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SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES (suite)  - Partie 3

La seule autre chose que je voudrais faire aujourd'hui est de vous dire la nature des rayons de votre personnalité et de vous donner ainsi une claire compréhension de vous-même. Comme vous le savez, votre rayon égoïque est le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse ; le rayon de votre personnalité est le sixième Rayon de Dévotion. Il est inutile que je fasse plus que de vous indiquer qu'il vous est aisé d'établir les contacts suivants, en raison de cette combinaison de rayons.

1. Un contact avec votre âme. Il est déjà établi.

2. Un contact avec la Hiérarchie, par l'intermédiaire de votre âme.

3. Un contact avec le plan astral, par votre personnalité de sixième rayon qui, par conséquent, fonctionne facilement sur le sixième plan, le plan astral.

4. Un contact avec les idées, par une intuition active.

Ce sont là des aspects nettement positifs ; ils sont la marque d'un disciple avancé. Vous le savez sans que j'aie besoin de vous le dire. Mais tous ces contacts impliquent le maniement de forces et offrent leurs propres problèmes.

Votre corps mental est sur le cinquième Rayon de Connaissance Concrète ou de Science. De là viennent votre intérêt et votre habileté dans la science de l'astrologie qui est de bien des façons la science des sciences. De là aussi viennent votre mental vif, votre recherche infatigable de la vérité et votre capacité à pouvoir jeter la lumière sur bien des questions. Ce dont il faut vous souvenir est que le cinquième rayon est un facteur de cristallisation et, conjointement à la volonté et au pouvoir développés par vous dans votre dernière vie, il pourrait tendre à vous rendre dogmatique et par conséquent séparatif. Cela doit être équilibré par votre âme de deuxième rayon.

Votre corps astral est sur le sixième rayon, comme votre personnalité ; cela vous aide grandement dans votre tâche [438] actuelle, à la condition que vous utilisiez le corps astral comme moyen d'expression de l'âme et non comme agent, en soi, sur le plan astral. La force de ce rayon vous donne la dévotion, l'idéalisme, une volonté dynamique pour percer tous les mirages et les idées fausses et parvenir ainsi à la vérité et à la liberté, à la fois pour vous, pour votre groupe et pour ceux que vous servez. Si vous la laissez faire, elle vous donnera aussi une tendance à devenir victime vous-même des mirages et à être dominé par l'illusion.

Votre corps physique se trouve sur le septième Rayon d'Ordre Cérémonial ou de Magie ; c'est ici que se trouve la source de votre mauvaise santé. Le septième plan est celui sur lequel l'esprit doit s'exprimer. C'est le récipient de l'énergie spirituelle. Votre véhicule physique et moyen d'expression est d'une nature si sensible et si raffinée, c'est un récipient si fragile que votre problème consiste à savoir manier avec sagesse l'énergie spirituelle qui cherche à passer à travers lui. C'est là un problème très réel, auquel vous avez dû faire face pendant bien des années et qui continue à vous confronter.

La période ou le cycle actuel de votre vie vous oblige à faire face à certaines décisions précises. Pour cette raison, je ne vous donne aucun travail spécial, à l'exception de celui que fait le groupe, ni aucune méditation particulière. Actuellement, votre principal travail, et le thème de votre méditation, est de parvenir à une juste décision alors que vous entrez dans une nouvelle période d'activité spirituelle. Le problème a de profondes racines. Mais vous pouvez le résoudre si vous agissez avec lenteur, si vous appelez votre âme pour qu'elle projette la lumière sur votre chemin et si vous gardez à l'esprit les deux suggestions que je vous ai faites dans ces instructions. Et puis, mon frère, comme ce fut le cas dans d'autres vies, je demeure à vos côtés, vous aimant et vous comprenant.

Mon Frère et Ami,

Mai 1937

Nos rapports, pendant de nombreuses vies, ont été étroits, et ils le sont particulièrement aujourd'hui. Peut-être sans que vous le sachiez, je vous ai gardé et protégé de nombreux contacts malheureux avec le monde, car vous avez une nature sensible et un corps fragile ; déjà, vous vous occupez de la misère et de l'attente du monde dans la mesure où vous le pouvez, et peut-être dans une mesure qui dépasse ce qui est bon pour vous, physiquement et émotionnellement. Vous êtes semblable à tant de disciples se trouvant sur le deuxième rayon et qui s'entraînent pour le salut du monde. Comme [439] notre Grand Maître, le Christ, vous devez assumer votre part dans la souffrance du monde, et vous l'assumez en fait, formant ainsi l'un des vastes groupes de Ses compagnons qui se sont dédiés à "la communauté de Ses souffrances et de Sa patience", comme Lui-même s'est dédié à Son Grand Maître, le Seigneur de Shamballa. Comme vous le savez, Il ne quittera pas Son poste tant que le "dernier des pèlerins lassés n'aura trouvé le chemin du retour". Vous voyez donc, n'est-ce pas, le sens véritable des trois mots-clés que je vous ai donnés lorsque vous êtes entré dans ce groupe, patience sans fin avec vous-même, avec les autres et avec l'humanité égarées ; pensée dynamique, vous donnant pouvoir et utilité sur le plan mental et vous apprenant à travailler comme le fait le Christ, comme le fait K.H. et tous ceux qui servent en liaison avec la Hiérarchie ; sagesse, qui vous permet de récolter les fruits de nombreuses vies passées à acquérir la connaissance spirituelle.

Vous avez vraiment un champ de service. Ne soyez pas découragé, mon frère. Votre problème physique (même si vous lui donnez un terme technique) est beaucoup plus lié à l'écoulement des forces vitales qui produisent un violent impact sur un corps fragile, qu'il ne l'est, en soi, à la maladie. Souvenez-vous que c'est en acceptant intérieurement les limitations imposées par votre physique que vous trouverez la clé de beaucoup de libération. Lorsque cette forme d'indifférence divine sera agissante dans votre vie et votre conscience, vous vous trouverez libéré pour un service mental plus abondant et vous êtes appelé à ce service.

Votre problème ressemble beaucoup à celui de A.A.B. dont la santé est maintenant sérieusement atteinte et qui a, elle aussi, à combattre une révolte intérieure contre ses propres limitations, comme le font tous les disciples actifs et qui travaillent dur, mais dont l'équipement n'est pas assez fort pour manier, d'une manière adéquate, les forces s'écoulant à travers eux vers le monde. Par conséquent, aidez-vous les uns les autres.

