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SECTION I - Enseignement sur la télépathie - Partie 4

Avec ce dernier mode de communication mentionné se trouveront mélangés certains messages ou impressions provenant de l'Ashram que le disciple pourra confondre avec la télépathie de groupe, la communication avec l'âme, ou la relation directe avec le Maître – une relation qui à ce stade est non existante -. Cela importera peu, parce que lorsque le disciple commencera à se rendre compte de certaines différences, un nouveau mode d'enregistrement s'éveillera en lui et guidera sa conscience.

Cette phase, qui embrasse le second mode d'impression dans ses formes primitives, peut être extrêmement [89] longue, car elle couvre une période de transition bien définie du plan astral au plan mental. La durée varie selon le rayon et l'âge de l'âme. Les individus du sixième rayon, par exemple, sont très lents à effectuer cette transition, en raison de fascinations très prononcées chez eux. Ceux du premier et du deuxième rayon l'effectuent relativement vite. Les individus du troisième rayon sont également lents, parce qu'ils s'égarent dans le cours de leurs propres manœuvres illusoires et dans leurs pensées retors, sachant à peine où commence la vérité et où finit l'erreur ; l'illusion, problème des types mentaux sur tous les rayons, est de loin, dans ses effets, plus temporaire que ne l'est l'erreur.

Lorsque le disciple a maîtrisé dans une certaine mesure la différence significative entre les messages issus de son propre subconscient ou de celui d'autres personnes - avec lesquelles il peut être en rapport -, et ceux provenant de sa propre âme, sa vie devient beaucoup plus organisée et autonome, plus fertile au niveau du service, et par conséquent d'une utilité manifeste pour la Hiérarchie. Il apprend à distinguer les messages de sa propre âme de ceux issus de la Hiérarchie, et gouverne alors sa vie avec plus de clarté ; puis il distingue clairement et exactement les communications qui lui viennent de l'Ashram, émises pour s'imprimer sur le mental des aspirants et disciples de tous les degrés et de tous les rayons. Lorsqu'il peut distinguer ces diverses communications les unes des autres alors, et alors seulement, le troisième mode de communication devient possible : les messages directs dus au contact avec le Maître en personne de son Ashram. À partir de ce moment, il possède ce qui a été appelé "la liberté de l'Ashram" et "les clefs du Royaume de Dieu" ; un certain pouvoir de direction venant de l'Ashram lui-même peut lui être confié. Dès lors, sa pensée affectera et atteindra d'autres êtres. Le développement de cette efficacité croît avec rapidité quand le quatrième mode d'impression lui est devenu familier : celui qui provient de la Triade spirituelle, [90] et, par conséquent, de la Monade et de Shamballa. À ce stade (final) d'impression, il y a donc trois états moins importants, quoique bien définis, marquant chacun une expansion dans le domaine du service. Chacun d'eux est relié aux trois dernières des neuf initiations possibles auxquelles l'humanité se trouve confrontée au cours de son développement. La sixième initiation - à laquelle seuls des Maîtres peuvent participer -, marque une transition des trois premières étapes d’impressionnabilité requise par les disciples comme prélude à la cinquième initiation - ou plutôt à la troisième, quatrième et cinquième-, et sont en rapport avec les trois stades de communication Triadale, chacune étant en rapport avec la septième, la huitième et la neuvième initiations.

Jamais le motif géométrique, la progression numérique, ni la Loi des correspondances ne viennent à bout de la compréhension du dessein et des plans du Logos planétaire, ceux-ci ayant été établis avant la création des mondes, leurs prototypes ayant été découverts sur les plans du mental cosmique. Ces indications sont particulièrement difficiles à saisir pour les hommes dont l'état de conscience est, de nos jours, intensément individualiste.

Néanmoins, il existe, de la part de l'homme, une réactivité croissant régulièrement à un environnement en expansion, comme par exemple, sa prise de conscience de la distinction entre le nationalisme et l'internationalisme. Cette réactivité est naturellement subordonnée au libre arbitre humain particulièrement opérationnel au cours du processus de synchronisation. L'homme peut en effet apprendre rapidement et bien, ou prendre son temps, mais son état de conscience demeure celui d'une réaction à son environnement, tel qu'enregistré par sa conscience et dont il devient (étape par étape) partie intégrante. Cette intégration à son environnement, son imprégnation dans son ambiance et la puissance de son avancée, sont toutes liées au fait qu'il est créé pour recevoir l'impression, et qu'il possède un mécanisme de réponse pour toutes [91] les facettes de l'expression divine en manifestation. C'est pour cette raison que l'on parle toujours de l'homme véritablement illuminé, et de tous ceux qui ont passé les trois plus hautes initiations, comme de "ceux dont l'âme est un diamant" ; ils constituent dans leur ensemble "le joyau dans le lotus", ce lotus à douze pétales, symbole et expression de la puissance du Logos planétaire.

Vous pouvez voir, en conséquence, comment le thème de la révélation imprègne tout le processus d'évolution ; il ne faut jamais oublier que pas à pas, d'étape en étape, d'expansion en expansion, d'initiation en initiation, l'homme réalise progressivement le TOUT divin. La méthode est imprimée à partir d'un milieu non décelé jusqu'ici ; cela devint possible dans cette forme particulière, seulement quand "les Fils du mental, qui sont les Fils de Dieu, et dont la nature est en phase avec la Sienne, commencèrent à se mouvoir sur la Terre". La Science de l'Impression est en réalité la technique enseignée par la Hiérarchie spirituelle à l'humanité dès le moment de sa première apparition sur la Terre ; c'est la technique que tous les disciples doivent apprendre, quel que soit celui des sept Sentiers qu'ils finiront par choisir ; c'est aussi l'art sublime pratiqué par chaque Maître sous l'inspiration de Shamballa ; c'est une technique soutenue par la Volonté, et sa maîtrise est l'assimilation complète des "petites volontés des hommes" dans le Dessein divin ; c'est l'acceptation de leur part de la promotion de ce Dessein, grâce à l'impression correct de toutes les formes de vie, à n'importe quel point particulier de l'évolution. Les disciples deviennent alors les agents de la volonté divine et se voient confier la direction d'énergies, le plan, les secrets et l'inspiration dissimulés dans le Mental de Dieu.

