Naviguer dans les chapitres de ce livre

LETTRE V - LES DANGERS A EVITER DANS LA MEDITATION ( partie 1)

LETTRE V

 LES DANGERS A EVITER DANS LA MEDITATION

 

1.         Les dangers inhérents à la Personnalité

2.         Les dangers provenant du Karma

3.         Les dangers résultant des forces subtiles

LETTRE V

 

LES DANGERS À EVITER DANS LA MEDITATION

 

22 juillet 1920.

Les raisons pour cacher la révélation

Nous avons maintenant atteint un point où les fondements de la connaissance ont été posés, cette connaissance qui instille dans le sage étudiant le désir de se soumettre aux lois nécessaires, de se conformer aux exigences prescrites et de faire des concepts mentaux qui ont été compris des expériences pratiques dans la vie quotidienne. Ce désir est sage et juste, il constitue le but de tout ce qui a été communiqué. À ce point, il peut être sage de faire entendre une note d'avertissement, d'indiquer certains dangers possibles, et de mettre l'étudiant en garde contre un enthousiasme qui peut le mener le long de sentiers qui retarderont son développement, et qui peut créer des vibrations devant être à la fin rejetées. Ceci provoque un retard et un retour en arrière dans le travail, qui peuvent être empêchés si l'étudiant comprend à temps.

Certaines affirmations et certaines instructions ne peuvent pas être faites ou communiquées aux étudiants, sous la forme écrite, pour trois raisons :

1.      Certaines instructions sont toujours données oralement, car elles se réfèrent à l'intuition, et ne s'adressent pas au raisonnement réfléchi et logique du mental inférieur ; elles contiennent également des éléments dangereux si elles sont soumises à l'ignorant.

2.      Certaines instructions se rapportent aux secrets du Sentier, et sont principalement applicables aux groupes avec lesquels l'étudiant est rattaché, elles peuvent seulement être données conjointement comme instruction en dehors du corps physique. Elles se rapportent au corps Causal de groupe, à certains secrets des rayons et à l'invocation pour l'aide de dévas supérieurs, afin de mener à bonne fin les résultats [89] désirés. De plus, les dangers inhérents à ces instructions sont trop grands pour leur permettre d'être communiquées dans une publication exotérique. Les effets occultes du mot parlé et du mot écrit sont différents et intéressants. Jusqu'au moment où vous aurez parmi vous un sage Instructeur en personne physique, et jusqu'à ce qu'il Lui soit possible de rassembler Ses étudiants autour de Lui, leur procurant ainsi la protection de Son aura, et sa vibration stimulante.

Jusqu'au moment où les conditions mondiales permettront une certaine période de relâchement de la tension et de l'incertitude actuelles, il ne sera pas possible de communiquer des formes, des invocations et des mantras d'un caractère spécifique, il ne sera pas possible d'éveiller les centres au-dessus du rythme nécessaire à l'évolution, excepté dans un petit nombre de cas individuels où certains étudiants sont soumis (peut-être, eux-mêmes, inconsciemment) à un processus déterminé, ayant pour résultat un taux de vibration largement accru. Ceci est seulement fait avec un petit nombre dans chaque pays, directement sous le regard d'un Maître, focalisé à travers H.P.B.

3.      Des renseignements tels que ceux d'invoquer les dévas dans la méditation ne peuvent encore être donnés sans danger aux individus, bien qu'un commencement ait lieu avec des groupes, comme dans les rituels des Maçons et de l'Église. Les formules qui placent les moindres des dévas sous le contrôle de l'homme ne seront pas encore communiquées. On ne peut pas encore confier ce pouvoir aux êtres humains, car la majorité est seulement animée par un désir égoïste et en ferait mauvais usage pour des buts personnels. Il est estimé par les Sages Instructeurs de la race, ainsi que je pense l'avoir dit déjà, que les dangers découlant d'un savoir trop restreint sont moins importants que les dangers d'un trop grand savoir. La race peut être plus sérieusement gênée par des pouvoirs mal appliqués, obtenus par des occultistes débutants, qu'elle peut l'être par un manque de savoir qui n'engendre pas de résultats karmiques. [90]

Les pouvoirs obtenus dans la méditation, les qualités acquises par l'ajustement des corps à travers la méditation, les facultés développées dans chaque véhicule par des formules définies dans la méditation, la manipulation de la matière qui est une des fonctions de l'occultiste (le résultat des véhicules bien alignés qui répondent parfaitement aux conditions du plan) et l'acquisition de la conscience causale, une conscience qui entraîne avec elle un pouvoir d'inclure à l'intérieur d'elle-même jusqu'aux moindres choses, sont d'un caractère trop sérieux pour en disposer légèrement. Dans la formation de l'homme le long de ces lignes, seuls ceux en qui l'instructeur peut avoir confiance sont encouragés. Avoir confiance, dans quel sens ? Avoir confiance que l'homme pensera en termes de groupe et non en termes personnels ; avoir confiance qu'il emploiera la connaissance acquise concernant les corps et le karma des compagnons de son entourage, uniquement pour les assister sagement et non pour des buts égoïstes, et avoir confiance qu'il utilisera les pouvoirs occultes pour l'avancement de l'évolution et le développement sur tous les plans des desseins ainsi qu'ils sont projetés par les trois Grands Seigneurs.

Laissez-moi expliquer.

Une des choses accomplies dans la méditation, quand elle est suivie régulièrement et d'après une instruction correcte, est le transfert de la conscience du Soi inférieur dans le supérieur. Ceci comporte l'aptitude de voir les niveaux causals, de reconnaître intuitivement les faits dans les vies des autres, de prévoir les événements et les circonstances et de connaître la valeur relative d'une personnalité. Ceci peut seulement être accordé quand l'étudiant peut rester silencieux, désintéressé et stable. Qui, jusqu'ici, répond à toutes ces conditions ?

J'essaie de vous donner une idée générale des dangers liés à un développement trop précoce des pouvoirs acquis dans la méditation. Je cherche à faire retenir non pas une note de découragement, mais à insister sur la pureté physique, sur la stabilité émotionnelle et sur l'équilibre mental avant que l'étudiant parvienne à une plus grande connaissance. [91] C'est seulement quand le canal s'ouvre à l'intuition et se ferme à la nature animale, qu'un homme peut sagement poursuivre son travail. C'est seulement quand le cœur étend sa faculté de souffrir avec tout ce qui respire, d'aimer tout ce qui est contacté, et de comprendre et de sympathiser avec les moins désirables des créatures de Dieu, que le travail peut se poursuivre comme désiré.