Je veux, mon frère, vous donner un exercice de visualisation susceptible de vous aider quelque peu. Dans votre cas, les exercices respiratoires ne sont pas indiqués ni particulièrement nécessaires. Je vous demande de rester tranquillement sur votre chaise ou sur votre lit, pendant quelques minutes chaque matin avant de faire la méditation de groupe, et, en fermant les yeux, de vous unir à votre âme et à moi, votre ami. Vous créerez ainsi un triangle de lumière entre votre âme, le centre de la tête et moi-même. Fixez et maintenez fermement ce triangle dans votre conscience par le pouvoir de l'imagination créatrice. Voyez-le ensuite comme un triangle de lumière et non plus simplement comme les [440] contours d'un triangle. La base de cette figure se trouve sur le plan mental où je travaille et où demeure et travaille votre âme ; le point le plus bas, ou sommet du triangle, touche le sommet de votre tête. Voyez ensuite, se déversant à travers le triangle, un jet de lumière dorée et non pas blanche; elle est plus légèrement orangée que blanche. Voyez-la qui envahit tout votre corps. Lorsque vous l'aurez visualisée aussi parfaitement que possible, reposez-vous en cette lumière, baignez-vous en elle comme vous le feriez dans les eaux de la mer. Voyez-la qui pénètre chaque partie de votre équipement physique, et laissez-la œuvrer sans vous faire aucune idée précise de ce qu'elle doit accomplir. Le reste de l'activité est entre mes mains et vous pouvez me laisser faire en toute confiance. Cet exercice vous aidera à vous occuper du problème de votre vie et de votre service, jusqu'au moment où vous entrerez dans la lumière de la conscience éveillée, libérée des liens de la chair. Mais ce moment n'est pas encore là.

La bénédiction de vos condisciples demeure sur vous et la vôtre sur eux.

Frère de longue date,

Janvier 1940

De tous les membres de votre groupe particulier, vous êtes peut-être celui qui est le plus exempt de tout sérieux mirage ; celui qui, presque nécessairement et d'une manière protectrice, vous domine est le mirage de l'incapacité physique. Cette infirmité physique fait germer en vous un profond sentiment d'inutilité, une constante et épuisante réalisation du service incomplet. C'est là, très certainement, un mirage. Le pouvoir d'un canal libre d'obstacles est, dans les mains de la Hiérarchie, beaucoup plus grand que vous ne le pensez ; bien que pour vous il ne soit pas question de combattre au premier rang, je vous rappelle que la Hiérarchie se tient toujours dans les coulisses quant aux affaires du monde et qu'elle travaille toujours à travers les autres ; Elle se tient entre ceux qui portent le fardeau du contact direct et ceux qui accomplissent le travail immédiat dans la guerre qui fait rage entre les Forces de Lumière et les Forces du Matérialisme.

Voulez-vous vous tenir là aussi, mon frère ? Voulez-vous mettre fin au désir constant qui vous pousse à être d'une plus grande utilité extérieure ? La Loi d'Acceptation est une loi divine qui libère du mirage, rendant l'âme libre pour les réalités du service. En tout temps, je demeure près de vous.

[441]

Mon Frère depuis si longtemps,

Août 1940

J'ai pour vous un court message que je demande à A.A.B. de joindre à sa prochaine lettre à votre adresse. Je voudrais que vous sachiez que vous êtes resté dans mes pensées, ma sollicitude et mon amour, qu'il ne se passe pas un moment du jour ou mon affectueuse protection ne vous environne. Vous vous souvenez de ces trois mots que je vous ai donnés il y a quelques années et qui devraient être les notes-clé de votre vie ? La patience, vous l'avez manifestée d'une manière constante pendant de longues années ; le service à l'égard de votre prochain par la pensée dynamique doit être aujourd'hui votre service, service qui s'étend à moi et à vos frères. De ces deux choses, patience et claire pensée, la sagesse devrait surgir, et la sagesse est certainement des plus nécessaires dans le monde d'aujourd'hui. Votre champ de service autour de vous s'étend à tous ceux qui vous approchent, et le sentier du service conduit directement à moi, mon frère...

NOTE : Ce disciple était un Français ancien Jésuite. Il résidait en Hollande. Les deux dernières communications du Tibétain furent reçues par lui peu après l'entrée des Allemands en Hollande, ce qui donne un sens particulier aux paroles du Tibétain. P.D.W, mourut un peu plus tard, dans la même année, et ainsi "cessa son activité extérieure" ainsi que le Tibétain l'indique.

À W.O.I.

Mon Frère,

Août 1936

Depuis quelques années déjà vous vous êtes nettement orienté vers la vie et les conditions du sentier du Discipulat. Dans votre cas, cela a impliqué un entraînement attentif dans le service désintéressé et l'accélération de la stimulation imposée par votre âme à votre personnalité, et s'appliquant à votre nature psychique. Cette première discipline, vous l'avez poursuivie volontairement et vous l'avez bien comprise ; vous vous l'êtes nettement imposée vous-même. La seconde, provenant plus directement de l'âme, vous a causé parfois une certaine désorientation, comme doit inévitablement causer toute entrée [442] dans le monde des événements psychiques et des phénomènes psychiques. Le centre de votre attention se trouvant fixé sur l'âme, sa vie et son monde d'existence, il vous a été parfois difficile d'interpréter d'autres phénomènes. Toutefois, ne vous préoccupez pas de tout cela. Votre préparation à devenir un interprète est une partie importante de votre formation ; c'est dans ce but que votre âme vous a amené en incarnation dans ce cycle. En dehors du fait que vous êtes équipé pour vos devoirs professionnels, votre champ d'activité vous a fourni un terrain de "forçage" nécessaire. L'activité de groupe dans laquelle vous êtes engagé, le jeu, sur votre équipement psychique, des pensées et des émotions d'adolescents, vous ont donné la stimulation nécessaire pour évoquer certaines réactions et réponses par lesquelles vous, l'Observateur, pouvez apprendre. Ainsi, vos faiblesses et aussi vos points forts vous seront révélés.

L'attitude essentielle que vous devez cultiver est celle de Celui qui regarde, de Celui qui contemple, qui perçoit, de l'Observateur qui conduit, sur le Sentier du Discipulat, à celle de l'Interprète. Par ces mots, je vous donne la note-clé de votre cycle d'âme qui couvrira plusieurs incarnations, mais qui, en fin de compte, vous libérera et vous poussera comme l'un de ceux qui peuvent se préparer à fouler le Sentier du Révélateur de la Sagesse. Je vous rappelle à ce sujet que le deuxième rayon s'exprime de deux manières, par la sagesse et par l'amour. Pour vous, ce doit être le chemin de la sagesse. Réfléchissez donc à la signification de la sagesse. Votre rayon égoïque étant le deuxième, et votre rayon de la personnalité étant le cinquième, vous noterez le parfait équipement que vous possédez pour entreprendre cette existence. De le savoir est utile. Dans les prochaines instructions, lorsque je vous indiquerai les rayons gouvernant la triple personnalité, vous pourrez alors considérer les cinq rayons qui vous intéressent dans cette vie et qui contribueront à établir la base de votre prochaine existence ; vous comprendrez alors beaucoup plus clairement.