À cette connaissance – qui a germé et s'est formée dans le système solaire qui précéda celui-ci – ils ajoutent ce que le présent système a à donner et à mûrir : l'attraction magnétique du second rayon d'Amour- Sagesse [92] sous une de ses trois formes majeures, ou rayons d'aspect, mis en œuvre par les quatre rayons d'attribut. Ce pouvoir d'utiliser les énergies des rayons, pour attirer et imprimer la révélation en constante expansion dans le mental, est l'indice de toute l'œuvre qui se poursuit aujourd'hui ; nous donnons à cette activité le nom de Science de l'Impression. Elle implique la constante ouverture à un nouvel environnement – un environnement qui s'étend du niveau le plus bas de la vie quotidienne du moins développé des êtres humains, jusqu'à ce stade de l'évolution où l'aspirant devient consciemment sensible à ce que nous appelons l'impression spirituel. À ce niveau, il devient plus sensible à un ordre supérieur d'impressions et, en même temps, il commence à apprendre l’art d’impressionner le mental d'autres êtres, à posséder la compréhension du niveau d'où il œuvre comme agent émetteur d’impression, et à savoir quels sont les fils des hommes qu'il peut atteindre. Il doit aussi maîtriser la leçon secondaire qui consiste à aménager son environnement de telle sorte qu'il puisse imprimer des idées sur d’autres individus et que l'impression puisse trouver son chemin à travers les circonstances ambiantes et pénétrer le mental habituellement inattentif des personnes dont il se sent responsable.

Il atteint ce but en augmentant sa connaissance de lui-même et en apprenant l'art d'enregistrer. Plus son aptitude à enregistrer l’impression auquel il est soumis et sensible est claire et profondément assimilée, plus il atteindra facilement ceux qu'il doit guider vers une sagacité plus étendue et approfondie. Cet enregistrement de son propre environnement en expansion – avec toutes ses implications d'une vision nouvelle, d'un but nouveau, et d'un champ de service plus vaste – débouche sur un influx d'énergies (arrivant sur les ailes de l'inspiration), qui deviennent un réservoir de substance mentale qu'il pourra utiliser une fois habitué. [93]

La première étape est donc le fait d'enregistrer, et de traduire en concepts, idées et formes-pensées correctes et accessibles ce qu'il a enregistré. Ceci marque la première étape de son service véritablement occulte et à ce nouveau type de service il sera de plus en plus dédié. Il apprend à projeter depuis le réservoir de substance-pensée ces formes, ces idées magnétiques qui invoqueront l'attention de ceux qu'il cherche à aider ; ceci est appelé la phase de l'invocation provoquée. C'est un acte invocatoire, une façon invocatoire de vivre qui s'introduira dans le mental des hommes, et qui appellera ou évoquera de leur part une réponse et une conscience élargie ; les processus d'impression spirituelle sont ainsi établis ; c'est aussi une invocation de la part du disciple pour des impressions et des inspirations plus nombreux et plus vastes destinés à accroître sa capacité à servir. [94]

 

 

 

XIII. LA SENSIBILITÉ TÉLÉPATHIQUE, UN DÉVELOPPEMENT NORMAL

 

Vous aurez remarqué que je n'ai donné aucune instruction quant à l'art de développer la sensibilité télépathique. La raison en est, comme je vous l'ai dit précédemment, que cette sensibilité devrait être, et est toujours, un développement normal, lorsque le disciple est correctement orienté, complètement consacré et qu'il apprend la décentralisation. Lorsqu'elle est forcée, la sensibilité développée est anormale et entraîne beaucoup de difficultés et un futur danger. En ce qui concerne le disciple, l'abandon de la perpétuelle considération des circonstances et problèmes personnels conduit inévitablement à un clair détachement mental ; ceci engendre alors ces régions de libre perception mentale qui rendent la sensibilité supérieure possible. Graduellement, à mesure que le disciple acquiert la véritable liberté de pensée et le pouvoir de recevoir l'impression du mental abstrait, il crée son propre réservoir de pensées qui devient disponible autant que de besoin pour aider son prochain et pour les nécessités de son service mondial croissant. Plus tard, il devient sensible à l’impression de la hiérarchie. Il s'agit tout d'abord d'une impression purement ashramique, qui se transforme ultérieurement en une impression hiérarchique total dès que le disciple devient un Maître ; le Plan constitue alors la substance dynamique fournissant le contenu du réservoir de pensées dans lequel il peut puiser. Cette déclaration est d'une importance unique et inhabituelle. Plus tard encore, il devient sensitif à l'impression de Shamballa, et la qualité de la Volonté qui accomplit le Dessein planétaire est ajoutée aux éléments de connaissance dont il dispose. Je cherche surtout à souligner ici l'existence d'un réservoir grandissant de pensées, que le disciple crée en réponse aux impressions [95] nombreux et variés auxquels il devient de plus en plus réceptif ; les idées, les concepts et les objectifs spirituels dont il prend conscience sont progressivement formulés par lui en formes-pensées appropriées, à partir desquelles il apprend à puiser quand il veut servir son prochain. Il se trouve en possession d'un réservoir ou d'un fonds commun de substance mentale, résultat de la propre activité de ses pensées, de sa réceptivité innée, qui lui procure le matériel d'enseignement et la "fontaine de la connaissance" à laquelle il peut puiser lorsqu'il cherche à aider d'autres individus.

Il est essentiel de comprendre que la prédisposition à l'impression est un développement normal et naturel, qui coïncide avec le développement spirituel. Je vous ai donné la clé de tout le processus en vous disant :

"La sensibilité à l'impression implique la génération d'une aura magnétique sur laquelle les plus hautes impressions peuvent se manifester."

J'aimerais que vous accordiez la plus profonde considération à ces mots. Lorsque le disciple commence à manifester la qualité de l'âme et que le second aspect divin prend possession de lui, contrôle et colore toute sa vie, la sensibilité supérieure se développe automatiquement. Il devient un aimant pour les idées et les concepts spirituels ; il attire dans son champ de conscience les grandes lignes, puis les détails du Plan hiérarchique, il devient éventuellement conscient du Dessein planétaire ; il ne doit pas rechercher ces impressions, ni les étudier péniblement pour les vérifier, les retenir, et s'en emparer ; ils sont parachutée dans son champ de conscience parce qu'il a créé une aura magnétique qui les invoque et les introduit "dans son mental". Cette aura magnétique commence à se former à partir du moment où il réalise un contact avec son âme ; elle grandit et s'approfondit à mesure que ces contacts croissent en fréquence et deviennent finalement un état de conscience [96] habituel ; ensuite, il est en affinité avec son âme – le second aspect divin – à volonté et à tout moment.

