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CHAPITRE IV L’ŒUVRE DU CHRIST PRÉSENTE ET FUTURE - Partie 2

III. LE CHRIST, LIBÉRATEUR D'ÉNERGIE

Pendant les trois premiers mois de la période de crise spirituelle que traversèrent le Christ et la Hiérarchie, et qui se [89] termina par l'annonce de Sa décision, certaines grandes énergies ou principaux courants de force, furent mis à la disposition du Christ et de Ses disciples.

Aujourd'hui, le fait que l'énergie est la Substance de Base de l'univers, que toutes les formes de vie sont des formes d'énergie, vivant au sein de plus grandes formes d'énergie, et que toutes ces formes – grandes ou petites – se servent d'énergie et agissent comme distributeurs d'énergie, est un fait bien connu et généralement admis par les penseurs et les intellectuels. La parole prononcée ou écrite, l'action motivée, sont des expressions d'énergie ; elles en produisent la diffusion et suscitent des activités qui, à leur tour, expriment et distribuent de l'énergie. Les gouvernements, les Églises, les organisations et les groupes sont tous des distributeurs et des réservoirs d'énergie. L'humanité elle- même est un grand centre d'énergie qui affecte tous les règnes inférieurs et qui constitue également en elle-même tout un système d'énergies reliées les unes aux autres. Il en est ainsi de l'individu qui, par ses actes et ses paroles, emploie de l'énergie, produit des effets qui sont également de l'énergie et agit comme distributeur d'énergie. L'individu peu évolué ne sait rien de tout cela, et la quantité d'énergie qu'il utilise est relativement insignifiante. À mesure que l'évolution progresse et que des individus, hommes et femmes, acquièrent une certaine puissance et développent leurs facultés d'expression, l'emploi qu'ils font de l'énergie est fréquemment d'une grande importance ; ils deviennent des centres dynamiques distributeurs d'énergie et leurs paroles, leurs écrits et leurs actes produisent de vastes effets et des résultats importants. La Hiérarchie est un grand centre d'énergie et, à travers le Christ, Son énergie atteint l'humanité ; c'est là le sens de Ses paroles : "Je suis venu afin qu'ils aient la vie". Vie et énergie sont des termes synonymes.

Pendant la guerre (1914-1945), le Christ et la Hiérarchie contemplèrent un monde à l'agonie ; hommes et formes mouraient de toutes parts ; des idéaux, des organisations et des [90] groupes périmés disparaissaient et le spectre de la mort se dressait de tous côtés. La destruction ravageait le monde phénoménal, aussi bien que les mondes plus subtils du sentiment et de la pensée ; la vie se retira et l'anéantissement s'ensuivit. Le problème du Christ et de Ses disciples était d'empêcher que ce qui était vieux et indésirable ne fût revivifié. Leur tâche n'était pas de ressusciter ce qui était mort et inutile, mais l'occasion qui se présentait à eux et leur responsabilité consistaient à diriger l'afflux de vie et d'énergie permettant de reconstruire à neuf, et de produire un monde nouveau et une nouvelle civilisation.

Les forces réactionnaires du monde – politiques et religieuses – désiraient la résurrection des formes mortes et périmées ; elles s'opposèrent de toute leur influence (un autre terme pour parler d'énergie) à tout ce qui était neuf. Cette opposition persiste toujours. Les forces progressistes luttent uniquement pour ce qui est neuf et ne cherchent à conserver aucune des formes anciennes, fussent-elles encore capables de servir un but utile. Leur rejet énergique de tout ce qui appartient au passé et l'énergie destructrice qu'elles dirigent contre tout ce qui est de l'ancien régime font également obstacle aux efforts de la Hiérarchie. Ces forces progressistes représentent certainement un espoir, mais elles manquent malheureusement d'habileté dans l'action et elles manifestent pour la destruction un goût trop prononcé. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde se tient fermement sur "le Noble Chemin du Milieu" (comme l'appelle le Bouddha) et cherche à enterrer décemment les vieilles formes et à instaurer ce qui est nouveau tout en rétablissant ce qui, dans le passé, s'est révélé utile et bon et pourrait constituer le germe vivant d'une création nouvelle.