En attendant, travaillez sérieusement à adopter la position de l'Observateur, faisant de celle-ci une habitude de votre vie. À cette fin, vous trouverez annexé à ces instructions un écrit relatif à l'attitude de l'Observateur qui vous aidera sans doute alors que vous vous préparez à travailler dans ce groupe et au développement graduel de vos pouvoirs psychiques.

Comme vous travaillez à ce problème, voulez-vous vous efforcer de prendre et de garder la position de celui qui est [443] "au centre", maintenant, en vous, à tous moments cet état de conscience et vous occupant de votre entourage et de ceux que vous enseignez en gardant cette attitude. En soi, cet exercice constitue une entreprise ardue ; elle vous servira à stabiliser votre orientation et votre direction, employant ce dernier mot dans un sens ésotérique. Je vous suggère donc de commencer chaque matin votre méditation en adoptant de votre mieux cette attitude, en vous focalisant dans la tête et en élevant votre conscience vers un point aussi haut que possible.

Pendant les six prochains mois, utilisez dans votre travail de méditation les pensées-semences indiquées ci-dessous, intégrant en vous d'une manière aussi profitable que possible l'idée qu'elles contiennent et, durant la journée, vous efforçant d'élaborer et d'introduire dans votre vie journalière leur concept spirituel. Cet effort doit servir à relier votre personnalité et votre âme et à coordonner votre mental et votre cerveau.

- Premier mois : Je suis l'Observateur Qui réside toujours au centre.

- Deuxième mois : Je suis l'Interprète Qui travaille toujours au centre.

- Troisième mois : Je suis celui qui Désire, Qui attire tout au centre.

- Quatrième mois : Je suis l'Habitant de l'Endroit Élevé Qui voit toujours du centre.

- Cinquième mois : Je suis celui qui Aime les hommes, Qui déverse l'amour du centre d'amour.

- Sixième mois : Je suis l'Éducateur Qui, apprenant au centre, y élève tout ce que je cherche à aider.

Après six mois d'attention consacrée à ces idées et à cette vision, vous comprendrez la raison qui m'a poussé à vous donner ces pensées-semences et vous serez prêt à entreprendre le travail plus intense que je me propose de donner à vous et à mes autres disciples.

EXAMEN RELATIF A L'ATTITUDE DE L'OBSERVATEUR

1. En quoi consiste un examen ?

a. Est-ce que je crée une confusion entre réexaminer et refaire, ou recommencer la même expérience ? [444]

b. Est-ce que je comprends bien ce que je veux dire lorsque je me regarde moi-même comme Observateur ?

2. Qui est l'Observateur ?

Qu'est-ce qui est observé ?

3. Suis-je capable d'apprendre à observer et à me libérer des résultats de l'observation qui peuvent être indésirables ?

4. Puis-je m'observer moi-même mentalement, sans être influencé par des réactions de mon moi personnel émotionnel ?

5. Si je fais comme il doit l'être, cet examen sur l'attitude de l'Observateur,

a. Quel en sera l'effet dans ma vie ?

b. Quel en sera l'effet dans la vie du groupe que je désire servir ?

6. Puis-je honnêtement dire que je peux me tenir à l'écart et observer sans passion ?

7. Si ce travail d'examen est bien une méthode scientifique de développement, ai-je jamais sincèrement tenté d'utiliser la technique d'observation ? Est-ce que je pense qu'il serait souhaitable de le faire maintenant ? Pourquoi ?

8. Ai-je trouvé dans mes études une base à l'idée que cette méthode est bonne pour moi et qu'elle augmentera mon pouvoir de mieux servir ?

9. De quelle manière une observation correcte peut-elle accélérer mon progrès sur le Sentier ?

10. S'il est exact que les aveugles doivent avancer en touchant mais que ceux qui jouissent de la vue avancent en voyant, en demeurant libres et sans attaches, pourquoi, possédant la vue, fermé-je les yeux, sans parvenir à observer ? Quel est l'obstacle qui s'y oppose ?

11. Mon mental est-il l'organe d'observation de l'homme spirituel ?

Puis-je offrir cet organe à l'observateur pour qu'il s'en serve ?

12. Puis-je maintenir mon mental fermement dans la lumière qui jaillit de l'Observateur ? Puis-je le maintenir comme le projecteur de l'âme ?

13. Quand j'examine cette journée, quelle part y a joué l'observation ?

14. Comment définir le mot "observation" ?

15. Dans le sens spirituel, l'observation est une faculté qui croît de la réalisation du Soi.

a. Suis-je capable d'oublier le soi personnel et fragmentaire ?

b. Puis-je centrer ma conscience dans le Soi ?

16. L'observation est un pouvoir de l'Observateur. Elle travaille [445] en association avec le mental. Est-ce que je comprends et exerce ce pouvoir?

17. Il est dit qu'il existe un archétype, un modèle, un rayon, un but et une lumière que révèlent ces modèles supérieurs ou ces idées divines. Sais-je quelque chose à ce sujet, pratiquement, dans ma vie journalière ?

18. Quel est le modèle d'archétype de l'observation, et comment peut-il être exprimé dans ma vie personnelle ?

19. Est-ce que je reconnais d'autres Observateurs sur le chemin de la vie et suis-je en rapport avec eux ?

20. Puis-je puiser dans le pouvoir d'observation et la sagesse de l'Observateur lorsque d'autres en ont besoin ?

21. Je suis le rédempteur de la nature inférieure. De quelle manière l'observation aide-t-elle cette rédemption ?

22. Est-ce que la force rédemptrice, libérée par l'observation, s'écoule à travers moi ?

23. De quelle manière l'observation de l'Observateur amène-t-elle des changements dans ma vie, dans mes habitudes et dans mes attitudes ?

24. Par quel corps puis-je le plus facilement m'exprimer ? Lequel de mes corps exige le plus d'observation et de maîtrise ?

25. Ai-je fait preuve de pouvoir d'observation aujourd'hui ? Ai-je été, parfois, en contact conscient avec l'Observateur ?

26. Quelles activités de ma nature inférieure, souhaitables ou non, ont- elles besoin d'être observées si je veux servir plus intelligemment ?