C'est cette aura qui constitue en réalité le réservoir de substance mentale sur lequel il peut spirituellement compter. Son attention est focalisée au niveau mental. Il n'est plus désormais limité par la nature astrale, il construit avec succès l'antahkarana par lequel les impressions supérieures peuvent circuler ; il apprend à ne pas dissiper cet influx, mais à accumuler dans cette aura dont il s'est entouré, la connaissance et la sagesse qu'il sait être nécessaires au service de ses compagnons. Un disciple est un centre magnétique de lumière et de connaissance dans la mesure exacte où il est capable de maintenir son aura magnétique en état de réceptivité. Elle invoque alors constamment un ordre supérieur d'impressions ; elle peut être évoquée en « activité de redistribution » par ce qui est inférieur et demande de l'aide. En temps voulu, le disciple devient, par conséquent, une minuscule ou infime correspondance de la Hiérarchie, – invocateur en regard de Shamballa et aisément évoquée par les besoins humains. Ces sujets justifient une soigneuse considération. Ils impliquent une reconnaissance préalable des points de tension et leur expansion conséquente dans les auras ou zones magnétiques en mesure d'invoquer et d'évoquer.

Ces zones de sensibilité traversent trois étapes que je n'ai pas l'intention de développer :

1.      sensibilité à l'impression provenant d'autres êtres humains. Cette sensibilité devient utile dans le service, lorsque l'aura magnétique nécessaire a été créée et mise sous contrôle scientifique.

2.      sensibilité à l'impression de groupe, passage d'idées de groupe à groupe. Le disciple peut devenir un agent réceptif de n'importe quel groupe dont il fait partie, et cette aptitude est le signe de son progrès. [97]

3.      sensibilité aux impressions hiérarchiques atteignant le disciple par le canal de l'antahkarana et, plus tard, sensibilité à l'ensemble de la Hiérarchie lorsqu'il aura atteint l'une ou l'autre des initiations supérieures. Ceci indique l'aptitude à enregistrer les impressions émanant de Shamballa.

Il serait maintenant utile de considérer trois points relatifs à la sensibilité à l'impression, à la construction du réservoir de pensées qui en résulte et à l'aptitude de répondre ultérieurement aux appels invocatoires. Ces trois points sont :

1.      Les processus d'enregistrement.

2.      Les processus d'enregistrement des interprétations.

3.      Les processus de réponse invocatoire en résultant.

Je voudrais vous rappeler que l'aura créée par chacun de vous autour du noyau central de votre soi incarné, ou âme, est un fragment de l'âme adombrante qui vous a amené en manifestation. Comme vous le savez, cette aura est composée des émanations du corps éthérique, lequel incorpore trois types d'énergies dont vous êtes individuellement responsables. Lorsqu'ils sont ajoutés à l'énergie du prana qui compose les véhicules éthériques, ces trois types sont :

1.      L'aura de santé. Celle-ci est essentiellement physique.

2.      L'aura astrale, qui est habituellement, et de loin, le facteur majoritairement répandu.

3.      L'aura mentale, relativement petite dans la plupart des cas, mais qui se développe rapidement dès que le disciple prend consciemment en main son propre épanouissement, ou dès que la personnalité se polarise sur le plan mental. Le temps viendra finalement où [98] l'aura mentale oblitérera – si je peux employer un terme aussi inadéquat – l'aura émotionnelle ou astrale. Dès lors la qualité d'amour de l'âme jouera ce rôle, afin que la sensibilité requise ne disparaisse pas complètement, mais soit d'un ordre plus élevé et, considérablement plus profond.

C'est dans cette aura triple, ou plus exactement quadruple en comptant le véhicule éthérique, que chaque individu vit, se meut et a son être ; et c'est cette aura vivante et vitale qui constitue l’agent d’enregistrement de toutes les impressions, tant objectives que subjectives. C'est cet "agent de réponse sensible" que le soi éternel doit contrôler et utiliser en vue d'enregistrer l'impression, ou de diriger l'impression éthérique ou mentale vers l'extérieur, dans le monde des hommes. L'impression astrale est purement égoïste et individuel et, bien qu’il puisse affecter l'entourage d'un homme, il n'est pas dirigé, comme le sont les autres énergies enregistrées. C'est principalement l'aura qui produit les effets d'une personne sur ses proches ; essentiellement, ce ne sont pas les mots qui génèrent les réactions, même si l’on croit qu'ils représentent les réactions et les pensées, car en réalité, ils ne sont habituellement que l'expression des désirs émotionnels de cette personne.

Chacun de nous, par conséquent, porte en lui un mécanisme subjectif qui est une image vraie et parfaite de son point particulier d'évolution. C'est cette aura qu'observe le Maître, et c'est un facteur de première importance dans la vie du disciple. La lumière de l'âme dans l'aura et l'état des différents aspects de l'aura indiquent si oui ou non le disciple approche du sentier du Disciple. À mesure que les réactions émotionnelles diminuent et que l'appareil mental se clarifie, le progrès de l'aspirant peut être noté avec exactitude. J'aimerais que vous distinguiez soigneusement entre le corps astral et le corps mental, et ce qu'ils émettent. Les corps (ainsi appelés) sont de nature substantielle ; l'aura est essentiellement rayonnante et s'étend en toutes directions depuis chacun de ces véhicules substantiels. Ce point doit [99] être soigneusement noté.

Le problème auquel se trouve confronté l'aspirant tandis qu'il "génère" son aura magnétique, est d’être détaché, réduisant ainsi la puissance et l'étendue de l'aura astrale, tout en développant l'activité de l'aura mentale. Il faudrait se souvenir que la grande majorité des aspirants est encore nettement polarisée dans la nature astrale et que, par conséquent, leur problème est de parvenir à se focaliser différemment, et de se concentrer sur le plan mental. Ceci prend du temps et demande beaucoup d'efforts. Comme il a été mentionné plus haut, le rayonnement de l'âme se substitue finalement à l'activité émotionnelle qu'a connue jusque là l'aspirant; cette émanation est, en réalité, un rayonnement des pétales d'amour du lotus égoïque.

À partir du moment où un aspirant commence à œuvrer consciemment à son propre développement, à considérer son aura et à s'en occuper, il passe par trois stades au cours de son progrès sur le sentier du Retour. Ce sont :

1.      Le stade au cours duquel il découvre la puissance et la qualité de son aura astrale. Cette qualité étant (dans ce second système solaire) celle de l'amour et de sa déformation dans la nature astrale, le développement de la sensibilité émotionnelle est particulièrement, et presque anormalement, fort. Elle est plus puissante que le corps mental et sa direction mentale.