C'est seulement quand le développement est régulier, seulement quand l'intellect ne court pas trop loin devant le cœur, et que la vibration mentale n'exclut pas la vibration plus élevée de l'Esprit, qu'il peut être fait confiance à l'étudiant pour acquérir des pouvoirs qui, s'ils étaient mal employés, pourraient provoquer des désastres, aussi bien pour son environnement que pour lui- même. C'est seulement quand il ne formule pas d'autres pensées que ce qu'il se propose de faire pour aider le monde qu'il peut lui être sagement confié de manipuler la matière de la pensée. C'est seulement quand il n'a pas d'autre désir que de découvrir les plans du Maître, et de l'assister alors d'une façon précise en faisant de ces plans des faits dans la manifestation, qu'il peut lui être confié les formules qui amèneront les dévas de moindre degré sous son contrôle. Les dangers sont si grands et les périls qui assaillent l'étudiant imprudent si nombreux, qu'avant d'aller plus loin, je cherche à recommander la prudence.

Spécifions et énumérons maintenant certains dangers contre lesquels un homme qui progresse dans la méditation doit être mis en garde. Certains d'entre eux sont dus à une cause et certains à une autre, et nous aurons à les mentionner avec précision.

1. Les dangers inhérents à la Personnalité de l'étudiant :

Ils peuvent, comme vous le prévoyez, être groupés sous les trois titres : dangers physiques, dangers émotionnels et dangers mentaux.

2.      Les dangers provenant du karma de l'étudiant et de son entourage : Ceux-ci peuvent aussi être énumérés sous trois divisions : [92]

a.      Le karma de sa vie présente, son propre "cercle infranchissable" individuel, tel qu'il est représenté dans sa vie actuelle.

b.      Son hérédité nationale et ses instincts, comme par exemple s'il possède un type de corps occidental ou oriental.

c.      Ses affiliations de groupe, soit exotériques ou ésotériques.

3.      Les dangers provenant des forces subtiles que vous appelez, par ignorance, le mal ; de tels dangers consistent dans l'attaque de l'étudiant par des entités étrangères sur un plan quelconque. Ces entités peuvent être simplement des êtres humains désincarnés ; elles peuvent être des résidents d'autres plans qui ne sont pas humains ; plus tard, quand l'étudiant est devenu d'une importance suffisante pour attirer l'attention, l'attaque peut venir de ceux qui s'occupent seulement de mettre obstacle au développement spirituel, les magiciens noirs, les frères des ténèbres, et autres forces apparaissant destructives. Cette apparence existe seulement quand elle est considérée de l'angle du temps, dans nos trois mondes, et résulte seulement du fait que notre Logos Lui-même évolue également, et, du point de vue des Êtres infiniment plus grands Qui L'assistent dans Son développement, ceci est dépendant de Ses imperfections transitoires. Les imperfections de la nature, comme nous les appelons, sont les imperfections du Logos, et elles seront finalement transcendées.

C'est pourquoi j'ai esquissé pour vous, ce matin, l'essentiel de ce que je chercherai à communiquer dans les jours suivants.

 

24 Juillet 1920.

 

Les dangers qui assaillent l'étudiant de la méditation dépendent de nombreux facteurs, et il ne sera pas possible de faire davantage que d'indiquer brièvement certaines conditions menaçantes, de mettre en garde contre certaines possibilités [93] désastreuses et d'avertir l'étudiant vis-à-vis de résultats pouvant être atteints par un effort indu, par un excès de zèle, et par une concentration dans une seule direction qui peut mener à un développement déséquilibré. La concentration dans une seule direction est une vertu, mais elle devrait l'être de dessein et de but, et non dans ce qui développe un seul genre de méthode, à l'exclusion de toutes les autres.

Les dangers de la méditation sont largement les dangers de nos vertus, et en cela réside beaucoup la difficulté. Elles sont en grande partie les dangers d'un concept affiné qui dépasse la capacité des véhicules inférieurs, spécialement du physique dense. L'aspiration, la concentration et la détermination sont des vertus nécessaires, mais si elles sont employées sans discrimination et sans un sens de temps dans l'évolution, elles peuvent conduire à une destruction du véhicule physique qui retardera tout progrès pour une vie déterminée. Ai-je éclairci mon sujet ? Je ne cherche qu'à mettre en évidence la nécessité absolue pour l'étudiant occulte de posséder un énergique bon sens comme qualité fondamentale associée avec un sens heureux des proportions, qui mène à une juste prudence et à une appropriation de la méthode nécessaire au besoin immédiat. C'est pourquoi je dis d'une façon très concise à l'homme qui entreprend de tout cœur le processus de la méditation occulte :

a.      Connais-toi toi-même.

b.      Procède lentement et avec prudence.

c.      Étudie les effets.

d.      Cultive la perception que l'éternité est longue, et que ce qui est lentement édifié demeure à jamais.

e.      Aspire à la régularité.

f.       Comprends toujours que les véritables effets spirituels sont reconnus dans la vie exotérique de service.

g.      Souviens-toi également que les phénomènes psychiques n'indiquent pas un succès découlant de la méditation. [94] Le monde verra les effets et sera un meilleur juge que l'étudiant lui-même. Par-dessus tout, le Maître saura, car les résultats sur les niveaux causals Lui apparaîtront longtemps avant que l'homme lui-même soit conscient du moindre progrès.

 

Reprenons maintenant ces points en détail.

Les dangers inhérents à la Personnalité

Considérons donc en premier ces dangers plus étroitement reliés à la vie personnelle de l'homme, et qui dépendent de ses trois corps, de leur condition séparée, et de leur relation mutuelle. Ce sujet est si vaste qu'il ne sera pas possible de mieux faire que d'indiquer certains résultats attribuables à certaines conditions. Chaque homme présente un problème différent, chaque corps provoque une réaction différente et chaque totalité dans sa nature triple est affectée par son alignement ou par son manque d'alignement. Prenons chaque corps séparément et ensuite dans leur triple totalité. De cette manière, quelques faits spécifiques peuvent être communiqués.