27. Quel est le principal obstacle mis à ma constante pratique de l'observation ? Comment puis-je obvier à cette difficulté ?

28. Si j'adopte l'attitude de l'Observateur, de quelle manière cela aidera-t- il mon prochain ?

29. De quelle manière puis-je le mieux le servir vraiment ? Et comment l'observation m'aidera-t-elle à le faire ?

Mon Frère,

Mars 1937

J'imagine que si on vous posait la question, vous diriez que vous considérez l'année passée comme l'une des plus remplies d'enseignements et de développement dans cette [446] incarnation. Il vous est advenu quelque chose qui "a passé tout droit" de votre âme à votre cerveau. Il en est résulté intégration, satisfaction, malgré une certaine souffrance, et établissement de relations. De tels intermèdes de développement dans la vie d'un aspirant apportent avec eux une grande responsabilité et, pour le reste de votre vie, ils produisent, si vous le pouvez et si vous le désirez, un effet précis sur ceux que vous avez le privilège de rencontrer et pour lesquels vous pouvez demeurer un puissant appui dans un monde où se manifestent des ajustements et une réorientation. En raison de ces ajustements, certaines grandes transitions dans la conscience sont la règle et se produisent. Certaines leçons que vous avez apprises n'ont pas encore émergé dans la conscience éveillée de votre cerveau, mais cela importe peu, car elles peuvent toujours porter leurs fruits intérieurement. Mon frère, c'est notre effort subjectif qui est, en tout temps, le plus puissant.

En raison des événements de l'année passée, je vous demande de procéder, pendant quelques mois, avec une lenteur relative et de faire preuve d'une réelle patience vis-à-vis de vous-même. Je vous recommande de ne pas vous complaire dans l'auto-analyse ; ainsi vous donnerez aux développements désirés le temps de se stabiliser et aux processus d'assimilation spirituelle le temps de se poursuivre, sans être gênés par l'activité du mental inférieur.

Je voudrais vous indiquer, ainsi qu'à ceux de mes disciples se trouvant au stade préliminaire de l'entraînement, quels sont les rayons qui conditionnent la personnalité ; car si vous acceptez mes suggestions, si vous les mettez à l'épreuve, vous arriverez à une plus grande compréhension de la tâche prévue pour la personnalité et vous serez libre, avec le temps, de prendre part au travail de groupe. Il faudrait toujours se souvenir que lorsque je parle des rayons des divers corps, je me réfère à la force dominante qui les conditionne dans une certaine vie, à l'effet possible que l'impact de cette force, ajustée ou non, peut avoir sur les personnes de l'entourage, et à la substance sensible ou impressionnable avec laquelle, obligatoirement, l'âme doit travailler. Je me réfère à ce qui constitue l'expression matérielle. C'est sans doute là un des lieux communs de l'art occulte, mais il est bon de le répéter de temps à autre. Dans le cas d'étudiants tels que ceux qui, comme vous, sont dans ce groupe, c'est une des récollections fondamentales, et d'elle dépend toute l'efficacité de votre travail. [447]

Comme vous le savez, vous avez une particulière combinaison de rayons dominants, le deuxième rayon d'Amour-Sagesse étant le rayon de votre âme et le cinquième Rayon de Science Concrète celui de votre personnalité. Je voudrais que vous réfléchissiez sur le rapport existant nécessairement dans votre cas entre la connaissance et la sagesse. Vous auriez grand intérêt à consacrer beaucoup de pensées au rapport entre les trois aspects de la manifestation de l'intelligence : le mental supérieur, abstrait, l'ange solaire, intelligent, et le mental inférieur, concret. La compréhension intuitive, l'amour- sagesse et la connaissance concrète devraient être et peuvent être développés et se rapporter à votre vie journalière ; j'attire votre attention sur ce point.

Votre corps mental se trouve sur le quatrième rayon d'Harmonie par le Conflit, et de là le type d'existence que vous avez eue. En vous, toutefois, la principale expression de cette activité devrait s'adresser à ceux avec lesquels vous devez travailler dans le champ de service choisi par vous : l'harmonie atteinte est la solution du conflit dans la vie de ceux qui composent votre entourage et qui procèdent à leur ajustement dans la vie. Les conflits se trouvant en vous-même, vous les comprenez et vous pouvez rapidement les résoudre. Ce que je voudrais que vous considériez avec le plus d'attention, ce sont les effets de votre corps mental sur les autres. Sur le sentier de probation, les forces de la nature inférieure de l'homme et leur jeu intérieur ont une importance capitale ; il doit apprendre à se connaître lui-même. Sur le sentier du discipulat, ces mêmes forces doivent être étudiées par rapport à ceux avec lesquels la destinée, le karma et le choix d'une profession ont mis l'homme en relation. Sur le sentier de l'initiation, ces mêmes forces sont utilisées en une consciente coopération avec le Plan et avec une habileté d'action appropriée en raison des leçons apprises dans les premiers stades sur le sentier.

Votre corps astral est sur le sixième rayon. Je pense que vous vous en doutiez. Cela vous confère l'intensité d'aspiration et la volonté dynamique d'aller de l'avant qui, jusqu'à présent, ont suffi à vous faire surmonter tous les obstacles. Vous êtes parvenu à éviter les difficultés usuelles du développement de la personnalité, en ce qui concerne le sixième rayon, ainsi que les attachements fanatiques aux gens ou aux écoles de pensée. C'est bien. Votre but devrait être les attributs transmués, réorientés et plus élevés de ces mêmes qualités. [448]

Vous possédez un corps physique du septième rayon. Vous observerez donc dans l'équipement de votre personnalité deux lignes de force qui sont dans le champ d'efficacité vitale du premier rayon : le cinquième rayon de Science Concrète et le septième Rayon d'Ordre Cérémonial ou de Magie. Les autres énergies constituant vos instruments de travail sont toutes sur la ligne de second rayon 2-4-6. Vous possédez sur cette ligne un équipement complet et adéquat. Dans cette incarnation, vous ne possédez que l'énergie d'un seul rayon principal, celle du deuxième rayon. C'est pour tenir compte de cette situation que je vous ai cité le terme d' "interprétation" comme étant votre mot-clé le plus important, car il devrait évoquer en vous des qualités se trouvant sur la ligne du troisième Rayon d'Intelligence Active, lequel est étroitement lié à votre personnalité de cinquième rayon.

Voulez-vous prendre, durant les mois qui viennent le thème de l'Interprétation comme votre travail de méditation le plus important ?