À la Pleine Lune d'avril 1945, pendant la période de Pâques, c'est-à-dire environ cinq semaines, les Forces de la Restauration se mirent à l'œuvre, opérant d'abord sur les plans plus [91] subtils de l'expérience humaine. Ce type d'énergie est particulièrement créateur et apporte "la vie qui produit la naissance des formes". Elle afflua dans la Hiérarchie, par l'intermédiaire de certains Maîtres et de leurs groupes de disciples, et fut immédiatement transmise par Eux à l'humanité entière. Cette énergie est une énergie globale et se rapporte à la stimulation de l'intelligence collective ; il ne s'agit pas de l'énergie dont nous avons parlé précédemment et qui s'applique à la Conscience christique dans l'homme, c'est actuellement l'énergie qui pousse les hommes à penser, à faire des plans et à entrer en action. Elle ne produit ni bons ni mauvais résultats, mais stimule simplement l'intelligence des hommes, afin qu'ils puissent agir avec discernement. Cette action est nécessairement conditionnée par le type mental de l'homme qui est réceptif à ces forces de restauration, par son degré d'évolution, sa race, sa nationalité, ses traditions, sa religion et sa civilisation particulières. En ce moment, ces forces sont actives dans tous les pays ; au début, elles provoquent souvent des difficultés accrues, mais à la longue elles produiront la réorganisation de la vie nationale et planétaire. Leurs effets seront d'abord physiques ; elles créeront un nouveau monde dans lequel toute trace de guerre aura disparu, où la santé des hommes et des animaux sera améliorée et où des villes et des villages seront reconstruits. Le but de ces forces est de créer une nouvelle terre avec toutes les manifestations extérieures d'un afflux de vie nouvelle.

Faisant suite à cet afflux, à la Pleine Lune du Bouddha, en mai 1945, les forces d'illumination devinrent actives et la lumière commença à affluer dans les esprits des hommes. Ce sont en réalité ces énergies qui initient la nouvelle éducation mondiale. Elles affectent, en premier lieu, les grands mouvements d'éducation, les assemblées publiques dans tous [92] les pays et les émissions de la radio et le cinéma ; d'autres affectent profondément la presse, les éditeurs d'œuvres littéraires, les conférenciers, les écrivains, les commentateurs à la radio, les journalistes et les travailleurs sociaux. Ces effets ne sont peut-être pas encore très apparents, en raison du peu de temps qui s'est écoulé depuis 1945, mais tous ces mouvements et tous ces travailleurs sont aujourd'hui le réceptacle des énergies d'illumination, pour autant qu'ils soient disposés à saisir les idées nouvelles. Ils sont les gardiens et les distributeurs de cette énergie ; ils la canalisent et la dirigent de telle sorte que les masses de tous les pays en subissent l'influence. Dans toutes les religions du monde, des hommes d'église à tendances progressistes et libérales réagissent également à cette énergie, mais leur action est grandement handicapée par l'esprit réactionnaire du milieu dans lequel ils travaillent, et leur tâche est presque impossible.

Ces énergies illuminatrices atteignent l'humanité par l'intermédiaire du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde qui est très réceptif à leur influence et qui se trouve bien placé pour les distribuer, étant donné que ses activités s'étendent à tous les domaines mentionnés plus haut.

Les forces de restauration sont reliées à l'Esprit de Dieu, et elles en émanent ; elles se rattachent au principe de l'intelligence de la nature divine. L'intellect est ce divin aspect qui distingue l'homme de toutes les autres formes dans la nature. Les forces de l'illumination émanent du cœur de Dieu et sont reliées à la compréhension divine ; elles peuvent par conséquent atteindre et fortifier tous ceux qui aiment et servent leurs frères. Cette énergie est celle du second aspect ou principe de la divinité, l'Amour-Sagesse, dont le Bouddha et le Christ sont les deux suprêmes expressions divines. C'est principalement à travers Eux et leurs disciples, ou à travers les Maîtres qui suivent la même ligne d'expression divine, que ces énergies, canalisées par le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, atteignent l'humanité. [93]

Le Christ et le Bouddha unirent, dans Leur perfection, la Voie de l'Intelligence et la Voie du Cœur, et Ils s'élèvent au-dessus de Leurs forces de toute la hauteur de Leurs réalisations. Leur influence s'étendit sur des hémisphères entiers et pendant des siècles, alors que d'autres Fils de Dieu, de moindre importance, influencèrent des nations durant une période plus limitée. Ils ont encore à compléter Leur œuvre, bien que cette tâche concerne moins les formes qui expriment les divins principes dont Ils furent les Messagers – la Lumière et l'Amour – que les âmes qui ont évolué par l'application de ces principes.