Je commence par le corps mental car il est, pour l'étudiant de la méditation, le centre de son effort et celui qui contrôle les deux corps inférieurs. L'étudiant sincère cherche à attirer sa conscience hors de son corps physique et de son corps émotionnel, pour la faire pénétrer dans les domaines de la pensée, ou dans le corps mental inférieur. Ayant accompli ceci, il cherche alors à surpasser ce mental inférieur et à se polariser dans le corps Causal, en employant l'antahkarana comme le canal de communication entre le supérieur et l'inférieur ; le cerveau physique n'étant alors que le tranquille récepteur de ce qui est transmis de l'Égo ou Soi supérieur et plus tard de l'Esprit triple, la Triade. Le travail qui doit être fait nécessite une action de la périphérie au centre et une centralisation en résulte. Ayant accompli cette centralisation [95] et étant focalisé dans ce centre stable, avec le plexus solaire et le cœur apaisés, un point au-dedans de la tête, un de ses trois centres majeurs de tête, devient le centre de conscience, le rayon de l'Égo d'un homme décidant quel sera ce centre. Ceci est la méthode de la majorité. Ce point ayant alors été atteint, un homme suivra la méditation de son rayon ainsi qu'il vous l'a été indiqué dans des termes généraux au commencement de ces lettres. Dans chaque cas, le corps mental devient le centre de conscience et plus tard, par la pratique, il deviendra alors le point de départ pour le transfert de la polarisation dans un corps supérieur, d'abord dans le causal, et plus tard dans la Triade.

Les dangers relatifs au corps mental sont très réels et il faut s'en garantir. Deux sont dominants, et peuvent être définis comme les dangers de l'inhibition et ceux dus à l'atrophie du corps.

a.      Prenons d'abord les dangers dus à l'inhibition. Quelques personnes, par leur simple effort de volonté, atteignent un point dans la méditation où elles empêchent directement les opérations du mental inférieur. Si vous imaginez le corps mental comme un ovoïde entourant le corps physique et s'étendant bien au-delà de lui, et si vous vous rendez compte qu'à travers cet ovoïde circulent constamment des formes pensées de tous genres, le contenu du mental de l'homme et les pensées de son entourage, si bien que l'œuf mental est coloré par les attractions prédominantes et diversifiées, par de nombreuses formes géométriques, toutes dans un état de flux ou de circulation, vous pouvez avoir quelque idée de ce que je veux dire. Quand un homme cherche à tranquilliser ce corps mental par l'inhibition ou la suppression de tout mouvement, il arrête ces formes pensées dans l'ovoïde mental, il empêche la circulation et peut provoquer de graves résultats. Cette inhibition a un effet direct sur le cerveau physique et constitue en grande partie la cause de la fatigue dont on se plaint après une période de méditation, y persister peut conduire [96] à un désastre. Tous les commençants le font plus ou moins, et jusqu'à ce qu'ils apprennent à s'en garder, ils ralentissent leurs progrès et retardent leur développement. Les résultats peuvent même être plus sérieux.

Quelles sont les justes méthodes d'élimination de la pensée ? Comment atteindre à la placidité du mental sans employer la volonté dans l'inhibition ? Les suggestions suivantes peuvent être secourables et utiles.

Ayant retiré sa conscience sur le plan mental à un certain point dans le cerveau, que l'étudiant fasse résonner doucement trois fois le Mot Sacré. Qu'il imagine le souffle s'exhalant comme une force clarifiante qui, en progressant, chasse les formes pensées circulant dans l'ovoïde mental et qu'il parvienne alors à la réalisation que le corps mental est libre et dégagé des formes pensées.

Qu'il élève ensuite sa vibration aussi haut que possible et qu'il vise après à l'élever entièrement du corps mental dans le causal, amenant ainsi l'action directe de l'Égo sur les trois véhicules inférieurs. Aussi longtemps qu'il lui est possible de maintenir sa conscience à cette hauteur, et aussi longtemps qu'il soutient une vibration qui est celle de l'Égo sur son propre plan, le corps mental reste dans un état d'équilibre. Il ne conserve aucune vibration inférieure analogue aux formes pensées circulant dans son entourage. La force de l'Égo circulera à travers l'ovoïde mental, ne permettant à aucune des unités géométriques étrangères d'en trouver l'entrée, et les dangers d'inhibition seront alors rejetés. Mieux encore, la matière mentale deviendra avec le temps si accordée à la vibration supérieure que, le moment venu, cette vibration se stabilisera et rejettera automatiquement tout ce qui est inférieur et indésirable. [97]

b.      Qu'est-ce que je veux dire par les dangers de l'atrophie ? Simplement ceci : Quelques personnes deviennent tellement polarisées sur le plan mental qu'elles risquent de rompre la connexion avec les deux véhicules inférieurs. Ces corps inférieurs existent dans des buts de contact, pour la compréhension du savoir sur les plans inférieurs et pour des raisons d'expérience, afin que le volume du corps Causal puisse être augmenté. C'est pourquoi il est évident pour vous que si la conscience y résidant ne descend pas plus bas que le plan mental, négligeant le corps des émotions et le physique dense, deux choses pourront en résulter. Les véhicules inférieurs seront négligés, sans utilité, et manqueront à leurs buts, s'atrophiant et mourant du point de vue de l'Égo, tandis que le corps Causal lui-même ne sera pas construit comme désiré et sera perdu. Le corps mental même se rendra inutile, devenant un objet de contentement égoïste, d'inutilité dans le monde et de peu de valeur. Un rêveur dont les rêves ne se matérialisent jamais, un visionnaire dont les visions ne servent ni aux Dieux ni aux hommes, est une gêne pour le système universel. Il est en grand danger d'atrophie.

La méditation doit avoir pour effet d'amener les trois corps plus complètement sous le contrôle de l'Égo et de conduire à une coordination, à un alignement et à un développement symétrique qui feront un homme réellement utile aux Grands Êtres. Quand un homme prend conscience du fait qu'il est peut-être trop centralisé sur le plan Mental, il devrait alors essayer définitivement de faire de toutes ses expériences mentales, de ses aspirations et de ses efforts, des réalisations positives sur le plan physique, amenant les deux véhicules inférieurs sous le contrôle du mental, et en faisant alors de ceux-ci, les instruments de ses créations et de ses activités mentales. [98]

J'ai indiqué ici deux des dangers les plus fréquemment rencontrés, et je recommande à tous les étudiants de l'occultisme de se rappeler que les trois corps sont d'égale importance pour mener à bonne fin le travail qui doit être fait, à la fois du point de vue égoïque et du point de vue du service de la race. Qu'ils visent à une sage coordination dans l'expression, ce qui permettra au Dieu intérieur de se révéler pour aider le monde.

 

25 Juillet 1920.

 

Le corps émotionnel est actuellement et pour plusieurs raisons le corps le plus important de la Personnalité. C'est une unité complète, dissemblable des corps physique et mental ; c'est le centre de polarisation pour la majorité de la famille humaine, c'est le corps le plus difficile à contrôler, et c'est pratiquement le tout dernier à être complètement subjugué. La raison de tout ceci est que la vibration du désir a dominé non seulement le règne humain, mais aussi dans un moindre sens les règnes animal et végétal, si bien que l'homme intérieur en évoluant doit lutter contre des inclinations établies dans les trois règnes. Avant que l'esprit puisse fonctionner à travers les formes du cinquième règne, ou règne spirituel, la vibration du désir doit être éliminée et l'inclination égoïste transmuée en aspiration spirituelle.