Mon Frère,

Novembre 1937

Il n'est pas nécessaire que je vous dise beaucoup de choses cette fois-ci. Au cours de l'année passée, votre vie spirituelle a été vive et active. Veillez à ce qu'elle demeure ainsi malgré les intermèdes d'aridité et de réactions que vous pourrez rencontrer. Toute vie est de nature cyclique ; c'est un point que les disciples ont tendance à oublier et à négliger ; lorsque l'intensité de leurs sentiments les abandonne, ils se retrouvent découragés. L'initié avance toujours le long d'une route toute droite, entre les paires d'opposés, serein et sans crainte. N'êtes-vous pas sur le sentier du discipulat, ayant juste devant vous le but de l'initiation à atteindre inévitablement un jour ?

Je vous ai donné des notes-clé qui devraient être pour vous une source d'inspiration au cours de l'année qui vient. Je vous demande de les étudier et de réfléchir profondément à leur signification. Considérez attentivement, pendant quelques minutes, l'un de ces mots pendant une semaine, avant la méditation de groupe, et faites-en le mot-clé de vos efforts à pratiquer une vie spirituelle. Faites-le en vous efforçant d'extérioriser ces concepts dans le service accompli dans le champ de travail choisi par vous. De cette manière, vous acquerrez beaucoup d'expérience pratique. Au cours de la quatrième semaine, passez en revue votre vie à la lumière que ces trois mots peuvent jeter sur elle. Vous ne regretterez [449] jamais de faire cet exercice. Il n'est pas nécessaire que vous poursuiviez l'examen sur l'interprétation.

Et c'est tout ce que j'ai à vous dire cette fois-ci, mon frère. Le service que peut rendre votre groupe, tel que je l'ai indiqué, doit retenir toute votre attention et vous apportera beaucoup. Le lien intérieur, sur le plan spirituel, entre tous les membres du groupe se développe en devenant ferme et évident, et c'est pour moi un encouragement.

Mon Frère,

Janvier 1940

Comment vais-je vous expliquer la nature du mirage qui, actuellement, peut entraver votre étroite intégration dans ce groupe de frères ? Il est d'un genre si subtil que probablement je ne peux le présenter à votre conscience comme un fait ; c'est seulement lorsqu'un mirage est reconnu et perçu comme tel qu'il devient possible de le dissiper. Votre problème n'est pas le mirage de la critique ou de l'analyse. C'est en quelque sorte un résultat qui croît de ces deux aspects d'activité mentale et pourtant ce n'est exactement ni l'un ni l'autre. Je pourrais peut-être l'appeler le "mirage du Juge", juge entraîné, avisé, ayant de l'expérience mais exerçant toujours, telle une habitude, la prérogative de juger du haut du siège du magistrat. Un exemple, mon frère, qui peut servir à illustrer ce que je veux dire, fut votre réaction au ... Pendant plusieurs jours, j'ai observé votre trouble et votre angoisse intérieurs, jusqu'à ce que vous y échappiez par le jugement décisif, en distribuant le blâme, en disculpant certains et en vous appuyant sur la justesse assumée de votre décision. Et pourtant, vos connaissances n'étaient pas suffisantes, même en ce qui concerne votre propre groupe.

En même temps, vos rayons sont tels qu'ils constituent un puits de compréhension aimante et profonde ; votre personnalité de cinquième rayon seule fait obstacle à la pleine expression de l'amour qui est votre qualité principale et la plus marquante. Votre véhicule mental et votre véhicule astral, étant tous les deux dans la ligne du deuxième rayon, vous aideront à exprimer cet amour. Toutefois, c'est la tâche du cinquième rayon, lorsqu'il domine la personnalité, de disséquer, d'analyser et de parvenir à des conclusions ; et c'est là un mirage qui exige un traitement des plus attentifs, ou alors une barrière s'élèverait, dans votre cas, entre l'âme et les trois véhicules, du fait que l'énergie de la personnalité se [450] synthétiserait. Réfléchissez-y bien, car, lorsque vous aurez rendu le problème plus clair dans votre propre esprit, vous aurez écarté une des choses les plus puissantes parmi celles, relativement peu nombreuses, qui vous empêchent de faire un grand pas en avant.

Il n'est pas facile pour les disciples et les initiés de s'identifier aux faiblesses ou aux échecs, et pourtant, cela doit être fait. Cela constitue tout autant une partie de l'expression de l'humanité que ne le font la force et le succès, et il ne peut y avoir aucune séparation lorsqu'on s'identifie à une attitude ou à un échec. Les disciples doivent apprendre à s'identifier au tout.

Mon Frère,

Juin 1940

En vous traitant comme une partie intégrante de mon Ashram, j'éprouve pour la première fois depuis que vous avez été admis à partager ces relations de groupe, un sentiment de liberté en m'approchant de vous. Vous avez beaucoup appris et vous vous êtes beaucoup développé au cours des deux années passées.

Il y a encore dans votre esprit des zones de doute et de nombreuses questions qui se posent, mais votre attitude à leur égard est complètement différente. Vous n'êtes plus aussi sûr de vous-même qu'avant et vous êtes tout prêt à attendre réponses et solutions et, plus tard, à les soumettre à l'épreuve. C'est beaucoup d'avoir accompli cela.

Dans le monde règne aujourd'hui une grande confusion, en raison de l'agitation et des conditions effroyables du plan astral. Bien que les affaires mondiales paraissent suffisamment déplorables sur le plan physique, ce n'est rien comparé au niveau actuel de conscience où règne le mirage, où le désir et l'aspiration sont déchaînés et où ceux qui sont situés sur le plan intérieur et qui ont l'œil de la vision, sont en mesure de voir les remous et les tourbillons de forces terrifiantes qui cherchent avec violence à passer sur le plan physique.

En général, il y a trois manières de faire face à ces forces. On peut utiliser le processus, long et quasiment sans fin, de laisser les choses s'élaborer conformément à la loi évolutive, abandonnant au caractère inévitable de l'évolution et de la loi le soin d'endiguer la cataracte astrale et de calmer l'ouragan. Mais en attendant, des millions d'êtres souffriraient sans nécessité et pendant trop longtemps, ce qui est sans doute le point le plus important. Que ce processus d'attente patiente dans une attitude d'inertie, d'idéal et de prière amène finalement au triomphe ne se discute pas, mais où en serait [451] l'avantage si l'humanité est trop lasse, trop exténuée, trop retardée et trop entravée par une civilisation matérialiste et rétrograde pour profiter du changement longtemps attendu dans le cours des affaires humaines ?