En juin 1945, le Christ mit en mouvement les forces de reconstruction rattachées à l'aspect Volonté de la divinité, aspect qui demeure jusqu'à présent le moins puissant des trois courants d'énergie libérés pendant les trois fêtes de la Pleine Lune de l'année 1945. Ces forces de reconstruction affectent principalement ces entités que nous appelons les nations. La Hiérarchie cherche en ce moment à les canaliser dans l'Organisation des Nations Unies ; l'emploi qui sera fait de ces énergies impersonnelles dépend de la qualité et de la nature de la nation qui les reçoit, de son degré d'illumination et de son point d'évolution. Les nations sont aujourd'hui l'expression de l'égocentrisme collectif des peuples et de leur instinct de conservation. Ces énergies peuvent par conséquent intensifier cet aspect de leur vie. Elles peuvent néanmoins, et en dépit de cela, augmenter la puissance du but que les Nations Unies présentent théoriquement aux hommes. L'objectif principal de la Hiérarchie est de distribuer ces énergies constructives, synthétisantes, de telle sorte que la théorie de l'unité puisse, petit à petit, être mise en pratique, et que le qualificatif "Unies" prenne toute sa valeur. C'est à ce type d'énergie que l'Avatar de la Synthèse est particulièrement relié. Avec l'aide du Christ, Il transmettra à l'humanité [94] quelque chose qui n'a pas encore de nom. Ce n'est ni l'amour ni la volonté tels que nous les comprenons. Seule une périphrase peut nous en donner quelque idée : ce sera "le principe de l'intention dirigée" [1]

Ce principe implique trois choses :

1. La compréhension – intuitive et spirituellement instinctive, mais interprétée avec intelligence – du Plan, tel qu'il peut être exécuté dans un proche avenir, par le Christ et Ses disciples.

2. L'intention concentrée, basée sur ce qui précède et mettant l'accent sur un aspect de la volonté jusqu'ici encore non développé chez l'homme.

3. La capacité de diriger l'énergie (à dessein, et en connaissance de cause) vers une fin reconnue et désirée, en surmontant tous les obstacles et en détruisant tout ce qui barre la route. Il ne s'agit pas de la destruction des formes par la force, comme elle fut imposée au monde dernièrement, mais d'une destruction résultant d'une forte intensification de la vie, à l'intérieur de la forme.

Ces principes divins n'ont pour nous aujourd'hui que fort peu de sens, car il s'agit de mystères majeurs. Un mystère reste un mystère tant que règnent l'ignorance et l'incrédulité. Il n'y a pas de mystère là où il y a connaissance et foi. Tout ce que nous savons pour le moment, c'est que le Christ réunira et fusionnera en Lui-même trois principes divins ; lorsqu'Il apparaîtra, "la lumière qui a toujours été apparaîtra ; l'amour qui ne connaît pas de fin sera réalisé et le rayonnement caché jaillira en manifestation". Nous aurons alors un monde nouveau, un monde qui exprimera la lumière, l'amour et la connaissance de Dieu dans une révélation toujours croissante. [95]