Le corps émotionnel forme pratiquement une unité avec le corps physique, car l'homme moyen agit presque entièrement à l'instigation de l'émotionnel, son véhicule le plus inférieur obéissant automatiquement aux commandements du supérieur. Comme cela a été souvent dit, c'est également le corps qui entre le plus directement en contact avec les niveaux intuitionnels, et un sentier de réalisation se trouve dans cette voie. Dans la méditation le corps émotionnel doit être contrôlé du plan mental, et quand la polarisation a été transférée dans le corps mental à travers les formes de la méditation, l'intensité du dessein et de la volonté, le corps émotionnel devient alors calme et réceptif. [99]

Si cette attitude, négative en elle-même, est poussée trop loin, elle ouvre la porte à de sérieux dangers que je développerai plus tard quand nous entreprendrons le sujet des obsessions, quelquefois divines, mais plus souvent à l'opposé. Une condition négative n'est pas à désirer dans aucun des corps, et c'est justement cette véritable négativité que les commençants dans la méditation réalisent si souvent, courant ainsi vers le danger. Le but doit consister à rendre l'ovoïde émotionnel positif à tout ce qui lui est inférieur et à son entourage, et seulement réceptif à l'Esprit via le causal. Ceci peut être seulement mené à bonne fin par le développement de la faculté du contrôle conscient, ce contrôle qui même dans les moments de la plus haute vibration et du plus haut contact demeure vigilant pour observer et surveiller les véhicules inférieurs. "Veillez et priez", a dit le Grand Seigneur la dernière fois qu'Il vint sur la terre, et Il parla en termes occultes, qui n'ont pas encore reçu une juste attention ou une juste interprétation.

Que faut-il donc surveiller ?

1.      L'attitude de l'ovoïde émotionnel et son contrôle positif ou négatif.

2.      La stabilité de la matière émotionnelle et sa réceptivité consciente.

3.      Son alignement avec les corps mental et causal. Si cet alignement est imparfait, (comme il l'est si souvent) cela produit une inexactitude dans la réception venant des plans supérieurs ; une déformation des vérités communiquées via l'Égo, et un très dangereux transfert de force vers les centres indésirables. Ce manque d'alignement est la cause de fréquents égarements de la pureté sexuelle de nombreuses personnes en apparence inclinées spirituellement. Elles peuvent atteindre quelque peu les niveaux intuitionnels, l'Égo peut transmettre partiellement le pouvoir venant d'en haut, mais l'alignement étant imparfait, la force provenant de ces niveaux supérieurs est déviée, les centres indésirables sont hyper stimulés et les désastres en résultent.

4.      Un autre danger contre lequel il est nécessaire de se [100] mettre en garde est celui de l'obsession ; mais les principes de protection résident dans des pensées pures, des visées spirituelles et une manière de se conduire fraternellement désintéressée.

Si à ces choses essentielles sont ajoutés le bon sens dans la méditation et une sage application des règles occultes, ainsi qu'une juste considération du rayon et du karma, ces dangers disparaîtront.

 

28 Juillet 1920.

 

Quelques pensées sur le Feu

Avant de commencer à considérer le sujet, j'aimerais vous signaler un certain fait plutôt intéressant. La plupart des phénomènes psychologiques de la terre sont, comme vous vous en rendrez compte si vous pensez clairement, sous le contrôle du Déva Seigneur Agni, Le principal Grand Seigneur du Feu, le Maître Gouverneur du plan mental. Le feu cosmique forme l'arrière-plan de notre évolution ; le feu du plan mental, son contrôle intérieur et sa prédominance, ainsi que son activité purificatrice constituent le but de l'évolution de notre vie triple. Quand le feu intérieur du plan mental et le feu latent dans les véhicules inférieurs se fondent avec le feu sacré de la Triade, le travail est achevé et l'homme est un adepte. L'union a été faite et le travail des éons accompli. Tout ceci est mené à bonne fin par la coopération du Seigneur Agni et des dévas supérieurs du plan mental travaillant avec le Gouverneur de ce plan et avec le Grand Seigneur du second plan.

L'évolution macrocosmique procède de la même façon que l'évolution microcosmique. Les feux intérieurs du globe terrestre, dans le cœur de notre sphère terre, fusionneront avec le feu sacré du soleil à la fin du plus grand cycle, et le système solaire atteindra alors son apothéose. Peu à peu, à mesure que les éons s'écouleront et que les cycles de moindre importance poursuivront leur course, le feu pénétrera les éthers et sera chaque jour plus reconnu et plus contrôlé, [101] jusqu'à ce que le feu cosmique et le feu terrestre soient finalement unis, (les corps de toutes les formes matérielles s'adaptant eux-mêmes aux changements de conditions) et la relation sera démontrée. Quand ceci sera réalisé, les phénomènes terrestres tels que, par exemple, les troubles sismiques, pourront être étudiés avec un plus grand intérêt. Plus tard, quand ces choses seront davantage saisies, les effets de telles agitations seront mieux compris ainsi que leurs réactions sur les fils des hommes.

Pendant les mois d'été, au moment où ce grand cycle revient périodiquement dans différentes régions de la terre, les dévas du feu, les élémentaux du feu, et ces entités obscures, les "agnichaitans" des fournaises intérieures, entrent en plus grande activité et retombent quand le soleil s'éloigne dans un état moins actif. Vous avez ici une correspondance entre les aspects ardents de l'organisme de la terre dans leur relation avec le soleil, semblables aux aspects aqueux, et leur rapport avec la lune. Je vous donne véritablement ici une suggestion occulte. J'aimerais vous donner également un fragment très bref quoiqu'occulte qui peut maintenant être rendu public. S'il est médité, il amènera l'étudiant à un plan élevé et stimulera la vibration.

"Le secret du Feu demeure caché dans la seconde lettre du Mot Sacré. Le mystère de la vie est caché dans le cœur. Quand ce point inférieur vibre, quand le Triangle Sacré devient incandescent, quand le point, le centre et le sommet brûlent pareillement, alors les deux triangles, le plus grand et le plus petit, se fondent dans une flamme qui consume le tout."

C'est maintenant notre tâche de nous occuper brièvement des dangers accompagnant la pratique de la méditation ainsi qu'ils se manifestent dans le corps physique. Ainsi que tant d'autres dans le schéma Logoïque, ces dangers prennent un [102] triple caractère, attaquant trois parties du corps physique. Ils se manifestent :

a.      Dans le cerveau.

b.      Dans le système nerveux.

c.      Dans les organes sexuels.