Moi-même, membre de la Hiérarchie, qui connais nécessairement plus de choses que vous, je vous dis aujourd'hui que l'humanité prise en son ensemble et répartie sur toute la surface de la planète a déjà subi sa part de karma, et ce qui peut advenir maintenant de peine, de chagrin et de souffrance peut se révéler trop dur pour elle. De même qu'il existe dans la vie d'un individu un point où il ne peut en supporter davantage et où il devient inconscient, perd la raison ou meurt, de même cet état peut également être celui de l'humanité prise comme un tout. Gardez cela à l'esprit. C'est à cela que condamnent l'humanité ceux qui se refusent à prendre les mesures nécessaires pour empêcher le désastre parce qu'ils croient en ce qu'ils appellent la volonté de Dieu, l'action vengeresse du karma ou quelque autre idéal qu'ils chérissent. Je m'efforce de vous donner ici un tableau plus large, tel que Nous le voyons et, ainsi, de répondre à certaines des questions qui se posent avec raison à votre esprit inquiet. Un principe général de choix du temps, des moments convenant à l'action tout autant que des moments ou l'inaction est la juste attitude, se trouve impliqué ici.

Il y a ensuite la deuxième possibilité permettant de confronter la situation mondiale et de résoudre le problème en termes de force, la force à appliquer étant évoquée sous l'empire de la loi d'action et de réaction et utilisée ensuite par ceux qui ont la vision de l'avenir et de problèmes plus vastes et qui se sont consacrés à la libération de l'humanité. Ce n'est pas la force telle qu'elle est appliquée sur le plan physique qui est une erreur ; mais le mobile et la méthode employée, déterminant et gouvernant l'usage de la force, sont les facteurs d'importance capitale. Bien qu'à l'heure actuelle, personne, aucun groupe, aucune nation ne connaisse la signification du mobile (car seuls le connaissent et le saisissent réellement ceux qui ont progressé au-delà de la troisième initiation), il existe pourtant des gens, des groupes et des nations aujourd'hui qui peuvent être autorisés à utiliser la force contre certaines formes et contre le matérialisme, en raison du fait que se trouve dans leur conscience une prépondérance de justes motifs. À ceux qui, consciemment, s'efforcent d'aider et de libérer l'humanité, l'humanité toute entière, on peut confier le soin d'utiliser justement l'énergie qui entrave et qui apporte la mort. Ceux-là doivent naturellement être compris dans cette humanité et le processus peut être employé sans risques à [452] condition qu'on permette à ceux qui ont la vision de l'avenir de se faire entendre et de s'exprimer librement. Cette méthode offre par conséquent une chance de pouvoir mettre plus rapidement fin au conflit actuel et à la crise mondiale et, par suite, d'instaurer le nouvel ordre.

Le troisième moyen comporte un grand danger pour le développement de l'humanité ; c'est la méthode de l'intervention divine. Je n'ai pas l'intention de la traiter ici étant donné que j'en ai dit tout ce qu'il est possible d'en dire lorsque je traitais de la nouvelle Invocation.

Mon frère, il y a des questions que vous retournez dans votre esprit et qui, malgré une application évidente, peuvent toutes les trois s'appliquer à des situations et des conditions existant entre les individus, entre familles, entre groupes ou à l'unité plus vaste qu'est le monde.

Ceux d'entre vous qui sont en mesure d'aider au développement du mental, comme vous l'êtes aujourd'hui, et qui, comme vous, possèdent une personnalité de cinquième rayon, peuvent influencer de nombreuses pensées et jeter les fondations de vies et d'activités basées sur la juste pensée. C'est dans votre champ d'activité que le monde doit finalement trouver l'enseignement qui le conduira à l'action correcte basée sur une compréhension correcte du Plan, et à s'occuper comme il convient de la jeune génération (chose jusqu'à présent totalement inconnue). De cette manière, il sera possible de transformer le monde par une planification avisée, une volonté bien placée (si une telle phrase signifie quelque chose pour vous ; elle implique une consciente focalisation) et une activité, un élan accrus. Mais une semblable et juste activité ne sera possible, et les buts visés ne seront atteints, que lorsque les personnes de votre génération et qui en ont la possibilité pourront, au cours de cet intermède entre l'ancien ordre et le nouveau, penser clairement, apercevoir clairement les problèmes pendants et les voir dans leur véritable relativité, lorsqu'ils pourront fournir à la jeune génération l'inspiration lui permettant à elle aussi de les voir.

Le processus d'expansion de votre conscience pour pouvoir saisir les problèmes de plus vastes dimensions n'est jamais un processus facile, particulièrement avec une personnalité de cinquième rayon et un corps astral de sixième rayon. C'est la raison pour laquelle vous avez un corps mental conditionné par le quatrième rayon. Vous devez livrer dans le mental et sur les niveaux mentaux de réalisation la bataille vous conduisant à la vision et à l'inclusivité ; c'est nettement pour vous un problème d'ordre mental. Votre tâche est de relier la nature émotionnelle et la nature intuitive et ainsi d'évoquer la sensibilité spirituelle à la révélation. Il vous faut y ajouter, dans la zone du cerveau physique, l'apport conscient de la [453] lumière qui se développe, mettant ainsi à la disposition des autres ce que vous voyez et connaissez. Il faut le faire de trois façons :

1. En évoquant plus puissamment l'intuition.

2. En stimulant le mental à accroître la portée de la reconnaissance.

3. En projetant la lumière de l'intuition et la reconnaissance acquise vers l'avenir aussi bien que vers le prochain ordre mondial.

Vous voyez donc pourquoi j'ai traité du problème mondial ; ce n'est que sur la base de vos propres croyances éprouvées et contrôlées que vous pouvez parvenir à une attitude ferme et dirigée vers l'avenir et travailler vraiment à la stabilisation et à la reconstruction futures.

Je ne vais pas vous donner une formule ordinaire de méditation. Je vous demande de consacrer chaque jour quinze minutes de pensés intense aux problèmes de l'avenir et d'abord, et avant tout, de parvenir à un degré d'alignement aussi stable que vous le pouvez, d'élever votre conscience au niveau le plus haut possible, de réfléchir ensuite à l'un des trois sujets suivants et de le faire de deux manières :

1. Tels qu'ils émergent du passé, cherchant à observer ce qui devrait à bon droit être détruit.

2. Tels qu'ils devraient évoluer à l'avenir selon votre point de vue, apportant leur contribution à la prochaine période de reconstruction et fournissant le moyen de jeter un pont vers les nouvelles choses qui se conformeront aux exigences du Nouvel Âge, ainsi que vous les percevez et les interprétez.

Je vais donc vous donner ces trois sujets :

1. La nature ou le genre du prochain gouvernement mondial, en considérant ce qui devrait sortir des principales idéologies mondiales actuelles.