2.      Le stade au cours duquel le véhicule mental augmente sa puissance et produit finalement un rayonnement mental assez puissant pour dominer l'aura astrale.

3.      Le stade au cours duquel l'âme exprime sa nature essentielle d'amour, et commence à déverser son rayonnement dans l'aura astrale au moyen du corps astral. Pour finir, la sensibilité de l'amour se substitue à la sensibilité [100] et au désir émotionnel.

On trouve des aspirants à chacun de ces trois stades de sensibilité. À un moment pendant la seconde initiation, l'âme de l'initié est assujettie à l'activité, et la force fondamentale – si je peux employer ce terme – submerge la nature astrale, vitalisant et inspirant le corps astral, modifiant temporairement la qualité de son aura astrale et établissant un contrôle conduisant finalement à la substitution décrite ci-dessus. C'est un aspect de la vérité qui sous-tend la doctrine de "l'expiation par procuration" si malencontreusement déformée par la théologie chrétienne.

Traitons maintenant des "processus d'enregistrement, de consignation des interprétations et de la réponse invocatoire obtenue". Il faut toujours garder le fait présent à l'esprit que J'expose des règles générales et que je ne traite ni de l'idéal ni de l'indésirable ; les sources d'impression changent à mesure que le disciple progresse, quoique la source la plus vaste et élevée inclura toujours toutes les sources inférieures.

Le fait qu'un homme soit réceptif à l'impression hiérarchique dans son aura mentale ne l'empêchera pas d'être réceptif, dans sa nature astrale à l'appel invocatoire et émotionnel des êtres humains. L'association des deux s'avère très utile si le disciple veille à ce qu'elles soient liées. N'oubliez pas ceci, mon frère. La capacité d'interpréter les impressions enregistrées s'apprend également lorsque l'aura mentale se développe sous l'influence du "mental tenu fermement dans la lumière de l'âme ; le disciple apprend que toute vérité enregistrée est susceptible d'avoir de nombreuses interprétations, et que celles-ci se développent avec une clarté croissante à mesure qu'il prend une initiation après l'autre et qu'il développe une réactivité consciente. La capacité d'invoquer se manifeste de vie en vie et implique l'invocation de la réponse consciente de l'anima mundi, [101] ou de l'âme subconsciente de toutes choses, aussi bien que de la conscience humaine et du monde du contact super-conscient.

Cette capacité se développe régulièrement à mesure que l'aspirant foule le Sentier du Disciple ; elle est souvent précédée, dans les premiers stades, par une grande confusion, un psychisme astral important et par de fréquentes interprétations erronées. À ce stade, il n'y a cependant pas lieu de s'affliger indûment, car l'expérience est la seule chose requise, et cette expérience est acquise par l'expérimentation et son expression dans la vie quotidienne. Nulle part le truisme de l'apprentissage par un système d'essais et d'erreurs ne s'avère aussi exact que dans la vie et l'expérience du disciple consentant. Lorsqu'il est un disciple accepté, les erreurs diminuent de manière significative, même si les essais, ou l'utilisation expérimentale des nombreuses et différentes énergies, se développent et couvrent, par conséquent, un ordre d'activités beaucoup plus vaste.

Les processus d'enregistrement sont fondés sur ce que je pourrais appeler des approches invocatoires à partir d'une vaste zone de contacts potentiels. Le disciple doit apprendre à faire une distinction entre ces nombreuses impressions sur son aura sensible. Dans les premiers stades, la plupart d'entre eux sont enregistrés inconsciemment, quoique l'enregistrement soit précis et correct ; toutefois, le but est l'enregistrement conscient ; il s'obtient en maintenant continuellement et avec fermeté l'attitude de l'observateur. Il se développe en réalisant la décentralisation : le détachement de l'observateur de tous les désirs et de toutes les aspirations concernant le soi séparé. Il est par conséquent évident que l'emploi du mot "observateur" implique le concept de la dualité, et donc de la séparation. Dans ce cas cependant, le motif poussant à l'observation n'est pas l'intérêt personnel, mais la détermination à clarifier l'aura, de telle façon qu'elle enregistre uniquement ce qui produira l'illumination et se rapportera [102] au Plan divin, ce qui sera au bénéfice de l'humanité et, en conséquence, apte à créer un nouveau serviteur dans les Ashrams de la Hiérarchie.

Les déclinaisons de la conscience de l'homme en subconscient, conscient ou soi-conscient et super-conscient, avancées par certains psychologues, ont une réelle valeur ici. Il faut cependant se souvenir que le disciple devient avant tout une unité véritablement consciente de l'humanité, et développe donc une vraie soi-conscience. Il y parvient par le discernement entre le soi inférieur et le soi supérieur, ce qui rend son aura magnétique sensible à un aspect de lui-même qui, jusqu'à présent, n'a pas été un facteur déterminant. Une fois ce stade réalisé, il commence à enregistrer des impressions avec une clarté et une exactitude croissantes. Habituellement, dans les premiers stades, le seul désir du disciple est d'enregistrer des impressions provenant de la Hiérarchie ; il préfère de loin cette idée à celle d'enregistrer des impressions de sa propre âme ou des éléments humains environnants, de ses semblables et du milieu et des circonstances qu'ils créent. Il désire ardemment ce qui pourrait être appelé "l'impression verticale". Ce motif étant très largement égocentrique, oriente le disciple vers lui- même, et c'est de cette attitude que de nombreux aspirants deviennent prisonniers, astralement parlant, parce qu'ils enregistrent dans leur aura magnétique les nombreuses formes-pensées d'origine astrale de ce qu'ils croient et espèrent provenir d'une "impression verticale". Ils contactent avec facilité les contreparties astrales des mondes supérieurs, qui se reflètent sur le plan astral (et qui se trouvent de ce fait déformées); le monde qui est là enregistré résulte du mirage de désirs erronés et égoïstes ainsi que des vœux pieux d'aspirants bien intentionnés. Il n'est pas nécessaire que je m'étende là-dessus. À un moment ou un autre de leur entraînement, tous les disciples ont à traverser cette phase de mirage astral ; ce faisant, ils clarifient et intensifient l’aura [103] magnétique et, simultanément, clarifient le monde astral environnant avec lequel ils sont en contact. Ils apprennent aussi que l'aspiration à enregistrer des impressions de la Hiérarchie doit faire place à la détermination de placer leur aura magnétique à la disposition de l'humanité ; ils apprennent alors à enregistrer les besoins humains, à comprendre ainsi où il y a possibilité d'aider et comment servir leurs semblables. Par l'enregistrement conscient des appels invocatoires provenant du monde des contacts horizontaux, l'aura magnétique du disciple est purifiée des formes-pensées qui entravent et  captivent, et des désirs et aspirations qui ont jusque-là empêché l'enregistrement correct. Le disciple cesse alors de les créer, et ceux qui l'ont été s'éteignent ou s'atrophient par manque d'attention.