Il est inutile d'indiquer maintenant la raison pour laquelle j'ai d'abord traité des dangers des corps émotionnel et mental. Il était nécessaire d'agir ainsi, parce que bien des périls assaillant le véhicule dense prennent naissance sur les plans plus subtils, et sont seulement les manifestations extérieures des maux intérieurs.

Chaque être humain entre dans la vie équipé d'un corps physique et d'un corps éthérique formés de certains éléments, ces éléments étant le résultat d'une incarnation antérieure ; ils sont en fait la reproduction exacte du corps que l'homme laissa derrière lui quand la mort le sépara finalement de l'existence du plan physique. Le devoir qui est devant chacun est de prendre ce corps, discernant ses défauts et ses besoins, et de commencer alors délibérément à construire un nouveau corps qui puisse se révéler plus adéquat pour le besoin de l'esprit intérieur. C'est une tâche importante qui exige du temps, une sévère discipline, de l'abnégation et du jugement.

L'homme qui entreprend la pratique de la méditation occulte "joue littéralement avec le feu". Je désire mettre l'accent sur cette affirmation car c'est l'expression qui exprime une vérité peu comprise. "Jouer avec le feu" est une ancienne vérité qui a perdu sa signification par une répétition inconsidérée ; elle est néanmoins absolument et entièrement correcte, ne représentant pas un enseignement symbolique mais un état de fait évident.

Le feu est la base de toutes choses ; le Soi est le feu, l'intellect est une phase du feu, et dans les véhicules physiques microcosmiques se tient caché à l'état latent un véritable feu qui peut être, soit une force destructive consumant les tissus du corps et stimulant les centres d'une nature indésirable, ou bien un facteur vivifiant, fonctionnant comme un [103] agent qui stimule et qui éveille. Quand il est dirigé le long de certains canaux préparés, ce feu peut agir comme un purificateur et comme le grand connecteur entre l'inférieur et le Soi supérieur.

Dans la méditation, l'étudiant cherche à contacter la flamme divine qui est son Soi supérieur et à se mettre lui-même également en rapport avec le feu du plan mental. Quand la méditation est forcée ou poursuivie trop violemment avant que l'alignement entre les corps supérieur et inférieur, via l'émotionnel, soit complète, ce feu peut agir sur le feu latent à la base de l'épine dorsale (ce feu appelé kundalini), occasionnant ainsi une circulation trop hâtive qui produira une rupture et une destruction au lieu d'une vivification et une stimulation des centres supérieurs. Ce feu devrait suivre une spirale géométrique exacte, subordonnée au rayon de l'étudiant et au ton de vibration de ses centres supérieurs. Ce feu devrait être autorisé à circuler seulement sous l'instruction directe du Maître et distribué consciemment par l'étudiant lui- même suivant les instructions orales et formelles de l'instructeur. Le feu peut quelquefois être éveillé et mis exactement en spirale sans que l'étudiant sache ce qui se produit sur le plan physique ; mais sur les plans intérieurs, il sait seulement qu'il n'a pas réussi à amener la connaissance sur le plan physique de conscience.

Reprenons momentanément l'étude des trois dangers qui assaillent principalement les véhicules physiques. J'aimerais signaler que je traite le désordre à son dernier degré et qu'il existe bien des stades de risques et de troubles intermédiaires qui assiègent l'étudiant imprudent.

Les dangers relatifs au cerveau physique

Le cerveau souffre principalement de deux façons : [104]

Par la congestion, causant un épanchement des vaisseaux sanguins et une tension consécutive sur les tissus délicats du cerveau. Il peut en résulter un préjudice permanent et provoquer même une faiblesse d'esprit. Dans les stades initiaux, cela se manifeste sous la forme d'engourdissement et de fatigue, et si l'étudiant persiste dans la méditation quand ces états sont perçus, le résultat devient grave. À tous moments un étudiant doit se garder de continuer sa méditation lorsqu'une certaine fatigue est ressentie, et s'arrêter aux premières indications de trouble. Il est possible de se protéger de tous ces dangers par l'emploi du bon sens, en se rappelant que le corps doit toujours être entraîné graduellement, et lentement édifié. Dans le plan des Grands Êtres, la hâte n'a pas de place.

Par la folie. - Ce mal a souvent été trouvé chez des étudiants fervents qui s'obstinent dans une tension imprudente ou cherchent inconsidérément à éveiller le feu sacré par des exercices respiratoires et des pratiques similaires ; ils payent le prix de leur précipitation par la perte de leur raison. Le feu ne suit pas normalement son cours dans la forme géométrique voulue, les triangles nécessaires ne sont par formés et le fluide électrique se précipite avec une rapidité et une chaleur toujours croissantes vers le haut, brûle littéralement tout ou une partie des tissus du cerveau, causant ainsi la folie et quelquefois la mort.

Quand ces choses seront plus largement comprises et reconnues, les docteurs et les spécialistes du cerveau étudieront avec plus de soin et de précision la condition électrique de la colonne vertébrale et mettront en corrélation sa condition avec celle du cerveau. De bons résultats seront alors obtenus.

Les dangers pour le système nerveux.

Les troubles apparentés au système nerveux sont plus fréquents que ceux qui attaquent le cerveau tels que la folie et la destruction des tissus du cerveau. Presque tous ceux qui [105] entreprennent la méditation sont conscients d'un effet dans le système nerveux ; il prend quelquefois la forme d'insomnie, d'excitabilité, d'une tension d'énergie et d'agitation qui ne permet aucun repos ; d'une irritabilité qui était peut-être étrangère à la disposition, avant que la méditation soit poursuivie ; d'une réaction nerveuse, telle qu'une crispation spasmodique des membres, des doigts ou des yeux, d'une dépression ou d'un abaissement de la vitalité, et de nombreuses formes de tension et de nervosité, d'apparences différentes selon la nature et le tempérament. Cette manifestation de nervosité peut être grave ou légère, mais je cherche sincèrement à signaler qu'il est tout à fait inutile de s'en préoccuper, pourvu que l'étudiant reste fidèle aux règles du bon sens, qu'il étudie sagement son propre tempérament et ne poursuive pas aveuglément les formes et les méthodes, mais qu'il insiste pour savoir la raison d'être de l'action établie.

Si les étudiants occultes disciplinaient plus sagement la vie, s'ils étudiaient plus soigneusement la matière du problème de la nourriture, s'ils réservaient avec plus de détermination les heures de sommeil nécessaires, et s'ils travaillaient avec une lenteur prudente et non avec autant d'impulsion (peu importe combien l'aspiration est élevée), de plus grands résultats seraient obtenus et les Grands Êtres auraient des aides plus compétents dans le travail pour le service du monde.