La beauté de cette synthèse que réalisera le Christ et la merveille de l'occasion qui se présente ne sauraient nous échapper. De Grandes Forces se tiennent prêtes, sous une puissante direction spirituelle, à se précipiter dans ce monde chaotique, en proie à la confusion, au désarroi et cependant, rempli d'aspirations et d'espérance. Ces groupes d'énergies sont prêts à être concentrés et distribués par la Hiérarchie, et cette Hiérarchie, sous la direction de Son Grand Chef, le Christ, est en ce moment plus proche de l'humanité qu'elle ne l'a jamais été au cours de l'histoire. Dans tous les pays, les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde sont attentifs aux directives de la Hiérarchie, unis dans leur idéalisme, leurs buts humanitaires, leur réceptivité aux influences spirituelles, la similitude de leurs buts intérieurs, leur amour du prochain et leur dévouement désintéressé au service d'autrui. On trouve aussi partout des hommes et des femmes de bonne volonté, prêts à se laisser guider en vue d'une activité constructrice, et à devenir capables, grâce à une formation graduelle, d'établir entre les hommes ces justes rapports qui n'ont en réalité jamais existé jusqu'à présent.

Ainsi, depuis l'Être spirituel le plus élevé de notre planète, en passant par la hiérarchie des groupes spirituels d'hommes illuminés et parfaits qui travaillent sur les plans intérieurs, jusque dans le monde extérieur de l'existence quotidienne, où servent des hommes et des femmes qui aiment et qui pensent, s'écoule le courant de la vie nouvelle. Le Plan est prêt à être exécuté intelligemment ; les travailleurs sont là et la puissance d'action est proportionnée au besoin. Par dessus tout, la hiérarchie veille, et le Christ est prêt à paraître et à porter témoignage à la vérité.

IV. LE CHRIST, UNIFICATEUR DE L'ORIENT ET DE L'OCCIDENT

C'est là une déclaration difficile à accepter pour le chrétien [96] orthodoxe et étroit ; elle signifie tout d'abord que le Christ travaillera en étroite collaboration avec le Bouddha, jusqu'à ce que la fusion et la reconstruction de l'Orient et de l'Occident soient un fait accompli. Le Bouddha participe intimement avec le Christ à la préparation de Son retour, quoique Son activité ne se manifestera pas durant toute la période de la venue et de l'activité du Christ sur la terre. Comme vous le savez, Lui non plus n'a cessé d'être en contact et en relations avec l'humanité, bien qu'Il ait abandonné Son corps physique il y a des siècles. Il le fit afin d'accomplir une tâche qui Lui était assignée, et qui comportait (en plus de nombreuses choses inconnues de l'humanité) certaines activités en rapport avec l'œuvre du Christ et Sa venue imminente, et avec certains plans relatifs à la civilisation naissante de l'Ère du Verseau. Comme des millions d'hommes le savent, chaque année, à l'époque de la fête de Wesak, à la Pleine Lune de mai, le Bouddha communique avec l'humanité, par l'intermédiaire du Christ et de l'Assemblée attentive de la Hiérarchie. Il agit alors comme intermédiaire effectuant la liaison entre le "Centre où la Volonté de Dieu est connue" et le "Centre que nous appelons la race des hommes". Ces deux phrases sont employées à dessein, car tout le travail qu'accomplissent actuellement ces deux Grands Fils de Dieu concerne la distribution de l'énergie, l'énergie de la Lumière et l'énergie de l'Amour. C'est par le Triangle mentionné plus haut que l'énergie de la volonté sera finalement distribuée, et l'un de ces distributeurs divins est le Bouddha.

À vrai dire, le travail du Bouddha pour l'humanité est presque achevé et Son long rapport avec les hommes touche à sa fin. Dès que le retour du Christ sera. Un fait accompli, et que la vie humaine commencera à être visiblement déterminée par la loi des justes rapports entre les hommes, le Bouddha passera à l'œuvre qui L'attend. Un Grand Disciple, placé immédiatement après le Christ dans le rang hiérarchique, [97] prendra Sa place et poursuivra Son œuvre qui se rapporte à l'humanité.