Plus tard, lorsque le disciple consentant devient disciple accepté et qu'il lui est permis de participer à l'activité ashramique, s'ajoute l'aptitude d'enregistrer les impressions hiérarchiques ; ceci n'est cependant possible qu'après avoir appris à enregistrer l'impression verticale, émanant de sa propre âme, et celui horizontal provenant du monde des hommes qui l'environne. Après avoir accompli certaines initiations importantes, son aura magnétique sera à même d'enregistrer aussi l'impression provenant des règnes infrahumains de la nature. Plus tard encore, lorsqu'il sera un Maître de la Sagesse, et par conséquent un membre à titre plein du cinquième règne de la nature, le monde de la vie et de l'activité hiérarchiques sera le monde duquel les impressions horizontales seront faites sur son aura magnétique, et l'impression verticale viendra des niveaux supérieurs de la Triade spirituelle et, plus tard encore, de Shamballa. Alors le monde de l'humanité sera pour lui l’équivalent des règnes infrahumains lorsque le quatrième règne – humain – constituait le champ de l'impression horizontale qu'il enregistrait. Ceci est la signification réelle clairement révélée de la Croix [104] de l'humanité.

Le fait de l’enregistrement n'est pas un phénomène exceptionnel. Les personnes sensibles sont constamment impressionnées par un niveau de conscience ou un autre ; elles reçoivent ces impressions conformément au niveau de conscience selon lequel elles fonctionnent habituellement ; les médiums, par exemple, sont extrêmement enclins à recevoir des impressions des niveaux éthériques et astraux, comme le sont la vaste majorité des psychiques astraux, et ils sont légion. Les impressions provenant des niveaux mentaux (concret, abstrait, ou de nature plus élevée) se font sur le mental de ceux qui ont atteint une réelle mesure de focalisation sur ce plan. Les savants, les mystiques, les mathématiciens, les étudiants de l'occultisme, les aspirants et disciples, les éducateurs, les personnes humanitaires, et tous ceux qui aiment leurs semblables sont tous susceptibles d'impressions de ce genre ; l'une des nécessités principales pour le disciple est donc de développer une sensibilité adéquate à l'impression et au contact ashramique. Il sort alors du groupe des réceptifs mentaux énumérés ci-dessus.

Le problème dont je veux traiter maintenant est un sujet de nature beaucoup plus profonde ; il concerne l'interprétation, ainsi que le clair et correct enregistrement de l'impression, ce qui est beaucoup plus difficile. Le sujet impressionné doit en connaître la source ; il doit pouvoir la relier à l'un ou l'autre champ d'information demandée, de la correction, de l'instruction, ou de la distribution d'énergie. Il doit être capable de réaliser clairement sur quel aspect de son organisme d'enregistrement (le mental, le corps astral, le corps énergétique ou le cerveau) l'impression communiquée et enregistrée à fait son impact. Une des difficultés se présentant par exemple à l'aspirant disciple et à l'étudiant occulte sérieux, est d'enregistrer directement dans le cerveau, par le canal de l'antahkarana, les impressions de la Triade Spirituelle (et plus tard de la Monade). [105]

Cette impression doit descendre directement des niveaux du mental au cerveau et éviter tout contact avec le corps astral ; c'est seulement si cette descente directe est réalisée que l'impression enregistrée est dépourvue d'erreur. Elle ne sera pas alors teintée de quelque complexe émotionnel, car la conscience astrale est le grand facteur altérant la vérité essentielle. Les impressions de l'Ashram ou de la Triade spirituelle, (qui sont les seules impressions dont je m'occupe ici) passent par trois phases :

1.      La phase de l'enregistrement mental. La clarté et la fidélité de cet enregistrement dépendent de la condition du canal de réception, l'antahkarana ; assez curieusement, un certain élément de temps, entre en jeu. Ce n'est pas le temps que vous connaissez sur le plan physique, qui n'est que l'enregistrement par le cerveau des "événements" qui passent ; il s'agit ici de la correspondance mentale supérieure du temps. Je ne puis m'avancer davantage sur ce sujet, car il est trop abscons, attendu que le temps, dans cette phase, est relié à la distance, à la descente, au foyer et au pouvoir d'enregistrer.

2.      La phase de la réception cérébrale. L'exactitude de cette réception dépend de la qualité des cellules du cerveau physique, de la polarisation dans le centre de la tête du penseur et de l'absence de toute impression émotionnelle dans les cellules du cerveau. La difficulté est ici que l'aspirant récepteur, ou le penseur focalisé, reste conscient émotionnellement de la descente de l'impression supérieure et de la clarification du thème de sa pensée. Elle doit donc être enregistrée par un véhicule astral parfaitement en repos, et vous comprendrez dès lors l'un des objectifs principaux de la vraie méditation.

3.      La phase du constat de l'interprétation. C'est une [106] phase extrêmement difficile. L'interprétation dépend de nombreux facteurs : du niveau d'éducation, du stade d'évolution atteint, de l'approche mystique ou occulte du disciple vers le centre de la vérité, de sa libération du psychisme inférieur, de son humilité essentielle (qui joue un rôle important dans la compréhension correcte), ainsi que de la décentralisation de sa personnalité. De fait, tout le caractère est impliqué dans cette question importante de l'interprétation correcte.

Le sujet des SYMBOLES doit nécessairement être impliqué dans cet aspect de l'impression. Toutes les impressions doivent forcément être traduites et interprétées en symboles, en formes verbales ou en représentations imagées ; l'aspirant ne peut les éviter et c'est dans les formes verbales (qui sont de nature symbolique, il n'est pas besoin de le souligner) qu'il est plus susceptible de s'égarer. Ce sont les intermédiaires transmettant l'impression enregistrée à la conscience cérébrale, c'est-à-dire à la conscience du plan physique du disciple, rendant ainsi possible et utile sa compréhension des idées abstraites ou de ces aspects du Sentier qu'il est de son devoir de comprendre et d'enseigner.