Ce n'est pas mon intention de m'occuper particulièrement dans ces lettres des maladies du cerveau et du système nerveux. Je désire seulement donner des indications générales et des avertissements ; et, pour vous encourager, d'indiquer que plus tard, quand les sages Instructeurs marcheront parmi les hommes et enseigneront ouvertement dans des écoles particulières, bien des formes de troubles du cerveau et de maladies nerveuses seront guéries par une méditation sagement appropriée au besoin individuel. De justes méditations seront établies pour stimuler les centres endormis, pour diriger le feu intérieur vers ses justes canaux, distribuer le feu divin dans un arrangement uniforme, construire les tissus, et guérir. Le [106] temps n'en est pas encore venu bien qu'il ne soit pas aussi éloigné que vous pouvez l'imaginer.

Les dangers se rapportant aux organes sexuels.

Le danger de l'hyper stimulation de ces organes est théoriquement bien reconnu, et je n'ai pas l'intention de le développer beaucoup aujourd'hui. Je ne cherche qu'à indiquer que ce danger est très réel. La raison en est que dans l'hyper stimulation de ces centres, le feu intérieur ne suit que la ligne de moindre résistance, résultant de la polarisation de la race comme un tout. C'est pourquoi le travail qui doit être fait par l'étudiant est double :

a.      Il doit retirer sa conscience de ces centres ; ce n'est pas une tâche facile car elle signifie de travailler contre les résultats de longs siècles de développement.

b.      Il doit diriger l'attention de l'impulsion créatrice vers le plan mental ; s'il y réussit, il dirigera l'activité du feu divin vers le centre de la gorge et son centre correspondant de la tête, au lieu de le diriger vers les organes inférieurs de génération. Il vous apparaîtra donc pourquoi, à moins qu'un homme soit très avancé, il n'est pas sage de passer beaucoup de temps dans la méditation pendant les premières années. Il y avait de la sagesse dans l'ancienne règle Brahmane, qu'un homme doit donner ses premières années à son effort domestique, et c'est seulement quand il a rempli sa fonction comme un homme, qu'il pourra aller vers la vie dévotionnelle. C'était la règle pour l'homme moyen. Avec des égos avancés, des étudiants et des disciples, il n'en est pas ainsi, et chacun doit alors résoudre par ses propres efforts son problème individuel.

 

29 Juillet 1920.

 

2. Les Dangers résultant du Karma de l'étudiant.

Comme vous le savez, ceux-ci peuvent être groupés sous trois titres, comme suit : [107]

1.      Ceux qui résultent du karma de sa vie présente.

2.      Ceux qui sont basés sur son hérédité nationale et son genre de corps.

3.      Ceux qui se rapportent à ses affiliations de groupe, soit sur le plan physique et donc exotérique, ou sur les plans subtils et donc ésotériques.

Que voulez-vous dire au juste par le karma de l'étudiant ? Vous employez les mots à la légère, et je présume que la réponse irréfléchie serait que le karma de l'étudiant est constitué par les événements inévitables du présent ou du futur auxquels il ne peut pas se soustraire. Ceci est assez juste, mais représente seulement un aspect de l'ensemble. Considérons d'abord la question dans une large attitude, car c'est souvent par la juste compréhension des grandes lignes que vient celle des petites.

Quand notre Logos eut établit les fondations du système solaire, Il attira dans le cercle de manifestation la matière suffisante pour son projet et le matériel adéquat pour l'objectif qu'Il avait en vue. Il n'eut pas tous les objectifs possibles en vue pour ce seul système solaire : Il eût certains buts déterminés, ce qui nécessita certaine vibration définie exigeant donc certain matériel différentié. Ce cercle que nous appelons le "cercle systémique ou solaire infranchissable", délimite tout ce qui se passe dans notre système et maintient dans ses limites notre double manifestation. Dans ce cercle, tout vibre à une certaine fréquence et se conforme à certaines règles en vue de réaliser un but particulier et de parvenir à une certaine fin, connue dans sa totalité seulement par le Logos lui-même. Dans ce cercle, tout est soumis à des règles déterminées et gouverné par une certaine fréquence. Il peut être considéré comme étant subordonné au karma de cette existence périodique septuple, et actionné par des causes antérieures à la création de ce cercle, reliant ainsi notre système à ses précurseurs et l'affiliant avec celui qui viendra après. [108] Nous ne sommes pas une unité isolée mais une partie d'un plus grand tout, gouvernés dans notre totalité par la loi cosmique et accomplissant par nos efforts (comme un tout) certains buts déterminés.

Le dessein Microcosmique

Il en est ainsi avec le Microcosme. L'Égo, sur son propre plan et sur une toute petite échelle, répète l'action du Logos.

Pour certaines fins, il construit une certaine forme ; il assemble un certain matériel, et vise à un but défini qui résultera de la réunion de cette matière vibrant à une certaine fréquence, régie dans une vie particulière par certaines règles et visant à quelque objectif déterminé, et non à tous les objectifs possibles.

Chaque Personnalité est à l'Égo ce que le système solaire est au Logos. Elle est son champ de manifestation et la méthode par laquelle elle poursuit un but démontrable. Ce but peut être l'acquisition d'une vertu pour payer le prix d'un vice ; il peut être un acquis de choses, d'affaires importantes en s'efforçant de pourvoir aux nécessités de la vie ; ce peut être le développement de la sensibilité par la révélation des cruautés de la nature ; l'édification d'une dévotion désintéressée par l'appel de protégés nécessiteux ; ou bien ce peut être la transmutation du désir par la méthode de la méditation sur le sentier. C'est à chaque âme à le découvrir. Ce dont je désire vous imprégner est le fait qu'un certain danger est rattaché à ce facteur même. Si, par exemple, dans l'acquisition de la capacité mentale de méditer, l'étudiant ne saisit pas la chose même, qu'il est venu apprendre dans le corps physique, le résultat n'est pas un gain mais un développement inégal et une perte de temps temporaire.

Spécifions et expliquons : un Égo a constitué son triple corps de manifestation et établi son cercle infranchissable en [109] vue de construire dans son corps causal la faculté "de conception mentale des faits fondamentaux de sa vie". L'objectif de cette incarnation est de développer la faculté mentale de l'étudiant, de lui apprendre les faits concrets, la science, et de développer ainsi la capacité de son corps mental en vue de son futur travail. Il peut être hyper développé du côté du cœur par un excès de dévotion ; il peut avoir passé bien des vies en faisant des rêves et en voyant des visions ainsi qu'en méditant dans la forme mystique. Être pratique, plein de bon sens, connaître le programme de la salle de l'Enseignement, appliquer le savoir appris sur le plan physique, est pour lui très nécessaire.