Lorsque ce Maître entreprendra Sa tâche, le principe de l'intelligence ou l'entendement, qui est la caractéristique de l'humanité, aura été, dans une large mesure, transmué en sagesse par l'élite, si ce n'est encore par les masses. La sagesse est la caractéristique principale de Bouddha et la force de cette énergie de sagesse sera, à la longue, si répandue que le Bouddha n'aura plus besoin de la distribuer ni de la diriger. Il pourra alors Se réorienter vers des sphères d'activité plus hautes, où l'attend Sa véritable tâche, et commencera à travailler avec un aspect de la sagesse qui nous est inconnu, mais dont deux aspects – la connaissance et la sagesse – se sont exprimés à travers le Christ et le Bouddha ; plus tard, grâce à la collaboration de l'Avatar de la Synthèse, le Christ pourra fusionner en Lui-même ces deux divines énergies majeures et être, de ce fait, une pure expression d'amour et de sagesse, de justes rapports et de compréhension intuitive.

Pour permettre cette réalisation et dans le but de libérer Son Frère spirituel de la tâche ardue de relier l'humanité au "Centre où la Volonté de Dieu est connue" (Shamballa), le Christ Se soumet, en ce moment, à une préparation intense d'un caractère unique. Ses trente années de travail dans l'échoppe du charpentier de Palestine ont toujours été le symbole, jusqu'ici méconnu, de la formation qu'Il a reçue. Le mot "charpentier" désigne (par dérivation) un artisan habile à préparer les poutres, à construire une maison de bois. C'est la véritable signification de l'histoire biblique du Christ, crucifié sur le bois de la Croix, ou l'arbre. En réalité, ce symbole se rapporte à la décision que prit le Christ, dans le jardin de Gethsémani, d'entreprendre l'œuvre de construction ou [98] de reconstruction, pendant l'Ère du Verseau et de compléter ainsi la tâche qu'Il tenta d'accomplir pendant l'Ère des Poissons. Ses disciples, le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et Lui-même, sont les bâtisseurs consacrés de la nouvelle civilisation, de la nouvelle maison de l'humanité ". Le travail préparatoire qu'Il accomplit en ce moment Lui permettra de faire connaître par la sagesse (et non seulement par l'amour) la nature des Plans hiérarchiques, de faire preuve de sages mesures constructives, d'une grande sagesse dans le choix des bâtisseurs et de méthodes de construction adéquates.

Il est donc évident que ce plus grand des Fils de Dieu, le Christ, Représentant de l'humanité et du second aspect divin, manifestera en Lui- même, pendant l'Ère du Verseau et après Son retour, la fusion de certaines dualités majeures. Il nous serait profitable de savoir quelles sont ces dualités et de les étudier de plus près :

1. La fusion du second aspect divin, l'Amour, et du premier aspect divin, la Volonté : la Volonté-de-Bien.

2. La fusion de l'amour et de la sagesse, Lui permettant d'être le

Bâtisseur de l'Age Nouveau et de la nouvelle civilisation.

3. La fusion des énergies de l'Ère des Poissons, engendrées durant les derniers deux mille ans de l'activité spirituelle du Christ, et de celles du Verseau, qui seront engendrées et actives sur terre pendant les deux mille ou deux mille cinq cents ans à venir.

C'est en vue de ce processus de fusion et de tout ce qu'il implique que le Christ Se soumet actuellement à une intense préparation. Lorsque celui-ci sera achevé, Il pourra devenir, d'une manière inconnue de Lui jusqu'ici, le point de concentration et l'agent transmetteur de ces cinq énergies divines :

1. L’énergie de l'Amour.

2. L’énergie de la Volonté. [99]

3. L’énergie de la Sagesse.

4. L’énergie des Poissons, engendrée pendant l'Ère chrétienne.

5. L’énergie du Verseau, déjà engendrée sur les plans intérieurs du sentiment et de la pensée et qui continuera de l'être pendant les siècles à venir.

Cette formation spéciale n'est connue que du Christ, du Bouddha et de l'Avatar de la Synthèse. Toute formation ésotérique ou spirituelle doit être vécue individuellement ; ceci est vrai pour le Christ comme pour le plus humble des aspirants.

Il ne nous est pas possible de pénétrer dans la pensée, les réactions et les plans du Christ.

En Palestine, Son apparition fut surtout prophétique. Son œuvre principale fut de poser les fondements pour les activités qui suivront Son retour, et de semer ce qu'Il récoltera pendant l'Age Nouveau. Le côté tragique de Sa venue, il y a deux mille ans, a été accentué par les théologiens, et ils ont tellement insisté sur Ses souffrances que l'aspect douloureux de l'histoire évangélique a exercé une influence prévalente dans le monde.