2. Le prochain système d'éducation dans le monde et ce qu'il conviendrait de développer dans ce domaine de formation. Quels sont les besoins des générations qui montent ?

3. La prochaine religion mondiale, et ce qui devrait constituer ses principes les plus importants et universels ?

Je voudrais que vous consacriez neuf mois à ce travail, c'est-à-dire trois mois à chacun des trois sujets traitant des [454] affaires mondiales. Si vous me le permettez, je suggérerais, mon frère, que vous consacriez deux mois de réflexion, de méditation et d'activité mentale au thème de la période et, ensuite, durant le troisième mois, que vous mettiez vos idées par écrit. Voulez-vous faire ce travail pendant ces neuf mois, dans le but d'aider votre groupe à être plus utile au monde, pour que beaucoup d'autres puissent s'en servir et y trouver de l'aide, et aussi pour moi ? J'énumère ces motifs dans l'ordre de leur importance.

Il y a, dans votre nature, un amour et une compréhension d'une profondeur peu commune. Donnez-les librement à tous.

NOTE : Ce disciple a rompu ses rapports avec le groupe parce qu'il pensait que le Tibétain n'appréciait pas à sa juste valeur ce que faisait le groupe. Il a pris cette décision lui-même et la porte demeure ouverte pour le jour où il désirera revenir.

À D.I.J.

Mon Frère,

Juillet 1933

La possibilité de faire un pas très net en avant vous est offerte, pas, qui vous permettrait de vous charger du fardeau de votre vie, la prochaine fois qu'il vous sera imposé, et de le faire en pleine conscience de ce que vous êtes et de ce que vous devez faire. La période de tâtonnements le long du sentier à la lumière diffuse de la seule aspiration illuminée, cède lentement la place à la connaissance certaine d'un mental illuminé. Parfois, vous me demandez : "Qu'est-ce qui met obstacle à une lumière plus grande, à une plus pleine compréhension ?". Je réponds : "Une sensibilité qui vous rend si constamment conscient de vous-même (je veux dire conscient de la personnalité) que ce qui constitue vos avantages comme aspirant vous semble parfois obstruer votre route."

N'oubliez pas, frère de longue date, qu'une personnalité consacrée ne doit pas acquérir une importance telle que, parfois, elle cache ce à quoi elle est consacrée. Vous rendre compte que vous ne parvenez pas à atteindre vos idéaux élevés ne doit pas non plus être pour vous un handicap.

Le moment arrive maintenant dans votre vie où il faut vous confronter à l'ancienne règle et devenir le samnyasin, celui qui, détaché, suit le Chemin. Vous vous trouvez maintenant dans le monde mais vous n'êtes pas du monde ; il faut que vous résidiez maintenant en cet endroit élevé et secret où la [455] divinité est toujours perçue : certains appellent cela pratiquer la Présence de Dieu ; d'autres le considèrent comme marcher dans la lumière de l'âme ; d'autres encore le considèrent fouler consciemment le Sentier. Le nom importe peu. Il s'agit pour vous de transférer continuellement l'énergie du cœur dans la tête. Je pense que vous le savez.

Faites avec soin et attention les exercices de respiration. Cherchez également à fortifier le corps physique. Je suggère aussi, dans votre cas, que vous fassiez l'exercice suivant, au moment qui vous conviendra le mieux mais pas à celui de la méditation du matin.

1. Respirez sept fois longuement et profondément, sans toutefois boucher une narine.

2. À chaque respiration, en aspirant, dites les mots suivants : "Le pouvoir et la force m'appartiennent."

3. Pendant l'intermède, assemblez autant de prana de couleurs or et orange, que vous le pouvez ; puis, en exhalant, dirigez le prana, par un acte de volonté, vers le centre de la gorge se trouvant à la nuque.

4. Pendant l'intermède, entre l'expiration et la prochaine inhalation (tandis que le centre de la gorge est exposé au prana de couleurs or et orange), dites :

"Que le Mot résonne à travers moi."

5. Ensuite, énoncez l'O.M. très doucement.

Attachez-vous aux âmes, mais détachez-vous des personnalités. Les âmes guérissent et aident la personnalité des autres. Les rapports entre personnalités épuisent et dévitalisent. J'aurai plus de choses à vous dire dans six mois, lorsque vous vous serez mieux ajusté au travail.

Frère de longue date,

Janvier 1934

Les six mois écoulés ont été pour vous une période de changement, d'ajustement et de difficulté. La mise à l'épreuve de l'intuition, à laquelle vous et d'autres avez été soumis, n'a pas été pour vous le problème principal. Votre intuition a fonctionné, et vous avez clairement perçu les implications de groupe, comme vous l'avez également fait dans le cas du Dr... Il s'agissait d'une longue épreuve d'endurance, qui a été pour vous, comme pour beaucoup d'autres, une épreuve d'une importance et d'une signification très réelles. Le pouvoir de [456] persister lorsque les faiblesses et les misères physiques réclament un arrêt de l'effort, la capacité de demeurer ferme lorsque le sentiment de la vanité de toutes choses semble vous submerger et la capacité de fonctionner comme une âme détachée des réactions personnelles, tel est le but que vous devez viser.

Qu'il en soit ainsi, mon frère. Vous-même l'avez demandée ; mais souvenez- vous que le stimulant conduisant au succès doit être l'accomplissement pour le groupe. En soi, vous libérer des problèmes de la personnalité ne vous intéresse pas ; ces problèmes ne vous fournissent pas le motif suffisant ou adéquat qui justifie la tension et l'effort. Mais l'utilité pour le groupe et la possibilité d'offrir un canal par lequel la lumière et l'amour spirituels peuvent entrer dans l'organisme vivant du groupe, cela doit être pour vous le motif exigé et vous devez le garder à l'esprit lorsque la tension et l'effort sont à leur plus haut point.

Vous êtes au stade de votre développement où aider les autres doit être votre constante expression, en commençant par votre milieu familial et en allant jusqu'à vos condisciples et ceux qui vous entourent. Il ne s'agit pas pour vous d'ajouter encore à votre travail, mais de maintenir intérieurement la pression constante d'une pensée constructive. Dans tous les groupes, chaque individu contribue quelque peu à alimenter la pensée de groupe. Votre contribution doit être de déverser la dévotion mentale, stimulant ainsi l'éclat lumineux de l'aspiration et de l'amour de groupe. Ce que vous avez à offrir doit être descendu des niveaux de conscience abstraits, mystiques ou égoïques. Un contact doit être établi avec le plan physique, par la conscience du cerveau physique. Par conséquent, travaillez au cours des quelques mois à venir à renforcer votre alignement, en reliant consciemment le cerveau, le mental et l'âme, et en parvenant à une conscience et des rapports réciproques plus profonds et mieux stabilisés.