Il n'est pas nécessaire que je traite ce sujet en détail. Le véritable disciple est toujours conscient de la possibilité d'erreurs, d'intrusions et d'altérations psychiques ; il sait pertinemment que l'interprétation juste et fructueuse de l'impression communiquée dépend grandement de la pureté du canal récepteur et de la protection de sa nature contre tous les aspects du psychisme inférieur – fait qu'on oublie souvent. Un voile épais de formes-pensées concrètes peut aussi dénaturer la véritable interprétation, comme le peut l'intrusion astrale ; l'enseignement sur le Sentier et l'impression spirituel peuvent se trouver brouillés par les mirages du plan [107] astral, ou par des idées séparatrices et concrètes émanant des niveaux mentaux. Dans ce cas, il peut véritablement être dit que "le mental est le pourfendeur du réel". Il y a une profonde signification occulte dans les mots : «un esprit ouvert»  ; il est tout aussi important pour une interprétation correcte que l'est la libération des mirages astraux et des expressions psychiques présentes sur le plan astral.

Ici, vous pouvez de nouveau saisir la nécessité d'un alignement réel, pour que se crée un canal direct, par lequel l'impression, dirigé par quelque source plus haute que la personnalité, puisse atteindre le cerveau. En premier lieu, ce canal et cet alignement doivent être établis entre le cerveau et l'âme ; ceci implique les trois aspects de la personnalité : le corps éthérique, le véhicule astral et la nature mentale ; fondamentalement, ce processus d'alignement doit être entrepris et développé sur le Sentier de Probation ; son efficacité doit avoir atteint un état relativement élevé lors des premiers pas sur le Sentier du Discipulat. Plus tard, lorsque le disciple crée consciemment l'antahkarana et devient un élément fonctionnel d'un Ashram, il apprend, en pratiquant l'alignement, à passer outre – si je peux employer ce terme – à deux aspects de lui-même jusqu'ici d'importance majeure : le véhicule astral et le corps de l'âme ou corps causal. Le corps astral est ainsi évité avant la quatrième initiation et le corps de l'âme avant la cinquième ; le processus d’évitement prend beaucoup de temps et doit être effectué avec intensité, d'abord par le discernement conscient, en se concentrant sur la nature émotionnelle, et finalement sur la nature de l'âme, sous l'inspiration de la Triade spirituelle qui, un jour se substitue à l'âme. Tout ceci occupe de nombreuses incarnations, car l'enregistrement et l'interprétation des impressions supérieures sont une science occulte fondamentale qui requiert, pour arriver à la perfection, beaucoup d'étude et d'application.

Tandis que les deux processus se développent lentement, le troisième stade devient automatiquement de plus en plus opérant. L'impression reçue et interprétée entraîne des changements [108] fondamentaux dans la vie et dans l'état de conscience de l'aspirant, et, par dessus tout, dans son orientation. Il devient un centre d'énergie évocatoire et invocatoire. Ce qu'il a reçu par son canal d'alignement, devient un facteur puissant pour invoquer un afflux massif nouveau d'impression supérieur ; en même temps, il le rend évocatoire sur le plan physique, de sorte que l'aura magnétique qu'il a générée devient de plus en plus sensible à l'influx de ces impressions spirituels et à l’évocation de son milieu physique et de l'humanité. Il devient une « centrale électrique » en lien avec la Hiérarchie et reçoit, puis distribue l'énergie reçue en réponse à l'appel évocatoire de l'humanité et des besoins humains. Il devient aussi un "récepteur de lumière" et d'illumination spirituelle, un distributeur de lumière dans les régions obscures du monde et dans les cœurs humains. Il est par conséquent un centre invocatoire et évocatoire à la disposition de la Hiérarchie, dans les trois mondes de l'évolution humaine. [109]

 

 

XIV. ASPECTS SUPÉRIEURS DES RELATIONS

 

 

Le mot télépathie a été employé d'abord pour désigner les nombreuses phases de contact mental et l'échange de pensées, sans avoir recours au mot parlé ou écrit, ni au signe. Toutefois, ce qui est compris dans cette acception moderne du terme ne recouvre pas les aspects supérieurs de la "relation au sein du Mental universel". Le troisième aspect, celui de l'intelligence, est impliqué lorsqu'a lieu l'interprétation du contact ; le second aspect, celui de l'amour-sagesse, est le facteur qui rend l'impression supérieur possible, ce qui se produit lorsque cet aspect se développe ou est en passe de devenir opérant. Pendant ce processus de développement, seule la télépathie directe est possible, et ceci de deux façons :

1.      La télépathie empathique ou compréhension immédiate, connaissance d'événements, perception de faits et identification avec des réactions de personnalité. Tout ceci est en rapport avec l'activité du plexus solaire de la personnalité et devient "la semence ou le germe" de la faculté intuitive lorsque la nature de l'amour, ou second aspect, est développée ou en développement. Le processus dans son ensemble est donc astral-bouddhique et implique les aspects inférieurs du Mental universel comme agent.

2.      La télépathie mentale ou l'effet réciproque de la pensée transmise. Bien que celle-ci soit un phénomène constant parmi les personnes intellectuellement avancées, elle est encore à peine reconnue ; ses lois et ses modes d'expression sont encore inconnus, et les meilleurs esprits et interprètes sur les niveaux subjectifs les confondent encore avec les réactions du plexus solaire. C'est une science relativement nouvelle et inexplorée ; [110] mais ses activités ne sont pas d'ordre astral et par conséquent ne sont pas en rapport avec le plexus solaire, attendu que la substance avec laquelle cette science opère n'est pas la substance astrale, mais la substance mentale et donc un autre véhicule est concerné et utilisé, le corps mental. Elle constitue la "semence ou germe" des contacts supérieurs et des impressions provenant de niveaux plus élevés que le plan bouddhique ou intuitionnel. Elle est en rapport avec l'aspect supérieur du Mental universel, avec la Volonté intelligente. Dans les deux cas, l'aspect inférieur de l'amour – réponse astrale émotionnelle et sensible – et le pur amour de l'âme, sont impliqués.

La sensibilité astrale empathique est faillible et fréquemment erronée dans ses conjectures et interprétations. La télépathie supérieure - également une forme de sensibilité, qui est comme une porte d'entrée ou concept - deviendra à terme infaillible. Dans ses premiers stades, et en ce qui concerne les méthodes d'interprétation et de déduction, elle peut se révéler fréquemment sujette à erreur.