Le drame du Christ eut plusieurs raisons :

1. Il découvrit que l'humanité n'était pas prête à recevoir ce qu'Il venait lui donner, et qu'il Lui faudrait des siècles d'expérience, d'enseignement et d'épreuves avant qu'Il puisse commencer Son œuvre véritable.

2. Il se rendit compte qu'Il lui fallait entrer en relation plus étroite avec ce centre qu'Il avait coutume d'appeler "la Maison du Père". C'est cette constatation qui Le conduisit à déclarer à Ses disciples qu'ils feraient de "plus grandes choses" que celles qu'Il avait accomplies, et qu'Il devait aller vers Son Père.

3.Il comprit qu'Il avait besoin de travailleurs et de disciples [100] mieux formés et plus consacrés que cela n'était possible à cette époque, ou que cela n'a été possible depuis lors. C'est pourquoi il rassemble et instruit le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Lorsqu'il y aura un nombre suffisant de serviteurs et de travailleurs éclairés, Il viendra et rien ne pourra empêcher Sa venue.

4. Il découvrit aussi que les hommes n'étaient alors pas assez désespérés pour "s'emparer du Royaume des Cieux par la violence". Ce n'est que danse désespoir, et lorsqu'il a atteint l'extrême limite de ses ressources personnelles, que le disciple trouve le chemin de ce Royaume et est prêt à abandonner les voies anciennes. Ce qui est vrai pour l'individu doit l'être également, sur une plus vaste échelle, pour l'humanité.

Le Christ vient pour le monde entier, et non seulement pour la chrétienté. Il vient pour l'Orient et pour l'Occident, et Il a prévu ce "temps de la fin" avec ses catastrophes planétaires, ses désastres effrayants, son désespoir et son invocation s'élevant de l'Orient comme de l'Occident. Il savait qu'au temps de la crise et de la tension finale, l'humanité elle-même le contraindrait à réapparaître. L'histoire du Nouveau Testament est exacte ; ce ne sont que les interprétations des hommes qui ont induit l'humanité en erreur.

Une ancienne légende orientale aussi vraie aujourd'hui qu'elle ne l'était autrefois fournit la clé quant à la relation existant entre le Christ et le Bouddha ; elle concerne un service que le Bouddha rendra au Christ. Sous une forme symbolique, la légende raconte que le Bouddha, après avoir atteint l'illumination, et sachant que Son expérience sur terre ne pouvait désormais L'instruire davantage, prévit le temps où Son frère le Christ entrerait en action dans ce que l'on nomme le Grand Service. C'est pourquoi, dans l'intention d'aider le Christ, le Bouddha laissa derrière Lui (à l'usage du Christ) ce que l'on appelle mystérieusement "Ses vêtements". Il abandonna [101] et laissa en lieu sûr la totalité de Sa nature émotive-intuitive, appelée par certains le "corps astral", et la totalité de Sa connaissance et de Sa pensée, appelée le "corps mental". "Celui qui vient s'en revêtira", dit la légende, et ils lui permettront de compléter sa propre nature émotive et mentale, Lui fournissant ainsi ce dont Il a besoin pour accomplir Sa tâche d'Instructeur de l'Orient et de l'Occident. Il peut, dès lors, envisager avec force et succès Sa tâche future et choisir ses travailleurs. Une idée du même ordre est latente dans cette injonction du Nouveau Testament : "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Christ." (Phil., II, 5.)

Ainsi, grâce à la fusion des énergies de l'Amour et de la Sagesse, avec l'aide de l'Avatar de la Synthèse et du Bouddha, et sous l'influence de l'Esprit de Paix et d'équilibre, le Christ pourra employer et diriger les énergies qui susciteront la nouvelle civilisation. Il verra se manifester devant Lui la véritable résurrection, l'humanité surgissant de la prison profonde du matérialisme. Ainsi, "à cause du travail de Son âme, Il rassasiera Ses regards." (Es., LIII, 11.) [102]

 

[1] Note du traducteur. En anglais purpose veut dire : intention, dessein.