En le faisant, utilisez votre imagination ; et chaque matin, pendant trois minutes, tenez-vous devant la fenêtre et visualisez votre tête (du dehors et au dedans d'elle) comme un centre de force dans lequel se projette un rayon, ou un jet de lumière venant de l'âme, de l'Âme Universelle. Voyez la lumière comme si elle se déversait dans le centre de la tête en provenant de l'âme, en passant par le mental, et là gagnant en intensité mentale ; puis, passant par le corps astral, y gagnant une aspiration et une dévotion élevées ; et par le corps éthérique, en vitalisant chaque partie ; ainsi, la lumière se projette dans la tête. Ensuite, maintenant là le jet de lumière, divisez-le en deux courants ; par un acte de volonté, envoyez-en [457] un à votre centre de la rate. Il se trouve un peu à gauche, au-dessous du centre cardiaque, au-dessus du plexus solaire, sous les côtes, à gauche. Par un acte de volonté, envoyez l'autre courant de force dans le monde en faisant des mains un geste de bénédiction.

Mon Ami et Camarade de Travail,

Août 1934

Toutes les périodes de tension et d'effort prennent fin lorsque finalement l'âme parvient à apprendre à vivre en elle-même, à servir et à travailler, à penser et à sentir avec sa conscience toujours retirée dans "l'endroit du Plus Haut". Vous saurez de quoi je parle car c'est une des leçons que votre âme vous a apprise au cours des douze mois écoulés. Physiquement, mentalement et émotionnellement, vous avez subi essais et épreuves, et ces mises à l'épreuve sont celles appliquées aux personnalités alignées. La marque du véritable aspirant est que les trois parties de sa nature inférieure sont plus ou moins liées à sa nature supérieure, formant ainsi une unité. Il en résulte deux choses :

1. Les trois parties de la personnalité peuvent réagir dans une certaine mesure simultanément à la vie et à l'énergie de l'âme.

2. Toutes les difficultés et les épreuves, karmiques ou éducatives, servant de tests ou de purification sont ressenties en même temps dans les trois corps.

C'est une bonne chose, mais le progrès du disciple s'en trouve compliqué, car il lui faut se battre sur les trois champs de bataille en même temps. Je vous le dis pour vous encourager...

Je n'ai pas autre chose à vous communiquer aujourd'hui, mon frère. Allez en paix.

Frère de longue date,

Janvier 1935

Vous êtes-vous rendu compte de l'intensité de la période de tests à laquelle les membres de ce groupe ont été soumis ? Avez-vous une idée de la discipline à laquelle tous, y compris vous-même, ont été soumis volontairement ?

Tout d'abord, il y a eu ce mirage qui descendait temporairement sur le groupe ; les effets ne font que commencer à se [458] dissiper. Puis a suivi, pour la personnalité, une période de difficultés à travers laquelle l'ensemble des membres est passé. Vous seriez surpris de voir tout cela comme je peux moi- même le voir, et il serait intéressant que je vous dise, à vous tous, le genre de discipline que sont venus à adopter certains membres du groupe. Ils ont été soumis séparément à :

- La discipline de rétablissement.

- La discipline d'ajustement.

- La discipline d'incapacité physique.

- La discipline de solitude intérieure.

- La discipline de purification astrale.

- La discipline de rétablissement de la vérité.

- La discipline de la lumière.

J'ai énuméré ces diverses disciplines dans le but de montrer trois choses :

1. La variété de disciplines auxquelles peut être soumis un aspirant.

2. La réalité de la vie de groupe, avec sa similitude d'activité et de formation intérieures.

3. Le fait qu'aucun de vous ne se trouve seul. Vous êtes tous observés et surveillés ; et, sur les plans intérieurs, vous marchez tous ensemble ; les conditions extérieures peuvent varier pour chacun de vous, mais l'entraînement et l'objectif ne font qu'un. La solitude prendra fin lorsque la continuité de conscience de groupe sera instaurée.

Le but de votre travail au cours des mois qui viennent, mon frère, doit être une décentralisation qui vous libère de vous-même. Il faudrait également qu'il vise à une sage attention du corps physique et à sa préparation en vue d'un meilleur service. Pouvez-vous allier ces deux objectifs apparemment contradictoires ? Vous noterez que, sous une forme plus subtile, je faisais allusion à ces deux objectifs dans mes dernières instructions. Votre corps physique a demandé votre attention ; donnez-lui toute l'attention que vous pouvez, mais sans anxiété. Les conditions de votre milieu et la tension de votre vie journalière ont milité contre le détachement et vous le savez. Mais vous avez beaucoup appris, au cours de ces deux années, à la fois à votre sujet et au sujet des autres ; et je vous dis avec force que le travail des six prochains mois [459] devrait vous donner de bons résultats du processus de discipline, si toutefois vous abordez le problème avec ardeur et si vous consacrez de nouveau votre vie au service.

Je voudrais vous faire une suggestion d'ordre pratique, mon frère, au sujet du travail d'étude assigné au groupe. Les idées se trouvant dans l'oraison dominicale ne pourraient-elles vous apparaître dans une plus vive clarté si vous preniez cette prière comme thème de vos travaux d'étude et d'enseignement ? Nous apprenons en enseignant. Si vous pouviez consacrer avec vos élèves quelques pensées à la formule magique contenue dans cette prière, vos élèves et vous-même en tireriez grand profit. La signification la plus ésotérique qui pourrait vous venir à l'esprit n'est pas obligatoirement à être communiquée à votre groupe, mais vous aurez quand même beaucoup à offrir. En enseignant de cette manière, vous donneriez à vos pensées une opportunité de se former, et une fois formées, elles pourraient être formulées et être de grand profit pour vos frères de groupe. Ce n'est là qu'une suggestion. Je voudrais, cette fois, comme toujours, réitérer le fait que mon œuvre dans ce groupe ne doit jamais être considérée comme étant dogmatique ou autoritaire. De la connaissance plus vaste que je possède de la vérité, du pouvoir que j'ai de vous connaître tous sur le plan intérieur, je ne veux m'en servir que pour faire des suggestions, de crainte que je puisse exercer sur vous une influence excessive.

Dans mes dernières instructions, je signalais que, dans votre cas, le champ de bataille se trouvait dans les trois corps simultanément. Ce fait augmente votre problème, mais il augmente également votre opportunité.