La télépathie mentale directe est une des plus hautes facultés de la personnalité ; elle a la nature d'une faculté de liaison car elle constitue l’un des plus grands pas vers l'impression supérieur ; elle présuppose toujours un stade relativement élevé de développement mental, et c'est une raison pour laquelle elle n'est pas encore une aptitude estimée, éprouvée, et démontrable de l'être humain. Dans ce cas, le mental est véritablement "le pourfendeur du Réel" et les sources et modes de connaissance subjective demeurent encore dans une sphère obscure de la conscience humaine. Les processus normaux d'évolution démontreront cependant l'existence incontestable de facultés rendant possible et finalement normales les impressions spirituelles supérieures et subjectives.

Cette "Science Suprême du Contact" – comme cela a déjà été expliqué – peut se décliner dans les phases suivantes, se développant toutes progressivement l'une à partir de l'autre. [111] N'oubliez pas que cette succession inévitable est la spécificité remarquable du processus évolutif.

1.      La conscience sensible astrale, basée sur les réactions du plexus solaire ; le processus entier est poursuivi sur le plan astral, au moyen de la substance astrale. Dans sa forme la plus élevée, elle devient le facteur qui plus tard rend possibles la conscience et la sensibilité intuitives ; le processus est alors poursuivi dans la substance bouddhique. À une certaine phase de leur développement, les aspirants sont fortement de nature astrale- bouddhique. Il faudrait s'en souvenir.

2.      La télépathie mentale. Celle-ci implique naturellement le mental de deux ou plusieurs individus, et le processus se déroule dans la substance du plan mental. C'est le facteur qui rend possible l'activité que nous appelons "impression". Cet impression provient surtout de certains aspects du plan mental, tels que :

a.      L'âme de l'individu télépathique utilisant les pétales de la connaissance du lotus égoïque ; une forme élevée d'intelligence mentale.

b.      Le mental abstrait ainsi dénommé. Cet aspect de la substance mentale est largement utilisé par la Hiérarchie pour atteindre le mental des disciples. Ce n'est que ces tout derniers siècles que la Hiérarchie a déplacé sa vive attention du plan mental au plan bouddhique. Ce transfert est devenu possible parce que les aspirants du monde sont maintenant réceptifs aux contacts émanant d’une conscience astrale-bouddhique, mais qui s’exercent strictement au sein de la substance [112] mentale. Ceci implique nécessairement les trois aspects qui sont propres à cette substance : le mental concret, le Fils du Mental et la sensibilité ou réaction abstraite puis, sur le plan physique, une activité du corps pituitaire – comme vous pouvez aisément vous en rendre compte – et aussi l'emploi du centre ajna.

3.      Science occulte de l'impression. Celle-ci devient possible lorsque les deux autres formes de rapport télépathique sont présentes et se développent jusqu'à une certaine précision. Elle dépend aussi de la construction de l'antahkarana et de l'orientation persévérante de l'aspirant ou du disciple vers la Triade spirituelle ; elle devient également possible lorsque le mental abstrait est développé et réceptif et qu'il peut ainsi devenir la semence ou le germe de la Volonté spirituelle ; ceci implique la réceptivité au dessein divin. L'aspect supérieur de ce mental abstrait est le plan atmique. Il est utile de se rendre compte de la nature substantielle de ces deux niveaux de conscience. C'est dans la substance du plan atmique qu'est mise en œuvre l'activité susceptible d'imprégner le mental abstrait, lequel devient alors le siège de la conscience de l'homme spirituel ; en même temps, il reste en possession de sa personnalité, l'utilise, et continue à employer le mental concret ; la sensibilité astrale commence néanmoins à tomber en dessous du seuil de la conscience et rejoint ainsi la grande panoplie des instincts et des réactions instinctives, qui sont le patrimoine de l'être humain, et qui l'inscrivent de droit dans la vie et la conscience subordonnée de tout ce qui existe dans les trois mondes, y compris les trois règnes infrahumains de la nature. C'est avec des instincts sublimés et [113] contrôlés qu'œuvrent les Maîtres et disciples dont la tâche est de superviser l'évolution des formes de vie dans les règnes infrahumains.

Les formes supérieures de la télépathie mentale, impliquant l'âme et le mental abstrait, se rapportent uniquement au Plan divin, tel que la Hiérarchie le réalise dans les trois mondes. Par conséquent, la Science de l'Impression se rapporte tout d'abord au Dessein divin, tel que Shamballa la réalise, et ensuite à ces aspects supérieurs du travail hiérarchique qui n'ont pas de rapport avec le travail dans les trois mondes. C'est un point sur lequel je vous demande de méditer.

Aujourd'hui, en raison du stade évolutif particulier atteint par le règne humain, un aspect intermédiaire des trois formes d'impression précitées a été institué ; il est assimilable à une période intérimaire entre la pleine expression humaine et la pleine expression du règne des âmes. Nous l'appelons :

4.      La Science de l'Invocation et de l'Évocation. Cette science peut utiliser, et utilise les impulsions non intelligentes et les désirs plus élevés, quoique incohérents, des masses humaines sous une forme invocatoire ; elle agit ainsi en vue de jeter un pont sur le vide existant dans la conscience entre la vie de l'homme ordinaire, la vie de la personnalité intégrée et la vie de l'âme. Grâce à l'emploi de cette demande invocatoire, exprimée souvent silencieusement et inconsciemment, les disciples du monde peuvent opérer une focalisation, et générer ainsi une énergie assez puissante pour réaliser un véritable impact et une impression avérée sur les Êtres et les Vies des niveaux supérieurs à ceux des trois mondes. Cet impact évoque une réaction de ces Êtres supérieurs, puis une interaction spirituelle et intelligente de grande valeur est établie pour mettre en œuvre un stimulant additionnel [114] et une vitalité intensifiée dans le processus évolutif normal, habituellement lent. Ceci se produit aujourd'hui avec acuité et compte pour beaucoup dans les événements actuels du monde des affaires humaines. La stimulation propagée est de nature très intense. Le cri invocatoire de l'humanité n'est pas seulement l'appel muet que les travailleurs hiérarchiques mobilisent partout, mais il s'exprime aussi dans tous les plans, les projets, les programmes élaborés et dans les nombreux groupes et organisations dédiés à l'amélioration de l'existence humaine.