Même si son cercle infranchissable semble prescrire et limiter ses tendances inhérentes, et même si le stade est établi de sorte qu'il lui semble qu'il doit apprendre les leçons de la vie pratique dans le monde, il n'apprend rien d'autre qu'à suivre ce qui est pour lui la ligne de moindre résistance. Il poursuit ses rêves et reste à l'écart des affaires du monde. Il n'accomplit pas le désir de l'Égo, mais en laisse échapper l'opportunité ; il souffre beaucoup, et sa prochaine vie nécessitera une semblable mise en scène, une impulsion plus énergique et un cercle infranchissable plus étroit jusqu'à ce qu'il se conforme à la volonté de son Égo.

En ce qui concerne un tel cas, la méditation n'aide pas mais gêne plutôt. Comme je l'ai déjà dit, la méditation, entreprise avec sagesse, convient à ceux qui ont atteint un point dans l'évolution où la circonférence du corps Causal est quelque peu perfectionnée et où l'étudiant se trouve dans un des degrés finals de la Salle de l'Enseignement. Il est nécessaire de vous rappeler que je ne me réfère pas ici à la méditation mystique mais à la méditation scientifiquement occulte. Les grands dangers sont pratiquement ceux d'un temps perdu, d'une intensification de vibration en dehors de toute proportion avec le ton des autres vibrations, d'un développement irrégulier et une construction déséquilibrée qui en nécessitera la reconstruction dans d'autres vies. [110]

 

30 Juillet 1920.

Les dangers basés sur l'hérédité nationale et le genre de corps.

… Comme vous pouvez bien l'imaginer, ce n'est pas mon but de m'étendre sur les dangers qui se rapportent à un corps défectueux sauf pour préciser, en termes généraux, que dans les cas de la maladie déterminée, le trouble congénital ou la faiblesse mentale de quelque sorte, la méditation ne serait pas sage, mais ne pourrait qu'intensifier le trouble. Je désire particulièrement indiquer pour l'instruction des futurs étudiants et comme une affirmation prophétique que, dans les jours à venir, quand la science de la méditation sera mieux comprise, deux facteurs seront sagement pesés et considérés avant d'assigner une méditation. Ces facteurs sont :

a.      Les caractéristiques de la sub-race de l'homme.

b.      Son genre de corps, oriental ou occidental.

De cette façon, certains désastres seront évités, et certains désordres actuellement trouvés dans chaque groupe occulte, à un degré ou à un autre, seront prévenus.

Il est généralement reconnu que chaque race possède comme caractéristique prédominante quelque qualité saillante du corps émotionnel. C'est la règle générale. En mettant en contraste les différences raciales des Italiens et des Teutons, elles peuvent se résumer en termes de corps émotionnel. Nous considérons l'Italien comme fougueux, romanesque, inconstant et brillant. Nous considérons le Teuton comme flegmatique, réaliste, sentimental et obstiné, logiquement habile. Il vous apparaîtra donc que ces différents tempéraments portent avec eux leurs propres dangers, et que dans la poursuite imprudente de méditations peu appropriées, les vertus pourront se renforcer jusqu'à ce qu'elles se rapprochent des vices, les faiblesses constitutionnelles s'intensifier [111] jusqu'à devenir des menaces, et le manque d'équilibre en résulterait au lieu de cette acquisition d'équilibre et de ce parfait développement du corps Causal qui est un des buts en vue. C'est pourquoi, quand le sage Instructeur marchera parmi les hommes et assignera la méditation, ces différences raciales seront contrebalancées et leurs défauts inhérents rejetés, mais non intensifiés. L'hyper développement et l'acquisition disproportionnée seront obviés par les effets équilibrants de la méditation occulte.

La méditation telle qu'elle est suivie actuellement, et telle qu'elle était suivie dans les jours atlantéens, diffère fondamentalement. Dans la quatrième race-racine un effort fut accompli pour faciliter la connaissance via le sous-plan atomique, du plan émotionnel à l'intuitionnel, à l'exclusion du mental. Elle suivit la ligne des émotions et produisit un effet déterminé sur le corps émotionnel. Elle travailla de l'émotionnel vers le haut au lieu de travailler, comme actuellement, sur les niveaux mentaux et de là, s'efforcer de contrôler les deux niveaux inférieurs. Dans la race-racine Aryenne, le but consiste à jeter un pont sur le vide existant entre le supérieur et l'inférieur et en centralisant la conscience dans le mental inférieur et plus tard dans le Causal, d'établir des relations avec le supérieur jusqu'à ce que l'influx venant de ce supérieur soit continu.

Actuellement, avec les étudiants plus avancés, tout ce qui est enregistré n'est que des éclairs d'illumination occasionnelle, qui seront transformés plus tard en une stable illumination. Les deux méthodes comportent leurs propres dangers. Dans les jours atlantéens, la méditation tendait à l'hyper stimulation des émotions et si les hommes accédaient à des points élevés, ils atteignaient aussi de grands abîmes. La magie sexuelle était incroyablement déchaînée. Le plexus solaire était hyper vivifié. Les triangles n'étaient pas correctement activés dans l'ordre requis au sein des trois plans de la personnalité c'est pourquoi les centres inférieurs, retenus par la réaction du feu, provoquaient de terribles résultats.

Les dangers sont maintenant différents. Le développement [112] du mental apporte avec lui les dangers d'égoïsme, d'orgueil, de négligence aveugle du supérieur, ce qui est à rejeter par la méthode actuelle. Si dans les jours atlantéens, les adeptes du sentier des ténèbres parvenaient à de grands pouvoirs, ils sont actuellement encore plus dangereux car leur contrôle est beaucoup plus étendu. De là, l'accent mis sur le service et l'affermissement du mental comme essentiels à l'homme qui cherche à progresser et à devenir un membre de la Fraternité de Lumière.

Le sujet sur lequel je cherche maintenant à vous donner certains renseignements est actuellement de très réelle importance pour tous les étudiants sérieux. L'Orient est à la race évoluante des hommes ce que le cœur est au corps humain ; c'est la source de lumière, de vie, de chaleur et de vitalité. L'occident est à la race ce que le cerveau ou l'activité mentale est au corps, le facteur qui dirige et organise, l'instrument du mental inférieur, l'accumulateur des faits. La différence dans la totalité de la "constitution" de l'oriental et de l'Européen ou de l'Américain est si grande et si bien reconnue qu'il est peut-être inutile que je m'y attarde.

