jugement, suscitant la sympathie ou l'antipathie, l'éloge ou le blâme, mais qui vous posent inévitablement en juge en tant qu'individu. Aucun Maître ne le fait. Lorsque le Christ a dit : "Ne jugez pas afin de n'être pas jugés", Il indiquait un état d'esprit où la compréhension domine tellement, que l'aspirant ne loue ni ne blâme plus ; grâce à cette attitude dans sa manière d'aborder mentalement les gens, il est alors libre de devenir un membre à part entière de l'ashram.

Si vous examinez les nombreux échecs apparents de mon expérimentation de la formation d'un groupe extérieur affilié à mon ashram, et mis en évidence dans le livre L'État de Disciple dans le Nouvel Âge, vous pouvez vous demander ce qui a bien pu m'inciter à choisir un pareil groupe de personnes, et pourquoi j'ai voulu prendre conscience de leur pensée, de leurs défauts et de leurs échecs. Je vais vous le dire.

D'après un examen s'étendant sur mille ans que j'ai pu faire comme le peuvent tous les Maîtres, toutes ces personnes font preuve d'une intention d'âme bien précise, toutes sont nettement orientées, dans la vie de leur personnalité, vers le monde spirituel, et toutes réagissent correctement à la domination de l'âme, même faiblement parfois. L'âme les tient dans une emprise véritable, qui est devenue stable et durable. Donc, en dépit de défauts sérieux, en dépit de caractéristiques prononcées de la personnalité, de nature indésirable, et en dépit d'une accentuation fausse, ces personnes étaient et sont prêtes à être entraînées. Leurs points faibles et leurs défauts disparaîtront plus rapidement que vous ne l'imaginez sous l'influence de leur âme, comme la rosée sous le soleil du matin. L'entreprise des Maîtres, consistant à substituer l'initiation de groupe au processus laborieux de l'initiation individuelle, se révèle avoir réussi, même si elle n'en est encore qu'au stade expérimental.

Les "cycles d'intérêt", ou périodes pendant lesquelles les Maîtres prêtent une attention étroite à l'aspect qualité du genre humain, sont aussi accélérés ; le processus "d'évaluation" prendra place maintenant tous les trois cents ans, au lieu de tous les mille ans, comme c'était le cas avant 1575. Ce changement peut être attribué à la plus grande sensibilité de la réaction de l'homme à la stimulation spirituelle, et à la rapidité avec laquelle il vient à bout de sa personnalité. Cela, [336] naturellement, ne vous apparaît pas, du fait que vous vous examinez réciproquement jour après jour ; néanmoins, Ceux qui envisagent l'humanité d'une manière plus désintéressée, plus profondément compréhensive, et sur des cycles de temps bien plus étendus, le voient. Le résultat de ces observations plus fréquentes de la part de la

Hiérarchie s'est révélée dans la confiance avec laquelle les Maîtres ont entrepris de préparer les gens à l'initiation.

Cette décision ayant été prise, et la permission accordée par Shamballa, certaines questions surgirent qu'il fallait examiner. La plupart d'entre elles seraient naturellement trop abstruses pour votre compréhension, qui se situe dans le mental et dans le cerveau, au lieu de se situer dans l'âme et dans le cœur. Il est évident que, si l'initiation est une affaire du plan physique exigeant qu'elle soit reconnue dans la conscience du cerveau, les disciples doivent être en incarnation physique ensemble (et par là, je veux dire à l'intérieur du cercle infranchissable des trois mondes, les plans physiques denses du plan physique cosmique) pendant un laps de temps suffisant pour mettre leurs réactions à l'épreuve, en tant que groupe, face au concept d'initiation de groupe, et en tant que participants, vis-à-vis l'un de l'autre. Pendant une grande partie de temps, il doit aussi y avoir une vie sur le plan physique, partagée par tous dans le groupe ; cela n'implique pas, nécessairement, similarité ou identité de lieu, mais doit impliquer similarité d'affaires mondiales et de civilisation. Cette nécessité sur le plan physique est – comme vous le percevrez – un test d'intégration individuelle, en vue de l'intégration de groupe ultérieure.

C'est ce test que j'ai appliqué dans mon travail avec vous tous, dans ce groupe particulier. L'état de relation demeure sur le plan intérieur, après la mort, et dans la conscience de ceux qui (actuellement non affiliés) font encore partie du groupe choisi pour mon expérimentation en vue de la préparation d'un groupe à l'initiation. D'autres Maîtres font de même. Nous espérons présenter – au cours des cinq cents prochaines années – plusieurs groupes de ce genre à l'Unique Initiateur. Tous ceux qui sont dans ces groupes ont pris la première initiation, comme des milliers de personnes dans le monde d'aujourd'hui. Beaucoup ont pris la deuxième initiation, particulièrement ceux qui travaillent dans des ashrams de cinquième et de troisième rayon, car de tels disciples se caractérisent par l'absence d'intensité émotionnelle.

L'initiation de groupe a été imposée à la Hiérarchie par le [337] développement rapide de la conscience spirituelle dans l'humanité, développement qui se manifeste – quel que soit le rayon – par la bonne volonté. Cette bonne volonté ne doit pas être interprétée comme l'aspirant sentimental peu avancé de sixième ou deuxième rayon est porté à le faire. Elle peut prendre de nombreuses formes ; elle peut se manifester en tant que sacrifice, de la part de la science, et par la consécration des fruits de la recherche scientifique au bien de l'humanité ; elle peut prendre la forme d'une aptitude de troisième rayon à consacrer de grandes richesses à des entreprises philanthropiques ou éducatives. Dans aucun de ces deux cas, les disciples ne se caractérisent en apparence par ce qu'on appelle une nature aimante. Cependant, les résultats de leur application à la science, ou de leur accumulation du prana cristallisé du monde financier, sont consacrés à l'aide de l'humanité. Ceci sera pénible à entendre pour certains d'entre vous qui estiment qu'une remarque irritante de la part d'un condisciple est quelque chose de honteux, qui rabaissent les efforts de celui qui gagne de l'argent, et qui, dans les deux cas, se félicitent de leur propre sens de la justice.

L'ancien dicton selon lequel "le mal que font les hommes leur survit ; le bien est souvent enterré avec eux", n'est pas vrai occultement. Le mal peut suivre un homme dans son incarnation suivante, jusqu'à ce qu'il ait appris à l'éliminer, mais le bien que font les hommes (même avec des motifs mélangés) n'est pas oublié ; il est enregistré dans le livre de comptes de la Hiérarchie.

 

[1] Cagliostro, W.R.H. Trowbridge