Certains concepts fondamentaux sous-tendent chaque phase de la Science du Contact, et sans eux, il n'y aurait pas de fondement pour tout effort visant à maîtriser cette science. Vous voudrez bien saisir ce constat. Il en existe trois dont il faut toujours se souvenir :

1.      Le support que les courants de pensées ou les impressions doivent traverser (quelle que ce soit leur source) pour produire un impact sur le cerveau humain est le corps éthérique planétaire. Ceci a des conséquences fondamentales. Ce véhicule éthérique rend toutes les relations possibles, parce que les corps éthériques individuels font partie intégrante du corps vital de la planète. Celui-ci constitue également le support de toutes les réactions instinctives, comme par exemple celle qu'un animal manifeste face à un danger. Plus le corps éthérique est étroitement entrelacé (si je peux employer cette expression) avec le corps physique dense, plus la réaction instinctive sera nette, comme dans l'exemple donné qui est fondé sur des millénaires de réactions de ce genre ; plus grande également sera la réceptivité, [115] et plus l'aptitude sera grande pour le contact télépathique et pour la reconnaissance des impressions supérieurs. On peut aussi ajouter que le corps éthérique d'un disciple, et même d'une personne avancée, peut être manié et traité de telle façon qu'il puisse rejeter une grande partie de ce qui, autrement, empièterait, passerait à travers lui ou l'utiliserait comme canal. Cet entraînement est automatique ; on peut en voir l'évidence dans l'aptitude que possède le mécanisme humain à ignorer tous les contacts et toutes les impressions inutiles, auxquels il est si accoutumé qu'il ne les enregistre plus, ainsi que tout ce qu'il juge indésirable ou jugé impropre à toute considération. La raison pour laquelle tout contact télépathique véritable entre le mental de plusieurs individus n'est plus répandu est que peu de gens pensent avec une clarté suffisante ou avec l'énergie requise ; ils ne créent pas de véritables formes-pensées, concises et puissantes ou, s'ils le font, ils ne les dirigent pas correctement vers l'objectif en vue. Lorsqu'un homme qui est disciple cherche délibérément à recevoir une impression télépathique de son âme, du Maître ou de la Triade spirituelle, la tâche de l’agent chargé de l’impression est relativement simple ; tout ce que doit faire le disciple est de développer une réceptivité correcte et une intelligence intuitive qui lui permettront d’effectuer des interprétations correctes et de reconnaître aussi la source de la communication ou de l'impression.

Ceci nous conduit au deuxième concept fondamental :

2.      La sensibilité à l'impression implique de générer une aura magnétique sur laquelle puissent jouer les plus hautes sources d’impressions. J'ai déjà traité ceci – dans une certaine mesure - dans la section précédente. Il faut se souvenir que la puissance de l'aura magnétique enveloppant tous les êtres humains réside à présent dans quatre zones de substance ; celles-ci sont proches [116] de quatre centres majeurs. Lorsque l'individu est strictement de rang inférieur et qu'en lui la nature animale prédomine, la majorité des impressions affecteront automatiquement le centre sacré ; comme vous pouvez l'imaginer, ces impressions seront grossiers et pourtant dynamiques; ils se rapporteront à tout ce qui concerne son être charnel, ses appétits physiques, son confort ou son inconfort physique. Proportionnellement à la population de la planète, il n'y a aujourd'hui que peu de personnes employant le centre sacré comme principal centre d'enregistrement. L'aura magnétique, dans ce cas, est relativement étroite ; toutes les tendances de cette minuscule aura sont vers le bas par nature, et toutes les impressions, qui ne peuvent nécessairement provenir d'une source plus élevée que l'homme lui-même, opèrent par le bas, à travers l'aura du centre sacré. La plupart des impressions sont par conséquent de nature purement instinctive et il n'y a que peu ou pas de pensée impliquée ; il existe cependant ce que l'on pourrait assimiler à une aspiration, même si sa nature n'est pas ce qu'un véritable aspirant considère comme spirituelle.

L'être humain moyen, qui ne pense pas encore, agit éthériquement à travers son corps astral et essentiellement par son plexus solaire, parce qu'il s'y trouve focalisé. Toutes les impressions pénètrent dans l'aura par la zone entourant cette partie du véhicule éthérique. C'est par ce centre majeur qu'opère le médium ordinaire, qu'il reçoit des impressions et des communications émanant d'entités astrales, ou de formes astrales animées que l'on trouve parmi les fascinations créées par l'humanité.

Néanmoins, n'oubliez pas que l'aspiration véritable est essentiellement un fruit ou une réaction de l’astral. Dans les premiers stades de leur lente [117] orientation, tous les aspirants œuvrent par leur plexus solaire et y focalisent graduellement les énergies inférieures avant de procéder à leur transmutation et leur élévation dans le centre supérieur, celui du cœur. Certains disciples travaillent délibérément sur le plan astral selon les instructions du Maître de leur Ashram, en vue d'atteindre ces néophytes et ainsi d’imprimer dans leur mental la connaissance et l'information subtile nécessaires à leur progrès. Aucun Maître ne travaille de cette façon, c'est pourquoi Ils doivent utiliser certains de Leurs disciples pour ce service. Ceux-ci dirigent l'impression désirée vers le plexus solaire de l'aura magnétique. Cette aura magnétique possède dans la région du centre de la gorge un autre point d’accès, utilisé comme récepteur d'impressions supérieurs. Ce centre, ou zone d'énergie, est largement utilisé et énergisé par les créatifs dans le monde ; ils ont nécessairement opéré un contact direct avec l'âme et sont par conséquent largement ouverts aux idées intuitives, source de leur travail créateur. L'impression qu'ils transmettent à d'autres hommes est conforme à la réussite qu'ils obtiennent dans ce genre de production créatrice, et à la beauté de leur œuvre. Assez curieusement, les formes nouvelles et particulières de l'art, qui enchantent quelques personnes et en choquent d'autres, sont en grande partie des créations du plexus solaire et ne sont par conséquent pas d'un ordre véritablement élevé. C’est seulement parmi un très petit nombre d'entre elles que le centre de la gorge est impliqué.

C'est l'aura magnétique entourant la tête qui est vraiment réceptive aux impressions les plus hauts et qui constitue le point d'entrée vers le centre de la tête. Je n'ai pas besoin de m'étendre sur ce point ; tout ce que je vous ai enseigné est lié à l'éveil de ce centre le plus élevé, avant que [118] l'aspirant ne devienne un membre du royaume de Dieu. Le centre ajna n'est pas impliqué ; il restera pour plusieurs siècles encore l'agent d'impression dirigé, et non l'objectif de telles impressions.

La pensée-clef importante suivante est exprimée en ces termes :

3.      « Le Plan est la substance dynamique fournissant le contenu du réservoir auquel peut puiser l'agent qui impressionne et auquel le récepteur doit devenir sensible. »