L'Oriental est philosophe, naturellement rêveur, entraîné à travers des siècles à penser en termes abstraits, passionné de dialectiques abstruses, de tempérament léthargique et lent à cause de son climat. Des siècles de pensées métaphysiques, de vie végétarienne, d'inertie climatérique et de rigide adhésion aux formes et aux plus strictes règles de vie, ont donné naissance à un exact opposé de son frère occidental.

L'occidental est pratique, méthodique, dynamique, prompt à agir, esclave de l'organisation (qui n'est après tout qu'une autre forme du cérémonial) entraîné par un mental très concret, apte à apprendre, critique, et dans sa meilleure forme quand les affaires vont rapidement et qu'une prompte décision mentale est requise. Il déteste la pensée abstraite, l'appréciant [113] néanmoins quand il l'a comprise, et quand il peut faire de ses pensées des faits sur le plan physique. Il utilise sa tête plus que son centre du cœur, et son centre de la gorge est de nature à être vitalisé. L'oriental emploie son centre du cœur plus que la tête et nécessairement les centres de la tête correspondants. Le centre au sommet de l'épine dorsale, à la base du crâne, fonctionne plus activement que la gorge.

L'oriental progresse par le retrait du centre de conscience à la tête par une intense méditation. C'est le centre qu'il doit maîtriser, il apprend par le sage emploi des mantras, par la retraite dans un lieu écarté, par l'isolement, et en suivant soigneusement des formes spécifiques pendant plusieurs heures chaque jour et pendant bien des jours.

L'occidental cherche à retirer d'abord sa conscience vers le cœur, car il travaille déjà beaucoup avec les centres de la tête. Il œuvre davantage par l'emploi des formes collectives que par des mantras individuels ; il ne travaille pas dans l'isolement autant que son frère oriental, mais il doit trouver son centre de conscience même dans le bruit, dans le tourbillon de la vie des affaires et dans la foule des grandes villes. Il emploie les formes collectives pour atteindre ses fins et l'éveil du centre du cœur se révèle dans le service. De là, l'accent mis en occident sur la méditation dans le cœur et la vie de service qui en découle.

Lorsque le véritable travail occulte est commencé, vous voyez donc que la méthode diffère, et différera nécessairement dans l'est et dans l'ouest, mais le but sera le même. Il peut se passer par exemple, qu'une méditation qui aiderait le développement d'un oriental pourrait constituer un danger et un désastre pour son frère occidental. Le contraire pourrait aussi se produire. Mais le but restera toujours le même. Les formes peuvent être individuelles ou collectives, les mantras peuvent être chantés par des unités ou par des groupes, les différents centres peuvent être l'objet d'attention spéciale, les résultats seront néanmoins identiques. Le danger survient quand l'occidental [114] base son effort sur les règles qui conviennent à l'oriental ainsi que cela a été sagement signalé de temps en temps. Dans la sagesse des Grands Êtres ce danger est rejeté. Des méthodes différentes pour des races différentes, des formes diverses pour des nationalités diverses, mais les mêmes guides sages sur les plans intérieurs, la même grande Salle de la Sagesse, le même Portail de l'Initiation, les admettant tous dans le sanctuaire intérieur...

En concluant, je cherche à donner une suggestion. Le septième Rayon de la Loi Cérémonielle ou de l'Ordre (le rayon entrant maintenant en puissance), procure à l'occidental ce qui a été longtemps le privilège de l'oriental. Le jour de l'opportunité est grand, et dans l'impétueuse poussée de cette septième force se manifeste l'impulsion nécessaire qui, si elle est justement comprise, peut conduire l'homme de l'occident aux Pieds du Seigneur du Monde.

 

2 août 1920.

 Les dangers accompagnant les affiliations de groupe

Je cherche ce matin à considérer très brièvement la question des dangers impliqués dans la méditation, résultant des affiliations de groupe d'un homme, soit exotériques ou ésotériques. Sur ces questions particulières, il ne peut être donné que des indications générales. Chacun des divers sujets que j'ai abordés pourrait justifier la rédaction d'un important traité. C'est pourquoi je n'essaierai pas d'inclure dans ces lettres tout ce qui a pu être dit, mais d'indiquer seulement certains aspects de la question qui, si elle est considérée avec soin, se révéleront au chercheur sérieux qui est à la poursuite des nombreuses voies de connaissance de la vérité. Tout l'entraînement occulte a pour but de donner à l'étudiant quelques pensées-semences qui, méditées dans le silence de son cœur, [115] produiront de nombreux fruits de réelle valeur qu'il pourra alors considérer consciemment comme les siens. Ce que nous réalisons par la lutte et l'effort persévérant demeure toujours notre bien et ne disparaît pas dans l'oubli, comme le font les pensées perçues par l'œil, d'après la page imprimée, ou par l'oreille, venant des lèvres d'un instructeur peu importe à quel point vénéré.

Un fait souvent négligé par l'étudiant qui entre sur le Sentier de Probation et débute dans la méditation, est que le but principal pour lui n'est pas d'abord l'achèvement de son propre développement, mais sa préparation pour servir l'humanité. Sa propre croissance et son développement sont nécessaires, bien entendu, mais ne constituent pas le but. Son milieu immédiat et ses proches sur le plan physique sont ses objectifs dans le service, et si dans son effort pour atteindre à certaines conditions et facultés, il néglige les groupes avec lesquels il est affilié, s'abstient de servir avec sagesse, et de se consacrer loyalement à leur profit, il court le danger de cristallisation, tombe dans le péché d'orgueil, et fait peut-être même son premier pas vers le sentier de gauche. Si la croissance intérieure ne s'exprime pas dans le service de groupe, l'homme s'engage dans une voie dangereuse.

Trois genres de groupes affiliés.

Peut-être pourrais-je donner ici quelques indications sur les groupes, sur les divers plans avec lesquels un homme est assigné. Ces groupes sont nombreux et variés et, à différentes périodes de la vie d'un homme, peuvent changer et différer, à mesure que, par son travail, il acquitte une dette sous le karma obligatoire qui gouverne les affiliations. Rappelons-nous aussi que lorsqu'un homme développe son aptitude à servir, il augmente en même temps l'importance et le nombre des groupes qu'il contacte, jusqu'à ce qu'il atteigne un point [116] dans une incarnation suivante où le monde constitue sa sphère de service, et la multitude ceux qu'il assiste. Il doit servir d'une triple manière avant qu'il lui soit permis de changer sa ligne d'action, et de passer à un autre travail planétaire, systémique ou cosmique.